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lundi, 09 août 2021

A propos d'un interview de Sergio Romano sur la compétition entre les États-Unis et la Chine

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A propos d'un interview de Sergio Romano sur la compétition entre les États-Unis et la Chine

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/51835/lintervista-di-sergio-romano-e-la-competizione-usa-cina

88304399249788830439924-195x300.jpgL'interview de Sergio Romano à Libero, qui décrit le changement qui s'est produit aux États-Unis, passant d'un président isolationniste, et donc non hostile à l'intégration européenne, à un empereur qui entend restaurer l'hégémonie américaine dans le monde, mérite d'être lue.

L'interview de Romano

Mais la réaffirmation de l'unicité (incontestable) de la puissance américaine dans le monde se fait évidemment au détriment des pays européens, puisque "le leadership mondial signifie toujours enlever du pouvoir à d'autres sujets", à qui l'on demande de revenir au rôle d'États clients du maître d'outre-mer.

Relancer l'alliance atlantique", explique M. Romano, "n'a qu'une seule signification: nous, les États-Unis, nous nous occupons de la politique de sécurité mondiale, nous avons le monopole de la force et nous prenons seuls les décisions. Aussi : nous protégeons nos alliés. Mais tout cela constitue une entrave à l'intégration européenne".

En ce qui concerne les relations avec la Russie, M. Romano a réitéré ce qu'il a toujours expliqué, à savoir que Moscou considère l'élargissement et le renforcement de l'OTAN dans les pays baltes et en Europe orientale, notamment à ses frontières, avec une "hostilité objective". Si Biden est capable de comprendre ces préoccupations, dit Romano, ce sera bon pour le monde.

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Il est inutile de brandir l'affaire de la Crimée dans une perspective anti-russe, puisqu'elle est désormais russe et le restera. Sur ce point, un exemple intéressant : "Rappelons que Khrouchtchev a concédé la péninsule à Kiev en 1954 comme lorsqu'un riche industriel donne les clés de sa Ferrari à un employé pour aller faire un tour"...

Enfin, M. Romano fait part de sa perplexité face à l'idée de M. Biden de lancer une "ligue des démocraties", en déclarant : "Nous n'en avons pas besoin. Quel est l'intérêt ? Dire que Xi Jinping n'est pas démocratique ? Objectivement, cela me semble être un geste anti-chinois".

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"Nous, Européens, avons-nous intérêt à donner des leçons de démocratie aux Chinois ? - Non. Biden n'est pas Trump, et j'ajouterais heureusement. Mais il n'admettra jamais que les États-Unis ont besoin de la Chine comme adversaire. Nous, Européens, en revanche, n'en avons pas du tout besoin [...]. Et attaquer Pékin sur la question de la contagion me semble être la pire des choses.

Le scoop australien et le défi de la Chine

Sur ce dernier point, nous avons un autre scoop qui voudrait renforcer la thèse selon laquelle le coronavirus a été créé dans le laboratoire de Wuhan et a échappé à tout contrôle. Sky News Australia, qui dispose de preuves de la présence de chauves-souris dans le biolab de Wuhan sur lequel les chercheurs ont mené des expériences risquées, a avancé cette affirmation.

Un scoop bizarre, puisque le fait qu'il y ait eu des chauves-souris ou non ne change rien, puisque les chercheurs du laboratoire ont déclaré qu'ils menaient des études sur les virus provenant des chauves-souris, notamment sur le Sras, qui avait sévi en Chine en 2002 (il est évident qu'un bio-lab l'étudie, comme il est évident que le biolab de Fort Detrick étudie les "pathogènes les plus dangereux du monde").

Nous n'entrerons pas dans les détails, qui ne nous intéressent pas pour le moment, mais nous nous limiterons à observer l'origine du nouveau scoop, l'Australie, et à prendre note d'une coïncidence chronologique.

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Cette nouvelle intervient alors que le plus grand État australien (qui est une fédération), l'Australie occidentale, a appelé à une politique moins hostile à la Chine, expliquant qu'il ne s'agit pas de "s'incliner" devant Pékin, mais d'initier une politique plus "rationnelle" à l'égard du géant asiatique. Après le scoop de Sky News Australia, nous pensons que la demande aura été soumises à des critiques.

La compétition avec Pékin sera longue et il faudra malheureusement s'habituer à cette alternance de haute et de basse tension, à ce courant de nervosité qui traverse le monde, fonctionnel et nécessaire à la relance du leadership global des Etats-Unis.

Il y a de l'ironie dans tout cela. La présidence Biden voudrait tourner la page de la folie néocon qui a produit tant de désastres aux États-Unis et surtout dans le monde, et revenir aux gloires des présidences démocratiques à la Kennedy (c'est du moins l'image qui est passée dans les narratifs officiels, la réalité étant bien différente).

Revenir, c'est-à-dire, à l'époque où l'Empire n'avait besoin que de déployer sa puissance douce et sa persuasion morale pour subordonner l'Occident à lui et tenir à distance les menaces extérieures, la guerre étant reléguée à un recours extrême.

Mais malheureusement, la concurrence avec la Chine est très éloignée de ce modèle idéal. La nervosité dont il est imprégné et la propagande enflammée qui l'accompagne vibrent encore de toute la folie néocon que cette présidence voudrait reléguer au registre des mauvais souvenirs.

 

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