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samedi, 06 novembre 2021

Nous nous dirigeons vers la tyrannie mais ce n'est pas le fascisme, c'est l'hyperdémocratie

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Nous nous dirigeons vers la tyrannie mais ce n'est pas le fascisme, c'est l'hyperdémocratie

Adriano Scianca

SOURCE : https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/ci-avviamo-verso-tirannide-ma-non-fascismo-iperdemocrazia-213303/

Finalement, la gauche avait raison : les masses déculturées, abruties par des années de lavage de cerveau, nous mènent vers la tyrannie. Ils se sont seulement trompés dans l'identification du facteur de déculturation : ce n'est pas la chaîne de télévision Rete 4, les showgirls, les ballets, la télévision de l'après-midi qui ont fait de nous une masse prête à subir n'importe quelle brimade, et même à la revendiquer avec joie. C'était eux. C'était la gauche. Pas tant, et pas seulement, le PD socialiste italien, qui est maintenant une agence oligarchique froide, souvent un collecteur maladroit d'intérêts et de demandes supranationales, mais la gauche médiatique, la gauche sociale, celle qui fait une masse critique dans la communication et a la puissance de feu suffisante pour façonner une partie du discours dominant. Mais attention : l'autoritarisme auquel nous sommes confrontés n'est pas une trahison de la démocratie et de la Constitution, et encore moins un "retour du fascisme", mais plutôt une hyperdémocratie, une démocratie impatiente, qui, à la poursuite de ses propres fétiches, a commencé à considérer avec suspicion chaque obstacle procédural, chaque finesse formelle, même chaque subtilité de contenu. Examinons quelques-uns de ces fétiches.

L'hyperdémocratie et ses fétiches : la compétence

Fétichisme de la compétence : en partie pour plaire aux travailleurs précaires semi-culturés qui exorcisent leurs frustrations existentielles en corrigeant les subjonctifs sur les réseaux sociaux, et en partie pour répondre aux exigences du libéralisme technocratique, la compétence (compétence sur la base de quels paramètres ? sur la base de quelle grille de valeurs ?) est devenue ces dernières années l'alpha et l'oméga de la politique. Il se trouve que, face au super-compétent Draghi, tout droit réel piétiné est euphémisé sur un ton lyrique, et toute hypothèse qui évoque un coup d'État devient, dans la narration officielle, un ingénieux coup de théâtre à saveur institutionnelle.

Giancarlo Giorgetti peut donc spéculer sans risque et nous dire que "Draghi pourrait diriger le convoi de l'extérieur", c'est-à-dire depuis le palais du Quirinal, "il s'agirait d'un semi-présidentialisme de fait, dans lequel le président de la République élargit ses fonctions en profitant d'une politique faible". Et ainsi le dépassement du parlementarisme, de cauchemar nostalgique, devient un rêve de stabilité qui ne soulève plus aucune objection. Au contraire : sur Twitter, c'est l'ancien directeur de Repubblica Carlo Verdelli, qui, il y a quelques mois, a paralysé l'Italie parce qu'un fou l'a insulté sur les réseaux sociaux, qui a tweeté: "Tant de huées mais Giorgetti dit la vérité : il dirige Draghi partout où on le met, y compris au Quirinal". La Constitution dit-elle autre chose? Amen, au moins jusqu'à ce que l'Europe finance le redémarrage et que les partis sortent du coma. Nous avons le premier "premier ministre multilatéral". Et voici un cas typique dans lequel l'évolution autoritaire de la démocratie est justifiée par les arguments de la démocratie elle-même.

Le fétichisme des droits

Fétichisme des droits : tout le débat sur le projet de loi Zan a tourné autour de la pensée magique. À partir d'un certain moment, la réalité n'a plus d'importance, le contenu même du projet de loi devient un détail par rapport à la puissance évocatrice du simple mot "droits". Il y a effectivement eu un débat sur le fond du projet de loi, et les critiques du texte sont venues non seulement de toute la droite, y compris des franges libérales, mais aussi du Vatican et, surtout, d'une grande partie du monde féministe et LGBT. Mais ces critiques ont été noyées dans le bruit de fond des différents Fedez, dans le bavardage des commentateurs les plus exaltés, qui ont à leur tour soulevé des foules d'adolescents et de post-adolescents sans la moindre grammaire fondamentale de la politique, qui ont grandi sous la bannière d'un fondamentalisme dont le seul commandement est "tu n'auras pas de Dieu mais tes droits".

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Face à cette masse à la puissance de feu impressionnante, toute discussion sur le fond a été anéantie et l'ensemble du débat est devenu une sorte de rituel bacchique centré sur l'évocation de mots magiques et d'actes de désespoir théâtralisés. Des hordes de jeunes militants étaient sincèrement convaincus qu'en rejetant le projet de loi, quelqu'un leur avait "retiré leurs droits", une phrase qui semble incompréhensible même si l'on apprécie le texte de Zan (rejeter un décret qui renforce les peines pour les "homophobes", en quoi cela retire-t-il les droits des homosexuels ?). Beaucoup se sont même indignés du simple fait qu'il y ait eu un débat, un vote sur le projet de loi, que cela n'aille pas de soi. À ceux qui craignaient des risques pour la liberté d'opinion, ils ont répondu que "la haine n'est pas une opinion", une phrase qui n'a évidemment aucun sens.

Le fétichisme de la sécurité

Fétichisme sécuritaire : l'interdiction de parole et d'action infligée à Stefano Puzzer, leader des dockers rebelles de Trieste, a été accueillie avec satisfaction et ironie par le même monde qui a pleuré les droits violés par le rejet du projet de loi Zan. Puisque Puzzer n'est pas aimé et qu'il dit des choses qui ne sont pas aimées, si l'État le punit de manière anormale et injustifiée, l'Etat a raison quoi qu'il en soit (personnellement, je suis loin de voir Puzzer comme une référence humaine ou politique, mais ce n'est pas le cœur du problème).

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D'ailleurs, la pratique du daspo a déjà été expérimentée avec succès dans les stades, contre ces ultras qui tapent un peu sur les nerfs de tout le monde et pour lesquels, par conséquent, il n'était pas bien élevé de se battre. Que tous ces faits marquent des précédents inquiétants n'intéresse personne : ceux qui ont scandé à tout bout de champ "D'abord ils sont venus prendre...", nous font comprendre qu'avec cette rime ils n'affirmaient pas un principe général (défendre aussi les libertés de ceux que l'on n'aime pas, car de cette façon on se défend aussi soi-même), mais s'inquiétaient littéralement des catégories spécifiques mentionnées : s'ils viennent prendre les communistes, les tziganes etc. il y a de quoi s'inquiéter, tous les autres peuvent être expulsés aussi.

Le fétiche de l'antifascisme

Le fétiche de l'antifascisme : le premier et le plus important des fétiches est évidemment celui-ci, celui qui soutient tout l'échafaudage institutionnel et moral de l'esprit du temps. Oubliez le "nazipass", oubliez "Draghi comme Mussolini". En fait, à y regarder de plus près, le premier véritable précédent du laissez-passer vert - une certification qui concède certains droits réels à des personnes qui n'ont enfreint aucune loi - se trouve dans les diverses "déclarations d'antifascisme" exigées dans les municipalités dirigées par le parti démocrate. Comme si la pleine citoyenneté ne découlait pas de la loi, mais d'une superposition idéologique. Mais cela, bien que contraire à tout principe de droit, et aussi aux lois en vigueur, n'a pas suscité de critique, car le fond (la lutte contre le fascisme) rend inutile toute question de forme. Et, de la même manière, une forme abstraite, presque métaphysique, de protection de la santé de la part de Covid rend tout abus plausible. Et lorsque Facebook censure CPI ou, sur un autre plan, Trump, la plupart des commentateurs - ou du moins ceux qui font la masse critique, celle mentionnée plus haut - ne s'interrogent pas le moins du monde sur ce que cela signifie en termes structurels, juridiques, éthiques, politiques. Tout est ramené à d'autres mots fétiches, comme "haine". Et comment ne pas être contre la haine ?

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Une tache informe

Et ainsi de suite. Des années de rhétorique démocratique ont déshabitué les esprits, surtout les plus jeunes et les plus influents, à l'esprit critique, au raisonnement dans son ensemble, à la lecture de la profondeur historique des faits, à toute conjecture qui ne soit pas purement subjective. Cela a créé une tache informe qui engloutit la démocratie elle-même. Mais ce qui nous sera recraché ne sera pas du tout le fascisme, qui n'a rien à voir avec lui et reste le "tout autre" par rapport à ce monde. Au contraire, nous aboutirons à une forme d'hyperdémocratie féroce, technocratique, policière, mais toujours considérée comme bonne, très, très bonne.

Adriano Scianca

jeudi, 26 août 2021

La "lutte contre la haine" comme forme de censure

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La "lutte contre la haine" comme forme de censure


Nous vous présentons une autre traduction exclusive, que nous a suggérée l'équipe Nomos (Argentine), cette fois il s'agit d'un article de Diego Fusaro qui met en évidence la censure tacite impliquée dans la persécution des "discours de haine". Il s'agit d'une doctrine anglo-saxonne qui trouve un écho croissant dans les médias locaux dans la cône sud de l'Amérique ibérique, notamment dans ceux qui se veulent "progressistes". Cela va à l'encontre de l'exercice critique dont devraient faire preuve ceux qui prétendent combattre le (faux) "sens commun" construit par les médias hégémoniques.

Par Diego Fusaro

Ex: https://nomos.com.ar/2020/05/01/la-lucha-contra-el-odio-como-forma-de-censura/

Si nous voulions nous exprimer en suivant Spinoza, nous devrions dire que la haine est une "passion triste" parce qu'elle s'oppose aux passions euphoriques de la joie et du plaisir ; de la galanterie et de l'enthousiasme entreprenant. Toutefois, et à l'instar de Spinoza, la haine doit être comprise dans son déploiement plutôt que ridiculisée ou diabolisée.

Une chose est certaine et évidente: la pensée unique est bien là; c'est la pensée politiquement correcte et éthiquement corrompue qui sert de fond idéologique permanent à la domination de la classe hégémonique cosmopolite, elle utilise toujours le prétexte de la pathologie pour délégitimer tout corps sain. Ce n'est pas pour rien que pour les aedos (1) cosmopolites de la "catéchèse à un mot" et du "sentiment global de même acabit", la famille (corps sain) est, en tant que telle, féminicide, patriarcale et rétrograde (donc pathologique). Même la patrie, en tant que telle, est un nationalisme belliqueux. Le non sequitur (2) est flagrant: ce serait comme si l'on disait que le poumon est, en tant que tel, une pneumonie. Et que donc, pour combattre la pneumonie, il convient de combattre le poumon. Prodiges du "nouvel ordre mental" !

En termes analogues, nous pourrions dire que la haine est la variante pathologique de la critique et de la dissidence. La critique et la dissidence, en elles-mêmes, sont un corps sain qui doit être protégé et défendu pour qu'il se développe bien et ne dégénère pas en d'éventuelles pathologies. Parmi lesquelles il y a précisément la haine, qui est la dissidence portée à sa figure hyperbolique. L'endroit où la colère l'emporte sur la raison et la vis (3) destructrice sur la confrontation critique.

La morale est que nous devons combattre la haine et, en même temps, valoriser et protéger la critique et la dissidence, qui sont, par ailleurs, le sel de la démocratie. Un régime qui, en théorie, devrait être le seul à protéger la critique et la dissidence sur la base de la libre confrontation entre ceux qui sont différents.

L'opération des monopolistes du discours dominant et leur "catéchèse sous-culturelle" consistant à imposer le schéma des relations de pouvoir asymétriques est facile à identifier: il suffit de regarder le modus operandi de Fabio Fazio [animateur et producteur de télévision italien, N.d.E.], nuncius sidereus (4) poli, bon enfant et cynique mais aussi impitoyable, qui a récemment lancé sa énième "campagne contre la haine". Une campagne dans laquelle - c'est le point - la "haine" est simplement tout ce qui s'oppose au monopole de cette haine de classe autorisée par les maîtres du chaos sans frontières; c'est-à-dire la haine que Fazio lui-même, avec son sourire aussi authentique que "l'amour de l'humanité" proclamé par les patrons cosmopolites, ne manque jamais une occasion de célébrer en prime time.

Mais quelle est la haine que les apôtres de la société arc-en-ciel opposent à la marchandise? Est-ce la haine en tant que violence quotidienne, verbale et physique envers les autres? Seulement en apparence. Ce genre de haine quotidienne, il va sans dire, est une chose à laquelle nous nous opposons tous. Il est même tautologique de le répéter. Mais cette haine est précisément celle que les aedos du classisme sans frontières (5) utilisent comme outil pour frapper une autre haine, celle qu'ils tiennent vraiment à éradiquer. Le fait est que les maîtres du discours à sens unique ont, en réalité, un autre objectif: utiliser le noble label de la "lutte contre la haine" pour frapper toute figure de la critique et de la dissidence contre la société réifiée, contre la dictature permanente des marchés et contre le cosmo-mercadisme des détenteurs de liquidités financières.

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C'est le non sequitur habituel: utiliser la pathologie de la haine pour frapper le corps sain de la critique et de la dissidence. Avec le paradoxe qu'ils doivent, dans le même temps, identifier comme "haineux" ceux qui ne font que critiquer les contradictions de la société marchande. De cette façon, la lutte contre la haine devient une lutte contre la liberté de critique et de dissidence. Cette liberté sera de plus en plus - soyez-en sûrs - calomniée et ostracisée au nom de la "lutte contre la haine". Par la baguette magique du clergé journalistique habituel, les gilets jaunes et les penseurs non-alignés deviennent des "haters". Et, en tant que tels, "ils doivent être combattus".

C'est ainsi qu'est générée la figure paradoxale de la haine contre les haineux. C'est-à-dire que la haine du Capital contre ce qui peut le renverser ou simplement le désigner comme la source du conflit principal s'auto-légitimise en se présentant comme une réponse polie, démocratique et soignée aux "vrais haineux", c'est-à-dire à ceux qui ne sont pas alignés sur le "nouvel ordre mondial" au niveau socio-économique, ou sur le "nouvel ordre mental" au niveau des superstructures.

Et tout cela, d'autre part, à une époque - celle de la "nuit du monde" comme dirait Hölderlin - au cours de laquelle la haine des classes cosmopolites envers les couches nationales-populaires, les classes moyennes et les classes populaires a déjà atteint des niveaux sans précédent.

Donc, s'il y a une haine légitime - la seule - c'est, à mon avis, celle par laquelle la classe dominée des mondialisés-malgré-eux répond à la haine que les classes dominantes lui déversent quotidiennement, par le haut, de manière unidirectionnelle. De même que la seule guerre légitime est la guerre de résistance, la seule haine légitime est la haine de la résistance. Eduardo Sanguinetti l'a bien exprimé en 2007 : "Parce qu'ils nous détestent, nous devons répondre. Ils sont les capitalistes, nous sommes les prolétaires du monde d'aujourd'hui".

Notes:

1. Les aedos (du grec ἀοιδός, aoidós, "chanteur", "aède", qui vient lui-même du verbe ἀείδω, aeidoo, " chanter ") étaient, dans la Grèce antique, des artistes qui chantaient des épopées accompagnés d'un instrument de musique.

2. Du latin, signifie littéralement "ne suit pas" et fait généralement référence à un type de sophisme logique dans lequel la conclusion ne découle pas des prémisses.

3. Du latin, "force", vigueur.

4. Du latin, "nonce sidéral" ou, plus simplement, "messager des étoiles". Il s'agit d'un jeu de mots qui tient compte du fait que la personne à laquelle il est fait allusion, Fabio Fazio, est une "star" de la télévision et un présentateur/représentant d'autres stars.

5. De l'anglais, "sans frontières".

dimanche, 05 novembre 2017

Public Loathing as Deification

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Public Loathing as Deification

by Dmitry Orlov

Ex: http://cluborlov.blogspot.com

Before going on with discussing the many ways in which linguistic limitations, deficits and defects imperil our ability to think and to communicate our thoughts and cause us to obscure what is tangibly, experientially real behind a veil of artifice and nonsense, I want to focus on a certain phenomenon that has become particularly widespread lately and has been causing many of us to inadvertently become members of political hate cults.

Cults are often nasty things that subordinate the free will of their neighbors to all sorts of preposterous and outrageous notions. They are the breeding grounds of political and religious extremism and intolerance. They splinter societies and turn relatives, friends and neighbors against each other. Governments periodically find it necessary to suppress them, even resorting to violence—all the way to actually destroying them with fire, as happened with the Branch Davidians in Waco, Texas on 19 of April 1993. Cults that combine politics with religion, such as the Wahhabi state cult of Saudi Arabia that has been breeding extremism all over the world, are particularly nasty.

But the type of cult I want to discuss is quite different from these.

In fact, it is not even commonly perceived as a type of cult. Its main focus is the construction of Cathedrals of Hate centered on political figureheads. By means of public hate, these figureheads are transformed into deities—demons, to be exact.

Hate is one specific type of emotion; love is another. But all strong emotions are of a kind. Essentially, they are chemical imbalances within the brain that cause us to lose self-control and to act irrationally. Because they are chemically rather than electrically based, they are never fleeting, like thoughts can be, but arise over time and take time to dissipate. And they are all of a kind: we could be variously infatuated or enraged, and love can turn to hate rather suddenly, laying bare the chemical similarity between these two opposite emotions. Individually, privately experienced emotions are inevitable, spontaneous expressions of our animal natures, and the best we can do is sublimate them through art or, failing that, try to repress them. But public emotions, such as rage expressed by large groups, are far from inevitable. They are also far from spontaneous.

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If we look around, we can see Cathedrals of Hate being erected all around us by those who feel that they have something to gain politically from doing so. Construction at the building sites of the Putin Hate Cult (PHC) and the Trump Hate Cult (THC) has been particularly active of late, resulting in structures so out of proportion that they seem poised to topple under their own weight and crush their followers. Historical Hate Cults, such as the Hitler Hate Cult (HHC) and the Stalin Hate Cult (SHC) are carefully maintaining their respective Cathedrals of Hate and offering their services to the others by, for instance, allowing PHC’s or THC’s Hate Idol to temporarily don the mantle and wield the scepter of HHC’s or SHC’s Hate Idol. Smaller Hate Cults are also getting quite a lot of attention, such as those of Barak Obama (OHC), Hillary Clinton (CHC), Bashar Assad of Syria (AHC), Kim Jong Un of North Korea (UHC) and Nicolás Maduro of Venezuela (MHC).

Please forgive me for pointing out something glaringly obvious. None of the individuals mentioned in the preceding paragraph, whether dead or alive, is, has ever been or will ever be your girlfriend or your boyfriend. No matter what you do or don’t do, you are not going to either bed or get raped by any of them. The most you’ll ever manage, with one or two of them, is to shake his hand under the watchful eye of his bodyguards, or maybe ask him a polite question at a press conference, and even that would only be possible if you are one of the carefully screened few who are allowed near him. And whatever it is that happens to you, none of them will ever be held personally responsible because of a certain legal principle called raîson d’État that grants them dispensation from human moral norms.

But what you can do is jump up and down and shout obscenities about them with likeminded others, or stand around with signs declaring them to be criminals (or whatever else), or accessorize yourself with hate paraphernalia. Walking around St. Petersburg recently, I saw a fat slob digging around in garbage bins near Sennaya Square while sporting a t-shirt emblazoned with “ПУТИН Х**ЛО”; let a Russian friend translate that for you if you are curious. If you don’t wish to be a socially active worshiper at a Cathedral of Hate, you can stay home and seethe with hatred there, annoying your friends and relatives while marinating your brain in the vitriol of strong political sentiment. You’d think that I’ve seen just about everything by now, but even I have been amazed recently by some perfectly intelligent and otherwise clear-thinking people expressing strong emotions about political figureheads that are, by their very nature, unworthy of any emotions whatsoever—good or bad.

Let me explain why it is that political figureheads are by their nature unworthy of any emotions whatsoever.

We live in a world dominated by machines. Agricultural machines produce our food; industrial machines produce out shelter, clothing and tools; various other types of plant and equipment keep us warm or cool, watered and safe and allow us to move about the landscape (generally in triangular patterns between home, work and shopping). And keeping all of this machinery functioning are social machines. These are unlike all the other machines, which consist mostly of hardware or software, because the moving parts of social machines are composed of meatware—human meatware, to be exact. Human meatware is composed of humans that act like robots.

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What is a social machine? Here is how I defined it in my book Shrinking the Technosphere:

“A social machine is a form of organization that subordinates the will of the participants to an explicit, written set of rules, that is controlled based on objective, measurable criteria, and that excludes, to the largest extent possible, individual judgment, intuition and independent, spontaneous action. In the process, it becomes blind to all the things that cannot be measured, such as meaning, beauty, happiness, justice and compassion.” [p. 189]

Lest you think that social machines are some sort of pathological aberration, perish the thought! They are perfectly normal for all human societies beyond a certain scale:

“The progression from a humanistic organization that functions on the basis of common understanding, spontaneous cooperation, shared values and individual judgment and initiative to a social machine in which people behave like robots, is automatic: it is simply a question of scale.” [p. 190]

Essentially, humanistic organizations don’t scale. Thus, it is pointless to either like or dislike social machines; their existence is simply a fact that you have to accept and learn to cope with as best you can. You can perhaps opt out of them, based on your own individual likes and dislikes.

For instance, if you dislike industrial agriculture with its chemically poisoned fields, rows upon rows of plastic greenhouses, inhumane factory farms and all the rest, then you can take up homesteading. Then, instead of spending your days sitting in an air-conditioned office looking at a screen you would spend them walking slowly while looking at the rear end of a draft horse, or working a pitchfork while your children grope around in the dirt looking for potatoes to throw in a bucket (as we were doing a couple of weeks ago). But no matter what you do, there will still be social machines, and you will still have to deal with them.

Next, we have to accept that social machines are to a large extent staffed and almost exclusively run by psychopaths:

“…What to a healthy society looks like a terrible character flaw appears perfectly normal, even laudable, in the context of a social machine. Lack of empathy is seen as cool, professional detachment; a psychopath would never let emotion cloud her judgment. Sadistic tendencies (psychopaths hurt people in order to make themselves feel something) are perceived as signs of an incorruptible nature: the rules are the rules! … Because of this, social machines act as psychopath incubators. Psychopaths are not the healthiest of specimens, but because of their greater inclusive fitness within social machines, psychopaths tend to persist and thrive within them while non-psychopaths do not.” [p. 194]

The fact that within social machines psychopaths rise to the top is easy to grasp:

“If having some psychopathic tendencies is helpful for fitting in within a social machine, having more psychopathic tendencies is even more helpful. Consequently, within social machines, pure psychopaths rise through the ranks and concentrate at the top. It should be entirely unsurprising, then, that when we look at the upper echelons of business and government—the C-suite, the boards of directors, the executive branches, the legislatures and the courts—we find that they are pretty much stocked with total psychopaths.” [p. 195]

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Finally, let’s draw some conclusions, which should by now be perfectly obvious. All of the Hate Cults mentioned above are focused on national leaders. Nation-states are social machines par excellence. Social machines are run by psychopaths. Whatever it is they do, you can be absolutely sure that it's nothing personal, entirely beyond your control, and nothing to get worked up about. My sincere and earnest hope is that once you digest and accept these facts, becoming emotional about some psychopathic figurehead or other will start to look silly to you, the spell will be broken, the political vitriol in your brain will eventually get metabolized to something less toxic (urine, probably) and you will stop wasting your energies and feel better. As far as all of the Cathedrals of Hate—please don’t go near any of them. Cults are bad; political hate cults doubly so.

02:57 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dmitry orlov, actualité, haine, politique de la haine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 19 janvier 2015

Destruktivismus und Pathokratie

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Destruktivismus und Pathokratie

von Roland Woldag

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Was hat das Abendland in die aktuelle stille Katastrophe geführt? Grundsätzliche Gedanken macht sich der Journalist und eigentümlich frei–Autor Roland Woldag in diesem Essay.

Schon als Kind im Sandkasten erlebt man den Unterschied zwischen schöpferischen, konstruktiven und heimtückischen, destruktiven Menschen. Es gibt immer Kinder, die Sandburgen bauen und jene, die in diese hineinspringen, sobald der Erbauer sich abwendet.

Die Sandburgen-​Bauer gehen später in konstruktive Berufe, in denen mit Bedacht Strukturen errichtet werden. Die ehrgeizigsten der Sandburgen-​Zertreter hingegen werden Politiker. Sie sind besessen davon, alle Strukturen, die auch nur im Ansatz funktionieren, radikal zu zertrampeln und umzukrempeln. Das nennen jene dann „Politik gestalten“.

Zerstörung als „Querschnittsaufgabe der Gesellschaft“

Für den Destruktiven ist Aufbauen und Einreißen das Gleiche. Nur das Einreißen ist spektakulärer und führt in kürzerer Zeit zum „Erfolg“. Alle „Jahrhundertreformen“ der letzten Jahrzehnte haben funktionierende Ordnungen zerstört und durch unterdrückende Macht– und Bürokratiestrukturen ersetzt. Nichts haben sie nachhaltig verbessert: Geldsystem, Bildungssystem und Sozialsystem wurden kaputt reformiert. Ehe, Familie, Nation, Religion, Heimat, Kultur und nicht zuletzt das Selbstbild als Mann und Frau wurden demontiert. Jemanden so zu vermöbeln, dass er anschließend nicht mehr wisse, ob er Männlein oder Weiblein sei, galt in meiner Jugend als Androhung einer präfinalen Traumatisierung.

Die Verwüstung dieses grundlegendsten biologischen Selbstverständnisses soll heute als „Querschnittsaufgabe der Gesellschaft“ in Gestalt des Gender Mainstreaming die Völker nach den pathologischen Wahnbildern der herrschenden EUdSSR-​Eliten abrichten. Die Geschlechtlichkeit des Menschen in Frage zu stellen, fiel noch nicht einmal den mörderischen rot-​braunen Kulturvernichtern des 20.Jahrhunderts ein.

Vom „Todestrieb der Geschichte“

Der Protest gegen diese systematische, politische Notzucht kommt nun in den mitgeführten Plakaten auf den Montagsdemonstrationen von Pegida zum Ausdruck. Die schweigenden Montagsspaziergänger wehren sich heute gegen die mutwillige Zersetzung all dessen, was dem Menschen Ehre, Halt und Stand verleiht. Die lenkbaren, weil erpressbaren und gekauften Destruktiven in den Schaltstellen der Macht spielen dabei die Rolle des Zerberus. Es ist dieser „Dämon der Grube“ aus der griechischen Mythologie, der Höllenhund, der den Eingang zur Unterwelt bewacht, damit kein Toter herauskommt und auch kein Lebender eindringt.

Der „Todestrieb der Geschichte” hat in linken Parteien und Organisationen seine Heimat. Ihn begleitet der totalitäre Drang, alles Erhabene einzureißen und jeden umzuerziehen, der nicht Folge leistet. Kommunismus und Falschgeldimperialismus sind Seiten derselben Medaille. Der erste verstaatlicht die Marktwirtschaft, um sie zu zerstören. Der zweite zerstört die Marktwirtschaft um sie zu verstaatlichen, was nur länger dauert und den Destruktiven somit mehr Zeit für ihre sadistischen Gesellschaftsquälereien lässt. Der Destruktivismus hat kein Ziel außer Zerstörung, Macht und Selbstbefriedigung. Deshalb ist der Versuch, diese Leute auf die Folgen ihres Tuns hinzuweisen nicht nur vergeblich, sondern bringt sie nur auf neue entsetzliche Ideen.

Die Rache der Psychopathen

Dieser Seelendefekt ist das angeborene Charaktermerkmal des Psychopathen. Auch das kann man schon auf Kinderspielplätzen beobachten. Deshalb sind diese Leute die ideale Besetzung für Machtpositionen, in die sie selbst wieder von Psychopathen gehievt werden. Psychopathen erkennen sich untereinander, denn sie sind immer in der Minderheit gegenüber den Normalen und Anständigen. Von denen werden sie gemieden. Diese instinktiv richtige Diskriminierung durch die seelisch Gesunden lässt die Psychopathen von Kindesbeinen an auf Rache an der Gesellschaft und am eigenen Volk sinnen, durch die Zerstörung von dessen Lebensgrundlagen und der sie ausgrenzenden Strukturen. Deshalb gehen sie in die Politik. Das fällt ihnen leicht, denn Psychopathen fehlen die Empathie und das Gewissen. Denn genau diese halten den Gesunden von der Heimtücke und der Rücksichtslosigkeit zur Durchsetzung seiner Pläne ab.

Pathokratie: Konstruktive Menschen und Vernunft scheitern

Als Politiker zu Pathokraten geworden, überraschen sie dann durch ihre nur durchschnittliche Intelligenz. Viele anständige Menschen interpretieren es falsch, wenn sie meinen, die Machtposition dieser Leute würde auf einem besonderen Scharfsinn oder auf Herrschaftswissen beruhen. Dabei ist es nur ihre Skrupellosigkeit und die Fähigkeit zu lügen, ohne rot zu werden. Denn auch die Reue ist ihnen fremd. Wenn der Anteil der Konstruktiven in den Entscheidungsebenen eines Staates auf das gegenwärtige Niveau gesunken ist, die Psychopathen den Ton angeben und die Vernunft nicht mehr durchzudringen vermag, dann sind wir in einer Pathokratie angekommen.

In der sich seit Angela Merkel voll ausprägenden Pathokratie Deutschlands wenden sich die rachsüchtigen Psychopathen, getrieben von ihrem autorassistischen Affekt, gegen das deutsche Volk. Politiker schwören Schaden vom deutschen Volk abzuwenden, um es unmittelbar danach zu seinem Schaden zu zwingen. Dazu versuchen sie mit allen Mitteln der Propaganda und der Rechtsbeugung einer Gruppe in Deutschland zur Macht zu verhelfen. Doch die liegt mit der Sicherheit der Erfahrung von anderthalb Jahrtausenden dauerhaft quer zur Kultur, nicht nur der des deutschen Volkes. Es geht hier nicht um nichtmuslimische Ausländer – die sind spätestens in der zweiten Generation ununterscheidbar Deutsche. Es geht um die Anhänger und Freunde des mohammedanischen Unterwerfungs– und Machtdurchsetzungsprojekts.

Kein Pauschalurteil gegen Muslime

Sie werden jetzt und in Zukunft zwischen „Wir“ und „Ihr“ unterscheiden. Ihre Abgrenzungsbestrebungen nehmen erfahrungsgemäß mit zunehmendem Populationsanteil in den Folgegenerationen zu. Ziel ist es, irgendwann eine kritische Masse an Muslimen im Land zu haben. Sie lässt sich dann durch gezielte Agitation und das Schüren von Hass gegen uns in Stellung bringen. So kann das deutsche Volk erpressbar gehalten werden.

Ich bin viel durch muslimische Länder gereist und habe mit meinen muslimischen Kollegen nur gute Erfahrungen gemacht. Ihre Herzlichkeit weiß ich zu schätzen. Deshalb bin ich weit von einem Pauschalurteil entfernt. Ich weiß jedoch auch, was instrumentalisierte Gruppendynamik anrichtet. Erlebt habe ich es gerade erst wieder im Verhältnis zwischen meinen ukrainischen und russischen Kollegen. Leute, die vorher befreundet waren, geben plötzlich eifernd an, sich zu hassen.

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Psychopathen hetzen Völker gegeneinander auf

In Gang gesetzt wird dieser Prozess immer von mächtigen, die Politik und Massenmedien beherrschenden Psychopathen und berechnenden Verbrechern. Der Prozess geht nie von den kleinen Leuten aus, die sich miteinander arrangiert hatten. Deshalb hat der Kulturkampf gegen die Mainstream-​Medien und den Staatsfunk die oberste Priorität. Wenn diese beginnen, uns aufeinander zu hetzen, um einen Bürgerkrieg zu provozieren, sollten wir soweit sein, das Spiel zu durchschauen und deren Pläne zu vereiteln.

Das Ziel der Implementierung kulturfremder Gruppen in homogene Völker, durch wirtschaftlich und politisch mächtige Akteure, ist die Zerstörung der Kultur und die Marginalisierung des jeweiligen Volkes im eigenen Land. Andere europäische Völker sind in gleicher Weise wie das deutsche Volk von dieser Ponerogenese, also der Erhebung des Bösen, befallen. Sie beginnen sich wie wir gegen die abweichende falschen Realität der alles beherrschenden Pathokraten zu wehren. Dass diese sich damit am Ende selbst austilgen, ist den vor Rachsucht blinden Sadisten egal. Es geht ihnen nur um Destruktion, diabolische Macht und Hassabfuhr.

Damit sind sie die idealen Werkzeuge in den Händen eines Imperiums, dessen Weltherrschaftsplänen nichts mehr im Wege steht als das unkontrollierbare Selbstbewusstsein homogener Kulturvölker. Sie hetzen Moslems auf Moslems, Moslems auf Christen, Atheisten auf Christen, Albaner auf Serben, Ukrainer auf Russen – und jeweils umgekehrt. Jede Gruppe, die sich zum Kriege instrumentalisieren lässt, ist ihnen willkommen. Nach Jahren der geistigen Impotenz und der mentalen Paralyse wächst jedoch weltweit die Sehnsucht der Menschen, sich mit den Zerstörern und Kriegstreibern zu messen. Wir müssen uns endlich von diesen Psychopathen befreien.

Literatur dazu:

Andrzej M. Lobaczewski: Politische Ponerologie. (1984) Eine spätere Auflage kann hier online gelesen werden.

Anm. d. Red.: Blaue​Narzisse​.de hat hier ein ausführliches, zweiteiliges Interview mit Roland Woldag geführt.

00:05 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, pathocratie, destructivisme, haine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook