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mardi, 31 mai 2011

Fuad Rifka est mort...

 

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Fuad Rifka est mort…

 

L’hebdomadaire allemand Der Spiegel annonce discrètement le décès, survenu le 14 mai dernier dans sa quatre-vingt-unième année. Né sur la frontière entre la Syrie et le Liban, Fuad Rifka avait étudié à Tübingen dans les années 60. Der Spiegel rappelle ses paroles : « Mon séjour à Tübingen a été comme un séisme dans mon existence ». Après de bonnes études de philosophie, il passe dans cette ville universitaire du Baden-Würtemberg une thèse de doctorat sur l’esthétique selon Martin Heidegger puis retourne au Liban en 1966 pour y enseigner ce que l’on appelait là-bas la « philosophie occidentale » et pour poursuivre sa belle carrière de poète. Avant de partir pour l’Allemagne, il avait cofondé une revue d’avant-garde à Beyrouth, Shi’r, dont l’objectif était de révolutionner la poésie de langue arabe. Outre la publication de ses superbes recueils de poésie, Fuad Rifka a composé une anthologie de la poésie allemande du 20ème siècle et a traduit les œuvres de Hölderlin, de Trakl, de Rilke, de Novalis et de Goethe en arabe, ce qui lui a valu d’être nommé membre correspondant de l’Académie allemande de la langue et des lettres. Le monde arabe vient de perdre son germaniste le plus sublime, en même temps qu’un poète bilingue arabe/allemand d’une exceptionnelle qualité qui, peut-être mieux que les germanophones eux-mêmes, a su traduire en vers l’idée cardinale de son maître Heidegger, celle de la sérénité, de la Gelassenheit, face aux éléments et à la nature.

 

(source : Der Spiegel, n°21/2011).