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jeudi, 06 avril 2023

Des héros et des saints

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Des héros et des saints

par Pierre-Emile Blairon

Certains vont trouver incongru qu’un article traite de deux grandes figures humaines telles que notre civilisation « occidentale » n’en a plus engendrées depuis bien longtemps du fait de son pourrissement qui atteint de nos jours son apogée.

Ces deux personnages d’exception sont morts un mois de Mars ; on pourra toujours dire que c’est un hasard mais il s’agit de deux hommes qui avaient choisi le métier des armes ; c’est au mois qui porte son nom que le dieu de la guerre a choisi de les rappeler à lui ; aucun de ces deux militaires n’aurait voulu être placé sous sa tutelle : ils étaient l’un et l’autre profondément chrétiens ; l’un et l’autre sont morts en combattant contre un ennemi islamiste, en voulant préserver des Français d’un ennemi islamiste, même si l’un des deux est mort sous des balles françaises. Ils avaient encore un point commun : ils étaient tous deux colonels.

Ils s’appelaient Arnaud Beltrame et Jean-Marie Bastien-Thiry ; L’un a placé sa foi avant son devoir ; l’autre a placé son devoir avant sa foi. Lequel est le saint et lequel est le héros ? 

Tout être humain vient sur Terre pour accomplir une mission ou, au moins, pour tenir un rôle qui dépasse la simple survie, dans ce grand théâtre de la vie ; dans la majorité des cas, il ne le sait pas ; chacun a un poste qui lui est dévolu et qu’il doit assumer ; le fait d’en être conscient expose l’individu plus lucide que les autres à une plus grande responsabilité et, souvent, à une plus grande souffrance. Le héros et le saint sont des êtres humains qui se distinguent des autres par leur sens de l’abnégation, du sacrifice, du dévouement. « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » : la devise de Guillaume d’Orange, qui évoque le sens du devoir,  s’adapte fort bien à cette conduite, qui définit l’excellence de la condition humaine[1].

Les caractères du saint et du héros sont, sous certains aspects, très proches.

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Le héros

Le héros ne se réfère habituellement pas à sa foi si tant est qu’il en ait une ; il se retrouve essentiellement dans la fonction guerrière ; le héros agit par devoir, parce qu’il possède au plus haut point le sens de la responsabilité, de l’honneur et du respect de la parole donnée ; il applique à la lettre les règles de chevalerie telles qu’elles ont été codifiées au Moyen-âge mais découvertes et respectées bien avant cette période dans toutes les sociétés traditionnelles[2]. Le héros est avant tout un aristocrate, ce mot pris dans son sens spirituel : noblesse des sentiments et des actions. Il est prêt à se sacrifier pour la cause qu’il défend si ce sacrifice est nécessaire à cette cause. Selon l’encyclopédie Universalis, « le héros se met au service d'une cause qui le dépasse et l'entraîne à se dépasser lui-même. Il se distingue par la force d’âme, c'est-à-dire l'énergie du caractère, mais aussi la grandeur, la noblesse dans le choix des visées. »

Les héros peuvent agir seuls ou en groupe. Seuls, ils sont légion, à commencer par les héros de l’Antiquité jusqu’à nos jours ; en groupe, on se souvient des volontaires parachutistes qui ont sauté sur Dien-Bien-Phu alors qu’ils savaient que tout était perdu et de la geste magnifique à Camerone de la Légion étrangère dont la devise est : honneur et fidélité.

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Le saint

Il faut revenir aux origines du christianisme pour comprendre que la démarche du saint va à l’inverse de celle du héros ; le saint ne se sacrifie pas pour sa foi et pour ses semblables en dernière extrémité, quand il ne reste plus d’autre solution ; au contraire, il recherche d’abord ce sacrifice pour accéder à la plénitude spirituelle ; les premiers saints ont été des martyrs et c’est ce martyre qui les a sanctifiés, puis c’est l’Eglise qui a légitimé cette sanctification ; le chrétien aspire à la rédemption en imitant le martyre du Christ ; en l’absence de véritable bourreau, c’est lui-même qui s’infligera des souffrances dans ce but. Par exemple, le port du cilice (tunique d’étoffe rude) ou de chaînes, couplé souvent avec une abstinence (le jeûne par exemple) permet mortification et pénitence.

Les deux personnages qui nous intéressent procédaient de l’une et de l’autre catégorie, à des degrés divers, selon la sensibilité de chacun, l’archétype de ce comportement, profondément ancré dans la légende française, restant Jeanne d’Arc.

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Jean-Marie Bastien-Thiry

Le colonel Bastien-Thiry (10 octobre 1927-11 mars 1963) était l’héritier d’une très longue (trois cents ans) lignée de tradition militaire ; polytechnicien, il deviendra ingénieur militaire en chef de l’Air ; il aura conçu notamment le missile sol-sol SS.10 et 11. Marié, il a eu trois filles de Geneviève Lamirand ; il aura été le dernier condamné à mort fusillé en France à l’âge de 35 ans pour avoir organisé un attentat contre le chef de l’État sans faire de victimes ; De Gaulle créera une juridiction spéciale à sa botte, totalement illégale, dans le seul but de faire condamner à mort celui qui aura osé attenter à sa vie.

Nous n’allons pas refaire ici l’histoire de la guerre d’Algérie dont l’issue dramatique et les centaines de milliers de morts, souvent dans des conditions épouvantables, ont été causés uniquement par l’attitude déloyale de De Gaulle que les Pieds-Noirs avaient installé au pouvoir, croyant qu’il serait à même de combattre l’insurrection islamiste, dénommée FLN, parti à ce point minoritaire qu’il ne comptait prendre le pouvoir qu’en exerçant une  terreur sans nom sur la grande majorité des musulmans fidèles à la France et sur le million d’Européens d’Algérie ; ces derniers, pour la plupart modestes travailleurs, vivaient chichement, mais heureux, sur une terre qu’ils avaient péniblement valorisée pendant les 130 années de leur présence et qu’ils aimaient passionnément. On pourra se reporter utilement au reportage en note ci-dessous[3].

L’engagement de Jean-Marie Bastien-Thiry contre le général De Gaulle tient à la personnalité de ce dernier et à ses revirements brutaux. De Gaulle se révèle rassembler tous les éléments de caractère qui vont exactement à l’encontre de toutes les valeurs dans lesquelles a été élevé Bastien-Thiry, pour lesquelles il s’est toujours battu et qui forment exactement le corpus du héros tel que nous l’avons défini plus haut.

Les Américains se sont intéressés très tôt à la guerre d’Algérie ; ils ne supportaient pas l’indécision constante des hommes politiques de la quatrième République française qui les empêchait, dans cette « zone », de mener à bien leur projet de remodelage permanent du monde à leur profit, qui est leur marque de fabrique. Ont-ils manœuvré pour placer à la tête de la France un homme « de poigne » qui correspondrait plus à leurs intérêts [4] ? De Gaulle savait-il déjà, à son accession au pouvoir, qu’il ne garderait pas l’Algérie à la France ?

De Gaulle montra, dans cette affaire algérienne, au fil des mois, son véritable visage : un homme imbu de sa personne, fourbe, machiavélique, menteur cynique et imposteur, plein de mépris pour ce petit peuple pied-noir qui l’avait porté au pouvoir, sans aucune empathie pour tous ces braves musulmans qui avaient cru en lui qui représentait la France, et qui allaient mourir par sa faute par dizaines de milliers dans des conditions atroces[5].

Il semble logique qu’un homme comme Bastien-Thiry ait tenté de supprimer un tel monstre. Le colonel Bastien-Thiry mourra comme un brave, dans la dignité, consacrant ses derniers moments au rituel de sa foi ; les témoins qui ont assisté à ses derniers instants ont laissé des pages bouleversantes[6].

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L’exécution du dernier des justes de cette guerre qui ne voulut pas dire son nom ne souleva pas la moindre indignation des Français qui n’étaient plus concernés par le destin de leur pays, bien contents de s’être débarrassés de cette France pourtant pas si lointaine et de ceux qui l’habitaient ; d’une pierre, deux coups. Dans bien des cas, Ils accueillirent ces gens qui regagnaient ce qu’ils croyaient être la Mère patrie et qui se prétendaient Français - c’est-à-dire comme eux, quelle arrogance ! - avec une méchanceté qui n’eut d’égale que leur profonde bêtise.

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Arnaud Beltrame

Le colonel Arnaud Beltrame (18 avril 1973-23 mars 2018). Il affirme sa vocation des armes en intégrant le lycée militaire de saint-Cyr-l’Ecole à l’âge de 18 ans.

Sa carrière le mènera au grade de lieutenant-colonel alors qu’il est confronté le 23 mars 2018 à une prise d’otages au Supermarché U de Trèbes, près de Carcassonne. Selon Gendinfo, l’organe de presse de la gendarmerie nationale, daté du 23 mars 2023, « Ce jour-là, alors officier adjoint commandement du groupement de gendarmerie départementale de l’Aude, ce dernier se projette sur les lieux afin de coordonner les opérations. Faisant preuve d’un sang-froid exceptionnel, il se substitue au dernier otage retenu dans le supermarché, permettant ainsi sa libération, avant d’être abattu de plusieurs balles par le terroriste. »  C’est une version édulcorée des faits et un mensonge par omission. Selon La Dépêche du 25 mars 2018, « L’autopsie réalisée sur le corps d’Arnaud Beltrame a révélé "une plaie gravissime de la trachée et du larynx par arme blanche", qui a causé la mort du gendarme et des lésions par balles non létales. Son assassin, Radouane Lakdim, le djihadiste âgé de 25 ans auteur des attentats mortels de Trèbes, l’a donc poignardé avant de lui tirer dessus. »

Qu’est-ce qui a poussé Beltrame à se constituer prisonnier auprès du preneur d’otages ? Est-ce le rôle d’un officier de gendarmerie chargé de diriger une opération anti-terroriste ? N’a-t-il pas, de ce fait, mis en danger la vie de plusieurs personnes, en plus de celles des otages, se neutralisant lui-même volontairement au lieu de neutraliser l’islamiste ? Certaines voix se sont élevées alors pour dénoncer son attitude et l’unanimisme politico-médiatique qui en faisait un héros [7].

Quelques faits majeurs qui ont ponctué sa vie quelques temps avant son sacrifice peuvent être troublants, sans que nous puissions en conclure quelque motivation à son acte.

 - Selon le prêtre qui devait le marier religieusement à sa femme Marielle (après le mariage civil), Beltrame était un nouveau converti au catholicisme à l’âge de 33 ans ( Le Figaro du 25 mars 2018).

- Dix ans auparavant, il devenait franc-maçon de la Grande Loge de France, élevé au grade de maître en avril 2012. Il n’avait pas rompu avec ses attaches maçonniques au moment de sa mort.

- Une semaine avant sa mort, il avait enterré son père, dont le corps avait été retrouvé dans un filet de pêche après son suicide. Il s’était jeté de son bateau au large de Port-Camargue.

De tout ce qu’il ressort, nous pouvons dire qu’Arnaud Beltrame pourrait être considéré comme un saint, tel que nous l’avons défini plus haut, plus que comme un héros ; il appartient donc à l’Église d’accréditer cette hypothèse.

Revenons sur cette curieuse omission concernant les circonstances dans lesquelles Beltrame fut occis : «  une plaie gravissime de la trachée et du larynx par arme blanche » ; cette description n’est rien d’autre qu’un euphémisme alambiqué pour égorgement, perpétré en l’occurrence à l’aide d’un couteau de chasse ; cet euphémisme soi-disant pour ne pas se faire complice de l’un des buts recherchés par les terroristes qui est de marquer les opinions.

Occulter les actes de barbarie des terroristes ne revient-il pas à leur accorder des circonstances atténuantes ? Cette hypothèse est aggravée par le fait que, sur la plaque commémorative dédiée à Arnaud Beltrame dans le jardin qui porte son nom à Paris, est gravée cette expression pour le moins ambiguë : « Victime de son héroïsme ». Ne pas désigner l’ennemi ne revient-il pas à avouer son impuissance ?

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Les Français ont-ils voulu en savoir plus ? Surtout pas ; comme dans le cas de la condamnation à mort de Bastien-Thiry, ils n’ont rien fait d’autre que de rester précautionneusement dans leur zone de confort et même grâce à l’action de ces deux êtres extraordinaires, s’acheter à bas prix une bonne conscience ; en quelque sorte, nous revenons au domaine religieux pour envisager la place que ces deux hommes ont tenu dans l’esprit des Français décadents : celle de bouc émissaire.

Du psychopathe De Gaulle au psychopathe Macron, de renoncement en renoncement, de lâcheté en lâcheté, les Français, repliés dans leur égoïsme forcené – après moi, le déluge -, continueront imperturbablement à voter pour des Présidents de plus en plus lamentables à chaque élection jusqu’au désastre actuel. Impossible n’est pas français, dit le dicton. On dit aussi que celui qui représente une nation est à l’image du peuple qu’il dirige. A moins d’un miracle, nous sommes assurés que le « génie » français saura, la prochaine fois, nous dénicher un Président encore plus catastrophique que celui actuellement en place.

L’ère des héros et des saints semble bien révolue. C’est le peuple français lui-même qui a décidé de leur disparition.

Pierre-Emile Blairon

Notes:                                                            

[1]. Cette devise est à rapprocher de celle de la franc-maçonnerie : Fais ce que dois, advienne que pourra ; nous verrons que ce rapprochement a son utilité en ce qui concerne  le personnage d’Arnaud Beltrame.

[2]. Voir l’article Evola et la Tradition primordiale : une autre vision de l’Histoire sur ce même site.

[3]. https://www.lesalonbeige.fr/60e-anniversaire-de-lexecution-de-jean-bastien-thiry/

[4]. https://algeria-watch.org/?p=62483

[5]. http://www.psy-luxeuil.fr/2015/04/8-signes-pour-detecter-....

A la lecture de ce portrait, on peut penser à celui d’un autre Président de la République, tout aussi psychopathe, mais qui adopte un style bien différent, plus moderne, plus décadent.

[6]. https://www.bastien-thiry.fr/-Temoignages-

[7]. https://archive.org/details/youtube-DrK_HH8Az-Y

 

samedi, 08 mai 2010

San Giorgio: Il Santo uccisor del Drago

Tableau_StGeorge.gifSan Giorgio: Il Santo uccisor del Drago

di Andrea Sciffo

Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]



Un tempo, dal 22 al 25 di aprile nelle terre della cristianità europea, si celebravano grandi feste in onore dei Santi Teodoro, Giorgio, Giorgino, Marco Evangelista: un inno di genti che salutavano l’arrivo del tempo, suddividendo nei trionfi in giorni consecutivi a uomini la cui storia (personale) si intreccia con il momento (cosmico) in cui la stagione della primavera veste il verde più bello e inneggia alla propria Sagra.
Giorgio è una figura talmente incarnata nelle tradizioni agiografiche dei primi secoli dopo Cristo, da dilatarsi ben oltre i confini che di lui abbiamo: un giovane, militare, convertito al cristianesimo e martire per la fede sotto le persecuzioni di Diocleziano. E l’uccisione del drago? E la liberazione della fanciulla?
Se si cercano le tracce di San Giorgio si deve entrare nella grotta dell’Europa premoderna, dalla Palestina alla Cappadocia, dalla Grecia alla Catalogna all’Inghilterra dei Re Crociati, ai Balcani, dove gli ortodossi vedevano in lui Giorgio-il-verde ricoperto di fogliame novello al tornare della bella stagione dell’anno: non c’è liturgia che non lo veneri, nelle innumerevoli chiese a lui dedicate, nelle centinaia di Croci sventolanti nei cieli del passati, rosse in campo bianco. Nella grotta del tempo faremmo incontri arcani, ma liberatorii, fin tanto che l’ossigeno a nostra disposizione ci permette la discesa nel profondo, là dove il buio splende (come nella lanterna di Novalis…). Feste di contadini, giovani mascherati di foglie, vescovi che battezzano antichi rituali pagani, mercati, fiere del bestiame e banchetti: c’è qualcosa che arriva perché deve arrivare, in questa sequenza di giorni verdeggianti. Chiamare Folklore tutto questo è un errore di prospettiva.
Basti dire che il luogo mitico del combattimento di San Giorgio contro il Drago è collocato, tra gli altri, a Lydda-Lod a nord ovest di Gerusalemme; e che per i musulmani Giorgio è riverito sotto le spoglie misteriose di Al-Khidr (con moschea a Beirut), mentre i Crociati nel 1098 giuravano di averlo visto redivivo scalare le mura dell’assedio e porre il vessillo di vittoria contro i nemici. Dal sud della Francia attraverso la Padania esiste poi una “fascia della croce di s.Giorgio” sino alla Slovenia, per cui il biancorosso delle insegne araldiche giorgiane fanno di lui un archetipo dell’animo europeo che volutamente ci si rifiuta di studiare e contemplare. Si scoprirebbero legami intimi e duplicità/molteplicità feconde, che l’impero malvagio di questa Postmodernità teme (giustamente, perché esse ne sancirebbero la fine!) il con terrore… Sono fuori strada anche quanti ritengono che qui si svela l’inimicizia tra evangelizzazione medievale (la Chiesa) e persistenze pagane (il Rito ancestrale).
Giorgio, Zorzo, Gorge o Georg, Jürgen, Yorick, Joris o Jörg, Jorge e Jordi, Jerzy e Juri, Girgis. La toponomastica è il suo trionfo occulto, perché è il suo nome a presiedere nazioni e regioni storiche, e persino il famoso Banco Genovese che anticipò la finanza “corporativa” prima del trionfo del capitalismo dell’usura moderna.
Nel libro di Oneto c’è quindi un piccolo manuale per combattere il Drago, rilegato in rosso porpora, un atlante per snidare i nemici della “vita della vita”, un arsenale in attesa, un disegno da restituire alla vista. E infatti tutti i maggiori pittori (Pisanello, Mantegna, Cosmé Tura, Paolo Uccello, Bellini, Memling, Dürer, Carpaccio, Raffaello, Giorgine, Cranach, Tintoretto, Paolo Veronese, Rubens, Gericault, Kandinsky, Dalì) hanno offerto personali interpretazioni visive della scena della lotta dei loro Giorgi contro il mutevole mostro, forse intuendo inconsciamente che la parola SANTI deriva dal Sanscrito, dove è la terza persona plurale del verbo “essere”, tempo presente, modo indicativo e dunque significa: “ESSI SONO”.

spunti da Gilberto Oneto Il Santo uccisor del Drago (Il Cerchio, 2009  pp.122 €16)

Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

jeudi, 02 juillet 2009

La passé païen de Saint Nicolas

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Le passé païen de Saint Nicolas

 

d'après Michael Damböck

 

On ne peut déterminer avec certitude les origines historiques de la figure de Saint-Nicolas. Aucun des récits relatant ses faits et gestes ne peut être attesté. La tradition chrétienne en fait le fils uni­que de parents riches, né vers 270 à Patras, une vil­le de Lycie en Asie Mineure. Il se serait dis­tin­gué par sa piété et ses bienfaits. Sur ordre de Dieu, il aurait été oint évêque de Myra. Il serait mort en 342 ou en 347. Il aurait participé au Pre­mier Concile de Nicée en 325, où il aurait pour­fen­du la thèse d'Arius, qui postulait des na­tures différentes pour chaque personne divine, et lui aurait opposé le point de vue orthodoxe, c'est-à-dire celui de la Trinité du Père, du Fils et de l'Es­prit Saint.

 

D'après la légende chrétienne, les ossements de ce saint fabuleux auraient été transportés en 1087 de Myra à Bari en Italie méridionale. Depuis lors, son culte n'a pas cessé de croître en Occident. Au début, les progrès de ce culte ont ressemblé à un vé­ritable triomphe. Il a suivi les voies fluviales de l'Europe centrale et septentrionale, de même que les voies terrestres qui partaient d'Italie pour me­ner en France et en Allemagne. Cologne et Trêves sont devenues ainsi des hauts lieux du culte de Saint-Nicolas. Ce culte s'est ensuite étendu au Da­nemark, en Scandinavie et en Islande, de mê­me que dans les colonies allemandes de Silésie et de Poméranie et, enfin, dans les villes baltes de Ri­ga et de Reval. Dans l'Eglise orthodoxe, Saint-Ni­colas était le  de Dieu et on le priait pour obtenir toutes les faveurs possibles et imaginables. Russes et Bulgares disent encore au­jourd'hui que Dieu mourait, ils ferait de Saint-Nicolas le nouveau Bon Dieu.

 

L'évêque des Enfants

 

Le jour de la Saint-Nicolas (le 6 décembre) était, au Moyen Age, le jour où l'on élisait l' (vers la fin du 13ième siècle). Avant que cette coutume ne s'impose, on fêtait l' un autre jour du temps de Noël, plus exactement le 28 décembre, jour de la fête des Saints Innocents. Au cours de cette fête, les jeu­nes clercs et escholiers choisissaient un  parmi les leurs. L'élu devenait le maître de la cérémonie et dirigeait une procession en grande pompe, devenant, pour le temps de la fête, le maî­tre de l'Eglise locale. Ce  est à l'origine de la fête de Saint-Nicolas. L'E­gli­se, lors du Concile de Constantinople, a tenté d'interdire cette élection de l', mais a dû finir par la tolérer. La fête de l'évêque des escholiers était une véritable bouf­fo­nerie (comme l'est encore la fête des étu­diants ca­tholiques wallons, qui élisent un  et se promènent dans les rues de Bruxelles, Na­mur, Louvain, etc. en commettant joyeusement quantité de bouffoneries, ndlr). Le parallèle entre cette fête de Saint-Nicolas et la fête médiévale des bouffons (ou des fous) est évident.

 

Quelle est la raison fondamentale du succès de ce culte et de son extraordinaire popularité? Saint-Nicolas est le protecteur des marins, des voya­geurs, des pêcheurs, des constructeurs de ponts, des colons germaniques s'installant de l'Oder au Golfe de Finlande. Devenu au fil des temps le saint patron des voyageurs que guettaient bien des périls, Saint-Nicolas a fini également par é­ten­dre sa protection aux voleurs et aux brigands. Un détenu de la prison de Cologne avait, en 1933, un curieux tatouage sur le bras; il montrait deux larons et l'inscription suivante: !

 

Les racines mythologiques

de Saint-Nicolas

 

Saint Nicolas a remplacé dans le , le vieux dieu germanique des eaux, Hnikar (ou Nikuz). Hnikar est toutefois un surnom d'O­din. Voilà pourquoi Saint Nicolas était tou­jours représenté monté sur un cheval blanc et qu'il est devenu le patron des marins et des bate­liers. Nos ancêtres tenaient énormément à leurs dieux et re­transformaient rapidement tous les saints chré­tiens, venus d'Asie Mineure ou du bassin médi­ter­­ranéen, en des figures familières et bienveil­lantes, qui n'étaient rien d'autre que leurs bonnes vieilles divinités germaniques. L'Eglise était ob­li­gée d'attribuer à ses propres saints les caracté­ri­stiques immémoriales des dieux germaniques qui étaient honorés selon les tradi­tions du peuple. Com­me Saint-Nicolas remplace Odin dans l'ima­ginaire populaire, on le voit arri­ver sur son cheval blanc pour aller de maison en maison apporter des cadeaux, notamment des fruits: pommes, poi­res, noix voire des pâtisse­ries. Plusieurs sortes de biscuits sont associés à Saint-Nicolas (il nous en reste les speculoos, bis­cuits au gingembre à l'effigie du saint). D'autres pâtisseries repré­sen­tent des animaux: coqs, poules, lièvres, cerfs, che­vaux ou cochons (aujourd'hui ils sont en cho­colat ou en masse­pain, notamment les cochons). Ces animaux en biscuit, massepain ou chocolat remplacent en fait les animaux que l'on sacrifiait en ce jour pour sa­tisfaire le culte des âmes.

 

Les enfants, la veille, chantent des chansons ou ré­citent des prières pour Saint-Nicolas et en mar­quent le nombre sur une petite tablette carrée en bois, pour montrer leur piété. Ces tablettes (Klo­sa­hölzl en Bavière; les petits bois de Nicolas) sont dé­posées à côté de leur assiette. Coutumes en­core respectées en Flandre et en Wallonie où les en­fants font un dessin pour Saint-Nicolas qu'ils dé­posent sur la table où l'on placera leurs ca­deaux. Sans oublier ni leur petit soulier ni une carotte pour son âne (qui a remplacé le beau cheval blanc d'Odin).

 

D'après Michael Damböck, Das deutsche Jahr in Brauchtum, Sage und Mythologie. Feste und Feiern im Jahreslauf, Verlag Damböck, Ardagger (Autriche), 1990, ISBN 3-900589-04-6.     

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