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dimanche, 13 juin 2021

Carlos X. Blanco : "Le libéralisme, si bien revendiqué aujourd'hui par VOX ou le PP, est une honte pour l'Humanité"

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Carlos X. Blanco : "Le libéralisme, si bien revendiqué aujourd'hui par VOX ou le PP, est une honte pour l'Humanité"

Propos recueillis par Javier de la Calle

Ex: http://ramblalibre.com/2021/06/06/carlos-x-blanco-el-liberalismo-tan-reivindicado-hoy-vox-o-el-pp-es-una-verguenza-para-la-humanidad/

Carlos X. Blanco, docteur et professeur de philosophie, vient de présenter son dernier essai controversé intitulé El virus del liberalismo.  Il s'agit d'un travail corrosif et dévastateur contre une idéologie qui est devenue, de nos jours, l'un des plus grands dangers pour l'Humanité.

Pourquoi un livre contre le libéralisme ?

Parce que j'en ai assez de la pensée unique, hégémonique, qui domine les deux bancs, la droite et la gauche. Cette Pensée Unique change de costume, se maquille selon les occasions, mais elle signifie toujours la même chose : une agression contre les peuples, un asservissement progressif des classes productrices (notamment les ouvriers, les paysans, les indépendants, les petits et moyens patrons). Le libéralisme qui se niche dans les rangs de la droite est le même chien à col bleu, le même chien plein de gale et de rage que celui qui met un col rouge.

Nous devons commencer par condamner les crimes du libéralisme. Il est très aisé de le faire avec les crimes du communisme et du fascisme. Comme il est facile de battre les morts! Quand en Espagne le PSOE et Podemos veulent vaincre Franco au 21ème siècle, maintenant, quand presque plus personne ne se réclame du franquisme et qu'il n'y a plus de fusils " fascistes " pour s'opposer aux attaques de cette gauche courageuse, alors il faut parler d'une pseudo-gauche lunatique qui, économiquement et essentiellement, est libérale, même si elle porte une cravate rouge. Mais, symétriquement, lorsque la droite écrit à grands titres qu'Iglesias est un "communiste", ou que le grand danger de Sánchez est son idéologie néo-stalinienne ou marxiste, on ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer... C'est-à-dire qu'il s'avère que, au moins au niveau rhétorique et propagandiste, le communisme et le fascisme sont toujours des dangers ou des ennemis à abattre, mais pas le libéralisme.

Et je me demande comment il se fait que personne, sur les bancs des rouges et des bleus, ou des orange ou des violets, ne lance une condamnation des plus énergiques du libéralisme, cause de tant de misère et de mort ? Parce que le libéralisme se niche dans les deux camps, en apparence opposés.

Ce sous-produit intellectuel du monde anglo-saxon s'est d'abord épanoui dans les cortex cérébraux puritains à l'ère moderne. C'est précisément lorsque les tyrans les plus abjects de la chrétienté, les Anglais, ont pu liquider la résistance du peuple, de l'Église, de la petite noblesse rurale, que le génocide libéral a commencé. L'Empire espagnol a essayé de réveiller le monde catholique pour défendre les valeurs de la civilisation, et pour arrêter le génocide libéral, parce que, depuis l'Angleterre, a commencé -aux 16ème et 17ème siècles- un véritable génocide des pauvres et a démarré un plan de harcèlement à mort de notre Empire. Les paysans ont été expulsés de leurs terres, louées à la même famille depuis des siècles, expulsés à la pointe de l'épée et, plus tard, à la pointe des baïonnettes. Les rois et la haute noblesse utilisaient leur Parlement pour transformer les terres fertiles en terrains de chasse ou les friches en latifundia et ainsi générer violemment et artificiellement la nouvelle classe ouvrière qui n'aurait d'autre choix que d'affluer vers les banlieues pour mendier des emplois de pacotille dans l'industrie et la fabrication naissantes. Il s'agit d'un processus que Marx a appelé "Accumulation originelle", qui comprenait le génocide d'une grande partie de la nation irlandaise, ainsi que d'autres peuples des îles britanniques, et le début d'un esclavage encouragé par l'État de la perfide Albion lui-même. C'est un fait bien connu que dans les colonies britanniques, il y avait des esclaves blancs (irlandais, mais aussi venus d'ailleurs) moins chers et plus maltraités que les nombreux esclaves de couleur, des esclaves mal nourris forcés de s'hybrider avec des noirs, pour générer de la force de travail dans ces territoires. Le libéralisme a commencé de cette façon, si humainement...

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Le libéralisme, tant vanté aujourd'hui par notre droite, celle de VOX ou du PP, par exemple, est une honte pour l'Humanité. Il n'est en aucun cas synonyme de "démocratie", et notre maître en philosophie, Ortega, l'a souligné. Toute l'histoire des Britanniques au 19ème siècle est l'histoire d'un libéralisme sans démocratie, où l'État, avec toutes ses institutions - Couronne, armée, Parlement, etc. - est mis au service d'une logique purement économique du profit, qui l'emporte sur la foi, la moralité, la dignité humaine, le piétinement de la tradition ou toute autre valeur autrefois considérée comme suprême. Le problème est que, sans nommer si souvent le terme "libéralisme", mais en appliquant ses règles à la lettre, ces déchets idéologiques sont également très présents à gauche. Mon livre, récemment publié chez "Letras Inquietas", tente de mettre en garde contre ce virus.

Quelle serait votre définition du libéralisme ?

C'est une idéologie politique qui vise à imposer, par la force si nécessaire, mais aussi par la persuasion et le lavage de cerveau, la réification générale de toutes les entités du monde qui ne peuvent prendre une valeur d'échange, sous peine de dégradation pénale. Les entités qui ne peuvent et ne doivent pas être réifiées sont: la Terre (la nature, dont il faut prendre soin plutôt que de la valoriser économiquement), l'Homme (qui est un être fait à l'image et à la ressemblance de Dieu et dont le corps, l'âme et l'activité, qui inclut le Travail, sont des entités qui n'ont pas de prix, car leur valeur est infinie). La façon dont l'Homme et la Terre sont mutuellement liés, et créent des traditions, des cultures, des institutions naturelles, etc. sont également des barrières naturelles à la réification. Et la réification chez l'homme, c'est l'asservissement, sa transformation en marchandise. Le libéralisme vise à supprimer l'homme et la nature, car il s'agit d'une idéologie très semblable aux lunettes magiques: une fois qu'on les a chaussées, on ne voit plus que des marchandises ou des sources de profit.

En quoi le libéralisme est-il semblable à un virus ?

En ce sens qu'il s'agit d'une idéologie parasitaire, elle n'a pas de vie propre, peu importe le nombre de contes de bonne femme qu'on nous raconte sur les marchés autorégulateurs, les mains invisibles, comme celles d'Adam Smith, etc. Il s'agit d'une idéologie qui infecte de façon virale une société traditionnelle et la transforme de fond en comble, en quelques années, en dégradant les sources de solidarité entre les personnes, en détruisant les familles et les modes de production empreintes de dignité, en transformant en esclaves du capital des masses de personnes qui, il n'y a pas si longtemps, possédaient leurs propres modes de vie et leur propre manière subtile - longuement élaborée - de se rapporter à l'environnement, leurs propres manières de vivre de lui et avec lui. Le libéralisme ne crée pas sa propre et nouvelle culture, mais se nourrit des restes des civilisations précédentes, dont il suce le sang comme le font les vampires. Elle transforme en pseudomorphoses ce qui, il n'y a pas si longtemps, était des structures organiques, propres de sociétés saines et de civilisations grandioses. Par exemple, sur le cadavre de l'Espagne traditionnelle, les déstructurations du 19ème siècle ont aboli le passé rural issu de la Reconquête, où la milice, la foi et le travail de la terre s'entremêlaient. De même, la création d'une classe bourgeoise inepte, corrompue et vile à Madrid, résultat de dés-amortissements criminels, a ruiné l'héritage fondamental des anciennes classes nobles, des paysans libres et des congrégations religieuses, qui exerçaient un doux gouvernement paternel de la terre et des villages. Le latifundisme du sud de l'Espagne est plutôt un effet immédiat du libéralisme, et non du "féodalisme", et coïncide avec cette classe parasitaire anoblie, une caste de tyrolévites de la Cour de Madrid, qui ne pouvait guère s'entendre avec le paysan et le propriétaire terrien libres, ainsi qu'avec l'hidalgo rural, surtout du nord, qui n'avait pas besoin de faire de la lèche à Madrid. D'où les guerres carlistes.

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En théorie, le libéralisme est divisé en différentes familles (minarchistes, anarcho-capitalistes, néo-libéraux, etc.). Font-ils tous partie du problème ou peuvent-ils tous faire partie de la solution ?

C'est le même virus, qui subit des mutations. Et il ne faut jamais se fier à leurs proclamations anti-étatistes. Le libéralisme exige de posséder l'État, et son monopole de la violence, par le biais de l'appareil de répression et, maintenant de plus en plus, de l'appareil d'endoctrinement (qui est une répression au niveau cérébral) se démantèle, et il le fait dans les domaines où il doit laisser le champ libre à la spéculation, à la privatisation, à la réification. L'accumulation originelle des 16ème et 17ème siècles, qui a ouvert la voie au capitalisme et mis fin à l'ordre ancien, s'est exercée à partir du pouvoir fort d'un État absolutiste, aux ordres duquel se trouvaient les soldats, les juges, les policiers.....

Cela ressemble à ce que Marcelo Gullo nous explique à propos de l'insubordination fondatrice. Les puissances capitalistes dominantes (Angleterre, USA) prêchent toujours l'abolition des tarifs douaniers, la suppression des taxes, l'élimination du protectionnisme... mais ce sont les autres qui doivent l'appliquer ! Pas eux ! Les exportateurs de libéralisme sont des pays qui font très attention à ne pas être protectionnistes et interventionnistes dans leurs propres affaires. Il en va de même pour le rôle de l'État. Que l'État disparaisse en matière de couverture sociale... c'est bien, mais aussi que l'État se réserve sa fonction d'imposer le libéralisme, avec la loi du bâton si nécessaire. C'est ainsi que le libéralisme a toujours agi, avec ce double standard.

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En quoi le libéralisme a-t-il contribué à la destruction des valeurs européennes en général et des valeurs hispaniques en particulier ?

D'une manière absolue, implacable et féroce. L'Espagne, en particulier, était une possibilité en soi pour faire émerger une "autre modernité", avec la possibilité de passer d'une civilisation catholique éminemment rurale et guerrière à une chrétienté plus urbanisée, au développement technologique et à l'interconnexion de la planète (découverte du Nouveau Monde et tour du monde). Les valeurs de la dignité humaine, la condition humaine de créature rationnelle et libre, qui inclut la libre disposition de son travail et la propriété privée... tout cela aurait pu être défendu dans un empire agglutinant, comme l'empire hispanique, complémentaire du Saint Empire romain germanique. Mais avec le libéralisme est apparue la maladie: l'individualisme, où l'atome social est géré uniquement en termes d'argent. Tout s'achète, même la volonté, le corps des autres, l'amour et les idées...

Dans le cas particulier de l'Espagne, quel a été le rôle joué par le libéralisme dans l'imposition du Régime de 78 dont les effets ont été, en termes nationaux, économiques, sociaux et culturels, dévastateurs ?

Le libéralisme est organisé à l'échelle mondiale et dispose d'États gendarmes et d'organisations semi-secrètes qui surveillent les pays qui, sous quelque forme que ce soit, sortent du script, comme cela s'est produit avec l'Espagne du vieux Franco. La maison d'édition "Letras Inquietas" a publié et traduit des rapports de la CIA, récemment déclassifiés, qui illustrent bien cette situation. Le franquisme lui-même trahissait ses propres principes fondateurs et cédait au libéralisme international. Pour les États-Unis et le consortium mondial néolibéral, il ne suffisait pas qu'un État, comme l'État espagnol, défende la propriété privée et la libre entreprise, toujours en accord avec le bien commun et l'engagement social, et devienne un ennemi déclaré du communisme. Il fallait devenir une colonie de la finance mondiale, s'éloigner du protectionnisme et que toutes sortes de capitaux étrangers deviennent maîtres du pays. Aujourd'hui, le libéralisme mondial ne s'intéresse même plus à l'Espagne en tant qu'entité unie: la centrifugation qui a commencé avec les Bourbons et le déclin de la véritable monarchie hispanique, celle des Habsbourg, les véritables héritiers du trône de Pelayo, ne fait que s'accélérer. Nous sommes pratiquement une colonie, pas seulement de Bruxelles et de Washington. Nous sommes aussi une colonie de Rabat. Dès qu'un nouveau président du gouvernement espagnol est nommé, il lui parait nécessaire et impérieuxde se rendre à Rabat pour rendre hommage au trône chérifain et garantir le paiement de la taifa correspondante.

Après la chute du mur de Berlin et l'effondrement du communisme, est venue "la fin de l'histoire" prophétisée par Francis Fukuyama. Et pendant plusieurs décennies, il semblait que le libéralisme serait la seule idéologie. Cependant, une alternative et une opposition intellectuelle et politique à celle-ci a éclaté avec force sous divers noms et formes (illibéralisme, alt-right, populisme, identitarisme, etc.) .....

Attention, car pas mal de ces populismes et mouvements "ni de gauche ni de droite" sont encore profondément imprégnés d'idéologie anglo-saxonne, infectés par le virus du libéralisme, et vivent sous une colonisation mentale d'origine anglo-saxonne, qui avec un verbiage plus ou moins "patriotique" ou "identitaire", soutiennent l'existence de la cause même des maux, avec laquelle les maux persisteront: le monde comme marché, l'action des transnationales, le pouvoir des requins de la finance, des grandes entreprises technologiques, le rôle des USA comme gendarmes de l'"Occident" .... Ils veulent, par exemple, que les émigrants non européens ne viennent pas, parce qu'ils les considèrent comme non éduqués, inesthétiques, culturellement étrangers ou potentiellement criminels, mais au lieu de cela, ils promeuvent une ingénierie sociale contraire à la famille, à la natalité, au distributisme, à la vie paysanne... c'est-à-dire qu'ils ne font rien pour résoudre le désert démographique et la crise simultanée de la virilité et de la féminité européennes. Ils font partie du problème.

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Quelle est la relation entre le libéralisme et le nouvel ordre mondial mondialisé et multiculturel qui nous emporte ?

Ce NOM est le libéralisme lui-même, porté à son expression maximale, armé des nouveaux outils de contrôle social, en particulier de la cooptation et du kidnapping mental des enfants et des jeunes (accès généralisé à Internet pour les moins de 18 ans, distribution gratuite de pornographie et de réseaux sociaux aux enfants, africanisation musicale et, en général, esthétique, promesses d'un salaire à vie sans avoir à travailler, passage d'examens sans étude, obtention de diplômes académiques même si l'on ne passe pas les épreuves, manipulation de l'histoire et "formatage" du système de valeurs des "anciens" ..... ). Tout cela constitue les symptômes du libéralisme du 21ème siècle. C'est l'équivalent actuel de l'expulsion des villageois de leurs terres pour en faire des prolétaires d'usine ou des esclaves blancs dans les colonies anglaises... Mais maintenant ils ne veulent pas faire des prolétaires: ils veulent former une populace qui collabore à un remplacement ethnique de l'Europe, qui devient stérile, indolente et commercialisable.

Carlos X. Blanco : El virus del liberalismo : Un virus recorre el mundo. Letras Inquietas (mai 2021).

Pour commander l'ouvrage: https://www.amazon.es/El-virus-del-liberalismo-Inquietas/dp/B095NRTMQ8?__mk_es_ES=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=El+virus+del+liberalismo&qid=1622453687&s=books&sr=1-1&linkCode=ll1&tag=microprensa-21&linkId=20f64a211f56675edd586b6c86f739a6&language=es_ES&ref_=as_li_ss_tl

 

mercredi, 29 avril 2020

«Pour la Troisième Voie solidariste» disponible en espagnol

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«Pour la Troisième Voie solidariste» disponible en espagnol

par Bastien VALORGUES

Quinze mois après la sortie dans la collection « Idées » aux Bouquins de Synthèse nationale de Pour la Troisième Voie solidariste de Georges Feltin-Tracol, les éditions Fides au riche catalogue viennent à leur tour de le faire paraître en Espagne. Leur directeur, Juan Antonio Llopart, milita naguère au sein de mouvements qui se réclamaient du tercérisme.

À l’occasion de cette traduction, Georges Feltin-Tracol a revu, enrichi et corrigé les textes. Il en aussi modifié l’agencement. Ceux-ci sont désormais regroupés autour d’un thème commun dans cinq parties différentes : « Après le Bastion social », « Un autre socialisme », « Pour le solidarisme », « Sur la troisième voie » et « En entreprise ». Inexistante dans l’original français, cette répartition donne au livre un ton plus incisif qui, ajouté à la somme historique qu’il représente, propose un vaste panorama d’idées politiques, sociales et économiques anti-conformistes majeures.

Le lecteur hispanophone découvre ainsi le gaullisme de gauche, la troisième voie défendue par Bruno Mégret alors délégué général du Front national, l’ergonisme de Jacob Sher révélé par Robert Steuckers dans les revues Orientations et Vouloir, l’histoire tourmentée des solidaristes russes du NTS, les essais de Serge Ayoub de relancer une troisième voie sociale et nationale, la vision du socialisme chez Jean Mabire ou le point de vue percutant de Philippe Schleiter sur le monde de l’entreprise. L’aventure du Bastion social, trop tôt interrompue par un assassinat légal (un gouvernement d’amateurs a prononcé sa dissolution), y tient une large part.

Juan Antonio Llopart a en effet tenu que le lecteur des éditions Fides connaisse cette expérience étonnante qui se rapproche des initiatives nationalistes-révolutionnaires du Hogar social espagnol. Inspirées par le précédent CasaPound – Italie, leurs actions non conformes subissent les mêmes discriminations ainsi que diverses vexations de la part des gouvernants en faillite de la droite financière et de la gauche cosmopolite (à moins que cela soit le contraire…).

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Cette édition dont l’intention évidente ne se restreint pas à la seule Espagne, mais s’adresse à l’Amérique hispanique, comporte deux textes inédits spécialement rédigés pour la circonstance. Avec « Après le Bastion social », Georges Feltin-Tracol dresse le bilan du Bastion social. Il insiste sur les nombreuses avanies que ce jeune et dynamique mouvement a subies de la part des antifas, des municipalités, des journalistes et des préfectures. Il attire par ailleurs l’attention sur de fâcheux travers dus trop souvent à la grande jeunesse des militants, à leur dépendance complète aux réseaux sociaux et à leur faible propension à accepter (et à appliquer) une réelle discipline, personnelle et collective. Ces manquements ont pu nuire à telle ou telle section locale du Bastion social.

Le second texte est la préface de l’auteur pour le lecteur espagnol. Georges Feltin-Tracol revient sur les racines ibériques de la troisième voie qui récuse autant le collectivisme marxiste que l’étatisme bureaucratique et l’individualisme libéral. Comme pour la France, l’Espagne est un terrain propice aux expériences tercéristes : le carlisme, le phalangisme, le national-syndicalisme, voire certaines tendances du nationalisme basque ou catalan. Cette exhaustivité se retrouve au-delà de l’Atlantique avec le péronisme argentin, le premier chavisme vénézuélien ou l’indigénisme andin.

En attendant d’éventuelles traductions allemandes, anglaises, italiennes, néerlandaises, portugaises ou russes, il faut se féliciter qu’après Elementos para un pensamiento extremo en 2018, un nouveau titre de notre ami rédacteur en chef d’Europe Maxima paraisse à l’étranger. Remercions le courage éditorial de Fides, saluons son formidable travail esthétique autour du livre et souhaitons que Por une Tercera Via Solidarista incite les Espagnols et les Américains romans à mieux comprendre l’urgence d’une troisième voie politique, sociale et économique plus que jamais… justicialiste !

Bastien Valorgues

• Georges Feltin-Tracol, Por une Tercera Via Solidarista, Ediciones Fides, 2020, 204 p., 20 €.