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vendredi, 09 novembre 2018

La Chine et les Ouïghours

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La Chine et les Ouïghours

Les médias occidentaux se taisent : dans l’Empire du Milieu, on combat fermement l’islamisme

Par Georg Immanuel Nagel

En Chine, l’immense majorité de la population est d’ethnie han mais il y a tout de même beaucoup de minorités. La seule qui, aux yeux du gouvernement chinois actuel, pose problème est une ethnie turque (turcophone), celle des Ouïghours, qui vit dans la région du Sin Kiang. Les neuf millions d’Ouïghours se sentent proches des autres peuples turcophones, ont adopté les mêmes symboles nationaux et, surtout, partagent avec eux la même foi islamique. Le mouvement islamiste global intervient également dans le Sin Kiang, si bien que cette province est, depuis un certain temps déjà, la proie du terrorisme et d’une violence au quotidien.

La situation est d’autant plus tendue que le Sin Kiang, sur son flanc occidental, a des frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan, ce qui a pour conséquence que les réseaux terroristes ne manquent jamais de logistique et d’approvisionnements. L’objectif politique des Ouïghours est d’obtenir l’indépendance du « Turkestan oriental », comme ils appellent leur zone de peuplement, et d’en faire une théocratie islamique. Ils espèrent avoir gain de cause en utilisant des méthodes sanglantes. Outre les assassinats ciblés, les musulmans du Sin Kiang envisagent d’autres modes d’agression, comme les viols collectifs. A plusieurs reprises des désordres de grande ampleur et des émeutes ont eu lieu. Ensuite, les autorités chinoises reprochent aux Musulmans de ne participer que très modérément à la vie économique et d’avoir une tendance très généralisée à carotter, à éviter toute profession constructive.

En superficie, le Sin Kiang est la plus grande des régions de Chine mais elle est peu peuplée. Tout comme au Tibet, Beijing pratique une politique de « grand remplacement » de la population pour contraindre les petits peuples récalcitrants à s’étioler, à abandonner le terrain. Contrairement aux esprits confus des gauches européennes, les Chinois savent pertinemment bien que les immigrations massives et les mixages, qui en résultent, ne produisent pas un « paradis multiculturel » mais détruisent la population qui subit cette immigration. En 1955, les Ouïghours représentaient encore 73% de la population du Sin Kiang ; en 2010, ils n’étaient plus que 45%.

La première mesure prise contre les djihadistes a été d’interner de nombreux agitateurs et prédicateurs haineux. Par l’introduction de lois sévères, on a plus ou moins interdit l’islamisme. Les écoles coraniques au statut douteux et les mosquées qui prêchaient la terreur ont dû fermer leurs portes. Il est désormais illégal de donner aux enfants des prénoms à connotation religieuse. Les Ouïghours deviendront-ils dès lors le premier peuple musulman, où un homme sur deux ne se prénommera pas Mohammed ? En plus, le port de la barbe chez les hommes et du voile chez les femmes a été mis à l’index. L’oisiveté, l’absence de métier ou d’emploi, très répandue, va être combattue par les autorités chinoises, par la rééducation dans des centres de formation professionnelle. De très nombreux extrémistes sont désormais obligés de se rendre dans ces centres pour y apprendre à devenir de braves citoyens chinois, travailleurs et consciencieux. Des programmes obligatoires ont été établis, non seulement pour offrir aux islamistes oisifs des perspectives d’emploi, mais aussi pour les resocialiser et pour corriger leurs comportements, jugés aberrants par les autorités chinoises, au point de les soumettre, le cas échéant, à des traitements psychiatriques. L’objectif de ces programmes drastiques est d’éviter la constitution de sociétés parallèles animées par le radicalisme islamiste.

Tous ceux qui ont un comportement « séparatiste », selon les autorités chinoises, sont visés, par exemple, ceux qui n’envoient pas leurs enfants dans les écoles officielles, qui prêchent des doctrines extrêmes ou tentent de forcer d’autres à des pratiques religieuses, risquent bien, à court terme, de gagner un séjour gratuit dans une institution contrôlée par l’Etat.

Dans ce cadre, il est curieux de constater que les Ouïghours reçoivent le soutien de l’Occident (censé combattre le radicalisme islamiste). Les médias mainstream ne présentent l’affaire que dans une seule optique : ils déplorent les mesures prises par les Chinois contre les extrémistes ouïghours mais n’évoquent jamais le terrorisme qui les a provoquées. Les médias occidentaux présentent les Ouïghours comme de pauvres agneaux innocents, méchamment discriminés pour leur foi inoffensive. En Europe centrale, nous avons reçu, récemment, un enrichissement ouïghour car, à Munich, s’est établi le siège du « Congrès mondial des Ouïghours » ; auparavant, les animateurs de cette association pouvaient en toute légalité circuler en Turquie. Le mouvement ouïghour en exil a la réputation d’être soutenu par la CIA.

L’association, établie à Munich, est toutefois beaucoup plus influente aux Etats-Unis. L’Oncle Sam s’engage à chaque occasion en faveur des Ouïghours. Ainsi, la diplomate américaine Kelley Currie a prononcé un discours particulièrement agressif contre la Chine lors d’une assemblée de l’ONU, portant contre elle de nombreuses accusations. D’après Currie, les mesures que prennent les Chinois sont contraires aux droits de l’homme et les Ouïghours sont injustement placés sous le joug de Beijing et discriminés.

Ce discours tonitruant de Madame Currie laisse sous-entendre que ces islamistes ouïghours, comme d’autres groupes fondamentalistes auparavant, sont sciemment promus par Washington pour faire avancer les stratégies géopolitiques du Pentagone. Créer des conflits intérieurs en Chine puis stigmatiser les Chinois en les posant comme des oppresseurs brutaux constitue une stratégie qui entre bien dans l’ordre du jour des stratèges américains, qui, depuis longtemps déjà, cherchent à freiner l’expansion du dragon chinois dans le monde.

Georg Immanuel Nagel.

(article paru dans « Zur Zeit », Vienne, n°42/2018 – http://www.zurzeit.at ).

 

Commentaires

Tout cela n'est qu'affaire de politique.
Que les USA soutiennent les Ouïghours, quoi de plus normal dans ce contexte de guerre économique et commerciale et financière. Une querelle politique qui concerne deux puissances qui partagent le même visage ou disons plutôt qui partagent toutes deux le masque de Janus ayant tous une physionomie politique hégémonique.
Le radicalisme n'est jamais agréable pour personne, mais il s'agit de défendre la survivance dans la dignité d'une ethnie contre un maître de l'impérialisme. Les chinois pratiquent autant l'impérialisme que les Ricains. C'est dans leurs gènes, suffit de voir la fondation de Rome, d'Athènes, d'Egypte, de Chine, d'Assyrie, des Anglais, des USA, tous ont pratiqué si pas le génocide alors le sacrifice à l'endroit de leurs proches. Dominer pour régner sur la concurrence n'est pas très juste et moral. Vive le commerce comme la civilisation d'Harappa en fut un éclatant exemple, sans rois, sans guerres, sans religion mais en paix durant des siècles, il n'y a que les caprices de la nature et les maladies qui en ont eu raison. Ces empires ont la même tare génétique, le sacrifice au service de l'ego : de Seth sur Osiris, d'Agamemnon sur son père Atrée, Romulus sur son frère Rémus, Cléopâtre sur son frère, la dynastie des Césars, etc. jusqu'à la Renaissance si "glorieuse"(?) de tous ses massacres de masse entre les maisons des Plantagenêts, des Capets, des Habsbourgs, d'Orange-Nassau et, ne pas oublier la prussienne, pour désirer obtenir quoi? Le titre de monarque de l'Empire Universel, prophétisé dans la bible. N'est-ce pas dément comme projet? Cela relève de la psychiatrie.
Les USA, peuplés aux 2/3 d'Allemands comme du temps de leur création, ont cette tournure d'esprit propre aux empires, esprit d'asservissement, tel que l'ont possédé les Romains, les Grecs, les Assyriens, les Mongols dont Xi Jinping est un digne descendant, sa physionomie ne laisse aucun doute sur son origine.
Le Xinjiang est peuplé de Ouïghours dont 34% possèdent un ADN J-M172, tout comme les Tadjiks du Xinjiang avec 16%, les Ouzbeks du Xinjiang avec 30%, etc.
Cet ADN est celui des Sumériens qui sont descendus de Ciscaucasie jusqu'en Elam et s'établirent avec certains de ces peuples à Sumer pour fonder la toute première civilisation du bronze ancien alors que les Egyptiens suçaient encore leur pouce vers 3700 av. J.C. mais qui en prirent de la graine rapidement pour copier les Sumériens et fonder leur propre civilisation (empire) vers 3300 av. J.C.
Alors que nous descendons tous, Occidentaux, des Sumériens via les Phéniciens, est-il contradictoire ou illogique de s'émouvoir pour la cause de cousins, certes lointains, contre l'oppresseur mongol de Pékin? Turcs et Chinois sont Mongols. Nous n'avons aucun intérêt à les défendre. Tout comme il faut balayer devant notre porte européenne.

Écrit par : MBM | vendredi, 09 novembre 2018

Les Chinois ne sont pas des Mongols , mais l'une des branches de la race mongoloïde .
Le Fils du Ciel peut nous délivrer un fort précieux message pour peu que l'Occidental consente à se dépouiller d'une arrogance que rien ne justifie plus .
Conservateur et élitiste , l'héritage de Maître Kong est particulièrement précieux en des temps difficiles .

Écrit par : albert | lundi, 26 novembre 2018

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