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dimanche, 25 janvier 2015

Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne

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Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne: être Charlie ne suffira pas...

par Vincent Coussedière

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Vincent Coussedière, publié sur Figaro Vox et signalé par Polémia. Dans ce texte, l'auteur d’Éloge du populisme (Elya, 2012),  revient sur les attentats des 7, 8 et 9 janvier et leurs suites politiques.

1) Etre fidèle à Charlie aujourd’hui, c’est rompre l’unanimité et la bien-pensance de façade, c’est rompre l’identification du «Je suis Charlie». Ce slogan est déficient dans chacun de ses termes. Il ne s’agit pas de dire «je» mais de dire «nous», pour marquer la différence entre une identification individuelle de «spectateur» et une réaction politique par définition collective. Il ne s’agit pas non plus d’«être», c’est-à-dire de se substituer à la victime par identification imaginaire. Il s’agit de «faire», c’est-à-dire d’agir contre ceux qui se déclarent nos ennemis. Enfin il ne s’agit pas seulement de Charlie, mais de policiers, de juifs, c’est-à-dire de personnes libres et reconnues comme telles en tant que citoyennes de l’Etat français. Ce sont les Français et la France qui sont attaqués. Et la réponse doit se faire à ce niveau. «Nous sommes français», et c’est parce que nous sommes français que nous défendons Charlie comme tous les autres qui ont été attaqués dans leur liberté de vivre en France.

2) Nous sommes français et nous avons des ennemis qu’il faut nommer. Il ne s’agit pas de lutter contre le terrorisme qui est une abstraction qui permet de noyer le poisson. Le terrorisme est un moyen utilisé par notre ennemi. Il ne suffit pas encore à définir notre ennemi. Notre ennemi est l’islamisme et cela encore est trop général, car il y a concurrence et émulation entre différents groupes islamistes appuyés par différents Etats. Ces ennemis ne frappent pas aujourd’hui parce que jusqu’à présent ils auraient échoué, mais parce qu’ils l’ont décidé. Et il faut expliquer pourquoi ils l’ont décidé. Ils l’ont décidé parce que nous sommes aussi entrés en guerre contre eux, et il aurait fallu expliquer clairement aux Français le risque que nous prenions et pourquoi. Cela n’a pas été fait. Le terrorisme n’est pas un phénomène météorologique qu’on pourrait conjurer avec des alertes oranges. Il faut cesser de prendre les Français pour des imbéciles.

3) Une fois nommé l’ennemi : l’islamisme, il ne suffira pas de combattre sa variante terroriste pour l’endiguer. Car le terrorisme n’est qu’un des moyens utilisés par l’islamisme pour mener à bien son projet, projet qu’il s’agit aussi d’identifier et qui est bien un projet d’islamisation de notre société. Il faudra cesser de taxer d’«islamophobe» (terme lancé sur le marché des «idées» par Khomeiny, pour interdire toute critique de l’islam et de l’islamisme, et repris aujourd’hui bêtement par la vulgate médiatico-politique) tous ceux qui agissent pour améliorer la connaissance et la dénonciation de ce projet de domination, car c’en est un. La terreur n’est que le versant complémentaire d’un projet d’islamisation «par le bas» qui instrumentalise l’échec de l’assimilation républicaine et se substitue à elle. Quelle crédit accorder désormais aux politiques qui prétendent combattre le terrorisme sans affronter le terreau de l’islamisation?

4) Il ne suffira pas de brandir le tabou de l’«amalgame» pour désamorcer le risque bien réel et en partie déjà effectif de guerre civile dans notre pays. La première chose qu’auraient dû faire nos élites politiques, au contraire de ce qu’elles ont toutes cru nécessaire de faire, ce n’était pas de brandir le risque de l’«amalgame», mais c’était de féliciter le peuple français de sa patience et de sa générosité, de n’avoir justement, jusqu’à présent, jamais cédé à l’amalgame. Car l’amalgame entre islam et islamisme, c’est d’abord aux musulmans français qu’il s’agit de faire la preuve qu’il n’est pas pertinent. Demander aux Français non musulmans de ne pas faire d’«amalgame», dès la première réaction aux événements, comme l’ont fait aussi bien F. Hollande que N. Sarkozy et M. Le Pen, c’était renverser la responsabilité et la charge de la preuve. Pourquoi les Français devraient-ils être savants en matière d’islam et être rendus responsables de la difficile articulation entre islam et islamisme? C’est aux musulmans, par définition «savants» en islam, qu’il appartient de ne pas s’amalgamer à l’islamisme et de montrer à leurs concitoyens, par leurs paroles et par leurs actes, qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur et que cet amalgame est effectivement infondé. Ce discours empressé et unanime à dénoncer le risque d’amalgame pose deux problèmes : il est le symptôme d’une forme de lâcheté à l’égard des musulmans français, qu’on ne met pas au pied du mur en les forçant à affronter le lien problématique entre islam et islamisme, comme si, en décrétant d’emblée qu’il n’y avait aucun rapport, on voulait leur éviter le travail de la réforme ; il est le symptôme d’un mépris du peuple français, dont on méconnaît l’intelligence et qu’on soupçonne par avance de faire cet amalgame avant qu’il ait eu lieu.

 

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5) Charlie est peut-être devenu le symbole de la liberté française. Pour ma part je ne suis pas sûr qu’il ait toujours été le parangon de cette liberté. La liberté n’est pas la licence et l’irresponsabilité à l’abri d’un Etat maternel et protecteur, fût-il gaullien. Il y a quelque chose de tragique et d’hégélien dans cette histoire. Si Charlie est devenu le symbole d’une liberté véritable et admirable, s’il est devenu admiré et a gagné de nouveaux lecteurs, c’est depuis cette affaire des caricatures de 2006. C’est parce qu’il a rencontré le maître islamiste et qu’il a relevé le défi que Charlie est devenu libre. Ici, l’ironie de l’Histoire est tragique, car Charlie, pour continuer à être lui-même, a dû renouer avec des valeurs bien éloignées de son anarchisme soixante-huitard. Il a dû prouver sa liberté devant le risque de mort, et reconnaître la liberté de ceux qui l’ont longtemps protégé, pas assez longtemps malheureusement: les policiers. Ceux qu’on brocardait autrefois dans la stupidité du slogan CRS-SS… Aujourd’hui, tous ceux qui croient qu’«être Charlie» peut s’afficher comme un slogan publicitaire du type «Touche pas à mon pote» ou «Agriculture biologiquement certifiée» restent incapables de mesurer ce changement dans les conditions de l’exercice de la liberté. Ils n’ont pas compris la leçon qu’il faut tirer de cet événement tragique qui clôt une page de notre histoire, la page de l’irresponsabilité gauchiste.

6) Comment peut-on prendre au sérieux l’appel à l’unité nationale de la part de ceux qui, à droite comme à gauche, n’ont cessé de la détricoter depuis 40 ans? L’unité nationale ne sera pas le produit de l’indignation morale et des masses rassemblées pour l’exprimer. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais une certaine forme de sociabilité en laquelle on «communie» chaque jour dans les paroles et les gestes banals de la vie quotidienne, une «décence commune», comme dirait Michéa reprenant Orwell, que se sont acharnées à détruire nos élites par l’étau de l’immigration incontrôlée et de l’individualisme consommateur déchaîné. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais l’exercice d’une souveraineté collective à travers un Etat digne de ce nom, c’est-à-dire capable de maintenir son indépendance, dont les ressorts ont également été détruits par les européistes béats qui découvrent tout aussi béatement aujourd’hui qu’ils «sont Charlie» alors qu’ils n’ont rien fait depuis si longtemps pour le prouver en étant tout simplement des défenseurs de la liberté française qui inclut la liberté pour Charlie d’être Charlie.

Vincent Coussedière (Figaro Vox, 15 janvier 2015)

Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

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Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

von Bruno Bandulet

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Wer nach Erklärungen für die russische Aussen- und Geo­politik in der Ära Putin sucht, stösst unweigerlich auf zwei unterschiedliche Versionen. Die eine sieht in Russland eine aggressive Macht, die die europäische Ordnung, wie sie nach dem Fall der Berliner Mauer entstanden ist, aufrollen und sich zurückholen will, was mit dem Kollaps der Sowjetunion verlorengegangen ist. Die andere Version besagt, dass sich Russland unter Putin nicht anders verhält als andere Grossmächte einschliesslich gelegentlicher Verletzungen des Völkerrechts, dass sich die Führung in Moskau nicht zu Unrecht von den USA und der Nato eingekreist fühlt und dass sie im wesentlichen die nationalen Interessen eines souveränen Staates vertritt. Um das Ergebnis meiner Analyse vorwegzunehmen: Ich bin davon überzeugt, dass die strategische Offensive im neuen Ost-West-Konflikt von den USA ausgeht, dass er von Washington bewusst provoziert wurde und dass Russ­land aus der strategischen Defensive heraus operiert.

«Die USA sind eine typische Seemacht»

Gegen die These vom gefährlichen Aggressor Russland sprechen zunächst die realen Machtverhältnisse. Russland ist zwar mit 17 Millionen km2 das grösste Land der Erde und zudem mit den weltgrössten Erdgasreserven ein Rohstoffgigant, mit Tausenden von nuklearen Sprengkörpern eine Atommacht vom Format der USA und auch konventionell die stärkste Militärmacht in Eu­ropa. Einen Krieg mit den USA zu riskieren, wäre dennoch selbstmörderisch. Militärische Potenz ist immer auch abhängig von der wirtschaftlichen Stärke. Einfache Rechnung: Das Bruttoinlandsprodukt der Vereinigten Staaten betrug 2013 16 800 Milliarden Dollar, das russische 2100 Milliarden. Da der Anteil der Verteidigungsausgaben beider Länder am BIP mit rund 4,4 Prozent mehr oder weniger gleich ist, leisten sich die USA demnach einen achtmal grösseren Verteidigungshaushalt. Die USA sind eine typische Seemacht mit Hunderten von Militärstützpunkten auf der ganzen Welt, mit einer uneinholbar starken Marine und mit der Fähigkeit, an jedem beliebigen Punkt militärisch eingreifen zu können. Russland ist eine typische Landmacht, die mit der Niederlage im Kalten Krieg ihren Einfluss verloren hat und auf das eigene Territorium zurückweichen musste. Russland ist allein schon aus geographischen Gründen unbesiegbar, die USA sind nicht einmal angreifbar.

«Ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst»

Aber haben wenigstens die Europäer Grund, sich vor den Russen zu fürchten? Von den Fakten wird die Hysterie, die besonders penetrant von der «Bild»-Zeitung geschürt wird, nicht gedeckt. Mit 13 000 Milliarden Euro übersteigt die jährliche Wirtschaftsleistung der 28 EU-Staaten die Russlands um ein Vielfaches. Selbst für das Militär geben die Europäer erheblich mehr aus als die Russen: über 200 Milliarden Dollar im Jahr gegen 85 Milliarden. Da stellt sich die Frage, warum sich 505 Millionen EU-Europäer von 316 Millionen Amerikanern vor 143 Millionen Russen schützen lassen müssen und welchem Zweck die amerikanischen Militärstützpunkte in West- und Osteuropa überhaupt dienen.


Die Version vom ewigen Aggressor Russ­land ist keineswegs neu, sie war besonders in der Ära Adenauer auch in Deutschland unumstritten. Damals erschien ein Buch mit dem Titel «Das Perpetuum mobile», das die gesamte russische Geschichte als eine nur von gelegentlichen Schwächephasen unterbrochene Geschichte der gewaltsamen Expansion darstellte. Adenauer selbst hielt grosse Stücke auf das Buch. Offenbar widerlegt wurde diese These, als die Sowjet­union 1990 im vorletzten Jahr ihrer Existenz den Weg frei machte für die Wiedervereinigung Deutschlands – und als sie dann nicht nur die Ostblockstaaten, sondern auch grosse Teile ihres eigenen Territoriums einschliess­lich des Baltikums in die Unabhängigkeit entliess. Nie zuvor hatte sich ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst. Realistisch gesehen hätte die Rote Armee ihre Stellung in Mitteldeutschland und im Ostblock noch ein paar Jahre erhalten können.

«Oligarchen plündern den Staat»

Im Gegenzug versicherte US-Aussenminister Baker den Russen, dass die Nato nicht nach Osten vorrücken würde. Gorbatschow und nach ihm Jelzin, der zum Jahreswechsel 1991/92 die Sowjetunion auflöste und das Amt des russischen Präsidenten übernahm, avancierten zu Lieblingen der westlichen Medien. Dies wohl auch, weil insbesondere Jelzin ein militärisch impotentes, wirtschaftlich ruiniertes und weltpolitisch einflussloses Land repräsentierte – ein gänzlich ungefährliches Russland, das sich in den Westen zu integrieren schien. Für die Russen selbst gerieten die Amtszeit Jelzins und damit die gesamten neunziger Jahre zum Alptraum. Die von westlichen Beratern empfohlenen Privatisierungen ermöglichten einer kleinen Schicht von Oligarchen, wie sie später genannt wurden, den Staat zu plündern und Milliardenvermögen anzuhäufen. Das Volk verarmte und verelendete, die Inflation galoppierte, die Geburtenrate brach zusammen, die Lebenserwartung der Russen sank rapide, und am 17. August 1998 war Russland zahlungsunfähig. Es war allerdings nicht so, dass die Führung in Moskau in dieser Phase des Niedergangs ihre geopolitischen Traditionen und Interessen vergessen und entsorgt hätte. Dass Polen, die Tschechische Republik und Ungarn in einer ersten Erweiterungsrunde noch 1999 in die Nato aufgenommen wurden, stiess im Kreml durchaus auf Unwillen. Nur war Jelzin zu schwach, um Widerstand zu leisten.

«Das phänomenale Comeback Russlands»

Das Blatt wendete sich, als Jelzin am 31. Dezember 1999 seinen Rücktritt erklärte und die Amtsgeschäfte verfassungsgemäss dem seit August 1999 amtierenden Ministerpräsidenten Wladimir Putin übergab. Im März 2000 wurde Putin mit 52,9 Prozent der Stimmen zum Präsidenten der Russischen Föderation gewählt. Das phänomenale Comeback Russlands wäre sicherlich ohne die Hausse der Rohölpreise so nicht möglich gewesen. Ende 1998 war der Preis der Sorte WTI auf 10,65 Dollar eingebrochen, bis 2008 kletterte er bis auf 147 Dollar, spülte viel Geld in die Staatskassen und ermöglichte die russische Renaissance. Im selben Zeitraum explodierte der russische Aktienindex RTS von 38 auf 2498.


«Der Gegner heisst Moskau», titelte die konsequent proamerikanische «Neue Zürcher Zeitung» im Aufmacher vom 6. September 2014, aber dieses Russland war kein hoffnungsloser Fall mehr auf dem Weg in ein zweites Bangladesch, sondern wieder eine mittlere Grossmacht mit einer generalüberholten, einsatzfähigen Armee, einem ausgeglichenen Haushalt, einer Staatsschuldenquote von lediglich zwölf Prozent, Devisen- und Goldreserven in der Höhe von 470 Milliarden Dollar und mit einer trotz aller westlichen Sanktionen beherrschbaren Auslandsschuld. Und es war ein Russland, das selbstbewusst und zunehmend skrupellos seine Interessen definierte und durchzusetzen versuchte.


Damit soll keineswegs unterstellt werden, dass Moskau die westlichen Sanktionen auf die leichte Schulter nehmen kann. Die USA haben einen Finanz- und Wirtschaftskrieg gegen Russland eröffnet, an dem sich die Europäer nolens volens beteiligen. Washington verfolgt vielleicht sogar das naive Endziel, Putin zu stürzen und durch eine amerikahörige Regierung zu ersetzen. Zuständig für diesen Krieg ist in Washington das «Office of Terrorism and Financial Intelligence», einer von 16 amerikanischen Geheimdiensten, für die die USA insgesamt mehr Geld ausgeben als Deutschland für die ganze Bundeswehr. Die Leitung liegt bei David S. Cohen, einem Under Secretary der Treasury, das heisst des Finanzministeriums.
Eine der Untergliederungen dieser Behörde ist das «Office of Foreign Assets Control». Dort kann die Liste der sanktionierten russischen Individuen, Banken, Öl- und Gasfirmen abgerufen werden. Die Wirkung der Liste beruht darauf, dass sich zuwiderhandelnde amerikanische Staatsbürger strafbar machen, dass diese Sanktionen entweder von der EU übernommen werden oder, falls zunächst nicht, dass sich auch nicht-amerikanische Firmen in vorauseilendem Gehorsam daran halten, weil sie die Rache von Uncle Sam fürchten. So läuft das seit langem beispielsweise mit den Sanktionen gegen Kuba und Iran. Der Fall BNP Paribas ist das jüngste Beispiel für diese Art von Machtmissbrauch.

«Die Saudis treiben den Ölpreis nach unten»

Besonders übel für die Russen wäre es, würden sie von Swift, der Verrechnungsstelle für internationale Banküberweisungen in Brüssel, ausgeschlossen wie seit Jahren Iran. Damit wären wesentliche Teile des internationalen Finanzsystems nicht mehr zugänglich. Ob die Europäer da mitmachen würden? Bisher zielen die Sanktionen auf die russische Öl- und Gasindustrie und die Banken. Die Finanzierung der Konzerne auf den ausländischen Kapitalmärkten wurde je nach Einzelfall behindert und beschnitten, und ausserdem wurde westlichen Ölkonzernen wie Exxon und Royal Dutch die vertraglich vereinbarte Zusammenarbeit mit russischen Firmen bei der Exploration vor allem in Sibirien und der Arktis untersagt.


Gleichzeitig treiben die Saudis, die Verbündeten Amerikas, den Ölpreis nach unten. Vermutlich wurde das besprochen, als Aussenminister Kerry im September den Saudis seine Aufwartung machte. Die fundamentalistische Monarchie hat ihre eigene Agenda. Sie schädigt den Erzrivalen Iran, der einen Ölpreis von weit über 100 Dollar je Fass benötigt. Sie schädigt den schiitisch regierten Irak, aber auch Russland, das durch seine diplomatische Intervention den syrischen Herrscher Assad vor einem amerikanischen Militärschlag bewahrt hat – und möglicherweise auch Iran.


Russland benötigt für einen ausgeglichenen Staatshaushalt schätzungsweise einen Ölpreis von 100 Dollar. In diesem Herbst rutschte er, bezogen auf die amerikanische Sorte WTI, unter 80 Dollar, weil Saudi-Arabien und Kuwait den Hahn aufgedreht haben. Es stimmt zwar, dass auch die Ölförderung in den USA selbst, besonders die von Schieferöl, relativ hohe Preise benötigt, um rentabel zu bleiben – vielleicht Preise von 80 Dollar im Schnitt. Jedenfalls ist auch in den USA die Schmerzgrenze fast erreicht. Das wird offenbar bis auf weiteres in Kauf genommen, weil tiefe Ölpreise eine sehr schlagkräftige Waffe im Konflikt mit Russland sind und weil tiefe Ölpreise wie ein Konjunkturprogramm auf die US-Wirtschaft wirken. Die Frage ist nur, wer länger durchhält. Verliert der Ölpreis im kommenden Jahr noch einmal ein Drittel oder gar die Hälfte, wird es sehr eng für die russischen Staatsfinanzen, aber auch die Amerikaner müssen mit Firmenpleiten und – mittelfristig – einer wieder sinkenden Ölproduktion rechnen.

«Umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit»

Man kann Putin nicht vorwerfen, dass er seine Ambitionen verschleiert hätte. Sein geopolitischer «Grand Design» ist ziemlich transparent. Am 25. September 2001 sprach er vor dem Deutschen Bundestag und warb in deutscher Sprache um Europa und besonders eindringlich um die Bundesrepublik, den «wichtigsten Wirtschaftspartner Russ­lands» und seinen «massgeblichen aussenpolitischen Gesprächspartner», wie er sagte. «Heute müssen wir mit Bestimmtheit und endgültig erklären», proklamierte er vor den Abgeordneten, «der Kalte Krieg ist vorbei!» Putin plädierte vor dem Bundestag für eine «umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit». Im Jahr darauf ging er einen Schritt weiter und beschwor in Weimar den Geist von Rapallo.


Putin hatte unterschätzt, wie eng Deutschland in das Bündnis mit Amerika eingebunden und wie beschränkt der aussenpolitische Spielraum Deutschlands ist. Trotz verschiedener Ansätze liess sich die Idee einer deutsch-russischen Partnerschaft oder sogar Achse nicht realisieren. Die bevorstehende Konfrontation mit den USA zeichnete sich erstmals unmissverständlich ab, als Wladimir Putin am 10. Februar 2007 auf der Münchener Sicherheitskonferenz sprach – eine Rede, deren Tragweite von den deutschen Medien nicht einmal begriffen wurde.
Putin warf den USA vor, sie hätten ihre «nationalen Grenzen in jeder Hinsicht überschritten». Er bezeichnete das «unipolare Modell», womit er die amerikanische Vorherrschaft meinte, als «nicht nur inakzeptabel, sondern in der heutigen Welt auch unmöglich». Er sprach über die amerikanischen Pläne für ein Raketenabwehrsystem in Eu­ropa, die Russland «zwangsläufig» beunruhigen müssten, über Stützpunkte der USA in Bulgarien und Rumänien, über das mangelnde Interesse des Westens an weiterer Abrüstung und über die Expansion der Nato in Osteuropa, die eine «ernste Provokation» darstelle: «Wir haben das Recht zu fragen, gegen wen sich diese Expansion richtet.» Und der russische Präsident erinnerte an die Zusage von Nato-Generalsekretär Wörner am 17. Mai 1990 in Brüssel, dass das Bündnis keine Truppen ausserhalb des Territoriums der Bundesrepublik stationieren werde.


Aus Putins Münchner Rede liess sich der Schluss ziehen, dass sich der Kreml auch mit der zweiten Erweiterungsrunde der Nato, das heisst, mit dem Beitritt der drei baltischen Staaten 2004, mehr oder weniger abgefunden hatte, jedoch gegen ein weiteres Vordringen des Westens Widerstand leisten würde. Bei anderer Gelegenheit sagte Putin, dass eine Aufnahme der Ukraine und Georgiens in die Nato eine «direkte Bedrohung» Russ­lands darstellen würde.

«Von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert»

In München legte Putin seine Bedingungen für eine Entente mit dem Westen auf den Tisch. Die Amerikaner gingen nicht darauf ein. Mit dem formellen oder inoffiziellen Anschluss der Ukraine würde die Nato an strategischer Tiefe gewinnen, was Russland an diese verlor. Weil Berlin und Paris bremsten, verzichtete der Nato-Gipfel in Bukarest im April 2008 darauf, den förmlichen Beitrittsprozess der Ukraine und Georgiens einzuleiten, beschloss aber grundsätzlich: «Diese Länder werden Mitglied der Nato werden.»


Vier Monate später, im August 2008, griff Georgien mit amerikanischer Unterstützung das abtrünnige Südossetien an. Russland intervenierte und gewann den Krieg – ein Vorspiel zum weitaus gefährlicheren Konflikt um die Ukraine, der jahrelang schwelte und offen ausbrach, als der ukrainische Präsident Janukowitsch im November 2013 der EU eine Absage erteilte und die von Russland angebotenen Gasrabatte sowie einen 15 Milliarden-Dollar-Kredit akzeptierte.


Der weitere Ablauf ist bekannt. Nach wochenlangen blutigen Demonstrationen in Kiew einigten sich die Opposition und Janukowitsch am 21. Februar 2014 auf einen Kompromiss und auf Neuwahlen. Schon einen Tag später wurde in Kiew mit westlicher Rückendeckung eine Art Putsch inszeniert, Janukowitsch floh nach Russland, und in Kiew wurde ein von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert. Im März annektierte Moskau die Krim, im Juli wurde ein malaysisches Passagierflugzeug über der östlichen Ukraine abgeschossen, es folgte die dritte Runde westlicher Sanktionen gegen Russland, und ebenfalls im Sommer unterzeichneten die EU und die Ukraine den Wirtschaftsvertrag, der im November 2013 geplatzt war.


Zwischenergebnis: ein Patt. Der Kreml hat die Krim und damit das Schwarze Meer dem Zugriff der Nato entzogen; die verkleinerte, finanziell bankrotte Ukraine hängt nun am Tropf der EU und des IWF; die Nato-Mitgliedschaft bleibt trotz enger, auch militärischer Zusammenarbeit vorerst in der Schwebe; und Moskau hat sich mit dem abtrünnigen Teil der Ostukraine ein Faustpfand gesichert, um mitreden zu können, wenn es um den endgültigen Status des Landes und die Rechte der russischen Minderheit geht.

«Diskriminierung der russischen Minderheit»

Bevor die Amerikaner, die Deutschen und nicht zuletzt die Polen massiv in die ukrainische Innenpolitik eingriffen, um einen Regimewechsel zu erzwingen, gab es keine Anzeichen dafür, dass die Krim gefährdet war. Nicht nur das, Moskau hatte sogar die ungute Behandlung der russischen Minderheit in den baltischen Staaten hingenommen. In Lettland und Estland erhielten Russen, die nach 1940 eingewandert waren, im Jahr der Unabhängigkeit 1990 nicht automatisch die Staatsbürgerschaft. Noch heute besitzen 13 Prozent der lettischen Bevölkerung weder die Staatsbürgerschaft noch das aktive oder passive Wahlrecht. Und sie sind vom Öffentlichen Dienst ausgeschlossen. Zuletzt kritisierte der UN-Menschenrechtsrat im März 2014 Lettland wegen Diskriminierung der russischen Minderheit. Auch in Estland leben Russen, die als sogenannte Nichtbürger eingestuft und insofern rechtlos gestellt werden.
Dass Russland auch nur erwägen könnte, die Ukraine anzugreifen und zu erobern, wie manche Zeitungen spekulieren, ist blanker Unsinn. Die politischen Konsequenzen und die finanziellen Kosten wären enorm, ganz abgesehen von einem langwierigen, von den Amerikanern unterstützten Partisanenkrieg, auf den sich die Invasionsarmee einstellen müsste. In Wirklichkeit geht es Putin darum, in einem Deal mit dem Westen und mit Kiew möglichst viel herauszuholen – im Idealfall einen neutralen Status des Landes nach dem Vorbild Finnlands, wobei sich Moskau auch an den finanziellen Lasten beteiligen würde. Dabei stehen die prorussischen Gebiete Lugansk und Donezk zur Disposition, nicht aber die Krim, die schon 1992 und 1995 in der Ära Jelzin vergeblich versucht hatte, die Ukraine zu verlassen und sich für unabhängig zu erklären.


Schwer zu sagen, ob sich die Amerikaner auf einen Deal einlassen werden. Ein Spannungszustand in Permanenz verbunden mit andauernden Sanktionen hätte aus deren Sicht auch seine Vorteile: die Existenzberechtigung der Nato wäre gesichert, Westeu­ropa und Deutschland blieben unter Kontrolle, jeder Versuchung einer gesamteuropäischen Kooperation wäre ein Riegel vorgeschoben. Nichts zementiert ein Bündnis besser als die Definition eines Gegners.

«Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land»

Andererseits wird Russland so immer mehr in die Arme Chinas getrieben, und ein russisch-chinesischer Block, der sich jetzt nur in Umrissen andeutet, wäre weder wirtschaftlich noch finanziell angreifbar. Die Amerikaner könnten letzten Endes zu der Überzeugung kommen, dass es auf der Welt wichtigere Probleme gibt als die Nato-Zugehörigkeit der Ukraine und dass Russland als Partner zum Beispiel im Kampf gegen die Terror-Internationale nützlicher sein könnte denn als Gegner. Die Ukraine liegt sehr weit entfernt von Amerika und sehr nahe an Russ­land – ein geographischer Faktor, der nicht unterschätzt werden darf. Besonders den Polen, die einen scharf antirussischen Kurs fahren und die in Kiew hinter den Kulissen sehr aktiv waren, ist anzuraten, öfters einmal auf die Landkarte zu schauen.


Das tut offenbar auch der frühere deutsche Aussenminister Genscher, wenn er sagt: «Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land und erst recht nicht gegen Russ­land.» In einem Interview mit dem TV-Sender Phoenix am 19. September 2014 kritisierte er die westlichen Sanktionen, stellte sich hinter den alten Vorschlag Putins, Russland in eine europäische Freihandelszone einzubeziehen, und mahnte an, der Westen solle erst einmal in seiner Sprache «abrüsten». Putin sei ein Mann mit klarer Zielsetzung, und die habe nichts mehr zu tun mit der «Schwächeposition» eines Jelzin. Genscher hatte übrigens selbst dem damaligen Aussenminister Schewardnadse zugesagt, die Nato werde nicht nach Osten expandieren. Es gibt zu denken, dass nicht nur Genscher, sondern gleich drei ehemalige Bundeskanzler – nämlich Schröder, Schmidt und Kohl – den amerikanischen Kurs gegen Russ­land für falsch halten. Warum, liegt auf der Hand: Die deutschen Interessen in dieser Frage sind nicht identisch mit den amerikanischen.


Aber auch in den USA wächst die Kritik. So hat Professor Jeffrey Sachs, ein Russ­land-Ratgeber in den neunziger Jahren, den amerikanischen Hardlinern in der «Neuen Zürcher Zeitung» vom 12. Mai 2014 vorgeworfen, ihre Strategie habe zu anhaltenden Konflikten in Afghanistan, dem Irak, Libyen und Syrien mit vielen Toten geführt, nicht jedoch zu sinnvollen Lösungen. Die einzige Hoffnung liege darin, dass alle Seiten – der Westen und Russ­land – zu den Grundsätzen des Völkerrechts zurückkehren.

«Der Westen hat Putin provoziert»

Und, das ist ganz erstaunlich, neuerdings konzediert auch Richard N. Haass, der Präsident des Council on Foreign Relations, dass Washington im Umgang mit Russland Fehler gemacht hat. Viele Russen hätten in der Nato-Erweiterung «eine Demütigung, einen Verrat oder beides» gesehen. Die USA hätten Churchills Rat, wie man einen geschlagenen Feind behandelt, missachtet. Jetzt solle Russland ein diplomatischer Ausweg angeboten werden – mit der Zusicherung, dass die Ukraine auf absehbare Zeit kein Nato-Mitglied wird und keine «exklusiven Bindungen» mit der EU eingeht.


Ein besonders scharfer Kritiker der amerikanischen Russland-Politik ist Professor John J. Mearsheimer, der wohl prominenteste Vertreter der sogenannten Realistischen Schule in den USA. In der September/Oktober-Ausgabe von Foreign Affairs schildert er, wie der Westen Putin provoziert hat und wie dieser reagierte. Er zitiert Victoria Nuland, [siehe auch Zeit-Fragen Nr. 22 vom 9. September 2014], die im US-Aussenministerium für Europa und Eurasien zuständig ist, mit der Enthüllung, dass die USA seit 1991 über fünf Milliarden Dollar investiert hätten, damit die Ukraine die Zukunft bekomme, «die sie verdient». Ein grosser Teil dieser Gelder floss an Nichtregierungsorganisationen wie «National Endowment for Democracy», die in Kiew systematisch die antirussische Opposition aufgebaut hat.
Und da ist nicht zuletzt George F. Kennan, der Grandseigneur der amerikanischen Geopolitik, dessen berühmte Analyse aus dem Jahr 1947 massgeblich war für die Umkehr der Kriegsallianzen und für den Bruch mit Stalin. Kennan war sozusagen der Erfinder des Kalten Krieges. Schon 1998, als der US-Senat gerade die erste Runde der Nato-Ost­Erweiterung gebilligt hatte, warnte Kennan in einem Interview: «Ich denke, dass die Russen nach und nach ziemlich feindselig reagieren werden und dass dies ihre Politik beeinflussen wird. Ich denke, dass das [die Ost-Erweiterung der Nato, BB] ein tragischer Fehler ist. Es gab dafür keinerlei Grund. Niemand hat irgend jemanden bedroht.»

«Umwandlung der Nato zu Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik»

Eine treffende Einschätzung und eine brillante Prognose, wenn man bedenkt, dass Russland 1998 am Boden lag, dass der Alkoholiker Jelzin im Kreml sass und wirklich niemand mit Putin rechnen konnte. Welcher Kontrast zu der dummen Bemerkung Angela Merkels, Putin sei irrational und lebe «in einer anderen Welt». Das ist genauso daneben wie der in deutschen Zeitungen zu lesende Vorwurf an Putin, er wolle sich nicht in den Westen «integrieren».

Warum sollte er? Wir dürfen nicht den eigenen Unwillen zur Souveränität anderen unterstellen. Es handelt sich hier um einen sehr langen Prozess, aber die Welt wird zunehmend multipolarer, die USA haben längst nicht mehr alle Fäden in der Hand. Auch die Hegemonie der Weltwährung Dollar wird schwinden und mit ihr der erdrückende Einfluss der «einzigen Weltmacht». Die Umwandlung der Nato von einem Nordatlantischen Verteidigungsbündnis zu einem Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik war aus deutscher und europäischer Sicht ein Fehler. Wir haben uns einen Gegner geschaffen, der gar keiner sein wollte. Anstatt Abstand zu wahren, sind Nato und EU dem russischen Bären auf den Pelz gerückt. Sie haben ihn provoziert. Dass die EU sich ihre Aussenpolitik von Washington borgt, weil sie selbst keine hat, ist unrühmlich. Eine zukunftsweisende Strategie muss so aussehen, dass die legitimen Interessen Europas, Russlands und auch Amerikas respektiert und miteinander abgeglichen werden und dass ein Modus vivendi gefunden wird, bevor dieser Konflikt ausufert. Konkret heisst das, dass sowohl die Nato als auch die EU als auch Russland darauf verzichten, sich die Ukraine einverleiben zu wollen. Die Initiative müsste von Berlin ausgehen. Sie kann nur von dort ausgehen. Ob die deutsche Regierung in Ermangelung eines Bismarck dem gewachsen ist, muss sich erst noch herausstellen. Ich befürchte, eher nicht.     •

Mit seinem Buch «Tatort Brüssel» (1999, ISBN 3-7833-7399-7) hat Bruno Bandulet vor 15 Jahren einen damals aktuellen Korruptionsskandal innerhalb der Europäischen Kommission analysiert und eine schon damals skeptische Bilanz von 40 Jahren sogenannter europäischer Integration gezogen. Seitdem hat er zahlreiche weitere EU- und Euro-kritische Publikationen vorgelegt, unter anderem «Das geheime Wissen der Goldanleger» (2014 in vierter Auflage), «Die letzten Jahre des Euro» (2011 in dritter Auflage) und neu im vergangenen Jahr «Vom Goldstandard zum Euro. Eine deutsche Geldgeschichte am Vorabend der dritten Währungsreform». Schon vor 1999 hatte er mit seinem Buch «Was wird aus unserem Geld» (1997) vor den Folgen der Euro-Einführung gewarnt. Bruno Bandulet hat zum Thema «Die Bundesrepublik Deutschland zwischen den USA, der Sowjetunion und Frankreich – Alternativen der deutschen Aussenpolitik von 1952 bis 1963» promoviert. Er war unter anderem Referent für Deutschland- und Ostpolitik in der CSU-Landesleitung in München und Chef vom Dienst bei der Tageszeitung «Die Welt». Heute ist er Herausgeber von «Gold&Money» und des «Deutschlandbrief».

 

Les fruits et les légumes jusqu’à 100 fois plus pauvres qu’il y a 50 ans…

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Les fruits et les légumes jusqu’à 100 fois plus pauvres qu’il y a 50 ans…

Auteur : Terra-eco
Ex: http://zejournal.mobi

Avec l'augmentation des rendements agricoles, nos aliments sont devenus des coquilles vides… de nutriments. Combien de pêches, d'oranges, de brocolis faut-il ingurgiter pour retrouver les bienfaits d'il y a un demi-siècle ?

Mordre à pleines dents dans une pêche et avaler… de l’eau sucrée. Manger toujours plus, pour se nourrir de moins en moins. Tandis que, dans les pays développés, nos apports en calories augmentent, la plupart des aliments non transformés que nous consommons – fruits, légumes et céréales – deviennent des coquilles vides sur le plan nutritionnel. Une dizaine d’études d’universités canadiennes, américaines et britanniques, publiées entre 1997 et aujourd’hui, font état d’une dégringolade de la concentration en nutriments dans nos aliments. Ces travaux résumés dans l’étude « Still no free lunch » de Brian Halweil, chercheur au Worldwatch Institute confirment l’essor de la « calorie vide » : grasse, sucrée, mais inutile pour la santé. Même dans les aliments réputés sains, vitamines A et C, protéines, phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont été divisés par deux, par vingt-cinq, voire par cent, en un demi-siècle. Pour retrouver les qualités nutritionnelles d’un fruit ou d’un légume des années 1950, il faudrait aujourd’hui en manger une demi-cagette !

Vitamine C : une pomme hier = 100 pommes aujourd’hui

Hier, quand nos grand-parents croquaient dans une transparente de Croncel, ils avalaient 400 mg de vitamine C, indispensable à la fabrication et à la réparation de la peau et des os. Aujourd’hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune. Soit cent fois moins. « Après des décennies de croisements, l’industrie agroalimentaire a sélectionné les légumes les plus beaux et les plus résistants, mais rarement les plus riches sur le plan nutritif », déplore Philippe Desbrosses, docteur en sciences de l’environnement à l’université Paris-VII et militant pour la préservation des semences anciennes.

Vitamine A : une orange hier = 21 oranges aujourd’hui

Précieuse pour notre vue et nos défenses immunitaires, la vitamine A est en chute libre dans 17 des 25 fruits et légumes scrutés par des chercheurs canadiens dans une étude synthétisée pour CTV News. Le déclin est total pour la pomme de terre et l’oignon qui, aujourd’hui, n’en contiennent plus le moindre gramme. Il y a un demi-siècle, une seule orange couvrait la quasi-totalité de nos besoins quotidiens – les fameux AJR (apports journaliers recommandés) – en vitamine A. Aujourd’hui, il faudrait en manger 21 pour ingurgiter la même quantité de la précieuse vitamine. De même, une pêche des années 1950 équivaut à 26 pêches aujourd’hui.

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Fer : la viande en contient deux fois moins

Au début de la chaîne, il y a la céréale. Blé, maïs et soja sont aujourd’hui plus pauvres en zinc, en cuivre et en fer qu’il y a cinquante ans. Appauvries par des décennies d’agriculture intensive et de sélections variétales, ces céréales réapparaissent dans l’auge de nos bêtes, qui, par répercussion, se trouvent moins bien nourries que leurs ancêtres. En bout de chaîne, l’animal devenu steak apportera moins de micronutriments dans nos assiettes. Tel est l’effet domino identifié par le chercheur américain David Thomas. Dans son étude publiée dans la revue Nutrition et Health, il constate qu’à poids égal un même morceau de viande apporte deux fois moins de fer qu’un demi-siècle auparavant. Or, celui-ci sert à l’élaboration. Autre dommage collatéral : le lait « a perdu ces acides gras essentiels », déplore Philippe Desbrosses. Des acides essentiels à nos membranes cellulaires, notre système nerveux et notre cerveau. Naturellement présents dans l’organisme en très petite quantité, ils doivent nous être apportés par l’alimentation.

Calcium : quatre fois moins dans le brocoli

Mauvaise nouvelle. Si le brocoli figure sur la liste de ces légumes que vous ne consentez à avaler qu’en pensant à votre santé, vous n’avez pas fini de grimacer. Alors que ce chou venu du sud de l’Italie contenait 12,9 mg de calcium – allié de la construction osseuse et de la coagulation du sang – par gramme en 1950, ils n’en renfermait plus que 4,4 en 2003, selon une étude de l’université du Texas, soit quatre fois moins. Si vous comptiez sur lui pour compenser la carence en fer de votre steak, c’est également loupé. Il vous faudrait en mettre six fois plus dans la soupe pour obtenir les mêmes bienfaits que par le passé. Sur les 25 légumes étudiés par l’équipe de recherche canadienne, 80% ont vu leur teneur en calcium et en fer décliner.

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Le bio est-il une solution ?

Les facteurs de ce déclin sont multiples. Des sols plus pauvres, des végétaux cueillis trop tôt, des traitements de conservation plus fréquents, des croissances plus rapides dopées par les engrais et une réduction du nombre de variétés, sélectionnées pour leur résistance aux parasites et leur rapidité de croissance… Autant d’éléments imputables à une quête de meilleurs rendements. Résultat, « pour le maïs, le blé et le soja, plus le rendement est important, plus le contenu en protéines est faible », note Brian Halweil, dans son étude. Même schéma pour les concentrations de vitamine C, d’antioxydants et de bêtacarotène dans la tomate : plus les rendements augmentent, plus la concentration de nutriments diminue.

A contrario, « l’agriculture biologique peut contribuer à inverser la tendance », indique Brian Halweil dans son étude. De fait, à conditions climatiques équivalentes « les aliments bios contiennent significativement plus de vitamine C, de fer, de magnésium et de phosphore que les autres ». Le chercheur met pourtant en garde : « Si les agriculteurs bios développent un système riche en intrants avec des rendements comparables aux exploitations conventionnelles, le bio verra son avantage nutritionnel s’éroder. » De même, si les produits bios sont cueillis avant maturité, ils sont finalement moins riches en nutriments que des produits mûrs de l’agriculture traditionnelle. Seule stratégie pour remettre de la vie dans son assiette : choisir des aliments mûrs, produits de manière non intensive et partir à la chasse aux variétés oubliées. Une épopée.


- Source : Terra-eco

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The Epochal Consequences Of Woodrow Wilson’s War

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The Epochal Consequences Of Woodrow Wilson’s War

By

David Stockman's Corner

Committee for the Republic & http://www.lewrockwell.com

Washington DC January 20, 2015

My humble thesis tonight is that the entire 20th Century was a giant mistake.

And that you can put the blame for this monumental error squarely on Thomas Woodrow Wilson——-a megalomaniacal madman who was the very worst President in American history……..well, except for the last two.

His unforgiveable error was to put the United States into the Great War for utterly no good reason of national interest. The European war posed not an iota of threat to the safety and security of the citizens of Lincoln NE, or Worcester MA or Sacramento CA. In that respect, Wilson’s putative defense of “freedom of the seas” and the rights of neutrals was an empty shibboleth; his call to make the world safe for democracy, a preposterous pipe dream.

Actually, his thinly veiled reason for plunging the US into the cauldron of the Great War was to obtain a seat at the peace conference table——so that he could remake the world in response to god’s calling.

But this was a world about which he was blatantly ignorant; a task for which he was temperamentally unsuited; and an utter chimera based on 14 points that were so abstractly devoid of substance as to constitute mental play dough.

Or, as his alter-ego and sycophant, Colonel House, put it:  Intervention positioned Wilson to play “The noblest part that has ever come to the son of man”.  America thus plunged into Europe’s carnage, and forevermore shed its century-long Republican tradition of anti-militarism and non-intervention in the quarrels of the Old World.

Needless to say, there was absolutely nothing noble that came of Wilson’s intervention. It led to a peace of vengeful victors, triumphant nationalists and avaricious imperialists—-when the war would have otherwise ended in a bedraggled peace of mutually exhausted bankrupts and discredited war parties on both sides.

m-1918-11-30 Soldier leading Turkey - J C Leyendecker.jpgBy so altering the course of history, Wilson’s war bankrupted Europe and midwifed 20th century totalitarianism in Russia and Germany.

These developments, in turn, eventually led to the Great Depression, the Welfare State and Keynesian economics, World War II, the holocaust, the Cold War, the permanent Warfare State and its military-industrial complex.

They also spawned Nixon’s 1971 destruction of sound money, Reagan’s failure to tame Big Government and Greenspan’s destructive cult of monetary central planning.

So, too, flowed the Bush’s wars of intervention and occupation,  their fatal blow to the failed states in the lands of Islam foolishly created by the imperialist map-makers at Versailles and the resulting endless waves of blowback and terrorism now afflicting the world.

And not the least of the ills begotten in Wilson’s war is the modern rogue regime of central bank money printing, and the Bernanke-Yellen plague of bubble economics which never stops showering the 1% with the monumental windfalls from central bank enabled speculation.

Consider the building blocks of that lamentable edifice.

First, had the war ended in 1917 by a mutual withdrawal from the utterly stalemated trenches of the Western Front, as it was destined to, there would have been no disastrous summer offensive by the Kerensky government, or subsequent massive mutiny in Petrograd that enabled Lenin’s flukish seizure of power in November. That is, the 20th century would not have been saddled with a Stalinist nightmare or with a Soviet state that poisoned the peace of nations for 75 years, while the nuclear sword of Damocles hung over the planet.

Likewise, there would have been no abomination known as the Versailles peace treaty; no “stab in the back” legends owing to the Weimar government’s forced signing of the “war guilt” clause; no continuance of England’s brutal post-armistice blockade that delivered Germany’s women and children into starvation and death and left a demobilized 3-million man army destitute, bitter and on a permanent political rampage of vengeance.

So too, there would have been no acquiescence in the dismemberment of Germany and the spreading of its parts and pieces to Poland, Czechoslovakia, Denmark, France, Austria and Italy—–with the consequent revanchist agitation that nourished the Nazi’s with patriotic public support in the rump of the fatherland.

Nor would there have materialized the French occupation of the Ruhr and the war reparations crisis that led to the destruction of the German middle class in the 1923 hyperinflation; and, finally, the history books would have never recorded the Hitlerian ascent to power and all the evils that flowed thereupon.

In short, on the approximate 100th anniversary of Sarajevo, the world has been turned upside down.

The war of victors made possible by Woodrow Wilson destroyed the liberal international economic order—that is, honest money, relatively free trade, rising international capital flows and rapidly growing global economic integration—-which had blossomed during the 40-year span between 1870 and 1914.

That golden age had brought rising living standards, stable prices, massive capital investment, prolific technological progress and pacific relations among the major nations——a condition that was never equaled, either before or since.

m-28877-guy-arnoux-.jpgNow, owing to Wilson’s fetid patrimony, we have the opposite: A world of the Warfare State, the Welfare State, Central Bank omnipotence and a crushing burden of private and public debts. That is, a thoroughgoing statist regime that is fundamentally inimical to capitalist prosperity, free market governance of economic life and the flourishing of private liberty and constitutional safeguards against the encroachments of the state.

So Wilson has a lot to answer for—-and my allotted 30 minutes can hardly accommodate the full extent of the indictment. But let me try to summarize his own “war guilt” in eight major propositions——a couple of which my give rise to a disagreement or two.

Proposition #1:  Starting with the generic context——the Great War was about nothing worth dying for and engaged no recognizable principle of human betterment. There were many blackish hats, but no white ones.

Instead, it was an avoidable calamity issuing from a cacophony of political incompetence, cowardice, avarice and tomfoolery.

Blame the bombastic and impetuous Kaiser Wilhelm for setting the stage with his foolish dismissal of Bismarck in 1890, failure to renew the Russian reinsurance treaty shortly thereafter and his quixotic build-up of the German Navy after the turn of the century.

Blame the French for lashing themselves to a war declaration that could be triggered by the intrigues of a decadent court in St. Petersburg where the Czar still claimed divine rights and the Czarina ruled behind the scenes on the hideous advice of Rasputin.

Likewise, censure Russia’s foreign minister Sazonov for his delusions of greater Slavic grandeur that had encouraged Serbia’s provocations after Sarajevo; and castigate the doddering emperor Franz Joseph for hanging onto power into his 67th year on the throne and thereby leaving his crumbling empire vulnerable to the suicidal impulses of General Conrad’s war party.

So too, indict the duplicitous German Chancellor, Bethmann-Hollweg, for allowing the Austrians to believe that the Kaiser endorsed their declaration of war on Serbia; and pillory Winston Churchill and London’s war party for failing to recognize that the Schlieffen Plan’s invasion through Belgium was no threat to England, but a unavoidable German defense against a two-front war.

But after all that—- most especially don’t talk about the defense of democracy, the vindication of liberalism or the thwarting of Prussian autocracy and militarism.

The British War party led by the likes of Churchill and Kitchener was all about the glory of empire, not the vindication of democracy; France’ principal war aim was the revanchist drive to recover Alsace-Lorrain—–mainly a German speaking territory for 600 years until it was conquered by Louis XIV.

In any event, German autocracy was already on its last leg as betokened by the arrival of universal social insurance and the election of a socialist-liberal majority in the Reichstag on the eve of the war; and the Austro-Hungarian, Balkan and Ottoman goulash of nationalities, respectively, would have erupted in interminable regional conflicts, regardless of who won the Great War.

In short, nothing of principle or higher morality was at stake in the outcome.

Proposition # 2:  The war posed no national security threat whatsoever to the US.  Presumably, of course, the danger was not the Entente powers—but Germany and its allies.

But how so?  After the Schlieffen Plan offensive failed on September 11, 1914, the German Army became incarcerated in a bloody, bankrupting, two-front land war that ensured its inexorable demise. Likewise, after the battle of Jutland in May 1916, the great German surface fleet was bottled up in its homeports—-an inert flotilla of steel that posed no threat to the American coast 4,000 miles away.

As for the rest of the central powers, the Ottoman and Hapsburg empires already had an appointment with the dustbin of history. Need we even bother with the fourth member—-that is, Bulgaria?

Proposition #3:  Wilson’s pretexts for war on Germany—–submarine warfare and the Zimmerman telegram—-are not half what they are cracked-up to be by Warfare State historians.

As to the so-called freedom of the seas and neutral shipping rights, the story is blatantly simple. In November 1914, England declared the North Sea to be a “war zone”; threatened neutral shipping with deadly sea mines; declared that anything which could conceivably be of use to the German army—directly or indirectly—-to be contraband that would be seized or destroyed; and announced that the resulting blockade of German ports was designed to starve it into submission.

A few months later, Germany announced its submarine warfare policy designed to the stem the flow of food, raw materials and armaments to England in retaliation.  It was the desperate antidote of a land power to England’s crushing sea-borne blockade.

Accordingly, there existed a state of total warfare in the northern European waters—-and the traditional “rights” of neutrals were irrelevant and disregarded by both sides. In arming merchantmen and stowing munitions on passenger liners, England was hypocritical and utterly cavalier about the resulting mortal danger to innocent civilians—–as exemplified by the 4.3 million rifle cartridges and hundreds of tons of other munitions carried in the hull of the Lusitania.

Likewise, German resort to so-called “unrestricted submarine warfare” in February 1917 was brutal and stupid, but came in response to massive domestic political pressure during what was known as the “turnip winter” in Germany.  By then, the country was starving from the English blockade—literally.

Before he resigned on principle in June 1915, Secretary William Jennings Bryan got it right. Had he been less diplomatic he would have said never should American boys be crucified on the cross of Cunard liner state room so that a few thousand wealthy plutocrat could exercise a putative “right” to wallow in luxury while knowingly cruising into in harm’s way.

As to the Zimmerman telegram, it was never delivered to Mexico, but was sent from Berlin as an internal diplomatic communique to the German ambassador in Washington, who had labored mightily to keep his country out of war with the US, and was intercepted by British intelligence, which sat on it for more than a month waiting for an opportune moment to incite America into war hysteria.

In fact, this so-called bombshell was actually just an internal foreign ministry rumination about a possible plan to approach the Mexican president regarding an alliance in the event that the US first went to war with Germany.

Why is this surprising or a casus belli?  Did not the entente bribe Italy into the war with promises of large chunks of Austria? Did not the hapless Rumanians finally join the entente when they were promised Transylvania?  Did not the Greeks bargain endlessly over the Turkish territories they were to be awarded for joining the allies?  Did  not Lawrence of Arabia bribe the Sherif of Mecca with the promise of vast Arabian lands to be extracted from the Turks?

Why, then, would the German’s—-if at war with the USA—- not promise the return of Texas?

Proposition #4:  Europe had expected a short war, and actually got one when the Schlieffen plan offensive bogged down 30 miles outside of Paris on the Marne River in mid-September 1914.  Within three months, the Western Front had formed and coagulated into blood and mud——a ghastly 400 mile corridor of senseless carnage, unspeakable slaughter and incessant military stupidity that stretched from the Flanders coast across Belgium and northern France to the Swiss frontier.

m-450437.jpgThe next four years witnessed an undulating line of trenches,  barbed wire entanglements, tunnels, artillery emplacements and shell-pocked scorched earth that rarely moved more than a few miles in either direction, and which ultimately claimed more than 4 million casualties on the Allied side and 3.5 million on the German side.

If there was any doubt that Wilson’s catastrophic intervention converted a war of attrition, stalemate and eventual mutual exhaustion into Pyrrhic victory for the allies, it was memorialized in four developments during 1916.

In the first, the Germans wagered everything on a massive offensive designed to overrun the fortresses of Verdun——the historic defensive battlements on France’s northeast border that had stood since Roman times, and which had been massively reinforced after the France’s humiliating defeat in Franco-Prussian War of 1870.

But notwithstanding the mobilization of 100 divisions, the greatest artillery bombardment campaign every recorded until then, and repeated infantry offensives from February through November that resulted in upwards of 400,000 German casualties, the Verdun offensive failed.

The second event was its mirror image—-the massive British and French offensive known as the battle of the Somme, which commenced with equally destructive artillery barrages on July 1, 1916 and then for three month sent waves of infantry into the maws of German machine guns and artillery. It too ended in colossal failure, but only after more than 600,000 English and French casualties including a quarter million dead.

In between these bloodbaths, the stalemate was reinforced by the naval showdown at Jutland that cost the British far more sunken ships and drowned sailors than the Germans, but also caused the Germans to retire their surface fleet to port and never again challenge the Royal Navy in open water combat.

Finally, by year-end 1916 the German generals who had destroyed the Russian armies in the East with only a tiny one-ninth fraction of the German army—Generals Hindenburg and Ludendorff —were given command of the Western Front. Presently, they radically changed Germany’s war strategy by recognizing that the growing allied superiority in manpower, owing to the British homeland draft of 1916 and mobilization of forces from throughout the empire, made a German offensive breakthrough will nigh impossible.

The result was the Hindenburg Line—a military marvel based on a checkerboard array of hardened pillbox machine gunners and maneuver forces rather than mass infantry on the front lines, and an intricate labyrinth of highly engineered tunnels, deep earth shelters, rail connections, heavy artillery and flexible reserves in the rear. It was also augmented by the transfer of Germany’s eastern armies to the western front—-giving it 200 divisions and 4 million men on the Hindenburg Line.

This precluded any hope of Entente victory. By 1917 there were not enough able-bodied draft age men left in France and England to overcome the Hindenburg Line, which, in turn,  was designed to bleed white the entente armies led by butchers like Generals Haig and Joffre until their governments sued for peace.

Thus, with the Russian army’s disintegration in the east and the stalemate frozen indefinitely in the west by early 1917, it was only a matter of months before mutinies among the French lines, demoralization in London, mass starvation and privation in Germany and bankruptcy all around would have led to a peace of exhaustion and a European-wide political revolt against the war makers.

Wilson’s intervention thus did not remake the world. But it did radically re-channel the contours of 20th century history. And, as they say, not in a good way.

Proposition #5:  Wilson’s epochal error not only produced the abomination of Versailles and all its progeny, but also the transformation of the Federal Reserve from a passive “banker’s bank” to an interventionist central bank knee-deep in Wall Street, government finance and macroeconomic management.

m-cur03_bly_001z.jpgThis, too, was a crucial historical hinge point because Carter Glass’ 1913 act forbid the new Reserve banks to even own government bonds; empowered them only to passively discount for cash good commercial credits and receivables brought to the rediscount window by member banks; and contemplated no open market interventions in debt markets or any remit with respect to GDP growth, jobs, inflation, housing or all the rest of modern day monetary central planning targets.

In fact, Carter Glass’ “banker’s bank” didn’t care whether the growth rate was positive 4%, negative 4% or anything in-between; its modest job was to channel liquidity into the banking system in response to the ebb and flow of commerce and production.

Jobs, growth and prosperity were to remain the unplanned outcome of millions of producers, consumers, investors, savers, entrepreneurs and speculators operating on the free market, not the business of the state.

But Wilson’s war took the national debt from about $1 billion or $11 per capita—–a level which had been maintained since the Battle of Gettysburg—-to $27 billion, including upwards of $10 billion re-loaned to the allies to enable them to continue the war. There is not a chance that this massive eruption of Federal borrowing could have been financed out of domestic savings in the private market.

So the Fed charter was changed owing to the exigencies of war to permit it to own government debt and to discount private loans collateralized by Treasury paper.

In due course, the famous and massive Liberty Bond drives became a glorified Ponzi scheme. Patriotic Americans borrowed money from their banks and pledged their war bonds; the banks borrowed money from the Fed, and re-pledged their customer’s collateral.  The Reserve banks, in turn, created the billions they loaned to the commercial banks out of thin air, thereby pegging interest rates low for the duration of the war.

When Wilson was done saving the world, America had an interventionist central bank schooled in the art of interest rate pegging and rampant expansion of fiat credit not anchored in the real bills of commerce and trade; and its incipient Warfare and Welfare states had an agency of public debt monetization that could permit massive government spending without the inconvenience of high taxes on the people or the crowding out of business investment by high interest rates on the private market for savings.

Proposition # 6:   By prolonging the war and massively increasing the level of debt and money printing on all sides, Wilson’s folly prevented a proper post-war resumption of the classical gold standard at the pre-war parities.

This failure of resumption, in turn, paved the way for the breakdown of monetary order and world trade in 1931—–a break which turned a standard post-war economic cleansing into the Great Depression, and a decade of protectionism, beggar-thy-neighbor currency manipulation and ultimately rearmament and statist dirigisme.

In essence, the English and French governments had raised billions from their citizens on the solemn promise that it would be repaid at the pre-war parities; that the war bonds were money good in gold.

But the combatant governments had printed too much fiat currency and inflation during the war, and through domestic regimentation, heavy taxation and unfathomable combat destruction of economic life in northern France had drastically impaired their private economies.

Accordingly, under Churchill’s foolish leadership England re-pegged to gold at the old parity in 1925, but had no political will or capacity to reduce bloated war-time wages, costs and prices in a commensurate manner, or to live with the austerity and shrunken living standards that honest liquidation of its war debts required.

At the same time, France ended up betraying its war time lenders, and re-pegged the Franc two years later at a drastically depreciated level. This resulted in a spurt of beggar-thy-neighbor prosperity and the accumulation of pound sterling claims that would eventually blow-up the London money market and the sterling based “gold exchange standard” that the Bank of England and British Treasury had peddled as a poor man’s way back on gold.

m-US-Marines.jpgYet under this “gold lite” contraption, France, Holland, Sweden and other surplus countries accumulated huge amounts of sterling liabilities in lieu of settling their accounts in bullion—–that is, they loaned billions to the British. They did this on the promise and the confidence that the pound sterling would remain at $4.87 per dollar come hell or high water—-just as it had for 200 years of peacetime before.

But British politicians betrayed their promises and their central bank creditors September 1931 by suspending redemption and floating the pound——-shattering the parity and causing the decade-long struggle for resumption of an honest gold standard to fail.  Depressionary contraction of world trade, capital flows and capitalist enterprise inherently followed.

Proposition # 7:  By turning America overnight into the granary, arsenal and banker of the Entente, the US economy was distorted, bloated and deformed into a giant, but unstable and unsustainable global exporter and creditor.

During the war years, for example, US exports increased by 4X and GDP soared from $40 billion to $90 billion.  Incomes and land prices soared in the farm belt, and steel, chemical, machinery, munitions and ship construction boomed like never before—–in substantial part because Uncle Sam essentially provided vendor finance to the bankrupt allies in desperate need of both military and civilian goods.

Under classic rules, there should have been a nasty correction after the war—-as the world got back to honest money and sound finance.  But it didn’t happen because the newly unleashed Fed fueled an incredible boom on Wall Street and a massive junk bond market in foreign loans.

In today economic scale, the latter amounted to upwards of $2 trillion and, in effect, kept the war boom in exports and capital spending going right up until 1929. Accordingly, the great collapse of 1929-1932 was not a mysterious failure of capitalism; it was the delayed liquidation of Wilson’s war boom.

After the crash, exports and capital spending plunged by 80% when the foreign junk bond binge ended in the face of massive defaults abroad; and that, in turn, led to a traumatic liquidation of industrial inventories and a collapse of credit fueled purchases of consumer durables like refrigerators and autos. The latter, for example, dropped from 5 million to 1.5 million units per year after 1929.

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Proposition # 8:  In short, the Great Depression was a unique historical event owing to the vast financial deformations of the Great War——deformations which were drastically exaggerated by its prolongation from Wilson’s intervention and the massive credit expansion unleashed by the Fed and Bank of England during and after the war.

Stated differently, the trauma of the 1930s was not the result of the inherent flaws or purported cyclical instabilities of free market capitalism; it was, instead, the delayed legacy of the financial carnage of the Great War and the failed 1920s efforts to restore the liberal order of sound money, open trade and unimpeded money and capital flows.

But this trauma was thoroughly misunderstood, and therefore did give rise to the curse of Keynesian economics and did unleash the politicians to meddle in virtually every aspect of economic life, culminating in the statist and crony capitalist dystopia that has emerged in this century.

Needless to say, that is Thomas Woodrow Wilson’s worst sin of all.

Reprinted with permission from David Stockman’s Corner.

Wiederkehr der Kriegsstrategien

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Wiederkehr der Kriegsstrategien

von Helmut Roewer

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Was verbindet den Ersten Weltkrieg und die heutige weltpolitische Situation? Helmut Roewer, selbst Autor zum Ersten Weltkrieg, versucht in dieser Rezension, die Frage zu beantworten.

Zwischen diesen Buchdeckeln befinden sich gleich zwei Bücher. Sie könnten kaum unterschiedlicher gedacht werden. Ihre Verbindungsklammer ist das Nachdenken über die USA, über den Ersten Weltkrieg und den daraus folgenden, heutigen Standpunkt Deutschlands.

Am Anfang steht das Buch von Wolfgang Effenberger. Es ist eine mit langem Atem erzählte Vor– und dann zusammengeraffte Ereignis– und Nachgeschichte des Ersten Weltkriegs. Das Dargebotene ragt wie ein Fels aus dem Flachland deutscher Historiker-​Ängstlichkeiten heraus.

Aggression von allen Seiten – mehr oder weniger

Kriegsgeschichte, das ist für den ehemaligen Offizier Effenberger klar, ist eine Geschichte von Freund und Feind. Ein Krieg, zumal einer von solchen Ausmaßen, ist kein Ergebnis irgendeiner Krise, sondern eine Angelegenheit mit langem Vorlauf. Rüstung, Planung und In-​Position-​Bringen heißt dieses Geschäft. Zu dessen Verständnis gehört, dass Kriegführung zu Beginn des 20. Jahrhunderts noch als eine ganz normale Fortsetzung der Politik mit unfriedlichen Mitteln angesehen wurde.

Die Staaten in dieser Zeit waren mehr oder minder alle aggressiv. An der Spitze standen wohl die USA, Großbritannien und Russland. Diese Feststellungen hängen keineswegs im Raum, sondern werden durch eine Unzahl von Fakten untermauert. Daneben wirkt Deutschland fast wie ein Waisenknabe. Doch gemach ‒ das hier ist keine Weißwaschanlage. Effenberger zieht mit guten Gründen gegen die wichtigsten Gerüchtelieferanten und –denunzianten zu Felde. Der Möchtegern-​NS-​Widerstandskämpfer und spätere Historiker Fritz Fischer wird als das beschrieben, was er war. Denn er stellte nicht mehr als eine mehr oder minder kleine Nazi-​Nummer dar, die pünktlich zu Kriegsende entdeckte, dass sie immer schon dagegen war, gar Widerstand geleistet habe. Sein Schüler Klaus Rainer Röhl, der Jahrzehnte lang seinen Deutschenhass ausgelebt hat, wird ebenfalls auf Normalmaß zurückgeschnitten. Dessen absurden Behauptungen über Wilhelm II. werden von Effenberger gewogen und als zu leicht befunden.

Faktensatt und breitgefächert

Breiten Raum nimmt das heuchlerische Tun der US-​amerikanischen Ostküstenelite ein. Für diese war der Krieg von Anfang an beschlossene Sache. Das Sponsoring der Alliierten blieb – im wahrsten Sinne des Wortes – ein Bombengeschäft. Schrecklich waren auch die Lügen, die gebraucht wurden, um das kriegsunwillige amerikanische Volk in den Krieg zu zwingen. Doch der erschien den USA schließlich als notwendig, weil Ende 1916 England und seine Verbündeten den Krieg zu verlieren drohten. Eine Mega-​Pleite stand ins Haus. Das wird faktensatt erzählt. Gut, dass es mal einer tut.

Das kann aber bei solch einem umfangreichen Buch nur eine kleine Auswahl sein. Hinzu kommen das aggressive Serbien, britische Weltbeherrschungs-​Phantasien, Flottenbau, die Rolle der Banken und vieles andere. Und immer wieder die USA: Der innenpolitische Kampf zwischen den demokratischen Imperialisten und den wohl eher bodenständigen Republikanern. Natürlich ist es nicht so, dass für die USA im Ersten Weltkrieg die Weltmission erst begann. Das aggressive Vorrücken, das Anzetteln von Kriegen und das Vorschieben von Friedensmissionen ist älteren Datums. Der Erste Weltkrieg brachte schließlich den Ausbruch aus dem amerikanischen Doppelkontinent. Diese konsequente Geschichte der US-​amerikanischen weltumspannenden Kriegführung reicht bei Effenberger bis ins Jahr 2014.

Die Obama-​USA als neuer Kriegstreiber

Hier spielt auch das zweite, wesentlich kürzere Buch des ehemaligen CDU-​Bundestagsabgeordneten Willy Wimmer. Zur Überraschung macher präsentiert sich hier ein weißer Rabe. Dieser Mann ist offensichtlich auf der Suche nach dem heutigen Standort von Deutschland. Dass dieses Deutschland heute nicht viel anderes als eine Vasallenrolle innehat, spricht er gleich mehrfach aus. Zugleich lässt er uns an seinen Erfahrungen als Außen– und Sicherheitspolitiker teilhaben. Denn Wimmer hat als verteidigungspolitischer Sprecher der CDU /​CSU, in Zusammenarbeit mit der „Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa“ (OSZE) und als deutscher Repräsentant einiges von der Welt gesehen. Am eindrucksvollsten bleiben seine Beobachtungen in China und seine Schlussfolgerungen hinsichtlich der erfolgten Interessenabgrenzungen zwischen Russland und China.

Wenn sie denn stimmen, erklärt das am plausibelsten, warum die US-​amerikanischen Kriegsherren mit Blick auf Russland so aggressiv reagieren. In diesem Zusammenhang mag sich der eine oder andere daran erinnern, wie der Mainstream uns vor wenigen Jahren den Messias Obama in die Wohnzimmer transportierte. Wimmer sieht dies anders. Sein Text enthält eine Vielzahl von Zitaten dieses angeblichen Hoffnungsträgers, die nur eine Folgerung erlauben: Dieser Mann ist ein Kriegshetzer.

Aufruhr, Krise, Konflikt, Krieg

Nein, das Buch von Wimmer kann nicht freundlich genannt werden. Es benennt die einschlägigen, durchaus schriftlich fixierten Strategien. Denn für jeden Offensivschritt gibt es vier Eskalationsstufen: Aufruhr, Krise, Konflikt, Krieg. Wimmer tippt mit dem Finger auf den Globus und fragt sich: „Was ist im Moment wo?“ Wir haben uns so an dieses Prozedere gewöhnt, dass kaum noch einer fragt, ob das in meinem oder in unserem Interesse ist.

Die Besetzung des Mainstreams mit US-​hörigen Imperialisten ist erschreckend weit fortgeschritten. Wer versucht, öffentlich gegenzuhalten, wird ausgegrenzt oder totgeschwiegen. Neuster Fall, wie aus dem Propaganda-​Anleitungsbuch, ist Helmut Schmidt (SPD), der ehemalige Kanzler. Ihm wurde seine Vergangenheit als Hitlerjunge und Soldat vorgeworfen. Er sei „von Nazi-​Ideologie kontaminiert“ gewesen, beschuldigte ihn seine Biographin Sabine Pamperrien. So leben wir unter dem US-​amerikanischen Atomschirm. Nicht jeder findet das beruhigend.

Wolfgang Effenberger, Willy Wimmer: Wiederkehr der Hasardeure: Schattenstrategen, Kriegstreiber, stille Profiteure 1914 und heute. Höhr-​Grenzhausen: Verlag zeitgeist Print & Online 2014. 640 Seiten. 29,90 Euro.

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L’hégémonie américaine et la stratégie du bélier

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L’hégémonie américaine et la stratégie du bélier
 
Les Anciens, pour détruire les murailles des fortifications de leurs adversaires, avaient inventé et perfectionné, au cours des siècles, le bélier...
 
Géopolitologue
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Le président de la République a choisi de présenter ses vœux aux armées depuis le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. Ce navire est emblématique de la multiplicité des talents et des capacités français.

Mettre en avant la réussite conceptuelle, technologique et opérationnelle de la France dans le domaine de la défense, en l’occurrence du Rafale, du Mistral ou de nos sous-marins nucléaires, c’est inciter les États-Unis à nous neutraliser et surtout à nous interdire d’entraîner nos partenaires européens dans ce qu’ils considèrent comme une forme de dissidence stratégique.

Les Anciens, pour détruire les murailles des fortifications de leurs adversaires, avaient inventé et perfectionné, au cours des siècles, le bélier. Les Américains ont repris le concept, pour détruire systématiquement ce qui subsiste encore des faibles protections de la vieille Europe dans des domaines pourtant stratégiques. Les exemples sont multiples. On ne retiendra que les plus récents.

Dans l’affaire Alstom, non seulement General Electric a pris le contrôle de la branche énergie de l’entreprise, en particulier la fabrication des turbines (éléments essentiels des systèmes de propulsion de nos navires), mais aussi de manière plus subreptice, comme l’a souligné sur ce site Nicolas Gauthier, un véritable joyau technologique, une filiale spécialisée dans la surveillance des satellites.

Dans le domaine aéronautique, la stratégie du bélier a pour nom F-35. Ce programme, le plus coûteux de l’histoire de l’aéronautique et sans doute le plus incontrôlable, avait initialement pour objectif de doter la défense américaine d’un avion de cinquième génération multi-mission adapté aux besoins des quatre armes. Mais le programme avait aussi une autre mission, moins connue mais tout aussi essentielle : détruire les capacités industrielles et financières européennes en le substituant progressivement aux développements européens, en asséchant ainsi les ressources disponibles pour de nouveaux projets. De nombreux pays de l’Union européenne ont accepté d’entrer dans ce jeu, ce qui en dit long sur la fiabilité de nos partenaires en matière de défense commune.

Il y a quelques mois, l’affaire Snowden, dévoilant le programme d’espionnage informatique de la NSA, avait fait grand bruit. La chancelière allemande s’était émue des écoutes dont elle avait fait l’objet. La France, pour diverses raisons, était restée très discrète. Le président Obama avait promis que l’on ne l’y reprendrait plus. Depuis, plus rien. De nombreux rapports parlementaires français, du Sénat en particulier, décrivent pourtant en détail la mise en œuvre d’une stratégie américaine de « colonialisme numérique » et l’organisation systématique du pillage de nos données, ou les failles des systèmes de sécurité informatiques de nos entreprises et de nos administrations. Personne ne semble s’en émouvoir. Le récent Chaos Communication Congress, le bien nommé, vient de mettre en évidence la focalisation des moyens de la NSA sur les techniques lui permettant de neutraliser les protections érigées par les États ou les entreprises sur Internet. Le bélier numérique fonctionne à plein rendement et dans l’impunité. On pourrait multiplier les exemples.

Le grand marché transatlantique négocié dans l’opacité et le secret viendra, si l’on n’y prend garde, parachever ce travail de démolition. Comme le récent rapport de la délégation parlementaire au renseignement le souligne de belle manière : « L’espionnage pourra se parer des vertus de la légalité. » Ainsi que l’a indiqué, non sans une feinte candeur, Barack Obama, il s’agit, grâce à ce traité, « d’otaniser » l’économie européenne. Vaste programme dont l’ultime phase sera la création d’une communauté euro-atlantique arrimant technologiquement, économiquement, financièrement et, au bout du compte, politiquement l’Europe aux États-Unis.

Le bélier aura achevé son œuvre : il pourra se tourner vers d’autres cibles. Les Européens auront perdu non seulement leur souveraineté mais aussi leur identité. Nous regretterons alors, non pas « l’Europe-forteresse » bête noire des serviteurs zélés de la « concurrence libre et non faussée » chère à Bruxelles, mais plus sombrement « l’Europe aux anciens parapets » que chantait jadis Rimbaud dans Le Bateau ivre, image prémonitoire de notre Europe à la dérive.

Ernst Jünger: vivre par les armes et les mots

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Ernst Jünger: vivre par les armes et les mots

La guerre est synonyme de souffrance et de désolation et les hommes de 14 sont les victimes de la barbarie moderne. Cent ans ont passé depuis le début de la Grande Guerre et cette opinion est aujourd’hui largement partagée ; elle anime l’esprit des discours et les cérémonies de commémoration. En Allemagne comme en France, Ernst Jünger incarne tout ce que notre Europe moderne et pacifiée ne souhaite plus voir et rejette, tout ce qu’elle a en horreur : un soldat, incarnation de cette culture martiale européenne aujourd’hui disparue, un guerrier devenu écrivain dont une grande partie de l’œuvre puise son inspiration dans les quatre années passées dans la boue et la fureur des tranchées du nord de la France.

L’œuvre de Jünger est vaste ; elle parcourt le XXème siècle, ses tourments et ses drames. Elle interroge sur les forces nihilistes à l’œuvre chez l’homme et dont l’écrivain ressentit le caractère destructeur au plus profond de sa chair, lui le guerrier blessé quatorze fois au front. Après quatre années de guerre, il est l’officier le plus décoré de l’armée allemande. Dans son premier livre, Orages d’acier, écrit dès son retour à la vie civile, il relate cette expérience inouïe de l’homme plongé au cœur de masses destructrices. À sa lecture, on s’immerge dans ce quotidien des tranchées, où alternent morne routine et actes de guerre effarants. La description des combats est précise, sans état d’âme, dépassionnée et parfois, presque esthétisante. Loin du pacifisme d’Erich Maria Remarque dans À l’ouest, rien de nouveau, l’auteur semble vivre cette guerre comme une opportunité unique de vivre ses rêves de gloire et d’aventure, forgé par une enfance bercée de héros mythologiques grecs et germaniques. Face à la fureur du feu, Jünger pour ne pas subir son destin, livré aux hasards de la guerre moderne, décide d’en devenir le maître. Par instinct de survie, pour ne pas être tué, il décide de devenir, lui même, un tueur, mais cette mort, il la veut sans haine, dans le respect de l’adversaire.

À l’heure du pacifisme béat contemporain, les soldats de la Grande Guerre sont aujourd’hui considérés comme les tristes victimes de l’histoire et du nationalisme ; des pantins craintifs envoyés à l’abattoir par des généraux ivres de sang et par des nations avides de guerre. L’expérience militaire de Jünger nous offre une vision en miroir contraire. Il y apparaît maître de son destin, attaché à la noblesse du soldat, fier du combat qu’il mène avec un cœur irrigué par un patriotisme ardent. Malgré ses horreurs, la guerre devient à ses yeux l’aventure épique au sein de laquelle l’homme peut découvrir une voie vers l’élévation, et non pas seulement une mort abjecte dénuée de sens. La guerre devient alors une expérience intérieure presque mystique, et ce, malgré l’effondrement de la conscience qu’elle engendre au cœur des combats : « La grande bataille marqua aussi un tournant dans ma vie intérieure, et non pas seulement parce que désormais je tins notre défaite pour possible. La formidable concentration des forces, à l’heure du destin où s’engageait la lutte pour un lointain avenir, et le déchaînement qui la suivait de façon si surprenante, si écrasante, m’avaient conduit pour la première fois jusqu’aux abîmes de forces étrangères, supérieures à l’individu. C’était autre chose que mes expériences précédentes ; c’était une initiation, qui n’ouvrait pas seulement les repaires brûlants de l’épouvante. »

Jünger est à la fois horrifié et fasciné par cette guerre sans nulle autre pareille alors, mais son abjection lui apparaît comme un des reflets de l’âme humaine. Il prend conscience d’être à la charnière de deux mondes, de vivre un point de non-retour. « On ressentait (…) l’inéluctable engloutissement d’une civilisation, et l’on prenait conscience en frissonnant d’être entraîné dans le maelstrom. » Le monde bourgeois qu’il a connu jusqu’alors vole en éclats et son tempérament l’amène à vouloir œuvrer à l’élaboration du nouveau monde qui va le remplacer. Cette guerre devient la matrice de ce siècle encore neuf où, malgré le chaos ambiant, l’avenir est à conquérir et une nouvelle société à construire.

D’une guerre à l’autre

Il sort de cette guerre en héros, couvert de gloire dans une Allemagne affligée par la honte d’une défaite incomprise. Le jeune officier, qu’il est alors, devient alors une des nombreuses figures de la révolution conservatrice ; ce mouvement intellectuel né dans le foisonnement culturel de la République de Weimar axé sur une critique de la modernité, un rejet du système démocratique assorti d’une franche hostilité à la société capitaliste et à certaines de ses manifestations comme l’urbanisation, l’industrialisation, le matérialisme et la perte de spiritualité. On peut voir dans ce mouvement un terreau intellectuel au fascisme, qui en partage certaines valeurs, même si la plupart de ses figures éminentes se démarqueront du mouvement nazi.

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 Ainsi, la submersion hitlérienne ne suscite pas l’adhésion de ce patriote réfractaire à toutes formes d’idéologie. Il exècre en effet l’amoralité, la vulgarité et l’antisémitisme du régime nazi et entre alors dans une opposition passive : cette émigration intérieure théorisée par Franck Thiess. Hitler développe pourtant quant à lui une fascination pour Jünger, incarnation superbe du guerrier germanique fantasmé par la plupart des hiérarques du nouveau régime.

Fort de cette admiration qui le protège face à la Gestapo et la censure, il se permet l’audace de publier en 1939 Sur les falaises de marbre, un roman allégorique mettant en scène un monde imaginaire paisible et raffiné, submergé par le Grand Forestier, incarnation du mal brisant un monde d’harmonie. On y perçoit alors une condamnation du totalitarisme hitlérien. L’ouvrage devient alors un pamphlet antinazi pour de nombreux Européens même si ce livre présente une dimension intemporelle comme le souligne Julien Gracq : « Livre de tous les temps de catastrophe possible et passée. »

La guerre n’en a cependant pas fini avec lui. L’Europe s’embrase à nouveau et le contraint à revêtir l’uniforme pour une nouvelle guerre et pour un homme auquel il ne croit pas. Il est incorporé au sein des troupes d’occupation basées à Paris où il fréquente l’élite intellectuelle française. Le héros des tranchées exècre ce nouveau conflit et pense même à la désertion ou au suicide. Cette guerre ne lui apparaît plus comme source de gloire mais comme une tache qui ternit l’uniforme allemand d’une teinte de honte. Entre le jeune soldat avide de gloire de la Grande Guerre et l’officier mûr et assagi, stationné à Paris en 1940, le temps a modifié le regard. Il écrit alors : « le même uniforme, le même grade, mais un homme différent. »

La guerre comme élément naturel

Après 1945, son œuvre devient sinueuse et prolifique. Il théorise alors des concepts développés déjà avant-guerre. Il devient ainsi le théoricien d’une forme d’anarchisme propre à sa vision du monde. Jünger se passionne également pour l’entomologie et développe une pensée écologiste d’avant-garde mais loin d’entrer en contradiction avec sa pensée belliciste, celle-ci au contraire l’y conforte. Pour lui, la guerre s’inscrit entièrement dans l’ordre naturel, elle est gravée dans les gènes de l’humanité. C’est une utopie de s’y opposer car elle s’inscrit dans l’équilibre du monde : « La guerre n’est pas instituée par l’homme, pas plus que l’instinct sexuel ; elle est la loi de la nature. C’est pourquoi nous ne pourrons jamais nous soustraire à son empire. Nous ne saurions la nier sous peine d’être englouti par elle. »

Jünger traverse ce XXème siècle et atteint l’âge canonique de 102 ans pour s’éteindre après la réunification des deux Allemagne en 1998. Peu avant sa mort, l’homme suscite la polémique dans cette Allemagne entièrement pacifiste vouée à expier ce militarisme germanique, source pour de nombreux Européens de toutes les catastrophes du siècle. Pour ces raisons, il subit tout au long de ses ultimes années, l’attaque de la gauche et des verts allemands qui ne lui pardonnent pas son œuvre conservatrice et belliciste. En effet, dans une Europe en paix et démocratique, dont le poids sur les affaires internationales et la place dans l’histoire du monde s’atténuent toujours un peu plus, Jünger et son œuvre apparaissent comme vestiges d’un temps disparu et oublié, un temps où la guerre était acceptée comme inhérente aux affaires humaines et à la vie des nations.