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dimanche, 11 juin 2017

Insultes, verrouillage, pression: la communication de l’Élysée sur le banc des accusés

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Insultes, verrouillage, pression: la communication de l’Élysée sur le banc des accusés

Ex: M6info

Depuis quelques jours, la polémique enfle : la communication sans faute d’Emmanuel Macron cacherait-elle un verrouillage qui menace la liberté de la presse ? Dernier éclat en date : le choix des journalistes autorisés à suivre le chef d’Etat en déplacement imposé par l’Élysée. Un choix démenti par la présidence.

L’Elysée assure ne pas avoir cherché à “imposer un journaliste plutôt qu’un autre” lors du déplacement du chef de l’État au Mali. C’est la réponse donnée par l’équipe du nouveau président aux sociétés de journalistes de plusieurs grands médias.

Plusieurs quotidiens français ont en effet publié jeudi une lettre ouverte, intitulée  “Monsieur le président, il n’appartient pas à l’Elysée de choisir les journalistes”, pour protester contre l’organisation de la communication du nouveau président de la République.

Ils pointaient du doigt notamment le fait que ce soit la présidence qui choisisse les journalistes autorisés à l’accompagner lors de son premier déplacement au Mali ce vendredi. “Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse”, écrivent-ils.

“L’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions”

Dans son courrier adressé ce vendredi à Reporters sans frontières (RSF), la présidence indique : “Il va de soi que nous avons ouvert l’option aux rédactions mais jamais imposé un journaliste plutôt qu’un autre (…). Les journalistes qui se sont inquiétés peuvent se rassurer : l’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions”.

Selon le courrier cité par RSF, l’Élysée affirme que sa démarche “est le contraire d’une démarche de fermeture : elle est une démarche d’ouverture”.

Il y est expliqué que le chef de l’État “est très attaché au traitement de fond des sujets et souhaite ouvrir l’Élysée aux journalistes sectoriels qui portent sur l’action présidentielle un autre regard. C’est dans cet esprit qu’il a été proposé aux rédactions d’élargir aux journalistes spécialisés Défense ou Diplomatie le voyage officiel auprès des forces armées”. Sous-entendu que ce ne soit pas seulement les journalistes politiques qui suivent le chef de l’État.

Il s’inspire d’Obama

Cette polémique pourrait retomber comme un soufflé s’il n’y avait pas d’autres signaux de verrouillage plus inquiétants. Alors la communication d’Emmanuel Macron va-t-elle trop loin ? C’est la question à laquelle tentent de répondre des journalistes dans une enquête publiée dans M le magazine Le Monde.

Ils décortiquent le système de communication autour du candidat, qui s’inspirerait grandement du précédent Obama, ce président cool et irréprochable sur papier glacé.

Mais comme pour le président américain, cette image parfaite a un revers : celui d’un verrouillage extrême de la communication avec un conseiller de l’Èlysée parfois prêt à décrocher son téléphone pour injurier les journalistes…

“Gros connard”

Deux exemples sont cités dans l’article. Le premier remonte au soir du premier tour et au traitement de l’affaire de la Rotonde, du nom de cette brasserie parisienne parfois comparée au Fouquet’s de Nicolas Sarkozy.

Le lendemain, selon le magazine M, le directeur de la communication d’Emmanuel Macron, appelle l’émission Quotidien, et “l’animateur de l’émission, se fait agonir par Sylvain Fort. ‘Gros connard.’ ‘Débile profond.’ (après lecture le 18 mai, l’intéressé dément le deuxième terme)”. Sylvain Fort confirme donc implicitement avoir usé du premier à l’endroit de Yann Barthès…

Michel Field également aurait fait les frais de la nervosité du même Sylvain Fort. Au soir du second tour, ce dernier aurait reproché à France 2 de ne pas consacrer toute sa soirée à la victoire d’Emmanuel Macron et de diffuser par exemple le discours de Jean-Luc Mélenchon en direct.

jeudi, 19 mars 2015

La liberté de la presse en très grand danger

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La liberté de la presse en très grand danger

par Jean-Marie MOLITOR

Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice, projette de toucher à ce que la République a de plus sacré : la liberté de la presse. On ne sait même pas si François Hollande et Manuel Valls en ont pris conscience. C’est maintenant qu’il faut se mobiliser. Après, ce sera trop tard.

 

L’effarement. L’incrédulité. La sidération. Comme le 11 septembre 2001 lorsque s’effondraient les tours jumelles. Comme ce 7 janvier à l’annonce de la tuerie de Charlie Hebdo. Mais cette fois devant un simple communiqué, qui aurait dû être de démission si elle avait eu un peu d’honneur et quelques remords. Ce communiqué est celui que Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice, a publié le 16 janvier. Un communiqué qui est une véritable déclaration de guerre… à la liberté de la presse !

 

La veille, Christiane Taubira était allée rencontrer « les 167 référents antiterrorisme des Parquets », soit les 167 magistrats du Parquet référents sur le sujet et ceux de la section antiterroriste du Parquet de Paris. Pour les encourager. Pour leur dire que leur tâche est lourde mais qu’ils disposent de tous les moyens suffisants. « Nous n’avons pas besoin d’une grande loi antiterroristes, notre dispositif législatif est bien musclé, bien armé. » Qu’importe que Valls lui-même ait dit le contraire. Pour leur dire aussi que la noblesse de leur tâche est d’« apporter des réponses fermes et efficaces tout en garantissant les libertés publiques ». Et elle leur a présenté ses préparatifs… de l’assassinat de celle-ci. Et les magistrats n’ont rien dit. Ils ne se sont pas levés. Ils ne l’ont pas conspuée. Ils ne se sont pas révoltés.

 

Un projet proprement liberticide

 

Dans son communiqué, qui rapporte le projet qu’elle a présenté aux magistrats, Christiane Taubira annonce que l’urgence, c’est de lutter… contre le racisme ! Contre l’antisémitisme. Et contre… l’homophobie ! Le tout avec des mesures d’exception ! Christiane Taubira propose tout bonnement de rompre avec un principe fondamental du droit français : la primauté donnée (théoriquement) en toute occasion à la liberté d’expression !

 

Le ministre de la Justice promet ainsi une nouvelle loi qui sortirait « les injures et diffamations du droit de la presse – loi 29 juillet 1881 – pour les introduire dans le Code pénal lorsqu’elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie. Ainsi, les infractions de ce type pourront être poursuivies selon la procédure de droit commun ». Elle ose ajouter : « La réponse pénale gagnera ainsi en efficacité. » Si on interdisait tous les journaux autres que le Journal officiel de la République française, aussi…

 

Ce projet, qui n’est pas immédiatement compréhensible des Français ni même de la majorité des journalistes, mérite quelques explications. Il est proprement liberticide. Le droit de la presse, fixé par la loi du 29 juillet 1881 et régulièrement augmenté et modifié (mais, à une exception près, toujours dans le cadre de celle-ci), pose comme principal fondamental la liberté d’expression. Ce n’est par exception à celle-ci que sont réprimées l’injure, ou la diffamation, ou l’atteinte à la vie privée, qualifications qui répondent à des critères très stricts comme sont très précises les règles de procédure.

 

Le pouvoir de censure confié à l’administration

 

Concrètement, par exemple, la détention préventive ne peut pas être pratiquée. De même la procédure de comparution immédiate n’existe-t-elle pas. Les délais de prescription sont particuliers (ils ont d’ailleurs déjà été portés à un an, au lieu des trois mois habituels, pour les délits aggravés de racisme). Toutes ces dispositions et bien d’autres ont été prises dans l’esprit de l’article premier de la loi de 1881 : « L’imprimerie et la librairie sont libres. » Encore une fois, toutes les dispositions de la loi sur la presse ne sont que des exceptions à cette règle.

 

Si le projet de Christiane Taubira venait à se concrétiser, c’est-à-dire si, comme elle le propose, les injures et diffamations « aggravées par une circonstance liée au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie » étaient sorties du droit de la presse et intégrées dans le Code pénal, ce sont toutes les dispositions du Code pénal et du Code de procédure pénale qui s’appliqueraient. Y compris l’incarcération à des fins « préventives ». Y compris le jugement en procédure accélérée, dont on sait combien elle est soumise à l’émotion et aux desiderata politiques. Y compris l’incarcération tout court qui, à une exception près là encore, n’a jamais été pratiquée en matière de presse.

 

Christiane Taubira voudrait encore « confier à l’autorité administrative la possibilité de bloquer les sites et messages de haine raciste ou antisémite » ! « L’autorité administrative » pourrait donc, à la place de la justice, décider de ce qui est « raciste » et de ce qui ne l’est pas et, d’un simple clic, supprimer tel ou tel site dont elle aurait décrété qu’il est « raciste » ! Celui de Minute pour commencer, puis ceux de Valeurs actuelles, du Figaro ou du Point, avant que de faire taire ceux du Front national ou de l’U.M.P. ? Puis les autres…

 

Les projets de Christiane Taubira sont tout bonnement monstrueux. Ce sont ceux d’une dictature qui s’installe. La loi de 1881 est considérée, à juste titre, comme le texte juridique fondateur de la liberté de la presse en France. Va-t-on la laisser assassiner ?

 

Jean-Marie Molitor,

directeur de Minute

 

• D’abord mis en ligne sur Minute, le 22 janvier 2015.

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4253

mardi, 17 mai 2011

Informatie-oorlog: De VSA dulden geen pluralisme

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Informatie-oorlog: De VSA dulden geen pluralisme

Ex: http://www.kasper-gent.org/

Op 3 maart 2011 pleitte minister van buitenlandse zaken van de VSA Hillary Clinton voor meer overheidssteun om het Amerikaanse mediabeleid te versterken. Dit was dringend nodig, stelde ze, omdat de VSA “de informatie-oorlog aan het verliezen zijn”:

“We are in an information war and we are losing that war. Al Jazeera is winning, the Chinese have opened a global multi-language television network, the Russians have opened up an English-language network. I’ve seen it in a few countries, and it is quite instructive, …

Hillary Clinton verwijst hier respectievelijk naar Al-Jazeera English (het Arabische medianetwerk), CCTV-9 (Chinese Central TV) en Russia Today (RT.com). Hoewel nog geen tien jaar oud, hebben ze de monopolie van CNN en BBC kunnen ondergraven. Nu moeten CNN en BBC heel wat concurrentie dulden van medianetwerken die geen enkele band hebben met het Westen.

Al-Jazeera en RT.com laten dit ook duidelijk blijken in hun nieuwsgaring, die op een heel verfrissende wijze (alvast voor de gemiddelde Westerling) bericht over de globale gebeurtenissen. Zo was het RT.com die ons op de hoogte hield van de massale vakbondsprotesten te Wisconsin terwijl de Amerikaanse media deden alsof er niets gebeurde of hun neus bloedde.[1] Al Jazeera was op zijn beurt het enige nieuwskanaal dat sprak over de burgerslachtoffers in de Irak-oorlog terwijl CNN hen daarvoor bekritiseerde en zich afvroeg waarom het nodig was hierover te berichten.[2]

Niet alleen bekijken ze de gebeurtenissen via een andere invalshoek, ze zijn vaak in staat om qua professionaliteit en nieuwskwaliteit de Westerse media te overtreffen. Zo ontketende RT.com een mediaschandaal in 2009 toen ze konden bewijzen dat de CNN in hun berichtgeving over de oorlog in Zuid-Ossetië de beelden om de bombardementen van de stad Gori door het Russische leger te illustreren, werden opgenomen in Tskhinvali, die werd bestookt door het Georgische leger. Eén van hun cameramannen mocht exclusief getuigen dat de CNN hier zwaar in de fout was gegaan.[3] Het deed de geloofwaardigheid van hun berichtgeving geen deugd.

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Een ander recent voorbeeld is de berichtgeving over de Noord-Afrikaanse en Arabische opstanden, waarin duidelijk bleek dat Al-Jazeera in staat was om een veel bredere kijk weer te geven op de gebeurtenissen. Terwijl de CNN bijvoorbeeld het moest doen met journalisten in CaÏro en analyses vanuit hun veilige studio’s, wist Al-Jazeera meerdere journalisten over het gehele land te verspreiden, die zoveel mogelijk live beelden verzamelden, gecombineerd met tal van reportages met de oppositie zelf. CNN moest dan ook vaak Al-Jazeera citeren in hun nieuwsberichten en Hilary Clinton zelf stelde vast dat Al-Jazeera “echt nieuws” is, in vergelijking met de Amerikaanse nieuwsdiensten:

“Viewership of Al Jazeera is going up in the United States because it’s real news,” Clinton said. “You may not agree with it, but you feel like you’re getting real news around the clock instead of a million commercials and, you know, arguments between talking heads and the kind of stuff that we do on our news which, you know, is not particularly informative to us, let alone foreigners.”

De cijfers liegen er niet om. Sinds 2009 daalt het aantal kijkers voor de CNN drastisch. In maart 2010 verloor men zelfs de helft van de kijkers in vergelijking met verleden jaar. Vooral Fox News profiteert hiervan. In het laatste kwartaal van 2010 werd deze evolutie verder gezet en had de CNN minder kijkers dan 10 jaar geleden.

Dat deze kijkers niet overwegen om over te schakelen naar of Al-Jazeera, is omdat deze quasi geen kabeltoegang krijgt. De meeste Amerikaanse kijkers moeten Al-Jazeera dan ook volgen via het internet. Momenteel zijn er tussen Al-Jazeera en Comcast (de grootste kabeldistributeur van de VSA) om dit probleem aan te pakken. RT.com daarentegen kan al in de VSA bekeken worden,

Maar de VSA slaan terug. Recent aanvaardde de BBC World Service, die door de economische crisis moet lijden onder draconische besparingen, geld van de American State Department om uit de kosten te geraken. Dat dit betekent dat de VSA nu ook (mee) bepaalt wat al dan niet mag uitgezonden worden op de BBC, kan zelfs het kleinste kind inzien.

Natuurlijk bestaat er geen 100% objectieve overheidsmedia (zo werden zowel CNN als Al-Jazeera gehekeld voor hun “even bevooroordeelde berichtgeving”[4]) en de waarheid ligt hoogstwaarschijnlijk ergens tussenin. Toch is het toenemende pluralisme in de nieuwsvergaring een verademing. Dat Hillary Clinton er alles aan wil doen om enkel het Amerikaanse standpunt over de gebeurtenissen in deze wereld te laten gelden, is een zeer spijtige zaak maar niet verbazingwekkend.

Geschreven door Erik Langerock

 


Bronnen:

http://rt.com/news/cnn-blamed-for-using-misleading-war-video/
http://www.fair.org/index.php?page=1587

http://insidecablenews.wordpress.com/2011/01/30/al-jazeeras-cnn-and-abc-moments/
http://www.wnd.com/?pageId=38747
http://www.salon.com/news/politics/war_room/2011/01/28/cable_news_egypt
http://www.guardian.co.uk/media/2002/feb/02/usnews.afghanistan
http://rt.com/news/information-war-media-us/
http://rt.com/news/bbc-us-state-department/

 

[1]
[1] Zie artikel “Vakbondsprotest doodgezwegen” in ons Winternummer

[2]
[2] http://www.fair.org/index.php?page=1587

[3]
[3] http://rt.com/news/cnn-blamed-for-using-misleading-war-video/

[4]
[4] http://www.wnd.com/?pageId=38747