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mardi, 13 janvier 2015

Les rentes et la guerre sont-elles sœurs jumelles?

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UN HOMMAGE DISCRET A SILVIO GESELL
 
Les rentes et la guerre sont-elles sœurs jumelles?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
La Suisse, l’Allemagne, bientôt la France lancent les taux d’intérêt négatifs, soit en valeur nominale, soit en valeur réelle (entre le nominal et le réel, la différence tient au taux d’inflation). Il convient alors de mentionner le grand esprit méconnu, mort en 1930, Silvio Gesell, dont seul le talentueux Irving Fischer avait reconnu la valeur quoique Lord Keynes ait bien voulu lui dédier une ligne élogieuse en écrivant « Nous estimons que l’avenir aura plus à tirer de la pensée de Gesell que de celle de Marx» (Cité par Johannes FINCKH dans les Cahiers de DECTA III, Nº1, p.15. Université de Bordeaux I, 1987).

Deux fonctions incompatibles

Il revient à Gesell d’avoir clairement expliqué, dans l’ouvrage fondamental “l’ordre économique naturel”*, l’incompatibilité entre les deux fonctions de la monnaie, équivalent de tous les biens et réserve de valeur. La monnaie que l’on nous impose possède un vice fondamental: Elle est à la fois un instrument des échanges qui doivent circuler et un instrument d’épargne qui doit stationner. Il affirme qu’il convient d’éliminer la fonction de réservoir de richesse afin que la monnaie ressemble aux marchandises qui vieillissent, rouillent, se gâtent et se rompent. Si la monnaie a les mêmes propriétés, alors elle devient un instrument sûr, rapide et bon marché des échanges puisque nul ne la préférera aux marchandises.
 
La monnaie selon Gesell doit perdre sa valeur après avoir rendu service au moment de l’échange. Si un individu transforme de la monnaie d’échange en monnaie d’épargne c’est à cause du taux d’intérêt positif proposé qui bloque le circuit monétaire. La mesure adéquate consiste à imposer une taxe mensuelle sur les sommes détenues. Les banques qui recourent à l’intérêt négatif sont en train de promouvoir une idée de Gesell: inciter les détenteurs d’encaisses oisives à écouler leurs stocks pour acquérir des biens physiques plus utiles au bien-être des individus.

Il est évident que Keynes avait compris le bien fondé de la théorie de Gesell et qu’il l’a généralisée à tous les autres actifs liquides. Il soutenait qu’il fallait contrôler les mouvements de capitaux sinon des taux d’intérêt négatifs iraient accroître la spéculation financière, celle-là même à l’origine de la crise.
 
Il faut neutraliser les rentiers

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Les banques sont devenues parasitaires. Elles contrôlent seulement l’économie mondiale comme l’ont montré Stefania Vitali, James B. Glattfelder et Stefano Battiston de l’Institut Fédéral de Technologie de Zurich dans leur étude de 2007. Le seul avenir possible pour l’humanité, pas seulement pour l’Europe ou les BRICS, consiste à limiter le poids du capitalisme rentier parasitaire. Ce dernier, à travers les dettes et la bourse, s’empare du monde et achète tout à partir de l’argent créé ex nihilo par les banques centrales qui lui appartiennent. Par les dettes en particulier est organisée l’insolvabilité de multiples agents, notamment les salariés, ce qui génère l’arrêt du commerce qui ne redémarrera plus tant qu’il n’y aura pas de “réajustement”, ce que prépare discrètement l’oligarchie kleptocratique et ses domestiques tels Mme Christine Lagarde au FMI.


Gesell pourrait servir de guide à la reconstruction monétaire si des élites comprenaient clairement les bienfaits de sa théorie. La monnaie “fondante” proposée est gérable en fonction de données économiques simples et claires: l’indice des prix et la situation de la zone (progrès technique, population,…). Le rendement productif devient lié à la faisabilité d’un projet et seuls les amortissements entrent en ligne de compte pour le calcul du profit. Si la monnaie fond, le placement productif est le seul refuge possible de l’épargne. On observe une demande constante et soutenue de biens de tous types et un soutien massif au progrès technique, seul moyen de prendre un avantage sur le concurrent.

Il est normal finalement que la spéculation financière ait attiré, depuis des années, un nombre important de petits bourgeois qui affirment, à travers les médias dont ils sont propriétaires, qu’ils veulent jouir des délices de la paix sociale et internationale tout en vivant grassement de l’intérêt de leurs placements. Mais cet espoir est une chimère car les canailles en possession de l’occident nous montrent chaque jour que les rentes et la guerre sont sœurs jumelles. Nous nous plaçons évidemment du côté des épris de paix et de justice qui veulent que le travail soit récompensé. Si la bêtise qui domine l’Europe ne peut s’émanciper des voyous parasitaires, l’Asie le fera d’ici la fin du siècle. Mais à ce moment là il n’y aura plus d’européens et les idées de Gesell auront servi à d’autres populations moins aliénées. 

* Silvio GESELL : L’ordre économique naturel. Paris, M.Issautier, 1948 fac similé électronique mis en ligne par l'Autre Edition
 

jeudi, 19 septembre 2013

Silvio Gesell: der “Marx” der Anarchisten

Robert STEUCKERS:

Silvio Gesell: der “Marx” der Anarchisten

Analyse: Klaus SCHMITT/Günter BARTSCH (Hrsg.), Silvio Gesell, “Marx” der Anarchisten. Texte zur Befreiung der Marktwirtschaft vom Kapitalismus und der Kinder und Mütter vom patriarchalischen Bodenunrecht, Karin Kramer Verlag, Berlin, 1989, 303 S., ISBN 3-87956-165-6.

silvio_gesell.jpgSilvio Gesell war ein nonkonformistischer Ökonom. Er nahm zusammen mit Figuren sowie Niekisch, Mühsam und Landauer an der Räteregierung Bayerns teil. Der gebürtige Sankt-Vikter entwickelte in seinem wichtigsten Buch “Die natürliche Ordnung” ein Projekt der Umverteilung des Bodens, damit ein Jeder selbständig-autonom in totaler Unabhängigkeit von abstrakten Strukturen leben konnte. Günter Bartsch nennt ihn ein “Akrat”, d.h. ein Mensch, der frei von jeder Bevormündung ist, sei diese politischer, religiöser oder verwaltungsartiger Natur. Für Klaus Schmitt, der Gesell für die deutsche nonkonforme Linke wiederentdeckt (aber nicht kritiklos), ist der räterepublikanische Akrat ein der schärfsten Kritiker der “Macht Mammons”. Diese Allmacht wollte Gesell mit der Einführung eines “Schwundgeldes” bzw. einer “Freigeld-Lehre” zerschmettern. Unter “Schwundgeld” verstand er ein Geld, das man nicht thesaurisieren konnte und für das keine Zinsen gezahlt wurden. Im Gegenteil war für Gesell die Hortung von Geldwerten die Hauptsünde. Geld, das nicht in Sachen (Maschinen, Geräte, Technik, Erziehung, Boden, Vieh, usw.) investiert wird, mußte durch moralischen und ökonomischen Zwang an Wert verlieren. Solche Ideen entwickelten auch der Vater des kanadischen und angelsächsichen Distributismus, C. H. Douglas, und der Dichter Ezra Pound, der in den amerikanischen Regierung ein Instrument des Teufels Mammon sah. Douglas entwickelte distributistische Bauern-Projekte in Kanada, die teilweise noch heute existieren. Pound drückte seinen Dichterhaß gegen Geld- und Bankwesen, indem er die italienischen “Saló-Republik” am Ende des Krieges unterstütze. Pound versuchte, seine amerikanische Landgenossen zu überzeugen, keinen Krieg gegen Mussolini und das spätfaschistischen Italien zu führen. Nach 1945, wurde er in den VSA zwölf Jahre lang in einer Irrenanstalt eingesperrt. Er kam trotzdem aus dieser Hölle ungebrochen zurück und ging bei seiner Dochter Mary de Rachewiltz in Südtirol wohnen, wo er 1972 starb.

silvio gesell,anarchisme,allemagne,histoire,nouvelle droite,théorie politique,sciences politiques,politologieNeben seiner ökonomischen Lehren über das Schwund- und Freigeld, theorisierte Gesell einen Anarchofeminismus, wobei er besonders die Kinder und die Frauen gegen männliche Ausbeutung schützen wollte. Diese Interpretation des matriarchalischen Archetyp implizierte eine ziemlich scharfe Kritik des Vaterrechts, der in seinen Augen die Position der Kinder in der Gesellschaft besonders labil machte. Insofern war Gesell ein Vorfechter der Kinderrechte. Praktish bedeutete dieser Anarchofeminismus die Einführung einer “Mutterrente”. «Gesell und sein Anhänger wollten den gesamten Boden den Müttern zueignen und ihnen bzw. ihren Kinder die Bodenrente bis zum 18. Lebensjahr der Kinder als “Mutter-” bzw. “Kinderrente” zukommen lassen. Ein “Bund der Mütter” soll den gesamten nationalen und in ferner Zukunft den gesamten Boden unseres Planeten verwalten und (...) an den oder die Meistbietenden verpachten. Nach diesem Verfahren hätte jeder einzelne Mensch und jede einzelne Gruppe (z. B. eine Genossenschaft) die gleichen Chancen wie alle anderen, Boden nutzen zu können, ohne von privaten oder staatlichen Parasiten ausgebeutet zu werden» (S. 124). Wissenschaftliche Benennung dieses Systems nach Gesell hieß “physiokratische Mutterschaft”.

Neben den langen Aufsätzen von Bartsch und Schmitt enthält das Buch auch Texte von Gustav Landauer (“Sehr wertvolle Vorschläge”) und Erich Mühsam (“Ein Wegbahner. Nachruf zum Tode Gesells 1930”).

Fazit: Das Buch hilft uns, die Komplexität und Verwicklung von Ideen zu verstehen, die in der Räterepublik anwesend waren. Ist Niekisch wiederentdeckt und breit kommentiert, so ist seine Nähe zu Personen wie Landauer, Mühsam und Gesell kaum erforscht. Auch interressant wäre es, die Beziehungspunkte zwischen Gesell, Douglas und Pound zu analysieren und zu vergleichen. Letztlich wäre es auch, die Lehren Gesells mit den national-revolutionären Theorien eines Henning Eichbergs in den Jahren 60 und 70 und mit dem Gedankengut, das eine Zeitschrift wie Wir Selbst verbreitet hat. Eichberg hat ja auch immer den Akzent auf das Mütterliche gelegt. Er sprach eher von einem mütterlich-schützende Mutterland statt von einem patriarchalisch-repressive Vaterland. Ähnlichkeiten, die der Ideen-Historiker nicht vernachlässigen kann (Robert STEUCKERS).