vendredi, 19 février 2021
La pensée de Julius Evola au Brésil
La pensée de Julius Evola au Brésil
par César Ranquetat Jr
Ex : http://legio-victrix.blogspot.com/
Nous allons essayer de démontrer, dans cet article, la présence de la pensée de Julius Evola en terre brésilienne. À cette fin, nous mentionnerons des articles, des livres, des magazines et des sites où l'on fait référence au penseur italien. Dans un deuxième temps, nous exposerons brièvement la vision que certains groupes "alternatifs" ont de la figure et de l'œuvre de Julius Evola.
Un rapide panorama de la vie intellectuelle au Brésil aujourd'hui
Pas très différent de ce qui se passe dans d'autres pays d'Amérique latine ! On peut observer une hégémonie intellectuelle de la gauche progressiste au Brésil. Une grande partie des universités (dans les domaines des sciences sociales, de l'histoire, de la philosophie, de la littérature), des centres de recherche, des magazines, des journaux, des chaînes de télévision et de radio et des maisons d'édition sont sous le contrôle direct d'"intellectuels" liés à divers courants de pensée classés à gauche. Il y a peu de voix qui s'élèvent, dans ce pays, contre le monopole culturel progressiste. Pour aggraver les choses, le pays a été gouverné par un parti de gauche, le PT (Parti des travailleurs). Il n'y a pas de parti politique "de droite" d'expression nationale dans le pays et pas un seul magazine culturel qui défende des principes intellectuels qui s'opposent au discours de gauche inspiré par Gramsci. Dans ce contexte, les courants de pensée et les intellectuels anti-progressistes n'ont pas leur place et sont pratiquement inconnus. Les étudiants universitaires (qui semblent plutôt être un univers de ‘’pigeons’’) dans le domaine des ‘’sciences humaines’’, connaissent Bourdieu, Foucault, Derrida, Gramsci, Marx, Habermas etc, mais interrogez-les, ainsi que leurs maîtres, pour savoir qui étaient Eric Voegelin, Carl Schmitt, Joseph de Maistre, Marcel de Corte, Oswald Spengler, Ernst Jünger, René Guénon, Frithjof Schuon et d'autres…, et vous n’aurez aucune réponse. Si ces penseurs "conservateurs" sont pratiquement inconnus dans les universités brésiliennes, que dire de Julius Evola, qui fut le critique le plus radical de la modernité, du progressisme et du rationalisme des Lumières.
La présence de Julius Evola dans les livres, les magazines, les journaux et sur Internet
Jusqu'à présent, un seul livre d'Evola a été publié au Brésil : Le Mystère du Graal, publié par la maison d'édition Pensamento en 1986. Cette même maison d'édition a publié deux livres de René Guénon, La Grande Triade et Les symboles de la science sacrée, et de Frithjof Schuon L'ésotérisme comme principe et comme voie. Il convient de mentionner que Le Mystère du Graal avait déjà été publié en langue portugaise par la maison d'édition Vega au Portugal en 1978. Ce même éditeur portugais a publié A Metafísica do Sexo en 1993. Deux autres livres d'Evola ont été publiés au Portugal Revolta contra o mundo moderno en 1989, par la maison d'édition Dom Quixote, dans une collection intitulée Tradition-Bibliothèque d'ésotérisme et d'études traditionnelles et A Tradição hermética chez l’éditeur 70, en 1979. L'édition portugaise de Revolta contra o mundo moderno est suivie d'une brève note sur la vie de Julius Evola et sur l'œuvre de cet auteur au Portugal, par Rafael Gomes Filipe qui déclare : "Un ouvrage d'Antônio Marques Bessa, Ensaio sobre o fim da nossa idade (Edições do Templo, 1978) met en exergue une certaine assimilation de la pensée d'Evola, même si cet auteur est cité en épigraphe. Antônio Quadros, pour sapart, a fréquemment fait référence à des œuvres de Julius Evola, notamment au Portugal dans Razão e Mistério et dans Poesia e Filosofia do Mito Sebastianista volume 2º [...]".
En 2000, l'éditeur portugais Hugin a publié une courte biographie d'Evola, écrite par le Français Jean - Paul Lippi qui est l'auteur d'une étude intitulée Julius Evola, métaphysicien et penseur politique. Je fais cette rapide exposition sur les livres d'Evola au Portugal, car de nombreux Brésiliens ont été en contact avec cet auteur par le biais de traductions portugaises.
Il est très probable que la première référence à Julius Evola dans un livre au Brésil ait été faite par Fernando Guedes Galvão, qui était le traducteur et l'introducteur de René Guénon dans notre pays et qui a entretenu une longue correspondance avec Guénon. Guedes Galvão a traduit en 1948 pour la maison d'édition Martins Fontes A crise do mundo moderno. L'édition traduite par Guedes Galvão comporte un intéressant appendice avec une exposition synthétique des principales œuvres de René Guénon. À un certain moment, le traducteur du métaphysicien français traite de la campagne de silence autour de l'œuvre de Guénon et déclare, en citant Evola : "Julius Evola s'exprime ainsi : "Guénon est combattu en France par tous les moyens et de toutes les manières ; on essaie même de faire disparaître ses livres de la circulation".
Il ne fait aucun doute que René Guénon est plus connu que Julius Evola en terre brésilienne. La raison est liée au fait que le métaphysicien français fait montre d’une considération apparemment plus positive envers le catholicisme.
L'IRGET (Institut René Guénon d'études traditionnelles), fondé en 1984 dans la ville de São Paulo par le journaliste Luiz Pontual, se consacre à l'étude et à l'enseignement de l'œuvre de René Guénon, comme l'indique la page d'accueil de cet institut. Il est intéressant de noter que Luiz Pontual est également un admirateur de l'œuvre d’Evola, reconnaissant son opposition tout aussi radicale au monde moderne. Cependant, sur le site de l'IRGET, Pontual déclare : "D'autre part, les partisans d'Evola nous reprochent de ne pas le mettre à niveau ou de le placer au-dessus de Guénon. À ces derniers, nous faisons référence à Evola lui-même, qui a écrit dans ses livres, plus d'une fois, la fierté d'être un Kshatrya (porteur du pouvoir temporel) et reconnaissait en Guénon le figure d’un Brahmane (détenteur de l’autorité spirituelle). Cela nous dispense de toute autre explication". Le journaliste Luiz Pontual montre qu'il ne connaît pas l'œuvre d'Evola en profondeur, car le penseur italien affirme que, dans les temps primordiaux, à l'âge d'or, il n'y avait pas de séparation entre l'autorité spirituelle et le pouvoir temporel. La figure de la royauté sacrée, du roi-prêtre, du pontifex, du divin empereur dans les civilisations traditionnelles, atteste la présence d'une autorité supérieure à la caste des prêtres et à celle des guerriers.
Le journaliste et philosophe Olavo de Carvalho, dans sa page d'accueil, mentionne le livre d'Evola La tradition hermétique comme l'un des grands livres qui formeront sa vision du monde. Olavo de Carvalho est un intellectuel qui a écrit plusieurs articles dans des journaux et des magazines, où il exprime sa révolte contre l'hégémonie intellectuelle de la gauche. Sa pensée a une certaine influence dans certains groupes conservateurs brésiliens. Le livre Jardim das Aflições écrit par Olavo de Carvalho en 2000, fait une référence intéressante à Evola, que nous présentons ici : "Il est intéressant que le conflit de priorité spirituelle entre les castes sacerdotale et royale soit reproduit, à l'échelle discrète qui convient en ce cas précis, entre les deux plus grands écrivains ésotériques du XXe siècle : René Guénon et Julius Evola". Olavo de Carvalho est un érudit spécialiste de Guénon et d'autres auteurs traditionalistes". Dans ce livre, il traite, entre autres, de la relation entre l'autorité spirituelle et le pouvoir temporel.
L'Editora Revisão, qui se consacre à la publication de livres révisionnistes sympathiques à l’endroit nazisme, a publié en 1996 un curieux ouvrage intitulé Le lien secret d'Hélio Oliveira. Le livre en question cherche à démontrer quelles sont les forces cachées qui conduisent l'Histoire. La thèse centrale de l'auteur est que, derrière tout, il y a l'action du judaïsme et de la franc-maçonnerie. Vision réductionniste bien sûr, incapable de réaliser que le judaïsme lui-même et la maçonnerie moderne sont les instruments de forces qui leur sont supérieures. Mais ce qui nous intéresse, c'est la citation qu'Hélio Oliveira fait d'Evola, lorsqu'il traite des Protocoles des Sages de Sion ; il déclare : "Certains écrivains juifs se sont exprimés sur la fiabilité du livre. Pour Julius Evola, "Aucun livre au monde n'a fait l'objet d'un boycott aussi important que les Protocoles des Sages de Sion. On peut dire sans effort, que même si elles sont fausses et que leurs auteurs sont des agents provocateurs, elles reflètent en elles des idées typiques de la loi et de l'esprit d'Israël". La citation d'Evola est authentique, mais Helio Oliveira prétend que l'auteur italien est juif... ce qui n'est évidemment pas vrai.
Olavo de Carvalho.
Il faut souligner ici le livre de l'historien américain Nicolas Clarke, auteur de The Black Sun publié par l’éditeur Madras en 2004 ; ce livre traite des relations entre le nazisme et l'occultisme, ainsi que de l'influence de certains penseurs "damnés" dans la formation de certains groupes néo-nazis et néofascistes. L'auteur consacre un chapitre entier à Julius Evola. Dans ce chapitre, Clarke cherche à synthétiser les principaux aspects de la pensée évolienne. Outre Evola, d'autres chapitres sont consacrés à Savitri Devi, Miguel Serrano et Francis Parker Yockey. La synthèse faite par Clarke est raisonnable, cependant l'auteur insiste sur le caractère païen et anti-chrétien de Julius Evola. Le livre a eu un certain succès auprès de certains groupes néo-païens brésiliens.
L'anthropologue Denise Maldi, aujourd'hui décédée, a écrit un article pour la Revista de Antropologia en 1997. L'article est intitulé – ‘’Des confédérés aux barbares : la représentation de la territorialité et de la frontière indigène aux XVIIIe et XIXe siècles’’. En abordant le concept de nationalité, elle se réfère à Evola, citant un passage de La révolte contre le monde moderne que nous transcrivons ici directement de son article : "Le Moyen-Âge connaissait les nationalités, pas les nationalismes. La nationalité est une donnée naturelle, qui circonscrit un certain nombre de qualités élémentaires communes, de qualités qu'elle maintient à la fois dans la différenciation et dans la participation hiérarchique, auxquelles elles ne sont nullement opposées". À la fin de l'article, l'anthropologue se réfère à nouveau à Evola : "En ce sens, le projet de construction de l'État (l'auteur traite de l'État-nation moderne) impliquait également une antinomie par rapport à la diversité, dans des moules complètement différents du projet colonisateur, dans lequel le naturel a cédé la place à la nationalité et l'ethnie a cédé la place au demos, comme l'a souligné Julius Evola (1989). Cela signifie le dépassement de la diversité au sein de l'idéologie de l'État et l'homogénéisation des différences ethniques en faveur de l'unité juridique et de la citoyenneté". L'anthropologue veut montrer que l'État national moderne est une construction artificielle, anti-naturelle, et que le nationalisme est un produit de la modernité en s'appuyant sur la distinction qu'Evola établit dans Révolte contre le monde moderne entre le principe des nationalités, d'origine médiévale, et le nationalisme moderne.
Le 14 mai 1995, le journal Folha de São Paulo, l'un des plus grands journaux du pays, a publié un article de l'écrivain italien Umberto Eco. L'article était intitulé "La nébuleuse fasciste". Le célèbre écrivain italien a tenté d'élaborer un ensemble de traits, de caractéristiques, de ce qu'il a appelé "protofascisme ou fascisme éternel". Parmi les traits énumérés par Eco figure le culte de la tradition, le traditionalisme. À ce propos, il déclare : "Il suffit de jeter un coup d'œil aux parrains de n'importe quel mouvement fasciste pour trouver les grands penseurs traditionalistes. La gnose nazie se nourrissait d'éléments traditionalistes, syncrétiques et occultes. La source théorique la plus importante de la nouvelle droite italienne, Julius Evola, a fusionné le Saint Graal et les Protocoles des Sages de Sion, l'alchimie et le Saint Empire romain-germanique". L'opposition d'Eco à la pensée d'Evola est évidente. L'écrivain italien n'a pas connaissance des critiques de Julius Evola sur le fascisme [2] dans des ouvrages tels que Le fascisme vu de droite et Notes sur le Troisième Reich. Dans ces deux livres, Julius Evola démontre les aspects anti-traditionnels du fascisme italien et du national-socialisme allemand, tels que le culte du chef, le populisme, le nationalisme, le racisme biologique, etc. Quant à la Nouvelle Droite italienne, elle ne se nourrit que de quelques aspects de l'œuvre d'Evola. En tout cas, l'article d'Eco, largement lu par l'intelligentsia brésilienne, ne sert qu'à dénigrer l'image d'Evola et à déformer sa pensée.
Plus récemment, le 26 décembre 2003, l'historien de l'UFRJ (Université fédérale de Rio de Janeiro), Francisco Carlos Teixeira da Silva, bien connu dans le milieu universitaire, a publié un petit article dans le Jornal do Brasil, l'un des journaux les plus importants du pays, sous le nom de -Statesman ou ‘’berger des âmes’’. L'article en question a pour but de ternir la figure du pape Pie XII. L'historien soutient que Pie XII était silencieux face à l'Holocauste et était essentiellement un philo-nazi. À la fin de l'article, il déclare : "D'un point de vue purement théologique et philosophique, les fascismes (allemand ou italien, peu importe) sont absolument incompatibles avec le christianisme. La base raciale et le culte de la violence se heurtent inévitablement à la solidarité chrétienne, un fait constamment rappelé par les idéologues du fascisme, tels que Julius Evola ou Alfred Rosenberg, qui considéraient le christianisme comme une religion mise en place par des mendiants, des prostituées et des esclaves". Julius Evola, n'a jamais été un idéologue du fascisme, à aucun moment il n'a fait partie du parti fasciste et de plus, il a écrit plusieurs textes où il s'est clairement opposé à certains aspects du fascisme. En 1930, Evola crée le magazine La Torre, d'orientation clairement traditionaliste. Le magazine n'a eu que cinq mois d'existence et a été interdit sur ordre de certains éléments du gouvernement fasciste qui n'étaient pas d'accord avec les critiques du fascisme formulées dans les pages de La Torre. Deuxièmement, Evola n'a jamais fait référence au christianisme de la manière dont l'historien Francisco Teixeira veut le voir. S'il est vrai qu'Alfred Rosenberg, dans son Mythe du XXe siècle, a radicalement opposé la tradition catholique-chrétienne, l'associant à l'universalisme et au judaïsme, et défendant une nouvelle religion du sang et de la race, Evola ne pensait pas de cette façon. Le baron Evola établit une distinction entre le simple christianisme des origines, qui confortait une spiritualité lunaire et sacerdotale, et le catholicisme. En cela, il a reconnu certains aspects positifs et supérieurs au catholicisme européen. Selon Evola, la tradition catholique romaine aurait subi l'influence des traditions celtique, nordique, germanique, romaine et grecque.
Le point de vue des traditionalistes catholiques brésiliens, des "pérennistes" et l'influence d'Evola dans les milieux occultistes et néo-païens
Evola est peu connu dans les milieux traditionalistes catholiques brésiliens, qui se regroupent dans des organisations telles que l'association culturelle Monfort, dirigée par le professeur Orlando Fidelli, la TFP (Tradition, Famille et Propriété), créée par Plinio Correa de Oliveira, la fraternité Saint Pie X et le groupe ‘’Permanence’’ à Rio de Janeiro qui est dirigé par Dom Lourenço Fleichman. Dans une conversation personnelle que j'ai eue avec le prince Dom Bertrand de Orléans e Bragança, héritier de la famille impériale brésilienne, lié à la TFP, et chef du groupe pro-monarchique qui défend le retour du système monarchique au Brésil, il a déclaré : "Le problème d'Evola est qu'il est occultiste, ésotériste". C'est également l'avis d'Orlando Fedelli, de l'association Monfort, qui va même plus loin en affirmant que le penseur italien est un gnostique. La réalité est que les membres de ces organisations ne connaissent pas la pensée d'Evola, ils n'ont jamais lu un livre ou un article d'Evola. À son tour, tout penseur qui souligne la pertinence d'autres traditions métaphysiques est immédiatement étiqueté par ces groupes comme gnostique, ce qui révèle le sectarisme et l'exclusivisme de ces organisations, incapables de comprendre "l'unité transcendantale des religions".
En ce qui concerne les "pérennistes" brésiliens, ce sont des érudits et des adeptes de la "philosophia perennis", qu'Evola a appelé le Traditionalisme intégral. Formé par des penseurs tels que Guénon, Schuon, Ananda Coomaraswamy, Martin Lings, Titus Burckhardt, ce courant exprime une plus grande sympathie pour Evola. Pour le professeur de philosophie Murilo Cardoso de Castro, qui est chercheur et diffuse les idées de l'école "pérennialiste" au Brésil par le biais d'un excellent site web [3], Julius Evola peut être défini comme un auteur "pérennialiste". Murilo Castro considère le penseur italien, comme un érudit de la "Tradition primordiale", comme un "chercheur de vérité". Sur son site, il met à disposition plusieurs textes sur Evola en italien, espagnol, français et anglais, en indiquant également d'autres sites qui traitent de Julius Evola. Cependant, le principal chercheur sur les auteurs pérennialistes au Brésil et diffuseur de leurs idées, est le journaliste et maître en histoire des religions, Mateus Soares de Azevedo. Il travaille sur base de sa thèse sur Frithjof Schuon et est l’auteur de quelques livres sur le sujet et traducteur de quelques ouvrages de Schuon, ainsi que d'un livre de Martins Lings et d'un autre de Rama Coomaraswamy. Il ne fait aucune référence à Evola. Le journaliste en question n'a jamais mentionné Evola dans ses écrits, ce qui est assez étrange. Il considère Guénon comme le "père" de l'école "pérénnaliste", mais révèle sa plus grande sympathie pour Schuon, considérant ce dernier supérieur au métaphysicien français.
Prof. Murilo Cardoso de Castro. Ses nombreux articles sont accessibles en pdf via Google.
C'est dans certains groupes occultes, néo-païens et adeptes de l'hitlérisme magique du Chilien Miguel Serrano, que la figure et l'œuvre d'Evola ont suscité un plus grand intérêt. La traduction de l'œuvre de Nicolas Clarke The Black Sun a eu un grand impact auprès de ces groupes, qui sont ainsi entrés en contact avec la pensée d'Evola. D'autre part, certains disciples de Miguel Serrano dans le sud du Brésil ont montré un certain intérêt pour Evola, en raison des nombreuses références que l’écrivain chilien fait au penseur italien. Grâce à l'œuvre de Serrano évoquée par Clarke, ces groupes identifient Julius Evola comme un occultiste, un défenseur du paganisme et un ennemi du christianisme. Cette vision déformée de la pensée évolienne n'a pas contribué à une plus large diffusion d'Evola au Brésil. Les articles d'Evola tels L'equivoco del "nuovo paganesimo" (1936), Hitler e le società secrete (1971) - ainsi que le livre - Masque et visage du spiritualisme contemporain, publié en 2003 par les éditions Heracles, démontrent l'aspect contre-traditionnel des groupes occultistes, néo-païens et spiritualistes qui foisonnent dans la société moderne. Si ces textes étaient lus et étudiés par de tels groupes, l'image d'un Evola occultiste et néo-païen serait brisée. La vérité est que peu de "néo-païens" connaissent les principales œuvres d'Evola.
En conclusion, on peut dire que la pensée d'Evola est très peu connue au Brésil. Le seul ouvrage publié au Brésil par ce penseur Le Mystère du Graal est désormais hors de circulation. L'intelligentsia brésilienne ignore le travail d'Evola. Le contact avec la pensée d'Evola se fait par l'effort individuel de quelques-uns qui perçoivent dans le maître italien et dans son œuvre monumentale un ensemble d'orientations fondamentales pour qu'un type humain différencié – celui de l'homme traditionnel - puisse continuer à se tenir debout devant les ruines de cette civilisation décadente.
Notes :
(1) http://www.reneguenon.net/oinstitutoindex.html
(2) Voir -Más allá del fascismo, ediciones heracles-, 2e édition, 2006, avec introduction du professeur Marcos Ghio du Centro de Estudios Evolianos de Argentina
(3) www.sophia.bem-vindo.net
11:46 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julius evola, tradition, traditionalisme, brésil, amérique latine, amériquedusud, amérique ibérique, amérique lusophone | | del.icio.us | | Digg | Facebook