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dimanche, 13 juin 2021

Le menu est uniquement américain, l'Europe n'existe pas!

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Le menu est uniquement américain, l'Europe n'existe pas!

par Alberto Negri

Source : The Manifesto & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-menu-e-solo-americano-l-europa-non-c-e

Sommet de l'OTAN. La réunion de l'alliance atlantique s'ouvre sous les "meilleurs auspices". Outre l'ennemi numéro un, la Chine, et l'ennemi traditionnel, la Russie, on peut aussi penser qu'une nouvelle campagne humanitaire du front des "démocraties libérales" va s'enclencher pour exporter peut-être davantage de déstabilisation, après l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie et la Libye. L'Europe n'aime pas ça, mais elle acquiesce. 

Le sommet de l'OTAN de demain à Bruxelles, précédé du G-7 en Cornouailles, commence par deux ou trois plaisanteries et une chose sérieuse. Ce qui est grave, c'est que le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a signé une directive alertant les forces militaires pour qu'elles considèrent la Chine comme le défi numéro un des États-Unis et de l'Occident.

Dans le "paquet" proposé par les Etats-Unis de Biden au sommet de l'OTAN, il y a évidemment aussi la "cible Russie", avec l'idée d'une alliance entre les "démocraties libérales" européennes à déployer contre Pékin et Moscou. L'idée d'un élargissement de l'OTAN vers l'est est toujours présente à l'esprit, ce qui ne fera que raidir le Kremlin en vue du prochain sommet entre Biden et Poutine.

Ce que l'Europe gagne de cette "perspective" de futures relations avec la Russie et la Chine n'est pas du tout clair. Étant donné qu'entre autres choses, l'Alliance atlantique se retire de l'Afghanistan, manoeuvre qui n'a pas été sanctionnée par les pays de l'OTAN mais par les négociations des Américains au Qatar avec les Talibans. Les Européens n'ont rien décidé, sauf le jour de la cérémonie de descente du drapeau.

Cela signifie que les États-Unis, lorsqu'il y a quelque chose à établir, le font par eux-mêmes et le communiquent ensuite aux autres qui doivent engloutir leur menu, qu'ils le veuillent ou non.

Et voici le menu américain. M. Biden a appelé les autres dirigeants à envoyer un message réprobateur contre le "travail forcé" et le traitement réservé par Pékin à la minorité musulmane ouïghoure du Xinjiang. Comme étape supplémentaire, il a présenté une "route de la soie" occidentale. Derrière cet humanitarisme apparent se cache un nouveau piège: les Talibans, qui n'ont jamais été dissociés dans les faits d'Al-Qaïda, et d'Isis, répandu dans la province du Khorasan, peuvent devenir un instrument de déstabilisation avec les djihadistes du Xinjiang musulman.

En laissant peut-être en place la Turquie d'Erdogan, un membre de l'OTAN qui est devenu le grand manœuvrier des djihadistes entre la Syrie et la Libye. En bref, même depuis la défaite en Afghanistan, rien n'est jeté et tout peut être recyclé.

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Le sommet de l'OTAN s'ouvre sous les "meilleurs auspices". Outre l'ennemi numéro un, la Chine, et l'ennemi traditionnel, la Russie, on peut aussi penser à une nouvelle campagne humanitaire du front des "démocraties libérales" pour exporter peut-être une autre déstabilisation, après l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie et la Libye. Une chaîne d'échecs dévastateurs. Et en plus, les États-Unis gagnent économiquement, peut-être nous, Européens, un peu moins.

Parce que l'Europe a "ses" intérêts économico-commerciaux avec la Chine et ne veut pas couper les ponts avec Pékin, à tel point qu'en 2020, la Chine a dépassé les États-Unis et est devenue le premier partenaire commercial de l'Union. La réalité est que les États-Unis, en particulier dans le secteur technologique, font pression sur les Européens: du jour au lendemain, il faut acheter "américain".

Le sommet atlantique de Bruxelles sera l'occasion de réitérer ce message. Nous l'entendrons probablement lors de la rencontre entre Biden et Erdogan, qui a acheté des batteries antimissiles S-400 à Poutine. On en a eu un avant-goût lors de la rencontre dans le port sicilien d'Augusta où, sur le plus grand porte-avions d'Europe, le Queen Elisabeth britannique, le ministre de la Défense Guerini et deux de ses collègues, le Britannique Ben Wallace et le Turc Hulusi Akar, se sont rencontrés. Biden déteste Erdogan mais ils finiront par trouver un accord car la Turquie est opposée à la Russie sur trois fronts, la Syrie, la Libye et l'Azerbaïdjan, et même l'Italie s'arrangera avec Erdogan en échangeant peut-être les parts de gaz d'ENI dans la mer contestée de Chypre avec quelques concessions en Libye où la Turquie a une sorte de protectorat sur la Tripolitaine.

Et nous en arrivons aux blagues. L'existence d'une politique étrangère européenne fait rire tout le monde. Merkel est en liquidation, Macron se porte mal et Johnson est plus transatlantique que jamais grâce au Brexit. S'il est vrai que les États-Unis ont suspendu pour l'instant les sanctions contre le gazoduc North Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, Washington n'a certainement pas renoncé à faire exploser le projet en nommant Amos Hochstein, un ancien conseiller d'Obama et de Biden, comme envoyé spécial pour les affaires énergétiques.

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Hochstein (photo) a siégé au conseil de surveillance du géant ukrainien de l'énergie Naftogaz. Et comme tout le monde le sait, le fils de Biden, Hunter, a été impliqué dans des transactions gazières louches en Ukraine. Hochstein a été l'homme de l'ombre de Biden dans le secteur de l'énergie. Cet ancien officier de l'armée israélienne est celui qui a déjà fait sauter le South Stream avec Moscou (2 milliards de commandes de Saipem) : attention, il n'est pas écologiste, il sponsorise le pipeline Tap.

La dernière histoire nous concerne directement, nous Italiens. Biden a promis à Draghi un soutien total sur la Libye ; le président américain n'est incertain que sur un point: raconter ou non au premier ministre la blague sur la "salle de contrôle italienne" déjà promise par Obama et Trump. Et ce après avoir bombardé Kadhafi en 2011 avec la France et la Grande-Bretagne. Entre-temps, le fils de Kadhafi, Seif Islam, aimerait se présenter à la présidence, soutenu par l'actuel premier ministre Dbeibah qui a dirigé l'une des sociétés d'investissement de Seif. Vous pouvez voir dans quelles mains nous nous trouvons.

Carlos X. Blanco : "Le libéralisme, si bien revendiqué aujourd'hui par VOX ou le PP, est une honte pour l'Humanité"

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Carlos X. Blanco : "Le libéralisme, si bien revendiqué aujourd'hui par VOX ou le PP, est une honte pour l'Humanité"

Propos recueillis par Javier de la Calle

Ex: http://ramblalibre.com/2021/06/06/carlos-x-blanco-el-liberalismo-tan-reivindicado-hoy-vox-o-el-pp-es-una-verguenza-para-la-humanidad/

Carlos X. Blanco, docteur et professeur de philosophie, vient de présenter son dernier essai controversé intitulé El virus del liberalismo.  Il s'agit d'un travail corrosif et dévastateur contre une idéologie qui est devenue, de nos jours, l'un des plus grands dangers pour l'Humanité.

Pourquoi un livre contre le libéralisme ?

Parce que j'en ai assez de la pensée unique, hégémonique, qui domine les deux bancs, la droite et la gauche. Cette Pensée Unique change de costume, se maquille selon les occasions, mais elle signifie toujours la même chose : une agression contre les peuples, un asservissement progressif des classes productrices (notamment les ouvriers, les paysans, les indépendants, les petits et moyens patrons). Le libéralisme qui se niche dans les rangs de la droite est le même chien à col bleu, le même chien plein de gale et de rage que celui qui met un col rouge.

Nous devons commencer par condamner les crimes du libéralisme. Il est très aisé de le faire avec les crimes du communisme et du fascisme. Comme il est facile de battre les morts! Quand en Espagne le PSOE et Podemos veulent vaincre Franco au 21ème siècle, maintenant, quand presque plus personne ne se réclame du franquisme et qu'il n'y a plus de fusils " fascistes " pour s'opposer aux attaques de cette gauche courageuse, alors il faut parler d'une pseudo-gauche lunatique qui, économiquement et essentiellement, est libérale, même si elle porte une cravate rouge. Mais, symétriquement, lorsque la droite écrit à grands titres qu'Iglesias est un "communiste", ou que le grand danger de Sánchez est son idéologie néo-stalinienne ou marxiste, on ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer... C'est-à-dire qu'il s'avère que, au moins au niveau rhétorique et propagandiste, le communisme et le fascisme sont toujours des dangers ou des ennemis à abattre, mais pas le libéralisme.

Et je me demande comment il se fait que personne, sur les bancs des rouges et des bleus, ou des orange ou des violets, ne lance une condamnation des plus énergiques du libéralisme, cause de tant de misère et de mort ? Parce que le libéralisme se niche dans les deux camps, en apparence opposés.

Ce sous-produit intellectuel du monde anglo-saxon s'est d'abord épanoui dans les cortex cérébraux puritains à l'ère moderne. C'est précisément lorsque les tyrans les plus abjects de la chrétienté, les Anglais, ont pu liquider la résistance du peuple, de l'Église, de la petite noblesse rurale, que le génocide libéral a commencé. L'Empire espagnol a essayé de réveiller le monde catholique pour défendre les valeurs de la civilisation, et pour arrêter le génocide libéral, parce que, depuis l'Angleterre, a commencé -aux 16ème et 17ème siècles- un véritable génocide des pauvres et a démarré un plan de harcèlement à mort de notre Empire. Les paysans ont été expulsés de leurs terres, louées à la même famille depuis des siècles, expulsés à la pointe de l'épée et, plus tard, à la pointe des baïonnettes. Les rois et la haute noblesse utilisaient leur Parlement pour transformer les terres fertiles en terrains de chasse ou les friches en latifundia et ainsi générer violemment et artificiellement la nouvelle classe ouvrière qui n'aurait d'autre choix que d'affluer vers les banlieues pour mendier des emplois de pacotille dans l'industrie et la fabrication naissantes. Il s'agit d'un processus que Marx a appelé "Accumulation originelle", qui comprenait le génocide d'une grande partie de la nation irlandaise, ainsi que d'autres peuples des îles britanniques, et le début d'un esclavage encouragé par l'État de la perfide Albion lui-même. C'est un fait bien connu que dans les colonies britanniques, il y avait des esclaves blancs (irlandais, mais aussi venus d'ailleurs) moins chers et plus maltraités que les nombreux esclaves de couleur, des esclaves mal nourris forcés de s'hybrider avec des noirs, pour générer de la force de travail dans ces territoires. Le libéralisme a commencé de cette façon, si humainement...

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Le libéralisme, tant vanté aujourd'hui par notre droite, celle de VOX ou du PP, par exemple, est une honte pour l'Humanité. Il n'est en aucun cas synonyme de "démocratie", et notre maître en philosophie, Ortega, l'a souligné. Toute l'histoire des Britanniques au 19ème siècle est l'histoire d'un libéralisme sans démocratie, où l'État, avec toutes ses institutions - Couronne, armée, Parlement, etc. - est mis au service d'une logique purement économique du profit, qui l'emporte sur la foi, la moralité, la dignité humaine, le piétinement de la tradition ou toute autre valeur autrefois considérée comme suprême. Le problème est que, sans nommer si souvent le terme "libéralisme", mais en appliquant ses règles à la lettre, ces déchets idéologiques sont également très présents à gauche. Mon livre, récemment publié chez "Letras Inquietas", tente de mettre en garde contre ce virus.

Quelle serait votre définition du libéralisme ?

C'est une idéologie politique qui vise à imposer, par la force si nécessaire, mais aussi par la persuasion et le lavage de cerveau, la réification générale de toutes les entités du monde qui ne peuvent prendre une valeur d'échange, sous peine de dégradation pénale. Les entités qui ne peuvent et ne doivent pas être réifiées sont: la Terre (la nature, dont il faut prendre soin plutôt que de la valoriser économiquement), l'Homme (qui est un être fait à l'image et à la ressemblance de Dieu et dont le corps, l'âme et l'activité, qui inclut le Travail, sont des entités qui n'ont pas de prix, car leur valeur est infinie). La façon dont l'Homme et la Terre sont mutuellement liés, et créent des traditions, des cultures, des institutions naturelles, etc. sont également des barrières naturelles à la réification. Et la réification chez l'homme, c'est l'asservissement, sa transformation en marchandise. Le libéralisme vise à supprimer l'homme et la nature, car il s'agit d'une idéologie très semblable aux lunettes magiques: une fois qu'on les a chaussées, on ne voit plus que des marchandises ou des sources de profit.

En quoi le libéralisme est-il semblable à un virus ?

En ce sens qu'il s'agit d'une idéologie parasitaire, elle n'a pas de vie propre, peu importe le nombre de contes de bonne femme qu'on nous raconte sur les marchés autorégulateurs, les mains invisibles, comme celles d'Adam Smith, etc. Il s'agit d'une idéologie qui infecte de façon virale une société traditionnelle et la transforme de fond en comble, en quelques années, en dégradant les sources de solidarité entre les personnes, en détruisant les familles et les modes de production empreintes de dignité, en transformant en esclaves du capital des masses de personnes qui, il n'y a pas si longtemps, possédaient leurs propres modes de vie et leur propre manière subtile - longuement élaborée - de se rapporter à l'environnement, leurs propres manières de vivre de lui et avec lui. Le libéralisme ne crée pas sa propre et nouvelle culture, mais se nourrit des restes des civilisations précédentes, dont il suce le sang comme le font les vampires. Elle transforme en pseudomorphoses ce qui, il n'y a pas si longtemps, était des structures organiques, propres de sociétés saines et de civilisations grandioses. Par exemple, sur le cadavre de l'Espagne traditionnelle, les déstructurations du 19ème siècle ont aboli le passé rural issu de la Reconquête, où la milice, la foi et le travail de la terre s'entremêlaient. De même, la création d'une classe bourgeoise inepte, corrompue et vile à Madrid, résultat de dés-amortissements criminels, a ruiné l'héritage fondamental des anciennes classes nobles, des paysans libres et des congrégations religieuses, qui exerçaient un doux gouvernement paternel de la terre et des villages. Le latifundisme du sud de l'Espagne est plutôt un effet immédiat du libéralisme, et non du "féodalisme", et coïncide avec cette classe parasitaire anoblie, une caste de tyrolévites de la Cour de Madrid, qui ne pouvait guère s'entendre avec le paysan et le propriétaire terrien libres, ainsi qu'avec l'hidalgo rural, surtout du nord, qui n'avait pas besoin de faire de la lèche à Madrid. D'où les guerres carlistes.

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En théorie, le libéralisme est divisé en différentes familles (minarchistes, anarcho-capitalistes, néo-libéraux, etc.). Font-ils tous partie du problème ou peuvent-ils tous faire partie de la solution ?

C'est le même virus, qui subit des mutations. Et il ne faut jamais se fier à leurs proclamations anti-étatistes. Le libéralisme exige de posséder l'État, et son monopole de la violence, par le biais de l'appareil de répression et, maintenant de plus en plus, de l'appareil d'endoctrinement (qui est une répression au niveau cérébral) se démantèle, et il le fait dans les domaines où il doit laisser le champ libre à la spéculation, à la privatisation, à la réification. L'accumulation originelle des 16ème et 17ème siècles, qui a ouvert la voie au capitalisme et mis fin à l'ordre ancien, s'est exercée à partir du pouvoir fort d'un État absolutiste, aux ordres duquel se trouvaient les soldats, les juges, les policiers.....

Cela ressemble à ce que Marcelo Gullo nous explique à propos de l'insubordination fondatrice. Les puissances capitalistes dominantes (Angleterre, USA) prêchent toujours l'abolition des tarifs douaniers, la suppression des taxes, l'élimination du protectionnisme... mais ce sont les autres qui doivent l'appliquer ! Pas eux ! Les exportateurs de libéralisme sont des pays qui font très attention à ne pas être protectionnistes et interventionnistes dans leurs propres affaires. Il en va de même pour le rôle de l'État. Que l'État disparaisse en matière de couverture sociale... c'est bien, mais aussi que l'État se réserve sa fonction d'imposer le libéralisme, avec la loi du bâton si nécessaire. C'est ainsi que le libéralisme a toujours agi, avec ce double standard.

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En quoi le libéralisme a-t-il contribué à la destruction des valeurs européennes en général et des valeurs hispaniques en particulier ?

D'une manière absolue, implacable et féroce. L'Espagne, en particulier, était une possibilité en soi pour faire émerger une "autre modernité", avec la possibilité de passer d'une civilisation catholique éminemment rurale et guerrière à une chrétienté plus urbanisée, au développement technologique et à l'interconnexion de la planète (découverte du Nouveau Monde et tour du monde). Les valeurs de la dignité humaine, la condition humaine de créature rationnelle et libre, qui inclut la libre disposition de son travail et la propriété privée... tout cela aurait pu être défendu dans un empire agglutinant, comme l'empire hispanique, complémentaire du Saint Empire romain germanique. Mais avec le libéralisme est apparue la maladie: l'individualisme, où l'atome social est géré uniquement en termes d'argent. Tout s'achète, même la volonté, le corps des autres, l'amour et les idées...

Dans le cas particulier de l'Espagne, quel a été le rôle joué par le libéralisme dans l'imposition du Régime de 78 dont les effets ont été, en termes nationaux, économiques, sociaux et culturels, dévastateurs ?

Le libéralisme est organisé à l'échelle mondiale et dispose d'États gendarmes et d'organisations semi-secrètes qui surveillent les pays qui, sous quelque forme que ce soit, sortent du script, comme cela s'est produit avec l'Espagne du vieux Franco. La maison d'édition "Letras Inquietas" a publié et traduit des rapports de la CIA, récemment déclassifiés, qui illustrent bien cette situation. Le franquisme lui-même trahissait ses propres principes fondateurs et cédait au libéralisme international. Pour les États-Unis et le consortium mondial néolibéral, il ne suffisait pas qu'un État, comme l'État espagnol, défende la propriété privée et la libre entreprise, toujours en accord avec le bien commun et l'engagement social, et devienne un ennemi déclaré du communisme. Il fallait devenir une colonie de la finance mondiale, s'éloigner du protectionnisme et que toutes sortes de capitaux étrangers deviennent maîtres du pays. Aujourd'hui, le libéralisme mondial ne s'intéresse même plus à l'Espagne en tant qu'entité unie: la centrifugation qui a commencé avec les Bourbons et le déclin de la véritable monarchie hispanique, celle des Habsbourg, les véritables héritiers du trône de Pelayo, ne fait que s'accélérer. Nous sommes pratiquement une colonie, pas seulement de Bruxelles et de Washington. Nous sommes aussi une colonie de Rabat. Dès qu'un nouveau président du gouvernement espagnol est nommé, il lui parait nécessaire et impérieuxde se rendre à Rabat pour rendre hommage au trône chérifain et garantir le paiement de la taifa correspondante.

Après la chute du mur de Berlin et l'effondrement du communisme, est venue "la fin de l'histoire" prophétisée par Francis Fukuyama. Et pendant plusieurs décennies, il semblait que le libéralisme serait la seule idéologie. Cependant, une alternative et une opposition intellectuelle et politique à celle-ci a éclaté avec force sous divers noms et formes (illibéralisme, alt-right, populisme, identitarisme, etc.) .....

Attention, car pas mal de ces populismes et mouvements "ni de gauche ni de droite" sont encore profondément imprégnés d'idéologie anglo-saxonne, infectés par le virus du libéralisme, et vivent sous une colonisation mentale d'origine anglo-saxonne, qui avec un verbiage plus ou moins "patriotique" ou "identitaire", soutiennent l'existence de la cause même des maux, avec laquelle les maux persisteront: le monde comme marché, l'action des transnationales, le pouvoir des requins de la finance, des grandes entreprises technologiques, le rôle des USA comme gendarmes de l'"Occident" .... Ils veulent, par exemple, que les émigrants non européens ne viennent pas, parce qu'ils les considèrent comme non éduqués, inesthétiques, culturellement étrangers ou potentiellement criminels, mais au lieu de cela, ils promeuvent une ingénierie sociale contraire à la famille, à la natalité, au distributisme, à la vie paysanne... c'est-à-dire qu'ils ne font rien pour résoudre le désert démographique et la crise simultanée de la virilité et de la féminité européennes. Ils font partie du problème.

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Quelle est la relation entre le libéralisme et le nouvel ordre mondial mondialisé et multiculturel qui nous emporte ?

Ce NOM est le libéralisme lui-même, porté à son expression maximale, armé des nouveaux outils de contrôle social, en particulier de la cooptation et du kidnapping mental des enfants et des jeunes (accès généralisé à Internet pour les moins de 18 ans, distribution gratuite de pornographie et de réseaux sociaux aux enfants, africanisation musicale et, en général, esthétique, promesses d'un salaire à vie sans avoir à travailler, passage d'examens sans étude, obtention de diplômes académiques même si l'on ne passe pas les épreuves, manipulation de l'histoire et "formatage" du système de valeurs des "anciens" ..... ). Tout cela constitue les symptômes du libéralisme du 21ème siècle. C'est l'équivalent actuel de l'expulsion des villageois de leurs terres pour en faire des prolétaires d'usine ou des esclaves blancs dans les colonies anglaises... Mais maintenant ils ne veulent pas faire des prolétaires: ils veulent former une populace qui collabore à un remplacement ethnique de l'Europe, qui devient stérile, indolente et commercialisable.

Carlos X. Blanco : El virus del liberalismo : Un virus recorre el mundo. Letras Inquietas (mai 2021).

Pour commander l'ouvrage: https://www.amazon.es/El-virus-del-liberalismo-Inquietas/dp/B095NRTMQ8?__mk_es_ES=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=El+virus+del+liberalismo&qid=1622453687&s=books&sr=1-1&linkCode=ll1&tag=microprensa-21&linkId=20f64a211f56675edd586b6c86f739a6&language=es_ES&ref_=as_li_ss_tl

 

L'Institut Iliade et l'économie

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L'Institut Iliade et l'économie

Les penseurs économiques hétérodoxes

 
« Un marchand n’est nécessairement citoyen d’aucun pays en particulier. Il lui est, en grande partie indifférent en quel lieu il tienne son commerce. » Derrière cette citation datant de 1776, se cache Adam Smith, père de la théorie économique moderne. Malgré sa portée retentissante, l’œuvre de Smith, et celle de ses continuateurs, ne doit pas être prise pour parole d’Evangile. La théorie de cet économiste écossais, aujourd’hui omniprésente, met au pinacle l’homme égoïste et individualiste, dont les actions trouveraient leur sens au sein d’un marché autorégulateur et impersonnel. (...)
 

La place de l’économie dans la plus ancienne tradition européenne

 
 
Mythes et dieux de la troisième fonction : la place de l’économie dans la plus ancienne tradition européenne. Vidéo projetée lors du VIIIème colloque annuel de l'Institut Iliade, samedi 29 mai 2021. "Les mythes antiques ne sont pas seulement de belles histoires. Ils expriment une vision du monde, celle des peuples fondateurs de la civilisation européenne. Grecs et Latins, Celtes et Germains, Baltes et Slaves partagent des représentations communes, héritées de leurs ancêtres indo-européens. Pour tous ces peuples, l’ordre du monde s’articule autour de trois fonctions hiérarchiquement ordonnées, nécessaires à l’équilibre de l’univers et au bon fonctionnement de la société.
 
La première fonction renvoie à l’exercice de la souveraineté, la seconde à la pratique des vertus guerrières. La troisième fonction est le domaine de la production et de la reproduction, de la richesse et de la volupté, de l’abondance et de la paix. Subordonnée aux deux premières fonctions, elle forme avec elles un ensemble harmonieux, et joue un rôle central dans le destin de nos peuples. Les multiples dieux et déesses de la troisième fonction président à la fertilité de la terre et à la clémence des éléments, à l’abondance du bétail et à la fécondité des couples humains, aux travaux des artisans et aux échanges commerciaux. Ils protègent les foyers et sont garants de l’opulence des royaumes.
 
Les Grecs honorent Déméter, déesse des moissons, image de la terre nourricière. Ils érigent dans leurs maisons des autels à Hestia, déesse du foyer domestique. Ils rendent un culte à Hermès, gardien des routes et des carrefours, dieu des voyageurs et des commerçants. Ils vénèrent Aphrodite, déesse de l’amour, amante de Dionysos, dieu de la vigne et du vin. Ils invoquent la protection des Dioscures, jumeaux divins qui veillent sur les marins dans les situations désespérées. Ils connaissent la puissance de Poséidon, maître des océans, ou celle d’Héphaïstos, forgeron des dieux. Des figures du même ordre apparaissent dans toutes les mythologies européennes. Chez les Romains, ce sont Vénus, Bacchus, Cérès, Neptune ou Quirinus, dont le temple se dresse sur la colline du Quirinal. Chez les Celtes, c’est la déesse bienfaitrice Dana, figure primordiale du peuple sacré des Tuatha Dé Danann. Chez les Slaves, Vélès est le dieu du bétail et de la richesse, le protecteur des marchands et des paysans ; sa statue est décorée chaque année d’une barbe faite d’épis de blés.
 
Chez les Germains du Nord, Freyr, fils de Njord et ancêtre des premiers rois d’Upsal, assure la prospérité de la Suède. Mais les divinités de la troisième fonction possèdent également un côté plus sombre : souvent liées à la terre, elles le sont également au monde des morts. Les forces naturelles qui leur sont attachées peuvent apporter aux hommes le bonheur, mais aussi le désastre lorsqu’elles se déchainent de manière incontrôlée. Poséidon sème la mort en provoquant des tremblements de terre. Dionysos est le dieu de l’ivresse et de la fureur. Hermès, dieu des voleurs, conduit les âmes aux enfers. Car la troisième fonction, comme tout ce qui touche au domaine de l’élémentaire, doit demeurer sous le contrôle de divinités souveraines, garantes de la mesure et de l’ordre naturel. Dans le vieux poème nordique de la Voluspá, les dieux tentent en vain de brûler à trois reprises la magicienne Gullveig, dont le nom signifie « ivresse de l’or ». Cet épisode déclenche la première guerre du monde, opposant les dieux des deux premières fonctions à ceux de la troisième. Les deux camps se réconcilient finalement, fondant un nouvel ordre où chaque camp trouve sa place, sous l’égide d’Odin, incarnation de la fonction souveraine. Telle est la grande leçon de la sagesse antique : pour que l’ordre l’emporte sur le chaos, l’être doit prendre le pas sur l’avoir ; l’économie doit remplir sa fonction, mais demeurer subordonnée au politique."
 
Henri LEVAVASSEUR
 

Sciences économiques ou économie politique ? Politique d’abord !

 
Introduction au VIIIème colloque annuel de l'Institut Iliade, samedi 29 mai 2021, par Jean-Yves Le Gallou.
Texte de l'intervention à retrouver ici : https://institut-iliade.com/sciences-...
 

« Capitalisme moderne et société de marché » : un nouvel essai éclairant de Guillaume Travers

 
Au-delà de Marx, Guillaume Travers nous incite, avec René Guénon, Werner Sombart, Julius Evola ou Charles Péguy, à penser la modernité capitaliste comme une régression spirituelle autant que comme un équarrissoir des peuples et de leurs traditions. Il importe de réenchanter le monde. Galvanisant !
 
A retrouver dans la boutique Iliade : https://boutique.institut-iliade.com/...
 

Les nouvelles formes du travail : aliénation ou libération ?

 
 
Intervention de Philippe Schleiter, prononcée lors du VIIIème colloque annuel de l'Institut Iliade, samedi 29 mai 2021.
 
 

Actualité de Carl Schmitt : gouvernance mondiale, Chine, géopolitique, cosmopolitique

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Actualité de Carl Schmitt : gouvernance mondiale, Chine, géopolitique, cosmopolitique

Entretien avec Pierre-Antoine Plaquevent

Xavier Moreau (Stratpol) interroge Pierre-Antoine Plaquevent sur l’actualité de la pensée de Carl Schmitt pour comprendre les relations politiques internationales et la géopolitique contemporaine. Un recours indispensable en ces temps de confusion et d’indistinction généralisée. Entretien réalisé à Moscou, capitale de la métapolitique.

 
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Le premier Carl Schmitt : Weimar et NSDAP 01:45
Carl Schmitt et la géopolitique des grands espaces 10:00
Carl Schmitt et le globalisme 16:20
Carl Schmitt et la Chine 17:13
Carl Scmitt et l'ennemi absolu 19:53
Etudier Carl Schmitt, conseils de lecture 21:00
 

La revue de presse de CD - 13 juin 2021

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La revue de presse de CD

13 juin 2021

DESINFORMATION

La sécurité nationale comme prétexte pour limiter la liberté d’expression

La création d’une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information en provenance de l’étranger, en vue, notamment, de la présidentielle 2022 représente un énorme danger pour la liberté d’expression politique en France.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/08/399120-la-securit...

« L’Espagne pourrait devenir la Hongrie de la Méditerranée ». Entretien avec Jónatham Moriche

Jónatham Moriche est écrivain, analyste politique, et un observateur avisé des gauches espagnoles. Il commente les conséquences du scrutin du 4 mai aux élections régionales de Madrid.

Le Vent se Lève

https://lvsl.fr/lespagne-pourrait-devenir-la-hongrie-de-l...

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ESPIONNAGE

Européens espionnés par la NSA : « Dans l’univers numérisé, la notion d’allié n’existe pas »

Pour Nicolas Arpagian, de l’École de guerre économique (EGE), spécialiste de la cybersécurité (1), les affaires avérées d’écoutes massives de dirigeants européens par la NSA entre 2012 et 2014 n’ont pas permis de mettre un terme à cette pratique. Les Européens sont moins naïfs, mieux équipés, mais toujours très divisés.

La Croix.com

https://www.la-croix.com/Monde/Europeens-espionnes-NSA-lu...

FRANCE

Instruction en famille : l’acharnement contre la liberté éducative continue

Le choix de l’instruction en famille est un choix éducatif légitime. Comme tous les autres choix parentaux, il appartient aux parents.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/04/398915-instructio...

Absentéisme à l’Assemblée nationale et inflation législative : deux plaies démocratiques

L’absentéisme au sein de l’Assemblée nationale ainsi que l’inflation législative sont deux phénomènes majeurs et regrettables.

Contrepoints.org

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Notre chaîne pénale est-elle en voie d'obsolescence ? 

Ces dernières semaines, le pouvoir judiciaire était l’objet de critiques souvent légitimes. L’appareil répressif submergé et inefficace, ainsi que l’idéologie sous-jacente, amènent à un changement de modèle profond. Par Béatrice Brugère, magistrate.

Front Populaire.fr

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Pass sanitaire, ou comment s’asseoir sur l’éthique

Le gouvernement a fini par réussir à imposer le pass sanitaire. En transformant le passeport vaccinal en pass sanitaire, moins fermé, il tient formellement parole sur la non-obligation vaccinale. Pour cela il intègre d’emblée la guérison naturelle de l’infection et la possibilité d’un test négatif. Grâce à cela, il court-circuite le débat sur l’éthique de la vaccination de masse que le pass implique, et il essaie d’éviter de braquer ceux qui ne veulent pas être vaccinés.

Contrepoints.org

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GEOPOLITIQUE

Mare Nostrum

Les nouveaux rois de Thulé, je veux dire les ministres des Affaires étrangères des huit pays membres du Conseil de l’Arctique, viennent de se réunir à Reykjavik. Ils y ont rendu publique le 20 mai une déclaration commune qui juxtapose des lieux communs et des autocongratulations qui ne changeront pas l’avenir de la planète, de l’humanité ni des ours polaires. L’Arctique ne passionnait sans doute pas grand monde il y a dix jours et la réunion avait surtout pour intérêt de permettre à MM. Blinken et Lavrov de préparer une rencontre entre MM. Biden et Poutine. Tels des joueurs de go déposant leurs premières pierres, l’un a affirmé que l’Arctique est « une zone d’influence légitime », l’autre qu’il faut « éviter une militarisation de l’Arctique ».

Geopragma

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MEDIA

Julian Assange. Portrait d’un combattant de la liberté d’information

Avant Edward Snowden, avant Bradley Manning, il y avait Julian Assange. Ancien informaticien et hacker, fondateur de la plateforme WikiLeaks, Julian Assange s’est attiré les foudres du gouvernement américain lorsqu’il a mis en lumière les dessous de la guerre d’Irak. En 2010, il fait fuiter près de 400 000 documents classifiés de l’armée américaine, portant sur le conflit qui a débuté en mars 2003. Tortures, crimes de guerre, massacres sont révélés au grand public. L’épée de Damoclès de la demande d’extradition américaine pèse sur l’activiste, à la santé désormais précaire, alors qu’il est incarcéré dans une prison de haute sécurité britannique depuis 2019, au grand dam de ses nombreux soutiens à travers le monde. Portrait.

OJIM

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RUSSIE

Bélarus : marches de l’Europe ou glacis soviétique ?

La confusion est trop souvent faite lorsque l’on évoque le Bélarus qui reprit son nom en 1991 après 70 ans de République Populaire de Biélorussie, renommée ainsi par les Soviets en 1919 après son invasion par l’Armée rouge. Car le Bélarus n’est pas une « Russie blanche », pâle plaine dont Minsk, la millénaire et magnifique capitale sur l’axe Varsovie-Moscou ne présente aujourd’hui qu’un monotone air soviétique après avoir été rasée à 80% durant la seconde guerre-mondiale.

Geopragma.fr

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TOTALITARISME

Comment Ayn Rand a anticipé la « cancel culture »

Une des œuvres de fiction les moins connues d’Ayn Rand décrit un phénomène brûlant d’actualité. L’origine du « grand reset » cher aux réunions de Davos.

Contrepoints.org

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Günther Anders et Hanna Arendt – Notre Bibliothèque Verte

Une réflexion commune autour de la « banalité du mal » désigne l’absence de pensée qui est en effet la chose du monde la mieux partagée. A quoi bon penser puisque nous sommes les machins d’une Machine bionique intelligente, qui, grâce aux big data et aux algorithmes, le fait tellement mieux que nous. La Mère Machine totale et inclusive qui intègre le vivant et le non-vivant sur un pied d’égalité, au-delà de ces dualismes binaires qui font tant souffrir les ennemis de toute discrimination.

Pièces et main d’œuvre

https://chimpanzesdufutur.wordpress.com/2021/06/02/gunthe...

Ne jamais oublier Tienanmen

Partout dans le monde, la Chine fait pression pour effacer Tienanmen des mémoires. Et la tentation est grande en face pour se plier aux désirs du nouveau géant asiatique.

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