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lundi, 13 mars 2017

Le Camp des Saints, source d'inspiration pour Trump ?

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Bob Woodward

Ex: http://www.decryptnewsonline.com 

Comme Marine Le Pen, l'homme fort de la Maison-Blanche cite régulièrement ce livre publié en 1973 qui raconte l'invasion de la France par une multitude de migrants. Cette dystopie est devenue culte au sein d'une partie de l'extrême droite. Washington, tout début des années 1980. Le flamboyant patron du contre-espionnage français, le comte Alexandre de Marenches, rencontre son ami Ronald Reagan à la Maison-Blanche. Les deux hommes évoquent la guerre en Afghanistan. A la fin de la conversation, le comte tend au président des Etats-Unis un roman français (traduit en anglais) : "Vous devriez lire cela..." Quelques semaines plus tard, Reagan croise à nouveau Marenches et lui confie : "J'ai lu le livre que vous m'aviez donné. Il m'a terriblement impressionné..."

"Il faut appeler Le Camp des Saints par son nom : un livre raciste." Voilà ce qu'écrivait Daniel Schneidermann, début mars, dans Libération. Malgré un souffle incontestable (et pas mal de longueurs), le roman de Jean Raspail joue avec un sujet explosif : un million de migrants issus du continent indien viennent s'échouer en bateau sur la Côte d'Azur. Effrayés par cette "racaille", les Français "blancs" fuient, laissant le champ libre à cette masse "puante", qui se livrait déjà à un "gigantesque enculage en couronne" [sic] sur les bateaux et profite de nos hôpitaux, écoles et supermarchés, non sans violer quelques "Blanches" au passage. Elites politiques, religieuses et médiatiques (dont un journaliste inspiré de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, nommé Ben Souad, "d'origine nord-africaine" et à la "peau bistrée") ont démissionné. Seul un dernier carré de "Blancs" résiste. Et qu'ont-ils de plus pressé à faire avant de mourir ? Abolir la législation de 1972 sur la discrimination raciale... Par son lexique, sa brutalité et ses provocations, Le Camp des Saints est incontestablement un ouvrage d'extrême droite.

campsaint00001f004ae1cf-1.jpegBigre, quel est donc ce roman français capable d'"impressionner" le héraut du "monde libre" ? Il s'appelle Le Camp des Saints. Signé Jean Raspail, il est sorti en 1973. Et, depuis, cette épopée, qui raconte le débarquement apocalyptique d'un million d'immigrants entre Nice et Saint-Tropez, est devenue une sorte de livre culte. Mieux, depuis quelques semaines, ce roman sulfureux prend des allures de phénomène : sa huitième (!) édition, parue début février 2011, s'est déjà écoulée à 20 000 exemplaires, portée, notamment, par une longue apparition dans l'émission de Frédéric Taddeï, Ce soir ou jamais. Il est vrai que les circonstances ont fourni des attachés de presse un peu particuliers à ce Camp des Saints : les milliers de pauvres Tunisiens accostant à Lampedusa sur leurs barques de fortune...

Bien calé dans un fauteuil en bois aux fausses allures de trône derrière le bureau de son appartement du XVIIe arrondissement, fume-cigarette à la main, Jean Raspail, 85 ans et une silhouette de jeune homme, savoure. "Je prends ma revanche, les événements confirment ce que j'avais imaginé", dit ce royaliste, qui se défend d'être "à l'extrême droite". "Ultraréactionnaire", consent l'ancien explorateur à la moustache de major des Indes, entre sa vieille mappemonde, ses maquettes de bateau et l'étrange trophée en forme de lampe du prix Gutenberg, remis, en 1987, par une Anne Sinclair un peu réticente... Lui qui, dans l'immédiat après-guerre, a connu Ushuaia du temps où cette ville n'était qu'un vague fortin et qui a planté sa tente au milieu des ruines du Machu Picchu s'est toujours passionné pour le destin des peuples menacés.

Le Camp des Saints raconte-t-il autre chose ? "Ce livre a jailli en moi, sans plan préconçu, alors que l'on m'avait prêté une villa plongeant sur la Méditerranée", se souvient Raspail. Nous sommes en 1972 - le Front national n'a aucune audience, et le débat sur l'immigration n'existe pas. L'éditeur Robert Laffont s'emballe pour le livre. Il en imprime 20.000 exemplaires d'entrée et écrit une lettre spéciale aux 350 libraires les plus importants de France. Il fait tout pour obtenir un "papier" dans Le Monde des livres. En vain. Mais une certaine droite intellectuelle, plutôt "dure" - Jean Cau, Louis Pauwels, Michel Déon... -, lance le roman, qui se vend à 15 000 exemplaires à sa sortie. Score honnête. On aurait pu en rester là. Mais, en 1975, petit frémissement. Le livre redémarre. Les images des boat people vietnamiens ? Le débat sur le regroupement familial lancé par Valéry Giscard d'Estaing ? "Le Camp des Saints est un livre qui a eu de la chance, analyse son auteur. Un bloc de lecteurs a lancé un formidable bouche-à-oreille. La comédienne Madeleine Robinson m'a dit l'avoir offert au moins cent fois !" On en arrive vite à 40 000 exemplaires vendus. 

Le grand éditeur américain Charles Scribner le fait traduire en 1975. Succès. C'est ainsi, on l'a vu, qu'il atterrira entre les mains de Ronald Reagan. Un autre lecteur américain, et non des moindres, restera lui aussi marqué par ce roman : Samuel Huntington. Dans son célébrissime Choc des civilisations (Odile Jacob), le professeur de sciences politiques évoque le "roman incandescent" de Jean Raspail. Ces deux grands pessimistes se croiseront d'ailleurs à Paris, en 2004.

JRvaleurs4089_001_0.jpgEn France aussi, le livre poursuit son petit rythme de croisière - autour de 5 000 exemplaires par an. A telle enseigne, fait rarissime, qu'après être sorti deux fois en édition de poche (en 1981 et 1989), ce "long-seller" est ensuite réédité en grand format ! "Je suis un écrivain professionnel, justifie Raspail. Or, le poche ne rapporte rien. En grand format, je gagne un peu plus..." La dernière édition datait de 2002. Un an auparavant, le 20 février 2001, un bateau rempli de Kurdes était venu s'échouer très exactement à 50 mètres de la villa où fut écrit Le Camp des Saints. On s'attribuerait des dons de prophétie pour moins que ça... "Il y a un an, j'ai pensé que nous étions à un tournant de l'Histoire, dans la mesure où la population active et urbaine de la France pourrait être majoritairement extra-européenne en 2050, croit savoir Raspail. J'ai donc suggéré à Nicole Lattès, directrice générale de Laffont, de le rééditer avec une nouvelle préface." Mais, lorsque les services juridiques de la maison d'édition découvrent ce texte, intitulé "Big Other", leurs cheveux se dressent sur leur tête : "Impubliable, nous risquons des poursuites pour incitation à la haine raciale !" Raspail, lui, refuse de changer la moindre syllabe. Et appelle à la rescousse un ami avocat, Jacques Trémollet de Villers, pas exactement un gauchiste lui non plus - il a notamment défendu le milicien Paul Touvier. Mais bon plaideur : lors d'une "réunion de crise", longue de deux heures, aux éditions Robert Laffont, il parvient à retourner l'assemblée. On publiera, donc. Mais assorti d'un avant-propos du PDG de la maison, Leonello Brandolini, qui justifie la décision tout en prenant prudemment ses distances avec le fond du livre...

Chose assez étrange, en effet, Le Camp des Saints a échappé jusqu'ici à toute poursuite judiciaire. L'adjonction de cette préface musclée pourrait agir comme un chiffon rouge. D'autant que Raspail, dans sa haine des lois "mémorielles" (Pleven, Gayssot...) n'a pu résister, à 85 ans, à une ultime provocation : indiquer lui-même, en annexe à la fin du roman, les passages susceptibles d'être poursuivis. Il en a compté 87...

"Si je suis attaqué, j'ai déjà préparé mon parachute", sourit l'octogénaire, en pointant le doigt sur un gros classeur noir qui ne quitte jamais son bureau. A l'intérieur, toutes les lettres de responsables politiques reçues depuis la sortie du Camp des Saints, en 1973. De Malraux à Sarkozy. Personne ne sait ce qu'elles contiennent. Le romancier se dit prêt à les produire dans le huis clos d'un tribunal. "Et on aura des surprises !" promet-il, gourmand, en une menace à peine voilée. Si certaines ne sont que de polis accusés de réception - Sarkozy, Chirac, Fillon... -, d'autres témoigneraient d'une lecture attentive (n'excluant pas pour autant la critique). Et de citer François Mitterrand, Robert Badinter ou Jean-Pierre Chevènement... Le livre peut choquer, en effet. Il est, d'ailleurs, un lecteur qui a "sursauté" en relisant Le Camp des Saints, en 2011. C'est Jean Raspail lui-même. Verdict du Tonton flingueur royaliste : "Je n'en renie pas une ligne. Mais, il faut avouer, c'est du brutal !"

C'est le Huffington Post qui a mis en exergue cette information: Steve Bannon, le conseiller de l'ombre de Trump, devenu l'homme fort de la Maison-Blanche, cite régulièrement Le Camp des Saints, un roman de l'écrivain français Jean Raspail. «L'Europe centrale et de l'Est a quasiment subi une invasion du type Camp des Saints» dit-il par exemple en octobre 2015, en pleine crise migratoire, sur son site Breitbart News. Puis, en janvier 2016, «le problème de l'Europe, c'est l'immigration. C'est aujourd'hui un problème mondial, un ‘Camp des Saints' généralisé». Ou encore, en avril: «Quand on a commencé à en parler il y a environ un an, on a appelé ça ‘Le Camp des Saints'. Nous sommes en plein dedans, vous ne trouvez pas?»

Connu pour ses positions nationalistes tranchées, et réputé être l'architecte du décret anti-immigration de Donald Trump, Steve Bannon est souvent décrit comme le «Raspoutine» du président américain, le nourrissant idéologiquement grâce à ses lectures variées. Un conseiller le décrivait sur le site Politico comme «la personne la plus cultivée de Washington».

La citation de Raspail n'a rien d'anodine. Son roman est devenu culte dans les milieux d'extrême droite identitaire et autres tenants du «Grand remplacement» depuis sa sortie en 1973. Marine Le Pen elle-même recommande sa lecture. «Aujourd'hui, c'est une submersion migratoire. J'invite les Français à lire ou relire Le Camp des Saints.» , disait-elle sur RMC en septembre 2015.

Le roman raconte l'invasion de la France par une multitude de migrants venus d'Inde, fuyant la misère. Ils sont un million à débarquer sur les côtes du sud de la France, à bord d'une armada de fortune. Jean Raspail résume ainsi les enjeux de l'intrigue: «Ils sont l'Autre, c'est-à-dire multitude, l'avant-garde de la multitude. Et maintenant qu'ils sont là, va-t-on les recevoir chez nous, en France, «terre d'asile et d'accueil», au risque d'encourager le départ d'autres flottes de malheureux qui, là-bas, se préparent? C'est l'Occident, en son entier, qui se découvre menacé. Alors que faire? Les renvoyer chez eux, mais comment? Les enfermer dans des camps, derrière des barbelés? Pas très joli, et ensuite? User de la force contre la faiblesse? Envoyer contre eux nos marins, nos soldats? Tirer? Tirer dans le tas? Qui obéirait à de tels ordres? À tous les niveaux, conscience universelle, gouvernements, équilibre des civilisations, et surtout chacun en soi-même, on se pose ces questions, mais trop tard...» À la fin du roman, le pays est envahi, et il ne reste qu'une poignée d'irréductibles dans le sud qui tirent sur tout ce qui bouge. Le gouvernement prend finalement la décision de supprimer la loi du 9 juin 1973 qui interdit la discrimination. En arrière-plan de cette fresque cauchemardesque, des élites politiques médiatiques et religieuses qui, elles, plaident pour l'accueil des migrants. On trouve même un pape latino-américain progressiste… Il n'en faut pas plus pour que certains voient dans ce brûlot une dimension prophétique, comme le journaliste André Bercoff qui écrivait en septembre 2015 dans Le Figaro que «Le Camp des Saints [était] devenu chronique d'actualité».

Les médias américains parlent d'un «obscur roman», «étonnamment raciste». Pourtant, Le Camp des Saints a eu son petit succès, et Jean Raspail est un écrivain reconnu, qui a gagné le Grand prix du roman de l'Académie française en 1981 pour son roman Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie. À sa sortie en 1973, Le Camp des Saints reçut un accueil mitigé dans la presse et les ventes furent moyennes: environ 15.000 exemplaires. Mais deux ans plus tard, il est publié aux États-Unis par la prestigieuse maison d'éditions Scribner. Le magazine Kirkus Reviews le compare alors à Mein Kampf. Mais, selon Jean Raspail, le président américain Ronald Reagan et le théoricien du choc des civilisations Samuel Huntington l'ont lu et apprécié. Jeffrey Hart, professeur à Priceton, écrit dans National Review : «Raspail n'écrit pas à propos de race, mais de civilisation».

Sa réédition en 2011 par Robert Laffont avait fait polémique. Le roman avait été qualifié d' «odieusement raciste» par Daniel Schneiderman dans Libération, et d' «authentique morceau de névrose raciale» par Aude Lancelin dans le Nouvel Obs. «Aujourd'hui, Le Camp des Saints pourrait être poursuivi en justice pour 87 motifs», convenait alors Jean Raspail dans une interview au Figaro. L'auteur se défend pourtant d'être raciste. Il affirme que le sujet du roman est d'abord celui de la mauvaise conscience occidentale face à l'autre. «Le Camp des Saints est une parabole où se condense le choc de toute conscience de Français de souche face à l'installation de la diversité», expliquait alors Raspail.

vendredi, 11 septembre 2015

Der legendäre Kultroman von Jean Raspail in neuer Übersetzung

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"Das Heerlager der Heiligen":

Der legendäre Kultroman von Jean Raspail in neuer Übersetzung

Ex: http://www.unzensuriert.at

Der legendäre, bitterböse, prophetische Kultroman von Jean Raspail aus dem Jahr 1973, in Frankreich ein bis heute vieldiskutierter Bestseller.

Eine Flotte aus hundert rostigen Schiffen, beladen mit einer Million not- und hungerleidender Inder, darunter viele Frauen, Kinder und Greise, bricht von den Ufern des Ganges Richtung Europa auf, um das wohlstandsverfettete „Paradies im Westen“ zu stürmen. Dessen Medien und Politiker sind unfähig, den Ansturm, der nur die Vorhut unzähliger weiterer Einwanderermassen aus der Dritten Welt bildet, als das zu erkennen, was er ist: eine Invasion, die anders als in früheren Zeiten auf „friedliche“, waffenlose Weise vonstatten geht. Stattdessen werden in salbungsvollen, gebügelten Reden Menschlichkeit und Brüderlichkeit beschworen und die Öffnung der Grenzen im Namen der Menschenrechte gefordert, wobei Heuchelei, Opportunismus, Kalkül und Massenwahn eine nicht unerhebliche Rolle spielen. Die humanitären Illusionen zerplatzen, als die „Armada der letzten Chance“ an der Küste der Côte d'Azur landet, deren Einwohner inzwischen die Flucht ergriffen haben. Die weißen Europäer werden durch einen unblutigen, aber unerbittlichen Rassen- und Klassenkampf beiseite gefegt, die Institutionen brechen zusammen, die Machtverhältnisse verschieben sich, und dies ist der Anfang vom Ende des einst so stolzen wie selbstherrlichen Abendlandes.

Das Heerlager der Heiligen: Ein „gefährliches“ Werk von Raspail

Dies ist in groben Zügen die Handlung des legendären Kultromans „Das Heerlager der Heiligen“ des französischen Schriftstellers Jean Raspail, der 1973 erstmals erschienen ist. Im Sommer 2015, in dem die seit Jahrzehnten anschwellende Einwanderungskrise einen vorläufigen Höhepunkt erreicht hat, ist der lange vergriffene Roman wieder in einer neuen deutschen Übersetzung lieferbar.

Ohne Zweifel eine der wichtigsten Bucherscheinungen des Jahres, hat dieses hochkontroverse, „gefährliche“ Werk – so formulierte es Raspail selbst allerdings nur wenig Chancen, in den etablierten Medien rezensiert, geschweige denn auch nur erwähnt zu werden: Dieses Eisen ist zu heiß, und es hat gerade erst zu glühen begonnen. 

Unzensuriert.at sprach mit dem Übersetzer

Solange „Das Heerlager der Heiligen“ nicht greifbar war, sah die Sache anders aus: Bereits 2005 wies Lorenz Jäger in der FAZ  auf die „visionäre Kraft“ dieses prophetischen Romans hin, der bereits vor über vierzig Jahren die Überschwemmung Europas durch Einwanderermassen aus der Dritten Welt voraussah – wobei die „Inder“ des Buches die Rolle von symbolischen Platzhaltern erfüllen. 2011 würdigte Jürg Altwegg, ebenfalls in der FAZ, Raspails Leistung, allerdings nicht ohne dessen Absichten und seinen Entstehungskontext verzerrt darzustellen und die politische Dimension des Romans zu relativieren. Unzensuriert.at sprach mit dem Übersetzer Martin Lichtmesz.

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Sehr geehrter Herr Lichtmesz, das Heerlager der Heiligen ist vor mittlerweile 42 Jahren erschienen; eine deutsche Ausgabe gibt es seit 1985. Wie kann ein Roman beinahe ein halbes Jahrhundert nach seiner Entstehung aktuell genug für eine Neuauflage sein?


Lichtmesz: Nun, gute Romane sind immer „aktuell“, ob sie nun vierzig oder vierhundert Jahre alt sind. Aber das „Das Heerlager der Heiligen“ ist heute durch seine Hellsichtigkeit eine besonders verblüffende, erschreckende und oft auch beklemmende Lektüre. Im Jahr 2015 bedarf sein vielgepriesener „prophetischer“ Charakter eigentlich keiner Erläuterung mehr. Die Zahl der Einwanderer, die über das Mittelmeer nach Europa strömen, hat in diesem Jahr einen neuen Höhepunkt erreicht, wobei ein Ende nicht abzusehen ist. Anders als bei Raspail sind die Invasoren jedoch in der Mehrzahl junge, kräftige Männer. Der Chor der humanitären Stimmen, der wie im Roman diese Entwicklung und ihre Konsequenzen verklärt, verschleiert und verniedlicht, wird wohl in wenigen Jahren in Heulen und Zähneklappern übergehen. Den stetig wachsenden Menschenreservoirs Afrikas und Asiens steht ein demographisch schrumpfender Kontinent gegenüber, der, wie Raspail betont, seine „Seele“ verloren hat: seine Selbstachtung und seinen Glauben – sei es an Gott, sei es an sich selbst. Diese Dynamik mündet in einen „großen Austausch“ (Renaud Camus) der europäischen Stammvölker, der in Frankreich inzwischen mit dem bloßen Auge wahrnehmbar ist.

Das „Heerlager“ gehört zur Familie der dystopischen Satiren, ist verwandt mit Büchern wie „Der Herr der Welt“ von Robert Hugh Benson, „Schöne neue Welt“ von Aldous Huxley und natürlich „1984“ von George Orwell. Alle diese Autoren wurden erst nach Jahrzehnten richtig verstanden, da sie eindringlich vor Fehlentwicklungen der Moderne gewarnt haben, die erst viel später Wirklichkeit wurden. Die Themen des „Heerlagers“ wurden anno 1973 nur von wenigen Leuten wirklich ernst genommen; man spottete über warnende Stimmen wie jene des britischen Politikers Enoch Powell, der bereits 1968 prophezeite, dass der Multikulturalismus in Blutvergießen, Bürgerkrieg und den Zusammenbruch der europäischen Kultur münden würde. Der inzwischen neunzigjährige Raspail, der wie Powell aus einer Nation stammt, die nach dem 2. Weltkrieg ein ganzes Kolonialreich einbüßte, sah gewissermaßen vier „apokalyptische Reiter“ am Horizont auftauchen: Die demographische Explosion der Dritten Welt; das ungleiche globale Anwachsen von Armut und Reichtum; die innere Schwäche und Dekadenz Europas und des Westens, die zu einem tödlichen Gemisch aus Selbsthass, Hedonismus, Geburtenschwund, Realitätsverlust und damit rapide schwindendem Selbstbehauptungswillen führt; schließlich die flächendeckende Manipulation und Gehirnwäsche der Massen durch die Medien, die sie unfähig macht, ihre eigene Lage zu begreifen. Diese Dinge werden in den nächsten Jahrzehnten über Leben und Tod unseres Kontinents, seiner Völker und seiner Kultur entscheiden.   

Die von Ihnen verantwortete Neuausgabe wird damit beworben, in einer neuen, erstmals vollständigen Übersetzung vorzuliegen. Wie umfangreich sind die Unterschiede zur älteren Übersetzung, und welcher Art sind sie? Können Sie uns ein Beispiel geben?


Lichtmesz: Die Neuausgabe im Verlag Antaios entspricht dem letzten „Director's Cut“ des Autors. Anlässlich der dritten Auflage (1985) hat Raspail den Text aus dem Jahr 1973 teils gekürzt, teils erweitert, sowie an verschiedenen Stellen modifiziert. Gestrichen wurden dabei vor allem Stellen, die sich als allzu zeitgebunden erwiesen hatten, etwa ein Kapitel, das in der Sowjetunion spielt, die von einer „gelben Flut“ aus China bedroht wird. Der Übersetzer der im Hohenrain-Verlag erschienenen Ausgabe hat jedoch die Fassung von 1973 als Vorlage benutzt und dabei eigenmächtige Kürzungen vorgenommen, die vor allem im ersten Viertel des Buches ins Gewicht fallen und so manchen interessanten Aspekt unterschlagen. So fehlt etwa ein langer Dialog zwischen einem belgischen Konsul und einem indischen Minister, in dem Raspail zeigt, dass es aus der Perspektive der Dritten Welt genug Gründe gibt, den Westen zu hassen und anzuklagen. Der wesentliche Unterschied zu der alten deutschen Übersetzung ist allerdings, dass diese sprachlich sehr dürftig ist, und zudem randvoll mit unsinnigen und zum Teil stark sinnentstellenden Passagen und oft skurrilen Fehlern. 

Typische Abwehrreaktionen

Im April dieses Jahres warf Ulrich Ladurner im Blog der ZEIT Raspail vor, ein übles Machwerk geschrieben zu haben. Der Roman bediene sich der Ängste der Europäer auf grobschlächtige Weise, um eine brachiale Untergangsvision zu rechtfertigen. Sind diese Anwürfe gerechtfertigt? Spielt der Autor lediglich auf der Klaviatur des Ressentiments?

heerlager_der_heiligen.jpgLichtmesz: Vielen Dank an Herr Ladurner, dass er an diesen wichtigen Roman erinnert hat, der besonders die Leser der ZEIT erfreuen wird, wobei mir scheint, dass er nicht viel nachgedacht hat, als er dieses den üblichen Stanzen folgende Urteil formulierte. Man muss sich schon sehr blind, taub, dumm und stumm stellen, um Raspails Visionen als bloße subjektive „Ängste“ einschachteln zu können. Dergleichen ist wohl nichts weiter als Pfeifen im dunklen Walde und eine Form von Selbsthypnose. Solche Abwehrreaktionen auf „Das Heerlager der Heiligen“ sind freilich typisch und zeigen, wie sehr dieses Buch so manchen Nerv trifft und dabei die Hunde zum Bellen bringt. Als Erzähler bedient sich Raspail gewiss einer „Klaviatur“ der Gefühle. Er thematisiert Ressentiments, „Ängste“, Xenophobie oder Rassenhass, zeigt dabei aber auf, dass diese Dinge im Menschen nicht auszurotten und keine Einbahnstraßen sind, was von unseren „Gutmenschen“ und „Antirassisten“, befangen in ihrer eigenen negativ-ethnozentrischen Perspektive, immer wieder vergessen wird. Das „Heerlager“ ist in der Tat - nicht anders als die Offenbarung des Johannes, aus der sein Titel stammt - ein „brachiales“ Buch, oft makaber, grotesk, überzeichnet, zugespitzt, stellenweise sogar obszön, und es ist maximalst politisch unkorrekt, sogar gemessen an den Standards seiner Entstehungszeit. Es ist aber auch, wie Raspail immer wieder betont hat, ein grimmig-komisches Buch, voll mit Sarkasmus und schwarzem Humor, viel subtiler und komplexer, als es auf den ersten Blick erscheinen mag. Der eigentliche Horror für Raspail ist dabei allerdings nicht die Rasse, sondern die Masse: als physische Überzahl ebenso wie als totalitäre Gleichschaltung aller Köpfe und als kollektive Regression und Hysterie.

Vor Ihrer Arbeit an der Neuübersetzung des Heerlagers der Heiligen haben Sie das Buch „Kann nur ein Gott uns retten?“ veröffentlicht. Im „Heerlager“ spielen traditionelle christliche Motive eine große Rolle, wobei man bisweilen den Eindruck bekommt, dass Raspail dem Christentum sehr negativ gegenübersteht. Was hat die Religion mit der Einwanderungsfrage zu tun? 


Lichtmesz: Nun, zum Geniestreich wird „Das Heerlager der Heiligen“ vor allem durch den Entschluss des Autors, seine europäische Apokalypse als eine Art böse Persiflage auf die christliche Heilsgeschichte zu erzählen, komplett mit dämonischen, antichristlichen Figuren, während die Einwanderer in den Augen des Westens zu einem vermeintlichen „Messias mit einer Million Köpfen“ mutieren, der just am Ostersonntag an der französischen Küste landet. In der Verblendung des Westens sieht er also eine Art „politische Religion“ frei nach Eric Voegelin am Werk, die zentrale Werte des Christentums pervertiert. Der Autor ist wohlgemerkt gläubiger, traditionalistischer Katholik. Trotzdem (oder gerade deswegen) kommt die zeitgenössische protestantische wie katholische Christenheit in dem Roman äußerst schlecht weg, vor allem die nachkonziliare römisch-katholische Kirche, die er des Verrats am Abendland und ihrer eigenen Prinzipien sowie der Verbreitung einer absurden Hypermoral und eines übersteigerten Mitleidsbegriffs beschuldigt. Und das leider zu Recht: die Kirche tut sich in Westeuropa mächtig dabei hervor, die Schleusen den Einwanderermassen zu öffnen und dabei die autochthonen Europäer mit einem schlechten Gewissen zu erpressen, um jeden Widerstand und Widerspruch zu entmutigen. Ihre Vertreter sind heute kaum mehr von Raspails böse karikierten Romanfiguren zu unterscheiden, allen voran Papst Franziskus, der dem Papst Benedikt XVI. des Buches, einem linkskatholischen Südamerikaner, mehr ähnelt als sein Vorgänger. Der wesentliche Gedanke Raspails ist von enormer Bedeutung: Dass nämlich die Krise und Krankheit des Abendlandes eine metaphysische, eine im weitesten Sinne religiöse ist, und dass hier das im „Heerlager“ refrainartig angesprochene Geheimnis seines Verfalls zu suchen ist.

Raspail hat keine Hoffnung mehr für Europa

Raspails Vision aus der Perspektive des Jahres 1973 ist düster. Nun, 2015, sieht sich Europa in der Tat einer Überschwemmung mit sogenannten "Flüchtlinge" ausgesetzt, die jedoch tröpfchenweise und nicht in Gestalt einer "Armada der letzten Chance" den Kontinent kapern. Hat der französische Bestsellerautor irgendeinen Rat für die Völker Europas parat, wie mit der aktuellen Bedrohung umgegangen werden sollte?


Lichtmesz: Raspail hat in Interviews wiederholt zu erkennen gegeben, dass er im Grunde keine Hoffnung mehr für Frankreich wie Europa sieht; sein althergebrachtes Gesicht wird sich aufgrund der demographischen Entwicklung in wenigen Jahrzehnten radikal geändert haben, wenn nämlich, wie Raspail formulierte die „Stammfranzosen“ nur mehr „die am meisten gealterte Hälfte der Bevölkerung des Landes ausmachen werden, während der Rest aus schwarzen oder maghrebinischen Afrikanern und Asiaten aus allen unerschöpflichen Winkeln der Dritten Welt bestehen wird, unter der Vorherrschaft des Islams in seiner fundamentalistischen und dschihadistischen Ausprägung.“ Den Resten der europäischen Völker werden allenfalls ein paar Enklaven, Reservate und Rückzugsgebiete übrig bleiben, von denen aus vielleicht eines Tages eine „Reconquista“ ausgehen kann. Raspail hat aber auch immer wieder betont, dass er in erster Linie ein Romanautor sei, ein Erzähler, der für Rezepte und Konzepte nicht zuständig ist. Immerhin: sein Buch hat die Macht, viele Schläfer aufzuwecken und ihnen die „rote Pille“ zu verabreichen. Manchen wird es gar wie eine Roßkur vorkommen. Wer dafür reif ist, wird nach der Lektüre endgültig von allen Illusionen und vom Zuckerschleim der gängigen, verlogenen und fahrlässigen „Refugee“-Propaganda geheilt sein. Je mehr Menschen aus diesem fatalen Massenwahn erwachen, umso mehr Hoffnung dürfen wir vielleicht schöpfen, dass das Schlimmste vermieden werden kann. Aber schon jetzt steht fest, dass Europa sich grundlegend und irreversibel verändern wird, und dies, allem Gesäusel und allen Beschönigungen zum Trotz, zum Negativen. Die Samthandschuhe sind schon längst ausgezogen. Jetzt wird Ernst gemacht: die Tore sind offen, und die Länder werden geflutet wie blöd, Staaten, NGOs, Kirchen und zivile Aktivisten machen sich zu Komplizen der Schlepper und zu Invasionshelfern, wodurch der „große Austausch“ der Stammbevölkerung massiv beschleunigt wird. Die Explosivität der Lage verschärft sich, und darum ist es kein Wunder, wenn die üblichen Verdächtigen versuchen werden, ein Buch wie „Das Heerlager der Heiligen“ totzuschweigen.

„Das Heerlager der Heiligen“ kann zum Preis von 22,70 Euro hier bestellt werden.

 

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jeudi, 15 septembre 2011

Jean Raspail sur "Le Camp des Saints"

Jean Raspail sur "Le Camp des Saints"

 

Jean Raspail chez Taddeï (3 février 2011)