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samedi, 17 avril 2021

Prémisses du manifeste "Fondement de l'Anarcho-Fascisme"

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Prémisses du manifeste "Fondement de l'Anarcho-Fascisme"

par Marius Jeun

Au cours des dernières années, on a pu constater que les idées de la droite alternative ont commencé à évoluer. L'une tendance forte que l'on peut observer, c'est qu'elle tente de se séparer petit à petit des anciennes théories devenues désuètes, des abstractions d'une époque dépassée, des auteurs vieillots qui utilisaient le roman ou la poésie pour diffuser leurs pensées.

C'est dans un registre rénové que nous vous présentons brièvement les bases doctrinales d'une nouvelle idée qui pourra, peut être, intriguer ou en charmer quelques-uns par son appellation qui, jusqu'à présent, était presque exclusivement introduite dans les figures de style littéraire et dans le folklore poétique de quelques personnalités transfuges.

De fait, nous pensons qu'il est temps d'en faire une véritable doctrine; une doctrine prenant toute sa légitimité dans la capacité de former des corrélations fondamentales afin de constituer le corps doctrinal de l'anarcho-fascisme.

Introduction :

Dans une perspective de transition politique, l'anarcho-fascisme ne se réclame pas du "non-Etat" mais il souhaite réorienter l'Etat: sa légitimité, sa fonction. Par Etat, nous rejoignons également l'idée "d'élite naturelle": l'idée d'élites s'imposant tant par la supériorité physico-mentale que par le charisme ; nous récupérons ici les trois catégories que Max Weber confère à l'activité politique mais également les trois types de domination de sa sociologie, tout en rénovant ses conceptions et en les adaptant - considérant qu'elles peuvent prendre des formes différentes dans le temps.  Ici, l'Etat est compris comme étant la manifestation de la phénoménologie politique, le lieu du commandement et de la légitimité, de la souveraineté et du décisionnisme.

Par fascisme, nous n'entendons pas la doctrine socialiste exposée par Mussolini et Gentile dans leur essai de 1932. Nous sommes d'avis que le fascisme est une épistémé-praxis métamorphique, et non une doctrine fixe et immuable. Peut-être par un effet de la vie en démocratie, où toute pensée admise est caricaturale, où la nuance passe pour une aberration, les gens aujourd'hui n'arrivent plus à penser en mouvement et dans le devenir. L'oxymore anarcho-fasciste (si on admet que c'est le cas) ne nous dérange pas, car nous pensons que les oppositions sont génératrices de mouvement, d'harmonie et de dysharmonie permanentes, de "coincidentia oppositorum" conformément aux lois d'Héraclite.

Nous admettons différentes possibilités de transition vers le "moins d'État", ce qui laisse une place large à l'établissement de divers moyens politiques ; en voici quelques uns : 1. Possibilité rationnelle-démocratique.  2. Transition autoritariste. 3. L'option chaotique.

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Hans Hermann Hoppe.

  1. La possibilité rationnelle-démocratique.

Un parti arrive à la tête de la France et met en place d'immenses réformes bénéfiques (on peut s'imaginer qu'il reprenne comme objectif les 10 points d'Hans Hermann Hoppe ou les 7 points de Murray Rothbard, par exemple [1]). La France retrouve sa bonne santé et l'histoire continue. Tout se fait relativement dans le calme.

  1. Transition autoritariste.

Un coup d'Etat arrive. La France plonge alors dans un régime de type néo-pinochétiste, mais "à la française". La dictature anarcho-fasciste de transition prend place. C'est la position autoritaire de la possibilité rationnelle-démocratique : quand les choses ne sont pas réglées par la raison, elles finissent de l'être par la passion.

  1. L'option chaotique.

L'Etat s'effondre, petit à petit des groupes s'organisent, un ordre spontané se dessine, totalement décentralisé proprement chaotique (ou mieux : anarchiste). C'est un modèle envisageable parmi d'autres. Cette option sera sans doute possible dans le cadre d'une guerre ethno-civilisationnelle et d'un grand chaos économique (une convergence des catastrophes [2] ).

En prenant part pour la transition autoritaire vers le moins d'État (catégorie qui s'apparente au pouvoir charismatique de Max Weber), nous assumons le politique comme horizon indépassable de la condition humaine, mais nous rejetons toute conception et toute direction politique de type interventionniste ou socialiste en économie.

Dans un premier temps l'élite aristocratique-autoritariste se contentera d'organiser le territoire pour y imposer un modèle fédéral, décentralisé, et laissera libre le domaine économique tout en voulant conserver et maintenir les secteurs clefs industriels pour être performant dans la compétitivité économique entre les civilisations. En effet, nous pensons, conformément à la pensée "libérale classique" que le libre-échange des biens et des services conduit naturellement vers un maximum d'ophélimité. Que cet optimum soit obtenu par telle production ou par telle autre n'a aucune importance. Chaque producteur choisit s'il produira des biens industriels ou des services, cela ne concerne que les investisseurs, ne concerne que les producteurs, et cela ne concerne pas les observateurs de la vie économique et certainement pas l'Etat.

Mais l'anarcho-fascisme pense qu'il faut s'adapter au contexte tout en respectant les vérités fondamentales - les dogmes - du libéralisme économique : il faut tantôt défendre le libre-échange économique, tantôt savoir préserver (et non protéger) un avantage industriel si celui-ci nous rapporte un bénéfice dans la lutte entre les Nations.

Voici un aperçu d'un apport idéologique de l'anarcho-fascisme axé sur la réalité économique: savoir faire correspondre la conception sur la production comme étant un phénomène "spirituel, intellectuel et idéologique" et savoir le défendre comme un impératif territorial proprement naturel comme l'entend Robert Ardrey [3]. Libre-échange et défense de l'impératif territorial sont des conceptions justes dans une compréhension d'agonisme héraclitéen et peuvent se résoudre dans une acceptation politique totalement machiavélienne que l'on pourrait résumer ainsi : "qu'est-ce qui nous convient le mieux, là, maintenant, tout de suite, face aux autres ?".

Arrêtons de concevoir les choses uniquement au travers de la lorgnette d’une théorie et regardons les faits : le monde est en affrontement constant, les paix durables sont des mirages, les civilisations se livrent bataille et il faut avoir le bon logiciel de combat ; de fait, l'introduction du réalisme politique dans la science économique est l'une des clefs du fondement doctrinal de l'anarcho-fascisme.

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L'anarcho-fascisme défend la conception industrielle européenne comme étant un acquis de civilisation, comme étant une démonstration de supériorité et de force. L'Europe devrait être pleine de Silicon Valley, surtout à l'ère de la 3eme Révolution Industrielle[4] où il s'agît de remplacer la main d'œuvre par le cerveau d'œuvre[5]. Dans ce processus nouveau d'innovation, la transition anarcho-fasciste semble être le meilleur régime pour conceptualiser quelque chose qui s'apparente à un Etat-Stratège schumpétérien.

Dans le monde actuel de coercition des économies et où l'industrie est une force politique pour les Etats, il se peut que ces derniers cherchent à défendre leurs industries pour prospérer au niveau mondial, les Etats recherchent à avoir des "usines pilotes" où l'on crée des lignes de production et où l'on invente des machines afin de créer de la richesse et c'est bien normal. Il y a dans la pensée "libertarienne" classique un refus total de gradualisme évident et nécéssaire, mais également une négation de toutes possibilités de jonctions temporaires avec l'Etat (en tant que phénomène politique et non en tant qu'organisation coercitive). Chez ces théoriciens idéalistes, on passe de l'Etat socialiste français à la société anarcho-capitaliste idéale, du jour au lendemain.

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Face à l'angélisme du monde des idées, l'anarcho-fascisme se présente comme un modèle de dirigisme politique en association avec un libéralisme économique, un Etat qui libère la France de ses conceptions socialistes et paralysantes et qui opte pour des méthodes de stimulation de la concurrence, tout simplement en laissant faire et en jouant le rôle d'antagonisme volontaire selon un principe d'énantiodromie sociétale[6] : le rôle de contradiction en politique de l'Etat crée un dynamisme positif d'innovation en économie.

C'est dans la contrainte que les forces vives sont le mieux exploitées.

Ce modèle s'oppose donc aux volontés de la société de l'apaisement qui masque mal son incapacité vitaliste en optant pour une asthénie politique.

Critique du socialisme des intellectuels :

61024691.jpgNotons qu'à ce sujet nous comptons organiser un redressement critique d'un certain socialisme français qui s'intègrera avec le tout doctrinal. En effet, nous pensons que certains théoriciens de l'école française, Georges Sorel et Edouard Berth pour ne citer qu'eux, se sont fait accaparer par une bande d'intellectuels parisiens vaguement de droite pour devenir des sujets de discussion dans les salons de la capitale, alors qu'ils n'ont aucune légitimité pour aborder ces questions qui ne peuvent les concerner directement sauf dans l'idée de parader intellectuellement. Or, rappelons que G. Sorel qualifie son socialisme de "philosophie des producteurs".

On retrouve chez G. Sorel des éléments qui nous laissent penser que, au delà de son adhésion à la philosophie de Marx - que nous rejetons bien évidemment, il existe la volonté de constituer une "éthique du vivant", en opposition aux doxas scientifiques (le marxisme) et aux belles utopies (saint-simonisme) pour s'ancrer dans une praxis prolétarienne.

Une conception sociétale qui finalement serait bien plus proche de nos idées, bien qu'en partie libérales, que de celles des admirateurs de l'étatisme français actuel. En réalité le socialisme de G. Sorel n'est pas du tout étatique et nous démontrerons qu'à plusieurs endroits il a manifesté de l'intérêt pour les idées libérales notamment pour l'école de Lausanne mais pas seulement[7].

Le mythe sorélien peut tout à fait se concevoir dans l'objectif de libérer les salaires et de libérer l'initiative populaire et entrepreneuriale.

Tout cela rentre dans notre vision de la lutte des classes qui peut être opérante dans les différentes possibilités de transition ; point sur lequel nous reviendrons plus tard.

Critique du mussolinisme historique :

L'un des torts de Mussolini fût de s'entourer de bras cassés, notamment le lamentable Giovanni Gentile, qui est le vrai rédacteur de la doctrine officielle en 1932. On ne peut s'empêcher de s'imaginer, comme Piero Gobetti le suggère, un F.T Marinetti à l'instruction durant cette époque.

Alberto_de-stefani.jpgSon autre tort fût également de se séparer de personnes de valeur comme Alberto De Stefani (photo), qui était un libéral, d'où le plaidoyer de Mussolini lors de son premier discours à la Chambre en 1921 en faveur de "l'Etat manchestérien" et de la fin du socialisme.

Mussolini aurait dû forcer le trait de cette tendance en s'entourant d'industrialistes (Giovanni Agnelli, Arturo Bocciardo, Giacinto Motta) plutôt que d'intellectuels comme Giovanni Gentile. Le fascisme aurait pu avoir un tout autre visage, mais on ne refait pas l'Histoire. Grâce aux propositions d'Alberto De Stefani, durant les premières années du régime l'Italie a connu :

  • une baisse des dépenses publiques (35.5 milliards de lire à 21.8 milliards de lire),
  • une amélioration des entrées fiscales qui permet une amélioration du déficit public (35% du PNB italien en 1922 - 17% en 1924),
  • une hausse des investissements (de 2.6 milliards à 4.5 milliards de lire),
  • une baisse du chômage.

C'est grâce au premier succès économique du fascisme que le régime a pu prospérer sur un enthousiasme favorable pendant plusieurs années. Mais par la suite le régime a défendu tout un tas de mesures néfastes, certes, dans un contexte très particulier et une économie tournée vers la guerre expliquant cela. Il va de soi que l'économiste Alberto De Stefani rentre complètement dans l'édifice idéologique de l'anarcho-fascisme. [8]

Dans la lignée de l'engagement politique de Ludwig von Mises :

AVT_Ludwig-Von-Mises_717.jpegL. von Mises (photo) fût l'un des principaux conseiller, le plus privilégié, selon Hans Hermann Hoppe, d'Engelbert Dollfuss.  L. von Mises était économiste en chef à la chambre de commerce autrichienne, il était également membre du Front Patriotique (Vaterländische Front), parti d'extrême-droite. Le régime de Dollfuss s'appelait l'austro-fascisme.

Peu après la prise de pouvoir des centaines de marxistes ont été retiré physiquement de la société et certains furent prisonniers. Cette dictature de transition se voulait fédéraliste, décentralisée et totalement libérale. La constitution de mai de 1934 veut garantir la liberté individuelle, la propriété privée à chacun, la liberté capitaliste et entrepreneuriale, tout en étant assez conservatrice et catholique.

La constitution de mai de 1934 est un exemple historique d'application transitoire de l'anarcho-fascisme. Il ne fait pas de doute que quand L. von Mises, en 1927, prend la défense de Mussolini, c'est son engagement politique pour l'austro-fascisme qui parle :

«  Il est indéniable que le fascisme et toutes les aspirations semblables à la dictature sont pleins des meilleures intentions et que leur intervention a, pour le moment, sauvé la civilisation européenne. Le mérite que le fascisme a acquis ainsi vivra pour toujours dans l'histoire. Mais il n'appartient pas à une telle politique, qui a apporté momentanément le salut, de garantir le succès si on la suivait durablement. Le fascisme était une solution d'urgence dans un moment particulier ; le voir comme quelque chose de plus serait une erreur fatale. »

Révision de l'axiome de non-agression :

L'un des principes à revoir de fond en comble est bien l'axiome de non-agression afin de le fonder dans le réalisme politique. Bien souvent, chez les libertariens, nous avons droit, sous cette appellation, à la défense d'une volonté aboulique du consensus niais compris dans une mentalité anti-vitaliste.

Il serait plus intéressant de reconnaitre la nature agoniste de l'humain, mais également le fait que l'agressivité intraspécifique est ce qui permet de fonder ce qu'Aristote nommait la philia: l'inimitié fonde l'amitié, l'humain a besoin du conflit, de l'agression pour organiser son affection envers les autres.

Encore une fois, il s'agît ni plus ni moins de réaliser une introduction du réalisme politologique du couple "ami-ennemi" (mis en avant par Carl Schmit) dans la philosophie libérale.

Défendre la non-agression comme principe est un leurre irréaliste valable dans une démarche philosophique purement déductive, c'est à dire, dans une démarche idéelle donc irréaliste.

L'anarcho-fascisme se doit de porter en lui la structure révolutionnaire des défis de son temps et ces défis seront tout sauf "non-agressifs" de principe.

En outre, dans le monde réel - et surtout le monde occidental des nécessités révolutionnaires de demain, même quand on ne viole pas le "NAP", l'usage de la violence sera peut-être nécessaire. Hans Hermann Hoppe n'est pas aveugle et a très compris cet impératif quand il déclare :

« Supposons que vous ayez un jour un nouveau voisin près de chez vous. Ce voisin ne vous agresse en aucune façon et ne porte pas atteinte à votre propriété, mais c’est simplement un "mauvais voisin" [...] La cohabitation pacifique des voisins et des personnes en contact direct et régulier entre elles sur un territoire donné – c’est-à-dire un  ordre social tranquille et convivial – exige aussi le partage d’une  culture, d’une langue, d’une religion, de coutumes et de conventions. Il peut y avoir coexistence pacifique de cultures différentes sur des territoires lointains et physiquement séparés, mais le multiculturalisme, l’hétérogénéité culturelle ne peuvent pas exister dans un seul et même lieu sans entraîner une confiance sociale réduite, un accroissement des tensions et finalement le recours à un "homme fort" [...] Tout comme un ordre libertarien doit toujours se protéger des "mauvais voisins" (même non agressifs) par l’usage de l’ostracisme social, c’est-à-dire par une culture commune du "vous n’êtes pas les bienvenus ici". Ces personnes, qui constituent ainsi une menace ouverte à l’encontre de tous les propriétaires et de toutes les propriétés privées, doivent non seulement être évitées, mais elles doivent aussi,  être "évacuées physiquement", si nécessaire avec violence, et forcées de partir sous d’autres cieux. »

- HHH dans "Libertariens et alt-right : différences et stratégies".

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Politique monétaire :

Notre doctrine sera alimentée par une conception monétaire qui rejoint les propositions libérales autrichiennes de "désétatisation de la monnaie" afin de mettre fin aux monopoles des banques centrales, au "monétarisme international", notre approche de la monnaie consiste à commencer par rappeler l'utilité de la privatisation de la monnaie, c'est à dire le freebanking. C'est ce que faisait Hayek dans son ouvrage "dénationalisation de la monnaie". Hayek propose aussi d'autres commodities que l'or.

Le principal défaut de tout système de Banque Centrale est qu'il incite l'Etat à plus d'endettement. Comme disait justement l'économiste Philippe Simonnot, confier la monnaie à l'Etat, c'est confier la garde du pot de miel à un ours gourmand. Pourtant, tant que l'Etat est vertueux et renonce à trop s'endetter, un système de Banque Centrale peut fonctionner sainement et répondre aux besoins de financement des agents économique. Un tel système sera sous-optimal, comme l'est tout monopole étatique. Mais il fonctionnera.

980031.jpgL'Etat en est arrivé à un point d'endettement très fort qui absorbe les possibilités de crédit et qui rend plus difficile l’accès au crédit des agents économiques privés. Il faudrait revenir à un endettement étatique plus faible afin que la monnaie retrouve son rôle naturel de financement de l'activité. Tout endettement étatique supplémentaire nous éloigne d'un moindre endettement de l'Etat.

Conclusion :

L'anarcho-fascisme se présente comme une doctrine cavalière, c'est le cheval de guerre du libéralisme autrichien et des enseignements d'Hans Hermann Hoppe. Cette nouvelle conception est encore à conceptualiser et nous y travaillons pour livrer un manifeste de théorie pratique qui introduira officiellement notre tendance dans la famille de l'anarchie et qui répondra aux attentes de certains, notamment de nos camarades de la droite. Un nouveau modèle régénérateur d'idées et adapté à la réalité est indispensable et nous pensons que l'anarcho-fascisme, fils du libéralisme, nourri des espérances mythiques et enrichi par le réalisme anthropologique et politique est une équation fondamentale (une endoxa) pour appréhender le monde qui se dessine devant nous.

_____________________________________________________

[1] "Bien comprendre le libertarianisme" de Hans Hermann Hoppe aux éditions Résurgence et "Le populisme de droite" par Murray Rothbard.

[2] La convergence des catastrophes de Guillaume Faye.

[3] L'impératif territorial de Robert Ardrey.

[4] France 3.0 de Christian Saint-Etienne.

Economic-Science-and-the-Austrian-Method_Hoppe.jpg[5] On peut signaler la très bonne intuition du proto-anarcho-fasciste Proudhon :

« Les machines, ne font qu'abréger et suppléer pour nous certaines opérations manuelles : elles ne diminuent pas le travail, elles le déplacent ; ce que nous demandions auparavant à nos muscles est reporté sur le cerveau. Rien n'est changé au travail, si ce n'est le mode d'action, qui du physique passe à l'intellectuel. » - dans "système des contradictions économiques". p. 371.

[6] Intelligence de la politique de Jules Monnerot.

[7] « Une des questions les plus difficiles qu'ait à traiter un théoricien socialiste, est celle de la concurrence [...] On ne semble pas avoir observé qu'on discute ainsi des problèmes d'économie pure, qu'il est impossible de résoudre au moyen des principes de l'économie socialiste. Les théoriciens de la nouvelle école cherchent à démontrer que la libre concurrence parvient à résoudre, par tâtonnements, les équations de l'équilibre économique et à déterminer le maximum d'ophélimité. Personne n'a essayé de faire des démonstrations de ce genre pour les concurrences proposées il ne parait pas du tout évident que l'adjudication du loisir parvienne à résoudre la question économique. En tout cas, il y aurait des recherches à faire dans cet ordre d'idées, en partant des méthodes de la nouvelle école ou d'autres méthodes analogues. Les écrivains socialistes ont pour ces méthodes un mépris qui semble un peu exagéré ils les accusent d'avoir été combinées pour faire l'apologie du capitalisme, ce qui est certainement inexact, au point de vue historique. »

- G. Sorel dans la préface "forme et essence du socialisme" de S.Merlino.

[8] Les chiffres viennent de l'ouvrage "l'Italie fasciste" de l'universitaire Philippe Foro et plus présicément de son chapitre "L'économie italienne sous le fascisme : des velléités libérales à la recherche de l'autarcie".

mercredi, 23 novembre 2016

“Anarcho-Fascism”: An Overview of Right-Wing Anarchist Thought

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“Anarcho-Fascism”: An Overview of Right-Wing Anarchist Thought

This is the text of a lecture delivered to the H.L. Mencken Club on November 5, 2016.

The topic that I was given for this presentation is “Anarcho-Fascism” which I am sure on the surface sounds like a contradiction in terms. In popular language, the term “fascism” is normally used as a synonym for the totalitarian state. Indeed, in a speech to the Italian Chamber of Deputies on December 9, 1928 Mussolini describe totalitarianism as an ideology that was characterized by the principle of “All within the state, nothing outside the state, nothing against the state.”

However, the most commonly recognized ideological meaning of the term “anarchism” implies the abolition of the state, and the term “anarchy” can either be used in the idealistic sense of total freedom, or in the pejorative sense of chaos and disorder.

Anarchism and fascism are both ideologies that I began to develop an interest in about thirty years ago, when I was a young anarchist militant who spent a great deal of time in the university library reading about the history of classical anarchism. It was during this time that I also became interested in understanding the ideology of fascism, mostly from my readings on the Spanish Civil War, including the works of Dr. Payne, whom I am honored to be on this panel with. And I have also looked into some of these ideas a little more since then. One of the things that I find to be the most fascinating about anarchism as a body of political philosophy is the diversity of anarchist thought. And the more that I have studied right-wing political thought, the more I am amazed by the diversity of opinion to be found there as well. It is consequently very interesting to consider the ways in which anarchism and right-wing political ideologies might intersect.

Anarchism is also normally conceived of as an ideology of the far Left, and certainly the most well-known tendencies within anarchism fit that description. The anarchist movement of the nineteenth and early twentieth century was certainly a movement of the revolutionary Left, and shaped by the thought and actions of radicals such as Pierre Joseph Proudhon, Mikhail Bakunin, Peter Kropotkin, Emma Goldman, the Ukrainian anarchists, the Spanish anarchists, and others. Anarchism of this kind also involved many different ideological sub-tendencies including anarcho-communism, anarcho-syndicalism, collectivist anarchism, and what was known as “propaganda by the deed” which was essentially a euphemism for terrorism, and other forms of anarchism that advocated violent resistance to the state, such as illegalism or insurrectionary anarchism.

There is also a modern anarchist movement that largely functions as a youth subculture within the context of the radical left, and modern anarchism likewise includes many different hyphenated tendencies like “queer anarchism,” “transgender anarchism,” or “anarcha-feminism,” and many of which, as you might guess, maintain a very “politically correct” orientation.

However, there are also ways in which the anarchist tradition overlaps with the extreme right.

FR-anadr782130414087_v100.jpgThe French intellectual historian Francois Richard identified three primary currents within the wider philosophical tradition of anarchism. The first of these is the classical socialist-anarchism that I have previously described that has as its principal focus an orientation towards social justice and uplifting the downtrodden. A second species of anarchism is the radical individualism of Stirner and the English and American libertarians, a perspective that posits individual liberty as the highest good.  And still a third tradition is a Nietzsche-influenced aristocratic radicalism, or what the French call “anarchism of the Right” which places its emphasis not only on liberty but on merit, excellence, and the preservation of high culture.

My actual presentation here today is going to be on the wider traditions of anarchism of the Right, right-wing anti-statism, and Left/Right crossover movements which are influenced by the anarchist tradition.

First, it might be helpful to formulate a working definition of “anarcho-fascism.” An “anarcho-fascist” could be characterized as someone that rejects the legitimacy of a particular state, and possibly even uses illegal or extra-legal means of opposing the established political or legal order, even if they prefer a state, even a fascist state, of their own.

There are looser definitions of “anarcho-fascism” as well, and I will touch on some of these in a moment. However, it should also be pointed out that many anarchists of the right were not part of a movement or any kind of political parties or mass organizations. Instead, their affinity for anarchism was more of an attitude or a philosophical stance although, as I will explain shortly, there were also efforts to translate right-wing anarchist ideas into a program for political action.

Anarchists of the Right during the French Revolution and Pre-Revolutionary Era

Left-wing anarchist thought can to some degree trace its roots to tendencies within revolutionary France of the late eighteenth century, as well as the pre-revolutionary and post-revolutionary periods. This is also true, to some degree, of the right-wing anarchist tradition. Once again, to cite Francois Richard:

“Here, at the end of the 18th century, in the later stages of the ancien régime, formed an anarchisme de droite, whose protagonists claimed for themselves a position “beyond good and evil,” a will to live “like the gods,” and who recognised no moral values beyond personal honour and courage. The world-view of these libertins was intimately connected with an aggressive atheism and a pessimistic philosophy of history. Men like Brantôme, Montluc, Béroalde de Verville and Vauquelin de La Fresnaye held absolutism to be a commodity that regrettably opposed the principles of the old feudal system, and that only served the people’s desire for welfare.” –Francois Richard

These intellectual currents that Richard describes mark the beginning of an “anarchism of right” within the French intellectual tradition.  As mentioned previously, these thinkers could certainly be considered forerunners to Nietzsche, and later French thinkers in this tradition included some fairly prominent figures. Among them were the following:

-Arthur de Gobineau, a 19th century writer, and early racialist thinker

-Leon Bloy, a novelist in the late 19th century

-Paul Leautaud, a theater critic in the early 20th century

-Louis Ferdinand Celine, a well-known French writer during the interwar period

-George Bernanos, whose political alignments were those of an anti-fascist conservative, monarchist, Catholic, and nationalist

-Henry de Montherlant, a 20th century dramatist, novelist, and essayist

-Jean Anouilh, a French playwright in the postwar era

Among the common ideas that were shared by these writers were an elitist individualism, aristocratic radicalism, disdain for established ideological or ethical norms, and cultural pessimism; disdain for mass democracy, egalitarianism, and the values of mass society; a dismissive attitude towards conventional society as decadent; adherence to the values of merit and excellence; a commitment to the recognition of the superior individual and an emphasis on high culture; an ambiguity about liberty rooted in a disdain for plebian values; and a characterization of government as a conspiracy against the superior individual.

Outside of France

A number of thinkers also emerged outside of France that shared many ideas in common with the French anarchists of the Right. Ironically, considering where we are today, one of these was H. L. Mencken, who was characterized as an “anarchist of the right” by another French intellectual historian, Anne Ollivier-Mellio, in an academic article some years ago. An overlapping tradition is what has sometimes been referred to as “anarcho-monarchism” which included such figures as the famous author J.R.R. Tolkien in England, the artist Salvador Dali in Spain, the Catholic traditionalist Erik von Kuehnelt-Leddihn in Austria, and, perhaps most intriguingly, the English occultist Aleister Crowley, who has been widely mischaracterized as a Satanist.

Conservative Revolutionaries  

The traditions associated with right-wing anarchism also overlap considerably with the tendency known as the “Conservative Revolution” which developed among right-wing European intellectuals during the interwar period. Among the most significant of these thinkers were Arthur Moeller van den Bruck and Stefan George in Germany, Maurice Barres in France, Gabriele d’Annunzio in Italy, and, considerably later, Yukio Mishima in postwar Japan.

AN 251 1.jpgPerhaps the most famous intellectual associated with the Conservative Revolution was Ernst Junger, a veteran of World War One who became famous after publishing his war diaries in Weimar Germany under the title “Storms of Steel.” Much later in life, Junger published a work called “Eumeswil” which postulates the concept of the “Anarch,” a concept that is modeled on Max Stirner’s idea of the “Egoist.” According to Junger’s philosophy, an “Anarch” does not necessarily engage in outward revolt against institutionalized authority. Instead, the revolt occurs on an inward basis, and the individual is able to retain an inner psychic freedom by means of detachment from all external values and an inward retreat into one’s self. In some ways, this is a philosophy that is similar to currents within Buddhism and other Eastern philosophies.

Yet another well-known figure from the Conservative Revolutionary era, and one that is certainly influential among the more radical tendencies on the alternative right today, is Julius Evola. Evola was a proponent of an extreme elitism that characterized the period of the Kali Yuga of Hindu civilization during approximately 800 B.C. as the high point in human development. Indeed, he considered everything that has taken place since then to have been a manifestation of degeneracy. For example, Evola actually criticized fascism and Nazism as having been too egalitarian because of their orientation towards popular mobilization and their appeals to the ethos of mass society. Evola also formulated a concept known as the “absolute individual,” which was very similar to Junger’s notion of the “Anarch,” and which can be described an individual that has achieved a kind of self-overcoming, as Nietzsche would have called it, due to their capacity for rising above the herd instincts of the masses of humankind.

Now, I must emphasize that the points of view that I have outlined thus far were largely attitudes or philosophical stances, not actual programs of political action. However, there have also been actual efforts to combine anarchism or ideas borrowed from anarchism with right-wing ideas, and to translate these into conventional political programs. One of these involves the concept of syndicalism as it was developed by Georges Sorel. Syndicalism is a revolutionary doctrine that advocates the seizure of industry and the government by means of a worker insurrection or what is sometimes called a “general strike.” Syndicalism was normally conceived of as an ideology of the extreme left, like anarchism, but a kind of right-wing syndicalism began to develop in the early twentieth century due to the influence of Sorel and the German-Italian Robert Michels, who formulated the so-called “iron law of oligarchy.” Michaels was a former Marxist who came to believe that all organizations of any size are ultimately organized as oligarchies, where the few lead the many, and believed that anti-capitalist revolutionary doctrines would have to be accommodated to this insight.

Cercle Proudhon

Out of these intellectual tendencies developed an organization called the “Cercle Proudhon,” which combined the ideas of the early anarchist thinker Pierre-Joseph Proudhon, such as mutualist economics and political federalism, with various elitist and right-wing ideas such as French nationalism, monarchism, aristocratic radicalism, and Catholic traditionalism. Cercle Proudhon was also heavily influenced by an earlier movement known as Action France which had been founded by Charles Maurras.

Third Positionism, Distributism and National-Anarchism

Another tendency that is similar to these is what is often called the “Third Position,” a form of revolutionary nationalism that is influenced by the economic theories of Distributism. Distributism was a concept developed by the early 20th century Catholic writers G.K. Chesterton and Hillaire Belloc, which postulated the idea of smaller property holders, consumer cooperatives, workers councils, local democracy, and village-based agrarian societies, and which in many ways overlaps with tendencies on the radical Left such as syndicalism, guild socialism, cooperativism or individualist anarchism. Interestingly, many third positionists are also admirers of Qaddafi’s “Green Book” which outlines a program for the creation of utopian socialist and quasi-anarchist communities that form the basis for an alternative model of society beyond both Capitalism and Communism.

Within more recent times, a tendency has emerged that is known as National-Anarchism, a term that was formed by a personal friend of mine named Troy Southgate, and which essentially synthesizes anarchism with the notion of ethno-cultural identitarianism.

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Troy Southgate

Right-wing Anarchism, Libertarianism and Anarcho-Capitalism

Certainly, any discourse on right-wing anarchism needs include a discussion of the sets of ideas that are associated with Libertarianism or Anarcho-Capitalism of the kinds that are associated with an array of free-market individualist thinkers such as Ludwig von Mises, Friedrich August von Hayek, Milton Friedman, and, of course, Ayn Rand and Murray Rothbard.

In many ways, modern libertarianism has a prototype in the extreme individualism of Max Stirner, and perhaps in thought of Henry David Thoreau as well. The more recent concept of anarcho-capitalism was developed in its most far reaching form by Murray Rothbard and his disciple, Hans Hermann Hoppe. Indeed, Hoppe has developed a critique of modern systems of mass democracy of a kind that closely resembles that of earlier thinkers in the tradition of the French “anarchists of the Right,” Mencken, and Kuehnelt-Leddihn.

SkonkonIII.jpgIt is also interesting to note that some of the late twentieth century proponents of individualist anarchism such as James J. Martin and Samuel E. Konkin III, the founder of a tendency within libertarianism known as agorism, were also proponents of Holocaust revisionism. Indeed, when I was doing research on the modern libertarian movement, I discovered that Holocaust revisionism  was actually popular among libertarians in the 1970s, not on anti-Semitic or pro-Nazi grounds, but out of a desire to defend the original isolationist case against World War Two. Konkin himself was actually associated with the Institute for Historical Review at one point.

Samuel E.  Konkin III

There are also various types of conservative Christian anarchism that postulated the concept of parish-based village communities with cooperative or agrarian economies. Such tendencies exist within the Catholic, Protestant and Orthodox traditions alike. For example, Father Matthew Raphael Johnson, a former editor of the Barnes Review, is a proponent of such an outlook.

Very similar concepts to conservative Christian anarchism can also be found within neo-pagan tendencies which sometimes advocate a folkish or traditionalist anarchism of their own.

Left/Right Overlaps and Crossover Movements

A fair number of tendencies can be identified that involved left/right overlaps or crossover movements of some particular kind. One of these was formulated by Gustav Landauer, a German anarcho-communist that was killed by the Freikorps during the revolution of 1919. Landauer was also a German nationalist, and proposed a folkish anarchism that recognized the concept of national, regional, local and ethnic identities that existed organically and independently of the state. For example, Landauer once characterized himself as a German, a Bavarian, and a Jew who was also an anarchist.

In the early 1980s, a tendency emerged in England known as the Black Ram, which advocated for an anarcho-nationalism that sought to address the concept of national identity as this related to left-wing anarchism. Black Ram was a conventionally left-wing tendency in the sense of being anti-statist, anti-capitalist, anti-racist, and anti-sexist, but which understood nationalities to be pre-existing cultural and ethnic expressions that were external to the state as an authoritarian institution.

Dorothy_Day_1916.jpgDorothy Day was an American radical, a religious pacifist, and advocate of social justice, who combined anarchism and Catholic traditionalism. She was the founder of the Catholic Worker movement, and considered herself to be a supporter of both the Industrial Workers of the World and the Vatican.

One of the godfathers of classical anarchism was, of course, Mikhail Bakunin, who was himself a pan-Slavic nationalist, and continues to be a peripheral influence on the European New Right. In fact, Alain De Benoist’s concept of “federal populism” owes much to Bakunin’s thought and is remarkably similar to Bakunin’s advocacy of a federation of participatory democracies.

Dorothy Day

There are a number of left-wing anarchists that have profoundly influenced the ecology movement that have also provided inspiration for various thinkers of the Right. Kirkpatrick Sale, for example, is a neo-Luddite and the originator of a concept known as bioregionalism. Leopold Kohr is best known for his advocacy of the “breakdown of nations” into decentralized, autonomous micro-nations. E.F. Schumacher is, of course, known for his classic work in decentralist economics, “Small is Beautiful.” Each of these thinkers is also referenced in Wilmot Robertson’s white nationalist manifesto, “The Ethnostate.”

Anarchism and Right-Wing Populism

Because American political culture contains strands of both anti-state radicalism and right-wing populism, it is also important to consider the ways in which these overlap or run parallel to each other. For example, there are tendencies among far right political undercurrents that favor a radically decentralized or even anarchic social order, but which also adhere to anti-Semitic conspiracy theories or racial superiority theories. There is actually a tradition like that on the US far right associated with groups like the Posse Comitatus.

There is also a radical right Christian movement that favors county level government organized as an uber-reactionary theocracy (like Saudi Arabia, only Christian).  Other tendencies can be observed that favor no government beyond the county level, such as the sovereign citizens, who regard speed limits and drivers’ licensing requirements to be egregious violations of liberty, the proponents of extra-legal common laws courts, and various other trends within the radical patriot movement.

The relationship between the Right and the state in many ways mirrors that of the Left in the sense that both Right and Left have something of a triangular interaction with systems of institutional and legal authority. Both Left and Right can be divided into reformist, libertarian, or totalitarian camps. In the case of the Left, a leftist may be a reform liberal or social democrat, they may be an anarchist or a left-libertarian, or they may be a totalitarian in the tradition of Lenin, Stalin, Mao, and others. Similarly, a rightist may advocate for reforms of a conservative or rightward leaning nature, they may be an anarchist of the right or a radical anti-statist, or a person of the Right may be a proponent of some kind of right-wing authoritarianism, or a totalitarian in the fascist tradition.