Caisses de pension, salaires et indemnités de ministres…
Le débat politique sur le thème de l’avenir des ministres retraités, les indemnités en cas de non réélection, les salaires permettant de se retourner après coup sont presque indécents. Voir les partis se combattre à fleurets mouchetés, entre ceux qui ont un ministre en place et ceux qui pourraient un jour en avoir un(e), et qui doit être justement hameçonné et incité à redistribuer la manne salariale à son parti. Tout ceci est lassant, faute de faire rire ou sourire. Dans la tradition suisse de la politique démocratique de milice, l’exercice du pouvoir devrait être un service volontaire à la communauté. Chaque membre de l’Exécutif devrait garder une activité économique au moins à temps partiel, pour garder les pieds sur terre, dans la réalité quotidienne De toute façon, la moitié de leur activité d’élu(e) passe en représentation et en campagne électorale de visibilité. Comme pour le service militaire, les allocations perte de gain devraient suffire pour indemniser ce travail civique et limité dans le temps. Les employés de l’Etat et les chefs de service savent gérer le quotidien, et le politique élu peut réduire son rôle à l’essentiel. Décider, anticiper, veiller au Bien Commun, garder un contrôle sur l’économie et permettre la démocratie participative, la démocratie économique.
Plus d’assimilation mais des accommodements imposés
L’intégration n’est plus la valeur suprême, qui permet l’assimilation, l’acceptation par la communauté nationale, historique et sa tradition démocratique. L’intégration veille à défendre et à faire partager, accepter les valeurs identitaires qui sont tout aussi importantes que le « vivre ensemble » imposé par culpabilité, par masochisme contrit. Aujourd’hui le migrant, dernière arme de la garantie de prolonger l’illusion de la croissance en important main-d’œuvre, consommateurs et électeurs clientélistes, est idéalisé comme s’il était exclusivement, à cause de son statut, de son origine, un pur esprit désintéressé et porteur de valeurs de rédemption. Les migrants sont des femmes et des hommes comme les autres, ni pires ni meilleurs, assoiffés de consommation, capables de se serrer transitoirement la ceinture, arrivistes à juste titre, justifiés dans leur impatience et frustration par un autostatut absurde de victime présumée et discriminée. Comme l’Enfant Roi, le Migrant Roi pourrait se montrer facilement susceptible, irascible, intolérant, exigeant le « Tout m’est dû ». L’absence de limites et d’exigences sera calamiteuse, origine de graves conflits, d’individualisme effréné, de Droit à se sentir autorisé à transgresser les normes parce que victime fantasmée.
Non à la Propagande unique étatique payée par redevance obligatoire.
L’initiative Non à Billag, redevance monopolistique étatiste coûteuse, absurdement imposée à tous, même ceux qui n’écoutent pas la Radio ou ne regardent pas la Télévision, doit être soutenue. L’Etat ne garantit pas le pluralisme des informations et des opinions et j’avoue ne plus supporter devoir payer pour entendre la Grand-Messe matinale de la pensée unique des bobos et des faux gentils qui perfusent à flux continu leur anesthésie formatage de l’opinion. Le risque hypothétique de la privatisation ou encore la blochérisation de l’information (si c’était le milliardaire souverainiste qui nous lavait le cerveau tous les jours, ça se saurait et ça pourrait même être stimulant), finalement assez peu perceptible me semblent un moindre mal par rapport à la pensée unique et la diabolisation en continu d’une partie de l’opinion. Les arguments de menace des medias périphériques (5% des recettes leur reviennent contre 91% à la SSR) ou d’atteinte à l’équilibre linguistique sont vides de sens. Les medias sont menacés par un pluralisme alternatif véhiculé par Internet et qui suscite l’inquiétude du Système qui se sent justement contesté et contourné .Tant mieux, pas de chaîne d’Etat subventionnée grassement et sans droit de regard des minorités et du pluralisme. Donc No Billag, oui et sans état d’âme.
Reprendre le contrôle de la monnaie
Le peuple suisse se prononcera sur une initiative importante l’année prochaine : Monnaie pleine suisse. La plupart des gens ignorent comment se crée aujourd’hui la monnaie scripturale et le rôle des banques privées. Si l’initiative est acceptée, dorénavant seule la Banque nationale aura le droit de créer de l’argent, garanti par les sommes mises à disposition entre autres par les épargnants, les réserves d’or de la Banque nationale. L’argent dette facile, le rôle déstabilisant des banquiers internationaux privés qui créent de l’argent électronique sont inquiétants .Un changement sain peut se faire. Il faut soutenir cette initiative, comme l’initiative d’Uniterre pour un prix du lait équitable à un franc. Après avoir ridiculisé ceux qui ont soutenu le contre-projet à l’Initiative sur la sécurité alimentaire, le Conseil Fédéral balaie ces velléités protectionnistes et s’ouvre au grand Marché européen avec sa politique agricole libérale. Migration hors de contrôle et disparition des entreprises paysannes de proximité à taille humaine, voilà la politique de ceux qui font un cadeau spontané de 1,3 milliards à leurs copains libéraux et sociaux-démocrates européens. Pour s’excuser qu’une petite majorité du corps électoral ait refusé une immigration de masse qui s’impose sans qu’elle puisse vraiment se faire entendre.
Bureaucratie de la santé, non merci.
Les solutions à la hausse incontrôlable des primes d’assurance maladie sont peu convaincantes. Le dossier informatisé, solution très partielle, veut surtout imposer les pratiques des règles de bonne-conduite de traitements médicamenteux, conseillés par des experts, les milieux pharmaceutiques et la médecine industrielle. La prescription, l’adhésion au traitement, l’acceptation de la maladie et des changements de comportement à faire ne demandent pas uniquement des catalogues et des contrôles prétendument de qualité. Le droit de ne pas se soigner est aussi un droit, un choix individuel qui doit être respecté faute de sombrer dans le totalitarisme hygiéniste. La coopération, la responsabilité individuelle, le consentement éclairé sont des valeurs supérieures. Si le patient est aussi gestionnaire de ce dossier, comme partenaire critique et réaliste, alors d’accord. Mais 90% n’en voudront pas car leur ambivalence face aux soins apparaîtrait sans fard.
Super Trump et la fin programmée du mondialisme anglo-saxon
Le président Trump (atout en anglais) a été élu sur un programme de rupture d’avec la classe politique nord- américaine. Comme en Europe, le système mondialisé se lézarde et des forces populaires, protectionnistes émergent. Il a anticipé la grande crise à venir avec le « reset » de l’économie, prépare le redéploiement sur une politique nationale et protectionniste. Son style ébouriffant tient plus du catcheur (Superman ou Captain America) que du politiquement correct sirupeux et affadi. Son discours est musclé, comme sur le ring où l’on défie avec outrance et démesure l’adversaire polarisé. Tout ceci tient plus de la gesticulation verbale, du théâtre Kabuki que de la guerre interminable et sourde du clan Clinton-Obama. Et c’est tant mieux. Il aboie mais ne mord pas. L’arme nucléaire est faite pour dissuader et ne pas s’en servir. La Corée du nord, l’Iran se protègent des menaces et des sanctions économiques de l’Empire et tout ceci se règlera dans la négociation et l’accentuation d’un monde heureusement bipolaire. En attendant, Trump a cessé son soutien à l’opposition armée syrienne, a laissé la Russie permettre une issue politique dans ce pays martyrisé par des interventions étrangères. Le pire aurait été l’élection d’Hillary qui veut faire croire que son échec à convaincre est de la faute de Poutine.
Dominique Baettig Ancien conseiller national et militant souverainiste