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vendredi, 10 décembre 2010

La génération de l'échec

La génération de l'échec

Par Michel Geoffroy

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La génération au pouvoir dans les pays européens depuis la fin du XXe siècle restera devant l’histoire comme la génération de l’échec. C’est la génération de mai 1968, fille spirituelle des lanceurs de pavés, des fumeurs de joints et des idolâtres de Mao et de Che Guevara.

Car elle a tout raté, sauf précisément parvenir à cumuler les pouvoirs médiatiques, culturels, politiques et économiques en Occident et en profiter. Mais quel usage a-t-elle fait de son pouvoir sans précédent ?

 

Elle prend le pouvoir au moment où l’Europe voit disparaître la menace soviétique et, avec elle, la coupure entre l’Est et l’Ouest : une chance historique pour notre continent de retrouver son unité et son indépendance.

Mais nos soixante-huitards n’ont eu de cesse de se placer sous le giron des Etats-Unis et de l’OTAN. Nos pacifistes ont embarqué sans remords les Européens, transformés en valets d’armes américains, dans la guerre du Golfe, dans la guerre contre la Serbie, contre l’Irak, « contre le terrorisme » et envoyé nos soldats dans le guêpier afghan. Ils s’efforcent aussi d’isoler la Russie, pour le plus grand profit des intérêts stratégiques américains.

L’Europe disposait d’atouts économiques puissants et, en particulier, de la perspective d’un grand marché préférentiel. Les soixante-huitards, à la remorque des Britanniques, nous ont précipités dans l’impasse du libre–échange mondialiste.

Résultat : l’Union européenne est le seul espace économique au monde qui ne se protège pas, avec pour conséquence la désindustrialisation, l’immigration de peuplement, le chômage structurel, la stagnation et l’explosion des charges sociales pesant sur la collectivité.

Au seuil du dernier quart du XXe siècle, les Etats européens étaient solides, les finances publiques équilibrées et, le système politique, démocratique à l’Ouest. La génération de l’échec a sabordé en quelques années, sur l’autel de la supranationalité européenne, mille ans d’héritage européen : le respect des frontières, la suprématie de la loi, la maîtrise de la monnaie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Résultat : elle a instauré un système post–démocratique reposant sur la coupure entre le peuple et la super-classe dirigeante, et la réduction permanente des libertés pour les autochtones.

Et tout cela pour rien. Car elle a aliéné nos libertés nationales au profit d’une entité sans forme, qui n’est ni une fédération, ni une confédération, ni un Etat et qui ne sait même pas définir où est sa frontière, ni qui est européen. Qui n’a pas le droit de venir en aide aux Etats en crise. Qui est un néant impolitique, impuissant et verbeux.

L’Union européenne n’assure ni la prospérité, ni la sécurité, ni la liberté des Européens. Ce n’est qu’une bureaucratie, machine à détruire les identités et les libertés.

Les soixante-huitards ont ouvert les portes de l’immigration de peuplement au nom de l’idéologie des Droits de l’homme et de la repentance antiraciste. Ils pensaient enfin avoir trouvé un prolétariat à défendre !

Résultat : l’Europe est désormais confrontée au communautarisme, au problème noir et à l’islamisme, mais pour le plus grand bénéfice des entreprises transnationales dirigées par la génération de l’échec.

La génération de l’échec a présidé à la mise en place d’un système économique qui augmente les inégalités sociales, alors qu’elles se réduisaient au XXe siècle. Elle a démantelé toutes les institutions qui faisaient la société, au nom du dogme de la libération de l’individu réputé libre dans un marché ouvert, et des vertus de la dérégulation.

Résultat : les sociétés européennes, réduites au marché, implosent. Les finances publiques des Etats européens sont aujourd’hui toutes en déficit, car elles croulent sous les dettes et les charges sociales, conséquence du libre-échangisme mondialiste et de la dénatalité.

L’Europe disposait d’une culture riche, ancienne, vivante et rayonnante.

La génération de l’échec, au nom de l’avant-gardisme et de la révolution culturelle, a tout cassé. L’Europe s’est, certes, peuplée de musées, mais c’est parce que sa culture a été tuée par la génération de l’échec, justement. Elle est morte et c’est pour cela qu’elle est remisée dans des vitrines.

La génération de l’échec a instauré un nouvel académisme : celui de l’art déraciné marchand. Elle a ouvert la culture européenne à la déferlante des produits standardisés américains et à la tyrannie de l’anglais. Elle a laissé sombrer les écoles et les universités en imposant ses théories pédagogiques libertaires.

La génération de l’échec n’a aucune excuse. Elle n’a été confrontée ni à la guerre, ni à la décolonisation, ni à la misère. Elle a hérité, au contraire, d’un monde en paix, vivant dans l’aisance et l’espoir de lendemains encore meilleurs.

Au surplus, elle est restée sourde aux inquiétudes qu’exprimaient de plus en plus fortement les peuples européens, face aux orientations qu’elle faisait prendre à nos sociétés. Sa seule réponse a été le mépris, la répression et la censure des voix dissidentes.

Car la génération de l’échec, du haut de sa prétention qui n’a d’égale que son inculture, prétendait posséder seule les secrets du bonheur et de la fin de l’Histoire. Elle se dit cosmopolite, mais en réalité elle ne connaît pas le monde, ni sa géographie, ni son Histoire.

C’est une génération d’enfants gâtés, qui s’est comportée en héritier frivole qui dilapide le capital familial en menant grand train – le capital de tous les Européens.

Mais voici que les créanciers sonnent à la porte.

Et que s’avance le tribunal de l’Histoire.

Polémia