dimanche, 25 mai 2025
La véritable négociation est entre les mains de Trump et de Poutine. Zelensky et l’UE sont hors jeu
La véritable négociation est entre les mains de Trump et de Poutine. Zelensky et l’UE sont hors jeu
de Gian Micalessin
Source: https://www.destra.it/home/la-vera-trattativa-e-nelle-man...
D’une part, le défi de Volodymyr Zelensky envers Poutine, d’autre part, la volonté évidente de la Russie de limiter les négociations qui se sont amorcées à Istanbul. Toute la matinée d’hier s’est déroulée ainsi. Finalement, pour faire disparaître tout doute et incertitude, Trump a expliqué que « rien ne se passera tant que moi et Poutine ne nous rencontrerons pas ». Autrement dit : « La négociation, c’est moi » et tous les autres sont des figurants. Moins un. C’est-à-dire Poutine, qui dans cette eschatologie « trumpo-centrique » se trouve juste un pas en dessous de lui. Car, selon la vision du locataire de la Maison Blanche, il est le seul avec qui il peut résoudre cette complexe affaire de guerre.
Ce n’est pas un hasard si Trump a déclaré ne pas être « du tout déçu par la délégation russe » qui est arrivée à Istanbul. Une délégation que Zelensky venait de qualifier de « farce » parce qu’elle était, selon lui, de faible niveau et incapable de prendre des décisions autonomes; et il ajoutait: « car nous savons tous qui prend les décisions en Russie ». Ce n’est pas une petite offense pour le président ukrainien qui, en se rendant en Turquie, espérait pouvoir compter sur le soutien américain et sur une déclaration de la Maison Blanche dénonçant la fuite de l’ennemi, abandonnant le processus de négociation.
Mais il n’en a rien été. Au contraire. La raison en est expliquée non seulement par le protagonisme négociateur de « Donald », mais aussi par la situation sur le terrain. Le premier point est évident. Après le brusque conflit à la Maison Blanche et la rencontre aux tonalités mystiques au Vatican, Trump considère que sont momentanément terminés ses rapports avec Zelensky, lequel, après ces deux événements sensationnels, a du mal à captiver l’attention du grand public. Une rencontre bilatérale avec le chef du Kremlin semble, pour Trump, être le meilleur outil pour maintenir l’attention du public et conserver ce rôle de grand négociateur qu’il s’est choisi depuis la campagne électorale.
Les raisons concrètes qui le poussent dans cette direction sont également nombreuses. En regardant la situation en Ukraine, il est évident que la Maison Blanche est à un carrefour. Pour parvenir à la paix, ou tout au moins à un cessez-le-feu, il faut inévitablement parvenir à un accord avec la Russie, c’est-à-dire avec le seul des deux protagonistes capable de décider d’intensifier ou de geler le conflit. La seule alternative serait un recul qui remettrait les États-Unis aux côtés de l’Ukraine, cette fois volontairement. Mais cette étape nécessiterait un engagement financier et une aide militaire encore plus importants qu’auparavant. Et pour Trump, cela reviendrait à admettre un échec total.
Dès lors, le processus de négociation pourrait se diviser en deux filons. Pendant que Zelensky retourne à Kiev, la délégation ukrainienne dirigée par le ministre de la Défense se réunit avec celle de la Russie dans ce Palais Dolmabahçe d’Istanbul, où la négociation de mars 2022 s’était déjà tenue. À partir d’aujourd’hui, un dialogue lent et de petite envergure pourrait s’y développer, mais qui se révélerait néanmoins important car il serait directement mené par les deux parties. « L’agenda est clair, nous sommes prêts à nous rencontrer », a déclaré Zelensky avant de retourner à Kiev. « Nous avons tous les pouvoirs et toutes les compétences pour tenir des pourparlers avec la partie ukrainienne. Nous sommes prêts à faire des compromis possibles », a souligné de son côté Vladimir Medinsky, chef de la délégation russe.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Rjabkov, a précisé qu’une éventuelle rencontre entre les présidents des États-Unis et de la Russie ne dépend pas directement des progrès relatifs à l’accord de paix avec l’Ukraine, tandis que le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a indiqué qu'« aucun préparatif n’est en cours » pour une rencontre éventuelle entre les deux dirigeants. Pour connaître le résultat, il faudra attendre la préparation de l'acte principal : le face-à-face entre Vladimir Poutine et Donald Trump, acteurs coriaces d’un négociation qui, autrement, serait impossible.
13:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, diplomatie, vladimir poutine, donald trump, volodymyr zelenski | |
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