Eh bien non, ce débat est absurde, pire, il est potentiellement toxique pour les valeurs identitaires, les vraies valeurs religieuses et spirituelles, la responsabilité et la liberté individuelle. Le choix de se couvrir ou de se dénuder, de cacher ou de se montrer est individuel, personnel. La seule limite est celle d’assumer le regard d’autrui si l’on choisit la provocation, si l’on choisit de ne pas respecter le bon sens commun, l’anonymat protecteur, la modestie, que l’on stimule sans réfléchir à son impact sur le désir de l’autre…Il va de soi que l’on respecte les codes vestimentaires, relationnels, culturels de l’endroit où l’on vit. Par respect, par politesse, par adhésion aux règles du vivre ensemble, par respect de la majorité qui l’emporte sur les droits individualistes, par respect des rapports de force ( ce que la gauche moraliste veut systématiquement inverser et discriminer positivement).
Dans une logique de terreur qui suit une escalade inéluctable de violences et de menaces, la tension monte, suite à des actes violents commis par des individus qui n’appartiennent pas à la majorité de la population indigène. Des têtes brûlées, convertis de fraîche date à l’Islam fondamentaliste wahhabite, compatible avec le néolibéralisme saoudien et qatari et des islamoracailles en rupture de ban commettent des actes violents, justifient l’état d’urgence et la restriction des libertés individuelles en Europe. Le terrorisme, il ne faut jamais l’oublier est un récit construit par ceux qui le définissent et l’instrumentalisent pour justifier le rôle idéologique du Pouvoir et de l’Etat progressiste. Il s’agit de faire peur aux indigènes qui rechignent à se faire imposer un vivre ensemble peu tolérant. Faire pression sur les musulmans pour qu’ils se laïcisent contre le repoussoir fondamentaliste. Criminaliser les opinions et attitudes critiques qui seront dénoncées selon la pratique de la gauche moraliste bisounours, comme du racisme, de la discrimination, une forme d’antisémitisme en quelque sorte. Les médias jouent ici un rôle d’amplification, d’incitation à adopter un profil de martyr, de terroriste effrayant, sanguinaire et fou.
La psychiatrie clinique a pourtant bien décrit cette entité d’acte de folie et de rage incontrôlable appelée « amok » en Malaisie. Péter les plombs, s’en prendre sans discernement à tout ce qui se trouve sur sa route, faire usage d’armes sanglantes, transgresser tous les tabous sociaux, en étant un homme jeune qui a subi une humiliation. Les medias en amplifient la portée et rendent ces actes répliquables, imitables. L’épidémie contagieuse est en route et elle s’autoalimente. On retrouve un peu les entités des folies collectives d’autrefois, la chasse aux sorcières, la diabolisation, la recherche et exclusion des boucs émissaires Cette mentalité relève plus de l’ancien testament que du christianisme lumineux et de miséricorde. Pathologies archaïques psychiatriques, diabolisation, instrumentalisation de déséquilibrés qui se voient offrir une chance unique d’exister, de se sacrifier, amplification de leur impact pathologique par les medias qui en boucle, renforcent cette stratégie de la tension et du chaos et annonce de grands retours en arrière pour ce qui est de la liberté d’expression ou de penser.
L’immigration massive liée à la mondialisation et à la globalisation de l’économie, sa logique de faire baisser les coûts de production tout en forçant à la croissance démographique et de consommation aboutit à une menace majeure. Ce n’est pas l’Islam, ni le burkini qui en sont la cause. Une immigration avec zéro burka ne changerait rien à ce problème. Bien sûr qu’il est intolérable de se faire imposer des modes culturelles, vestimentaires exotiques et peu compatibles avec le bon sens commun. Mais c’est la mentalité de la gauche moraliste anti discriminatrice qui est responsable de ce complexe paralysant qui empêche de dire que le Roi est nu, que la burka ( mon désamour) est laide et symboliquement oppressante. Ce qui n’était pas prévu, c’est que ces symboles provocateurs allaient être assumés aussi, affirmés de manière provocatrice par certains qui refusent l’hypocrisie des valeurs marchandes occidentales. Et que la gauche allait renier son histoire, en défendant un droit de l’homme individualiste abstrait contre le bon sens commun et les valeurs collectives chrétiennes et d’intégration respectueuse.
Si le bon sens commun n’ose plus s’exprimer, si la repentance empêche toute exigence de respect par rapport à la culture dominante, si les droits de l’Homme individualiste sont la valeur ultime (contre une Loi supérieure divine par exemple), rien ne servira de voter une Loi, qui ne sera jamais appliquée ,puisque les droits de l’Homme sont supérieurs au droit national.
La réprobation citoyenne suffirait et tant pis pour les provocateurs qui hurleront au racisme, à l’islamophobie, à la discrimination. Qu’ils assument, à la loyale, les conséquences de leur attitude.
Interdire la burka serait un piège qui se développera : interdiction d’autres signes religieux, d’autres signes d’appartenance comme la chemise paysanne à fleurs, de la jupe pour les nouveaux sectaires du féminisme et de la théorie du genre. Il ne faut pas ouvrir cette boîte de Pandore mais affirmer sans culpabilité les valeurs chrétiennes (l’amour du Prochain comme perspective spirituelle et non pas comme obligation légale) et les traditions identitaires, l’effort vers le Bien et le Juste, véritable sens du mot Jihad. C’est la gauche qui utilise l’Islam caricatural, contrefaçon issue des guerres américaines et de leurs alliés salafistes et ultralibéraux économiquement pour imposer ses valeurs de renoncement et de destruction des valeurs conservatrices. Ne nous trompons pas d’adversaire. Ne menons pas une bataille qui n’est pas la nôtre. Je préfère une immigration clairement visible qu’une pression à la fausse intégration. La remigration (un peu comme le sionisme du départ), est une véritable voie de retour aux sources et de réenracinement identitaire. C’est là que doit se mener la bataille pour le Vrai, l’authenticité, pour les valeurs conservatrices, l’acceptation des limites, le retour à la dimension humaine.
Il serait logique et préférable, par exemple, d’augmenter de 10% les rentes AVS que de continuer à démonter le filet social solidaire historique en laissant s’installer des migrants peu assimilables qui pompent les ressources locales directement au bénéfice et en direction des pays et familles d’origine ( en plus d’eux-mêmes, bien sûr)…
Non au port provoquant la burka et à l’islam politique salafiste. Non au terrorisme moral de la gauche droit de l’hommiste individualiste .Non à l’immigration de masse de la mondialisation et de sa menace pour la solidarité et la démocratie de proximité, le principe de souveraineté. Ne pas oublier non plus qu’il existe une stratégie pour utiliser les « migrations artificielles forcées » pour déstabiliser ou faire pression sur les Etats. La Turquie d’Erdogan, mais aussi les monarchies familiales pétrolières, certains Etats faillis du tiers-Monde en usent à discrétion. Sans oublier les besoins de sous-enchère salariale des multinationales.
Dominique Baettig, ancien conseiller national, militant souverainiste
18 août 2016