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vendredi, 19 avril 2024

La Slovaquie refuse d'appliquer le nouveau système d'immigration de l'UE

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La Slovaquie refuse d'appliquer le nouveau système d'immigration de l'UE

Source: https://noi.md/md/in-lume/slovacia-refuza-sa-implementeze-noul-sistem-pentru-migratie-al-uniunii-europene

Le premier ministre slovaque, Robert Fico, a déclaré qu'il refusait de mettre en œuvre le nouveau système d'immigration de l'Union européenne dans son pays, selon Reuters. "Nous disons sans équivoque que vous ne pouvez pas ordonner à un pays d'accepter - dans le cas de la Slovaquie - jusqu'à 300 migrants dont vous ne savez rien, ou de payer 20.000 euros pour chacun d'entre eux", a déclaré M. Fico lors d'une conférence de presse après une visite au ministère des affaires étrangères à Bratislava. "Ce n'est pas de la solidarité, c'est de la dictature", a-t-il insisté, selon Agerpres.

Le nouveau pacte sur l'immigration approuvé la semaine dernière par le Parlement européen vise à accélérer les procédures de sécurité et d'asile et à augmenter le nombre de retours afin de réduire l'immigration en provenance du Moyen-Orient et de l'Afrique.

Après huit ans de querelles entre les membres de l'UE, le système établit un équilibre délicat entre les droits et les obligations des pays où arrivent le plus de migrants, comme l'Italie, et les destinations finales privilégiées, plus riches, comme l'Allemagne. Les pays qui ne souhaitent pas accueillir de migrants peuvent opter pour des paiements. L'Union européenne présente le pacte comme une grande réussite à l'approche des élections législatives européennes de juin.

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M. Fico a déclaré que son parti, le Smer-SSD, et la coalition gouvernementale voteraient contre la législation au parlement slovaque. Celle-ci doit être approuvée par les États membres de l'UE avant d'entrer en vigueur dans l'ensemble de l'Union, après quoi un délai de deux ans est prévu pour sa mise en œuvre. Le paquet devrait obtenir la majorité nécessaire lors d'un vote des pays européens, qui pourrait avoir lieu en mai, selon un fonctionnaire, mais la date définitive n'a pas encore été fixée. La position de Robert Fico a été annoncée alors que la Pologne avait déjà rejeté les règles en matière d'immigration. La réalité, que les défenseurs des valeurs élevées ne veulent pas voir.

Reuters note que la Hongrie s'y oppose également, comme l'a annoncé la semaine dernière un porte-parole du gouvernement de Budapest, qui a qualifié le système d'"irréalisable". "Il est voué à l'échec", a déclaré Zoltan Kovacs à la presse. Les votes de la Pologne, de la Slovaquie et de la Hongrie ne suffisent toutefois pas à rejeter le pacte.

Les pays de l'UE qui enfreignent la législation communautaire peuvent être poursuivis par la Commission européenne et éventuellement condamnés à une amende par la Cour européenne de justice, devant laquelle les trois pays ont déjà perdu des affaires de migration. L'Union européenne, qui compte 450 millions d'habitants, tente de freiner l'immigration clandestine depuis 2015, lorsque plus d'un million de migrants, pour la plupart des réfugiés syriens, ont traversé la mer Méditerranée.

Cette année, moins de 48.000 migrants sont entrés dans l'UE, selon les données de l'ONU. M. Fico, qui est arrivé au pouvoir pour la quatrième fois, s'est prononcé contre plusieurs politiques de l'UE, notamment la guerre en Ukraine, et est favorable à des relations plus étroites avec la Chine. Dans le même temps, ses réformes judiciaires ont suscité des inquiétudes quant à la démocratie en Slovaquie, ce qui pourrait avoir une incidence sur le financement de l'UE pour ce pays.

lundi, 15 avril 2024

Cauchemar pour l'UE: le gouvernement slovaque veut assécher la scène culturelle de gauche

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Cauchemar pour l'UE: le gouvernement slovaque veut assécher la scène culturelle de gauche

Source: https://zuerst.de/2024/04/15/alptraum-fuer-die-eu-slowakische-regierung-will-die-linke-kulturszene-trockenlegen/

Bratislava. Depuis les élections qui ont conduit au retour au pouvoir de l'ancien président populiste Robert Fico l'année dernière, et après la récente élection présidentielle qui s'est soldée par la victoire de Peter Pellegrini, également conservateur de droite, la Slovaquie devient de plus en plus un cauchemar pour les eurocrates bruxellois.

Après s'être opposé à l'UE sur la question de l'Ukraine et avoir refusé tout soutien à Kiev, le gouvernement de Fico s'attaque désormais à la politique culturelle. Les institutions culturelles de gauche, y compris la scène LGBT, doivent être systématiquement "asséchées". Ainsi, sous la nouvelle ministre de la Culture Martina Šimkovičová, nommée par le Parti national slovaque (SNS) de droite, la "Kunsthalle Bratislava", un musée d'art contemporain, sera supprimée et placée sous la tutelle de la Galerie nationale slovaque.

Deux autres institutions culturelles financées par l'État sont également dans le collimateur du gouvernement de Fico: les deux directrices du centre artistique pour enfants "Bibiana" et de la Bibliothèque nationale de Slovaquie ont été licenciées. Le motif invoqué est celui de "mesures de restructuration".

Les mesures concernant le personnel sont rendues possibles par une loi qui prévoit le licenciement des directeurs actuels des galeries d'État sans indication de motifs; les nouveaux directeurs peuvent être nommés directement par le ministère, sans intervention de comités d'experts.

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La ministre de la Culture, qui est de droite, souhaite également revoir l'attribution des subventions publiques du Fonds audiovisuel (Audiovizuálny fond, AVF) et du Fonds pour la promotion des arts (Fond na podporu umenia, FPU). Les critiques, notamment ceux d'Europe de l'Ouest, pensent que cela pourrait signifier la fin de tous les centres culturels financés par des fonds publics, qui sont suspects aux yeux de la ministre.

La ministre Šimkovičová s'était déjà rendue odieuse aux détracteurs de la Russie et aux partisans de l'Ukraine en levant l'interdiction de toute coopération avec les institutions russes et biélorusses introduite en 2022. Šimkovičová elle-même qualifie sa ligne de "retour à la normale". Et un autre thème prioritaire lui tient à cœur: "Les organisations LGBT ne parasiteront plus l'argent du département de la culture", a-t-elle écrit dans un post officiel sur Facebook.

La ministre n'est pas une inconnue. Ancienne présentatrice de la plus grande chaîne de télévision privée slovaque, Markíza, elle y a été licenciée pour de prétendus "posts haineux" contre les migrants. Elle est aujourd'hui considérée comme une icône de la scène slovaque de la pensée non-conformiste et alternative. Elle gère et anime avec Peter Kotlár, également député SNS, sa propre plateforme d'information appelée "TV Slovan" (en français : "TV Slave"). Les critiques pro-occidentaux accusent la chaîne de propager toutes sortes de "théories du complot".

Avec le gouvernement Fico derrière elle, cela ne veut rien dire. Au contraire, Kotlár, connu pour être un éminent opposant à la vaccination et aux mesures dites "sanitaires", a été nommé en janvier plénipotentiaire du gouvernement pour mener une enquête sur la gestion par l'Etat de la "pandémie".

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Quant à Šimkovičová (photo), elle avait déjà été proposée en 2015 par des lobbyistes slovaques des droits de l'homme pour le prix négatif d'"Homophobe de l'année". Elle avait accusé les "néo-marxistes" ou les "activistes homosexuels stipendiés" de vouloir détruire la famille traditionnelle et la civilisation européenne et de créer une société totalitaire - aux yeux du mainstream occidental, c'est évidemment un défi. La désormais ministre s'est donc sentie encouragée et a écrit sur Facebook : "L'élection de l'homophobe de l'année est une bonne chose, je veux la gagner et devenir la plus grande homophobe de Slovaquie". Dans le même post, elle s'est également attaquée, pour être complète, à Peter Weisenbacher, directeur de l'organisation des droits de l'homme et cofondateur de la "Gay Pride" slovaque.

Dans son nouveau poste de ministre, Martina Šimkovičová passe désormais à l'action. Après le rachat de la Kunsthalle par la Nationalgalerie, tous les employés ont été licenciés le 1er avril. L'ancienne directrice de production de la Kunsthalle, Martina Kotláriková, se plaint que le gouvernement rejette son programme, qui traitait également des questions LGBTQ.

Les prochaines semaines seront marquées par des choix importants pour le nouveau gouvernement, car un certain nombre de lois importantes doivent être votées au Parlement. Mais les critiques voient déjà la Slovaquie dériver à toute vapeur vers un cours "hongrois". En effet, dès le premier jour, le chef du gouvernement Fico a fait preuve d'un rapprochement avec son homologue hongrois Viktor Orbán. Ce dernier s'est entre-temps bien accommodé de l'hostilité permanente de l'UE (mü).

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dimanche, 14 avril 2024

Pellegrini et Fico pour une Slovaquie pacifiste alliée à Orban

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Pellegrini et Fico pour une Slovaquie pacifiste alliée à Orban

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/pellegrini-e-fico-per-una-slovacchia-pacifista-alleata-di-orban/

Peter Pellegrini élu après Robert Fico. Des noms italiens (et les origines de Pellegrini sont lombardes) pour la direction de la Slovaquie. Car après le gouvernement remporté par Fico, Pellegrini est arrivé à la présidence de la république et est en parfaite harmonie avec le premier ministre. Une harmonie qui indigne les médias italiens. Oui, parce que la Slovaquie a renforcé sa position en faveur de la paix en Ukraine et contre l'envoi d'armes à la bande de Zelensky.

Le problème, c'est que Pellegrini arrive à la présidence en ayant gagné, et de manière décisive, le scrutin. Et même les journalistes italiens sectaires n'ont pas eu le courage de remettre en cause la régularité du vote. Ainsi, même dans les pays qui ont subi l'oppression soviétique, le désir de se passer des ordres de Stoltenberg, des impositions d'Ursula et des commentaires des médias italiens (et autres) se fait de plus en plus sentir.

D'un autre côté, il faut les comprendre, les politiquement corrects des salles de rédaction. La gauche intello pleure parce que la Slovaquie renforce la position de la Hongrie d'Orban. Même si, vivant de platitudes et de banalités, la gauche journalistique ne comprend pas comment l'alliance entre la droite d'Orban et la gauche de Fico est possible. La situation n'est pas meilleure chez les néo-mélonistes. Déjà en difficulté pour faire accepter à leurs maîtres américains leur passion pour Orban, ils sont maintenant aux prises avec cet axe slovaco-hongrois qui agace leur copine Ursula. Et Orban a ajouté une autre source d'embarras pour Lady Garbatella (= Giorgia Meloni) : il s'est rendu en Serbie pour défendre les positions des principaux alliés de Poutine dans cette partie de l'Europe.

Le pauvre Tajani, ministre italien des affaires étrangères, risque l'infarctus.

mercredi, 24 janvier 2024

Nous ne voulons pas de l'Ukraine dans l'OTAN. La Slovaquie se détache du front atlantiste

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Nous ne voulons pas de l'Ukraine dans l'OTAN. La Slovaquie se détache du front atlantiste

par Clemente Ultimo

Source: https://www.destra.it/home/non-vogliamo-lucraina-nella-nato-la-slovacchia-si-sfila-dal-fronte-atlantista/

La Slovaquie utilisera son droit de veto pour empêcher l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, déclare le Premier ministre Robert Fico. Cette déclaration a été faite lors d'une interview à la radio slovaque, à la veille de la rencontre - prévue mercredi prochain - entre Fico et le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal. Je lui dirai, a déclaré le premier ministre slovaque, que je suis contre l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, que je mettrai mon veto et que je la bloquerai parce qu'elle est la base de la troisième guerre mondiale et rien d'autre".

Fico a également confirmé que la Slovaquie n'enverrait pas d'aide militaire à Kiev, soulignant qu'une partie non négligeable des fournitures envoyées par les pays occidentaux est perdue ou n'arrive pas à destination en raison de la corruption de l'appareil civil et militaire ukrainien.

Le coup le plus dur a toutefois été porté quelques heures après l'entretien radiophonique: M. Fico a souligné qu'un accord de paix ne pouvait passer que par la cession de territoires ukrainiens à la Russie. "Il doit y avoir une sorte de compromis, qui sera très douloureux pour les deux parties. Et qu'attendent-elles? Que les Russes quittent la Crimée, le Donbass et Louhansk? C'est irréaliste", ont déclaré les premiers ministres selon le quotidien slovaque Aktuality. En pratique, il s'agit de la position opposée à celle de Zelensky, officiellement adoptée par les pays européens (mais en fait maintenant abandonnée car considérée comme irréaliste).

La position de Fico, annoncée pendant la campagne électorale, renforce la position de la Hongrie au sein de l'Union européenne: jusqu'à présent, le gouvernement de Budapest était le seul à s'opposer à de nouveaux financements à Kiev et à ne pas envoyer d'armes aux forces armées ukrainiennes.

lundi, 11 décembre 2023

Le président slovaque fermement opposé à la dictature de l'OMS: Bratislava rejette le "traité sur les pandémies"

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Le président slovaque fermement opposé à la dictature de l'OMS: Bratislava rejette le "traité sur les pandémies"

Source: https://zuerst.de/2023/12/08/slowakischer-praesident-stri...

Bratislava. Depuis qu'il est redevenu président de la Slovaquie il y a quelques semaines, Robert Fico provoque de nombreuses migraines chez ses partenaires occidentaux. Il a d'abord déclaré ostensiblement que son pays ne participerait plus au soutien occidental à l'Ukraine et n'enverrait plus d'armes.

Coup de théâtre suivant: Fico annonce que son gouvernement ne signera pas le traité que veut imposer l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les pandémies. Les députés du SMER, le parti de Fico, voteraient également contre la ratification au Parlement. Fico, qui a formé une coalition avec le parti de centre-gauche HLAS et le parti de droite Slovenská Národná Strana, s'est fermement opposé, au cours de son discours d'une heure, à ce que les pouvoirs de l'OMS soient renforcés au détriment de la souveraineté des États.

Il a au contraire affirmé que seuls des "laboratoires pharmaceutiques fous" avaient pu imaginer une telle chose. En effet, en cas de future "pandémie", les compétences des ministères de la Santé des pays signataires seraient transférées à l'OMS en vertu de l'accord.

Cette organisation, qui n'est élue par personne, recevrait alors des pouvoirs de décision draconiens et aurait le pouvoir non seulement d'obliger les pays signataires à acheter des vaccins et des médicaments, mais aussi d'ordonner des vaccinations obligatoires sans que l'État, avec son gouvernement élu, ne puisse s'y opposer.

Fico a qualifié l'ensemble de l'accord de "plan de sociétés pharmaceutiques avides" (mü).

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mercredi, 04 octobre 2023

Slovaquie: Robert Fico gagne les élections en disant "non" à la guerre

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Slovaquie: Robert Fico gagne les élections en disant "non" à la guerre

par Giulio Chinappi

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2023/10/slovacchia-robert-fico-vince-le-elezioni-dicendo-no-alla-guerra/

Les élections slovaques donnent une indication claire de ce que les citoyens pensent de l'envoi d'armes à l'Ukraine et des sanctions contre la Russie. En effet, le programme du vainqueur Robert Fico exprime un rejet clair de la guerre.

Avec 99,98% des bulletins de vote dépouillés, Robert Fico et son parti Smer - sociálna demokracia (Gestion - Démocratie sociale) ont été déclarés vainqueurs des élections législatives qui se sont déroulées le samedi 30 septembre en Slovaquie. Bien que les dernières élections aient eu lieu il y a seulement trois ans, le vote de défiance à l'égard de l'exécutif dirigé par Eduard Heger a contraint le pays à organiser des élections anticipées, tandis que les rênes du gouvernement ont été provisoirement confiées à l'indépendant Ľudovít Ódor.

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Selon les données officielles, confirmées par le président de la Commission électorale nationale Ladislav Orosz, le parti de M. Fico a obtenu 22,95 % des voix et 42 sièges sur les 150 que compte la Chambre de Bratislava. M. Fico devrait à présent être chargé de former le nouvel exécutif et briguer un quatrième mandat de premier ministre, après avoir déjà occupé ce poste entre 2010 et 2014, puis entre 2012 et 2018. Les analystes rappellent que Fico a gagné avec un programme qui mettait en avant la fin des livraisons d'armes à l'Ukraine et les sanctions contre la Russie, ce qui lui a valu la rancœur des gouvernements et de la presse du monde occidental, qui n'ont pas hésité à le qualifier d'"Orbán slovaque", alors que Fico est en réalité issu des milieux de gauche.

En ce qui concerne les autres forces politiques, en deuxième position se trouve Progresívne Slovensko (PS), une formation pro-européenne dirigée par le vice-président du parlement bruxellois, Michal Šimečka. Le PS a obtenu 17,96 % des voix, obtenant 32 sièges pour sa première présence au parlement national. Il est suivi par un autre nouveau parti, Voice - Social Democracy (Hlas - sociálna demokracia, HLAS-SD), une formation fondée par l'ancien premier ministre Peter Pellegrini, qui obtient 27 sièges avec 14,70% des voix.

Résultats négatifs, en revanche, pour la principale formation du précédent gouvernement, OĽaNO a priatelia (littéralement "OĽaNO et ses amis"), dirigée par l'ancien premier ministre Igor Matovič. Ce cartel, dont le principal parti est précisément OL'aNO (acronyme de Obyčajní ľudia a nezávislé osobnosti, c'est-à-dire Peuple commun et personnalités indépendantes) a payé sa politique belliciste et son soutien aveugle à Bruxelles et Washington, en ne recueillant que 8,90 % des préférences, et en passant de 65 à seulement 16 représentants.

Trois autres partis ont également fait leur entrée au Parlement, à savoir le Mouvement chrétien-démocrate (Kresťanskodemokratické hnutie, KDH), avec douze sièges, Liberté et Solidarité (Sloboda a Solidarita, SASKA), avec onze sièges, et le Parti national slovaque (Slovenská národná strana, SNS), avec dix sièges.

Comme indiqué plus haut, la victoire de M. Fico a fait la une des journaux principalement en raison de la position du chef du parti Smer sur la guerre en Ukraine. Le vote en Slovaquie devrait également être pris en considération par les gouvernements des autres pays européens, car ce résultat représente le sentiment commun des citoyens dans de nombreux pays. Pendant la campagne électorale, M. Fico a souligné que les sanctions antirusses ne faisaient que nuire à l'Union européenne et que la livraison d'armes à Kiev ne faisait que prolonger le conflit, sans en changer l'issue. Au contraire, M. Fico a exhorté l'UE et les États-Unis à user de leur influence pour faire pression sur l'Ukraine et la Russie afin qu'elles parviennent à un accord de paix de compromis.

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Dans le même temps, M. Fico a répondu aux critiques en affirmant qu'il ne se considérait pas comme un pro-russe, mais qu'il défendait uniquement ce qu'il considérait comme les intérêts de la Slovaquie. Bien que son parti soit favorable à la participation de la Slovaquie à l'UE et à l'OTAN, cela ne devrait pas signifier, selon M. Fico, qu'il faille obéir aveuglément aux ordres venant de Bruxelles ou de Washington. En effet, la guerre en Ukraine ne fait que nuire à l'économie européenne et au peuple ukrainien, pour lesquels les politiques menées par l'UE et l'OTAN se sont révélées totalement inadaptées, voire contre-productives. "Armer l'Ukraine n'apporte rien d'autre que des morts", avait déclaré M. Fico dans une interview accordée au journal The Telegraph quelques jours avant les élections. "Il vaut mieux négocier la paix pendant dix ans et arrêter les opérations militaires que de laisser les Ukrainiens et les Russes s'entretuer pendant dix autres années sans résultat. Dans la même interview, M. Fico a également souligné la nécessité de mettre fin aux sanctions économiques contre Moscou, qui sont, selon lui, la principale cause de l'inflation galopante et de la crise du coût de la vie en Slovaquie et dans d'autres pays européens.

Les positions exprimées par M. Fico ont fait que la Slovaquie, un État relativement petit et peu influent, s'est retrouvée sous les feux des projecteurs de Washington et de Moscou, qui s'intéressaient tous deux au résultat des élections afin de comprendre l'opinion des électeurs européens. Cependant, les services de renseignement russes ont également identifié des actes d'ingérence de la part des États-Unis, qui ont tenté d'influencer le résultat de l'élection afin de ne pas permettre la victoire de M. Fico. "L'administration de Joe Biden a récemment accru son ingérence dans la situation politique intérieure de la Slovaquie", a déclaré Sergej Naryškin, directeur du Service russe de renseignement international (SVR), à la veille des élections. Selon les services russes, ce n'est pas un hasard si l'intérêt croissant de Washington pour ce pays "a coïncidé avec la préparation d'élections législatives anticipées qui ont dû être convoquées en raison de l'échec des politiques menées par les anciens valets des États-Unis".

jeudi, 26 mai 2022

Slovaquie et Hongrie : deux voies totalement différentes

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Slovaquie et Hongrie : deux voies totalement différentes

Erich Körner-Lakatos

Livraisons d'armes et état de guerre

Comme l'annonce le quotidien slovaque de langue hongroise Új Szó, le gouvernement de Bratislava attise la guerre en Ukraine en livrant de nouvelles armes. Selon le ministre de la Défense Jaroslav Nad', la Slovaquie va fournir aux forces armées ukrainiennes des hélicoptères militaires MI-17 et des lance-missiles RM-70. "Dans le cadre de l'horizon à long terme de la coopération, il est possible de transférer d'autres technologies soviétiques si un approvisionnement suffisant est assuré, de sorte que le transfert éventuel n'aura pas d'impact négatif sur la défense de la Slovaquie et de l'OTAN", a déclaré Nad'.

Le gouvernement de Viktor Orbán, qui a été investi mardi (24 mai), a choisi une toute autre voie, celle de la désescalade du conflit par l'accueil des réfugiés, l'aide à l'ethnie magyare en Ukraine des Carpates et le refus de livrer des armes (y compris des permis de transit pour du matériel de guerre étranger). Par mesure de précaution, le nouveau cabinet a déclaré la loi martiale sur l'ensemble du territoire national à partir du 25 mai à 0h00, afin de pouvoir réagir immédiatement à toute menace venant de l'Est.

Cette mesure, qui élargit le champ d'action de l'exécutif, est bien entendu prévue par la Constitution : en effet, le 24 mai, le Parlement a adopté le dixième amendement de la Loi fondamentale (Constitution) par 136 voix pour et 36 contre. Cela permet au gouvernement de déclarer la loi martiale comme forme d'état d'urgence, même en cas de conflit armé, de guerre dans un pays voisin ou de catastrophe humanitaire.

mercredi, 18 mai 2022

La russophilie et la russophobie comme facteurs géopolitiques en Europe de l'Est

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La russophilie et la russophobie comme facteurs géopolitiques en Europe de l'Est

par le comité de rédaction de Katehon

Source: https://www.ideeazione.com/russofilia-e-russofobia-come-fattori-geopolitici-nelleuropa-orientale/

Le rôle clé dans la position des pays est joué par la présence ou l'absence d'élites souveraines au pouvoir.

L'opération militaire spéciale (SVO, abréviation russe) menée par la Russie en Ukraine dure depuis trois mois et est loin d'être terminée. Cette longue campagne n'aurait pas été possible sans l'assistance militaire sans précédent de l'OTAN au régime ukrainien. Les pays d'Europe de l'Est limitrophes de l'Ukraine jouent un rôle clé à cet égard. D'une part, c'est par le territoire de ces États que passent les livraisons d'équipements militaires. Ils fournissent également de vieilles armes soviétiques, avec lesquelles l'armée ukrainienne a l'habitude de travailler. D'autre part, ce sont ces pays qui accueillent la plus grande part des réfugiés ukrainiens. Ils supportent les principaux coûts et risques d'une confrontation avec la Russie.

Dans cette optique, le facteur idéologique acquiert une importance particulière. La russophobie ancrée dans la psychologie nationale ou, au contraire, une attitude traditionnellement amicale ou neutre envers la Russie peuvent être des facteurs influençant la stabilité dans un pays donné. À cet égard, les pays d'Europe de l'Est ne sont pas homogènes.

Slovaquie

En avril, les autorités slovaques ont livré à l'Ukraine leur système unique de défense aérienne S-300. La livraison du complexe a eu lieu en secret. L'opposition s'est fortement opposée à ce geste. Elle a accusé les autorités slovaques d'entraîner le pays dans le conflit et de réduire ainsi la capacité de défense du pays. Les États-Unis ont promis d'envoyer des systèmes de défense aérienne Patriot à la Slovaquie. Toutefois, ils seront contrôlés par du personnel militaire non slovaque, ce qui prive la Slovaquie du contrôle de son espace aérien, dé-souverainisant de la sorte ce petit pays.

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L'ancien premier ministre slovaque et leader du parti Smer-SD, Robert Fico (photo), affirme que "le transfert des S-300 pour la défense aérienne à l'Ukraine est un acte de guerre aux conséquences imprévisibles pour la Slovaquie".

Malgré les protestations, le Premier ministre slovaque Eduard Heger est allé plus loin et, le 12 avril, a proposé de fournir des avions MiG-29 slovaques à l'Ukraine. L'armée de l'air slovaque possède une douzaine de ces appareils. Auparavant, même la Pologne n'osait pas prendre une telle mesure, craignant les attaques russes sur son territoire. Dans le même temps, malgré la propagande anti-russe, un tiers des Slovaques soutiennent l'opération militaire spéciale russe en Ukraine.

Le 4 mai, la Slovaquie a également annoncé qu'elle était prête à réparer les équipements militaires ukrainiens endommagés. Ainsi, la république, où les sentiments pro-russes, a-t-on noté, étaient les plus prononcés parmi tous les pays d'Europe centrale avant l'opération militaire spéciale, est la plus intensément impliquée dans les hostilités parmi tous les pays du flanc oriental de l'OTAN. La raison en est que ce pays est le moins "sujet" de sa propre histoire. En 2018, la Slovaquie a connu sa "révolution colorée", les manifestations "anti-corruption" fomentées par l'Occident ont conduit à la démission de Robert Fico, puis à la perte de la majorité parlementaire par le parti Smer-SD. Le gouvernement slovaque peut être contraint de faire ce que même la Pologne n'ose ouvertement pas faire. Cette politique s'accompagne de répressions : ils tentent de priver Robert Fico de son mandat de député et l'arrêtent pour avoir divulgué des informations sur les violations fiscales de ses adversaires (les informations auraient été obtenues illégalement). Auparavant, un autre leader de l'opposition, le chef du parti populiste de droite Notre Slovaquie, Marian Kotleba, a été privé de son mandat parlementaire sur la base d'accusations forgées de toutes pièces.

Pologne

Le 30 mars, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que la Pologne "établissait des normes d'un certain type" sur ce que l'on appelait auparavant la russophobie. Varsovie se sent comme un nouveau centre de l'Europe qui, sur la vague du sentiment anti-russe, tente de démontrer son leadership. D'une part, cela s'applique à la France et à l'Allemagne. D'autre part, la Hongrie. Le vice-premier ministre du gouvernement polonais et véritable leader du parti au pouvoir Droit et Justice, Jaroslaw Kaczynski, a déclaré que la Pologne "ne peut plus coopérer" avec la Hongrie tant que celle-ci ne change pas de cap.

Nous parlons de la coopération entre la Hongrie et la Russie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban tente de bloquer toute tentative d'imposer des sanctions européennes sur le gaz et le pétrole russes, car elles "tueraient la Hongrie". La Hongrie est également le seul pays européen à réclamer une enquête objective et indépendante sur la tragédie de Bucha. D'autres ont déjà accusé la Russie de tout.

"Lorsque le Premier ministre Orban dit qu'il ne peut pas voir ce qui s'est exactement passé à Bucha, on devrait lui conseiller de consulter un ophtalmologue", a poursuivi le chef du parti Droit et Justice au pouvoir.

Malgré la tentative de la Pologne de jouer les premiers violons dans le concert russophobe des puissances occidentales, cela n'a pas amélioré ses relations avec Bruxelles. Les dirigeants conservateurs de la Pologne sont depuis longtemps en conflit prolongé avec les dirigeants de l'UE. Pour cette raison, l'UE a suspendu l'allocation de fonds à la Pologne.

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Le 4 mai, le président polonais Andrzej Duda (photo) a déclaré dans une interview au Wall Street Journal que pour lui "la présence de troupes américaines dans notre région" est une garantie contre "l'expansion de la politique impériale russe". Il a souligné qu'il serait "très heureux si ces troupes restaient ici de façon permanente".

Hongrie

La décision de Viktor Orban de payer le gaz russe en roubles pourrait entraîner l'isolement de la Hongrie, a menacé le ministre allemand de l'économie Robert Habeck.

Selon lui, les actions du Premier ministre hongrois contredisent la décision du G7 de payer l'énergie russe dans les devises stipulées dans les contrats: dollars et euros. Ainsi, l'UE commence déjà à mettre en œuvre sa politique d'isolement, qui a été clairement évoquée en prévision de la victoire électorale d'Orban.

La position de la Hongrie a été critiquée par d'autres pays de l'OTAN et de l'UE pendant les mois de l'opération militaire spéciale. Les dirigeants ukrainiens ont accusé Budapest de planifier la saisie de territoires ukrainiens (sans noter l'existence de tels plans en Pologne). En conséquence, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est retrouvé sur le site Myrotvoretz dans la liste des ennemis de l'Ukraine.

Dans l'UE, la Hongrie s'oppose fermement aux plans visant à imposer un embargo pétrolier à la Russie, même avec une prolongation pour la Hongrie et la Slovaquie jusqu'à la fin de 2023. Parmi les pays d'Europe centrale et orientale, la Hongrie adhère à la position la plus indépendante, ce qui complique la construction d'un front commun anti-russe.

Roumanie

En Roumanie, le pompage de la société par la propagande anti-russe a conduit à une attaque terroriste contre l'ambassade de Russie le 6 avril, lorsqu'un citoyen local faisant l'objet d'une enquête pour pédophilie s'est déclaré ukrainien et a foncé sur les grilles de l'ambassade de Russie à Bucarest, après quoi il s'est immolé avec sa voiture.

La Roumanie, en cas d'escalade du conflit en Transnistrie, pourrait prendre le contrôle de la République de Moldavie, selon des sources médiatiques russes. Le sud de la Bessarabie - une partie de la région ukrainienne d'Odessa, séparée du principal territoire ukrainien par une barrière naturelle - l'estuaire du Dnestr - revêt également une importance stratégique pour la Roumanie.

La Roumanie, comme la Pologne, joue un rôle clé dans l'approvisionnement de l'Ukraine en carburant et en armes occidentales. La présence des troupes américaines dans le pays augmente. Dans le même temps, la Roumanie intensifie sa coopération avec l'Ukraine pour envoyer des marchandises via la Moldavie. Par conséquent, la Roumanie devient d'une importance capitale dans la fourniture d'armes au sud de l'Ukraine et à la région d'Odessa et dans l'exportation de produits ukrainiens.

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Bulgarie

En Bulgarie, des manifestations ont eu lieu tout au long du mois d'avril contre les livraisons d'armes à l'Ukraine. Les manifestations étaient organisées par le parti parlementaire "Vazrazhdane" ("Renaissance"). Le président Rumen Radev (photo) s'est opposé à la fourniture d'une assistance militaire à l'Ukraine. La décision de Gazprom de suspendre les ventes de gaz à la Bulgarie a heurté les positions des russophiles bulgares. Cependant, cette situation a été causée par le refus du gouvernement du pays lui-même d'acheter du gaz en roubles.

Le 4 mai, le parlement bulgare (à l'exception des députés de Renaissance) a voté en faveur de la fourniture d'une assistance humanitaire et militaro-technique à l'Ukraine. Kiev souhaiterait réparer ses équipements militaires en Bulgarie et exporter des céréales via le port de Varna (les ports roumains sont déjà pleinement utilisés par l'Ukraine). Le président Radev a critiqué la décision du parlement, déclarant qu'"il y a un danger d'entraîner la Bulgarie dans ce conflit". Selon le chef de l'État, "le conflit ne sera pas court, il s'intensifiera et nécessitera des solutions raisonnables, et le terme même d'"assistance militaro-technique" est plutôt vague et risqué".

Il convient de noter qu'en Bulgarie, le niveau de soutien à la Russie au cours des derniers mois (février à mai) a chuté de 32% à 25%. En même temps, il faut tenir compte du fait que dans le contexte de la propagande hystérique anti-russe et de la réticence de nombreux Bulgares à parler aux sociologues de leur véritable état d'esprit, par peur de la répression et de l'ostracisme, dans le contexte du discours anti-russe dominant dans les médias, 25% est un chiffre substantiel. Dans cette situation, au moins un quart de la population déclare ouvertement son désaccord avec le récit anti-russe.

Grèce

En Grèce, tout comme en Bulgarie, des manifestations contre la fourniture d'armes à l'Ukraine ont eu lieu début avril. Cependant, aujourd'hui, les principaux arguments des manifestants sont la critique de l'augmentation des prix de l'énergie associée à l'adhésion de la Grèce aux sanctions anti-russes.

En général, les facteurs de russophilie ou de russophobie ne jouent pas un rôle particulier en Grèce. Les principales forces anti-guerre du pays sont la gauche. La détérioration de la vie des gens ordinaires est un facteur clé pour contrer l'implication dans le conflit. En général, dans les pays de l'OTAN d'Europe de l'Est, le facteur russophilie et russophobie joue un rôle en Slovaquie et en Bulgarie, où les forces pro-russes étaient auparavant au moins un peu évidentes. C'est dans ces pays que se pose aujourd'hui la question de la stabilité politique et d'éventuelles élections anticipées en raison de problèmes politiques internes, mais un facteur externe agit comme un catalyseur : le conflit en Ukraine et la perspective d'être entraîné dans une guerre avec la Russie.

Dans les États baltes, en Pologne et en Roumanie, la situation est plus stable. Toutefois, d'une manière générale, la pression de Washington, Londres et Bruxelles est si forte que l'opposition des forces pro-russes en Bulgarie et en Slovaquie risque d'être brisée. Le rôle clé dans la position des pays, comme le montre l'exemple de la Hongrie, est joué par la présence ou l'absence d'élites souveraines au pouvoir. Dans le premier cas, même l'expérience historique relativement négative des relations avec la Russie ne fait pas obstacle à une évaluation sobre de la situation. Au contraire, dans les pays totalement dépendants de l'Occident et dotés d'élites faibles, aucune expérience historique positive ne joue un rôle particulier ; de plus, il est possible en peu de temps de "raviver" la conscience de la majorité de la société par une exposition médiatique intense.

16 mai 2022

lundi, 02 mars 2020

Résistance slovaque

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Résistance slovaque

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le 29 février prochain, les Slovaques renouvelleront leur Conseil national, c’est-à-dire leur parlement monocaméral. Bien que leur président de la République soit élu au suffrage universel direct, le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre, chef d’une équipe ministérielle responsable devant les députés.

Depuis 2016, le gouvernement repose sur une coalition entre les sociaux-démocrates de SMER – SD, les sociaux-libéraux, les conservateurs et le Parti national slovaque (SNS). Le SNS incarne le courant nationaliste et populaire opposé à la Hongrie des Habsbourg et aux deux Tchécoslovaquies successives, la maçonnique pendant l’Entre-deux-guerres, puis la communiste jusqu’en 1989 – 1990. Un temps proche du Front national de Jean-Marie Le Pen, son président, Andrej Danko, préside le Conseil national de la République. Sa participation fréquente à différentes ententes gouvernementales l’a rendu plus à la corruption.

C’est en effet le principal défi de la Slovaquie. L’assassinat du journaliste Jan Kuciak qui enquêtait sur des ramifications maffieuses, et de sa compagne, a choqué l’opinion publique. L’homme fort de Bratislava, le social-démocrate Robert Fico, a dû démissionner, remplacé par son compère, Peter Pellegrini. Les fonds régionaux que déverse l’Union non européenne suscite bien des convoitises.

Dans ce paysage politique délétère où domine le « tous pourris » détonne une formation politique radicale. Créé en 2010 sous la devise « Avec courage contre le système », le Parti populaire « Notre Slovaquie » (L’SNS) se veut chrétien, social et nationaliste. Né en avril 1977, son dirigeant charismatique, Marian Kotleba, a présidé de 2013 à 2017 sa région natale de Banska-Bystrica au cœur de la jeune nation. Il ne fut pas réélu, car en 2017 tous les autres partis, de l’extrême gauche au SNS en passant par les sociaux-démocrates et la droite, soutenaient son seul adversaire, Jan Lunter.

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Cet échec n’a pas entamé la popularité grandissante des « moines – militants » du L’SNS. En 2019, la Cour suprême a rejeté la demande d’interdiction formulée par l’ensemble de la classe politicienne qui hurle au néo-fascisme renaissant. Le Parti populaire « Notre Slovaquie » ne cache pas la radicalité de son programme. Hostile à la corruption (quand il était président de région, Marian Kotleba refusait de percevoir toute aide venue de Bruxelles), le L’SNS souhaite la sortie de l’euro, de l’Union pseudo-européenne et de l’OTAN. Favorable à la légitime défense et à une meilleure surveillance des Roms, il réclame la révocation de tous les élus, du maire au chef de l’État. Anti-libéral assumé, le mouvement entend nationaliser le système de santé ainsi que toutes les banques du pays. Il prévoit en outre de rendre les soins médicaux gratuits en pratiquant une stricte préférence nationale. Il refuse bien évidemment les quotas de migrants extra-européens imposés par la Commission, les mots d’ordre gendéristes et le modèle multiculturaliste de l’Occident dégénéré.

Depuis 2013, le Parti populaire « Notre Slovaquie » rencontre un succès réel. Aux législatives de 2016, il réalise 8,04 %, prend la cinquième place et gagne 14 députés. Aux européennes de 2019, il fait 12,07 %, est troisième avec deux députés européens. À l’élection présidentielle de mars 2019, Marian Kotleba obtient la quatrième place avec 10,6 %. Les sondages pour les législatives de cette année le créditent d’environ 13 % des suffrages. Souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’un nouveau leurre…

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Ses détracteurs l’accusent de rouler pour la Russie. Moscou et le Bélarus l’auraient financé, car Marian Kotleba défend le panslavisme, a dans sa jeunesse rendu hommage au président yougoslave martyr Slobodan Milosevic et soutient régulièrement le président syrien Bachar al-Assad. Au sein de l’Union dite européenne, le L’SNS a rejoint l’Alliance pour la Paix et la Liberté aux côtés des Allemands du NPD, des Belges de Nation, des Italiens de Forza Nuova et de La Dissidence Française de Vincent Vauclin.

Le L’SNS prouve qu’un discours ouvertement radical et « diabolisant » paie auprès des électeurs à la condition de respecter deux exigences fondamentales : des cadres, y compris les responsables nationaux, qui donnent en permanence l’exemple et des militants formés, investis, structurés qui agissent avec sérieux et détermination. On n’est plus très loin de la Garde de Fer roumaine, en moins mystique et en plus politique.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 161, mise en ligne sur TV Libertés, le 24 février 2020.

mercredi, 21 février 2018

L’Autriche se branche sur la “nouvelle route de la Soie”: la voie ferrée russe à large écartement arrivera jusqu’à Vienne

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L’Autriche se branche sur la “nouvelle route de la Soie”: la voie ferrée russe à large écartement arrivera jusqu’à Vienne

Vienne/Moscou – A l’ombre des sanctions de l’UE contre la Russie, le nouveau gouvernement autrichien opte pour une politique originale et prouve par là sa vision à long terme. Le ministre autrichien des communications, Hofer (FPÖ) négocie avec son homologue russe Sokolov la prolongation d’une voie ferrée à large écartement. Celle-ci permettra de relier l’Autriche au Transibérien et, via celui-ci, à la Chine. La petite république alpine aura ainsi accès à la « nouvelle route de la Soie », pour l’essentiel promue par la Chine.

Les négociations entre Hofer et Sokolov indiquent qu’il y a désormais un rapprochement politique entre Vienne et Moscou, en dépit des sanctions systématiques qu’impose l’UE à la Russie, sanctions que l’on critique avec véhémence en Autriche depuis quelques années déjà.

Concrètement, il s’agit de réaliser des plans qui sont dans les tiroirs depuis plusieurs années, notamment celui visant à prolonger jusqu’à Vienne la voie à large écartement du Transibérien qui arrive en Europe dans l’Est de la Slovaquie. Le projet envisage la construction d’une gare à conteneurs pour les frets arrivant d’Asie en Europe. Elle se situerait soit à Parndorf ou près du Kittsee dans le Burgenland.

Le ministère autrichien des communications prépare d’ores et déjà l’étape suivante : calculer et choisir le modèle économique et financier approprié pour ce projet estimé à 6,5 milliards d’euros. Après cette mise au point, les consultations commenceront avec les pays partenaires ; ensuite, on mettra cette politique au diapason avec la Commission européenne et on entamera tous les processus nécessaires pour obtenir les autorisations requises.

Article paru sur: http://www.zuerst.de  

lundi, 07 août 2017

Pilotes croates, slovaques, bulgares et vlassovistes dans la Luftwaffe (1941-1945)

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Erich Körner-Lakatos :

Pilotes croates, slovaques, bulgares et vlassovistes dans la Luftwaffe (1941-1945)

Les forces aériennes de l’Etat oustachiste croate (« Nezavisna Drzava Hrvatska » ou NDH) ont été créées le 19 avril 1941. Leur nom officiel est « Zrakoplovstvo NDH ». Leur premier commandant est le Colonel Vladimir Kren. Sur le plan de l’organisation, ces forces aériennes s’établissent à Zagreb (1ère escadrille) et à Sarajevo (7ème et 8ème escadrilles).

Les escadrilles de chasseurs n°10 & 11, ainsi que celles des bombardiers n°12 & 13, sont créées au mois de juillet de la même année. Elles constituent une unité séparée, la Légion aérienne croate, qui doit combattre dans le cadre de l’Opération Barbarossa contre l’URSS. Le chef de l’Etat croate ou Poglavnik, Ante Pavelic, offre au Reich une participation des forces aériennes croates à la lutte contre le bolchevisme. Cette démarche du Poglavnik constitue un rapprochement très net avec l’Allemagne pour contrebalancer la position dominante qu’occupait l’Italie dans le nouvel Etat.

Les pilotes de chasse croates, après avoir subi une brève formation sur appareils allemands (des Me109B) à Fürth, sont envoyés à l’Est et engagés dans l’escadrille n°52 de la Luftwaffe allemande. A partir du mois de novembre, ils opèrent à partir du champ d’aviation de Taganrog sur les rives de la Mer d’Azov. Les pilotes de ce « Jagdgruppe Dzal », baptisé ainsi du nom de leur commandant, le Major Franjo Dzal, sont particulièrement motivés. En avril 1942, ils avaient engrangé 30 victoires.

A Greifswalde, les Allemands forment les pilotes de bombardiers sur appareils Do17. Les deux escadrilles de 15 appareils sont adjointes au « Kampfgeschwader 3 » et opèrent à partir des pistes de Vitebsk, Viasma et Rchev. Le 6 janvier 1942, un communiqué de la Wehrmacht annonce : « Dans le cadres des actions aériennes récemment menées, une unité de pilotes croates s’est particulièrement distinguée par des attaques en piqué très audacieuses ! ».

Il est plus que probable qu’Adolf Hitler avait ce communiqué en tête lorsqu’il refusa sèchement de livrer davantage d’avions à son partenaire hongrois qui en avait fait la demande : « Que s’imaginent ces Hongrois ! Au lieu d’attaquer, ils vont se promener dans les airs avec leurs passagers ! Si je dois livrer des appareils, alors je les livrerai plutôt aux Croates car ils ont montré qu’ils savaient attaquer ! ».

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Mais lorsque le sort des armes se retourne contre la Wehrmacht, les désertions croates se succèdent. Le 14 mai 1943, deux pilotes croates passent aux Russes avec leur Me109G-2. A partir de ce moment-là de la seconde guerre mondiale, les bombardiers des alliés occidentaux attaquent de plus en plus souvent la Croatie. Les nécessités de la guerre font que les pilotes croates doivent défendre l’espace aérien de leur patrie, ce qui n’est pas une mince affaire vu leur infériorité numérique face aux aviations anglo-saxonnes.

Les chasseurs de la NDH ont glané quelque 259 victoires sur le Front de l’Est entre novembre 1941 et septembre 1944. Seul ombre au tableau : la désertion du Capitaine Mato Dukovac, l’as incontesté de l’aviation de l’Etat oustachiste croate, avec ses quarante victoires. Il désertera le 20 septembre 1944 et passera aux Russes.

Autres alliés du Reich pendant la seconde guerre mondiale : les Slovaques. Le parlement de Bratislava proclame le 14 mars 1939 l’indépendance de l’Etat slovaque. Immédiatement, le jeune Etat doit se défendre par les armes contre les revendications territoriales de la Hongrie dans les régions orientales du pays. Les forces aériennes slovaques subissent leur baptême du feu, avec le gros de leurs effectifs équipés de 60 biplans de type Avia B-534. Le 23 mars, la défense anti-aérienne hongroise abat deux de ces vieux coucous. Le Premier Lieutenant Jan Svetlik et le sous-officier Stefan Devan meurent au combat. Le lendemain, les bombardiers Ju-86 hongrois endommagent sept appareils slovaques sur le champ d’aviation de Zipser-Neudorf. Le 31 mars, un armistice est signé.

Le 1 septembre 1939, Bratislava se range du côté allemand dans la campagne de Pologne. Les chasseurs Avia accompagnent les Stukas allemands dans une mission de protection : deux B-534 sont perdus pour les Slovaques. Au début de l’Opération Barbarossa, 22 appareils B-534 sont dans les airs. Les pilotes slovaques se distinguent par une vive volonté de se rendre utiles. A plusieurs reprises, des pilotes, qui avaient dû atterrir derrière les lignes soviétiques, ont été secourus par des camarades qui se sont posés pour les reprendre. Souvent de manière aventureuse car le pilote ainsi sauvé devait souvent s’accrocher aux ailes des B-534.

Petit à petit, l’aviation slovaque s’équipe de Me109. La première escadrille est placée sous le commandement du Capitaine Ondrej Dumbala, qui avait obtenu 14 victoires en 1944. Cette escadrille n°13 fut baptisée par la propagande de Monseigneur Tiso, les « aigles des Tatra ». Deux Slovaques obtiennent leur première victoire sur Me109 le 28 novembre 1942 : ils abattent trois Polikarpov I-153. L’escadrille n°13 peut s’enorgueillir d’un excellent bilan : au cours de ces deux mille missions, elle a obtenu 155 victoires. Jan Reznak, à lui seul, en a engrangé 32.

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L’escadrille n°13 se replie en février 1944 sur le territoire national slovaque, à Priest’any, afin de protéger Bratislava et les raffineries de pétrole, avec leurs Me109G-6 flambant neufs. Le 26 juin 1944 fut la journée la plus terrible pour cette 13ème escadrille : six Me109, sous le commandement d’un vétéran du Front de l’Est, Juray Puskar, affrontent des bombardiers américains venus d’Italie du Sud. Les chasseurs américains de type Mustang, qui les protègent, s’avèrent nettement supérieurs : cinq Me109 sont perdus, le sixième est sévèrement endommagé. Puskar et deux autres pilotes tombent au champ d’honneur : l’un d’entre eux, Stefan Jambor, qui a sauté en parachute, est mitraillé, sans pouvoir se défendre.

Erich Körner-Lakatos.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°31/2017, http://www.zurzeit.at ).

Les aviateurs bulgares et vlassovistes

Les forces aériennes bulgares (Vozdushni Voiski) étaient constituées, en 1939, de 42 chasseurs-bombardiers PZL-P-43-B, de 78 biplans Avia B-534 (des chasseurs) et de 32 bombardiers Avia B-71. A tout cela s’ajoutaient 60 appareils de reconnaissance Letov S-328.  En 1940, les Allemands fournissent des appareils plus modernes dont 18 Me109E-3. En 1943, les Bulgares reçoivent du Reich 29 Me109G-2 et 12 Do17.

Lorsque, le 1 août 1943, des bombardiers américains B-24 partent d’Afrique du Nord et survolent la Bulgarie pour attaquer les champs pétrolifères roumains de Ploesti, les Bulgares les attaquent lors de leur vol de retour, en n’hésitant pas à engager leurs vieux Avia B-534. Les équipages des B-24 Liberators sont d’abord surpris plutôt qu’effrayés : le spectacle de ces vieux biplans à quelque chose de surréaliste. On se croirait pendant la première guerre mondiale. Mais les Américains déchantent très rapidement : les Me109 bulgares, partis du champ d’aviation de Karlovo passent à l’attaque et descendent cinq B-24.

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Au début de l’année 1944, le Reich livre encore 65 chasseurs Me109G. Ce sera toutefois quelques semaines après un désastre : les Américains ont attaqué le 10 janvier la capitale bulgare, Sofia, commettant un bombardement particulièrement violent. 300.000 habitants ont quitté la ville en panique. Le 26 août, les Bulgares livrent leur dernier combat contre les Américains. Leur pays passe ensuite dans le camp allié.

Pour être complet et parler de tous les pilotes d’ethnie slave qui ont combattu du côté allemand pendant la seconde guerre mondiale, il ne faut pas oublier les pilotes russes de l’armée Vlassov qui disposait d’une escadrille de chasseur composée de seize Me109G-10, d’une escadrille pour les opérations nocturnes, avec douze Ju88 et d’une escadrille de bombardiers (cinq He111). Cette dernière a exécutée la seule mission aérienne confiée à l’Armée Vlassov. Contre l’Armée Rouge, la douzaine de Ju88 s’envole le 13 avril 1944 pour attaquer la tête de pont conquise par les Soviétiques à Erlenhof au sud de Francfort-sur-l’Oder.

(EKL).

 

samedi, 02 juillet 2016

Le Brexit et les quatre de Visegrád

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Le Brexit et les quatre de Visegrád

Ferenc Almássy

Ex: http://metamag.fr

Brexit, groupe de Visegrád, Union européenne – l’Europe change. L’Histoire s’écrit en ce moment même

Le Brexit a été un choc pour certains, surtout dans un Occident ramolli et capricieux. Mais en Europe centrale, vivre des événements historiques de l’intérieur est presque devenu quelque chose de courant. Tous les actuels dirigeants d’Europe centrale se souviennent, voire ont même pris part au changement de régime qui a eu lieu il y a un peu plus d’un quart de siècle. Ces hommes et ces femmes ont vécu sous le communisme et ont participé à sa mise à mort. Et cette expérience est mise à profit en ce moment même où l’Europe vit un tournant majeur.

S’il est bel et bien appliqué – ce ne serait pas la première fois dans l’Histoire de l’Union européenne qu’un référendum qui déplaît à ses élites ne serait pas appliqué -, le Brexit aura des conséquences aussi en et pour l’Europe centrale.

Une fracture amorcée non par le Brexit, mais par Berlin et Paris.

Les 6 membres fondateurs de l’Union – le Benelux et les petits géants européens : Italie, France et Allemagne – se sont réunis en urgence à Berlin lundi 27 juin, pour parler de l’avenir de l’Union européenne… selon eux ; excluant les « états secondaires », et donc, le groupe de Visegrád.

Selon le média polonais TVP, les Allemands et les Français travailleraient sur un projet de « super-État », autrement dit une augmentation considérable de l’intégration européenne. Le média polonais a publié une copie du document de 9 pages : il s’agit d’en finir avec les derniers éléments de souveraineté nationale.

Le groupe des quatre de Visegrád (V4) a saisi l’importance de l’événement et n’est pas resté les bras croisés. Le ministre des affaires étrangères polonais a convié ses homologues du V4 ainsi que d’autres pays exclus de la réunion de crise berlinoise. La dissidence étatique est née et est officialisée au sein d’une Union que d’aucuns estiment déjà moribonde.

Il est trop courant à l’Ouest de penser que l’Europe centrale a bénéficié de l’aide financière bienveillante, désintéressée, offerte par pur humanisme, de la part d’une Union européenne ouest-continentale. Mais évidemment, si l’Europe centrale a bénéficié de subsides européennes, elle n’a pas signé pour en être une colonie – en fait, si, diront certains ; les pays baltes, le V4 et les autres nouveaux pays de l’Union Européenne sont des membres à part entière, participant eux aussi financièrement à l’effort commun, ayant troqué une part de leur souveraineté pour jouer le jeu, et enfin, ayant ouvert des marchés énormes, faciles d’accès – tant géographiquement que légalement ou financièrement – et devenant des viviers de main-d’oeuvre bon marché, qualifiée et jeune.

Le V4 ne voulait pas le départ du Royaume-Uni de l’UE : élément important de l’Union, il était un allié important pour les souverainistes, n’ayant pas la monnaie commune, étant plus que réservé sur l’abandon de souveraineté, étant opposé aux quotas berlinois, et étant un partenaire économique majeur pour chacun des pays du V4. Enfin, c’est aussi le principal lieu d’implantation des jeunes émigrés du V4. Un million de Polonais, 350.000 Hongrois, 45.000 Tchèques, 9.000 Slovaques, tels sont les chiffres de la diaspora du Visegrád au Royaume-Uni. Pour toutes ces raisons, le V4 était opposé au Brexit, Orbán allant même jusqu’à publier une annonce anti-Brexit dans la presse britannique.

Mais voilà, le Brexit est voté. Démocrates sincères, les quatre de Visegrád sont passés sans attendre au plan B. Il faut renouveler l’Europe, mais certainement pas en allant vers plus d’intégration. L’intégration européenne (autrement dit, la fédéralisation) est justement selon le V4 ce qui mène l’UE vers l’effondrement.

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Les réactions du V4 : Front commun pour une autre Europe

En Pologne, le ministre des affaires étrangères Waszczykowski s’inquiète de la domination de la zone euro désormais, impliquant une UE plus que jamais à deux vitesses. « La zone euro pourrait créer des institutions séparées, un budget séparé et ensuite l’Union européenne dans son ensemble ne serait plus qu’une façade et la zone euro dominerait ». « Nous devons créer une Union européenne d’Etats souverains, » a dit le porte-parole du gouvernement polonais, ajoutant que l’exemple du Royaume-Uni montre que c’est exactement ce que veut l’Europe, et que tous les États membres devraient être traités comme des partenaires car aucun pays ne peut décider du destin des autres.

Si le président du PiS souhaite un deuxième référendum, l’influent homme politique a également déclaré que « nous avons une crise dans l’Union européenne et la bonne réponse n’est pas de continuer à faire ce que nous faisions, parce que ça conduirait à une catastrophe. » Le ministre des affaires étrangères a rajouté que les officiels à Bruxelles sont déconnectés des gens ordinaires et qu’ils devraient « se battre la poitrine » de remord. « Les Européens sont mécontents de la voie choisie pour gérer la crise migratoire, ils sont mécontents du fait des problèmes de sécurité, mais aussi du fait de la faible croissance économique due à l’euro, car en réalité l’eurozone stagne et n’a pas de croissance, » a-t-il ajouté.

Beata Szydło, premier ministre de Pologne, a déclaré que « pour le gouvernement polonais, le problème prioritaire est la situation des citoyens polonais vivant au Royaume-Uni. Nous allons essayer de négocier pour qu’ils préservent les avantages qu’ils ont eu à leur arrivée.»

Enfin, les nouvelles élites polonaises profitent de l’occasion pour tirer à boulet rouge sur l’ancien premier ministre libéral Donald Tusk, actuellement président du Conseil européen. « En tant que négociateur, Donald Tusk porte une responsabilité directe pour le Brexit et devrait disparaître de la politique européenne, mais cela vaut aussi pour toute la Commission telle que composée aujourd’hui. » a conclu Kaczynski.

En Tchéquie, on s’attaque à d’autres élites. Juncker est désigné comme responsable par le ministre des affaires étrangères tchèque Zaoralek, dont il demande la démission. « L’Union européenne doit changer rapidement, » a dit le premier ministre tchèque Sobotka sur sa page Facebook. « Pas parce que le Royaume-Uni est parti, mais parce que le projet européen a besoin d’un bien plus grand soutien de la part de ses citoyens. L’Europe doit être mieux à même d’agir, elle doit être plus flexible, moins bureaucratique et beaucoup plus sensible à la diversité que représente ses 27 Etats membres. »

La Slovaquie, qui va prendre la tête du Conseil de l’Union européenne le 1er juillet, a également insisté sur la nécessité de changements à apporter. « Ce n’est pas une tragédie, c’est une réalité et les 27 Etats membres restants doivent agir vite, » a dit le premier ministre Robert Fico. « Ce serait une grande erreur que la réaction des 27 pays soit de continuer la même politique au niveau de l’UE que celle menée jusqu’à maintenant. » Le premier ministre slovaque désire également organiser une rencontre informelle en septembre à Bratislava, incluant les dirigeants français et allemand, ainsi que le président du Conseil européen. Mais il veut également que le V4 soit le leader de cette discussion.

Enfin, en Hongrie, alors qu’Orbán plaidait pour le Remain, il semble sortir grand gagnant du Brexit : si le Brexit a eu lieu, c’est principalement à cause de la politique migratoire de l’UE, a-t-il fait savoir. « Une situation où nous avons une élite européenne sociale-libérale qui est pour l’immigration alors que la majorité des Européens est contre ne peut simplement pas fonctionner, » a déclaré le chef du groupe Fidesz au parlement national. « Malheureusement nous devons admettre que l’assertion selon laquelle l’Europe a perdu 64 millions d’Européens et sa deuxième économie au profit de quelques millions de migrants est vraie, » a-t-il ajouté.

Le ministre de l’économie, Mihály Varga, estime que la Hongrie ne peut que bénéficier du Brexit. Le gouvernement hongrois est en train de travailler à rendre le pays plus attractif pour les compagnies cherchant à quitter le Royaume-Uni. Quant au ministre des affaires étrangères hongrois Szijjártó, il a estimé qu’il était totalement incorrect que l’on tente d’imposer plus longtemps des mesures politiques ayant mené aux échecs actuels. « Des têtes doivent tomber ».

« Peut-être que l’heure des pays de l’Est est arrivée. »

C’est en ces mots que Die Welt, grand journal allemand, commente les réactions des dirigeants européens. Le Brexit marque d’une pierre blanche l’Histoire européenne contemporaine à laquelle l’Europe centrale en plein essor compte bien apporter de nouveau, enfin, sa participation. Fini le temps des « pays de l’Est » méprisables et méprisés, fini le XXe siècle, fini la soumission.

Le V4 a d’ores et déjà annoncé vouloir traiter avec le Royaume-Uni en tant que bloc, et face à l’axe libéral-libertaire et fédéralisateur Berlin-Paris, les quatre de Visegrád n’ont pas perdu de temps pour fédérer autour d’eux les laissés pour compte de l’UE tenant encore à leur souveraineté.

Par leur fermeture d’esprit et leurs rêves aveugles, les dirigeants occidentaux sont en train de tuer l’Union européenne. Une Union voulue par les anciens pays du bloc de l’Est. Mais, jouant le jeu démocratique, écoutant leurs peuples et rejetant les absurdités babeliennes de Bruxelles, on a fait passer le V4 pour des « eurosceptiques », voire des opposants à l’Union européenne. C’est une grave erreur, hélas volontaire de la part de certains : le V4 est pour l’Europe, mais une autre Europe. Pas une Union fédérale libérale-libertaire, mais une grande entente de pays libres et souverains.

Quoiqu’il en soit, l’onde de choc du Brexit a rapidement frappé le continent, et Berlin a catalysé la création d’une faille qui suit presque l’ancien tracé du rideau de fer.

L’avenir nous dira ce que va devenir l’Union, l’Europe et de quel côté de cette fracture naissante se trouvera la liberté, la prospérité et l’espoir.

Source

mercredi, 09 mars 2016

Elections slovaques: à droite toute!

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Elections slovaques: à droite toute!

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

On s’attendait à une victoire de Robert Fico, premier ministre sortant du SMER, parti social-démocrate aux accents nationalistes et anti-migrants. Elle a été au rendez-vous certes mais apparaît davantage comme une victoire à la Pyrrhus. Avec 28.3% des voix, le SMER perd 16 points, ce qui peut s’apparenter à une sérieuse déconvenue, et n’obtient que 49 sièges, loin des 75 sièges requis pour former une majorité. Au moins Robert Fico peut se satisfaire de l’absence d’un grand parti d’opposition.

Les grands gagnants sont les différentes formations de droite nationale dont la division ne fut désastreuse pour aucune. Le Parti National Slovaque (SNS), qui avait été écarté du parlement en 2012 avec 4.6% des voix (< 5%, synonyme d’élimination), renaît littéralement sous la conduite de son nouveau dirigeant Andrej Danko et obtient 8.7% des voix et 15 sièges. L’éviction du Le Pen slovaque, Ian Slota, en 2013, est pour beaucoup dans ce résultat. C’est certes un score inférieur à celui que les sondages pouvaient lui faire espérer. Mais la concurrence fut forte. Ainsi, le LSNS (« Parti du peuple – Notre pays ») de Marian Kotleba, considéré parfois comme néo-fasciste, obtient 8% des voix (contre 1.6% en 2012) et 14 députés. A ces deux partis classique, il faut ajouter le mouvement Sme Rodina (« Nous sommes une famille » du populiste Boris Kollar, qui pendant toute sa campagne a tapé sur les migrants musulmans. Il obtient 6.6% des voix et 11 sièges.

La droite eurosceptique et libérale incarnée par le mouvement Sloboda a Solidarita (« Liberté et solidarité ») s’impose comme deuxième parti du pays avec 12.1% des voix (contre 5.9% en 2012) et 21 sièges. Les autres formations de droite s’en sortent honorablement, à savoir le nouveau venu SIET (5.6% et 11 sièges) et le mouvement OL’ANO (11% des voix et 19 sièges, +2.4 points). Seul les chrétiens démocrates (KDH) échouent de peu et sont éliminés, avec 4.9% des voix (-4 points). Enfin, le Mouvement des Hongrois (SMK/MKP) avec 4% des voix reste à peu près au même niveau qu’en 2012 (-0.26).

Avec une droite nationale réunie à 23.4% des voix, on peut dire que l’opinion publique slovaque s’est radicalisée suite à la crise des migrants. Il s’agissait pour les Slovaques de mettre la barre suffisamment à droite pour donner à Robert Fico des arguments solides pour résister aux pressions de l’Union Européenne. C’est désormais le cas. Même si ce dernier est malgré tout fragilisé et va probablement devoir s’allier avec ces formations ou en tout cas avec une partie d’entre elles. 

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Ces résultats vont encourager ceux qui pensent que soutenir au pouvoir une ligne dure aboutit à décomplexer la population et à ouvrir la porte à des formations beaucoup plus radicales. Le cas hongrois l’indique aussi avec un Jobbik qui est souvent en deuxième position derrière le mouvement de Viktor Orban et ce au détriment de la sociale-démocratie. En revanche, en Tchéquie, depuis l’époque des années 90 où le parti des Républicains inquiétait l’opinion occidentale, aucun mouvement nationaliste n’a émergé, mais la droite tchèque est assez à droite pour l’empêcher.

Le groupe de Visegrad commence désormais à se singulariser par cette montée d’un courant nationaliste et donc potentiellement ou ouvertement eurosceptique, qui est en réalité motivée par une inquiétude croissante des populations face à l’immigration non-européenne et/ou musulmane qui touche l’Europe occidentale. Boris Kollar a notamment fait campagne sur le fait que Bratislava n’ait pas à connaître la situation de Cologne et de Paris. En France, on préfère fermer les yeux, comme ce politologue de BFM-TV expliquant ce matin que la France était le pays d’Europe ayant le moins d’immigrés, ce qui va contre tout sens commun, puisque ne prenant pas en compte les flux antérieurs.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mardi, 01 mars 2016

Actualité du Groupe de Visegrád

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Actualité du Groupe de Visegrád

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Groupe de Visegrád rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Il s'agit d'anciens pays du bloc soviétique, aujourd'hui membre de l'Union européenne, mais qui ont jugé bon de se rapprocher pour sauvegarder leur identité indéniable dans un ensemble où toutes les identités nationales ont tendance à se diluer.

Les gouvernements, sans prétendre former un bloc séparé au sein de l'Union, cherchent à se consulter et s'unir pour faire face à des problèmes qu'ils estiment communs. On leur a prêté selon la phrase du Général de Gaulle, la volonté de rester un peuple majoritairement de « race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ». Sans avoir des positions aussi affirmées, ces pays réagissent actuellement aux politiques européennes visant à accepter un nombre croissant de migrants venus du Moyen Orient et de l'Afrique, à la religion et aux mœurs tout à fait étrangers à la tradition de l'Europe centrale. Angela Merkel, qui avait illustré cette politique, se retrouve aujourd'hui en difficulté dans son propre pays.

Visegrad_group.pngLe Groupe de Visegrád va certainement être de plus en plus écouté au sein même de l'Union européenne. Ils proposent la restauration des frontières pour contrôler l'afflux de migrants, notamment dans les pays qui sont sur la route de la migration vers l'Allemagne. Ils mettent également, au service des gouvernements qui en feront la demande, une douane composée de policiers des différents pays du Groupe pour surveiller les frontières et assurer leur étanchéité.

Ces mesures resteront sans doute insuffisantes, au vu de l'accroissement par millions des migrations vers l'Europe que tous les spécialistes prédisent pour les prochaines années. Il est à noter cependant que les pays du Groupe, bien que provenant d'anciens satellites de la Russie, entretiennent aujourd'hui de bonnes relations avec la Russie, dont ils pourront recevoir de l'aide. La Russie, bien qu'à une toute autre échelle, devra rapidement faire face aux mêmes problèmes.

Comme prévisible, cette attitude attire depuis quelques mois les foudres de l'ONG Amnesty International. Mais ceci n'a rien d'étonnant quand on sait que cette organisation, n'ayant que l'humanitaire à la bouche, a toujours travaillé en étroite liaison avec les Etats-Unis pour favoriser les politiques américaines de pénétration, tant en Europe qu'en Russie.


NB. Cet article ne corr
espond pas nécessairement aux points de vue de tous les membres de notre Comité de rédaction.

 

vendredi, 30 novembre 2012

Cyrille et Méthode censurés par la Commission Européenne!

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Aux fous! Cyrille et Méthode censurés par la Commission Européenne!


source : Robert Ménard, journaliste. Site : boulevard Voltaire

Une anecdote. Une histoire de rien du tout. Quelques lignes dans la presse. Je vous raconte : à l’occasion des 1 150 ans de l’arrivée des saints Cyrille et Méthode dans ce qui deviendra leur patrie, les autorités slovaques ont décidé de lancer une pièce commémorative de deux euros. Représentant, bien sûr, les deux apôtres des Slaves. Que nenni. La Commission européenne n’en a pas voulu et exigé le retrait de « certains détails ». Lesquels ? Vous ne devinez pas ? Pas la moindre idée ? Mais, bien sûr, les auréoles des deux saints et les croix sur leurs vêtements !

Et nos bureaucrates bruxellois – que nous allons finir par détester si ce n’est pas déjà fait – d’expliquer qu’il s’agit de « respecter le principe de neutralité religieuse ». Et d’invoquer un fumeux règlement européen qui les autorise à procéder ainsi quand un « projet de dessin est susceptible d’engendrer des réactions défavorables parmi ses citoyens ». La Banque centrale slovaque a dû s’incliner. Les pièces mises en vente sont privées de ces «  détails » qui révulsent Bruxelles et les abrutis – je pèse mes mots – qui, dans les différents États, dont le nôtre, ont voté un pareil règlement.

Allez, me direz-vous, il y a pire. On ne va pas en faire toute une affaire. Vous avez peut-être raison, mais je ne décolère pas. Je me souviens qu’avant la chute du Mur, avant l’effondrement du communisme, des fidèles slovaques ont risqué leur vie pour avoir diffusé l’enseignement de ces deux saints. Il faudrait rafraîchir la mémoire de nos ronds-de-cuir, de nos scribouillards, de nos gratte-papier qui, à Bruxelles comme à Paris, l’ont oublié ou n’en ont jamais rien su. Mais, c’est vrai qu’il ont une telle honte de ce qu’ils sont, de l’histoire qui est la nôtre, des valeurs qui ont nourri ce vieux continent ! Qu’ils s’en aillent tous, comme dirait Mélenchon.

Au fait, nos deux saints, Cyrille et Méthode, n’ont pas seulement apporté la parole de Jésus aux Slaves. Ils composèrent aussi un alphabet qui deviendra l’alphabet cyrillique. Un détail…

Robert Ménard, le 26 novembre 2012

 

mardi, 27 octobre 2009

Bouclier anti-missiles américain: la Slovaquie refuse la vassalité

Bouclier anti-missiles américain:

la Slovaquie refuse la vassalité

26/10/09- 12h30
BRATISLAVA (NOVOpress) – Le premier ministre slovaque Robert Fico a totalement exclu le déploiement sur le sol de son pays d’éléments du futur système antimissile (ABM), qu’il soit américain ou otanien.

Missile SM-3

Il a notamment déclaré : « Tant que je resterai premier ministre, je ne donnerai pas mon accord à la mise en place sur le territoire slovaque d’une quelconque composante d’un système antimissile» .

Le 17 septembre dernier, les Etats-Unis ont renoncé à leur premier projet de bouclier antimissile en Europe, perçu comme une menace par Moscou.

Par contre, de leur côté, Prague et Varsovie ont déjà déclaré leur disposition à participer au nouveau projet ABM.

[cc [1]] Novopress.info, 2009, Article libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[
http://fr.novopress. info [2]]


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