mardi, 04 février 2025
Slovaquie: le prochain «changement de régime»?
Slovaquie: le prochain «changement de régime»?
par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/slowakei-der-naechste-reg...
Ce n’est pas seulement l’opposition politique qui veut faire tomber Fico. Des rapports des services de renseignement indiquent qu’un tiers des manifestants appartient au groupe des réfugiés ukrainiens.
Le 25 janvier, une grande manifestation a eu lieu à Bratislava contre le Premier ministre Robert Fico, où des drapeaux de l’UE ont été brandis et où l’on a scandé « La Slovaquie, c’est l’Europe ! ». Les participants ont exigé la démission de Fico, l’accusant de tendances autoritaires et mettant en garde contre un rapprochement avec Moscou. Les médias occidentaux ont parlé d’un soulèvement populaire pour la démocratie. Mais un examen plus attentif révèle un schéma bien connu : un mouvement de protestation bien organisé, soutenu professionnellement et poursuivant des objectifs politiques clairs. La Slovaquie est-elle la prochaine victime d’une campagne globaliste de déstabilisation ?
La politique pragmatique de Fico sous pression
Robert Fico n’est pas un politicien qui se laisse facilement enfermer dans un cadre prédéfini. Depuis son retour au pouvoir en 2023, il mène une politique pragmatique qui déplaît à la fois à Bruxelles et à Washington. Il remet en question les sanctions contre la Russie, met en garde contre un soutien aveugle à l’Ukraine et revendique une politique étrangère souveraine. Une rupture avec les tabous de l’Union européenne, qui attend une loyauté inconditionnelle de la part de ses États membres.
Le véritable tournant est cependant survenu en décembre 2024. Lorsque l’Ukraine a soudainement bloqué le transit du gaz vers la Slovaquie, Fico s’est rendu à Moscou pour explorer des alternatives. Une décision pragmatique visant à éviter une pénurie énergétique pour son pays. Mais à Bruxelles et Washington, l’alarme a été déclenchée. Quelques heures seulement après son retour, les premières manifestations ont commencé.
Les ONG à la manœuvre
Un hasard ? Peu probable. Ce qui s’est passé dans les semaines suivantes portait toutes les marques d’une campagne orchestrée. À première vue, les manifestations à Bratislava semblaient être un soulèvement spontané du peuple contre un gouvernement impopulaire. Mais en y regardant de plus près, on constate qu’il s’agit de bien plus que cela.
L’organisation des manifestations suit un schéma déjà observé dans d’autres pays où des gouvernements indésirables ont été renversés. Des organisations non gouvernementales (ONG) étroitement liées aux réseaux globalistes animent les protestations. Le mouvement "Za slušné Slovensko" reçoit des financements de l’Open Society Foundation de George Soros, "Progresívne Slovensko" est soutenu par des think tanks occidentaux, et des groupes d’activistes se coordonnent via des canaux Telegram qui ont déjà été utilisés dans des scénarios de changement de régime.
Le paysage médiatique joue également parfaitement son rôle. Tandis que les journaux slovaques critiques envers le gouvernement rapportent presque minute par minute la prétendue menace autocratique de Fico, les médias internationaux reprennent et amplifient ce récit. BBC, CNN et "Die Zeit" mettent en garde contre l’éloignement de la Slovaquie de l’Europe. À Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, exprime son inquiétude quant à l’état de la démocratie.
De nombreux réfugiés ukrainiens parmi les manifestants
Mais ce n’est pas seulement l’opposition politique qui cherche à faire tomber Fico. De nouveaux rapports des services de renseignement révèlent qu’un tiers des manifestants est constitué de réfugiés ukrainiens. Ces mêmes groupes, qui critiquent Fico pour sa position ferme envers Kiev, manifestent désormais aux côtés de l’opposition pro-européenne à Bratislava.
Ce qui se déroule en Slovaquie suit une chorégraphie bien connue. Des schémas similaires ont été observés en Géorgie, en Ukraine et en Serbie.
Les étapes d’un changement de régime :
1) Un mouvement de protestation est construit et financé par l’Occident. Les manifestants sont présentés comme la « voix du peuple », tandis que le gouvernement est dépeint comme répressif. En parallèle, Bruxelles utilise la pression économique pour attiser la situation.
2) Vient ensuite l’escalade. Des provocations ciblées de la part des manifestants entraînent des affrontements avec la police. Des images de violences étatiques présumées contre des manifestants pacifiques deviennent virales, et des organisations internationales dénoncent des violations des droits de l’homme.
3) À la fin, soit le gouvernement tombe, soit il est complètement paralysé. La révolution colorée a atteint son objectif.
La situation à Bratislava s’aggrave. Mais quelle direction prendra le pays ? Trois scénarios sont possibles :
1) La chute de Fico. Les manifestations s’intensifient, l’UE augmente la pression, des troubles éclatent, voire de nouvelles élections sont organisées. Un gouvernement de transition pro-européen remplace Fico, avec une loyauté garantie envers Bruxelles.
2) Fico résiste. S’il parvient à mobiliser le soutien de son électorat, il pourrait tenir bon. La population rurale et les forces conservatrices sont derrière lui. Mais cela impliquerait une longue lutte pour le pouvoir – avec une instabilité économique et politique persistante.
3) Un compromis. Sous la pression des acteurs internationaux, Fico pourrait être contraint de faire des concessions. Peut-être une rhétorique plus modérée envers l’UE, un éloignement partiel de Moscou – mais sous la menace constante de nouvelles manifestations.
Fico défend le droit à la souveraineté
Les événements en Slovaquie montrent qu’il ne s’agit plus seulement d’un pays en particulier. Il s’agit du droit à la souveraineté dans une Europe qui devient de plus en plus un système centralisé.
Les gouvernements qui s’opposent au programme globaliste sont sous pression. Ceux qui poursuivent une politique énergétique indépendante ou refusent de suivre Bruxelles aveuglément deviennent la cible d’attaques politiques et économiques. Viktor Orbán en Hongrie, Giorgia Meloni en Italie, Donald Trump aux États-Unis – les méthodes pour évincer les dirigeants indésirables se ressemblent.
La Slovaquie pourrait être le prochain domino à tomber. Ou bien le pays résistera à ce coup orchestré – envoyant ainsi un message à tous ceux qui croient encore en l’idée de l’autodétermination nationale.
Les prochaines semaines seront décisives pour Bratislava. Et peut-être pour toute l’Europe.
08:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : regime change, slovaquie, robert fico, europe centrale, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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