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samedi, 02 février 2019

France. Les camps de concentration de la République

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France. Les camps de concentration de la République

par Lionel Baland
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com  
 
Certains sujets historiques sont rarement traités par les médias du système car ils dérangent les tenants de l’idéologie dominante. Parmi ces chapitres de notre passé gardés sous le boisseau figure l’existence des camps de concentration ouverts par la République française en 1939.
 
Grégory Tuban, docteur en histoire et journaliste, publie aux éditions Nouveau Monde un ouvrage qui porte sur ce sujet et est intitulé Camps d’étrangers. Le contrôle des réfugiés venus d’Espagne (1939-1944).

Retirada 

Fin janvier 1939, le front républicain de Catalogne cède et un demi-million de personnes fuient vers la France. « Lors de cet exode, désormais appelé “Retirada”, l’internement a été pour la majorité des hommes et des femmes la porte d’entrée en France. À la mi-février, après l’arrivée des troupes franquistes le long de la frontière, ils ont été un peu plus de 325 000 à être regroupés dans la douzaine de camps créés en quelques jours dans les Pyrénées-Orientales. Ces exilés de la guerre d’Espagne – qui se termine officiellement le 1er avril 1939 – sont issus de l’Armée populaire de la République et de la société civile. Ils sont officiers, soldats, anciens miliciens, requis, volontaires internationaux… Des paysans, des ouvriers, des intellectuels, des artistes qui, dans le pays des droits de l’homme s’apprêtant à fêter le 150e anniversaire de la Révolution française, sont les premiers étrangers « indésirables » à subir à la fin des années 1930 des coercitions prises à l’échelle d’un groupe, et non plus seulement à celle d’individus. » 

turban.jpgPrévisions 

Le 29 avril 1938, le ministre de la Guerre envoie une note secrète aux commandants de deux régions militaires demandant de prévoir « l’installation de camps de circonstance pour certaines catégories de réfugiés espagnols » tout en précisant que « l’évolution des opérations militaires en Espagne rend possible, dans un délai rapproché, l’éventualité du franchissement de la frontière par des réfugiés en nombre élevé ayant appartenu aux forces armées gouvernementales, et dont le séjour pendant un temps plus ou moins long sur notre territoire doit être maintenant prévu ». 
 
Camps 

Le premier camp est installé le 30 janvier 1939 sur la plage d’Argelès-sur-Mer. Les autres suivent. 

Selon le préfet du département des Pyrénées-Orientales, 480 000 réfugiés seraient, au total, passés, lors de la Retirada, par le territoire qu’il a sous son autorité (1) (2). Soit 305 000 internés dans des camps, 5 000 placés dans des hébergements privés et 170.000 civils transférés hors du département. Ces chiffres doivent être traités avec prudence et font encore de nos jours débat. Ajoutons que des personnes sont entrées clandestinement en France et que d’autres ont rapidement retraversé la frontière en direction de l’Espagne. 

Grégory Tuban écrit que « Les camps de concentration de février 1939 jouent un rôle central dans le dispositif de contrôle de la Retirada. Ils contiennent une partie des réfugiés hors de l’espace public et permettent ainsi aux autorités d’exercer une surveillance resserrée sur ces derniers. C’est ce que précise Albert Sarraut au journal La Dépêche le 1er février 1939 sur la plage d’Argelès-sur-Mer : “Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un camp pénitentiaire mais un camp de concentration. Les asilés [sic] qui y prendront séjour n’y resteront guère que le temps nécessaire pour préparer leur refoulement ou sur leur option leur libre passage de retour en Espagne” (3). Le vœu du ministre de l’Intérieur de voir massivement s’opérer le retour en Espagne des réfugiés ne va toutefois pas se réaliser dans les proportions souhaitées. Le temporaire va se prolonger et les hommes qui se retrouvent littéralement parqués dans les contreforts des Pyrénées ou sur le sable du Roussillon vont devoir apprendre à vivre dans un quasi-dénuement, alors que l’hiver est des plus rigoureux dans cette partie de la France battue par la Tramontane glaciale de février. » 

« Si les camps d’Argelès-sur-Mer et de Saint-Cyprien ont ouvert dans l’urgence de l’exode, un deuxième réseau de camps “catégoriels” voit le jour à partir de la mi-février afin de mieux gérer les flux des réfugiés. La construction de ce premier camp, dit “de seconde génération”, débute le 6 février 1939 à Bram dans l’Aude. Il a été conçu dès le 3 février par André Cazes, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de l’Aude, selon un modèle militaire. Le camp est ainsi divisé en 10 quartiers délimités par des doubles clôtures en fil de fer barbelé de 2,5 m de haut, isolés les unes des autres par des rues et allées perpendiculaires de 20, 15, 10 m de large. Le camp cerclé d’un chemin de ronde pour les patrouilles dispose en son centre d’un mirador. Chaque quartier possède ses cuisines et ses lavabos. Conçu pour héberger 15 000 réfugiés, Bram reçoit à la fin du mois de février 1939 jusqu’à 16 300 internés qui sont regroupés dans 170 baraquements d’une capacité de 90 à 100 places. » 

70 km de fil de fer barbelé sont nécessaires pour le camp de Bram et 250 km pour celui de Barcarès. « Le camp de Barcarès compte, fin mars, près de 50 000 internés et devient le troisième camp le plus important des Pyrénées-Orientales ». Dans l’Hérault, à Agde, un camp est construit. Il est divisé en trois camps distincts numérotés de 1 à 3.« Chacun possède son poste de police, son intendance et son infirmerie. Derrière une double ceinture de barbelés, les trois camps sont identiques avec un alignement de baraques de type génie, qui mesurent 40 m de longueur sur 6,5 m de largeur, couvertes de bois avec des toits en tôle ondulée. À l’intérieur, on trouve une double rangée de couchettes à deux étages, séparées par un couloir central. L’accès se fait de chaque côté de la baraque. Au mois de mai, les trois camps regroupent 24 000 réfugiés, majoritairement catalans ». À Septfonds, dans le Tarn-et-Garonne, la construction d’un camp débute fin février 1939. « L’armée y déploie 50 km de fil de fer barbelé pour clôturer les 50 ha du camp cerclé par un chemin de ronde, jalonné de miradors à guérites et de 50 projecteurs. […] Le camp de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques, va, quant à lui, recevoir les brigadistes internationaux internés sur les plages du Roussillon, les réfugiés basques et les membres de l’aviation. Sa construction débute le 15 mars et se termine le 25 avril 1939. Il est alors le plus grand des camps français, avec une superficie de 125 ha et compte 428 baraques. Enfin, dans l’Ariège, le camp militaire du Vernet est aménagé à partir de la fin du mois de février pour recevoir majoritairement des réfugiés venus des camps de Cerdagne, […]. » 

Des mesures et des installations disciplinaires sont mises en place pour les prisonniers récalcitrants. 

L’ouvrage décrit ensuite les dispositions prises en vue d’obtenir, sur base volontaire ou forcée, un retour vers leur pays d’origine d’une partie des Espagnols résidant en France ainsi que la volonté des autorités, suite à la montée des tensions en Europe, de mettre au travail ceux restant en France.

IIe Guerre mondiale 

Au début de la IIe Guerre mondiale, le pouvoir instaure des mesures d’exception visant à contrôler la population française ainsi que les étrangers vivant en France. 

Si le nombre de femmes et d’enfants séjournant dans ces camps est extrêmement minoritaire par rapport à celui des hommes en mars et avril 1939, puis est quasi égal à zéro dans les camps des Pyrénées-Orientales dès le mois de mai, il remonte en septembre. En octobre, le nombre de femmes et d’enfants augmente. « Ce sont souvent des familles entières qui sont envoyées dans les camps depuis toute la France. » À partir du début de la guerre, en septembre 1939, alors qu’auparavant les camps contenaient des Espagnols ou des membres des Brigades internationales, des personnes de différentes nationalités sont expédiées vers ceux-ci : des Allemands, des Italiens… souvent antifascistes, des juifs. Parmi les prisonniers figurent également des personnes originaires de différents pays de l’Est. En août 1940, le camp du Vernet compte près de 4 000 internés issus de 58 nationalités. 

« La IIIe République sombre définitivement le 10 juillet 1940 au casino de Vichy, quand 569 des 649 parlementaires présents votent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Le vieux maréchal constitue le 16 juillet son premier gouvernement en tant que chef de l’État et nomme Pierre Laval comme président du Conseil. Gouvernement qui hérite de facto de la gestion des camps pour étrangers par les ministères de la Guerre, de l’Intérieur et du Travail. » 

L’auteur consacre la dernière partie de l’ouvrage au fonctionnement de ces camps sous le régime de Vichy, à la déportation vers l’Allemagne de plus de 10 000 « Espagnols rouges » et à l’engagement d’Espagnols de gauche dans des organisations de la Résistance.

Conclusion 

Grégory Tuban conclut : « Pour l’armée comme pour l’Intérieur, la discipline censée contenir les velléités révolutionnaires de certains réfugiés et maintenir l’ordre public dans des espaces clos devient un outil répressif, opérant hors du champ pénal. »L’auteur estime que l’existence de ces camps dits « de concentration » au sein desquels des mesures et des espaces disciplinaires sont utilisés à l’encontre des réfugiés en dehors du circuit judiciaire du droit français conduit, dès février 1939, dans ces endroits, à « une politique de plus en plus arbitraire, renforcée par l’état de siège, par la guerre, puis par le gouvernement de Vichy. » 

Ce livre, tiré d’une thèse de doctorat, présente la particularité d’être compréhensible par tout le monde et constitue donc à la fois une porte d’entrée vers le sujet pour les lecteurs qui ne s’y sont pas encore intéressés, tout en apportant aux spécialistes de la question de nouveaux éléments basés sur des recherches. 

Lionel Baland (via Eurolibertés

Notes 

(1) Rapport du préfet Raoul Didkowski, Perpignan, le 30 juin 1939. 
(2) La très grande majorité des fugitifs est passée par ce département. 
(3) La Dépêche, 2 février 1939.
 

vendredi, 20 novembre 2015

Antifascistas en el Gulag

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Antifascistas en el Gulag

por Joaquín Albaicín

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

¿Qué hacía Rafael Pelayo de Hungría, comunista español y partisano soviético en las estepas, fugándose de la Unión Soviética con un sargento de la División Azul, camuflados ambos entre los contingentes de ex combatientes alemanes repatriados tras lago cautiverio en Rusia? Pues… ¿qué iba a hacer? Sencillamente, poner pies en polvorosa como fuera tras arrojar a la letrina el lastre que siempre supone eso de tener una ideología.

Y es que uno de los muchos saldos en números rojos dejados en 1939 por la derrota de la República fue el de los exiliados, y no sólo porque el papel moneda emitido por Madrid hubiera perdido todo valor. Para los fugitivos, claro, no era lo mismo haber logrado hallar acomodo –por precario que fuera- en México o París que en la URSS. Persuadidos por sus líderes de que el paraíso de los obreros era su lugar en la vida, muchos comunistas ibéricos recalaron allí, donde desde hacía tiempo les esperaban, aparte de unos tres mil “niños de la guerra”, bastantes pilotos en su día desplazados hasta tan remotos parajes para recibir cursos de vuelo, así como marinos a cuyos barcos sorprendió el final de la contienda atracados en puertos rusos.

Lógicamente, en cuanto se coscaron del cenizo que recubría toda la pesadilla leninista y constataron que allí se vivía en la miseria y a golpe de látigo, tanto los comunistas como quienes no lo eran iniciaron denodados trámites –supuestamente existentes- para ser autorizados a abandonar el país y trasladarse bien a España, bien a otras naciones donde podrían reunirse con sus familiares. La dirección del PC español fue el mayor obstáculo con que se toparon. En primer lugar, que los antifascistas huyeran de las condiciones de vida vigentes en la URSS no constituía una propaganda deseable. En segundo, era de temer que contaran cómo de verdad transcurrían allí las cosas. Finalmente, aquello constituiría un imperdonable desaire a Dolores Ibárruri, en torno a la cual los dirigentes comunistas españoles estaban edificando un culto a la personalidad calcado del promovido por el PCUS en torno a Stalin: si éste era el severo Padrecito de Todos los Soviéticos, ella –La Pasionaria– era la amantísima Madre de Todos los Obreros Españoles.

La política adoptada por el PCE de la época se centró, pues, en la ejecución de purgas internas paralelas a las regularmente aplicadas en sus filas por el PCUS, así que la Madrecita puso enseguida manos a la obra a un equipo de leales con la misión de investigar y denunciar ante las autoridades soviéticas las conspiraciones fascistas en que andaban envueltos todos aquellos traidores que abominaban de la sopa de remolacha soviética.

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La primera medida fue suave: invitar, a todos los aspirantes a marcharse, a firmar un documento declarando lo felices que vivían en la URSS y solicitando que Moscú no prestara oídos a futuras peticiones que, para sacarlos de allí, pudieran formular sus familias o cualquier organización o gobierno. Como sólo lo rubricaron dos, los republicanos españoles empezaron muy pronto a conocer el Gulag, donde –bromas del Destino- coincidirían con los cautivos de la División Azul. Son los líos en que se mete la gente, o en los que la vida enreda a los habitantes del Valle de Lágrimas. Quién iba a decir a un buen señor nacido en un pueblo de Toledo y anarquista, comunista, socialista o, simplemente, republicano de toda la vida, que iba un buen día a verse cargando vagonetas de pedruscos en un campo de concentración del Círculo Polar Ártico, rezando codo con codo con un falangista por que Dios diese salud y larga vida a Franco, porque él era su única esperanza de salir algún día del agujero.

Irónicamente, así ocurrió. Fue el Estado franquista quien, tras varios años y muchas negociaciones, y previo indulto de aquellos que tuvieran en España causas pendientes o condenas firmes por su actuación durante la guerra civil, sacó del infierno a los supervivientes de aquel dislate (con el consiguiente y, no en vano, merecido provecho político ante la comunidad internacional). La historia de esos esfuerzos y de los –casi baldíos- del fantasmal Gobierno de la República en el Exilio, la cuenta con todos los detalles la profesora rumana Luiza Iordache, Doctora en Ciencias Políticas y docente en la UAB, en su voluminoso y amenísimo estudio En el Gulag. Españoles republicanos en los campos de concentración de Stalin (RBA).

Aparte de tratarse de una investigación muy rigurosa, valdría la pena leerlo aunque sólo fuera por conocer la historia del “niño de la guerra” Pedro Cepeda y el curtido aviador comunista José Antonio Tuñón, que –con la ayuda de diplomáticos argentinos, en cuya embajada moscovita trabajaban como intérpretes- trataron de huir de la URSS ocultos en dos baúles. O la de su cómplice Julián Fuster, verdadero personaje de novela: cirujano en el Ejército Rojo, siete años en el Gulag a las espaldas y médico también tras su liberación en la Cuba revolucionaria, de donde hubo de marcharse por advertir de que se caminaba hacia el modelo soviético, fue uno de los tripulantes del último avión de la OMS que abandonó el Congo al estallar la guerra de Katanga antes de recalar, esta vez definitivamente, en España.

Agitada fue también la de Francisco Ramos, seis meses torturado en la Lubyanka, con quien Solzhenytsin coincidió en los campos y que, irónicamente, como los demás antifascistas españoles “residentes” en el Edén socialista, sólo podía hacer llegar noticias suyas a sus familiares a través de los soldados nazis puestos en libertad y reenviados a Alemania. Retornado a España en 1957, Ramos fue elegido como diputado del PSC-PSOE por Barcelona en 1977 y 1982. No sé qué sentiría al ver sentados con él en el hemiciclo a, por lo menos, dos o tres de las personas responsables en su momento de su envío, por “fascista”, a un campo de concentración de los Urales. Regresó dos veces a la URSS acompañando en viajes oficiales a Felipe González. “Me alegré de ser tratado como una persona en el país donde, cuando me refugié en él, fui tratado como un perro”, escribió.

En fin, que basta con echar de cuando en cuando un somero vistazo a un libro de historia para constatar que, de lo que cuente cualquier político de cualquier lugar o época, lo más juicioso es no creer de la misa ni la media. Y es que la realidad suele, sí, superar a la ficción, pero, por desgracia… casi siempre por abajo.

Foto: José Luis Chaín