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samedi, 25 octobre 2014

Une Chine qui résiste et innove

 

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L’EMPIRE CÉLESTE
 
Une Chine qui résiste et innove

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
La Chine résiste aux provocations japonaises et Pékin a dépêché samedi 18 octobre trois vedettes de gardes-côtes pour patrouiller aux abords d'îlots de la mer de Chine orientale revendiqués par le Japon. Une réponse à l'offrande faite vendredi par le premier ministre nippon au sanctuaire de Yasukuni à Tokyo, où est honorée la mémoire des Japonais tués au combat que la Chine considère comme des criminels.

Une Chine qui résiste à la crise et à la récession 

L'économie chinoise semble gérer en douceur son ralentissement économique. Elle est repartie au deuxième trimestre sur une croissance à 7,4 %. Le premier ministre Li Keqian est plutôt satisfait même si, selon lui, il ne faut pas baisser la garde. Face à la crise, les mesures du gouvernement chinois ont été efficaces. Le salaire minimum a été augmenté. Au cours du premier semestre 2014, seize villes et provinces du pays dont Pékin ont relevé le salaire minimum en moyenne de 14,2 % (Agence China News). Pour faire face à une éventuelle récession, la Chine a décidé d'un plan quinquennal pour la période 2011-2015 qui prévoit que le minimum salarial soit rehaussé de 13 % en moyenne par an. Le niveau le plus élevé est atteint à Zhejiang où le salaire minimum est désormais équivalent à 220 euros, un montant qui dépasse celui de certains pays d'Europe de l'Est, comme la Bulgarie et la Roumanie, où il s'établissait à 160 euros en 2013 (Le Monde du 6 août 2014). Ce n'est pas pour rien que les Etats-Unis et l'Europe visaient l'Ukraine et ses champs de blé. C'est parce que ruinée, l'Ukraine pourrait avoir et en particulier pour l'Allemagne, une main d'œuvre plus bon marché que la main d'œuvre chinoise mais les Chinois s'en moquent car les Chinois parient désormais plus sur leur marché intérieur que sur l'exportation.  En augmentant les salaires, la Chine souhaite voir émerger une classe moyenne qui lui permettra d'accroître sa demande intérieure au cas où l'international continuerait de se refroidir. Selon les chiffres du Bureau national chinois des statistiques, la consommation domestique chinoise a compté pour plus de la moitié du PIB au cours du premier semestre (52,4 %) marquant ainsi une progression de 0,2 point par rapport à l'an passé.
 

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Le secteur chinois à l'exportation a été aussi en hausse en juin : 10,2 % par rapport au 7 % du mois de mai. Comment expliquer cette saine réaction économique chinoise ? Le gouvernement  a tout simplement augmenté les salaires, baissé les impôts, demandé aux gouvernements régionaux d'entreprendre des grands travaux d'aménagements et exigé aux banques nationales et locales de diminuer l'argent en espèces qu'ils gardent en réserves  pour activer la circulation de la monnaie. Alors la Chine est-elle un contre modèle économique ?  Ne faudrait-il pas créer en économie une nouvelle école, l'Ecole de Pékin ?

Sur le plan énergétique, le nucléaire chinois continue aussi de progresser avec 60 réacteurs en cours de construction. La Chine se montre particulièrement volontariste dans le domaine nucléaire tout en conduisant en parallèle une démarche de développement des énergies renouvelables. Après avoir marqué une pause de 2011 à 2013, elle vient de finalement conduire un audit sur les enjeux de sûreté nucléaire et a relancé sa politique industrielle en la matière. Et puis, la Chine est l'un des rares pays à s'intéresser sérieusement aux centrales au thorium . Or cela fait des décennies qu'il a été prouvé que cette technologie fonctionne, même s'il reste des améliorations à effectuer pour passer à très grande échelle. Les centrales au thorium sont moins chères, consomment moins de combustible et produisent moins de plutonium. Si la filière thorium est actuellement absente du développement des pays les plus puissants, c'est qu'elle est peu intéressante pour produire des armes nucléaires mais la Chine ne mélange pas les problèmes et elle aurait décidé de se lancer dans le thorium à grande échelle et à court terme. Les autres grands pays utilisateurs de l'électricité nucléaire comme la France auraient du investir dans cette filière parce que si les Chinois réussissent à industrialiser la technologie du thoriun à grande échelle, ils seront les seuls à le faire et pourront alors vendre cette technologie au monde entier. Mais la France en est, elle, aux moulins à vent, aux éoliennes qui déforment le paysage !

Illustration en tête d'article : au centre le nom du pays en sinogrammes traditionnels

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