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jeudi, 30 janvier 2014

La quenelle, petite histoire d’un grand mensonge politico-médiatique

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La quenelle, petite histoire d’un grand mensonge politico-médiatique

Auteur : Agoravox
Ex: http://www.zejournal.mobi

Analyse rétrospective détaillée de l'évolution du sens donné à la quenelle par les médias dominants, avec les causes, les objectifs et les techniques employées.

 Coup de tonnerre en ce 21 Janvier 2014, la quenelle, ce geste « infamant » qui a valu à Nicolas Anelka d'être attaqué par la Fédération anglaise de football, n'est pas un geste antisémite. Enfin, pas tout à fait. Il ne l'est que quand il est dirigé contre une synagogue ou un lieu de mémoire, entendez la Shoah, déclarée « sanctuaire » intouchable par Manuel Valls.

http://www.youtube.com/watch?v=BmAH...

Ainsi l'a déclaré Roger Cukierman, président du CRIF, au micro du Figaro.

http://video.lefigaro.fr/figaro/vid...

Ce revirement dans l'interprétation « officielle » (c'est à dire médiatique) de la signification de la quenelle clôt, je l'espère, un mensonge grotesque, initié par le pendant de Monsieur Cukierman, j'ai nommé Alain Jakubowicz, actuel président de la LICRA.

En effet ce dernier avait lancé « l'affaire » de la quenelle, par une déclaration dans le « reportage » (désolé pour tous ces guillemets mais le vocabulaire utilisé fait partie de la guerre sémantique menée par les médias) de France 2, diffusé dans l'émission « Complément d'enquête » le 19 décembre 2013.

http://www.france2.fr/emissions/com...

Donc selon ce monsieur, ce geste est, de toute évidence, un salut nazi inversé, signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah (les guillemets seraient trop faibles pour exprimer l'aspect douteux de cette affirmation). Et sur quoi base-t-il son exégèse ? Sur des photos postés sur internet de « quenelliers », terme désignant les auteurs de ce geste « nauséabond » (terme préféré des médias pour qualifier la chose).

Tout d'abord, ces photos se comptent tout au plus en dizaines, sur un stock en ligne de plusieurs milliers (pour une vision d'ensemble, http://www.dieudosphere.com/les-que...)

Ensuite, on peut leur attribuer d'autres significations, comme celle de dire, : « j'emmerde la sacralisation et l'instrumentalisation de la Shoah par les instances juives, ou, j'en ai marre de bouffer de la Shoah matin, midi et soir, voire même au goûter, ou, je ne supporte plus la domination en France du lobby sioniste, ou, je veux blasphémer, et je ne peux me tourner que vers ce symbole puisqu'il est permis de caricaturer Mohammed, le prophète de l'Islam (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Carica...) ou de représenter le Christ en « putain du diable » (cf http://rue89.nouvelobs.com/rue89-cu...) mais pas de toucher à cette nouvelle religion qu'est la Shoah, ou je n'aime pas les juifs et je veux le montrer ». Je ne suis pas dans la tête des gens, donc je me garderai bien de juger de la signification que chacun peut attribuer à ce geste.

Enfin, à supposer que ces gens soient réellement des « antisémites » (terme vague censé désigner la haine des juifs pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font, mais dont le sens très élastique varie en fonction de qui l'emploie et contre qui il l'emploie. (Pour rappel les ashkénazes ne sont pas des sémites alors que les saoudiens le sont. Lire « l'invention du peuple juif » de Shlomo Sand pour les explications détaillése)), depuis quand attribue t-on la signification d'un geste en fonction de son objet d'application ? Si un néo-nazi se prend en photo en train d'uriner sur le mur des lamentations, doit on en conclure que le fait de pisser est antisémite ? Si on filme un homme en train de faire un doigt à un groupe de juifs, doit on proscrire à jamais l'érection du majeur, considéré comme antisémite ? Je laisse à chacun le soin d'exercer sa faculté de raisonnement et de tirer les conclusions que la logique impose.

Cela fait environ dix ans que l'humoriste Dieudonné (qui ne fait plus rire personne selon Manuel Valls et les journalistes de télévision, mis à part peut être les dizaines voire centaines de milliers de personnes qui ont vu ses spectacles et les millions qui ont visionné ses vidéos) pratique ce geste, sans que celui ci ait jamais été qualifié d'antisémite, malgré que son créateur l'ait été des centaines de fois.

Alors, pourquoi ce soudain revirement ? Pourquoi cet emballement ? Pour une raison très simple.

A partir du moment où la quenelle a généré autour d'elle un buzz énorme et où des milliers gens s'en sont emparés comme un signe de ralliement anti-système, les tenants et bénéficiaires de ce système (dont l'élite sioniste n'est qu'un composant, avec celui des élites politiques, financières, bancaires, médiatiques et industrielles) l'ont perçu comme une menace potentielle, car il s'inscrivait dans le cadre d'une crise totale (spirituelle, politique, financière, industrielle, culturelle et écologique), dont nous sommes loin d'être sortis. Face au risque d'une coagulation des mécontents autour de cette bannière, il fallait neutraliser ce risque en diabolisant le symbole qui commençaient à unifier les colères.

Comme avec le Front National dans les années 80, qui servit de repoussoir aux masses qui remettaient en cause la politique migratoire (destinée à faire pression à la baisse sur les salaires par la mise en concurrence des travailleurs et à affaiblir la cohésion du sentiment d'appartenance national, force pouvant résister à la domination du « marché » (terme vague pour désigner l'ensemble des puissances industrielles et financières qui ont progressivement supplanté la puissance étatique)), la quenelle arriva à point pour neutraliser cette nouvelle contestation qui ne rentrait plus dans les traditionnelles catégories droite/gauche (dont Alain Soral, passé du PC au FN, avant de le quitter après un détour Chevènement, est une parfaite illustration) .

En permettant de lui donner un nom, un visage, la quenelle permit aux pouvoirs en place de combattre cette contestation par des méthodes bien connues, mais qui ont fait leur preuve.

D'abord désigner un « méchant », l'affubler de titres infamants (fasciste, révisionniste, conspirationniste, raciste, nazi, et bien sûr, le pire de tous, antisémite), parler de lui sans cesse, sans lui donner la possibilité de répondre (cf http://www.youtube.com/watch?v=GLmu...), binariser le débat (genre « ou vous êtes de notre côté ou vous êtes du côté des terroristes »), et lier tous les gens susceptibles de porter un message critique similaire sous le terme nébuleux de nébuleuse, ou galaxie pour rester dans le registre astronomique (cf http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...HYPERLINK "HYPERLINK" ). Ce genre de procédés est parfaitement décrit dans le livre 1984 de Georges Orwell.

Ensuite utiliser les chiens de garde (journalistes de télévisions, antifas, antiracistes, LICRA, CRIF, JSS News) pour neutraliser ces opposants de différentes façons :

• Diabolisation

http://www.youtube.com/watch?v=EvCK...

• Délation et traque

http://www.youtube.com/watch?v=H_Up...

• « Education » des masses sur le danger d'écouter ces individus

http://www.youtube.com/watch?v=p7tu...

• Chantage à l'antisémitisme (si tu aimes ce gars qui est antisémite, alors c'est que tu l'es aussi. CQFD)

http://www.youtube.com/watch?v=Mimz...

• Censure

http://www.youtube.com/watch?v=CBRz...

• Attaque physique

http://www.youtube.com/watch?v=Kax4...

• Procès

http://www.youtube.com/watch?v=gNxA...

Sauf que le diable, cette fois ci, est bicéphale. Dieudonné ne serait donc que le le vecteur artistique d'une idéologie dangereuse élaborée par Alain Soral.

http://www.youtube.com/watch?v=0BXC...

Donc pour lutter contre cette opposition, les journalistes vont d'abord donner un double sens à la quenelle, sous une forme pseudo interrogative (geste antisémite ou simple geste anti-système ?), avant de progressivement glisser vers le sens officiel, à savoir la première. Voici un aperçu de cette évolution à travers un échantillonnage d'articles du Monde, le journal de référence de la bien-pensance.

11 Décembre 2013.

http://www.lemonde.fr/politique/art...

« Provocation antisystème pour les uns, gestuelle antisémite pour d'autres, la quenelle garde une signification très floue. »

Notons que « les autres » ne désigne à l'époque qu'Alain Jakubowicz, qui fera néanmoins des émules dans le milieu très fermé des journalistes de télévision. Notons également que le titre de l'article annonce déjà la couleur en parlant de geste antisémite sans utiliser le conditionnel.

Gardez cependant à l'esprit que nul complot n'est nécessaire. Les journalistes passent leur temps à reprendre le travail de leurs confrères et ont une mentalité de meutes. Ils n'attaquent jamais seuls, sont lâches par nature ou par nécessité car ils savent qu'ils sont tous sur un siège éjectable, et sont mentalement et idéologiquement formatés dès qu'ils sortent du CFJ (Centre de Formation des Journalistes). Voir à ce propos l'excellent livre de François Ruffin, « Les petits soldats du journalisme » (http://www.acrimed.org/article935.html) et la conférence de Roberd Ménard sur la mentalité de ses confrères (http://www.youtube.com/watch?v=N_x-...HYPERLINK "HYPERLINK" ).

24 Décembre 2013

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

« Main sur l'épaule et bras tendu, ce « salut » popularisé par Dieudonné M'bala M'bala garde une signification très floue. Pour ses détracteurs, il s'apparente au salut nazi. Pour les fans de l'humoriste, il s'agit d'une provocation anti-système. »

A noter que pour faire une quenelle, la main n'est pas sur mais contre l'épaule, et que le bras n'est tendu que de façon lâche, mais la formulation crée dans notre esprit une image mentale proche d'un Hitler en train de dire bonjour.

26 Décembre 2013

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

« Ce geste réputé antisémite ou antisystème a été érigé par l’humoriste controversé Dieudonné en signe de ralliement repris par les milieux d’extrême droite.  »

Si l'interrogation subsiste encore, on peut voir le début de la manipulation. En effet ce geste a été repris par tous les milieux, dont l'extrême droite ne constitue qu'une frange. Mais en martelant cela sans cesse, on pousse à ce que les personnes qui croient au discours des médias dominants et sont terrifiés à l'idée d'être associés aux « méchants fachos » cessent de faire ce geste et que ceux qui sont déjà plus radicalisés se l'approprient encore plus, puisqu'ils ne croient plus les médias menteurs.

Pour ceux qui croient que ce geste de ralliement ne concerne que des gens d'extrême droite, je les renvoie à cet article qui a le mérite de l’honnêteté intellectuelle.

http://www.huffingtonpost.fr/jeremi...

30 Décembre 2013

http://www.lemonde.fr/sport/article...

« En effectuant cette « quenelle », posture inventée par Dieudonné et dont ses fans ont fait un signe de ralliement, l'attaquant de 34 ans a suscité l'émoi outre-Manche. Cette gestuelle est interprétée comme antisémite. »

Par qui ? Là, on n'a plus d'interrogation mais on a encore la question de interprétation. On avance.

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31 Décembre 2013

http://www.lemonde.fr/idees/article...

« Peu importe que la « quenelle » ait été ou non élaborée par une référence explicite au salut nazi. La question est de savoir au nom de quelle idéologie ses promoteurs essaient d’en faire un signe de ralliement. Le doute n’est pas permis sur ce point, tant la popularisation de cette gestuelle est le fait de Dieudonné et de sa garde rapprochée, c’est-à-dire d’un groupe soudé par l’antisémitisme. »

La question de la signification de la quenelle ne se pose plus, la messe est dite. La quenelle est antisémite car portée par un antisémite. Très bien, doit on alors interdire la svatiska, détournée par Hitler ? A-t-on le droit d'appeler son fils Adolf ? Le mot « camarade » doit il être banni car associé à un régime responsable de la mort de millions de personnes ?

31 Décembre 2013

http://www.lemonde.fr/idees/article...

« Les attaques récentes visant la garde des sceaux signaient le retour du racisme colonial archaïque, mais dont les ressorts n'ont pas entièrement disparu. Voici que l'antisémitisme, avec Dieudonné, s'installe dans l'actualité, en même temps que le geste de la « quenelle », vague synthèse du salut nazi et du bras d'honneur, de la haine des juifs et du rejet du système. »

Le doute n'est plus permis. Désormais les deux définitions de la quenelle n'en font qu'une.

07 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/01/07/non-monsieur-anelka-la-quenelle-n-est-pas-antisysteme-au-contraire_4343603_3232.html?xtmc=quenelle&xtcr=24

« Nicolas Anelka n'a sans doute pas fait exprès de choisir Noël pour effectuer sa quenelle devant des millions de téléspectateurs, mais, avec ce geste-là, il aura offert à la France un joli cadeau : celui d'obliger ses citoyens à choisir leur camp. Car ce salut nazi inversé n'est pas, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, un acte de résistance au système. »

Les deux définitions ont disparu pour faire la place à la seule qui vaille. Le problème est qu'Anelka n'a pas franchement la tête de l'emploi pour le rôle d'Hitler. C'est pas grave, on ne va pas se laisser emmerder par le réel.

09 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/09/manuel-valls-la-republique-a-gagne_4345770_3224.html?xtmc=quenelle&xtcr=18

« Tout le monde sait que ce geste dit “de la quenelle” est un geste antisémite, tout le monde sait qu'il ne s'agit pas de spectacles d'un humoriste mais de meetings politiques qui diffusent la haine »

Tout le monde le sait, et tout le monde s'appelle Manuel Valls. Merci de m'apprendre que je sais ce que je savais pas Monsieur le Ministre.

09 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

« Durant deux heures, l'ambiance a été électrique devant le Zénith de Nantes, où des fans déçus par l'interdiction du spectacle de Dieudonné l'ont soutenu en chantant en chœur la chanson du polémiste ananas. Des « quenelles », le geste de ralliement au polémiste, se voulant antisystème mais souvent jugé antisémite, étaient aussi visibles, avec des bras tendus très haut rappelant le salut nazi.  »

Ou comment se contredire dans la même phrase. En effet, comment faire une quenelle avec le bras tendu très haut ? Facile, en faisant le salut nazi avec le bras tendu très bas. CQFD.

10 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/politique/art... ;

« Deux élèves ont été exclus jeudi 9 janvier du lycée Rosa-Parks de Montgeron (Essonne) pour, notamment, la photographie d'une « quenelle » réalisée à l'intérieur de leur établissement, et après une plainte pour apologie de crime contre l'humanité déposée par un enseignant qui les a brièvement conduit en garde à vue. »

Ou comment le tragique aboutit au comique. Si quelqu'un peut établir une progression logique entre la quenelle de deux adolescents dans un lycée , hors de tout contexte « shoatique », et l'apologie de crime contre l'humanité, je lui offrirai le prix du sophiste de l'année, à savoir un livre de Bernard Henri Lévy, « l'Idéologie française », qui démontre avec brio que la culture française (et donc les français par extension) est intrinsèquement fasciste et antisémite, et donc contraire à l'esprit des Lumières, dont le véritable esprit est dans le judaïsme. Je ne plaisante pas.

12 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/01/12/la-quenelle-un-geste-qui-pollue-les-ecrans-et-les-forums-de-discussion_4346121_3236.html?xtmc=quenelle&xtcr=12

« La « quenelle », le geste antisémite popularisé par Dieudonné M’Bala M’Bala, a ensuite connu une montée en puissance exponentielle sur les réseaux sociaux. »

Ce n'est plus une certitude, c'est un axiome.

13 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/societe/video...

« Au lendemain de la venue à Vence du polémiste d'extrême droite Alain Soral, qui s'est illustré par des propos sur la mort de l'ancien premier ministre israélien Ariel Sharon, une trentaine de personnes se sont réunies lundi matin à Nice pour effectuer le geste antisémite dit de la « quenelle » ».

C'est bon, c'est acquis, on ne reviendra plus dessus. Et à propos de propos, quels sont les propos d'Alain Soral sur Ariel Sharon ? La réponse se trouve ici http://www.youtube.com/watch?v=y4b0DI1ZfNo. A chacun de juger sur pièce du caractère scandaleux ou non de ses déclarations.

Et si vous n'avez pas eu votre dose de scandales voici une déclaration de Monsieur Sharon : « Le désir de ne pas faire de mal à des civils innocents à Gaza menera à la souffrance des vrais innocents : les habitants du sud d’Israël. Les habitants de Gaza ne sont pas innocents, ils ont élu le Hamas. Les Gazaouis ne sont pas des otages ; ils ont choisi librement et doivent en assumer les conséquences [...]. Pourquoi les citoyens de Gaza ont-ils l’immunité ? [...] Si les Cubains attaquaient Miami, La Havane n’en subirait-elle pas les conséquences ? C’est ce qu’on appelle “la dissuasion” –Si vous me tirez dessus, je vous tirerai dessus. Rien ne justifie que l’“Etat de Gaza” puisse tirer sur nos villes en toute impunité. Nous devons raser des quartiers entiers à Gaza. Raser tout Gaza. Les Américains n’ont pas arrêté avec Hiroshima –les Japonais ne se rendaient pas assez vite, alors ils ont aussi frappé Nagasaki. »

19 Janvier 2014

http://www.lemonde.fr/sport/article...

« Le sponsor du maillot des « Baggies », le promoteur Zoopla, a menacé de son soutien qui s'élève à trois millions de livres par an si Anelka était à nouveau sélectionné. L'un des propriétaires de l'entreprise, de confession juive, serait à l'origine de cet ultimatum qu'applaudit le Sunday Times  : « Pourquoi financer un club dont l'une des stars soutient l'extermination des juifs ?  »

Même défi que pour les deux élèves exclus mais plus difficile cette fois. Celui qui pourra pétablir une articulation logique entre un hommage d'Anelka à son ami Dieudonné dans la tourmente (de l'aveu de son auteur) et le soutien au génocide des juifs gagnera le DVD de « Le jour et la nuit », dont la seule erreur a été humblement reconnue par son auteur, Bernard Henri Lévy : « Si je regrette une chose, c'est d'avoir été un peu… mégalo. J'ai fait trop grand, trop fort, trop beau, trop tout… L'erreur était probablement là. »

Ce qui nous ramène au début de cet article, et à la date du 21 Janvier. Je ne porte pas de jugement pour savoir si Dieudonné est antisémite ou non, pour plusieurs raisons :

• Je ne suis pas dans sa tête ni dans son cœur.

• La Justice est censée juger les actes et non les hommes, et j'essaie de suivre la même démarche. Et je ne vois pas au nom de quel principe journalistique les médias s'instituent en tribunaux. Frédéric Taddeï n'était pas dans cette démarche, il se contentait de laisser s'exprimer une multitude d'opinions en mettant les siennes de côté, comme ce devrait être le cas de tous les journalistes qui se prétendent neutres et objectifs, et c'est pour cela qu'il a subi toutes ces critiques de ses confrères.

• Le terme antisémite n'est pas bien défini dans les médias et sert d'instrument pour étouffer la critique du sionisme. (c'est comme si je traitais de raciste anti-asiatique un blanc qui se permettrait de critiquer la politique du gouvernement chinois).

• Le sketch chez Marc-Olivier Fogiel qui lui a valu d'être traîné dans la boue ne contenait RIEN contre les juifs en tant que personnes, mais s'attaquait à l'occupation de territoires palestiniens par des colons israéliens. Et je comprends, sans pour autant le légitimer, qu'avoir été attaqué aussi violemment (y compris physiquement), aussi injustement et aussi longtemps par un lobby représentant une population donnée, ait pu faire naître en lui un ressentiment à l'égard de cette communauté. Dieudonné a manqué de discernement, mais ce n'est pas encore un crime à ce que je sache. La plupart des gens auraient réagi de la même manière. Nous ne sommes pas que des êtres de raison. Peut être aurait il dû écouter Eric Zemmour (à qui je tiens à rendre hommage pour ne pas avoir hurlé avec les loups), ou lire les livres de Jacob Cohen, Shlomo Sand, Norman Finkelstein, ou Gilad Atzmon, pour s'apercevoir de toute la diversité de pensées au sein de la communauté juive.

• Je n'aime pas la moraline (qui est à la morale ce que la chiasse est à l'étron).

  • On a le droit de ne pas aimer les juifs, les homosexuels, les noirs ou les arabes, le crime ne résidant pas dans le sentiment ou la pensée, mais dans le le fait de faire un acte répréhensible basé sur ce sentiment ou cette pensée.

Chacun est libre de penser continuer à penser ce qu'il veut de Dieudonné mais je tenais à exposer ce mensonge factuel de façon précise, sourcée et argumentée. Je ne saurais trop conseiller à ceux qui ne seraient pas encore convaincus de regarder tous ses spectacles dans l'ordre chronologique et de constater par eux même l'emploi qui est fait de la quenelle. Il serait vraiment intéressant d'analyser les causes de l'échec de cette propagande, et le triomphe d'internet sur la télévision, mais ce sera l'objet de ma prochaine tribune.

 - Source : Agoravox

samedi, 11 janvier 2014

2014 : année de la quenelle?

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2014 : année de la quenelle?

Le phénomène Dieudonné : le comique qui fait peur au système.

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr

Ainsi les nazis sont de retour. Ils ont bien changé. Si Dieudonné est le fils du ventre encore fécond de la bête immonde, la race aryenne n’est décidément plus ce qu’elle était. Franchement je n’avais pas envie de voir un spectacle de Dieudonné mais maintenant si je peux, j’irai, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que j'ai vu sur internet, par curiosité et besoin d’information, est parfois drôle, parfois mauvais.

Le fameux geste de la quenelle est bien sûr un bras d’honneur vulgaire qui signifie « nique le système ». En faire un salut nazi, même inversé est proprement débile. Cela étant, la quenelle antisystème peut être antisioniste et même antisémite selon le lieu où elle est exécutée. Mais cet anti-sémitisme est pratiqué très majoritairement par des « nazillons »  issus de l’immigration et rares sont, dans le public, ceux qui se référent à Hitler, même s’il peut malheureusement y en avoir quelques-uns.

Mais on comprend que le systéme s’inquiète. Il est en effet clairement dénoncé par les pratiquants de la quenelle comme soumis excessivement à une influence. Il renoue pour des jeunes issus de l’immigration avec une vision assez classique de l’anti-sémitisme. Cette vision est confortée par la montée au créneau des institutions juives qui soutiennent globalement la volonté de Manuel Valls de censurer Dieudonné. Quelques voix discordantes se font entendre. On peut cependant être sûr que le scénario  de l’interdiction va renforcer ceux qui dénoncent une république soumise à une sorte de « police juive de la pensée » selon l’expression d Annie Kriegel.

C’est gros, très gros. Des militants juifs vont à chaque spectacle manifester et provoquer des incidents. Les préfets pourront donc objectivement en déduire qu’il y a risque de trouble à l’ordre public. Le spectacle sera donc annulé, mais c’est l’agressé qui sera puni, pas l’agresseur. Les spectateurs de Dieudonné, eux, n’attaquent personne.

Ce n’est pas nouveau. On refait à Dieudonné le coup d’Ordre Nouveau. Sauf que Dieudonné est aussi noir qu’Obama et Mandela et qu’il parle lui aussi au nom des reprouvés et des exclus… il n’invoque pas, il aurait du mal, la race supérieure. Il dénonce un complot contre la liberté d’expression dans notre démocratie verrouillée.

S’il est interdit légalement, grâce à des menaces de violences , il aura démontré que le complot dans son cas a été quelque chose de réel. Certains s’en inquiètent et mettent en garde contre des actions plus dangereuses  qu’efficaces auprès de l’opinion.

La quenelle a encore semble-t- il de beaux jours devant elle.

Quenelle gratinée !...

Quenelle gratinée !...

par Michel Drac & Maurice Gendre

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Michel Drac et de Maurice Gendre, cueilli sur Scriptoblog et consacrée à ce que l'affaire Dieudonné révèle de la réalité du système...

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Quenelle gratinée !

Nous ne sonderons pas les cœurs et les reins. Quand un humoriste utilise la technique de la provocation, il n’est jamais possible de déterminer le fond de sa pensée en fonction de ses propos.

Pierre Desproges était-il antisémite quand il entamait un sketch par ces mots : « on m’a dit que des juifs se sont glissés dans la salle » ? Dieudonné l’est-il quand il lance, avec un sourire malicieux : « Des juifs ou des nazis, je ne sais pas qui a commencé » ? Allez savoir. Mais là n’est de toute façon pas notre propos. En elle-même, la risible « affaire de la quenelle » n’a aucune importance. Tout au plus peut-on la voir comme la mise en évidence d’un ras-le-bol des jeunes générations, ras-le-bol qui menace de dégénérer en une vaste crise de nerfs collective.

Le danger représenté par les « quenellistes » pour nos compatriotes juifs nous paraît tout à fait insignifiant. Pourquoi nous préoccuper de telles questions, à l’heure où la France va épouvantablement mal ? Nous avons autre chose à faire.

En revanche, ce qui mérite d’être analysé, c’est le véritable délire qui semble avoir saisi la classe médiatico-politique. Le comique fait normalement partie du politique, mais comme une fonction annexe et secondaire et cathartique. Aristophane était certes un personnage politique à Athènes, mais il ne déterminait pas l’agenda d’Alcibiade ; c’est lui qui commentait l’action d’Alcibiade, et non l’inverse. Chez nous, au contraire, c’est désormais le « premier flic de France » qui se pose en s’opposant à… un trublion. Plus grave, la dérive en question laisse en tout cas penser que les classes dirigeantes entrent actuellement dans les logiques de la violence d’Etat. Quelques constats très simples suffisent à tirer le signal d’alarme : il se pourrait que la grotesque affaire de la quenelle, venant après les arrestations arbitraires des opposants au mariage pour tous, après la détention de Nicolas Bernard-Buss, après la rocambolesque affaire Varg Vikernes, soit, aussi, un ballon d’essai en vue de faire basculer la vie politique de notre pays vers le modèle peu enviable des Etats totalitaires. On pense tout de suite, dans la situation actuelle, à la dictature hypocrite des années Brejnev-Honecker. Ainsi, dans une des premières scènes du film « La vie des autres », qui se déroule en RDA peu avant la chute du Mur, le scénario incluait un bref résumé de la condition de l’artiste dans un système oppressif. Où l’on voyait un auteur demander à un ponte du Parti que l’on lève l’interdiction professionnelle (« Berufsverbot ») infligée à un metteur en scène accusé de dissidence. A quoi l’homme du Parti répondait que de telles méthodes n’existaient pas au paradis du socialisme réel, et qu’il fallait donc « choisir ses mots avec plus de prudence ». Simple constat : quand Manuel Valls annonce qu’il cherche par tous les moyens d’interdire Dieudonné de se produire, il revendique une attitude discriminatoire que même les apparatchiks de la RDA n’osaient pas assumer. C'est-à-dire que l’injonction non discutable de « lutte contre l’antisémitisme » permet en France aujourd’hui non seulement d’entrer dans les logiques de la Stasi, mais en outre de le faire avec une impudence que le subtil Markus Wolf aurait désapprouvée.

Toujours Manuel Valls : nous avons désormais un ministre de l’Intérieur qui appelle à déclencher des troubles à l’ordre public pour pouvoir justifier une mesure sécuritaire. A l’origine de cette démarche provocatrice, il y a le garde-frontière Arno Klarsfeld, qui dans une remarquable prise de position tout à fait révélatrice à tous points de vue, a constaté benoîtement que si personne ne manifestait devant le théâtre de la Main d’Or, il n’y aurait pas de trouble à l’ordre public et le ministre de l’Intérieur ne pourrait donc pas sévir. Que maître Klarsfeld appelle à susciter des troubles mérite d’être relevé, mais qu’un ministre de l’Intérieur en exercice lui emboîte le pas, voilà qui doit sans doute encore davantage être souligné. Simple constat : pour enclencher le processus de « mise au pas » qu’ils appelaient de leurs vœux en 1933, les dirigeants du parti nazi organisèrent l’incendie du Reichstag. Cette technique du pompier pyromane est exactement celle proposée par le brillant Arno Klarsfeld, et apparemment validée par le locataire de la place Beauvau.

Passons à autre chose. L’article 58 du code pénal soviétique de 1926 incluait plusieurs dispositions fascinantes. Cet article assimilait au banditisme toutes les activités réputées « contre-révolutionnaires », ce qui permit d’une part de ne pas mentionner l’existence de délits politiques en URSS, d’autre part d’y inclure des faits que dans n’importe quel autre pays, on n’aurait même pas osé qualifier de simples contraventions. Soljenitsyne mentionne, dans « L’archipel du Goulag », un certain nombre de cas où des individus, voire des segments entiers de la population, furent condamnés au nom de leur participation fantasmagorique a posteriori à des activités antisoviétiques. Exemple parmi d’autres, dans la foulée de la conquête de l’Europe de l’Est par l’Armée rouge en 1945, le NKVD arrêta des personnes n’ayant jamais vécu en Russie, au motif qu’elles auraient participé à la guerre civile russe en tant que Russes. C’est que dans le système d’interprétation indéfiniment extensible propre au code pénal soviétique de 1926, et particulièrement dans le cadre de l’article 58, d’une part « toute action tendant à l’affaiblissement du pouvoir » était réputée « contre-révolutionnaire », donc assimilable au banditisme, et d’autre part il était admis que dans les territoires devenus soviétiques en 1945, la loi soviétique s’appliquerait intégralement de façon rétroactive. Encore plus fort, il suffisait qu’un des nouveaux citoyens de l’URSS soit jugé comme ayant eu potentiellement l’intention de prendre jadis les armes contre sa nouvelle patrie pour qu’on l’assimilât automatiquement aux « brigands antisoviétiques » de la guerre civile. Pour rappel, Christiane Taubira, dans l’affaire de la quenelle, a soutenu que l’on pouvait se rendre « complice après coup de crime contre l’humanité ». Ce qui, manifestement, dans son esprit, impliquait la complicité de Dieudonné dans les méfaits nazis des années 40, et plus particulièrement dans la déportation des juifs d’Europe. On voit bien que la logique indéfiniment extensible du code pénal soviétique de 1926 est ici à l’œuvre, au nom il est vrai d’une autre idéologie et dans un cadre politique différent.

Quant à Christophe Barbier, nous lui saurons gré de nous éviter d’avoir à chercher des références passées, puisqu’il a publiquement soutenu qu’au nom de la défense de la démocratie, il fallait « réguler »  Internet pour que Dieudonné n’y sévisse pas, et que, dixit, « les Chinois y arrivent bien ». Ici, il n’est même pas nécessaire de commenter.

En conclusion, et encore une fois sans entrer dans un débat sur l’antisémitisme supposé de monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala, nous ne pouvons que dresser les quelques constats que nous venons d’énoncer, et en déduire qu’il faut aujourd’hui que tous les citoyens lucides et raisonnables soutiennent cet artiste sans tergiverser.

Non qu’il faille nécessairement sacraliser la parole d’un comique, non qu’il faille obligatoirement apprécier un humour qu’on pourra éventuellement juger de mauvais goût, mais parce qu’il s’agit de refuser des logiques tyranniques. Le pouvoir est actuellement dans l’impasse. Le chômage explose alors que le contexte macro-économique menace de se dégrader encore, l’insécurité augmente, la diplomatie française se ridiculise, et la crise de l’Union Européenne et de la zone euro approche manifestement d’un point de rupture. Dans ces conditions, il est logique que ce pouvoir dans l’impasse soit tenté de créer des diversions et des écrans de fumée, voire de passer d’un régime de manipulation des masses à un système d’oppression ouverte.

Alors pour bien faire comprendre que nous ne nous laisserons pas faire : QUENELLE ! 

Michel Drac & Maurice Gendre (Scriptoblog, janvier 2014)