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lundi, 19 avril 2021

La guerre des sanctions américano-russes: symbolique, substantielle ou stratégique?

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La guerre des sanctions américano-russes: symbolique, substantielle ou stratégique?

Par Andrew Korybko

Ex : http://oneworld.press/

L'intensification récente de la "guerre des sanctions" entre les États-Unis et la Russie a amené de nombreux observateurs à se demander si cette escalade est symbolique, substantielle ou stratégique.

L'imposition par les États-Unis, la semaine dernière, des sanctions les plus sévères contre la Russie depuis plusieurs années a incité la grande puissance eurasienne à réagir de la même manière. Reuters a publié une fiche d'information pratique sur les premières mesures prises par les États-Unis, tandis que Sputnik en a publié une sur les mesures prises par la Russie, toutes deux devant être consultées par les lecteurs qui ne sont pas parfaitement au courant de ce qui vient de se passer. Les États-Unis ont réagi très négativement à la réponse de la Russie en la considérant comme une "escalade", alors qu'il s'agissait essentiellement d'une mesure de réciprocité. Moscou a également laissé entendre qu'elle avait quelques autres tours dans son sac en matière de sanctions si Washington décidait d'aller plus loin. Il reste donc à voir ce qui va suivre, mais c'est le moment idéal pour réfléchir aux événements de la semaine dernière afin de déterminer s'ils sont symboliques, substantiels ou stratégiques.

Pour résumer, les États-Unis ont sanctionné la monnaie et la dette russes, les entreprises technologiques, les organes d'information et les fonctionnaires, tout en expulsant dix diplomates russes. La Russie a répondu en expulsant un nombre équivalent de diplomates américains, en publiant une liste de plusieurs responsables américains interdits de séjour dans le pays, en imposant des restrictions sur les pratiques d'embauche des missions diplomatiques américaines et sur les déplacements de ses diplomates, et en promettant de contrecarrer tous les efforts d'ingérence soutenus par les États-Unis en Russie. Les mesures américaines ont été prises sous le prétexte infondé d'accusations de piratage et d'ingérence de la part de la Russie, tandis que les mesures russes ont été promulguées par pure autodéfense. Les États-Unis visent à stigmatiser les entreprises russes, leur économie et les médias amis, tandis que la Russie entend dénoncer l'ingérence américaine dans le pays.

On peut affirmer que les deux séries de mesures sont symboliques, substantielles et stratégiques. Les Américains ont réagi à une guerre de l'information armée (symbolique), ont ciblé des éléments de l'économie russe (substantiel) et ont intensifié la campagne de "pression maximale" contre Moscou (stratégique). La Russie, quant à elle, a répondu en expulsant des diplomates américains et en publiant la liste des fonctionnaires qui ont été bannis (symbolique), en restreignant les activités diplomatiques américaines (substantiel) et en rendant ainsi plus difficile l'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de la Russie (stratégique). Fondamentalement, les actions des États-Unis sont offensives tandis que celles de la Russie sont défensives, et les deux tentent d'obtenir des avantages stratégiques sur l'autre en termes de dynamique respective de leur compétition (les États-Unis agissant contre la Russie pour la déstabiliser tandis que la Russie riposte pour se protéger).

Contrairement à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, aucune des deux parties ne peut vraiment infliger de dommages importants à l'autre puisque leurs pays n'ont jamais été "couplés" au départ pour se "découpler" au présent d'une manière qui pourrait être mutuellement préjudiciable. Cette observation présente des avantages et des inconvénients pour chaque partie. Le côté "positif" des choses est que les mouvements de chaque partie ont très peu de chances de provoquer l'autre à nuire de manière significative à ses intérêts, tandis que le côté "négatif" est que cela signifie que chaque partie peut au moins en théorie poursuivre ses mouvements sans relâche, en fonction de sa volonté politique de le faire, car il est peu probable que la réponse de son homologue l'affecte de manière négative. Évidemment, les déterminations "positives" et "négatives" sont relatives et, aux yeux des plus audacieux, dépendent également de leurs intentions, de leurs idéologies et d'autres facteurs de ce type qui diffèrent entre eux.

En gardant cela à l'esprit, il convient d'évaluer les chances de réussite de chaque stratégie respective. Celle des États-Unis n'aura de conséquences que si Washington a la volonté politique d'imposer des "sanctions secondaires" contre ceux qui achètent la monnaie et la dette russes, ce qui reste à voir. Toutefois, même dans ce scénario, la réponse russe pourrait consister, comme on peut s'y attendre, à se rapprocher de la Chine sur ces fronts, ce qui accélérerait leur grande convergence stratégique et renforcerait la "Ligue de justice" nouvellement formée entre ces deux grandes puissances au sein de la multipolarité réelle de notre monde. Quant aux chances de réussite de la stratégie défensive de la Russie, elles sont bien meilleures puisque les mesures prises par Moscou limiteront considérablement la capacité de Washington à s'ingérer dans ses affaires intérieures. C'est pourquoi il est prévu que les États-Unis perdent leur "guerre des sanctions" contre la Russie, même s'ils présentent leur échec comme un succès.

Par Andrew Korybko,

Analyste politique américain

Le grand jeu de la Turquie anime la géopolitique de la Méditerranée élargie

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Le grand jeu de la Turquie anime la géopolitique de la Méditerranée élargie

Par Luca Colaninno Albenzio

Ex : http://osservatorioglobalizzazione.it/

En 1911, l'Italie de Giolitti est entrée de force dans le ‘’bac à sable’’ libyen pour y secouer l'homme malade de l'Europe, mais les "alliés" loyaux de la Triple-Entente en ont récolté les fruits. En fait, en 1916, au plus fort de la Grande Guerre, avec l'accord secret Sikes-Picot, la France et la Grande-Bretagne se sont partagé le Moyen-Orient ottoman.

C'est une triste consolation de savoir que Mark Sikes, le principal inventeur et promoteur de la division géométrique des États du Moyen-Orient, dessinée et créée avec un crayon et une équerre, a été frappé par la terrible vengeance de Foscolo, qui s'est inévitablement abattue sur les anti-italiens. En effet, il est mort de la grippe espagnole en 1919. Quelle méchanceté!

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Plus de cent ans plus tard, les "alliés", silencieusement impatients dans l'ombre, voudraient que l'Italie s’occupe à nouveau l'arbre turc.

Le chaos libyen, causé par les "alliés", et l'irénisme pro-Erdogan creux, condescendant et invertébré de certains politiciens de la péninsule, risquent d'être étouffants à terme pour les intérêts italiens.

Les États-Unis, dans le conflit entre la Grèce et la Turquie, tous deux pays de l'OTAN, ont appliqué et appliquent la doctrine Luns, selon laquelle la solidarité de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord sur l'aide mutuelle en cas d'agression n'est pas déclenchée, puisque les menaces ne viennent pas de l'extérieur, mais des pays membres [1].

Toutefois, dans les contrastes entre l'Italie et la France, la doctrine Luns [2] a également été écartée. En bombardant la Libye, qui n'est pas vraiment l'Italie mais constitue son arrière-cour, sur la base de raisons ‘’démocratiques’’ spécieuses, en 2012, les États-Unis se sont tenus aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne et, face à la menace de détruire à la première attaque les installations pétrolières de l'ENI, une entreprise tierce et étrangère, les Américains ont été impassibles, tout comme ils ont ignoré les crimes des dictateurs parfois sanguinaires de la Françafrique.

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Pourquoi Blinken ne prononce-t-il pas un mot sur la situation des droits de l'homme en Turquie ?

Pourquoi la féministe Hillary Clinton n'aborde-t-elle pas la question des droits des femmes en Turquie ?

Pourquoi la Maison Blanche oublie-t-elle, sans même se le faire rappeler, que 8 % de la population américaine a des ancêtres italiens ?

Le fait d'avoir apporté une contribution essentielle à la victoire dans la guerre froide grâce au déploiement des euro-missiles Pershing et Cruise n'a pas aidé l'Italie.

On doit en déduire qu'à l'est d'Otrante nos "alliés" appliquent la doctrine de Luns, mais qu'à l'ouest celle-ci est interprétée en faveur de nos ‘’amis’’.

Avec des "alliés" de ce genre, il n'est pas nécessaire d'être contre qui que ce soit: ils se chargeront d'être anti-italiens, puisqu'ils ne considèrent rien ou presque de l'Italie, sinon à travers les stéréotypes les plus banals.

Tout ce que l'Italie doit faire, c'est agir pour protéger ses propres intérêts. C'est toutefois un jeu mortel [3].

Traitons l'analyse d'un scénario, peut-être le plus extrême.

L'Italie devrait, avec ou sans la ceinture proconsulaire de la Méditerranée, se réveiller du sommeil dans lequel les catégories tutélaires disparues de la guerre froide l’ont plongée, et agir, si nécessaire, même avec tous les instruments des relations internationales, en adoptant les précautions nécessaires.

Il n'y a pas d'autres pays qui puissent agir au moment propice.

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L'initiative européenne d'intervention (IEI), également pour le mérite d'un certain gouvernement italien en narcolepsie sur les thèmes de la politique étrangère, n'est guère plus qu'un fantôme peint en bleu, rouge et blanc.

Les navires français ont battu en retraite face aux navires turcs au large de Chypre et dans le golfe de Syrte. Marianne ne veut pas soutenir l'effort du premier coup, mais s'il y a des fruits à cueillir, on peut compter sur elle pour être une présence attentive et volontaire.

Même les navires italiens se sont comportés de manière inqualifiable en présence des navires turcs.

La Grèce est trop petite et trop déterminée à se défendre contre l'agression turque dans la mer Égée, dont les gisements d'hydrocarbures risquent d'être enflammés par les étincelles d'Erdogan, qui a jusqu'à présent eu les yeux plus gros que le ventre et n'en a pas payé le prix.

L'Albanie et la Libye accueillent, surtout en raison de l'insensibilité politique italienne, d'importantes présences militaires turques.

L'Allemagne est un mystère qui se tient entre le chantage de la Turquie et la solidarité européenne, à laquelle elle ne croit d'abord pas.

La Syrie pro-russe a des affaires inachevées avec la Turquie, qui occupe une longue bande de sa frontière, avec l'approbation de Poutine, mais pas d'Assad.

La Russie est l'autre membre de l'alliance russo-turque, contre-nature, oscillante et instable. Si, pour une raison ou une autre, l'OTAN se suicidait grâce à l'indifférence américaine ou si la Turquie s'en retirait, l'ours russe serait prêt à sortir de sa tanière et à en profiter pour s'étendre vers l'est et le sud, mais cela impliquerait l'intervention ultérieure des États-Unis, accompagnés du chien britannique, pour freiner son expansion.

La Chine lointaine, présente en force à Djibouti, serait un entrant tardif dans la mêlée.

Il est peu probable que les Saoudiens, les Égyptiens et les Émiriens y participent, à moins qu'ils ne soient directement impliqués.

Israël et l'Iran devraient être tenus à l'écart des contrastes : ils seraient des éléments de complication supplémentaires qui ne laisseraient pas indifférent.

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Les importantes minorités turques, opprimées par le nationalisme d'Ankara, pourraient être décisives pour réduire la taille de la Turquie.

Le problème se poserait de contrôler les détroits du Bosphore et des Dardanelles. Il serait inévitable de les confier à la Grèce, car il n'y aurait pas d'autres gardiens possibles.

Que feraient les Américains, les Russes, les Chinois, les Français, les Britanniques, les Italiens, les Syriens, les Grecs, les Kurdes, les Arméniens et les Turcs à la même table ? Ils se battraient pour imposer leur propre paix.

Le Talleyrand de l'occasion s'en prendrait aux autres.

Certaines conférences sont à éviter. L'histoire enseigne à l'Italie qu'ils sont des pièges utiles pour être trompés.

Il est plus avantageux de se concentrer de manière réaliste sur les fruits à récolter.

Demandons-nous toutefois si l'Italie dispose d'une classe politique propre, capable de mettre en œuvre un projet lucide de Relations internationales, sans commettre d'erreurs, d'imprudences et de facilités ?

Les Russes ont comme ministre des affaires étrangères Lavrov, qui, dès qu'il a senti le brûlé avec les Turcs, est allé en Egypte, adversaire de la Turquie, pour installer la Russie sur le détroit de Suez, déjà présente sur la mer Rouge.

Non satisfait de son succès, il s'est rendu en Iran pour fournir aux Iraniens, au mépris des sanctions occidentales, ce dont ils ont besoin pour être puissants.

Les États-Unis ont la plus grande administration étrangère du monde, mais ils ont eu des secrétaires d'État comme Hillary Clinton et des présidents comme Barak Obama parmi les co-auteurs irresponsables du gâchis libyen. On se souviendra d'eux comme de crédules fake news téléguidées sur la Libye et de préjugés sur l'Italie.

Le ministre turc des affaires étrangères, Cavusoglu, est une personnalité politique très respectée qui, à l'unisson avec Erdogan, poursuit avec assurance le même dessein politique expansionniste. Et qui est là à Rome ?

Notes :

1] Article 5 : Les Parties conviennent qu'une attaque armée contre une ou plusieurs d'entre elles en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque directe contre toutes, et conviennent en conséquence que si une telle attaque se produit, chacune d'entre elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'art. 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant immédiatement, individuellement et de concert avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et maintenir la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. Toute attaque armée de ce type et toutes les mesures prises en conséquence seront immédiatement portées à l'attention du Conseil de sécurité. Ces mesures prendront fin lorsque le Conseil de sécurité aura pris les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la sécurité internationales.

2] La doctrine Luns tient son nom du Secrétaire général de l'OTAN, Joseph Luns, qui l'a élaborée en 1974 en réponse à la demande grecque d'intervention contre la Turquie en raison de l'invasion de Chypre.

3] Sur ce point, voir Aldo Giannuli, La Turchia di Erdogan, dans https://www.youtube.com/watch?v=f3DfFeO-HPI.

Une Europe qui protège son économie par des écluses douanières

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Une Europe qui protège son économie par des écluses douanières

par LIGNE DROITE

L’Europe bruxelloise, en supprimant tous les obstacles aux échanges commerciaux entre l’Union et le monde extérieur, a exposé les entreprises européennes à une concurrence sauvage et déloyale. Ce faisant, elle a provoqué des délocalisations en grand nombre, créé un chômage de masse et initié un processus d’appauvrissement des Européens. Ligne droite considère en conséquence que la nouvelle Union doit suivre une voie inverse et mener une politique commerciale combative fondée sur une régulation des échanges commerciaux à ses frontières.

L’Europe bruxelloise, le bon élève de la classe mondialiste

Depuis 1974, l’organisation bruxelloise s’est engagée dans l’abaissement progressif des droits de douane extérieurs et dans la suppression de tous les obstacles aux échanges. Elle a ainsi tourné le dos à la philosophie première du Marché commun qui prévoyait un tarif extérieur commun et même, comme en matière agricole, le principe de la préférence communautaire. Le marché créé entre les pays d’Europe est dès lors devenu sous la pression britannique un marché ouvert totalement soumis aux vents dévastateurs de la concurrence sauvage venue des quatre coins du monde.

Cette politique a été menée de surcroît avec une naïveté totale. Contrairement aux Américains par exemple, qui multiplient les entorses aux règles de libre-échange pour protéger au mieux leur appareil de production, les eurocrates n’ont de leur côté qu’un objectif : être le meilleur élève de la classe mondialiste. Le fait que M. Lamy ait pu, après son mandat de commissaire européen au commerce, être nommé directeur général de l’OMC en dit long à cet égard. Car qui peut croire qu’un commissaire qui aurait défendu avec âpreté les intérêts commerciaux de l’Europe aurait pu être choisi ensuite pour diriger l’instance censée gérer le commerce mondial ?

Cette politique laxiste, déterminée non par le souci de bien défendre les intérêts européens, mais par celui d’appliquer au mieux l’idéologie libre-échangiste, a produit des effets catastrophiques. Elle a provoqué un décrochage économique de l’Europe, qui l’a amenée à perdre des pans entiers de son industrie et à se faire distancer techniquement et commercialement dans de nombreux domaines de pointe.

Une politique commerciale combative

Aussi faut-il tirer les leçons de ces errements et mettre un terme à cette funeste politique de dérégulation. Ligne droite considère donc que la nouvelle Union qu’elle appelle de ses vœux doit rompre avec le laxisme actuel pour mener une politique commerciale combative fondée sur le principe de la régulation des échanges aux frontières du continent.

À cet égard la nouvelle Union devrait commencer par utiliser toutes les dispositions prévues dans les traités commerciaux et dans la réglementation de l’OMC pour multiplier les procédures de sauvegarde et ouvrir tous les contentieux possibles contre les pratiques commerciales jugées déloyales.

Au-delà, l’Europe devrait proposer à ses partenaires mondiaux l’ouverture de nouvelles négociations commerciales afin de refonder les principes du commerce mondial. Elle devrait dans ce contexte plaider pour un retour à la régulation et pour la création d’écluses douanières destinées à compenser les différences de salaire, de réglementation sociale et environnementale ainsi que celles liées à la sous-évaluation de certaines monnaies. Les négociations du cycle de Doha ayant échoué il y a plus d’une décennie, l’Union pourrait demander l’arrêt définitif de ce type de processus et l’ouverture d’un nouveau cycle portant cette fois sur une régulation contrôlée par l’OMC.

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Une régulation du commerce mondial

Devant le refus prévisible d’une telle refondation, l’Union devrait alors prendre les moyens de l’imposer. N’oublions pas que l’Europe est la première puissance commerciale du monde et que rien dans ce domaine ne peut se faire sans elle. Là où la France seule aurait été acculée à céder, l’Europe serait en position de faire céder ses partenaires. Pour faire prévaloir ses vues, elle devrait donc prendre l’initiative de rétablir unilatéralement une barrière douanière à ses frontières. Cette attitude de transgression délibérée provoquerait à n’en pas douter des mises en demeure de l’OMC que l’Europe devrait ignorer complètement. Elle entraînerait aussi des représailles de la part de ses partenaires commerciaux qui décideraient de leur côté d’imposer des droits de douane sur les produits européens. Ce faisant, c’est l’ensemble du dispositif libre-échangiste qui se trouverait déstabilisé. Mais, au bout d’une période incertaine et peut-être un peu chaotique de représailles et de contre-représailles, gageons que les grands acteurs du commerce mondial tomberaient vite d’accord pour ouvrir des négociations destinées à remettre de l’ordre dans le système commercial international. Des discussions qui ne pourraient alors qu’aboutir au principe d’une régulation raisonnable et contrôlée sur un plan multilatéral par l’OMC.

Vers la réindustrialisation du continent

Une telle évolution conduirait alors beaucoup d’acteurs du commerce mondial à changer de perspective. Gageons qu’un pays comme la Chine, par exemple, en tirerait la conséquence qu’il lui faut dorénavant se tourner vers un modèle de développement davantage axé sur la consommation intérieure que sur l’exportation à tout-va.

L’Europe de son côté pourrait entreprendre un processus de relocalisation et de réindustrialisation qui conduirait à une réduction du chômage, une amélioration de la croissance et à plus de prospérité pour les Européens.

L’Europe peut et doit imposer la régulation du commerce mondial.

Ligne Droite.

• D’abord mis en ligne sur le site Ligne Droite.

La revue de presse de CD (18 avril 2021)

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La revue de presse de CD

(18 avril 2021)

CULTURE

Aujourd'hui, Baudelaire serait la victime de la ‘’cancel culture‘’ et des ligues de vertu

C'est l'époque où Peter Pan est interdit aux enfants par la bibliothèque publique de Toronto, où l'éditeur néerlandais Blossom Books retire Mahomet de l'Enfer de Dante et où l'on enregistre chaque jour une censure pour satisfaire les indignés professionnels. C'est le moment où Dan Franklin, qui a publié Ian McEwan et Salman Rushdie aux éditions Jonathan Cape, déclare : « Je ne publierais pas Lolita aujourd'hui. Avec MeToo et les médias sociaux, vous pouvez susciter l'indignation en un clin d'œil. Si on me proposait Lolita aujourd'hui, je ne le ferais jamais passer et un comité de trentenaires dirait : "Si vous publiez ce livre, nous allons tous démissionner" ». Presque normal alors de lire Michel Schneider, biographe de Charles Baudelaire, qui dans Le Point déclare que son favori, l'auteur des Fleurs du mal, serait aujourd'hui fustigé et censuré.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/10/a...

EUROPE

Irlande du Nord. Quand les enfants perdus d’Ulster sombrent dans la violence

Nous vous proposons ci-dessous la traduction d’un article en langue anglaise signé Jenny McCartney au sujet des tensions et des violences en Irlande du Nord à l’heure actuelle. Une analyse pertinente (sans doute la meilleure à l’heure actuelle qui ait été publiée par une journaliste au fait de la situation) qui résume parfaitement la situation de ces derniers jours, à découvrir ci-dessous.

The Post – Traduction par Breizh-Info

https://www.breizh-info.com/2021/04/11/162274/irlande-du-...

Arrêtez de dire « the bloc » pour parler de l'Union européenne

Arrêtez de nous appeler « the bloc »! Dans la presse anglophone, nous autres Européens sommes « the bloc ». Pas l'Union européenne, mais « the bloc ». Politico, le New York Times, le Guardian… Rares sont les médias à ne pas recourir à ce raccourci facile qui évite de répéter «  vingt-sept États membres » ou « l'Union européenne » dans un même article. Un petit mot efficace, qui claque dans un titre ou un chapô, mais qui donne l'impression que de notre côté de la Manche ou de l'Atlantique se dresse un monstre froid, vestige de l'époque soviétique, où personne ne mange à sa faim et où chacun se terre, privé de ses libertés les plus fondamentales. Dans le monde post-Brexit et en pleine guerre des vaccins, « the bloc » sonne désuet et polarise une réalité déjà suffisamment clivée pour en rajouter.

Slate

http://www.slate.fr/story/207470/the-bloc-expression-racc...

FRANCE

Alerte ! Les sociétés françaises sont devenues des proies faciles pour les étrangers

Le cas Carrefour pourrait ne pas être isolé : déjà fragiles, nos entreprises sont devenues encore plus vulnérables à des rachats par des investisseurs étrangers. Mais, depuis peu, l’Etat s’est donné les moyens de les protéger.

Capital.fr

https://www.capital.fr/entreprises-marches/alerte-les-soc...

Rwanda : partiel et partial, le rapport Duclert

Le rapport « Duclert », commandé par le président de la République pour tenter de faire la lumière sur la responsabilité supposée de la France dans le génocide rwandais de 1994, fait couler beaucoup d’encre depuis sa remise le 26 mars dernier à Emmanuel Macron par le Pr Vincent Duclert, patron de la commission de 14 historiens réunis depuis deux ans à cette occasion. Ce rapport très fouillé et très volumineux est paradoxalement partiel, et partial.

Conflits

https://www.revueconflits.com/jacques-hogard-rwanda-rappo...

ISLAM

Fenêtre sur le monde. Le djihadisme d’atmosphère. Gilles Kepel

Gilles Kepel, professeur à l’ENS, est l’un des orientalistes les plus renommés de France. On lui doit d’être l’un des premiers à avoir étudié les « banlieues de l’islam » ainsi que les fractures qui parcourent le monde musulman. Il étudie aujourd’hui la notion de « djihadisme d’atmosphère » qui explique en partie les attentats commis récemment. Dans Le Prophète et la pandémie (Gallimard), il étudie les conséquences de l’année 2020 sur les mondes arabes et musulmans. Une interview-vidéo de plus d’une heure.

Conflits

https://www.revueconflits.com/gilles-kepel-prophete-pandemie/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=revue_conflits_les_dernieres_mises_en_ligne&utm_term=2021-04-09  

MEDIAS

Le sort de Julian Assange démontre l’imposture des valeurs dont se réclame l’Occident

Le monde occidental a une très haute opinion de lui-même et de ses prétendues valeurs, mais la manière dont il traite le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, révèle qu’il ne s’agit que de mensonges.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/10/le-sort-de-julian-assange-demontre-limposture-des-valeurs-dont-se-reclame-loccident/

État profond ? Ben Nimmo, cadre de l’OTAN, rejoint Facebook

Comme le proclament les complotistes de l’anti-complotisme, style Rudy Reichsdadt, l’État profond américain n’a jamais existé, n’existe pas, n’existera jamais. Le fait que Facebook recrute un ancien de l’OTAN doit être une preuve de plus de cette non existence…

OJIM

https://www.ojim.fr/etat-profond-ben-nimmo-cadre-de-lotan...