Avant d’avoir été un dieu, le Serpent à plumes, originaire d’une lointaine contrée, débarqua au Mexique. Il devint le chef d’un peuple ancien, les Toltèques. Le Serpent à plumes était considéré comme le plus beau des hommes. Ses cheveux et sa barbe avaient la couleur des rayons de l’astre solaire. La légende raconte que Quetzalcoatl, une des incarnations du Serpent à plumes, apprit aux hommes à fondre les métaux et tailler les pierres précieuses. Malheureusement, des rivalités politiques obligèrent Quetzalcoatl à quitter le pays. Avant son départ, il lança au peuple : « Un jour, des hommes blancs et barbus comme moi viendront de l’Orient pour rétablir mon ancien royaume ». Puis, il s’embarqua dans le golfe du Mexique avec quelques compagnons pour disparaître au-delà de l’Océan.
En fouillant la mémoire des peuples Mayas, Muiscas, Vénézuéliens, on retrouva quelques traces de son passage. Son nom diffère selon les peuples : Kukulkan, Zumé, Bochica, Viracocha… Un homme blanc, blond et barbu.
Cinq siècles plus tard, face aux Espagnols, Aztèques et Incas pensaient avoir affaire à ces dieux barbus de leur panthéon. Quelle grave erreur, quelle méprise ! Il s’agissait des conquistadors Cortès et Pizarre.
En ces temps reculés que certains situent au Xe siècle, quel peuple à la barbe et aux cheveux clairs avait bien pu impressionner les Amérindiens au point de le faire entrer dans la légende ?
Lequel, sinon ce peuple de hardis navigateurs – les Normands – seuls capables d’affronter l’Océan avec leurs bateaux, esnèques ou drakkars, durant le Haut Moyen Âge,
On trouve, en Amérique du Sud, des portraits européens sous forme de sculptures ou de fresques, des momies blondes sont détenues par le Musée anthropologique de Lima, au Pérou, une écriture étrangement semblable à des runes au Paraguay, un navire de type nordique à Lambayeque, au Pérou et même une carte avec le tracé précis de l’Amérique du Sud avant la découverte du Pacifique par Balboa et le voyage de Magellan.
Les Normands implantés en baie de Seine surent alors établir des routes commerciales régulières avec l’Amérique méridionale. À la fin du XIIIe siècle, le bois du Brésil est mentionné dans les « Droitures, coustumes et appartenances de la viscomté de l’eau ». En outre, la coutume d’Harfleur et les douanes de Dieppe prélevaient à la même époque des droits sur les troncs de sapang, qui donnent une teinte rouge, que l’on retrouve en Amérique centrale et du Sud.
En parallèle à ce négoce transocéanique, les cartes commencent à situer dans l’Océan Atlantique une « île » que les géographes appellent Bracil, Berzil, Brazil…
Dans le sillage des courageux navigateurs normands du Moyen Âge, le gentilhomme honfleurais, le capitaine Paulmier de Gonneville accoste au Brésil en 1503 et Jean Denis, maire de Honfleur, explore l’embouchure du Saint-Laurent en 1506.
Pour effectuer ces découvertes, les Normands sont à la pointe.
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