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mercredi, 31 janvier 2024

L'absence de soft power est une erreur stratégique pour la Chine

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L'absence de soft power est une erreur stratégique pour la Chine

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/la-mancanza-di-soft-power-e-un-errore-strategico-per-la-cina/

Tôt ou tard, la Chine devra se rendre compte qu'elle doit également s'engager dans le soft power. Ce qui ne peut se limiter à injecter des investissements dans les infrastructures ou à lancer de nouvelles initiatives industrielles. Tout cela est important, bien sûr. Et même fondamental. Mais pas suffisant. On l'a vu dans l'affaire de la mer Rouge, aux prises avec les tirs de missiles des Houthis en réponse à la boucherie israélienne à Gaza.

Les navires chinois ont multiplié les passages, presque certains de ne pas être touchés en tant que bateaux d'un "pays ami". En réalité, les grandes entreprises de Pékin préfèrent elles aussi contourner l'Afrique. On ne sait pas si c'est par choix sécuritaire ou pour ne pas afficher une trop grande proximité avec le Yémen. Mais cela laisse de la place aux navires chinois de plus petites compagnies.

En tout cas, un avantage pour le commerce de Pékin. Lequel, toutefois, évite soigneusement de jouer un rôle politique dans toute cette affaire. Préférant ne pas s'écarter de la voie économique. Un choix similaire à celui de l'ensemble des Brics, ou presque. Le seul pays qui a tenté d'aller plus loin - au-delà de la Russie avec sa gestion de la guerre - est l'Afrique du Sud, avec sa dénonciation des crimes de guerre israéliens.

Mais tous les autres sont restés muets. Pas seulement sur la question palestinienne. Inexistants dans le cinéma, la télévision, la musique, l'art, la littérature. Inexistants dans tout ce qui est utilisé par les États-Unis pour faire passer leur vision du monde dans les consciences partout dans le monde. Alors que les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale, sont incapables d'offrir une alternative qui ne soit pas strictement économique. Et même sur ce plan, la dépendance à l'égard de l'image imposée par le turbo-capitalisme atlantiste est embarrassante. Il n'y a pas d'événement alternatif à Davos qui ait la même résonance.

C'est une erreur stratégique, qui a aussi des conséquences économiques. Car le redressement de l'économie chinoise, par exemple, est présenté par les médias occidentaux comme une défaite de Xi Jinping et des dirigeants de Pékin. Cela déclenche la fuite des investisseurs. Mais la Chine, dépourvue de soft power, n'est pas en mesure de renverser le récit imposé par Washington. Cela vaut également pour Moscou et Brasilia. C'est un avertissement pour New Delhi, Riyad et Le Caire.

Ce n'est pas un hasard si, face à des choix indiens ou égyptiens, inconfortables pour les atlantistes, les médias occidentaux lancent une campagne médiatique contre Modi ou Al Sisi. Et, invariablement, l'Inde et l'Egypte sont incapables de réagir parce qu'elles n'ont jamais investi dans un système alternatif d'information, de projets culturels, d'initiatives capables de changer leur propre image construite par leurs adversaires.

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