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jeudi, 02 juillet 2009

La passé païen de Saint Nicolas

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Le passé païen de Saint Nicolas

 

d'après Michael Damböck

 

On ne peut déterminer avec certitude les origines historiques de la figure de Saint-Nicolas. Aucun des récits relatant ses faits et gestes ne peut être attesté. La tradition chrétienne en fait le fils uni­que de parents riches, né vers 270 à Patras, une vil­le de Lycie en Asie Mineure. Il se serait dis­tin­gué par sa piété et ses bienfaits. Sur ordre de Dieu, il aurait été oint évêque de Myra. Il serait mort en 342 ou en 347. Il aurait participé au Pre­mier Concile de Nicée en 325, où il aurait pour­fen­du la thèse d'Arius, qui postulait des na­tures différentes pour chaque personne divine, et lui aurait opposé le point de vue orthodoxe, c'est-à-dire celui de la Trinité du Père, du Fils et de l'Es­prit Saint.

 

D'après la légende chrétienne, les ossements de ce saint fabuleux auraient été transportés en 1087 de Myra à Bari en Italie méridionale. Depuis lors, son culte n'a pas cessé de croître en Occident. Au début, les progrès de ce culte ont ressemblé à un vé­ritable triomphe. Il a suivi les voies fluviales de l'Europe centrale et septentrionale, de même que les voies terrestres qui partaient d'Italie pour me­ner en France et en Allemagne. Cologne et Trêves sont devenues ainsi des hauts lieux du culte de Saint-Nicolas. Ce culte s'est ensuite étendu au Da­nemark, en Scandinavie et en Islande, de mê­me que dans les colonies allemandes de Silésie et de Poméranie et, enfin, dans les villes baltes de Ri­ga et de Reval. Dans l'Eglise orthodoxe, Saint-Ni­colas était le  de Dieu et on le priait pour obtenir toutes les faveurs possibles et imaginables. Russes et Bulgares disent encore au­jourd'hui que Dieu mourait, ils ferait de Saint-Nicolas le nouveau Bon Dieu.

 

L'évêque des Enfants

 

Le jour de la Saint-Nicolas (le 6 décembre) était, au Moyen Age, le jour où l'on élisait l' (vers la fin du 13ième siècle). Avant que cette coutume ne s'impose, on fêtait l' un autre jour du temps de Noël, plus exactement le 28 décembre, jour de la fête des Saints Innocents. Au cours de cette fête, les jeu­nes clercs et escholiers choisissaient un  parmi les leurs. L'élu devenait le maître de la cérémonie et dirigeait une procession en grande pompe, devenant, pour le temps de la fête, le maî­tre de l'Eglise locale. Ce  est à l'origine de la fête de Saint-Nicolas. L'E­gli­se, lors du Concile de Constantinople, a tenté d'interdire cette élection de l', mais a dû finir par la tolérer. La fête de l'évêque des escholiers était une véritable bouf­fo­nerie (comme l'est encore la fête des étu­diants ca­tholiques wallons, qui élisent un  et se promènent dans les rues de Bruxelles, Na­mur, Louvain, etc. en commettant joyeusement quantité de bouffoneries, ndlr). Le parallèle entre cette fête de Saint-Nicolas et la fête médiévale des bouffons (ou des fous) est évident.

 

Quelle est la raison fondamentale du succès de ce culte et de son extraordinaire popularité? Saint-Nicolas est le protecteur des marins, des voya­geurs, des pêcheurs, des constructeurs de ponts, des colons germaniques s'installant de l'Oder au Golfe de Finlande. Devenu au fil des temps le saint patron des voyageurs que guettaient bien des périls, Saint-Nicolas a fini également par é­ten­dre sa protection aux voleurs et aux brigands. Un détenu de la prison de Cologne avait, en 1933, un curieux tatouage sur le bras; il montrait deux larons et l'inscription suivante: !

 

Les racines mythologiques

de Saint-Nicolas

 

Saint Nicolas a remplacé dans le , le vieux dieu germanique des eaux, Hnikar (ou Nikuz). Hnikar est toutefois un surnom d'O­din. Voilà pourquoi Saint Nicolas était tou­jours représenté monté sur un cheval blanc et qu'il est devenu le patron des marins et des bate­liers. Nos ancêtres tenaient énormément à leurs dieux et re­transformaient rapidement tous les saints chré­tiens, venus d'Asie Mineure ou du bassin médi­ter­­ranéen, en des figures familières et bienveil­lantes, qui n'étaient rien d'autre que leurs bonnes vieilles divinités germaniques. L'Eglise était ob­li­gée d'attribuer à ses propres saints les caracté­ri­stiques immémoriales des dieux germaniques qui étaient honorés selon les tradi­tions du peuple. Com­me Saint-Nicolas remplace Odin dans l'ima­ginaire populaire, on le voit arri­ver sur son cheval blanc pour aller de maison en maison apporter des cadeaux, notamment des fruits: pommes, poi­res, noix voire des pâtisse­ries. Plusieurs sortes de biscuits sont associés à Saint-Nicolas (il nous en reste les speculoos, bis­cuits au gingembre à l'effigie du saint). D'autres pâtisseries repré­sen­tent des animaux: coqs, poules, lièvres, cerfs, che­vaux ou cochons (aujourd'hui ils sont en cho­colat ou en masse­pain, notamment les cochons). Ces animaux en biscuit, massepain ou chocolat remplacent en fait les animaux que l'on sacrifiait en ce jour pour sa­tisfaire le culte des âmes.

 

Les enfants, la veille, chantent des chansons ou ré­citent des prières pour Saint-Nicolas et en mar­quent le nombre sur une petite tablette carrée en bois, pour montrer leur piété. Ces tablettes (Klo­sa­hölzl en Bavière; les petits bois de Nicolas) sont dé­posées à côté de leur assiette. Coutumes en­core respectées en Flandre et en Wallonie où les en­fants font un dessin pour Saint-Nicolas qu'ils dé­posent sur la table où l'on placera leurs ca­deaux. Sans oublier ni leur petit soulier ni une carotte pour son âne (qui a remplacé le beau cheval blanc d'Odin).

 

D'après Michael Damböck, Das deutsche Jahr in Brauchtum, Sage und Mythologie. Feste und Feiern im Jahreslauf, Verlag Damböck, Ardagger (Autriche), 1990, ISBN 3-900589-04-6.     

00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : traditions, traditionalisme, christianisme, paganisme, saints | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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