dimanche, 06 avril 2014
De la rivalité entre l’Arabie saoudite et le Qatar
Bernhard TOMASCHITZ:
De la rivalité entre l’Arabie saoudite et le Qatar
Cette rivalité dans la région du Golfe Persique a pour objet l’influence à gagner dans le monde arabe
Depuis le début de ce mois de mars 2014, une fracture divise nettement le “Conseil de Coopération des Etats du Golfe”: l’Arabie saoudite, Bahrein et les Emirats Arabes Unis ont rappelé leurs ambassadeurs en poste au Qatar. Le motif officiel et apparent de cette rupture est dû au soutien que le Qatar apporte aux Frères Musulmans dans la région. Mais il y a plus: Ryad voit d’un très mauvais oeil ce petit émirat du Qatar qui tente de devenir une puissance régionale, alors qu’il n’a qu’une superficie de 11.000 km2 et n’a que 1,7 million d’habitants (dont seulement 250.000 Qataris). Le “New York Times” écrit: “Ce sont surtout les monarques saoudiens qui manifestent leur mauvaise humeur depuis des années parce que le petit Qatar se donne les allures d’un poids lourd. Il utilise ses immenses richesses et la chaîne Al-Jazeera, qui lui appartient, pour asseoir sa puissance dans la région”.
En effet, le petit émirat du Golfe ne passe plus inaperçu sur la scène internationale. En mai 2011, Doha parvient à intercéder en faveur d’un processus de paix au Darfour, réunissant autour de la table de négociations le gouvernement soudanais et les insurgés. En mai 2008 déjà, le Qatar avait oeuvré pour débloquer la situation au Liban et pour permettre que se tiennent des élections présidentielles. Ensuite, Doha favorise les processus de pacification dans les conflits civils qui ravagent le Yémen ou la Somalie et offre ses services diplomatiques pour calmer le jeu dans le conflit frontalier qui oppose l’Ethiopie à l’Erythrée. Dans la guerre civiles syrienne, le Qatar soutient une partie des rebelles islamistes opposés au régime baathiste de Bachar El-Assad.
Le déploiement de la puissance diplomatique qatarie a été rendu possible par trois facteurs, selon l’analyste russe Roman Kot, lié au centre d’études “Strategic Culture Foundation”. D’abord 1), le Qatar table sur ses exportations de gaz naturel qui ont quintuplé depuis le début des années 1990. En 2011, selon les rapports de la CIA, le Qatar était le deuxième fournisseur de gaz naturel dans le monde, avec une capacité de 113,7 milliards de m3. Le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani peut voir l’avenir avec confiance: ses réserves de gaz s’élèvent à 25,2 billions de m3, ce qui le place au rang trois dans le monde.
Ensuite 2) la chaîne Al Jazeera, d’après Kot, permet de déployer un instrument très performant pour diffuser une propagande appuyant systématiquement, dans tout le monde arabe, la politique étrangère poursuivie par Doha. En effet, Al Jazeera est considérée “comme un gros calibre dans la guerre de l’information qui a précédé et accompagné les printemps arabes”. Enfin 3) le Qatar abrite deux bases américaines et se réjouit d’être ainsi un partenaire important des Etats-Unis. [NDT: La présence de ces bases rend le territoire qatari inviolable].
Roman Kot décrit la politique extérieure du Qatar comme “un nouveau modèle d’expansion, par lequel une orientation générale pro-occidentale fusionne avec un traditionalisme rigoriste ce qui a pour résultat que les puissances occidentales et surtout les Etats-Unis font désormais confiance à des groupes fondamentalistes voire à des organisations terroristes [soutenues par l’argent qatari]”. Le Qatar représente donc un mixte idéologique alliant l’islam wahhabite au panarabisme, ce qui lui confère un “potentiel agressif”.
Mais lorsque le Qatar perçoit un avantage géostratégique différent de ceux des Occidentaux, il n’hésite pas à agir contre les intérêts directs de Washington. Exemple: en 2011, les Qataris ont certes apporté leur soutien aux attaques aériennes occidentales contre la Libye, afin de provoquer en bout de course la chute de Khadafi. Ce soutien à l’agression occidentale contre la Libye n’a toutefois pas empêché Doha de soutenir les Frères Musulmans et d’autres mouvements islamistes analogues dans les pays arabes en crise ou dans la guerre civile syrienne. Le journaliste américain Anthony Shadid, aujourd’hui décédé et détenteur du Prix Pulitzer, écrivait fin 2011: “Contrairement à l’Arabie saoudite et aux Emirats Arabes Unis, le Qatar entretient des liens étroits avec les Frères Musulmans et leurs émanations en Libye, en Syrie et en Egypte”.
Le conflit larvé qui vient d’éclater début mars 2014 au sein du “Conseil de Coopération du Golfe” a pour motif principal la rivalité qui oppose Saoudiens et Qataris dans leur volonté de gagner en influence en Egypte. Le Qatar a soutenu le Président Mohammed Morsi, renversé en juillet 2013, à coups de milliards de dollars. L’Arabie saoudite et les EAU tentent aujourd’hui de soutenir le régime militaire du Caire, également à coups de milliards de dollars.
Le Qatar, par suite, tente d’inverser la vapeur et de torpiller les visées saoudiennes. Le “Washington Post” écrit à ce propos: “Au cours des huit derniers mois, le Qatar a accueilli un nombre croissant d’islamistes égyptiens contraints à l’exil et leur a permis d’utiliser Al Jazeera comme porte-voix pour lancer leur rhétorique hostile au régime militaire égyptien, ce qui a rendu furieux celui-ci et ses alliés du Golfe”. La rivalité entre les deux Etats islamistes rigoristes de la péninsule arabique a fait que l’Arabie soudite soutient dorénavant un régime séculier au Caire!
A tout cela s’ajoute que les deux protagonistes de ce nouveau conflit cultivent des opinions divergentes quant à l’Iran. Tandis que Doha perçoit l’Iran comme une menace gérable, les Saoudiens le perçoivent comme un danger existentiel. Cela mène Washington à une position inconfortable. Le “New York Times” l’explique: “...les tensions internes (au Golfe) amèneront Washington dans une position toujours plus difficile quand il s’agira de calmer les gouvernement nerveux d’Arabie Saoudite et des EAU pour qu’ils ne sabotent pas les négociations entamées par les Etats-Unis avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien”. Qui plus est, l’incident diplomatique imprévu qu’est le retrait des ambassadeurs en poste à Doha n’autorise plus l’espoir de coordonner les efforts contradictoires des uns et des autres, notamment quand il s’agit de renforcer les rebelles syriens. Voilà encore un “projet occidental” qui ne pourra plus se concrétiser.
Bernhard TOMASCHITZ.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°12/2014, http://www.zurzeit.at ).
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Le Bulletin célinien n°362
- Marc Laudelout : Bloc-notes (Sigmaringen de Pierre Assouline)
- Entretien avec Pierre Assouline
- Christian Senn : Décevant Luchini
- M. L. : Célébration des maudits
- Pierre Lalanne : Céline et Léautaud
- Frédéric Saenen : Un céliniste est né…
- François Lecomte : Michel Mohrt
- M. L. : « L’Année Céline 2012 »
Le Bulletin célinien, c/o Marc Laudelout, Bureau Saint-Lambert, B. P. 77, BE 1200 Bruxelles.
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Christian Armenians under attack in Syria
Christian Armenians under attack in Syria because of Turkey: Crimea, Cyprus, Syria and NATO
Ramazan Khalidov and Lee Jay Walker
Ex: http://www/moderntokyotimes.com
Armenian Christians are once more fleeing from the aggression of Turkey and not surprisingly the Western nations sprouting international law at the Russian Federation are deadly silent. Indeed, NATO Turkey is allowed to occupy Northern Cyprus, cleanse Orthodox Christianity and to create Turkish settlements based on their conquest; to enter Northern Iraq in order to attack the Kurds when it pleases the elites in Ankara; and NATO Turkey is allowed to be a base for international jihadists and a zone for supplying military arms to terrorists, sectarians, and mercenaries, that fight against the Syrian government. Therefore, the recent involvement by Turkey in the cleansing of Armenian Christians in Northern Syria appears to be one long continuation of past misdeeds.
Gulf, Western and NATO double standards
Once more, NATO powers and the so-called free world are mainly silent about the cleansing of Armenian Christians on the behest of the Erdogan government in Turkey. Of course, when the Russian Federation takes action in Crimea this is followed by Western rhetoric based on democracy, human rights, international law, and so forth. However, the useful manipulation of language becomes open for all to see because the President of America will visit Saudi Arabia despite this nation being the most draconian country in the world. Similarly, France is crying wolf about the situation in Crimea while signing major trading deals with China – in other words, the Buddhist Tibetans are expendable and the rule of law is just a tool to be manipulated by major powers.
It is this double-standard, indeed, no standards laid down by major NATO and Gulf powers, that is extremely irksome when applied to the Russian Federation and any independent nation state like Syria. The vast majority of individuals know the basics about the Phoenix program and massacres in Vietnam; the role of America in supporting right-wing death squads throughout South America; the open lie about weapons of mass destruction and Iraq; the deliberate NATO bombing of the infrastructure of Serbia, whereby mainly civilians were killed; the destabilization of Libya and the current reality of this nation now being a failed state; and endless other ventures based on breaking and ignoring international law – alongside cutting up nations like Serbia via handing over Kosovo to Albanian nationalists. All the above renders the rhetoric of “international law” by America and it allies over the current crisis in Crimea to be not only ridiculous, but also blatant anti-Russian Federation propaganda.
Syria highlights the complete bankruptcy of major Gulf and NATO powers because the same nations are utilizing terrorism and sectarianism in order to destabilize secular Syria. This reality means that the minority Christian community in this nation is faced with dhimmitude, having their churches destroyed, being forced to pay jizya, forcibly converted based on fear and being cleansed by forces being supported by Gulf and NATO powers. It must be remembered that over 50 per cent of Christians fled Iraq on the watch of America and the United Kingdom. Of course, this isn’t unique because Orthodox Christians were forced to flee in Northern Cyprus and likewise the same religious community in Kosovo must stay in the shadows or face persecution. Untold numbers of Christian churches and monasteries have been destroyed in Northern Cyprus and Kosovo based on the policies of Western and Gulf powers – and, of course, based on the invasion, occupation and settlements of Turks by Turkey when applied to Northern Cyprus. Where was the international community, and the mantra of “international law,” when this happened?
On the contrary, when Christians were been cleansed and massacred during the Biafran War in Nigeria, East Timor, Northern Cyprus, Kosovo, West Papua – and other conflicts – major Western powers merely sold more military arms to the persecutors of Christians. This isn’t unique to the Christian community because Hindus have been cleansed and massacred in Bangladesh and Pakistan but this was similarly met by silence because of Western geopolitical ambitions.
Therefore, while G-7 nations are lambasting the Russian Federation over the Crimea crisis it is worth remembering the daily deaths in Afghanistan, Iraq, Libya and Syria based on the meddling of Gulf and NATO powers (Pakistan also involved in Afghanistan). Yes, the nations sprouting international law have already turned off their individual collective consciousness to daily terrorist attacks in the above-mentioned nations. Indeed, while vast numbers continue to be killed based on Gulf and Western meddling this will not stop the same nations from intervening and destabilizing another part of the world in the near future. After all, history tells us that from little Grenada, to the ongoing destabilization of Syria, – that no nation is immune if independent and clearly Venezuela should be worried.
Armenians cleansed in Syria on the behest of NATO Turkey
In history the genocide of 1915 should never be forgotten but for nearly one hundred years leading powers have mainly caved in to the whims of Turkey. Therefore, the genocide of Armenians, Assyrians and Greeks is still blatantly denied by elites in Turkey and of course leading powers hate to lose business. In other words, the slaughter of Christians isn’t so bad because more important is to appease Ankara. Of course, unlike the alleged genocide in Kosovo whereby the Serbians became an even bigger minority – the “real genocide” in Turkey of several Christian communities led to the utter demise of Christianity throughout most of modern day Turkey. Indeed, while Western liberals laud Turkey for being a progressive modern Muslim nation the same elites fail to state how the nearly 100 per cent former Christian area turned into being less than 0.5% Christian based on systematic persecution, enslavement, dhimmitude, brutal massacres and religious cleansing over many centuries. Of course, history is never a strong point for Western elites but just in case “open manipulation” is installed in order to brainwash the masses.
Now, nearly 100 years later, the same Turkey is involved in cleansing Armenian Christians in Northern Syria. Yes, while Western nations are lambasting the Russian Federation over Crimea – NATO Turkey continues to illegally occupy and settle Northern Cyprus, while involving itself in the cleansing of Armenian Christians in Northern Syria and taking a hostile approach towards the Armenians of Nagorno-Karabakh. Turkey is a major bane in the side of the Syrian government because this NATO country is an open conduit for international terrorists and supplying military arms to al-Qaeda affiliates and an array of sectarian forces in Syria. In the past, NATO powers did at least try to hide their connivance with al-Qaeda affiliates and sectarian forces when the time suited, for example Afghanistan in the 1980s and early 1990s and more recently in Libya whereby both forces worked on the same side in order to topple the government of Gaddafi. However, Turkey is going one step further because you have many al-Qaeda and other terrorist bases and areas of weapon collections in this nation along the vast border with Syria.
In recent days Turkey is involving itself in the cleansing of Christian Armenians in Kasab (Kessab). This is a continuation of the Erdogan government in Turkey because since outside nations began to meddle in Syria the elites of Ankara have assisted various different terrorist, sectarian and mercenary groups. Untold numbers have died in Syria because of the actions of Turkey alongside the brutal deeds of major Gulf and NATO powers.
The Syrian Arab News Agency reports: “The ministry said in the two identical letters of which SANA received a copy that the Syrian government has drawn the attention of the UN Secretary-General and chairmen of the UN Security Council during the past three years to the acts and violations committed by the Turkish government against Syria’s security and stability through the Turkish involvement in organizing, receiving, funding and hosting tens of thousands of terrorists from various takfiri movements and facilitating their entry into the Syrian territories and giving them background bases on the Turkish territories.”
Ken Hachikian, chairman of the Armenian National Committee of America (ANCA), says: “The attacks on the predominantly Armenian-populated village of Kessab over the weekend represent an attack on all Armenians.”
“The Armenian-American community stands united in seeking to reverse the events of the last several days, which has seen militant extremists stream into Kessab from Turkey. We are strongly urging our government, led by President [Barack] Obama and congressional leaders, to send a firm message to Ankara that the safe haven and safe passage being offered to these militant groups intent on destroying Kessab must end.”
In other words, while G-7 nations are rebuking the Russian Federation over Crimea, the same nations are mainly silent about the deeds of Turkey in assisting terrorist and sectarian forces, along with involving itself directly in Northern Syria. Sadly, for Christian Armenians in Kasab (Kessab) this is a stern reminder of the past when vast numbers were killed and cleansed by Turks.
Syrian Arab News Agency reports: “Armenian President Serzh Sargsyan expressed deep concern over the Turkish attack on Kasab area in Lattakia where a large number of Armenians dwell.”
“Armenian President thanked Syrian authorities for protecting Armenians in Kasab who were forced to leave their homeland twice in the past and are facing a third attempt due to the attacks of Turkish military legions.’’
“…Serzh Sargsyan recalled that the Turkish legions have forced Armenians twice to leave Kasab; the first in 1909 and the second in 1915.”
The worry now is that with Erdogan being beset by countless corruption scandals, and with G-7 nations focusing on Crimea, that the current leader of Turkey may utilize nationalism and instigating more bloodshed in Syria for personal political gains. Not surprisingly, the recent attacks against Syria by Israel and Turkey appear to be coordinated because both these nations are protecting terrorists in border areas. Syria, of course, should be protected by international law but obviously for three years the nations of Qatar, Saudi Arabia, Turkey, and others in the Gulf, have all been involved in supporting terrorism and sectarianism against the government based in Damascus. Likewise, America, the United Kingdom and France have equally involved themselves with many Islamist and terrorist ratlines despite the overwhelming majority of the electorate in all three nations being against their policies – so much for democracy.
Armenians in Kasab are once more being endangered by Turkey and just like the Armenian, Greek and Assyrian genocide of 1915 – and the ensuing massacres that followed in the proceeding years until the middle of the 1920s; it is clear that elites in Ankara believe they are above international law. This isn’t so surprising given the carte blanche takeover of Northern Cyprus whereby the eradication of indigenous Orthodox Christianity was tolerated by Western powers. After all, Western nations selling military arms to Turkey, while claiming outwardly to be opposed to the illegal occupation of Northern Cyprus, is clearly “a fudge” of mega distortions. Therefore, with Turkey literally getting away with destroying thousands of Kurdish villages over the last few decades; illegally occupying Northern Cyprus; violating the sovereignty of Iraq by military incursions from time to time; enabling terrorists and sectarian forces to utilize border areas in order to destabilize Syria; then the Armenian communities throughout the world should expect empty words – or silence – about the ongoing deeds of Turkey in relation to the persecution of Armenian Christians in Kasab and other parts of Syria.
Meanwhile, for Syria the same Gulf and NATO powers continue to destabilize the nation state despite the enormous loss of life. This means that a whole array of various sectarian, terrorist and mercenary forces are being financed based on Gulf petrodollars, the connivance of Turkey and the intrigues of America, France and the United Kingdom. Saudi Arabia and Qatar, and other Gulf powers, have been given a free hand to support al-Qaeda backed affiliates and various brutal Takfiri groups. At the same time, Gulf petrodollars are spreading radical Salafism in Syria and supporting wanton destruction. Therefore, the Armenians in Kasab – just like the entire mosaic in Syria – are being forced to flee to areas under the control of the Syrian armed forces in order to be protected from barbaric sectarian, terrorist and Takfiri forces that are supported by Gulf and NATO powers.
http://sana.sy/eng/22/2014/03/24/535085.htm
http://www.todayszaman.com/news-343024-us-armenian-group-says-turkey-assisting-rebels-in-kessab.html
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Der konservative Ultra
Der konservative Ultra
von Carlos Wefers Verástegui
Ex: http://www.blauenarzisse.de
Heute ist der preußische Historiker Heinrich Leo vergessen. Dabei gehörte dieses „Enfant terrible der Reaktion“ zu den originellsten und bekanntesten Konservativen des 19. Jahrhunderts.
Das Attribut „Enfant terrible der Reaktion“ stammt von seinem Biograph Christoph Freiherr von Maltzahn. Denn Leo (1799−1878) war einer der bekanntesten und streitbarsten deutschen Historiker des 19. Jahrhunderts. Selbst aus dem konservativen Geschichtsbewusstsein dürften Leos Person und Werk fast gänzlich verschwunden sein. Das liegt vor allem an dessen Streitlust.
Ein konservativer Ultra…
Der liberale Theologe Karl Schwarz nannte Leo den „Höllenbreughel unter den Historikern“. Selbst konservative Gesinnungsgenossen der Kamarilla um Friedrich Wilhelm IV. von Preußen, wie die Gebrüder Gerlach, konnten bei Leos Ausbrüchen nicht immer mitgehen. Mit Leopold von Ranke, ebenfalls ein konservativer Historiker, hatte sich Leo überworfen. Obwohl er gläubiger Protestant war, stand Leo innerlich dem Katholizismus nah, nicht nur wegen seiner „kultischen Neigungen“, die der nationalkonservative Historiker Georg von Below ihm attestierte: Die altlutherische, aber zugleich katholisch eingefärbte Liturgie, die Leos Vater, ein Garnisonsprediger, noch im weißen Chorhemd zelebrierte, hinterließ bei ihm einen bleibenden Eindruck.
Als konservativer Ultra hatte Leo politisch kein Auge für gemäßigt liberale Parteien, er kannte nur das „Entweder-oder“. Leo stand inmitten einer Umbruchszeit gesellschaftlicher, politischer und geistiger Revolutionen, mit denen er sich lautstark auseinandersetzte. Er suchte den Konflikt. Nicht nur politisch blieb Leos Konservatismus Ausdruck der Zeit: er war vor allem Ausdruck seines Naturells.
…und revolutionärer Burschenschafter
Otto von Bismarck dagegen schätzte Leo sehr, sowohl als Menschen und Publizisten als auch als Ratgeber. Der junge Leo genoss die Aufmerksamkeit und Wertschätzung von Männern wie dem Philologen Karl Wilhelm Göttling, dem Turnvater Friedrich Ludwig Jahn, Georg Wilhelm Friedrich Hegel und Johann Wolfgang von Goethe. Neben Göttling erhielt Leo vor allem Förderung von Jahn, welcher ihm das Studium der Philologie und Geschichte nahelegte. Auch Hegel unterstützte Leo nach Kräften. Leo blieb ihm wiederum zeit seines Lebens zu Dank verpflichtet, obwohl er die Junghegelianer später heftig kritisieren sollte.
Leo war eine unbändige Urnatur, die nur allzu gern auf Zwist aus war. Dies führte ihn als jungen Mann geradewegs zur Burschenschaft, die ihn wegen ihres Radikalismus anzog. Leo trug selbst die deutsche Flagge beim Wartburgfest. Zu dieser Zeit blieb er jedoch weder politisch noch religiös festgelegt. Mit Karl Ludwig Sand, dem Mörder des russischen Gesandten und Dramatikers August von Kotzebue, war Leo gut bekannt.
Romantik und Radikalismus
Die Ermordung Kotzebues am 23. März 1819 bedeutete für ihn eine Abkehr von der Burschenschaft. Leo gewann einen zunehmend konservativen Standpunkt. Romantische Motive und romantisches Gedankengut hatten ihn empfänglich für den Konservatismus gemacht. Hegels Philosophie ist es zu verdanken, dass dieser romantische Konservatismus Leos entwicklungsfähig war und es bis zuletzt auch blieb. Zur Religion zurück fand Leo über pietistische Kreise in Halle, wo er Professor für Geschichte war. Die Verschmelzung des Konservatismus mit einem aufrichtigen, christlichen Offenbarungslauben vollzog Leo, unterstützt vom Theologen August Tholuck und den Gebrüdern Gerlach.
Wie der Historiker Gerhard Masur bemerkt, war Leo „nach Temperament und Charakter kein Romantiker.“ Er nennt Leo zwar keinen Reaktionär, bezeichnet ihn aber dennoch als „energisch restaurativ.“ Masur stellt ebenfalls fest, dass Leo der „echteste Romantiker unter den Geschichtsschreibern“ war.
Knorrige Sittlichkeit
Früh eine Halbwaise geworden, sein Vater starb, als Leo 8 Jahre alt war, wuchs er in bescheidenen Verhältnissen im thüringischen Rudolstadt auf. Seine ausgeprägte Naturverbundenheit, ein angeborener bäuerischer Sinn sowie seine Freude am „Knorrigen“, und überhaupt allem, was Ecken und Kanten hat, haben ihn sein Lebtag begleitet. Die urgewaltige Freude am Raufen, die Streit– und Zanksucht, waren ihm genauso angeboren wie sein strenger Sinn für Sittlichkeit. Das erklärt auch Leos Vorliebe fürs Mittelalter, seine ungestüme Vorgehensweise und seine auffallende Verherrlichung des Krieges.
Von seinem radikalen Standpunkt aus verhöhnte Leo gnadenlos Humanität und bürgerliche Zivilisation. Motive und Einflüsse auf seinen Charakter blieben christlich-pietistisch und allgemein romantisch. Der „mittelalterlichen Natur seines Geistes“, so der Historiker und Nationalökonom Wilhelm Roscher über Leo, entsprachen vollkommen seine barocke, bilderreiche Sprache sowie sein „heldisches Reckentum“, betont Masur.
Ein „frischer, fröhlicher Krieg“
Oberflächlich betrachtet erscheint Leos Kriegsverherrlichung in ihrer antibürgerlichen Zuspitzung unmenschlich. Doch eigentlich ist sie sehr tiefsinnig. 1853, zur Zeit des Krimkrieges, schrieb Leo: „Gott erlöse uns von der europäischen Völkerfäulnis und schicke uns einen frischen fröhlichen Krieg, der Europa durchtobt, die Bevölkerung sichtet und das skrophulöse (nach einem Halsdrüsengeschwulst, Red.) Gesindel zertritt, was jetzt den Raum zu eng macht, um noch ein ordentliches Menschenleben in der Stickluft führen zu können. Jetzt spielt noch die Canaille des materiellen Interesses (…) Ein einziger, ordentlicher, gottgesandter Kriegsregen würde die prahlerische Bestie mit wenigen Tropfen schon zum Schweigen gebracht haben.“
Maltzahn erklärt Leos Kriegsenthusiasmus: „In seiner Universalgeschichte bedauert Leo, dass man den Krieg in die ‚Kategorie des Unglücks’ gebracht habe, während er doch‚ ein so notwendiges Lebensingredienz ist wie der Verkehr und sogar unvergleichlich viel mehr Tugenden der Liebe und Hingebung an höhere Dinge weckt und erzieht als der Friede.’ Er ist die Quelle von Disziplin, Zucht und des Ordnens der Massen, der Friede aber die Quelle der Zersplitterung der Massen, weil er das Bedürfnis nach schützenden Mächten schwächt. Äußerer Friede ist ‚der Vater des Egoismus.’“
Kritik am Judentum
Politisch war Leo als junger Mann kein Konservativer. Was ihn mit dem Konservatismus verband, war die Ablehnung der Moderne. Diese Ablehnung war anfangs noch unreflektiert, das heißt mehr Instinkt denn Frucht einer Selbstbesinnung. In diesem Antimodernismus fügt sich auch seine fehlende Religiosität, der anfängliche Rationalismus Hegelscher Färbung sowie seine Ablehnung des Judentums als etwas innerlich der Moderne Verwandtem, betont der Historiker Christhard Hoffmann.
Überhaupt war Leos Verhältnis zum Judentum sehr gespannt, was in seinen Vorlesungen über die Geschichte des jüdischen Staates von 1828 zum Ausdruck kommt. Dort hatte er mit der Bemerkung, „Juden haben einen wahrhaft zerfressenden Verstand“, eine Beziehung zwischen dem Judentum und dem französischen Rationalismus der Aufklärung hergestellt.
Nach seiner religiösen Kehre änderte sich Leos Auffassung vom Judentum, dem er nun auch positive Aspekte zugestand. Nach wie vor schied er jedoch das Judentum vom Deutschtum, ohne jeweils Antisemit noch deutscher Nationalist zu sein. Seine Bewertung des Judentums vollzog sich ganz im Sinne des Individualitätsdenkens der „Historischen Schule“. Trotz seiner persönlichen Abneigung kam Leo nie dazu, es niedriger zu bewerten als das Deutschtum.
Juden seien anders, aber nicht schlechter als Deutsche, so Leo. Im Gegensatz zu den assimilierten erhielten die orthodox gebliebenen Juden seine Anerkennung. Seine Vorurteile gingen aber immerhin soweit, dass sie ihn davon abgehalten, sich rechtzeitig mit der Rechts– und Staatslehre Friedrich Julius Stahls, dem Führer der preußischen Konservativen und einem ehemaligen Juden, vertraut zu machen. Später bereute Leo diesen Fehler und pries die Einsicht und protestantische Orthodoxie Stahls.
Der konservative Ultra II
Heinrich Leo (1799−1878) war einer der ersten Theoretiker des modernen Konservatismus. Ferdinand Tönnies erkannte in ihm einen „überklugen Erzreaktionär“, Karl Marx wetterte gegen ihn.
Leo wandelte sich vom Gefühlsliberalen des frühen 19. Jahrhunderts zum Konservativen hegelscher Prägung. Dem ging eine intensive Lektüre voraus. Als Korrektiv zu Leos burschenschaftlichen Ansichten hatte der Rechtsgelehrte Karl Friedrich Eichhorn ihm die Lektüre von Karl Ludwig von Hallers Die Restauration der Staatswissenschaften empfohlen. Dazu kamen Edmund Burke, die französischen Traditionalisten Louis de Bonald, Joseph de Maistre, Augustin Barruel sowie von den deutschen Autoren vor allem Adam Müller.
Individualität setzt Glauben und Autorität voraus
Von Haller akzeptierte Leo jedoch nicht die rein privatrechtliche Patrimonialstaatstheorie, die besagte, dass die Fürsten vor allem als Eigentümer eines bestimmten, vererbten Territoriums legitimiert seien. Ebenso wenig konnte Leo dessen naturalistische Rechtfertigung des Staates als eines Gewaltinstituts akzeptieren. Trotzdem blieb er Haller in einigen seiner Gedankengänge sein Leben lang verpflichtet.
Leos eigene, unbändige Urnatur begründete ihrerseits ein ursprüngliches Verhältnis zur Gewalt. Den festesten Halt fand Leos Konservatismus allerdings im christlichen Offenbarungsglauben sowie im Prinzip der monarchischen Autorität und deren göttlicher Berufung. Individualität und Unabhängigkeit stehen bei Leo deswegen in einem Zusammenhang mit Glauben und Autorität. Sie liegen auch Leos antiliberalem Freiheitsbegriff der „Eigengeartetheit“ zugrunde, beziehungsweise der „Eigenheit“ und „Besonderheit“, die den Gedanken der historischen Schule und der Romantik entsprechen.
Die sinnliche Gewalt der Waffen
Obwohl Leo sich in vielen Punkten als konservativer Parteigänger entpuppte und auch sonst dazu neigte, Preußen und seine Monarchie zu verherrlichen, war er dezidierter Realist. Dem lag seine „Betrachtung des Seinsmäßigen und Zuständigen“ zugrunde, wie der Schriftsteller und Literaturwissenschaftler Kurt Mautz in seiner Einleitung zur Neuauflage von Leos Naturlehre des Staates von 1948 schrieb. In diesem Werk überrascht Leo unter anderem mit dieser Erkenntnis: „Alle sinnliche Gewalt also, inwiefern sie Staaten gründet sowohl als erhält, alle sinnliche Gewalt als politisches Element ist in letzter Instanzder Sieg der Waffen.“
Leos Realismus resultiert hier primär aus seinem bäurischen Wesen und seiner einfachen Herkunft. Dazu kommt die intensive, wenn auch noch nicht quellenkritische, geschichtliche Forschung. Ein weiteres Moment dieses Realismus bezog Leo von Hegel. Leos Offenheit für Machiavellis Machtlehre zum Beispiel verdankt Hegel so einiges. Als Historiker hatte Leo Machiavellis Briefe an seine Freunde 1826 ins Deutsche übersetzt und redigiert. Über seine Machiavelliinterpretation entbrannte schließlich der Streit mit dem Historikerfürsten des 19. Jahrhunderts schlechthin, mit Leopold von Ranke.
Ein Urgrund der Politik: Krieg und Gewalt
Leos romantischer Konservatismus hielt zwar ideell am Althergebrachten fest, erhielt aber, dank seines eigentümlichen, durch Haller, Hegel und Machiavelli befruchteten Realismus, einen politischen Gegenwartsbezug. Dies bezeichnet schließlich auch den Weg, den Leo persönlich innerhalb der historischen Entwicklung des 19. Jahrhunderts nahm. Seine Ideologie wandelte sich vom rein kontemplativen Konservatismus und der politischen Lehre der Historischen Rechtsschule zur neukonservativen Machtstaatspolitik Bismarcks.
Bei Bismarck fühlte sich Leo speziell von dessen „mystischer Gewalt der Persönlichkeit“ angezogen. Anders als bei den Altkonservativen, zum Beispiel den Gerlachs, klaffen bei Leo rückwärts gewandte Utopie und ein fast naturalistischer Realismus derart auseinander, dass die Entscheidung nur zu Gunsten des Realismus ausfallen konnte. Es geht Leo deshalb vor allem um die Rückführung der Politik auf ihren Urgrund der Gewalt.
Marx gegen Leo
Das Vergessen Leos heute suggeriert fälschlicherweise seine geringe Bedeutung und führt zu der Annahme, er selbst sei nur eine exzentrische Figur aus dem 19. Jahrhundert. Tatsächlich ist seine Bedeutung groß genug gewesen. Der Historiker Georg von Below, der Leo gezielt als konservativen Gegenpart progressiver Gesellschaftswissenschaft anführte, wies wiederholt auf die Parallelen zwischen der Kulturgeschichtsschreibung Leos und dem Werk von Karl Marx hin.
In seiner Naturlehre hatte Leo nämlich das Wort „naturwüchsig“ als polemischen Gegensatz zu allen „mechanischen“, das heißt künstlich verbildeten und „gemachten“ Gesellschaftsformen, geprägt. Das Wort „naturwüchsig“ wurde im damaligen Deutschland recht populär. Und tatsächlich geht die Übernahme Leoscher Begrifflichkeit bei Marx in der Deutschen Ideologie von 1847 über die bloß statistische Häufigkeit hinaus. Es heißt dort unter anderem: „Schon die Reaktionäre wussten, dass die Bourgeois in der Konstitution den naturwüchsigen Staat aufheben und einen eigenen Staat errichten und machen (…), dass dieser gemachte Staat wie ein gemachter, gemalter Baum ist’“ Marx macht zwar Leo nicht die Freude, ihn zu zitieren. Aber der wiedergegebene Gedankengang bleibt ein mehr als ausreichender Beweis.
Leo bei Burckhardt und Tönnies
Vor Marx hat sich Leo ebenfalls einen klaren Begriff von dem Phänomen der „Ideologie“ gemacht. Mautz zählt darunter anhand von Leo auch „Maskierung“ und „maskierte Interessen“. Aber schon ein bestimmter Gebrauch der Wörter „abstrakt“, „Abstraktion“ zeigt, in wieweit sich Leo des Wesens der „Ideologie“ bewusst war. Das Wesen der modernen, bürgerlichen Ehe wird von Leo, wie auch von Marx, gleichermaßen erkannt. Nur die Bewertung fällt jeweils anders aus: Während für Leo die bürgerliche Ehe „unsittlich“ ist, ist sie für Marx eine „Heuchelei“.
Auch in Ferdinand Tönnies’ Soziologie tauchen Leos Gedanken nicht nur durch Marxsche Vermittlung auf. In Tönnies’ Studie Die Entwicklung der Soziologie in Deutschland im 19. Jahrhundert von 1908 fand der „überkluge Erzreaktionär“ Leo als Soziologe Erwähnung. Bei Jakob Burckhardt, der vor allem Leos Geschichte der italienischen Staaten von 1832 gut kannte, fand dessen Kriegsenthusiasmus Zustimmung in den Weltgeschichtlichen Betrachtungen. Tönnies beruft sich hier ausdrücklich auf Leo: „ Sodann ist hier vorauszunehmen schon der Krieg überhaupt als Völkerkrisis und als notwendiges Moment höherer Entwicklung. (…) Denken wir hier vollends auch an H. Leos Wort vom ‚frischen fröhlichen Krieg, der das skrofulöse Gesindel wegfegen soll’.”
Das Christentum macht den Konservativen
Für den heutigen Konservativen liegt Leos Bedeutung darin, zu erkennen, dass Konservatismus eben kein vergilbter Ideenkatalog zum Schmökern ist. Es gehört eine individuelle Grundlage, eine Persönlichkeit, dazu, um wahrhaft konservativ zu sein. Gerade Leos Vortrag Was ist konservativ? hat zum Ziel, zu verdeutlichen, was einen echten Konservatismus ausmacht und was der Konservative selbst mitbringen muss, um eben ein solcher zu sein.
Allein das Christentum, aber auch dies nur als ein wirkliches und lebendiges, scheidet wahren vom falschen Konservatismus. Leos eigene Persönlichkeit macht zudem auf besonders drastische Weise deutlich, wie sehr es das Leben ist, das dem Konservatismus Kraft gibt. Es kommt nämlich nicht auf die richtigen Ideen, oder, noch schlimmer, den richtigen Diskurs an. Entscheidend bleiben die richtigen Leute, die diese Ideen verkörpern. Auch die Kriegsverherrlichung und die Freude an der Gewalt haben letzten Endes ihren Sinn bei Leo. Sie sollten die innere Ausweglosigkeit, derer er sich nur allzu bewusst war, sprengen.
00:05 Publié dans Biographie, Histoire, Philosophie, Révolution conservatrice, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conservatisme, révolution conservatrice, heinrich leo, allemagne, histoire, 19ème siècle, philosophie, théorie politique, politologie, philosophie politique, sciences politiques | |
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Découverte d’une backdoor (porte dérobée) dans les téléphones de Samsung
Découverte d’une backdoor (porte dérobée) dans les téléphones de Samsung
Les développeurs de Replicant, un projet qui consiste à développer une version d’Android totalement libre, viennent de découvrir une backdoor (porte dérobée) dans la gamme des Samsung Galaxy.
Sur le blog de la Free Software Foundation (FSF), Paul Kocialkowski de chez Replicant explique que cette backdoor se situe sur la puce baseband (qui fait office de modem et qui est une technologie fermée / propriétaire) et que celle-ci peut envoyer des ordres à l’OS et au processeur principal pour écrire et lire directement sur le système de fichier depuis un accès extérieur.
D’une manière générale, vu qu’on ne sait pas exactement ce qu’il y a dans les puces de baseband, on peut tout imaginer. Elles sont d’ailleurs connues pour autoriser la géolocalisation ou l’utilisation de la caméra à l’insu du propriétaire du téléphone. Ces puces sont un cauchemar pour ceux qui souhaitent protéger leur vie privée.
Replicant a donc débusqué une backdoor dans les téléphones Samsung Galaxy et la FSF demande à ce que les clients de Samsung se mobilisent pour protester contre ces pratiques
Attention, il ne s’agit pas d’une faille involontaire mais bien d’une fonctionnalité implémentée par le fabricant de ces puces. Que Samsung soit au courant ou non de cette « fonctionnalité » est une autre histoire.
Les services de renseignements (NSA and co) ainsi que des hackers informés de cette faille pourraient donc accéder aux photos, documents, fichiers de paramètres (mots de passe and co) mais aussi balancer des malwares ou tout autre fichier sur n’importe quel téléphone.
Alors comment se protéger ? Et bien c’est difficile. Il faudrait en réalité acheter des téléphones dont le code du baseband est ouvert mais ils sont très peu nombreux. Par exemple un projet de baseband ouvert assez connu est celui d’Osmocom.
L’autre solution, c’est à dire celle choisie par Replicant, est d’interdire à l’OS de tenir compte des messages envoyés par la puce Baseband et de lui barrer l’accès au système de fichiers. Malheureusement, c’est une bien maigre protection puisque cette puce pourrait tout à fait forcer le processeur principal à contourner ce blocage.
En tout cas, bravo à Replicant qui a découvert cette backdoor dans les produits Samsung. Je suppose qu’il en reste beaucoup d’autres à trouver dans tous les téléphones du marché mais au moins, pour celle-ci, on est officiellement au courant.
- Source : Korben
00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : technologie, téléphonie, samsung, espionnage | |
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