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mercredi, 17 mars 2021

Guerre d’Espagne : un passé qui ne passe pas

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LA NEF n°334 Mars 2021 (version longue et intégrale de l’article paru dans La Nef)

Guerre d’Espagne : un passé qui ne passe pas

par Arnaud Imatz

Longtemps l’Espagne des années 1975-1985 a été considérée comme l’exemple « historique », « unique », presque parfait, de transition pacifique d’un régime autoritaire vers la démocratie libérale. Elle était  le modèle unanimement salué, louangé, par la presse internationale occidentale. Depuis, bien de l’eau est passée sous les ponts. La belle image d’Épinal n’a cessé de se détériorer au fil des ans cédant la place aux silences et réserves, puis aux critiques acerbes de nombreux « observateurs » et « spécialistes » politiques. Certains, parmi les plus sévères, n’hésitent plus à réactiver les vieux stéréotypes de l’increvable Légende noire, vieille de cinq siècles, que l’on croyait pourtant définitivement enterrée depuis la fin du franquisme. Mais qu’elle est donc la part de réalité et de fiction dans ce sombre tableau qui nous est désormais décrit?  

L’Espagne d’aujourd’hui  

L’Espagne apparaît faible, chancelante et impuissante ; elle n’a jamais été autant au bord de l’implosion. Les nationalismes périphériques, les séparatismes, qui la déchirent sont de plus en plus virulents. L’économie du pays souffre de maux graves : manque de compétitivité, détérioration de la productivité, rigidité du marché du travail, taux de chômage le plus élevé de l’UE (en particulier celui des jeunes avec beaucoup de diplômés forcés de s’exiler), coût excessif des sources d’énergie, système financier grevé par l’irrationalité du crédit, déficit public considérable, pléthore de fonctionnaires dans les diverses « autonomies », gaspillage de l’argent public… la liste des problèmes est désespérément longue. Avant la mort du dictateur, Francisco Franco, pendant la première phase du « miracle économique (1959-1975), l’Espagne s’était hissée au 8e rang des puissances économiques mondiales, position qu’elle avait conservée jusqu’à la crise de 2007. Mais elle a par la suite singulièrement décroché pour se retrouver reléguée au 14e rang.  

À cela est venu s’ajouter l’effet désastreux de la pandémie de coronavirus et la gestion déplorable de la crise sanitaire. Le président Sánchez et les porte-paroles du palais de la Moncloa ont d’abord prétendu sans vergogne : « le machisme tue plus que le coronavirus », puis, ils ont affirmé triomphalement : « nous avons mis le virus en déroute ». Mais le bourrage de crâne des propagandes politiciennes ne dure qu’un temps. La dure réalité des faits a fini, comme toujours, par s’imposer. On le sait, le bilan provisoire est parmi les plus calamiteux: un effondrement du PIB (-12%), une destruction de plus de 620 000 emplois, près de 4 millions de chômeurs officiels dont un chômage de plus de 40% chez les jeunes, un secteur hôtelier à l’abandon, au bord de la ruine, un recul du tourisme à un niveau plus bas qu’il y a vingt ans, une récession qui est la plus forte du monde occidental après l’Argentine, enfin, une surmortalité liée à la covid 19 s’élèvant à 60 000 voire 110 000 morts (selon les sources).  

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Le gouvernement Sanchez II.

Cela étant, il convient de préciser tout de suite que la pandémie, événement mondial, grave mais néanmoins conjoncturel, n’a fait qu’aggraver une crise générale préexistante. On ne saurait trop insister sur le rôle d’un facteur structurel, déterminant dans l’involution récente du pays : la défaillance de la classe ou de l’oligarchie politique (droites et gauches de pouvoir confondues) qui n’a jamais été aussi médiocre, corrompue et irresponsable. Le second gouvernement de Pedro Sánchez (2020-), coalition du parti socialiste (PSOE), du Parti communiste (PCE/IU) et de Podemos (un parti « populiste » d’extrême gauche, pro-immigrationniste, dont les leaders se réclament à la fois de Lénine, de Marx et du régime vénézuélien, ce dernier les ayant financés lorsqu’ils étaient dans l’opposition), n’est jamais que l’expression voire l’aboutissement d’un processus de détérioration, de dégénérescence, de vassalisation et de perte presque totale de souveraineté, qui s’est accéléré après le tournant du siècle.  

Bien sûr, le cas espagnol ne saurait être expliqué sans une remise en perspective globale. Toutes les démocraties occidentales sont aujourd’hui exposées aux dangers redoutables que sont la révolution culturelle, le politiquement correct, la nouvelle religion séculière postchrétienne et l’émergence du «totalitarisme light ». Mais pour ne pas excéder notre propos, tenons-nous en ici au rôle et à la part de responsabilité de la classe politique espagnole. On ne saurait vraiment saisir la nature et l’ampleur de cette responsabilité dans le collapsus général, politique, social, économique et moral (mais aussi dans le suicide démographique ; le taux de fécondité étant le plus bas de l’UE : 1,17, voire 1,23 en incluant l’indice de natalité des immigrés), sans évoquer quelques événements clefs de la transition démocratique et du tournant du siècle. Ce rappel permettra de mieux comprendre pourquoi tout ce qui touche à la guerre civile de 1936-1939 est devenu un sujet de division beaucoup plus violent aujourd’hui qu’il y a encore quinze ans, alors que le temps aurait dû contribuer à apaiser les passions.  

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De l’esprit de la transition démocratique au retour de la mentalité de guerre civile  

Un point d’histoire est indiscutable: c’est la droite franquiste (mélange complexe et subtil de carlistes-traditionalistes, monarchistes conservateurs et libéraux, phalangistes, conservateurs-républicains, démocrates-chrétiens, radicaux de droite et technocrates) qui a pris l’initiative d’instaurer la démocratie. Cette transition démocratique n’a pas été une conquête des ennemis de la dictature, elle a été un choix délibéré de la grande majorité de ceux qui avaient été jusque là ses principaux leaders. L’intelligence politique de la gauche (le PSOE de Felipe González et le PCE de Santiago Carrillo), a été de renoncer à ses revendications maximalistes, pour embrasser la voie du réformisme et joindre ainsi ses forces au processus démocratique amorcé par la droite franquiste. Les faits parlent d’eux même : Le décret-loi autorisant les associations politiques fut édicté par Franco en 1974, un an avant sa mort. La loi de réforme politique fut adoptée par les anciennes Cortes « franquistes » le 18 novembre 1976 et ratifiée par référendum populaire le 15 décembre 1976. La loi d’amnistie fut adoptée par les nouvelles Cortes « démocratiques » le 15 octobre 1977. Elle reçut l’appui de la quasi totalité de la classe politique (en particulier celle des leaders du PSOE et du PCE). N’oublions pas la présence dans les Cortes de la première législature de personnalités exilées d’extrême gauche aussi significatives que Santiago Carrillo, Dolores Ibarruri (la Pasionaria) ou Rafael Alberti. Enfin, c’est le Congrès (l’organe constitutionnel) qui a adopté la Constitution actuelle, qui a été ensuite ratifiée par référendum le 6 décembre 1978 (avec 87% de voix pour).  

La Transition démocratique reposait sur une parfaite conscience des échecs du passé et sur la volonté de les dépasser. Il ne s’agissait pas d’oublier et encore moins d’imposer le silence aux historiens ou aux journalistes, mais de les laisser débattre et de refuser que les politiciens s’emparent du sujet pour leurs luttes partisanes. Deux principes animaient cet « esprit de la transition démocratique », aujourd’hui dénoncé, tergiversé et caricaturé par les gauches, le pardon réciproque et la concertation entre gouvernement et opposition. Il était alors inconcevable que des politiciens de droite ou de gauche s’insultent en se traitant de « rouge » ou de « fasciste ».  

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Un premier durcissement dans les polémiques partisanes devait néanmoins se produire lors des législatives de 1993. Mais la vraie rupture se situe trois ans plus tard, en 1996, lorsque le PSOE avec son leader Felipe González (au pouvoir depuis 14 ans mais en difficulté dans les sondages), a volontairement joué la carte de la peur, dénonçant le Parti Populaire (PP), parti néolibéral et conservateur, comme un parti agressif, réactionnaire, menaçant, héritier direct du franquisme et du fascisme. Les Espagnols se souviennent encore d’une fameuse vidéo électorale du PSOE qui représentait le PP en doberman ou pitbull enragé et sanguinaire.  

Pendant toute la décennie 1990, un véritable raz de marée culturel, néo-socialiste et postmarxiste, a submergé le pays. Les nombreux auteurs autoproclamés « progressistes », tous défenseurs du Front populaire de 1936, ont inondé les librairies de livres, occupé les chaires universitaires, monopolisé les grands médias et gagné largement la bataille historiographique. La nation, la famille et la religion  sont redevenues des cibles privilégiées de la propagande semi-officielle. Paradoxalement, cette situation s’est maintenue sous les gouvernements de droite de José Maria Aznar (1996-2004). Obsédé par l’économie, « L’Espagne va bien ! », Aznar s’est désintéressé des questions culturelles ; mieux, il a cherché à donner des gages idéologiques à la gauche. A vrai dire, beaucoup de gens de droite lui donnaient raison lorsqu’il rendait hommage aux Brigades internationales (pourtant composées à 90% de communistes et socialistes marxistes), ou lorsqu’il condamnait le franquisme, voire le soulèvement du 18 juillet 1936 (alors qu’il est le fils d’un phalangiste et qu’il a été lui-même dans sa jeunesse un admirateur déclaré de José Antonio, un militant de la Phalange indépendante et dissidente). La droite « la plus bête du monde » (comme on aime à dire en France), acquiesçait aussi lorsqu’il encensait le ministre et président du Front populaire, Manuel Azaña, un franc-maçon, farouchement anticatholique, l’un des trois principaux responsables du désastre final de la République et du déclenchement de la guerre civile, avec le républicain catholique Niceto Alcalá-Zamora et le socialiste Francisco Largo Caballero, le « Lénine espagnol ». Les leaders du PP, régulièrement et injustement accusés d’être les héritiers du franquisme et du fascisme, croyaient pouvoir désarmer l’adversaire et trouver leur salut dans une continuelle profession de foi antifranquiste. Une erreur crasse, qu’ils finiront par payer vingt ans plus tard, lorsqu’en 2019 le parti populiste Vox surgira sur la scène politique.  

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Mais dans les années 2000, l’imprévisible allait se produire en dehors de la droite politique. Au nom de la liberté d’expression, d’opinion, de débat et de recherche, un groupe d’historiens indépendants, avec à leur tête l’américain Stanley Payne (voir notamment La guerre d’Espagne. L’histoire face à la confusion mémorielle, un livre incompréhensiblement épuisé et non réédité en France depuis des années) et l’ex-communiste Pio Moa (auteur de best-sellers tels Los mitos de la guerra civil, un livre vendu à plus de 300 000 exemplaires, encore inédit en France, qui démontre notamment que le soulèvement socialiste de 1934 a été l’antécédent direct du soulèvement national du 18 juillet), mais aussi toute une pléiade d’universitaires, dont un bon nombre de professeurs d’histoire de l’université CEU San Pablo de Madrid, se sont insurgés contre le monopole culturel de la gauche socialo-marxiste. Quelques années plus tard, d’autres travaux incontournables ont été publiés tels ceux de Roberto Villa García et Manuel Álvarez, sur les fraudes et les violences du Front Populaire lors des élections de février 1936, de César Álcala sur les plus de 400 « Checas » (centres de tortures organisés par les différents partis du Front populaire dans les grandes villes pendant la guerre civile), ou les recherches de Miguel Platon sur le nombre des exécutions et assassinats dans les deux camps (57 000 victimes parmi les nationaux / nacionales et non pas nacionalistas/nationalistes, comme on le dit à tort en France, et 62 000 victimes parmi les front-populistes ou républicains) et sur le nombre des victimes de la répression franquiste de l’après-guerre (22 000 condamnations à mort dont la moitié commuées en peines de prison). Citons également ici l’œuvre de référence, bien que beaucoup plus ancienne, d’Antonio Montero, sur la terrible persécution religieuse (près de 7000 religieux assassinés de 1936 à 1939 ; 1916 martyrs de la foi ayant été béatifiés et 11 canonisés par les papes entre 1987 et 2020, en dépit des pressions des autorités espagnoles).  

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Au lendemain de son accession au pouvoir, en 2004, plutôt que de contribuer à effacer les rancœurs, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, ami déclaré des dictateurs Fidel Castro et Nicolas Maduro, a ravivé considérablement la bataille idéologique et culturelle. Rompant avec le modérantisme du socialiste Felipe González, il a choisi délibérément de rouvrir les blessures du passé et de fomenter l’agitation sociale. En 2006, avec l’aide du député travailliste maltais, Léo Brincat, il a fait adopter par la commission permanente, agissant au nom de l’assemblée du Conseil de l’Europe, une recommandation sur « la nécessité de condamner le franquisme au niveau international ». Dès la fin de la même année, diverses associations « pour la récupération de la mémoire », ont déposé des plaintes auprès du Juge d’instruction de l’Audience nationale, Baltasar Garzón. Elles prétendaient dénoncer un «plan systématique » franquiste « d’élimination physique de l’adversaire » « méritant le qualificatif juridique de génocide et de crime contre l’humanité». Garzón, juge à la sensibilité socialiste, s’est déclaré immédiatement compétent mais il a été désavoué par ses pairs et finalement condamné à dix ans d’ « inhabilitation » professionnelle pour prévarication par le Tribunal suprême.  

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Baltasar Garzon.

La loi de mémoire historique de 2007  

Un an plus tard, en 2007, se voyant dans l’impossibilité de faire taire les nombreuses voix discordantes d’historiens et de journalistes, Zapatero et ses alliés ont choisi, sur l’initiative des communistes d’Izquierda Unida, de recourir à la loi « mémorielle ». La « loi de mémoire historique », adoptée le 26 décembre 2007, se veut et se justifie comme une « défense de la démocratie »,  contre un possible retour du franquisme et des « idéologies de haine ». En réalité, elle est une loi discriminante et sectaire en rien démocratique. Elle reconnaît et amplifie justement les droits en faveur de ceux qui ont pâti des persécutions ou de la violence pendant la guerre civile et la dictature (des normes en ce sens ayant déjà été édictées par des lois de 1977, 1980, 1982 et 1984), mais dans le même temps, elle accrédite une vision manichéenne de l’histoire contrevenant à l’éthique la plus élémentaire.  

L’idée fondamentale de cette loi est que la démocratie espagnole est l’héritage de la Seconde République (1931-1936) et du Front populaire (1936-1939). Selon son raisonnement, la Seconde République (avec le Front populaire), mythe fondateur de la démocratie espagnole, a été un régime presque parfait dans lequel l’ensemble des partis de gauche a eu une action irréprochable. La droite serait en définitive la seule responsable de la destruction de la démocratie et de la guerre civile. Pour couronner le tout, mettre en cause ce mensonge historique ne saurait être qu’une apologie exprès ou déguisée du fascisme.  

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Cette loi effectue un amalgame absurde entre le soulèvement militaire, la guerre civile et le régime de Franco, qui sont autant de faits bien distincts relevant d’interprétations et de jugements différents. Elle exalte les victimes et les assassins, les innocents et les coupables lorsqu’ils sont dans le camp du Front populaire et uniquement parce qu’ils sont de gauche. Elle confond les morts en action de guerre et les victimes de la répression. Elle jette le voile de l’oubli sur les victimes « républicaines » qui sont mortes aux mains de leurs frères ennemis de gauche. Elle encourage tout travail visant à démontrer que Franco a mené délibérément et systématiquement une répression sanglante pendant et après la guerre civile. Enfin, elle reconnait le légitime désir de beaucoup de personnes de pouvoir localiser le corps de leur ancêtre, mais refuse implicitement ce droit à ceux qui étaient dans le camp national sous prétexte qu’ils auraient eu le temps de le faire à l’époque du franquisme.  

Théoriquement, cette loi a pour objet d’honorer et de récupérer la mémoire de tous ceux qui furent victimes d’injustices pour des motifs politiques ou idéologiques pendant et après la guerre civile, mais en réalité, non sans perversité, elle refuse de reconnaître que sous la République et pendant la guerre civile beaucoup de crimes ont été commis au nom du socialisme-marxiste, du communisme et de l’anarchisme et que ces monstruosités peuvent être qualifiées elles aussi de crimes de lèse humanité (il en est ainsi, notamment, des massacres de Paracuellos del Jarama et des « Checas », et des hécatombes lors de la persécution des chrétiens). Dès sa promulgation, la « loi de mémoire historique » a d’ailleurs été systématiquement interprétée en faveur des représentants et sympathisants du seul camp républicain ou front-populiste et de leurs seuls descendants.  

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Le retour au pouvoir de la droite, trois ans après le début de la crise économico-financière de 2008, ne devait guère changer la donne. Le président Mariano Rajoy (2011-2018), ancien conservateur des hypothèques devenu un politicien professionnel roué mais dépourvu de tout charisme, s’est contenté de suivre le précepte bien connu des néolibéraux: ne pas toucher aux réformes culturelles ou sociétales « progressistes » mais défendre d’abord et avant tout les intérêts et les idées économiques et financières des eurocrates et de l’oligarchie mondialiste. Rajoy n’osera ni abroger, ni modifier la loi de mémoire. Un ami, philosophe Argentin à l’humour cinglant, résumait son idéologie par ces mots : « L’important c’est l’économie… et que mon fils parle l’anglais ». Mais encore faut il ajouter que cette attitude à courte vue a été largement partagée par son électorat. Historiquement, les droites espagnoles ont toujours été marquées par la forte empreinte du catholicisme, mais dans une société sécularisée, dans laquelle la hiérarchie de l’Église ne résiste pas mais donne au contraire au quotidien l’exemple du renoncement, de l’abdication et de la soumission, l’électorat de droite se retrouve inévitablement passif, apathique, désemparé, sans protection. Bon gestionnaire en période de calme, mais dépourvu des qualités de l’homme d’État, Rajoy s’est avéré incapable d’affirmer son autorité en pleine tourmente. Ébranlé politiquement par le référendum d’indépendance de la Catalogne (2017), organisé par les séparatistes sans la moindre garantie juridique, il a chuté finalement à l’occasion d’une motion de censure (2018) suite à l’implication du PP dans divers scandales de corruption.  

Vers la nouvelle « loi de mémoire démocratique » de 2021   

Avec l’adoption de la « loi de mémoire historique », la boîte de Pandore a été ouverte. Élu à la présidence, en juin 2018, le socialiste Pedro Sánchez, n’a pas tardé à en faire la démonstration. Pour rester au pouvoir, Sánchez, qui représente la tendance radicale du PSOE opposée aux modérés, a accepté les voix de l’extrême gauche et des indépendantistes alors qu’il avait juré avant les élections ne jamais le faire. Arriviste, allié par opportunisme à Podemos et au PC/IU, il doit donner régulièrement des gages à ses associés les plus radicaux (y compris aux nationalistes-indépendantistes) tout en ménageant Bruxelles et Washington, qui ne manqueraient pas de siffler la fin de la récréation si la ligne rouge venait à être franchie en matière économique.  

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Le premier gouvernement socialiste de Sánchez s’est engagé, dès le 15 février 2019, à procéder au plus vite à l’exhumation de la dépouille du dictateur Francisco Franco enterré quarante-trois ans plus tôt dans le chœur de la basilique du Valle de los Caídos. Le 15 septembre 2020, moins d’un an après avoir réalisé le transfert des cendres, malgré le chaos de la pandémie et le caractère prioritaire de la gestion sanitaire, le second gouvernement de Sánchez, une coalition de socialistes, de communistes et de populistes d’extrême gauche (PSOE-PC/IU-Podemos), a décidé d’adopter, au plus tôt, un nouvel « Avant-projet de loi de mémoire démocratique », qui devrait abroger la « loi de mémoire historique » de 2007. Au nom de la « justice historique » et du combat contre « la haine », contre « le franquisme » et « le fascisme », le gouvernement entend promouvoir la réparation morale des victimes de la guerre civile et du franquisme et « garantir aux citoyens la connaissance de l’histoire démocratique ».  

Cet avant-projet de loi prévoit plus précisément : la création d’un parquet spécial du Tribunal suprême compétent en matière de réparation des victimes ; l’allocation de fonds publics pour l’exhumation des victimes des franquistes enterrées dans des fosses communes et leur identification a partir d’une banque nationale ADN ; l’interdiction de la Fondation Francisco Franco et de  toutes les « institutions qui incitent à la haine » ; l’annulation des jugements prononcés par les tribunaux franquistes ; l’inventaire des biens spoliés et des sanctions économiques pour ceux qui les ont confisqués ; l’indemnisation des victimes de travaux forcés par les entreprises qui ont bénéficié de leur main d’œuvre ; la révocation et l’annulation de toutes les distinctions, décorations et titres nobiliaires concédés jusqu’en 1978 ; l’effacement et le retrait de tous les noms de rue ou d’édifices publics rappelant symboliquement le franquisme ; l’actualisation des programmes scolaires pour tenir compte de la vraie mémoire démocratique et pour expliquer aux élèves « d’où nous venons » afin que « nous ne perdions jamais plus nos libertés » ; l’expulsion des moines bénédictins gardiens  du Valle de los Caidos ; l’exhumation et le déplacement des restes mortels de José Antonio Primo de Rivera ; la désacralisation et la « resignification » de la basilique du Valle de los Caídos qui sera reconvertie en cimetière civil et musée de la guerre civile ; enfin, aux dire de la vice-présidente, Carmen Calvo, il  sera menée une « réflexion » sur l’éventualité de la destruction de l’immense croix surmontant le temple. Pour couronner le tout, des amendes de 200 euros à 150 000 euros sont prévues afin de réprimer toutes les infractions à la loi.  

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Carmen Calvo.

Dans un langage typiquement orwellien, la première vice-présidente Carmen Calvo n’a pas manqué de souligner que ce texte favorisera la « coexistence »  et permettra aux Espagnols de « se retrouver dans la vérité ». La réalité est pourtant tragique : cet avant-projet renouvelle et renforce l’utilisation de la guerre civile comme arme politique. Il discrimine et stigmatise la moitié des espagnols, efface les victimes de la répression front-populiste, refuse l’annulation même symbolique des sentences prononcées par les tribunaux populaires républicains et ignore superbement la responsabilité de la gauche dans certaines des atrocités les plus horribles commises pendant la guerre civile. Seule la vision « progressiste » du passé définie par les autorités en place est démocratique, l’histoire des « autres » devant disparaître comme dans le cas de l’histoire manipulée de l’Union soviétique.  

On ne saurait pourtant « se retrouver dans la vérité », comme le dit Calvo, en écartant d’un trait de plume toute recherche historique rigoureuse. Contrairement à ce que prétend la vice-présidente, le soulèvement militaire de juillet 1936 n’est pas à l’origine de la destruction de la démocratie. C’est au contraire parce que la légalité démocratique a été détruite par le Front populaire que le soulèvement s’est produit. En 1936, personne ne croyait en la démocratie libérale et certainement pas les gauches. Le mythe révolutionnaire partagé par toutes les gauches était celui de la lutte armée. Ni les anarchistes (qui s’étaient révoltés en 1931, 1932 et 1933), ni le parti communiste, un parti stalinien, ne croyaient en la démocratie. La majorité des socialistes avec leur leader le plus significatif, Largo Caballero, le « Lénine espagnol », préconisait la dictature du prolétariat et le rapprochement avec les communistes. Le PSOE était le principal responsable du putsch d’octobre 1934 contre le gouvernement de la République, du radical Alejandro Lerroux.  

Un seul exemple suffit pour illustrer le caractère révolutionnaire du courant alors majoritaire au sein du PSOE. Le 17 février 1934, la revue Renovación, publiait un « décalogue » des Jeunesses socialistes (mouvement dirigé par le secrétaire général Santiago Carrillo, qui devait fusionner avec les Jeunesses communistes, en mars 1936). Dans son point 8, on pouvait lire : « La seule idée que doit avoir aujourd’hui gravée dans la tête le jeune socialiste est que le Socialisme ne peut s’imposer que par la violence, qu’un camarade qui propose le contraire, qui a encore des rêves démocratiques, qu’il soit petit ou grand, ne saurait être qu’un traître, consciemment ou inconsciemment ». On ne saurait être plus clair ! Quant aux gauches républicaines du jacobin Manuel Azaña, elles s’étaient compromises dans le soulèvement socialiste de 1934, et ne pouvaient donc pas davantage être tenues pour démocrates. Ajoutons encore que, dès son arrivée au pouvoir en février 1936, le Front populaire ne cessera d’attaquer la légalité démocratique. Le Front populaire espagnol était extrémiste et révolutionnaire. Le Front populaire français était, en comparaison, modéré et réformiste. Telle est la triste réalité que le gouvernement socialiste espagnol cherche aujourd’hui vainement à cacher derrière un épais rideau de fumée.  

L’avant-projet de loi de « mémoire démocratique » de la coalition socialo-communiste n’est pas seulement antidémocratique ou autoritaire, il est proprement totalitaire. En poursuivant la « rééducation » pour ce qui concerne le passé, il porte gravement atteinte à la liberté d’expression et d’enseignement. Il est anticonstitutionnel, mais de cela bien évidemment ses rédacteurs se soucient comme d’une guigne dans la mesure où à plus long terme ils souhaitent imposer une autre constitution plus « révolutionnaire » et, par la même occasion, se débarrasser de la monarchie.   

Outre ce texte de loi de mémoire démocratique, le gouvernement espagnol de Pedro Sánchez a l’intention de soumettre prochainement au parlement tout un ensemble de projets de lois (sur l’euthanasie, l’interruption de grossesses, l’éducation, le choix en matière de genre, etc.), qui heurte de front les conceptions chrétiennes de la vie. Les autorités espagnoles ne recherchent plus la paix qu’à travers la division, l’agitation, la provocation, le ressentiment et la haine; la justice prend la forme de la rancœur et de la vengeance. L’Espagne semble s’enfoncer inexorablement dans une crise globale d’une ampleur dramatique.  

Arnaud Imatz  

https://lanef.net/2021/03/12/guerre-despagne-un-passe-qui...

samedi, 02 février 2019

France. Les camps de concentration de la République

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France. Les camps de concentration de la République

par Lionel Baland
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com  
 
Certains sujets historiques sont rarement traités par les médias du système car ils dérangent les tenants de l’idéologie dominante. Parmi ces chapitres de notre passé gardés sous le boisseau figure l’existence des camps de concentration ouverts par la République française en 1939.
 
Grégory Tuban, docteur en histoire et journaliste, publie aux éditions Nouveau Monde un ouvrage qui porte sur ce sujet et est intitulé Camps d’étrangers. Le contrôle des réfugiés venus d’Espagne (1939-1944).

Retirada 

Fin janvier 1939, le front républicain de Catalogne cède et un demi-million de personnes fuient vers la France. « Lors de cet exode, désormais appelé “Retirada”, l’internement a été pour la majorité des hommes et des femmes la porte d’entrée en France. À la mi-février, après l’arrivée des troupes franquistes le long de la frontière, ils ont été un peu plus de 325 000 à être regroupés dans la douzaine de camps créés en quelques jours dans les Pyrénées-Orientales. Ces exilés de la guerre d’Espagne – qui se termine officiellement le 1er avril 1939 – sont issus de l’Armée populaire de la République et de la société civile. Ils sont officiers, soldats, anciens miliciens, requis, volontaires internationaux… Des paysans, des ouvriers, des intellectuels, des artistes qui, dans le pays des droits de l’homme s’apprêtant à fêter le 150e anniversaire de la Révolution française, sont les premiers étrangers « indésirables » à subir à la fin des années 1930 des coercitions prises à l’échelle d’un groupe, et non plus seulement à celle d’individus. » 

turban.jpgPrévisions 

Le 29 avril 1938, le ministre de la Guerre envoie une note secrète aux commandants de deux régions militaires demandant de prévoir « l’installation de camps de circonstance pour certaines catégories de réfugiés espagnols » tout en précisant que « l’évolution des opérations militaires en Espagne rend possible, dans un délai rapproché, l’éventualité du franchissement de la frontière par des réfugiés en nombre élevé ayant appartenu aux forces armées gouvernementales, et dont le séjour pendant un temps plus ou moins long sur notre territoire doit être maintenant prévu ». 
 
Camps 

Le premier camp est installé le 30 janvier 1939 sur la plage d’Argelès-sur-Mer. Les autres suivent. 

Selon le préfet du département des Pyrénées-Orientales, 480 000 réfugiés seraient, au total, passés, lors de la Retirada, par le territoire qu’il a sous son autorité (1) (2). Soit 305 000 internés dans des camps, 5 000 placés dans des hébergements privés et 170.000 civils transférés hors du département. Ces chiffres doivent être traités avec prudence et font encore de nos jours débat. Ajoutons que des personnes sont entrées clandestinement en France et que d’autres ont rapidement retraversé la frontière en direction de l’Espagne. 

Grégory Tuban écrit que « Les camps de concentration de février 1939 jouent un rôle central dans le dispositif de contrôle de la Retirada. Ils contiennent une partie des réfugiés hors de l’espace public et permettent ainsi aux autorités d’exercer une surveillance resserrée sur ces derniers. C’est ce que précise Albert Sarraut au journal La Dépêche le 1er février 1939 sur la plage d’Argelès-sur-Mer : “Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un camp pénitentiaire mais un camp de concentration. Les asilés [sic] qui y prendront séjour n’y resteront guère que le temps nécessaire pour préparer leur refoulement ou sur leur option leur libre passage de retour en Espagne” (3). Le vœu du ministre de l’Intérieur de voir massivement s’opérer le retour en Espagne des réfugiés ne va toutefois pas se réaliser dans les proportions souhaitées. Le temporaire va se prolonger et les hommes qui se retrouvent littéralement parqués dans les contreforts des Pyrénées ou sur le sable du Roussillon vont devoir apprendre à vivre dans un quasi-dénuement, alors que l’hiver est des plus rigoureux dans cette partie de la France battue par la Tramontane glaciale de février. » 

« Si les camps d’Argelès-sur-Mer et de Saint-Cyprien ont ouvert dans l’urgence de l’exode, un deuxième réseau de camps “catégoriels” voit le jour à partir de la mi-février afin de mieux gérer les flux des réfugiés. La construction de ce premier camp, dit “de seconde génération”, débute le 6 février 1939 à Bram dans l’Aude. Il a été conçu dès le 3 février par André Cazes, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de l’Aude, selon un modèle militaire. Le camp est ainsi divisé en 10 quartiers délimités par des doubles clôtures en fil de fer barbelé de 2,5 m de haut, isolés les unes des autres par des rues et allées perpendiculaires de 20, 15, 10 m de large. Le camp cerclé d’un chemin de ronde pour les patrouilles dispose en son centre d’un mirador. Chaque quartier possède ses cuisines et ses lavabos. Conçu pour héberger 15 000 réfugiés, Bram reçoit à la fin du mois de février 1939 jusqu’à 16 300 internés qui sont regroupés dans 170 baraquements d’une capacité de 90 à 100 places. » 

70 km de fil de fer barbelé sont nécessaires pour le camp de Bram et 250 km pour celui de Barcarès. « Le camp de Barcarès compte, fin mars, près de 50 000 internés et devient le troisième camp le plus important des Pyrénées-Orientales ». Dans l’Hérault, à Agde, un camp est construit. Il est divisé en trois camps distincts numérotés de 1 à 3.« Chacun possède son poste de police, son intendance et son infirmerie. Derrière une double ceinture de barbelés, les trois camps sont identiques avec un alignement de baraques de type génie, qui mesurent 40 m de longueur sur 6,5 m de largeur, couvertes de bois avec des toits en tôle ondulée. À l’intérieur, on trouve une double rangée de couchettes à deux étages, séparées par un couloir central. L’accès se fait de chaque côté de la baraque. Au mois de mai, les trois camps regroupent 24 000 réfugiés, majoritairement catalans ». À Septfonds, dans le Tarn-et-Garonne, la construction d’un camp débute fin février 1939. « L’armée y déploie 50 km de fil de fer barbelé pour clôturer les 50 ha du camp cerclé par un chemin de ronde, jalonné de miradors à guérites et de 50 projecteurs. […] Le camp de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques, va, quant à lui, recevoir les brigadistes internationaux internés sur les plages du Roussillon, les réfugiés basques et les membres de l’aviation. Sa construction débute le 15 mars et se termine le 25 avril 1939. Il est alors le plus grand des camps français, avec une superficie de 125 ha et compte 428 baraques. Enfin, dans l’Ariège, le camp militaire du Vernet est aménagé à partir de la fin du mois de février pour recevoir majoritairement des réfugiés venus des camps de Cerdagne, […]. » 

Des mesures et des installations disciplinaires sont mises en place pour les prisonniers récalcitrants. 

L’ouvrage décrit ensuite les dispositions prises en vue d’obtenir, sur base volontaire ou forcée, un retour vers leur pays d’origine d’une partie des Espagnols résidant en France ainsi que la volonté des autorités, suite à la montée des tensions en Europe, de mettre au travail ceux restant en France.

IIe Guerre mondiale 

Au début de la IIe Guerre mondiale, le pouvoir instaure des mesures d’exception visant à contrôler la population française ainsi que les étrangers vivant en France. 

Si le nombre de femmes et d’enfants séjournant dans ces camps est extrêmement minoritaire par rapport à celui des hommes en mars et avril 1939, puis est quasi égal à zéro dans les camps des Pyrénées-Orientales dès le mois de mai, il remonte en septembre. En octobre, le nombre de femmes et d’enfants augmente. « Ce sont souvent des familles entières qui sont envoyées dans les camps depuis toute la France. » À partir du début de la guerre, en septembre 1939, alors qu’auparavant les camps contenaient des Espagnols ou des membres des Brigades internationales, des personnes de différentes nationalités sont expédiées vers ceux-ci : des Allemands, des Italiens… souvent antifascistes, des juifs. Parmi les prisonniers figurent également des personnes originaires de différents pays de l’Est. En août 1940, le camp du Vernet compte près de 4 000 internés issus de 58 nationalités. 

« La IIIe République sombre définitivement le 10 juillet 1940 au casino de Vichy, quand 569 des 649 parlementaires présents votent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Le vieux maréchal constitue le 16 juillet son premier gouvernement en tant que chef de l’État et nomme Pierre Laval comme président du Conseil. Gouvernement qui hérite de facto de la gestion des camps pour étrangers par les ministères de la Guerre, de l’Intérieur et du Travail. » 

L’auteur consacre la dernière partie de l’ouvrage au fonctionnement de ces camps sous le régime de Vichy, à la déportation vers l’Allemagne de plus de 10 000 « Espagnols rouges » et à l’engagement d’Espagnols de gauche dans des organisations de la Résistance.

Conclusion 

Grégory Tuban conclut : « Pour l’armée comme pour l’Intérieur, la discipline censée contenir les velléités révolutionnaires de certains réfugiés et maintenir l’ordre public dans des espaces clos devient un outil répressif, opérant hors du champ pénal. »L’auteur estime que l’existence de ces camps dits « de concentration » au sein desquels des mesures et des espaces disciplinaires sont utilisés à l’encontre des réfugiés en dehors du circuit judiciaire du droit français conduit, dès février 1939, dans ces endroits, à « une politique de plus en plus arbitraire, renforcée par l’état de siège, par la guerre, puis par le gouvernement de Vichy. » 

Ce livre, tiré d’une thèse de doctorat, présente la particularité d’être compréhensible par tout le monde et constitue donc à la fois une porte d’entrée vers le sujet pour les lecteurs qui ne s’y sont pas encore intéressés, tout en apportant aux spécialistes de la question de nouveaux éléments basés sur des recherches. 

Lionel Baland (via Eurolibertés

Notes 

(1) Rapport du préfet Raoul Didkowski, Perpignan, le 30 juin 1939. 
(2) La très grande majorité des fugitifs est passée par ce département. 
(3) La Dépêche, 2 février 1939.
 

dimanche, 09 septembre 2018

L’exhumation de Franco de sa tombe au Valle de los Caídos : l’histoire face à la passion mémorielle

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L’exhumation de Franco de sa tombe au Valle de los Caídos : l’histoire face à la  passion mémorielle

par Joaquin Leguina

La volonté du président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, d’exhumer la dépouille de Franco de sa tombe du Valle de los Caídos, ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut. Elle soulève de sérieux problèmes juridiques dans la mesure où le statut de la Basilique du Valle de los Caídos est régi par un traité international de 1979 entre l’Espagne et le Vatican, qui garantit l’inviolabilité du lieu de culte. Mais la controverse est surtout historique et politique. Un bon nombre de personnalités prestigieuses comme le socialiste Joaquín Leguina (ex-député et président socialiste de la communauté autonome de Madrid) ou le conservateur Miguel Herrero y Rodríguez de Miñon (l’un des sept pères de la Constitution espagnole de 1978) dénoncent l’erreur politique, la réactivation des vieux démons, la dangereuse rupture avec l’esprit de réconciliation, de pardon réciproque, de concorde et de paix, qui avait permis la Transition démocratique. Le socialiste Felipe González, un des artisans de cette Transition, déclarait en 1985, alors qu’il était Président du gouvernement espagnol: "Il faut assumer son histoire... je suis personnellement capable d'affronter l'Histoire de l’Espagne... Franco... est là... Jamais je n’aurais l’idée de renverser une statue de Franco. Jamais ! Je pense que c'est stupide d’aller faire tomber les statues de Franco... Franco fait désormais partie de l’Histoire d’Espagne. Nous ne pouvons pas effacer l'Histoire... J'ai toujours pensé que si quelqu'un croyait que c'était méritoire de renverser Franco de son cheval, il devait le faire de son vivant » (Juan Luis Cebrian, “Entretien avec Felipe González”, El País, Madrid, 17 novembre 1985). On mesure ici le chemin parcouru.

On trouvera ci-dessous la version française d’un article de Joaquín Leguina, figure illustre du socialisme de la Transition démocratique, sur l’instrumentalisation sectaire de l’histoire par Pedro Sánchez et son équipe (voir : J. Leguína,  20 juin 2018, http://www.eleconomista.es/opinion-blogs/noticias/9219681/06/18/MEMORIA-HISTORICA.html).

La signification de la loi d'amnistie de 1977 et celle de la Constitution de 1978 était la réconciliation nationale et l’oubli de la guerre civile, car dans la guerre, les deux camps se livrent au  « nettoyage de l'ennemi », même si on cherche aujourd’hui à sanctifier l’un des deux camps.

Il est invraisemblable que le nouveau PSOE  veuille réécrire l'histoire avec une nouvelle Loi de mémoire historique[1] qui interdirait de dire ce que je vais maintenant vous raconter. Car il s’agit de deux histoires terribles qui impliquent des socialistes qui avaient la carte du parti.

Le 2 juillet 1936, des tueurs  membres des JSU (Jeunesses socialistes unifiées) sont entrés dans un bar fréquenté par des jeunes et ont tué deux étudiants phalangistes[2]. Peu de temps après, des tueurs de droite ont assassiné José del Castillo, qui était un lieutenant de la Garde d'assaut[3] et aussi un socialiste bien connu. Le 12 juillet 1936, un capitaine de la Garde Civile, Fernando Condés (un militant de gauche qui avait participé à la révolte contre le gouvernement d’Alejandro Lerroux à Madrid, en octobre 1934)[4], habillé en civil et accompagné de quatre hommes armés, qui étaient également des socialistes de la Motorizada[5], ont présenté leurs lettres de créance aux policiers qui protégeaient le parlementaire de droite José Calvo Sotelo. Ils ont pénétré chez lui et l'ont emmené dans une camionnette de la Garde d'assaut. Luis Cuenca, un socialiste proche d’Indalecio Prieto, lui a aussitôt tiré deux balles dans la tête et par derrière. Puis, ces hommes se sont rendus au cimetière de la Almudena et ont jeté le corps de ce parlementaire à l'entrée du funérarium. Condès  est allé ensuite se cacher chez la député socialiste Margarita Nelken. La guerre civile n’a pas tardé à éclater et à l'arrière-garde du camp républicain, quelques 40 000 personnes ont été assassinées, dont 7 000 prêtres, religieuses, séminaristes, et douze évêques.

À Madrid, plus de 60 tchékas[6] (pour reprendre la terminologie russe) ont fonctionné à plein régime. Grâce à leurs méthodes de détentions illégales, plus de 10 000 personnes ont été tuées dans la seule arrière-garde de Madrid. La tchéka la plus célèbre s'appelait La brigada del amanecer (La brigade de l'aube). Elle était dirigée par Agapito García Atadell, l’ancien secrétaire général du syndicat des imprimeurs de l’UGT (Union générale des Travailleurs). Ces personnes dépourvues de toute humanité, faisaient irruption dans les maisons pour les piller et emmenaient les gens jugés suspects pour les liquider au cours d’une « promenade ». Lorsqu’en novembre 1936 les troupes franquistes ont menacé de prendre Madrid, le courageux combattant García Atadell a récupéré une bonne partie des biens qu’il avait volés et, une fois rejoint par deux de ses complices et leurs épouses, il s’est enfui à Marseille. Une fois parvenu dans le port français, il a pris un bateau pour l'Amérique. Mais il a été arrêté à Las Palmas où le navire a fait escale (on a dit que les gens de Prieto l'avaient dénoncé). Atadell a été par la suite transféré à la prison de Séville, où il a rencontré l'écrivain Arthur Koestler, et il a été très rapidement exécuté. Est-ce à dire pour autant qu’Atadell est  aussi  une victime du franquisme ?

Les gens de ma génération, et encore moins ceux des générations suivantes, n'ont aucune responsabilité dans les événements que je viens de relater, mais en tant que personne morale, le PSOE ferait bien d'oublier toutes les atrocités de la guerre, celles des deux camps.

Joaquín Leguina

[1] A la suite de la présentation d’une proposition de nouvelle loi modifiant la loi de Mémoire historique de 2007, présentée au nom du groupe socialiste, par Margarita Robles Flores (actuelle ministre de la défense) fin 2017, le journaliste Carlos Herrera  a interpellé le leader socialiste en ces termes: « Voyons Sánchez, tu proposerais  qu’on me mette une amende et qu’on me jette en prison si je mettais une plaque à la porte de la maison de mon grand-père rappelant qu’il a été assassiné par des miliciens anarchistes en 1938 ? Ce n’est pas une question rhétorique, c’est la réalité historique […] On pourrait donc rappeler seulement les grands-pères des uns et pas ceux des autres ? … Les socialistes veulent être ceux qui décident de la réalité de l’histoire… Ils ont lu Orwell, ils l’ont cru et ils l’ont intériorisé… Il ne manquerait plus qu’ils inventent une nouvelle sorte de tcheka pour attraper les dissidents » (Carlos Herrera, « Aquellos fusilados en las tapias », ABC, 16 février 2018).

[2] Les deux étudiants phalangistes étaient Miguel Arriol (19 ans) et Jacobo Galán (18 ans). Ils étaient à la terrasse du Bar Roig de Madrid, rue Torrijos, lorsqu’ils ont été criblés de balles à partir d’un véhicule surgi soudainement. Plusieurs autres personnes furent blessées, dont le joueur du Real Madrid, Felix Quesada [NdT].

[3] Équivalent des CRS [NdT].

[4] Alejandro Lerroux était le leader du parti radical (opposé à la branche radicale-socialiste qui fit sécession). Lors du soulèvement socialiste, putsch en bonne et due forme, d’octobre 1934, Franco qui était aux ordres de Lerroux est apparu comme le sauveur de la République [NdT].

[5] La Motorizada était une milice socialiste aux ordres d’Indalecio Prieto dont la  tendance relativement modérée, se distinguait de celle du socialiste bolchevisé, le Lénine espagnol, Francisco Largo Caballero [NdT].

[6] En espagnol les checas ou chekas étaient des organisations officielles ou non, de l’État, des partis ou des syndicats, qui arrêtaient, jugeaient, torturaient et assassinaient en toute impunité dans la zone républicaine ou front-populiste (NdT).

jeudi, 02 novembre 2017

La Bandera Jeanne d’Arc, des monarchistes français engagés dans la guerre d’Espagne

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La Bandera Jeanne d’Arc, des monarchistes français engagés dans la guerre d’Espagne

par Frederic de Natal

Ex: http://www.vexilla-galliae.fr

Après avoir été l’otage des militaires (1923-1930), le roi Alphonse XIII tente de reprendre les rênes d’une monarchie constitutionnelle malmenée depuis un siècle par différents pronunciamientos, 3 guerres carlistes et une éphémère république. L’Espagne est divisée et les élections d’avril 1931 vont signer la fin de la monarchie espagnole des Bourbons. Avec le départ du roi, une nouvelle république qui sombre dans l‘instabilité et l’anarchie politique. La guerre civile éclate en 1936 et va jeter les espagnols dans un violent combat fratricide.

falange_1.jpgLes républicains comme les nationalistes tentent de rallier les différents pays européens à leur cause respective. En France, les élections du 3 mai 1936 ont porté au pouvoir une coalition de partis de gauche. Le Front populaire répond, d’abord dans un premier temps, favorablement à la demande de son homologue espagnol avant de faire machine arrière devant la forte opposition de droite qui oscille du côté des nationalistes conduit par le général Francisco Bahamonde y Franco.  Parmi les partisans de ce général entré en sédition, le mouvement monarchiste Action française (AF) de Charles Maurras.  Son organe de presse éponyme lance une virulente attaque dans ses colonnes contre les républicains et lance des appels aux dons.

Avec l’échec de la prise du palais Bourbon qui a ruiné tout espoir de retour de la monarchie lors de la journée du 6 février 1934, les camelots du roi bouillonnent. Si la France ne leur donne pas l’opportunité de se mesurer militairement aux républicains, devant se contenter de quelques combats de rues et autres paires de gifles retentissantes, l’Espagne va offrir à ces monarchistes l’opportunité de prouver leur ardeur au combat. Cette guerre, au quelle on les a préparé depuis une décennie, va bientôt prendre les allures d’une croisade pour cette fameuse ligue de l’entre-deux-guerres, bientôt rejointe par celle du Parti social Français (ex Croix de feu) ou du Parti populaire français.

Composée de français venus de toute la France et des confins de l’empire colonial (Montpellier, Paris, Marseille, Besançon, Ajaccio, Alger ou Casablanca, la Bandera (ou Phalange) Jeanne d’Arc (Bandera Juana de Arco) allait bientôt être portée sur les fonts baptismaux du monarcho-nationalisme. Rassemblant plus de 500 volontaires français (dont Yves Bernanos, le fils de Georges,  un des théoriciens de l’AF), belges et suisses, elle est commandée par le capitaine Henri Bonneville de Marsangy qui a recruté bon nombre de ces volontaires avec l’aide de l’architecte bonapartiste et futur président du conseil municipal de Paris, Charles Trochu. Ce monarchiste d’Action française a 19 ans lorsqu’il s’engage en 1914 dans la cavalerie de l’armée française. Cité 5 fois pour actes de bravoure, il côtoie de prestigieux noms de l’armée comme Weygand, de la Rocque ou même un certain capitaine de Gaulle. Mais sa hiérarchie se méfie de ce jeune officier dont les convictions politiques sont trop éloignées de la république et freine ses promotions. Henri Bonneville de Marsangy décide donc de démissionner peu avant le déclenchement de la guerre d’Espagne.

La France décide d’appliquer un principe de neutralité face à ce conflit qui frappe à ses frontière mais par un habile tour de passe- passe légal va honorer un contrat signé en 1935 qui prévoyait à l’Espagne une importante livraison d’armes. La révélation de cet accord commercial coïncide avec les informations relayées par la presse française concernant les crimes perpétrés par les forces républicaines. En Catalogne, les anarchistes et les communistes incendient des églises et tuent des prêtres.  Même la Sagrada Familia, en cours de construction, est l’objet de la vindicte des républicains qui n’hésitent pas à s’entretuer eux-mêmes. Cette « Terreur rouge » force Bonneville de Marsangy à réagir. D’abord journaliste de guerre sous les pseudonymes de Guillaume de Brassy et François de Roussemeau, il écrit pour « l’Action française » et « Matin » avant de se muer en combattant néo-chouan.

Parmi les Tercios, l’unité de la Légion étrangère espagnole qui se démarque par ses hommes au poitrail découvert, qui cohabite avec la Bandera Jeanne d’Arc, son fanion dénote. C’est un drapeau tricolore sur lequel on a cousu une fleur de lys sur sa partie blanche. Parmi les monarchistes, Bonneville de Marsangy force le respect. Il a le caractère romantique et guerrier que l’on prête aux héros des guerres de Vendée et de la Chouannerie. Il mène ses troupes à l’assaut de l’Alcazar de Tolède qu’il libère aux côtés des carlistes et des franquistes. Mais ses exploits militaires se termineront tragiquement le 10 février 1937 à la bataille de San Fernando. Il ne se relèvera pas de ses blessures.

brigades_internationales_de_franco-sylvain_roussillon.jpgSi d’autres officiers marquent la vie de cette brigade de volontaires monarchistes, tel que le général (cagoulard) Lavigne-Delville (1866-1957), elle n’échappe aux dissensions internes. Chaque groupe nationaliste tentant de s’approprier un leadership à peine reconnu par l’état-major franquiste, quelque peu agacé par l’esprit gaulois de ces volontaires qui s’entendent que trop avec les requetés carlistes. Si ces « légitimistes espagnols » ont rallié le général Franco c’est autant par haine de la république  qu’ils entendent restaurer la monarchie au profit du prince Charles –Alphonse de Bourbon. Franco se méfie de ces monarchistes traditionalistes mais ne peut « se payer le luxe » de s’en séparer. Le prétendant carliste est aussi un roi de France (Charles XII) pour la minorité légitimiste française présente au sein de ces volontaires. Face aux camelots du roi, ceux que l’on surnomme les « aplhonsistes » se distinguent par le port du béret vert que l’on retrouve chez les monarchistes de la Rénovation espagnole.  Un soutien logique attendu quand on sait que légitimistes français et carlistes partageaient les mêmes convictions et que ces deux groupes s’étaient retrouvés sur les mêmes champs de batailles lors des 3 guerres carlistes qui mèneront un de leur champion (don Carlos VII ou Charles XI) sur un éphémère trône d’Espagne à la fin du XIXème siècle.

En décembre 1937, la phalange monarchiste française est placée sous la direction d’un commandement espagnol. Elle a été missionnée à diverses reprises pour saboter avec succès les sources d’approvisionnement des républicains mais se plaint de ne pas être affectée au front. Finalement, elle participera à la bataille de Teruel le 6 février 1938 où elle subira de lourdes pertes.

Durant la guerre d’Espagne, plus de 50% de ses effectifs décéderont au combat mais le triomphe du nationalisme franquiste viendra couronner les efforts de ces croisés anti-communistes qui avaient placé leurs convictions royalistes sous la bannière de la pucelle d’Orléans. La France reconnaitra d’ailleurs en mars 1939, l’Espagne de Franco et s’empressera de nommer comme ambassadeur de France à Madrid, un héros (controversé) de la première guerre mondiale : le maréchal Philippe Pétain.

Que deviennent alors ces engagés de la Bandera Jeanne d’Arc après leur démobilisation, que l’extrême-droite française mythifiera au cours de la seconde moitié du XXème siècle mais que l‘histoire de France a volontairement occulté au profit des Brigades internationales. Avec le déclenchement de la seconde guerre mondiale, certains vont s’engager dans la résistance (comme le député Michel de Camaret, camelot du roi qui fera une carrière diplomatique (ministre, consul, sera sur le front indochinois aux côtés du fils de Bonneville de Marsangy [il perdra la vie à Diên Biên Phu] avant d’être élu sous l’étiquette du Front national de 1984 à sa mort en 1987. Ou encore Luc Robet (1913-1992), partisans des thèses d’Albert de Mun, qui restera célèbre pour avoir fondé un groupe de résistants monarchistes en Bretagne) d’autres dans la Légion des volontaires français (Noël de Tissot, disparu mystérieusement en 1944 ou le milicien Jacques-Flavien Boiré de Lafaye [1914-2002]).

Longtemps ignorés par les livres d’histoire traitant de la guerre d’Espagne, les monarchistes français de la Bandera Jeanne d’Arc ont retrouvé toute leur place dans un ouvrage paru sous le titre « Les Brigades internationales de Franco »  en 2012. Son auteur ? Sylvain Roussillon. Le seul, loin d’être un inconnu de l’histoire politique de l’Action française et un spécialiste du Carlisme, qui pouvait rendre hommage et justice à un pan méconnu de l’histoire monarchiste française où orléanistes, légitimistes et nationalistes se mêleront pour la défense d’une valeur commune : la restauration de l’état constitutionnel, catholique et légitime aboli par les partis républicains.

Frederic de Natal

 

lundi, 31 octobre 2016

Miguel de Unamuno: Siegen ist nicht überzeugen

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Siegen ist nicht überzeugen

von Carlos Wefers Verástegui

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Am 12. Oktober 1936, fast drei Monate nach Beginn des Spanischen Bürgerkriegs, kam es in der Universität Salamanca zu einem Eklat.

Der berühmte Philosoph und Rektor der Universität, Miguel de Unamuno y Jugo, erklärte sich offen gegen die aufständischen Rechten und Militärs des Generals Franco. Salamanca war zum damaligen Zeitpunkt Hauptstadt der „Nationalen“ in ihrem Kampf gegen Volksfrontregierung und Zweite Spanische Republik. Der 12. Oktober, der Tag der Entdeckung Amerikas, war der spanische Nationalfeiertag. Die Begehung dieses Feiertags seitens der Rechten, die im Namen der nationalen Einheit Spaniens, des Katholizismus und überhaupt der „spanischen Sendung in der Welt“ zu den Waffen gegriffen hatten, musste, mitten im Bürgerkrieg, besonders symbolträchtig aufgezogen werden. Und tatsächlich wurde er zum Fanal in mehr als nur einem Sinne.

Kreuzzug gegen den Bolschewismus

Einer der Gründe, weshalb Salamanca als Hauptstadt in Frage kam, war die politische Stärke der dortigen Rechten: eine ruhige, ländlich geprägte Provinzhauptstadt, fast ohne Industriearbeiterschaft, und in der die lokale Oligarchie und die Kirche noch fest im Sattel saßen. Der Bischof von Salamanca, Monseñor Enrique Plá y Deniel, war es gewesen, der den Aufstand der Rechten zum „Kreuzzug“ gegen den Bolschewismus und für die christliche Zivilisation erklärt hatte. Auch er war es, der den augustinischen Symbolismus der „zwei Reiche“ der Situation anpasste: Die Republik bedeutete den weltlichen Staat, gegenüber dem die Aufständischen den Staat Gottes zu behaupten hatten. Diese Auslegung der „Zwei-​Reiche-​Lehre“ rechtfertigte theologisch als eine dringend benötigte höhere Weihe den Aufstand.

Die Universität Salamanca war als Ganzes beileibe nicht „rechts“, doch hatte sich in ihren internen Streitigkeiten der ultraklerikale Sektor immer wieder erfolgreich gegenüber den Verfechtern des „Fortschritts“ durchgesetzt. Von „linken“ und fortschrittlichen Elementen „gesäubert“ und einmal offen zu den Aufständischen übergegangen, war es ihre Aufgabe, am Nationalfeiertage ihren Beitrag zur Legitimation des frisch aus dem Bürgerkrieg hervorgegangenen Regimes zu leisten.

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Unamuno stellt sich auf Seiten der Putschisten

Ein Risikofaktor war der betagte Rektor der Universität, Miguel de Unamuno y Jugo (18641936). Wie viele andere in der spanischen Öffentlichkeit hochgestellte Persönlichkeiten hatte auch Unamuno die Republik einst begeistert begrüßt, um sich später geekelt von ihr abzuwenden. Genauso wie José Ortega y Gasset war nämlich auch Unamuno schnell von ihrem rasenden Antiklerikalismus, ihrer Pöbelhaftigkeit und ihrem freimaurerischen Fortschrittsglauben abgestoßen.

Der bei der spanischen Intellektualität vom Anfang des zwanzigsten Jahrhunderts beliebte Ruf nach einer gewalttätigen Lösung der Probleme Spaniens klang bei Unamuno nach, als dieser sich bei Ausbruch des Bürgerkriegs spontan auf die Seite der Putschisten stellte. Kurzerhand wurde er von der Volksfrontregierung vom Amt des Rektors der Universität Salamanca abgesetzt, doch währte diese Absetzung nicht lange: die Aufständischen belohnten seine Parteinahme zu ihren Gunsten flugs mit der Wiedereinsetzung.

Die Opfer des Terrors

Als der Nationalfeiertag sich näherte, hatte Unamuno sich aber bereits von den „Nationalen“ – den aufständischen Militärs sowie ihrer faschistischen Anhängerschaft von der Falange-​Partei – distanziert. Die Militarisierung Salamancas war nicht ohne Blutvergießen vonstatten gegangen: Kurz nach dem Militärputsch hatten Soldaten auf dem „Plaza Mayor“, dem weltberühmten Rathaus-​Hauptplatz, eine Gruppe Demonstranten zusammengeschossen. Fünf von ihnen kamen dabei ums Leben. Auch die politischen Säuberungsaktionen wurden vom ersten Tag an mit wahrem Übereifer betrieben: Alles, was einen „republikanischen“ Hintergrund hatte oder nicht offen zu den Aufständischen übergegangen war, hatte gute Chancen, mit oder ohne Prozess erschossen zu werden. Der politische Terror wurde für viele Menschen zum Alltag. Zu den Opfern gehörten von vornherein auch viele Freunde von Unamuno, wie der protestantische Geistliche Atilano Coco: Als junger Mann war Unamuno republikanischer Liberaler gewesen, später wechselte er zum „Sozialismus“ der Spanischen Sozialistischen Arbeiterpartei (PSOE). Diese Bekanntschaften standen jetzt alle auf der Abschussliste oder waren bereits erschossen worden.

Die neue „nationale“ Universität begeht das „Fest der Rasse“

Der Festakt der Universität Salamanca zum „Tag der Rasse“ – d.h. des Tags der welterobernden und zivilisierenden „Rasse“ der Spanier – sollte, mitten im Bürgerkrieg, eine Kampfansage und ein Bekenntnis zugleich sein. Als höchste akademische Autorität war die Teilnahme Unamunos eine Formalität, wenn auch eine bedeutungsschwere. Dass Unamuno eine Rede halten würde, war nicht eingeplant. Mit den ersten drei Rednern, die allesamt bekannte Gelehrte waren, hielten die Freund-​Feind-​Kategorien des Bürgerkriegs Einzug in den Festssaal. Dieser wurde zum Szenario der eigenen nationalen Verklärung sowie der Dämonisierung des Gegners. Besonders die zur Republik haltenden und, folglich, „von Spanien abtrünnigen“ Katalanen und Basken wurden zum Sinnbild eines krebsartigen „Antispanien“ gemacht.

Letzteres wurde Unamuno zum Stichwort. Er ergriff das Wort, um den selbsternannten Verteidigern von Christentum, Zivilisation und Spaniertum den Spiegel vorzuhalten. In Anwesenheit der sich auch ideologisch im Kriege befindenden katholischen Hierarchie fragte Unamuno nach den christlichen Werten der Gnade, der Verzeihung und der Barmherzigkeit. Danach führte er aus, dass die These, dass Katalanen und Basken das „Antispanien“ seien, dieselben Katalanen und Basken getrost so umdrehen könnten, um aus den „Nationalen“ das Antispanien zu machen. Die Aufständischen seien nämlich weder des Christentums, das der im Festsaal zugegene katalanische Bischof Plá y Deniel ihnen gelehrt hatte, noch der spanischen Sprache, die er, der Baske Unamuno ihnen gelehrt hatte, mächtig.

Unamuno rechnet mit den Aufständischen ab

Während seiner Rede kam Unamuno auf die Formel: „Siegen ist überzeugen, und was man vor allem tun muss, ist überzeugen. Nicht überzeugend ist der Hass, der dem Mitleid keinen Raum lässt, nicht überzeugend ist Hass gegen diejenige Intelligenz, die kritisch und differenziert ist, die inquisitiv-​fragend ist, aber nicht fragend im Sinne von Inquisition.“ Die versammelten Gäste, in der Mehrzahl Falangisten und Militärs, waren schon längst gegen Unamuno aufgebracht, vor allem der alte Haudegen General Millán Astray war hochgradig erregt. Dieser fuchtelte die ganze Zeit über nervös an seinem Pistolenhalfter herum, letztendlich quellte aus ihm in faschistischer Manier „Tod den Intellektuellen! Es lebe der Tod!“

Das gab Unamuno Gelegenheit, Millán Astray auf seine eigene, intellektuelle Art, und nicht ohne Gebrauch zahlreicher Sophismen, vorzuführen: Millán Astray sei nur ein armer Kriegsinvalid, ähnlich Cervantes, nur dass Cervantes bei allem persönlichen Unglück sich seinen geistigen Großmut bewahrt habe. Er, Unamuno, habe sein Leben lang Paradoxien fabriziert, doch die soeben vom General Millán Astray vorgebrachte sei ihm ekelhaft und lächerlich. „Das klingt genauso, als ob man sagen würde: Tod dem Leben!“

Darauf folgten Unamunos bewusst prophetisch gewählte Worte, die so auch in die Geschichte eingehen sollten: „Ihr werdet siegen, doch überzeugen werdet ihr nicht. Ihr werdet besiegen, weil ihr mehr als genug rohe Kraft dazu habt, aber überzeugen werdet ihr nicht, weil überzeugen überreden bedeutet. Und um zu überreden benötigt ihr etwas, was euch in diesem Kampf fehlt, und zwar Vernunft und Recht …“

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Das Eingreifen von Francos Ehefrau rettet Unamuno

Die ganze Szene hatte sich in einer von der nationalistischen Erregung extrem aufgeladenen Atmosphäre abgespielt. Das Publikum, ohnehin Unamuno feindlich gesinnt, folge Millán Astray im Chor in der rituellen Größenbekundung Spaniens: „Spanien!“ „Eines!“ „Spanien!“ „Großes!“ „Spanien!“ „Freies!“. Eine Gruppe Falangisten grüsste ein Portrait General Francos, das den Saal präsidierte, mit dem faschistischen Gruß.

Einige aufgeregte Offiziere machten es gleich Millán Astray: sie drohten Unamuno mit der auf dem Pistolenhalfter aufgelegten Hand. Namentlich der Ehefrau General Francos, Carmen Polo, ist es zu verdanken, dass Unamuno nach diesem Auftritt unversehrt blieb und sicher nach Hause gebracht werden konnte, indem sie ihn offensiv am Arm packte und aus dem Saal führte. Bis zu seinem Tode, am 31. Dezember 1936, blieb Unamuno unter Hausarrest. Bereits am 22. Oktober unterschrieb General Franco die endgültige Absetzung Unamunos als Rektor der Universität Salamanca.

Intellektuelle im Bürgerkrieg

Wie verhalten sich Intellektuelle, wenn sich die gesellschaftlichen Zustände zuspitzen? Können sie dann besonderen Einfluß nehmen oder drohen sie zwischen die Fronten zu geraten?

Allgemeingültige Antworten darauf gibt es natürlich nicht, aber einzelne Beispiele sind sehr lehrreich. Viele Intellektuellen fühlen sich von radikalen Gesellschaftsexperimenten angezogen und finden diese dann doch sehr häufig abstoßend, sobald sie umgesetzt wurden. Auf Miguel de Unamuno, sein Verhalten im Spanischen Bürgerkrieg und die mutige Rede vom 12. Oktober 1936 trifft dies auch zu. Warum das so typisch ist, erkennt man nur, wenn man sich die Lebens– und Denkwege der Intellektuellen ansieht.

Unamuno und die liberale Romantik

Unamuno entstammte dem Großbürgertum der baskischen Hauptstadt Bilbao. In seiner Jugend war er entscheidend beeinflusst von der für dieses Bürgertum typischen liberalen Romantik. Diese bezeichnete fortan seine geistige Entwicklung als ein ununterbrochenes Ringen um den Glauben. Unamuno kam so zu einem bei ihm charakteristisch ausgeprägten Mystizismus und Spiritualismus.

Diese besondere Geistigkeit Unamunos verhielt sich zu den verschiedensten Gegenständen im Sinne des „ewigen Gesprächs“ der Romantik. Im Mittelpunkt desselben konnten bei Unamuno unterschiedslos die „Essenz eines urwüchsigen Baskentums“ genauso stehen wie die alle hispanischen Völker verbindende „Hispanidad“. Seine romantische Geistigkeit erlaubte ihm zudem ein Aufgehen in einem überindividuellen „Höheren“ genauso wie einen genialen Ichkult. Als politischer Romantiker konnte er sich sowohl für die „Werte der Tradition“ erwärmen als auch für moderne sozialistische Anschauungen.

Ein Mann der Widersprüche

Anstatt nun diese höchst gegensätzlichen Positionen in sich selbst zur Versöhnung zu bringen oder sich auf eine einzige Position festzulegen, hielt Unamuno diese absichtlich aufrecht. Unamuno übernahm bald diesen, bald jenen Gegensatz, ohne Scheu vor all den Widersprüchen zu verspüren. Er verfuhr hier kasuistisch, also von Fall zu Fall, bzw. je nach Gelegenheit, „occasionalistisch“, wie es nach Carl Schmitt geradezu typisch für den Romantiker ist. Diese inneren Konflikte, die bei Unamuno nie zu einem Ende kamen, sind nun für seine „geistige Unabhängigkeit“ und, speziell im Bürgerkrieg, für seine oft bewunderte couragierte Haltung zuständig.

Wie jeder soziale Konflikt, so fordert auch der Bürgerkrieg, dass jeder Einzelne sich festlegt. Das erfordert aber wiederum, dass man sich im Frieden mit sich selbst befindet. Oder, wie der Soziologe Gabriel de Tarde ausführt, „nur wenn der individuelle Zweikampf beendet ist, beginnt der soziale“. Für Unamunos nie enden wollende geistige Entwicklung aber waren als stärkste aller Spaltungsmotive religiöse Glaubenskämpfe verantwortlich. Aufgrund dieser inneren Spaltung war es ihm deshalb nicht möglich, sich der äußeren Bürgerkriegssituation angemessen zu stellen. Diese Unfähigkeit und auch der Unwille Unamunos machen sein eigentliches Dilemma aus: sein Freiheitsstreben hätte sich niemals damit abgefunden, sich einfach in sein Schicksal zu ergeben. Letzteres hätte Unamuno als knechtischen Fatalismus empfunden, der etwas als „sein“ Schicksal annimmt, was es eigentlich nicht ist. Die Imperative des Bürgerkriegs duldeten aber keine Ausnahme.

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Missverständlichkeiten aller Art

Unamunos zweifellos couragierte, einer hochgradig erregten Versammlung entgegen geschleuderte Worte „Ihr werdet siegen, überzeugen aber werdet ihr nicht!“ werden damit nur seiner persönlichen Entrüstung, nicht aber der objektiv gegebenen, der faktischen Bürgerkriegssituation gerecht. Eine solche intellektuell zu meistern ist nur mit Denkmitteln möglich, die in der machiavellistisch-​nietzescheanischen Tradition stehen. Unamuno aber stand, wenn auch über anarchistisch-​liberalistische Vermittlung, in der Tradition des Christentums.

Während sein „rechter“ Gegenüber – die klerikale Rechte, die Militärs, die Falangisten – im letzten Jahrzehnt vor dem Bürgerkrieg zumindest praktisch bei Machiavelli und Nietzsche in die Schule gegangen war, war Unamunos Auftreten, wie es bei seinem „Occasionalismus“ anders nicht sein konnte, willentlich widersprüchlich geblieben. Missverständnisse waren daher von vornherein vorprogrammiert. Und tatsächlich waren es um Unamuno wenig bekümmerte, durch den Bürgerkrieg in Rage versetzte Leidenschaften sowie ein Rattenkönig von Missverständnissen gewesen, die dafür gesorgt hatten, dass Unamuno als Rektor der Universität Salamanca wiedereingesetzt und, in dieser Eigenschaft, zu den „nationalen“ Feierlichkeiten des „Tags der Rasse“ geladen worden war. Seine vom „nationalen“ Publikum als anstößig empfundene Rede für Menschlichkeit und Nächstenliebe im Bürgerkrieg war deshalb in Wahrheit ein der Zuhörerschaft als solcher unkenntlicher Monolog und ein Glaubensbekenntnis noch dazu.

Glaube steht gegen Glauben

Heute wird Unamunos Rede oftmals interpretiert als ein Einstehen für „Intelligenz“ bzw. „Vernunft“, im Gegensatz zur Gewalt. Diese Interpretation bewegt sich aber nur im Bereich der Mittel, nicht aber der Zwecke. Denn die „Intelligenz“ bzw. „Vernunft“ war Unamuno genauso Mittel in seinem Kampf, wie die nackte Gewalt den Aufständischen ein Mittel in „ihrem“ Bürgerkrieg war. Dass aber eine unüberwindbare Kluft herrscht zwischen dem inneren Kampf, den einer in sich selbst durchmacht, und dem äußeren Kampf, der sich gnadenlos aufzwingt, ist Unamuno niemals klar geworden.

Sein Glaube wollte das nicht hinnehmen, nicht „wahr“ haben. Unamuno war zwar durchaus, wie er selbst sagte, Prophet im eigenen Land. Aber er predigte auch unzweifelhaft in der Wüste. Nicht Intelligenz und Gewalt standen sich nämlich im Großen Saal der Universität Salamanca gegenüber, sondern es stand Glaube gegen Glauben. Das ist aber das unvermeidliche Schicksal gerade des bürgerlichen Intellektuellen, bei aller Freiheitsliebe und auch geistigen Unabhängigkeit sich in den Wirbel der Ereignisse hineingesogen zu sehen, um letzten Endes nichts anderes verteidigen zu können als eben seinen eigenen Glauben.

vendredi, 18 juillet 2014

“Ramiro Ledesma a contraluz”

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Novedad editorial:

“Ramiro Ledesma a contraluz”.

Entrevista con el autor, Ernesto Milá.

Otra forma de ver la vida y la obra de Ramiro Ledesma. Entrevista con Ernesto Milá autor de Ramiro Ledesma a contraluz, publicado por eminves

¿De dónde salió la idea de publicar esta obra?

Este libro es una refundición de cinco artículos que publiqué en la Revista de Historia del Fascismo entre 2011 y 2013 sobre la figura de Ramiro Ledesma, su vida y su obra, a la que le hemos añadido una conclusión que da coherencia a estos ensayos. La idea surgió a la vista de los errores de interpretación sobre este líder político y doctrinario que aparecieron a partir de 1979 y que lo presentaban de manera exótica, poco realista y sin muchos contactos con el Ramiro Ledesma real. En este caso, como en muchos otros, los “devotos” son mucho más peligrosos que los enemigos. En efecto, los “devotos” no se detienen a la hora de deformar en beneficio propio la obra de su icono. En cualquier caso, el estudio sobre Ledesma era una parte de un estudio más amplio que nos habíamos propuesto realizar desde el número 1 de la Revista de Historia del Fascismo destinado a revisar la trayectoria de este sector político en España.

¿Así pues hay que hablar de un “proceso de revisión” en la historia del “fascismo español”?

En efecto, se suele pensar que solamente existió una rama “fascista” en España. No fue así. Empecemos por decir que el fascismo puede entenderse de manera estricta como un movimiento que apareció en Italia después de la Primera Guerra Mundial dotado de determinadas características o bien, de forma genérica como el conjunto de movimiento aparecidos en el período de las “entre guerras”, un poco por todo el mundo y que tenían siete rasgos propios: 1) nacionalismo, 2) antiparlamentarismo, 3) antimarxismo, 4) corporativismo, 5) estilo militar, 6) cesarismo y 7) características propias vinculadas a la nación sobre la que irrumpió. En este sentido, todas estas características pueden aplicarse en España, tanto a las JONS, como a Falange Española, como a Renovación Española y a varios pequeños grupos formados en torno a personalidades notables como Giménez Caballero. Creo que, en sentido genérico es hora de revisar la historia del fascismo español, resituarlo en su tiempo y explicar porqué fue una oportunidad frustrada durante la II República, después de la guerra civil y en la transición.

¿Cuáles han sido las principales deformaciones sobre la obra de Ramiro?

En primer lugar se ha visto en Ledesma a un revolucionario “furibundo”, una especie de fanático incendiario que agitaba las teas desde las barricadas anticapitalistas. Nada más ajeno a la realidad. Ledesma es un revolucionario solamente porque plantea los valores, las ideas y las vías para invertir la decadencia histórica de España. Otros han querido ver en él a un “nacional-bolchevique” o a un “europeísta”, cosas que nunca fue ni por asomo. Se ha dado importancia a un antisemitismo del que nunca hizo gala. Se ha dicho de él que era un “fascista”, cuando él consideraba a este término como específicamente aplicable a Italia y él se definió siempre como “nacional-sindicalista”. Se le ha presentado como un hombre de izquierdas, algo que despreciaba profundamente. Y se ha dicho, finalmente, que era ateo o, simplemente, que “murió donde quiso”… en realidad, murió tras haber comulgado clandestinamente en la cárcel y siendo fusilado en una de las sacas habituales de la época junto a otros miembros de partidos de extrema-derecha. También se ha falseado sus opiniones sobre la derecha…

¿Así pues no estaba contra la derecha?

Sí lo estaba. La crítica que realiza a Gil Robles, por ejemplo, es implacable. Pero hay que recordar que Gil Robles era una especie de democracia-cristiana de derechas de la época y que existieron otras formas de derecha en la II República: los carlistas (a los que jamás criticó), los alfonsinos (con los que mantuvo amistad desde los primeros tiempos de La Conquista del Estado y que le ayudaron en varias ocasiones), la revista Acción Española (con la que colaboró y con cuyo fundador, Ramiro de Maeztu mantuvo una amistad y un debate que llegó a momentos antes de su asesinato), con Calvo Sotelo, etc. Ledesma solamente ataca despiadadamente, es cierto, a la CEDA y a Gil Robles, no al resto de componentes de la “derecha de la derecha”. El desprecio que nutre hacia el doctor Albiñana es relativo y se basa en que su espíritu matemático y filosófico chocaba con la simplicidad de postulados del Partido Nacionalista Español, con uno de cuyos miembros, Delgado Barreto, colaboró en la iniciativa de El Fascio.

Aludes a la estrategia política ideada por Ramiro Ledesma ¿a qué te refieres con ello?

10.jpgLedesma fue un doctrinario, pero también un hombre de acción. Era consciente de que meditar sobre las ideas solo es admisible si se tiene el valor de llevarlas a la práctica. Eso implica elegir una estrategia, unas tácticas, unos objetivos políticos, un criterio organizativo y formar una clase política dirigente. Se ha aludido bastante al Ramiro Ledesma doctrinario, pero nada en absoluto al estratega político. Y a partir de 1933 tenía una estrategia muy clara: la formación de un “gran partido fascista español” que agrupara a distintas ramas dispersas hasta entonces y a distintos líderes, necesarios todos ellos para alcanzar la masa crítica suficiente para derrocar a la frustrada república y construir un Estado Nacional Sindicalista. En ese sentido, el camino seguido por Ledesma es la estrategia de construcción del partido sumando distintas fuerzas ya existentes y dispersas hasta ese momento, algunas de las cuales incluso en el mundo anarco-sindicalista. Si Ledesma participó en la experiencia de El Fascio fue precisamente por eso, para favorecer una iniciativa unitaria, y si a última hora lanzó Nuestra Revolución fue para crear un medio “aceptable” para que sectores del anarco-sindicalismo asumieran los mismos ideales por los que estaba trabajando Falange Española.´

¿Ramiro y José Antonio compartían idénticos puntos de vista?

La evolución en el pensamiento de José Antonio fue rápida y sorprendente y de ella dimos cuenta en nuestro estudio titulado José Antonio y los no-conformistas. La evolución en Ledesma fue menos drástica. Simplemente, fiel a su proyecto de construcción de un gran partido fascista en España, tras colaborar en El Fascio, ingresó en Falange Española. Se dieron errores de conducción política en aquellos primeros pasos de FE y, para colmo, aparecieron rivalidades entre los dos líderes, fomentadas por personajes de poco valor más preocupados por sembrar cizaña que por sacar adelante el movimiento. Ledesma se escindió del partido y estuvo separado de José Antonio durante algo más de un año. Especialmente las primeras semanas posteriores a la escisión fueron de una dureza inusitada que se expresó a través de La Patria Libre por parte de Ledesma y de los primeros números de Arriba por parte de José Antonio. Dos meses después los ataques mutuos se atenuaron y luego desaparecieron, gracias al esfuerzo de los varios amigos comunes entre ambos. Ledesma aprovechó para escribir sus dos obras, ¿Fascismo en España? y el Discurso a las Juventudes de España y fue consciente de que había quedado descabalgado de la estrategia que él mismo había contribuido a crear. A partir de entonces, ambos, Ledesma y Primo de Rivera, iniciaron una reaproximación que llevaría al primero a visitar en la cárcel al segundo y a establecer algún tipo de colaboración tardía, en las semanas previas al estallido de la guerra civil, de la que Nuestra Revolución fue el eco.

¿Terminaron reconciliándose?

En mi opinión sí. Hay datos suficientes para pensar en la posibilidad de esa reconciliación. Ambos eran impulsivos, pero al mismo tiempo inteligentes. Se necesitaban el uno al otro. Y lo sabían. Después de la crisis de la escisión en el verano del 35 se inicia la reaproximación que culminará en mayo con la visita de Ramiro a la cárcel y con el posterior lanzamiento de Nuestra Revolución.

En tu libro nos ha llamado la atención el que dediques un capítulo a la novela de juventud de Ledesma, El sello de la muerte ¿a qué se debe?

En primer lugar, hay que decir que se trata de una novela de juventud, poco trabajada, argumentalmente floja especialmente en su segunda parte, pero que aporta datos sobre la psicología de Ledesma en su juventud. De hecho, es el único testimonio sobre las convicciones de Ledesma en su adolescencia y sobre su psicología. Hay que recordar que tras ese período juvenil, Ledesma se dedicó al estudio de la filosofía, conoció a Giménez Caballero quien lo introdujo tanto en las nuevas corrientes que circulaban por Europa en la época y luego se dedicó a la política. Para tener una visión completa de la aventura intelectual y existencial de Ramiro Ledesma era inevitable que aludiéramos con detenimiento a El Sello de la Muerte.

¿Cuál es tu opinión personal sobre Ledesma?

En el libro hay más de 500 citas bibliográficas sobre Ledesma, así que he procurado elaborarlo como tesis mucho más que como opinión personal. No todo el pensamiento político de Ledesma es rescatable en nuestros días (su concepción del sindicalismo, por ejemplo, era el de los años 30 que respondía a las exigencias de lucha contra el capitalismo de aquel momento histórico y que no se parece en nada al actual), era inevitable que en el análisis del capitalismo o del marxismo, Ledesma se refiriera a una época que ya queda muy distante en el tiempo. Pero de Ledesma queda sobre todo su método de análisis de la historia reciente de España en los dos últimos siglos (esa “gran pirámide de fracasos”) que creo mantiene todavía actualidad y vigor, su patriotismo de carácter social y, finalmente, su estilo de hombre de teoría pero también de acción, una síntesis que hoy está casi completamente ausente. Ledesma no fue como algunos nos han dicho que era, pero es una personalidad que vale la pena conocer, forma parte de nuestras raíces históricas y culturales, enseña que sin estrategia las ideas políticas son construcciones en el aire, inaplicables en la realidad. Nos dice mucho sobre el estilo, la austeridad y el temple necesarios en nuestros días.

Ficha de la obra:

Título: Ramiro Ledesma a contraluz.

Subtítulo: Por un comprensión integral de su vida y de su obra

Autor: Ernesto Milá

Editorial: EMInves

Formato: 15 x 23 cm, tripas en papel ahuesado

Portada: cuatricomía, plastificada en mate, con solapas

Número de páginas: 414

Precio: 22,00 euros + 4,00 de gastos de envío

vendredi, 27 juin 2014

Die komplexe Wahrheit

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Die komplexe WahrheitEx: http://www.national-zeitung.de

„Fragt man deutsche Jugendliche danach, wann der Zweite Weltkrieg begann, dann kann man schon froh sein, wenn sie nicht 1914 sagen“, erregt sich die FAZ vom 6. Juni. Als ob jene Jugendlichen schuld wären, die einfach lieber dicht machen, als sich eine vorgestanzte Phrase nach der anderen anzuhören, in der immer eine Seite die Rolle des Helden und die andere die des Bösewichts hat. Wie man Geschichte in ihrer Gegensätzlichkeit vermittelt, zeigt der 1946 in Bologna geborene Zeichner Vittorio Giardino mit seinem Comic „No pasarán“ über den Spanischen Bürgerkrieg der Jahre 1936 bis 1939, das in Italien ein großer Verkaufserfolg ist. Die Wahrheit, so heißt es im Vorwort, „ist für manche unangenehm und für alle komplex und widersprüchlich, und sie kann auch nicht anders sein, denn so ist das Leben“.

no-pasaran-giardino-vittorio-9781561633135.jpgSpanischer Bürgerkrieg, Ebrofront, Sommer 1938: Leutnant Ritt wird zur Erschießung geführt, nachdem der „Genosse Kommissar“, Kusic, ihn wegen „Feigheit“ formlos zum Tode verurteilt hat. Ritts „Verbrechen“: Er hat nach vier Stunden unter dem Feuer von Franco-Truppen mit seinen Leuten den Rückzug aus deckungslosem Gelände angetreten, als bereits mehr als die Hälfte gefallen war. Ritts Frage, ob er seine Männer bis zum letzten hätte massakrieren lassen sollen, beantwortet der kommunistische Politkommissar ungerührt: „Jeder Offizier, der seine Position ohne schriftlichen Befehl verlässt, wird erschossen. Führt ihn ab!“ Die letzte Zigarette ist geraucht, die Gewehre des Erschießungskommandos sind durchgeladen, als Major Guido Treves gerade noch rechtzeitig eingreift, Ritt freilässt und dadurch in eine heftige Auseinandersetzung mit dem Kommissar gerät. Der zeigt den Retter Treves bei der Kommunistischen Partei an, für die der Fall klar ist: „Wir können es nicht zulassen, dass auf der Autorität eines Politkommissars herumgetrampelt wird.“

Statt eines Kriegsgerichtsverfahrens gegen Major Treves entschließt man sich für eine Alternative. Rubizov, offiziell nur „Korrespondent der Prawda“, fasst die Entscheidung in die Worte: „Es gibt tausend Wege, Treves zu neutralisieren, und die schnellste und wirksamste ist immer die beste. Habe ich mich klar ausgedrückt?“ Einige Monate später, im Kapitel „Ohne Illusion“, löst der Held der Geschichten von Vittorio Giardino, Max Fridman, das Rätsel des spurlosen Verschwindens des widersetzlichen Majors. Fridman gelangt zu Treves' Leiche, die zusammen mit anderen Opfern kommunistischen Terrors in einem Garten in Barcelona vergraben wurde.

Übrigens werden in dieser in den Details fingierten, aber minutiös in den historischen Kontext eingebetteten Geschichte der aufständische General Franco und seine Verbündeten keineswegs verherrlicht. Drastisch stellt Giardino etwa einen Bombenangriff der nach Spanien entsandten italienischen Luftstreitkräfte dar.

Wer Giardinos Comic gelesen hat, wird die gängige Sichtweise „böse Franquisten, gute Republikaner“ in Frage stellen. Er wird beginnen oder darin bestärkt, kritisch und damit überhaupt geschichtlich zu denken. Und er wird nicht aus allen Wolken fallen, wenn er erfährt, dass 2007 Papst Benedikt XVI. 498 spanische Geistliche als Märtyrer selig sprach, die während des Spanischen Bürgerkriegs von Republikanern ermordet worden waren. Was wiederum nichts daran ändert, dass, zum Beispiel, auf Francos Seite stehende Falangisten im August 1936, kurz nach Ausbruch des Bürgerkriegs, den Schriftsteller Federico García Lorca erschossen. So komplex ist die Wahrheit. Nicht nur in Spanien.

KD

mercredi, 02 octobre 2013

Brigades internationales de Franco

samedi, 27 avril 2013

José Antonio Primo de Rivera: A Spiritual Patriot

José Antonio Primo de Rivera:
A Spiritual Patriot

 Ex: http://www.counter-currents.com/

Editor’s Note:

The following article is being reprinted in honor of the birthday of Don José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia, 1st Duke of Primo de Rivera, 3rd Marquis of Estella, Grandee of Spain, who was born on April 24, 1903. His greatest accomplishment was founding the Falange Española (“Spanish Phalanx”), for which he was murdered on November 20, 1936 by Spain’s Communist “Republican” regime. See also on this site Julius Evola’s “What is Spanish Falangism? [2]

“Fascism was born to inspire a faith not of the Right (which at bottom aspires to conserve everything, even injustice) or of the Left (which at bottom aspires to destroy everything, even goodness), but a collective, integral, national faith.”

José Antonio Primo de Rivera

JOSE-ANTONIO-PRIMO-DE-RIVERA.jpgJosé Antonio Primo de Rivera y Saenz de Heredia Marques de Estella or José Antonio (as he is more commonly called) was born on April 24, 1903 in Madrid to grow up in a healthy aristocratic family environment as the eldest son of General Miguel Primo de Rivera, who was the Leader of Spain from 1923 to 1930. His family was socially prominent in Andalusia, having intermarried with large landholders and merchants around Jerez de la Frontera. From his father José Antonio inherited the title marqués de Estella.

His father, after a rapid and brilliant military career in Cuba, the Philippines, and Morocco, became governor of Cádiz (1915), then in turn captain general of Valencia, Madrid, and Catalonia. From Catalonia he staged a coup d’etat in September 1923, dissolving the Cortes and then establishing, with the full approval of King Alfonso XIII, a military directory. The constitution of 1876 as well as civil liberties were suspended. The military dictatorship was replaced by a civil one (1925); both ruled quite moderately, without the brutalities and extreme repression that characterized later dictatorships.

Miguel Primo de Rivera ended the war in Morocco (1926), introduced many measures aimed at economic modernization and administrative reform, and launched an ambitious program of public works, but his rule aroused the opposition of anarcho-syndicalists, Catalan regionalists, and all liberals. His regime was in more than one instance misguided, clumsy, and naive, but it was a basically generous and inclusive one. Spain under him would develop economically, and all Spaniards would share the benefits. There were public works, greater employment, more schools, sanitary improvements, and attention given to worker’s rights. An uprising in 1929 by the liberals did not succeed, but various political and economic failures of the regime soon led to his resignation (Jan., 1930). He died in exile in Paris, reportedly of a broken heart.

José Antonio was an intense intellectual and studied the works of philosophers and political thinkers such as Spengler, Keyserling, Marx, Lenin, Ortega, Mussolini, and Trotsky. He went to the University of Madrid to study law and after military service he began a career as a lawyer in 1925. When his father’s memory was being made a mockery of in the Cortes (parliament), he involved in politics when he held speeches defending the policies of his father and finally decided to run for parliament. The more they attacked and ridiculed his father, the more antagonistic he became toward their insistence on middle-class liberal democracy and parliamentary forms. His disdain for the political realm would inspire in him a theory for a political system that would retain the positive aspects of his father’s regime and create others that would fix the faults. José Antonio also edited the right-wing journal, El Fascio. After it was shut down by the Republican government he wrote for the periodical ABC.

The Republic was set up in Spain on April 14, 1931 with the end of General Primo de Rivera’s dictatorship. The country was therefore not looking for another authoritarian form of government, and definitely not a monarchy since Alfonso XIII had shown that he was utterly incompetent at ruling the Spanish people. The Left finally had the opportunity to govern Spain their way. Yet, disgust with the way things were going was evident just a few months after the Republic was created. In the years that followed emotions became stressed and nerves taut. Promises of change were being broken faster than they were made. The Cortes was plagued with the constant bickering of members concerned only with their propaganda and affairs. Spanish liberalism started to rise and the possibility of creating a political alternative began to be discussed.

World War I had left Europe in a state of disarray. National spirits had risen like heavy perfume on a cold night, sweetening what was left of putrid Europe. Underneath this cloud, however, was still the problem of class struggle and the question of social justice. These two components – national interest and the social question – eventually sparked a new movement, one that called for the nation irrespective of class – nationalistic and socialist. Spain was in a far worse condition than any other country with the possible exception of Portugal, after World War I. The country was in a semi-medieval rut. Around the beginning of the twentieth century about ninety-eight percent of the land was owned by about three percent of the total population. The society was mainly agrarian and organized labor seemed unheard of. Although Spain was improving, thanks to the help of the constitutional monarchy that began in 1875 and the dictatorship of General Primo de Rivera, its growth was unusually slow. And to make matters worse, the regions that did see economic growth were isolated, though more culturally than geographically. Class struggle became increasingly exacerbated. Perhaps the only thing that the middle class, which would be the main component of the Fascist movement, was passionate about at the time was the abatement of the proletarian rebellion, if not avoiding it altogether.

The conditions were finally right for the growth of a national socialist movement. Differing levels of the new movement developed in two other countries beside Spain. Germany would take part in a national socialist movement that suppressed the socialism under the bloated pride of nationalism. Italy apparently had a pragmatic reconciliation of socialist and nationalist aspirations. Spain’s national socialist, or Fascist, movement, however, took on a more personal, or individual, patriotic role. The stage was being prepared for the beginning of a Spanish national socialist party, José Antonio Primo de Rivera’s party.

José Antonio offered a fresh look at the system of government. He sympathized with the Republic in feeling disdain for a capitalist system. Like the Left, José Antonio believed that Spain had been suffering from the capitalist plague “that turns the worker into a dehumanized cog in the machinery of bourgeois production.” However, he also believed that the solution was not the communism that the Left offered. José Antonio argued that while a capitalist system “dehumanized” a person, communism “absorbs the individual personality into the State.”

He spent some time during the early months of 1933 looking for someone to lead a new national socialist movement. He deemed himself unable, claiming that he had “too many intellectual preoccupations to be a leader of the masses” and his possible financiers did not wish to back “another Primo de Rivera.” Fortunately, José Antonio found “a solid collaborator” in Ruiz de Alda. Alda was a renowned aviator who himself had been attracted by nationalistic appeals and distrusted the established parties. They got to work together about creating their idealistic brand of national syndicalism. Now all they had to do was wait for a moment when the political atmosphere would be more favorable. The wait was not long for in the fall of that year elections were to be held.

On October 29, 1933 in the Teatro Comedia, José Antonio Primo de Rivera gave a speech where he announced his election into the Cortes and the creation of the Falange Española. José Antonio announced that Sunday evening in the Teatro Comedia to a crowd of about 3,000 persons what the Falange stood for: The faith of the Falange was in Spain, that is in the total synthesis of all individuals and classes, which thus synthesized into a new individual had a divine destiny. Within this synthesis, there could not be political parties: religion would be tolerated so long as it did not interfere in undefined affairs not of its competence: there could be no drones nor parasites in the new society: all men would have the right but also the duty to work for the community.

To achieve the new society, violence might be necessary, but it was not an end in itself. He launched the Falange as a movement committed to overthrowing the government if the political parties of the left should manage to impose their policies on the country. It was part militia, part political party, and part movement, inspired by Mussolini’s fascism, and started preaching about the need for a greater national interest that would be above all the particular or group interests then claiming for attention, and that the answer was not in either the Right or the Left, but in an amalgamation of the best of both.

The parties initials F.E. for Falange Española make the Spanish word for “faith,” summarizing the feeling of what José Antonio held for Spain. He expounded his Revolutionary views in his periodicals F.E. (1934) and Arriba (1935), and when these publications were suppressed by the state, he addressed meetings across the country and made speeches in the Cortes (parliament), to which he had been elected in 1933. In its manifesto the Falange condemned socialism, Marxism, republicanism, and capitalism and proposed that Spain should become a Fascist state. Professing generally the principles of fascism, the Falange distinguished itself from other fascist groups by its great emphasis on national tradition, particularly the imperial and Renaissance Christian traditions of Spain.

The first months of the Falange showed great success. Already they had acquired more members than the National Syndicalists (Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalist – J.O.N.S.), the national syndicalist organization, which was headed by Ledesma Ramos. Among the new followers were many university students impressed with José Antonio’s rhetoric. The J.O.N.S. was similar in style, and quoted roughly one thousand members. There was an immense pressure for the two parties to merge, if they want to stay afloat in the political pool. On March 14, 1934 the J.O.N.S. joined the Falange to become one (FE-JONS) under José Antonio as its leader. José Antonio agreed to the union; he disliked Ledesma, the party’s leader, and the party’s “crudeness.”

Yet, violence was nothing new to the Falange party. The violence among Falangists and the Left was intense. Just a few days after the party had formed, its first member was killed. José Antonio had asserted that violence would be necessary, and he was absolutely realistic. Many attempts were made at his life, including once when a bomb was thrown at his vehicle. José Antonio reacted by getting out of his car and attempted to shoot the assailants. He did not shudder at the price of freedom of speech. Night after night there were reports of “suspect Fascists” being arrested or gunned down. In the speech of the founding of the Falange José Antonio declared, “We are not going to that place [the Cortes] to squabble with the habitués over the insipid scraps of an unclean feast. Our place is outside . . . our place is in the open air, under the clear night sky, sword in hand and stars above.”

A different type of violence was occurring in the party. Many were fearful of the party growing too conservative. While José Antonio was strengthening his control, Ledesma abandoned the party at the beginning of 1935. Later that year, José Antonio put his party at the service of the Italian government, from which he received a monthly subsidy until June 1936.

In 1935 the parties of the left formed the Popular Front, which came to power after the elections of February 1936, whereas the Falange won only 0.7 per cent of the vote. José Antonio was elected to the Cortes. Being a legally elected official mattered little to the Leftist-ruled government in Madrid. To them José Antonio was a symbol of everything they feared: Patriotism, Discipline, Morality, and Spirituality. At that time the Falange had neither the numbers nor the money to make a difference. There was no way the Republican government were going to allow the Falangists to gain any kind of power in Spain, in a formally legal way or otherwise.

For a while he managed to keep his followers from responding to the increasing violence in the streets. After the victory of the Popular Front the Falange Espaola grew rapidly and by July had a membership of 40,000. Then he too was swallowed in the gunpoint battles which were the regular form of intercourse at the street level. The situation having deteriorated further he ended up, after other options had failed, Primo de Rivera joined a conspiracy to overthrow the Popular Front government. Primo de Rivera fully supported the military rebellion in July 1936 against the republican government and after the outbreak of the Spanish Civil War the Falange became the dominant political movement of the Nationalists. The Falange militia joined the Insurgents in the Spanish civil war of 1936–39.

When word got back to the Republican government that Falangists were beginning to arm themselves, they set about arresting the leaders of the Falangist movement throughout Spain. The so-called Republican government never did a thing to stop the Communists and Socialists from arming themselves or the criminal acts perpetrated by these two groups.

Violence soared through the streets of Madrid. Falangists were being arrested and shot, and vice versa in retaliation. The tensions finally peaked when on the night of July 12, 1936. José Calvo Sotelo, the leading spokesman of the organized Right, was supposedly taken into custody. The next morning his body was found at the gates of a cemetery. This was the incident that sparked the fire. Riots broke out, rebellions were implemented, and on July 17, 1936 the Spanish Civil War began. With the outbreak of the Spanish Civil War, shortly after losing his seat in the Cortes at that time, the Spanish Falange was declared an illegal organization by the Republicans. They banned the party, arrested its leaders, and closed down its press. Primo de Rivera was arrested on June 5th 1936 and incarcerated in Alicante Prison by the puppet mercenaries of the State (police), in the power of his opponents. The Falange grew into one of the most powerful movements in Spain while José Antonio was in prison.

Primo de Rivera was tried for his part in the rebellion. He was given a summary trial for conspiring against the Republic and leading a Fascist-based organization and condemned to death. On November 18th 1936, José Antonio wrote, “Condemened to death yesterday, I pray God that if He does not still spare me from coming to that last trial, He may preserve in me up to the end the seemly submission with which I contemplate it, and that in judging my soul He may apply to it not the measure of my merits but that of His infinite Mercy.”

The circumstances surrounding José Antonio’s death are very peculiar. The Republican government had grown anxious of the rise in power of the Fascists. A Fascist crackdown was implemented. Fearful of what José Antonio might impress upon his followers to do, the Republican government kept him in jail for several months. In his Last Will and Testament José Antonio notes that it was not until five to six days before he wrote this statement that he was informed of the charges upon his indictment. On November 20, 1936, José Antonio Primo de Rivera was marched out of his cell in Alicante prison and with a crucifix in his hand and “prayer on his lips” and forgiveness for the enemies about to murder him was executed by a firing squad. José Antonio died like a Man, he died a Hero, a Martyr and a Saint.

News of his death was suppressed until a year later. The location of his body in the Alicante prison cemetery was unknown until his brother Miguel, after being released from prison, was able to provide information. Before Miguel’s statement of the events, the Republican government had tried to cover up the execution by claiming that a mob broke into the jail and killed José Antonio.

The death of José Antonio led to the death of his Falange. The Falange that followed would go through vast changes. There was much bickering over who would succeed José Antonio. A man, most unworthy of the position, named Hedilla led the organization for only brief period of time. For Franco was looming in the background, growing more victorious. Eventually the Generalissimo declared himself the jefe nacional and, on April 19, 1937, changed the organization into the Falange Espanola Tradicionalista y de las Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalist.

Finally, after three years of lies, José Antonio was given his due respect in 1939. His remains were excavated and moved to the Escorial Monastery. Planes dropped wreaths on the Alicante cemetery, and Franco broadcast a tribute to the dead leader. A huge funeral mass was held that lasted for 10 days and included a 284-mile procession with his coffin on Fascist shoulders. Mussolini had Italian Fascists personally carry a bronze wreath to his grave. José Antonio was buried at the Escorial Monastery in the Guadarrama Mountains among Spain’s king and queens. After Franco had built the Valley of the Fallen his remains were moved there on March 30, 1959 for the last time.

General Franco’s party treated José Antonio as a martyr to gain the support of the National Revolutionary movement’s followers. Merged with the Carlist militia by Francisco Franco in 1937, the organization was renamed Falange Española Tradicionalista and was made the official party of the Nationalist state. It was a much less independent force than Italian fascism, however, and was exploited and manipulated by Franco. From the middle of World War II on, the party grew steadily weaker, and Franco sought to make it a kind of bureaucratic nationalist front. The Falange movement itself was diluted, and any vestiges of the old revolutionary spirit were eradicated in order to appease the Roman Catholic Church and the military. By the early 1970s, it had virtually no influence. José Antonio Primo de Rivera’s articles and speeches help to form some of the doctrine of Franco’s Nationalist movement; but like any and all mainstream political organisations, they could not truly bread beyond conventionalism and institute the truly Revolutionary aspects of the doctrine that would have made Spain a true Nation of the People.

With everything that has been said, it is difficult to image that even today people carelessly throw around a word as powerful as “Fascist.” This term has been loosely used to label anyone person or organization of the Right that is seen as revolutionary, anyone who loves his country above all else, and anyone who approves of an authoritarian government. Today, patriotic middle class Christians that believe in individual responsibility seemed to be labeled Fascists or Fascist sympathizers. Julius Evola has commented that “fascism has undergone a process which can be called mythologization, and the attitude which many adopt towards it is of a passionate and irrational kind rather than a critical, intellectual one.”

In a note that was eventually published in the Spanish Press on the 10th of December 1934, José Antonio clearly states that the “Falange Espanola de las J.O.N.S. is not a Fascist movement. It has certain coincidences with Fascism in essential points which are of universal validity; but it is daily acquiring a clearer outline of its own, and is convinced that by following this path and no other it will find its most fruitful possibilities of development.” Even at the end of his life he was intensely frustrated with the political name-calling and bullying. “It astounds me that after three years the immense majority of our countrymen should persist in judging us without having begun to show the least sign of understanding us, and indeed without having even sought or accepted the slightest information.”

It is no wonder that in this day and age of immorality and anti-heroes, that José Antonio stands out like a Beacon of Light with an ever growing popularity and following throughout, not only Spain but the rest of the World as well.

Rivera’s Obras completas (“Complete Works”) appeared in 1944.

Source: http://www.geocities.com/integral_tradition/rivera.html [3]

 


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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/04/JoseAntonioFEJONS.jpg

[2] What is Spanish Falangism?: http://www.counter-currents.com/2010/11/what-is-spanish-falangism/

[3] http://www.reocities.com/integral_tradition/rivera.html: http://www.reocities.com/integral_tradition/rivera.html

vendredi, 02 novembre 2012

Les brigades internationales de Franco

Les brigades internationales de Franco

Méridien Zéro vous propose un éclairage sur l'engagement méconnu de dizaines de milliers de jeunes nationalistes d'Europe et du Monde dans les rangs nationalistes durant la guerre Civile Espagnole. L'invité est Sylvain Roussillon, auteur de l'ouvrage "Les Brigades Internationales de Franco" aux éditions Via ROMANA.

PGL à la barre, lord Tesla à la technique.

guerre d'Espagne, Franco, brigade Jeanne d'Arc, Viriatos, nationalistes, légion condor,

Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2012/09/29/emission-n-112-les-brigades-internationales-de-franco.html

jeudi, 11 octobre 2012

Les étrangers de Franco

legion1920.jpgLes étrangers de Franco

par Georges FELTIN-TRACOL

Le titre est paradoxal. Voilà un ouvrage qui relate l’histoire des volontaires étrangers combattant aux côtés des nationalistes pendant la Guerre d’Espagne (1936 – 1939). On sait que le camp républicain bénéficia jusqu’en 1938 du soutien des Brigades internationales voulues et constituées par Moscou et le Komintern. « Si l’histoire de ces 35 000, 45 000, 55 000, 65 000 ou 75 000 “ volontaires de la Liberté ” est bien connue, il en va bien autrement des autres combattants volontaires étrangers qui servirent, avec le même dévouement, le même courage et la même abnégation, une cause qui, par bien des aspects, fut tout aussi respectable que celle de leurs adversaires (p. 59) ».

Avec ce livre novateur dans le domaine francophone, l’auteur, Sylvain Roussillon, examine les motivations, le parcours et l’action et dresse le bilan des quelque 179 068 étrangers qui rejoignirent le camp national au sein du Tercio de la Légion étrangère, de la Phalange, des Requetès carlistes, etc. Il figure même des pages 338 à 341 un remarquable tableau consacré à leur répartition précise.

Les « Brigades internationales » de Franco est à faire impérativement lire aux jeunes militants, aux lycéens, voire aux collégiens les plus mûrs, afin qu’ils comprennent toute la complexité de l’histoire au-delà des clichés habituels professés par des enseignants souvent ignares. Outre quelques mises au point qui rectifient des lieux communs (la propagande autour de Guernica cache la tragédie du Santuario de Nuestra Senora de la Cabeza et le massacre de 800 personnes par les « Rouges »), l’auteur rappelle quelques évidences. Ainsi les combattants étrangers de Franco étaient-ils des volontaires, y compris les Allemands et les Italiens. La Légion Condor, symbole de l’intervention germanique dans le conflit, joua principalement une fonction d’intendance. « Les troupes de l’armée d’Afrique franchirent le détroit de Gibraltar pratiquement sans l’aide des avions allemands. L’apport de cette légion fut en grande partie logistique et technique. Ses faibles pertes démontrent d’ailleurs qu’elle fut peu engagée militairement (p. 86). »

Assez méfiants envers ces volontaires en raison d’un sentiment national incandescent, « les Espagnols, quel que soit leur camp auquel ils aient appartenu, avaient davantage besoin de matériels et d’armements que d’hommes (p. 330) ». Les seuls à être vraiment acceptés furent les Regulares, les troupes indigènes recrutées au Maroc espagnol auxquelles s’ajoutèrent des militants nationalistes arabes et nord-africains. Ces musulmans s’élevaient contre le discours athée et anti-religieux du gouvernement du Front populaire. On y apprend que 80 Juifs combattirent aussi du côté national parce que l’irreligion de la gauche espagnole les insupportait !

Sylvain Roussillon ne cache pas les dissensions entre ces volontaires étrangers et les autorités franquistes. Face à l’Italie mussolinienne qui projette d’annexer les Baléares et de coloniser l’Espagne, « il semble même que dans certaines unités nationalistes certains officiers nationalistes aient fêté la bataille de Guadalajara comme… une victoire espagnole sur des troupes étrangères !… (pp. 104 – 105) », les Républicains repoussant les Italiens du Corpo di truppe volontarie.

On rencontre dans les armées de Franco des Russes blancs qui poursuivent leur croisade contre le communisme, des nationalistes ukrainiens, des Asiatiques, des Sud-Américains… Les Roumains de la Garde de fer de Codreanu ne forment qu’une modeste délégation symbolique mais dont l’impact en Roumanie sera spectaculaire grâce à une formidable mise en scène funèbre… Régulièrement, Roussillon est contraint de faire des digressions significatives pour évoquer l’histoire particulière de l’engagement nationaliste. En démystifiant les Viriatos, il explique la situation du Portugal sous Salazar qui entend se débarrasser de l’intégralisme lusitanien. On retrouve une démarche similaire chez Vargas confronté à l’intégralisme brésilien. D’où proviennent les 798 Irlandais « Chemises bleues » d’Eoin O’Duffy partis pour l’Hispanie ? L’auteur y répond en mentionnant les suites des « Pâques sanglantes » de 1916 et la guerre civile de 1921. Il remarque d’ailleurs que « 24 de ces volontaires viennent d’Ulster et que l’un d’entre eux, preuve de l’extrême hétérogénéité de ce continent, sort des rangs des forces de l’ordre unionistes et protestantes de la Royal Ulster Constabulary (R.U.C.) (p. 177) ». Il n’oublie pas de signaler la grande efficacité du groupe de pression irlandais avec Joseph Kennedy auprès du Congrès des États-Unis qui maintint l’embargo sur les armes en destination de l’Espagne républicaine.

Sylvain Roussillon étudie enfin la fameuse Bandera Jeanne d’Arc et en déconstruit le mythe. Il relate les dissensions permanentes au-delà des Pyrénées entre les membres de l’Action française, des Croix-de-Feu, de la Cagoule, etc., d’où une certaine inefficacité militaire… C’est aussi l’occasion pour lui d’évoquer quelques figures. Il en profite pour récuser tout déterminisme politique avec les événements ultérieurs dont la Seconde Guerre mondiale. Si le Britannique John Amery créa en 1943 la Waffen S.S. British Free Corps, deux anciens brigadistes internationaux issus de l’I.R.A., Frank Ryan et Sean Russell, travaillèrent – eux – pour l’Abwehr ! A contrario, les Français des forces carlistes, Michel de Camaret et Auguste-Pierre Combe, se retrouveront ensuite dans la Résistance et la France libre ! Le Camelot du Roi Luc Robert estime, lui, que « son engagement aux côtés des Nationaux espagnols contre le communisme, puis dans la Résistance contre les nazis, relevait de la même logique, celle d’un homme engagé contre la barbarie, d’où qu’elle vienne (p. 252) ».

L’auteur s’intéresse aussi au Sud-Africain Roy Campbell qui se convertit au catholicisme et lutta aux côtés des carlistes de Séville avant de servir Sa Gracieuse Majesté contre le Reich entre 1940 et 1945. « En octobre 1944, Campbell fait la connaissance de C.S. Lewis [auteur de la série Le monde de Narnia - N.D.L.R.] et J.R.R. Tolkien. Le futur auteur du Seigneur des Anneaux, qui avait lui aussi pris parti pour les Nationaux lors de la guerre civile, est enthousiasmé par cette rencontre au point que l’on peut même se demander si la personnalité de Roy Campbell n’a pas en partie inspiré Tolkien pour le personnage d’Aragorn, comme en témoigne une lettre envoyée au lendemain de ce dîner à Christopher Tolkien par son père (p. 199) ». Le plus surprenant des destins est peut-être celui d’Egbert von Frankenberg und Proschlitz. Après 1945, il vivra en R.D.A., co-fondera le N.D.P.D., le Parti national-démocratique d’Allemagne nationaliste, et instruira la jeune armée est-allemande. « L’ironie de l’histoire voudra qu’il côtoie, au sein de la Nationale Volksarmee, d’autres anciens d’Espagne, engagés eux dans les Brigades internationaux (p. 80). »

L’ouvrage de Sylvain Roussillon ne tombe ni dans le manichéisme grotesque, ni dans le moralisme de pacotille; il apporte au contraire une somme de renseignements ignorés. C’est fort heureux !

Georges Feltin-Tracol

• Sylvain Roussillon, Les « Brigades internationales » de Franco. Les volontaires étrangers du côté national, préface de Pascal Le Pautremat, Via Romana, Versailles, 2012, 362 p., 24 €.


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lundi, 08 octobre 2012

Pio Moa - Origen y crisis de la Segunda Republica

Pio Moa

Origen y crisis de la Segunda Republica

lundi, 10 octobre 2011

Ignatius Royston Dunnachie Campbell: A Commemoration

Ignatius Royston Dunnachie Campbell:

A Commemoration

By Kensall Green

Ex: http://www.counter-currents.com/

So much fine writing already exists here concerning Roy Campbell (October 2, 1901–April 22, 1957) that it would be hardly fair to Counter-Currents’ previous Campbell biographers to repeat—my own rephrasing notwithstanding—this  poet’s life story once again. Let it simply stand that October 2, 2011 is Roy Campbell’s 110th birthday, and we remember him as poet, as a man of action, and as a heroic defender of the faith.

It is a mighty testament to his talent that his work and life are commemorated still, considering how much suppression his poetry — and therefore his very existence as a poet and hero — were subject to by the intellectual cabal of his day, and all the days since. He died, neck broken in an auto accident in Portugal, April 1957.

The following poems of Campbell both appeared in Sir Oswald Mosley’s BUF Quarterly magazine, published sometime between 1936 and 1940.

The Alcazar*

By Roy Campbell

The Rock of Faith, the thunder-blasted—
Eternity will hear it rise
With those who (Hell itself outlasted)
Will lift it with them to the skies!
‘Till whispered through the depths of Hell
The censored Miracle be known,
And flabbergasted fiends re-tell
How fiercer tortures than their own
By living faith were overthrown;
How mortals, thinned to ghastly pallor,
Gangrened and rotting to the bone,
With winged souls of Christian valour
Beyond Olympus or Valhalla
Can heave ten million tons of stone!

*In the summer of 1936, during the early part of the Spanish Civil War [2], Colonel José Moscardó Ituarte [3], and Spanish Nationalist Forces in support of General Franco, held a massive stone fortress, The Alcazar, against overwhelming Spanish Republican [4] forces. Despite being under continual bombardment, day and night, Col Moscardo and the Nationalists (reportedly nearly 1000 people—more than half of which were women) held out for two months.

The Fight

By Roy Campbell

One silver-white and one of scarlet hue,
Storm-hornets humming in the wind of death,
Two aeroplanes were fighting in the blue
Above our town; and if I held my breath,
It was because my youth was in the Red
While in the White an unknown pilot flew—
And that the White had risen overhead.

From time to time the crackle of a gun
Far into flawless ether faintly railed,
And now, mosquito-thin, into the Sun,
And now like mating dragonflies they sailed:
And, when like eagles near the earth they drove,
The Red, still losing what the White had won,
The harder for each lost advantage strove.

So lovely lay the land—the towers and trees
Taking the seaward counsel of the stream:
The city seemed, above the far-off seas,
The crest and turret of a Jacob’s dream,
And those two gun-birds in their frantic spire
At death-grips for its ultimate regime—
Less to be whirled by anger than desire.

‘Till (Glory!) from his chrysalis of steel
The Red flung wide the fatal fans of fire:
I saw the long flames, ribboning, unreel,
And slow bitumen trawling from his pyre,
I knew the ecstasy, the fearful throes,
And the white phoenix from his scarlet sire,
As silver the Solitude he rose.

The towers and trees were lifted hymns of praise,
The city was a prayer, the land a nun:
The noonday azure strumming all his rays
Sang that a famous battle had been won,
As signing his white Cross, the very Sun,
The Solar Christ and captain of my days
Zoomed to the zenith; and his will was done.

Roy Campbell. Poet, hero, comrade. You are commended and celebrated. Your talent shall not fade, nor shall your works grow old, age shall not bury you, nor every future time condemn.[1] Happy birthday.

Note

1. Paraphrase of Laurence Binyon’s “For The Fallen,” as quoted by Paul Fussell, The Great War and Modern Memory (New York: Oxford University Press, 1977), p. 56.

 

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

samedi, 01 octobre 2011

« Rouges » et « fascistes » sans haine ni rancune

« Rouges » et « fascistes » sans haine ni rancune : le témoignage édifiant d'un enfant de la Guerre d'Espagne

par Arnaud IMATZ

Ex: http://www.polemia.com/

Polémia a reçu récemment de l’historien espagnol, Arnaud Imatz, (*) contributeur occasionnel du site, un message émouvant, accompagné d’un article, écrit en novembre 2006, qui donne un éclairage peu connu de certains des événements qui se sont déroulés en Espagne durant la Guerre civile de 1936 à 1939.
L’heure est à la « diabolisation » et à la réécriture de l’histoire. L’Espagne de Zapatero n’y échappe pas. La bien-pensance y oppose les « bons » (les « Républicains ») et les « méchants » (les « Fascistes »).


La réalité fut plus complexe. Des Rouges furent victimes des Franquistes. Et des Franquistes furent victimes des Rouges. Sans parler des Rouges nombreux à être victimes d’autres… Rouges. Des familles furent partagées. Et s’il y eut des horreurs, il y eut aussi beaucoup de noblesse chez certains combattants, des deux camps. Arnaud Imatz apporte ici le témoignage de José Ataz Hernández : un fils de rouge devenu responsable phalangiste qui vient de disparaître. Un texte à lire pour ceux qui ne croient pas à l’histoire en noir et blanc et qui préfèrent la mémoire historique à la mémoire hystérique. On trouvera ici le message de l’historien et son article.

Polémia

« Je viens d'apprendre avec infiniment de tristesse le décès de José Ataz Hernández survenu le 11 septembre 2011. Ses qualités humaines, son extrême générosité, sa profonde intelligence et sa force de caractère faisaient de lui l'archétype de l'aristocrate de l'esprit, un authentique hidalgo espagnol. Merci de trouver, ci-joint, l'article que j'avais consacré à sa terrible jeunesse, il y a quelques années. Amicalement. Arnaud Imatz »

Comprendre la guerre civile espagnole c'est savoir qu'elle fut « un mélange de vanité et de sacrifice, de clownerie et d'héroïsme », écrit Arthur Koestler dans son autobiographie The Invisible Writing. Guerre totale, devrait-on dire, guerre totale entre totalitaristes de gauche et autoritaristes de droite. Dans l’Espagne de 1936, il n’y a plus de démocrates. La haine et le sectarisme s’emparent des deux camps. Mais le respect de l'autre, la noblesse et la générosité transcendent parfois les divisions. Voici le témoignage émouvant de José Ataz, un jeune « hijo de rojo » (fils de rouge), qui a connu les horreurs d’une guerre fratricide et les terribles privations de l’immédiat après-guerre. Une histoire humaine, vraie, qui à elle seule permet de comprendre la complexité de ce terrible événement historique qui a été commémoré en 2006. Une histoire qui ne juge pas, qui ne dit pas le bien, qui ne poursuit pas la diabolisation, la discrimination entre purs et impurs mais qui contribue honnêtement et modestement à la recherche de la vérité et à la sincère réconciliation.

Au mois d'août 1936, José, petit garçon de huit ans, est le témoin d'une scène atroce qui le marque à jamais. Son père, Joaquín Ataz Hernández, secrétaire du Syndicat des cheminots de l'UGT de Murcie et dirigeant provincial du PSOE, vient d'être désigné par son parti pour siéger dans le Tribunal Spécial Populaire de Murcie. Les tribunaux populaires ont été crées, fin août 1936, par décret du gouvernement. Ils sont composés de 17 juges dont 14 sont nommés d'office par les partis et syndicats du Front Populaire (libéraux-jacobins de gauche, socialistes, communistes, trotskistes et anarchistes). Le 11 septembre, le TP de Murcie siège pour la première fois : sur 27 personnes jugées, 10 sont condamnées à mort, 8 à la réclusion perpétuelle, les autres à de lourdes peines de détention. Parmi les condamnés à la peine capitale, figurent le curé de paroisse Don Sotero González Lerma et le chef provincial de la Phalange de Murcie, Federico Servet Clemencín.

Joaquín Ataz Hernández a voté la peine de mort pour le jeune chef phalangiste. L'ordre qu'il a reçu de son parti ne peut être discuté : le « fasciste » doit être exécuté. « Mon père connaissait Federico depuis son enfance, témoigne José. Ils n'étaient pas amis, mais ils s'appréciaient et se respectaient. Aussi, juste après la sentence, il s'approcha pour lui dire: "Federico, je regrette vraiment..“. » mais avant qu'il n'ait pu ajouter un mot, Federico l'interrompit : « Ne t'en fais pas pour ça, j'aurais fait la même chose avec toi, donne moi donc une cigarette! ».

Deux jours plus tard, de très bonne heure, dans la matinée du dimanche 13 septembre, plusieurs camions bourrés d'hommes et de femmes réveillent José. Le bruit court que le Gouvernement veut gracier les condamnés et la foule en ébullition, exige de faire « justice » elle même. Affolé, le gouverneur civil ordonne de procéder en hâte aux exécutions. La foule furieuse pénètre bientôt dans le patio de la prison. Elle s'acharne sur les cadavres : les corps sont profanés et mutilés sans pitié. Au milieu de la matinée, le petit José, qui joue dans la rue, voit et entend la populace vociférer. Des hommes et des femmes surexcités semblent tirer un étrange fardeau à l'aide de cordes. Avec toute la curiosité et l'agilité de son âge, José s'approche... il est saisi d'effroi. Devant lui gît un corps ensanglanté, que les chocs sur les pavés de la chaussée ont converti en lambeaux. Aucune des viragos présentes sur les lieux ne l'empêchent de voir la scène. Personne ne lui vient en aide lorsqu'il vomit et tombe inconscient sur le sol. À peine remis, il court chez ses parents en pleurant. Sa mère le console. Comment de tels actes de sauvagerie peuvent-ils être tolérés, demande-t-elle écœurée à son mari ? Le père ne répond pas tant sa honte est grande. A cet instant, ils ignorent qu'il s'agit du cadavre du curé Don Sotero Gonzalez Lerma, qui a été horriblement mutilé, trainé dans les rues et pendu à un réverbère de la façade de son église, après qu'un milicien lui a triomphalement coupé une oreille et exigé d'un tavernier qu'il la lui serve bien grillée avec un verre de vin...

Dès que possible, Joaquín Ataz Hernández, renonce à sa charge de membre du Tribunal Populaire. Fin avril 1937, il est nommé chef de service du corps des Prisons. Il dirige bientôt le camp de travail de Totana (Murcie) ou près de 2000 prisonniers politiques, condamnés à la réclusion perpétuelle ou à 30 ans de détention, vont purger leurs peines dans des conditions très difficiles mais néanmoins humaines. Le 1er avril 1939, les cloches sonnent et les pétards éclatent. José et ses deux frères observent leur père : imperturbable, il se peigne calmement pendant que leur mère sanglote : « Ne vous inquiétez pas les enfants, la guerre est terminée mais je dois partir quelques jours en voyage ». Les quelques jours vont se convertir en années.

Sous le sceau du secret, José apprend par sa mère que son père a réussi à s'embarquer vers le Mexique. Pour survivre, le petit garçon doit travailler. Il est tour à tour marmiton, apprenti charpentier, magasinier et boulanger. Il retourne enfin avec enthousiasme à l'école. Dans sa classe, tous les enfants connaissent les antécédents politiques de chaque famille mais personne ne dit mot. En octobre 1942, à l'occasion d'un cours d'instruction civique, José entend par hasard son maître expliquer que José Antonio Primo de Rivera, le leader de la Phalange, condamné à mort par un Tribunal Populaire et exécuté en novembre 1936, « considérait que la naissance du socialisme était juste ». Ces mots, dans la bouche d'un adversaire, lui paraissent si insolites qu'il se plonge dans la lecture des Oeuvres Complètes du fondateur de la Phalange. Il en ressort enthousiasmé et convaincu.

José affronte une grave crise intérieure. Serait-il en train de trahir les idéaux pour lesquels son père a lutté si honnêtement durant toute sa vie? Par chance, il peut en débattre avec lui. Depuis quelque temps, il sait que son père n'est pas exilé au Mexique mais qu'il vit caché chez ses grands-parents. Sans plus attendre, il lui rend visite et lui fait lire les discours et le testament de José Antonio. « Je lui posais franchement mon problème de conscience, dit-il, et il me répondit avec toute la générosité et la noblesse que j'attendais de lui: "Écoute mon fils, je n'ai aucune autorité morale pour te conseiller dans un domaine ou, parce que je me suis engagé à tort ou à raison, vous devez maintenant souffrir toute sorte de privations et connaître la faim. Une personne seule peut aller jusqu'au bout de ses idéaux, sans limites, mais un homme qui a une femme et des enfants n'a pas le droit de compromettre la survie de sa famille. Fais ce que ton cœur te dicte, mais fais toujours en sorte de ne pas compromettre les autres par tes décisions. Tu m'entends bien Pepe, agis toujours avec honnêteté et cohérence “. La conscience enfin libre, "ayant obtenu l'autorisation du seul homme dont je reconnaissais l'autorité sur ma personne, ajoute José, j'adhérais au Front de la Jeunesse et je pouvais enfin porter ma première chemise bleue" ». Chef de centurie du Front de la Jeunesse, il entreprend alors des études de droit et est nommé chef du SEU (syndicat officiel des étudiants) du district universitaire de Murcie.

A la fin de l'année 1948, le père de José, qui vit cloîtré depuis plus de neuf ans, décide de sortir de sa cachette. Il prend le premier train pour Madrid. Grâce à l'amitié reconnaissante de gens qu'il a aidés pendant la guerre, il trouve du travail. Pendant deux ans et demi, il est employé dans un magasin de lampes électriques de la Puerta del Sol, puis dans une fabrique de conserves, sans jamais être inquiété. Mais un jour d'octobre 1951, son fils José, alors aspirant dans un régiment de Séville, apprend qu'il a été arrêté, victime de la dénonciation d'un employé renvoyé pour malversation.

José décide de tout mettre en œuvre pour aider son père. Au printemps 1952, un Conseil de Guerre est réuni. De nombreux témoins à décharge se succèdent à la barre. Tous expliquent que la conduite de l'accusé pendant la guerre a été irréprochable. Parmi eux, certains lui doivent même la vie. C’est le cas du professeur de droit commercial de l'université de Murcie, Salvador Martinez-Moya, qui a été sous-secrétaire à la Justice dans le gouvernement du radical Alejandro Lerroux. Inflexible, le procureur demande la peine de mort. Le jury se retire et délibère de longues minutes. Enfin de retour, la sentence tombe de la bouche du président: l'accusé est condamné à 30 ans de prison... mais, en raison des diverses remises de peine et des grâces accordées, il est immédiatement libéré.

Une fois ses études terminées, José intègre le cabinet juridique de Don Salvador Martinez-Moya, qui était un témoin capital dans le procès de son père. Les hasards de la vie font qu’il y est bientôt rejoint par le fils ainé de Federico Servet, le chef provincial de la Phalange dont son père avait voté la mort. « Je m'entendais très bien avec Ramón, écrit José. Nous ne parlions jamais de nos pères, mais nous savions la tragique relation qu'ils avaient eue. Ramón était très déçu de voir que l'Espagne s'éloignait de ce que son père avait rêvé. Finalement, il partit au Mexique et nous nous perdîmes de vue ». Intelligent et travailleur, José présente plusieurs concours de l’administration. C'est le début d'une fulgurante ascension. En 1964, le sous-secrétaire d'Etat aux finances fait appel à lui. Dix ans plus tard, il est sous-directeur général du ministère des finances.

A près de quatre-vingts ans, José Ataz Hernández, veut avant tout témoigner: « Ni moi, ni mes frères (dont un est aujourd’hui socialiste), n'avons jamais eu à nous réconcilier avec personne parce que personne ne nous a jamais dressés contre les autres. Au contraire, nous avons connu de très nombreux cas, discrets et anonymes, de générosité et de grandeur d'âme, qui seraient inconcevables aujourd'hui. Un exemple : lors de l'enterrement de mon père, Manolo Servet était présent. Manolo était un de mes amis du Front de la Jeunesse et le compagnon de travail de mon frère Joaquín. C'était le second fils de Federico, le jeune chef provincial de la Phalange de Murcie qui avait été condamné à mort avec la participation de mon père. Lorsqu'il s'approcha de moi pour me présenter ses condoléances et me donner une accolade, je dus faire un effort surhumain pour ne pas me mettre à pleurer »...

Témoignage de José Ataz
recueilli par Arnaud Imatz [Madrid, novembre 2006]
20/09/2011

Note de la rédaction:

(*) Arnaud Imatz, docteur d’état ès sciences politiques, diplômé d’études supérieures en droit, ancien fonctionnaire international à l’OCDE ; historien de la Guerre d’Espagne, il a publié de nombreux livres et articles sur ce thème.

Voir notamment :

Guerre d'Espagne : mémoire historique ou mémoire hystérique ?
Retour sur l'affaire des fosses du franquisme : Garzón, juge intègre ou prévaricateur ?

Correspondance Polémia – 25/09/2011

vendredi, 01 avril 2011

La Bandera Irlandesa del Tercio - 1936-1937

 

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La Bandera Irlandesa del Tercio, 1936-1937

por José Luis de Mesa, 1999

Ex: http://www.belliludi.com/

 

Autor de, entre otras obras, Los otros internacionales. Voluntarios extranjeros desconocidos en el Bando Nacional durante la Guerra Civil (1936-39), Barbarroja, Madrid, 1998.

Antecedentes

La sublevación del 17 de julio de 1936 y los acontecimiento que  se producen en nuestro país en los meses siguientes sobre todo en la zona denominada republicana y que muchas veces se concretan en la persecución y muerte de sacerdotes, monjas y fieles católicos por el simple hecho de serlo y en la destrucción de iglesias e imágenes tienen honda repercusión entre los habitantes de un pequeño país europeo, que había alcanzado hacía poco su independencia y que se encontraba unido al nuestro por relaciones multiseculares. Me refiero al Estado Libre de Irlanda.

La población irlandesa, en su gran mayoría católica se conmociona a medida que se va enterando de lo que sucede en España y se vuelca en ayudas destinadas al ejército que para ellos defiende la fe y la religión católicas. Así, el 22 de agosto la prensa da la noticia de que “Los Camisas Verdes de Irlanda han enviado la primera expedición de elementos de la Cruz Roja para España. Forman la expedición médicos, enfermeras y abundante material sanitario” [1] y para el 24 de octubre se recibe en el bando nacional el dinero obtenido en una colecta llevada a cabo en la isla en favor de la Iglesia Católica de España, que recauda un millón y medio de pesetas de la época y que enviada al cardenal Gomá, destinó éste a la compra de material sanitario para el Ejército Nacional.

Mientras tanto en la isla un político que a la vez había sido general, Eoin O’Duffy, aprovechando que lidera un partido político de cierta importancia de corte neofascista, y de que goza de prestigio entre sus conciudadanos también por haber sido jefe de la Policía primero y más tarde de la Guardia Nacional irlandesas, concibe el proyecto de ayudar también con hombres a los nacionales y para ello se dirige a nuestro país, al que llega el 26 de septiembre de 1936 y tras entrevistarse en Pamplona con la Junta de Guerra Carlista y con la Diputación Foral, al día siguiente marcha a Burgos donde se entrevista con el general Mola sin llegar a alcanzar resultado práctico alguno. [2] Incluso antes de venir a España O’Duffy había dirigido una circular a sus partidarios, distribuida antes del 16 de septiembre entre los mismos, en la que se decía a los que se habían ofrecido para luchar en nuestro país que estuviesen preparados para ello. [3]

Pese a su inicial fracaso y mientras prosigue en su país la actividad reclutadora de voluntarios, el irlandés vuelve al nuestro y tras varias entrevistas con Franco, ambos generales el 28 de noviembre llegan a un acuerdo mediante el cual se formarían varias banderas del Tercio con voluntarios irlandeses, [4] las cuales podrían alcanzar el número de ocho con un total de 5.000 hombres. Contarían con su propio personal médico, enfermeras, capellanes y cocineros. Los mandos serían hispano-irlandeses, si bien en cada bandera para encuadrar a los voluntarios habría oficiales, suboficiales, cabos y soldados españoles que hablasen inglés.

En el acuerdo se hace especial hincapié en el hecho de que los irlandeses son católicos fervientes y practicantes que no serían empleados contra los nacionalistas vascos por ser éstos también católicos. Incluso se llega a plantear que el número de voluntarios fuese tan elevado que se pudiese constituir una columna con predominio irlandés que sería mandada por un jefe de dicha nacionalidad: y se apuntala posibilidad de que O´Duffy pudiese traer varios miles de voluntarios irlandeses. Finalmente las banderas dependerían del coronel inspector del Tercio si bien al general irlandés se le reconoce una inspección especial con el grado de general de brigada.

Concluido el acuerdo la Inspección del Tercio planifica el organigrama de la bandera que se compondría de un comandante-jefe, 10 capitanes, 7 tenientes, 14 alféreces, un médico, 53 sargentos, un maestro-armero, 2 cabos y 590 voluntarios. De ellos, 2 capitanes, 2 tenientes, 6 alféreces, 7 sargentos, un maestro-armero, 2 cabos y 3 legionarios serían españoles o procedentes del Ejército Nacional pues en el existían extranjeros que podían ser destinados a aquella por su origen o dominio del inglés.

Las expediciones

Los irlandeses empezaron a salir hacia España en pequeños grupos a partir del 13 de noviembre, antes de que se formalizasen los acuerdos pues O´Duffy quiso obligar a los mandos nacionales a aceptar sus propuestas valiéndose de hechos consumados. En la primera de ellas, que salió del puerto inglés de Liverpool, parten diez voluntarios, en su mayor parte antiguos oficiales del I.R.A (Ejército Republicano Irlandés) que constituirán los cuadros de mando de la unidad. A la semana siguiente sale la segunda expedición a cuyo frente figura el coronel Patrick Dalton, que fue el primero en mandar la bandera irlandesa en nuestro país y con él parten doce oficiales, el oficial médico Peter O´Higgins y el capellán S. Gillan. El viaje se realiza en barco hasta Lisboa, después en autobús hasta Badajoz para terminar en Cáceres, que serviría  de base para formar la unidad.

El 27 de noviembre parte la tercera expedición desde Liverpool con 84 voluntarios entre los que figuraban al menos tres oficiales, el capellán-capitán Seamus Mulream; cuando llegaron a la capital extremeña a principios de diciembre el número total de irlandeses que había en ella asciende a 21 oficiales y 123 soldados, [5] número que no se corresponde con los fragmentariamente citados basados en los números facilitados por O´Duffy en su libro y que ascendían a 109 hombres en total, por lo que hay un exceso de 35 que podrían haber llegado en alguna otra expedición no computada o ser irlandeses que ya luchaban en unidades españolas con anterioridad y que fuesen remitidos a Cáceres para encuadrar como veteranos a sus compatriotas lo cual no sería de extrañar pues voluntarios de Eire había desde el principio de la guerra en unidades como la Columna Sagardía en la divisoria de Burgos y Santander, o en la que en principio se denominó Tercio Sanjurjo en tierras aragonesas o en unidades del Requeté como el capitán O’Farrill.

La última expedición, esta vez multitudinaria, salió del puerto irlandés de Galway en un buque alemán, que según la documentación oficial transportó un oficial y 520 voluntarios, aunque autores como el inglés Peter Kemp aumentan, su número a 650. [6] El viaje, con independencia del número exacto de voluntarios, no fue nada cómodo ni agradable para los  voluntarios ya que el barco carecía de elementos como agua y los hombres viajaron hacinados y casi sin recibir alimentación. Al llegar a El Ferrol se les desembarcó trasladó a Cáceres en tren, previa parada en Salamanca, pero el viaje tampoco fue satisfactorio y se produjeron leves incidentes con cierto  carácter cómico pero que presagiaron que la aventura de los irlandeses en España no iba a terminar con felicidad. El hecho de que este último transporte se hubiese llevado a efecto en un buque alemán provocó las protestas del gobierno irlandés, opuesto políticamente a O´Duffy, porque se había admitido a un gran número de jóvenes irlandeses que eran menores de edad, que carecían de pasaporte y porque en los barcos alemanes que entraban en puertos irlandeses y que luego se dirigían a España se admitía a los irlandeses que querían dirigirse a nuestro país sin permiso de su gobierno.

Consecuencia de todo ello fue que ya no hubo más expediciones masivas de irlandeses hacia España que partiesen de puertos de su país, en las que por cierto colaboraban las embajadas alemana e italiana en Dublín captando voluntarios. Así, el 11 de enero de 1937 fracasó el envío de un nuevo contingente de voluntarios a nuestro país porque el barco que debía transportarlos no apareció en el puerto designado para el embarque y los que se presentaron en él con el fin de embarcar tuvieron que volver a sus casas y el gobierno irlandés, ayudado por el inglés tomó medidas para que ya no se enviasen más voluntarios masivamente.

La bandera

Reunidos en Cáceres todos los irlandeses se procedió a iniciar su instrucción y como muchos habían sido antiguos combatientes en la I Guerra Mundial o en la guerra de independencia de Irlanda, el coronel Yagüe, inspector del Tercio, el de enero comunicaba a Franco que para el día 10 podrían ser utilizados en campo abierto, opinión que no era compartida por O’Duffy, quien se dirigió al Cuartel General del Generalísimo diciendo que la mayoría de sus voluntarios solo llevaba una semana de instrucción, habiéndoseles entregado los fusiles el 30 del mes anterior, sin que hubiesen recibido granadas de mano ni se les hubiese instruido en el manejo de las ametralladoras y morteros asignados a la bandera.

Para contribuir al entrenamiento de la unidad se envió a una serie de oficiales y suboficiales españoles que hablaban correctamente el inglés, provenientes del Tercio la mayor parte y entre los que figuraban dos tenientes ingleses que combatían en sus filas desde el mes de agosto del año anterior: Noel Fitzpatrick y William Neagle, pero el número total no sobrepasó el de doce. A ellos se unieron una serie de intérpretes británicos o irlandeses que residían en España o españoles descendientes de  matrimonios mixtos hispano-británicos, a los que se otorgó el grado de sargentos mientras estuviesen adscritos a la unidad, su número fue de 14 ó 15.

La bandera la constituyen tres compañías de fusiles y una de ametralladoras y su mando se da a los siguientes oficiales irlandeses: el de la bandera al ya citado Dalton con el grado de comandante (se rebajaron los grados que los irlandeses decían ostentar en su país), la Compañía A (se siguió la tradición anglosajona de darles letras y no número como se hacía en España) al capitán D. O´Sullivan, la B al capitán T. F. Smith, la C al del mismo empleo P. Quinon y finalmente la de Ametralladoras al también capitán S. Cunningham.

Al llegar a España los voluntarios lucían camisas verdes con el arpa irlandesa al cuello, uniforme que luego fue cambiado por el del Tercio si bien en las camisas siguieron ostentando el arpa. La primera bandera de la que dispusieron fue una verde esmeralda con una cruz roja, en el centro que a su alrededor lucía el lema In Hoc Signo Vinces, pero durante el periodo de instrucción y para lo sucesivo fue cambiada por otra también con fondo verde en la que aparecía un perro-lobo irlandés. Cada compañía fue provista de un banderín que representaba a las provincias irlandesas irredentas. [7]

Durante el periodo de instrucción los irlandeses, dado su carácter, protagonizaron varios incidentes serios pues con frecuencia, en sus horas libres, reñían con españoles y marroquíes y se produjeron casos de deserciones o detenciones, como, la de tres ingleses incorporados a la bandera, en la que hubo un cierto número de ellos a los que se acusó de espionaje, si bien luego se demostró que dicha acusación no era cierta. El incidente se resolvió expulsando a Gibraltar a los tres. Otro problema que se presentó y que tuvo mucha repercusión en la eficacia combativa de la unidad fue la falta de oficiales y suboficiales irlandeses capacitados para el mando de la tropa, pues O´Duffy había rechazado a muchos irlandeses y británicos experimentados que se la habían ofrecido por no militar en su Partido Nacional Corporativo y concedió grados militares a quienes le eran devotos políticamente pero que estaban en ayunas en cuestiones de milicia, sin que por ello los instructores españoles pudiesen realizar grandes avances en este sentido pues en la unidad no ejercían funciones de mando. Terminado el periodo de instrucción, el 6 de febrero, la bandera fue revistada por Franco y tras unos días de descanso, el 15 del mismo mes se dio por finalizada la estancia en retaguardia de los voluntarios irlandeses.

En el frente

Al día siguiente parten hacia él en tren los componentes de la bandera: el comandante, 25 oficiales, 45 sargentos, dos maestros-armeros y 570 hombres de tropa, pero el viaje se hace interminable ya que tardan 26 horas en hacer un trayecto en el que normalmente se invertían seis. Cuando tras pasar Navalmoral de la Mata, que acababa de ser bombardeada por la aviación enemiga, llegan a Torrejón, desembarcan y andando se dirigen a Valdemoro que dista doce kilómetros, empleando en hacer el recorrido dos horas. Descansan y comen en dicha población y se dirigen hacia Ciempozuelos, pero durante el trayecto se produce otro hecho que marcará indeleblemente a los irlandeses.

Se observa que frente a ellos marcha una tropa española, que los oficiales españoles adscritos a los irlandeses identifican como nacional, pero cuando se dan a conocer como Bandera Irlandesa del Tercio los que están enfrente empiezan a disparar O´Sullivan, que manda la vanguardia, ordena a su vez hacer fuego y cuando al cabo de cinco minutos cesa el mismo y tras la retirada de la tropa que les ha atacado en el suelo, muertos, están los cuerpos del teniente Bonet y del sargento Calvo, españoles y de los irlandeses teniente Hyde y legionario Chute. También herido el voluntario Hoey. Cuando se despeja la situación se llega a la conclusión de que la unidad que les ha atacado es una bandera de la Falange canaria que al oírles hablar en inglés (eran escasos los irlandeses que hablaban nuestro idioma) se creyeron víctimas de una trampa y empezaron a disparar. Por su parte los canarios sufrieron la pérdida de su comandante y del segundo jefe de la unidad. O’Duffy, en su libro culpa del hecho a los canarios y dice que el mando nacional felicitó a su unidad, pero fuentes nacionales, Peter Kemp entre ellos, dicen que la culpa fue de los irlandeses y sobre todo de O´Sullivan que no era militar profesional, y que se puso nervioso y sin más, a los primeros disparos de advertencia ordenó a los suyos responder de igual forma en vez de esperar a que la situación se arreglase incruentamente.

Solventado el incidente, la bandera se acantona en Ciempozuelos, donde se ve sometida al fuego enemigo lo que le causa algunas bajas de momento no mortales. Se dedica a reforzar a las fuerzas del  sector e incluso llega a prestar servicios de protección a una sección de ingenieros alemanes. Pero su permanencia en las trincheras, debido al estado de las mismas y las continuas lluvias que padecen hacen que más de cien irlandeses contraigan diversas enfermedades, por lo que tienen que ser evacuados a los hospitales de retaguardia. Entre los enfermos se encuentra el mayor (como le designaban  sus subordinados que no empleaban el equivalente español de comandante) Dalton, que entrega el mando a O´Sullivan, que asciende al grado superior. A su vez Quinon es nombrado segundo comandante de la bandera y Fitzpatrick pasa a mandar la unidad del nuevo jefe de los irlandeses.

Hasta el 13 de marzo no entra en combate, el cual según el Diario de Operaciones de la Columna Asensio es ”una demostración ofensiva sobre Titulcia". [8] Para O´Duffy se trata de un verdadero combate mientras que para otro voluntario irlandés Seamus McKee sólo se trató de un ataque contra posiciones enemigas que se convirtió finalmente en una desbandada. Sea cual fuese la verdad y el desarrollo de la acción, como consecuencia de la misma mueren el sargento Lawlor y otros cuatro legionarios que son evacuados primero a Grijón y luego a Cáceres donde se encuentran los servicios médicos de la bandera encabezados por el coronel McCabe, el doctor Connor Martin y las enfermeras McGorisk y Mulvaney. En la citada ciudad se encontraba también la unidad de depósito mandada por el capitán Patrick Hughes a la que se habían incorporado algunos irlandeses llegados a España por sus propios medios después de la partida hacia el frente de la bandera. Los muertos fueron enterrados en el cementerio cacereño. De Ciempozuelos los irlandeses pasaron a La Marañosa, donde no intervienen en combates pero pierden algunos hombres por heridas accidentales y donde tiene lugar algunos incidentes que preludian la disolución de la unidad.

El desenlace

Mientras la Bandera Irlandesa se encuentra en el frente se presentan una serie de problemas que hacen que finalmente se llegue al acuerdo de disolver la unidad. En ella había más de 100 voluntarios menores de 21 años cuya repatriación pidió el gobierno irlandés parece ser que presionado por el británico, a lo que accedió el de Burgos para evitar incidentes diplomáticos. Se presentan quejas contra O´Duffy por haber instaurado la censura en la correspondencia, pero lo más grave era la indisciplina que reinaba entre los irlandeses. Estos se emborrachaban con frecuencia, se agredían entre ellos e incluso llegaron a hacerlo tanto con sus oficiales como con los españoles agregados a la bandera para intentar cohesionarla y convertirla en una unidad eficaz y combativa. Incluso los propios oficiales irlandeses llegaron a las manos entre ellos y para rematar la sucesión de hechos una noche un oficial irlandés no identificado llegó disparar contra dos oficiales españoles. [9]

Por ello Yagüe, el 28 de marzo de 1937 solicita la disolución en base a la indisciplina reinante en la unidad por la falta de mandos profesionales irlandeses, por la mala alimentación que se proporcionaba a los irlandeses por su propia intendencia y porque su eficacia militar era nula. Ahora bien, proponía que los voluntarios que quisieran permanecer en España fuesen repartidos entre las diversas banderas del Tercio y que los qué no quisieran seguir en nuestro país fuesen repatriados al suyo. O´Duffy se opone a ello y echa las culpas de lo ocurrido a los oficiales españoles, a algunos irlandeses y sobre todo a los de origen inglés. El 12 de abril, tras un incidente entre O´Sullivan y el alférez español Silva, Yagüe destituye a aquel del mando y le envía a Cáceres. Franco autoriza la disolución de la bandera permitiendo la permanencia en España de los oficiales y suboficiales irlandeses profesionales que quisieran quedarse respetándoles el rango militar que ostentasen. También podían quedarse los voluntarios que lo solicitasen con los que se formaría una unidad irlandesa si su número lo permitía la cual sería suplementada con legionarios españoles y puesta al mando de un oficial español. Incluso se permitiría la permanencia de un médico y de un capellán irlandeses si el número de los que se quedasen era alto.

Las compañías van siendo conducidas a Cáceres donde votan si se quedan en España o vuelven a su país. Según O’Duffy 654 hombres decidieron volver a Irlanda y solo nueve pidieron, permanecer en España, si bien al final su número se elevó a trece, pero muy pronto por unos u otros motivos cinco de ellos volvieron a su país o a lnglaterra según su origen. [10] Los que se quedaron fueron los capitanes O´Farrill y Gunning, los tenientes Fitzpatrick y Neagle, el alférez Lawler, tres sargentos, un cabo y cuatro legionarios, pero para final de 1937 no permanecen en España ninguno de los oficiales mencionados y al menos uno de los sargentos, Michael Weymes, había muerto en combate.

El capitán de estado mayor González Caminero es nombrado organizador de la repatriación que cuenta con el apoyo del gobierno británico que les concede pasaportes mientras que el nacional les proporciona vestido y calzado civiles. El 12 de junio salen de Cáceres para Lisboa quince oficiales y 632 suboficiales y soldados irlandeses que embarcan en el buque portugués Mozambique que el 22 de junio los desembarcó en el puerto de Dublín donde fueron recibidos en triunfo con bandas de música que les acompañaron hasta el Ayuntamiento donde se les dirigieron discursos en los que se les calificó de “defensores de la fe" y “combatientes por la gloria de Dios y el honor de Irlanda". [11]

Pero en España aún permanecía un grupo de heridos y enfermos que de momento no pudieron repatriarse. Cuando recibieron el alta médica eran cuatro que tras algunas dificultades puestas por el cónsul británico en Lisboa, volvieron a su país donde por causa de las enfermedades contraídas en España en fechas posteriores, murieron otros tres o cuatro voluntarios irlandeses con lo que el número de bajas mortales de irlandeses pertenecientes a la unidad reclutada por O´Duffy alcanzó la cifra de ocho, con independencia de los que habiendo formando parte de la unidad se quedaron en nuestro país y murieron con posterioridad.

Notas

1. Diario Región, Oviedo.
2. Jaime del Burgo, Conspiración y Guerra Civil, pp. 249-250.
3. The Morning Post, 17 de septiembre de 1936.
4. Servicio Histórico Militar (SHM), Armario 2, Legajo 156, Carpeta 14, Documento 23.
5. Eoin O´Duffy, Crusade in Spain, pp. 96 y ss.
6. Peter Kemp, Legionario en España, pp. 96 y ss.
7. E. O´Duffy, op. cit., p. 108.
8. SHM, A. 10, L. 452, Cpt. 4.
9. SHM, A. 2, L. 156, Cpt. 24, Dt. 32
10. E. O´Duffy, op. cit., p. 236
11. E. O´Duffy, op. cit., pp. 236 y ss.

 


Más información

por Carlos A. Pérez

Según datos recogidos en el Archivo de la Guerra Civil Española del Archivo General Militar de Ávila*, esta bandera irlandesa fue, mientras duró, la 15ª Bandera de la Legión y su repatriación se decidió el 13 de abril de 1937 como consecuencia de los desfavorables informes elaborados por los mandos del Ejército Nacional acerca del estado de la misma. En los mismos se recogía la gran indisciplina existente, con unos mandos no profesionales incapaces de imponer su autoridad sobre una tropa, en muchas ocasiones borracha. En concreto, se cita un caso de agresión a un oficial por parte de otro oficial y un soldado. La comida y el vestuario tampoco eran los adecuados. Todo esto se tradujo en un mal comportamiento en las escasas operaciones militares en que participaron. La decisión del Parlamento irlandés de no permitir la recluta de más voluntarios condenaba, a la larga, a la bandera irlandesa. En el momento de su marcha, se ofreció a los voluntarios que lo deseasen permanecer en la Legión encuadrados en compañías irlandesas.

* Los documentos en Cuartel General del Generalísimo (CGG), Armario 2, Legajo 156, Carpetas 19-27 "Banderas Irlandesas".

Bibliografía:

Para estos voluntarios irlandeses véase:

  • Eoin O´Duffy: Crusade in Spain. Robert Hale, Londres, 1938.
  • Francis McCullagh: In Franco´s Spain. Burns, Oates and Washbourne, Londres, 1987.
  • M. Manning: The Blueshirts. Gill and Macmillan, Dublín, 1987.
  • Robert A. Stradling: The Irish and the Spanish Civil War. Manchester University Press, 1999.
  • J. Bowyer Bell: "Ireland and the Spanish Civil War", Studia Hibernia, vol. 9, 1969.

Enlace recomendado:

O´Duffy´s Bandera en Ireland and the Spanish Civil War

jeudi, 10 mars 2011

Una juventud a la intemperie= Ramira Ledesma Ramos y las juventudes

Una juventud a la intemperie: Ramira Ledesma Ramos y las juventudes

Ex: http://antecedentes.wordpress.com/

[Artículo del historiador Erik Norling publicado en el número 2 de la revista Tyr, en 2003]

ramiroledesma_007.jpgSon tiempos estos los que corren donde el heroísmo y la entrega, sacrificando para ello su vida si fuera preciso, es considerado un acto de idealismo estúpido; época la nuestra en que la Juventud, en mayúscula, ha dejado de tener sentido para convertirse en una mera comparsa de la sociedad de consumo. Parece que esta edad es más una técnica de mercado. El desánimo cunde entre las filas de aquellos que aún ven, nadie cree que exista el menor resquicio por donde destruir esta desidia colectiva. Muchos se resguardan en la nostalgia y en los recuerdos de años pasados, incluso los más jóvenes que no lo vivimos nos aislamos y preferimos las glorias del pasado a la dura lucha del día a día por rescatarlo. Es más fácil.

Sin embargo no debemos olvidar que esta situación anímica no es nueva. Las mismas quejas e idéntica desolación se podía percibir en la juventud que después encarnaría la mayor revolución de la Humanidad. La generación que debió acometer la difícil tarea de enarbolar la bandera del socialismo y el nacionalismo también salían de una etapa gris y superflua, donde nada parecía tener valor. Los años de la década de los 20 y 30 no eran muy distintos, en cuanto al ánimo de una generación, que a lo que nos encontramos hoy en día, a inicios del segundo milenio. También se quejaban de la imposibilidad de destruir el Sistema, de la omnipresencia de los lobbies mediáticos, de la presión policial, del desconcierto por el derrumbe de las ideologías (derechas, izquierdas), por el imperio de la pornografía, delincuencia y drogas. Nada parecía tener sentido.

Pero, sin que se pueda acertar describirlo, esta generación reaccionó, como siempre han hecho los pueblos europeos, a diferencia de otros pueblos, cuando llegan al límite. Esta fue la Generación del fascismo. Su lección no debe ser, habernos dado imágenes para el recuerdo, no debemos buscar en ellos héroes que virilmente visten una camisa militante, sino precisamente el haber demostrado que en unos momentos de absoluta postración existe la esperanza. El ciclo en esta ocasión podrá ser más o menos largo, pero no tardará en repetirse.

Misión de la Juventud

Nuevamente las Juventudes, con el mismo sentido que la utilizara el siempre recordado Ramiro Ledesma, deben reconocerse y hallar el sentido de su época. En su Discurso a las juventudes de España, uno de los textos políticos de mayor importancia escritos en España y Europa, el fundador de las J.O.N.-S. nos da las claves para iniciar esta senda, tortuosa y sacrificada. (1) Se trata de un ensayo publicado en 1935, cuando en Europa los fascismos se establecían y en España la II República caminaba hacia el fracaso que desembocaría en la tragedia de la contienda civil. (2) Ya anteriormente Ramiro había analizado en detalle el papel de las juventudes en la futura revolución nacionalsindicalista que propugnaba desde las páginas de su semanario “La Conquista del Estado” y el boletín de formación “JONS” pero será en esta obra cuando elabore un cuerpo doctrinal cuya actualidad, ya transcurridos siete décadas desde entonces, sorprende a los lectores que se acercan a este texto.

Convencido “firmemente que el mundo entero, y de modo singular Europa, atraviesa hoy una época de amplias y grandes transformaciones” Ramiro comienza señalando el objetivo de este trabajo y quiere “plantear a nuestras juventudes la necesidad de que conviertan asimismo la revolución en revolución nacional, liberadora del pueblo y de la Patria, [...] Que ello sea así, depende sólo de que las juventudes encuentren su camino, estén a la altura de él y lo recortan militarmente.” Para ello es imprescindible unificar los dos ideales que constituyen la base de cualquier revolución, “nacionalismo social y socialismo nacionalista”:

 

“He aquí esas dos palancas: una, la idea nacional, la Patria como empresa histórica y como garantía de existencia histórica de todos los españoles; otra, la idea social, la economía socialista, como garantía del pan y del bienestar económico de todo el pueblo.”

El Discurso se encuentra estructurado en tres partes, aparte de la introducción y el final cuya importancia es decisiva igualmente. En la primera, el Discurso propiamente dicho, ubica adecuadamente el problema. Señala con el dedo acusador los problemas ante los cuales se enfrentan los jóvenes de ese momento, muy parecidos a los que hoy tenemos, que se resumen en una “gran pirámide egipcia de fracasos” y donde “Ante ese panorama que hay a la vista, difícilmente encontrarán las juventudes un clavo donde asirse.” La reacción que exige Ramiro es la milicia. No en el sentido de glorificar el ejército o solicitar el amparo, como se hiciera en tantas ocasiones antes, a los generales para que dieran un golpe de Estado. No, todo lo contrario pues propone a la Juventud la formación de un espíritu revolucionario y militante, “Las Juventudes de España se encuentran ahora ante este exigentísimo dilema: o militarizarse o perecer”, en el cuál se forme un ejército popular, compuesto por duros combatientes, las Juventudes, que sean capaces de lograr “la realización victoriosa de la revolución nacional”.

 

Una moral de combate, pero no la católica, advierte Ramiro y añade durísimas palabras que han sido en parte responsables del ostracismo de los jonsistas en el franquismo, “la confusión tradicional en torno a esto, explica gran parte de nuestra ruina”. Pletóricos de esta moral militante las Juventudes se lanzarán a la “nacionalización de las grandes masas españolas” y “de las primeras cosas por que hay que luchar es la de desarticular el orden económico vigente”, una idea que chocaba frontalmente con los que después asumirían las riendas de mandos del país durante los cuatro décadas de régimen supuestamente nacionalsindicalista.

Comienza la segunda parte del ensayo Ramiro con un análisis de su concepto de “Juventudes”, que aparece como elemento decisivo en la conformación del Mundo en las llamadas “épocas revolucionarias” como la que se vive, mientras que en las “épocas conservadoras” su papel es apenas percibido. Cuando se produce esta situación las Juventudes se transforman en “sujeto primordial de la historia” pues sólo los jóvenes son capaces de atreverse a entrar “en línea de combate”. No las ubica como un elemento nacional sino como una gran hermandad de lucha que sobrepasa las fronteras para unificar Europa.

Europa revolucionaria

 

Si hay una característica especial que se puede destacar en el pensamiento de Ramiro Ledesma es, precisamente, su carácter moderno y europeísta, superando los estrechos límites del nacionalismo españolista. Ciertamente reclama los “valores hispánicos” pero únicamente para retornar a Europa, la que abandonamos camino de nuestra decadencia interpreta, para recuperar nuestra gloria y papel como pueblo revolucionario.

Señala que la importancia de las Juventudes no es algo español, sino que forma parte de “la etapa final de las realizaciones revolucionarias” que encabezan el fascismo, el comunismo y el nacionalsocialismo. Lleva a cabo un profundo análisis de la crisis político-social que sufre el continente, que atribuye al cansancio de la burguesía como clase rectora que debe dejar paso a las Juventudes, para dedicar un extenso comentario a cada una de las revoluciones nacionales del momento. No puede sustraerse, como otros tantos nacional-revolucionarios de la época, de la atracción que ejerció la Rusia de Stalin, pero le recrimina haberse dejado llevar por las aspiraciones internacionalistas, abandonando el carácter nacional de la misma. Ello habría provocado que el comunismo sea ya una doctrina fallida.

Distinta visión tiene del fascismo italiano. Mussolini es un “caudillo moderno” con “mística revolucionaria”. Critica a los que creen que el fascismo es una defensa de los viejos intereses de la derecha, tal y como algunos fascistizados españoles creían, “esa interpretación del fascismo es absolutamente errónea”, pues ante todo “consistía en la ascensión de los trabajadores, en su elevación a columna fundamental del Estado nuevo.”

 

En cambio Ramiro, que se niega a ver el nacionalsocialismo como un plagio del fascismo italiano exigiendo “despojarlo de las calificaciones fascistas” para definirlo mejor como un “racismo socialista”. Reconoce que la revolución nacionalsocialista es admirable, pero le recrimina que únicamente esté dirigida a los alemanes y advierte del peligro de derechización de Hitler, pues cuando Ramiro escribe se están produciendo las jornadas de la “Noche de los Cuchillos Largos”, cuando fue eliminada la ala izquierdista del Partido (3). Los jonsistas sintieron simpatía por los sectores más revolucionarios del nacionalsocialismo y su eliminación, provocó no pocas dudas a Ramiro:

“¿Hasta que punto se realizará la revolución nacional alemana y qué destino le espera? Las jornadas de castigo de junio de 1934 demostraron su enorme capacidad patética y dramática. En ellas murió Strasser, el nacional-socialista más identificado con los intereses verdaderos de las grandes masas populares, y en ellas hizo su aparición por primera vez ante las juventudes el espectro de la desilusión y el desaliento.”

Epílogo

 

Durísimas palabras las que nos ofrendó Ramiro Ledesma, y proféticas. Desgraciadamente los acontecimientos posteriores, en especial la escasa influencia del jonsismo en la España del general Franco, supuso el olvido y el ostracismo de su pensamiento. Pocos fueron los jonsistas que se atrevieron a reivindicar las ideas de un hombre que exigía una revolución social y nacional frente a los que únicamente se quedaban con lo segundo, y para quienes lo primero era sospechoso de subversivo. Ahora, tras el paso de los años, Ramiro sigue vivo, sus propuestas son tan válidas como entonces, y nuevamente puede servir de luz que ilumina en las tinieblas, tal y como hiciera entonces.

No podemos, para acabar este breve repaso de uno de los textos más importantes de doctrina nacional-revolucionaria, no recordar las palabras del final del Discurso, en las que Ramiro invoca a las Juventudes a iniciar el camino que ha marcado. Y su Generación así lo hizo, él mismo caería acribillado por las del enemigo, enfrentándose a los enemigos de Europa, ¿pero seremos los jóvenes del siglo XXI capaces? o acaso la triste profecía se cumplirá:

“Este momento solemne de España en que se ventilarán sus destinos quizá para más de cien años, coincide con la época y el momento de vuestra vida en que sois jóvenes, vigorosos y temibles.

¿Podrá ocurrir que la Patria y el pueblo queden desamparados, y que no ocupen sus puestos los liberadores, los patriotas, los revolucionarios?

¿Podrá ocurrir que dentro de cuarenta o cincuenta años, estos españoles, que hoy son jóvenes y entonces serán ya ancianos, contemplen a distancia, con angustia y tristeza, cómo fue desaprovechada, cómo resultó fallida la gran coyuntura de este momento, y por ello por su cobardía, por su deserción, por su debilidad?”

En esta encrucijada nos encontramos hoy nuevamente, ¿seremos cobardes y desertores?, o ¿responderemos a la llamada de la misión histórica que nos ha correspondido? De esta Juventud depende, no sólo cómo seremos rememorados en el futuro, sino el destino mismo de Europa.

Notas:

(1) La primera edición aparece en 1935, Madrid, Ediciones La Conquista del Estado. Durante el primer franquismo, con un prólogo/epílogo de su camarada Santiago Montero Díaz, se reedita en varias ocasiones entre 1938 y 1942. La edición más fácil de localizar hoy en día es la de la familia de Ramiro Ledesma, Madrid, 1981, aunque las ediciones de la posguerra son igualmente habituales en las librerías anticuarias.

(2) N.d.R.: Aconsejamos a los lectores que deseen iniciarse en la vida y obra de Ramiro Ledesma el trabajo de Erik Norling “Las JONS revolucionarias”, Barcelona, Ediciones Nueva República, 2002.

(3) El verano de 1934 se depuró a un gran número de dirigentes y cuadros del partido que se oponían a las consignas de colaboración con las derechas económicas que propugnaba el equipo de Hitler. En su mayoría se trataban de aquellos que manifestaban una posición más revolucionaria y anticapitalista. La “Noche de los Cuchillos Largos” fue el sobrenombre que la propaganda antinazi aplicó a la noche en que la mayoría fueron detenidos súbitamente y muchos ejecutados por haber conspirado.

mercredi, 04 novembre 2009

Falange Espanola - Nationalsyndikalismus in Spanien

Falange Espanola – Nationalsyndikalismus in Spanien

 

Teil 1: Faschismus der Intellektuellen (1922-1932)

 

Verfasser: Richard Schapke, im Februar 2004 / http://www.fahnentraeger.com/

 

Ernesto Giménez Caballero

 

Im Dezember 1922 erschien in Barcelona die erste und einzige Ausgabe der Zeitung „La Camisa Negra“. Wie schon der Titel verrät, orientierte man sich am italienischen Vorbild. In der unruhigen und kosmopolitischen Mittelmeermetropole trafen katalanischer und spanischer Nationalismus und linke wie rechte Ideen aufeinander und erzeugten ein aufgeheiztes Klima, und hier entstanden auch die ersten faschistischen und semifaschistischen Splittergruppen. Wie in anderen Ländern auch, so wurden die ersten genuin faschistischen Ideen von kleinen Intellektuellenzirkeln und einigen Aktivisten verbreitet.

 

Gimenez.jpgBedeutend für die Entstehung des spanischen Faschismus ist vor allem Ernesto Giménez Caballero. 1899 als Sohn einer wohlhabenden und liberalen Madrider Familie geboren, erlebte er als Wehrpflichtiger den Kolonialkrieg in Spanisch-Marokko. Sein 1923 veröffentlichter Erlebnisbericht „Notas marueccas de un soldado“ löste mit scharfer Kritik an der militärischen Führung einen kleinen Skandal aus, der Giménez Caballero vorübergehend ins Gefängnis brachte. Mit seinem Elitismus der Frontsoldaten erinnert das Buch an den Frontroman der Weimarer Republik, und wie in diesen vergleichbaren Werken wurde auch hier die Frage nach der Rolle der Nation und nach ihrem Platz in der Welt gestellt. In der Folgezeit lehrte der Spanier als Englischdozent an der französischen Universität Straßburg und entwickelte alsbald einen ausgesprochenen Hispanismus als Gegengewicht zu den Einflüssen des westlichen Materialismus. Die Regionen und Völker der Iberischen Halbinsel sollten sich unter einem gemeinsamen Zeichen, einer gemeinsamen Aufgabe („Haz“) vereinigen. Giménez Caballero heiratete die Schwester des italienischen Konsuls in Straßburg und wurde von dieser in die Welt des Faschismus eingeführt. Bald kehrte er nach Madrid zurück und reihte sich hier als Chefredakteur der „Gaceta Literaria“ in die literarische Avantgarde ein.

 

In dieser Funktion wurde Giménez Caballero zum führenden Autor der „Generation von 1927“. Diese literarisch-intellektuelle Vorhutgruppe strebte nach einer Politisierung der Literatenszene. Eine Kombination der extremistischen Manifestationen des Avantgardismus mit dem kulturellen Nationalismus – nach Vorbild des italienische Frühfaschismus - sollte die Rückwärtsgewandtheit Spaniens überwinden und den Schlüssel zur Lösung seiner Probleme sein. Eine neue Kunst und eine neue Kultur hatten ganz Sinne Nietzsches oder d´Annunzios nichts weniger als die Schaffung eines neuen Menschen zum Ziele. Zunächst war die Gruppe kulturpluralistisch orientiert, sie gewann wichtige Impulse aus der Modernität und Vitalität der Katalanen und Portugiesen. Giménez Caballero machte sich nicht zuletzt um die Ausstellung moderner Literatur aus Katalonien, Portugal, Argentinien und Deutschland in Madrid verdient. Eine Rundreise durch den Mittelmeerraum endete 1928 in Italien, wo er sein Damaskus erlebte – der spanische Avantgardist war überwältigt vom italienischen Faschismus. Es schien ihm, als hätte der Faschismus Rom als Zentrum der modernen Zivilisation und des Christentums wieder belebt: Der PNF entwickelte neue kulturelle und politische Formen, um unter Vereinigung der Intellektuellen und der Masse die Modernisierung und die kohärente innere Entwicklung Italiens durchzuführen. Hierbei stand der Faschismus in den Augen des spanischen Besuchers sowohl für die echte Revolution der Moderne, als auch für die katholisch-lateinische Volkskultur. Er überformte Materialismus und Künstlichkeit, um sie mit der Volkskultur und einer nationalistisch aufgeladenen Atmosphäre zu einer gewalttätigen und weitreichenden nationalen Mission zu verschmelzen. Giménez Caballero schwebte fortan das italienische Modell als Lösung für Spaniens Schwierigkeiten vor, die seiner Ansicht nach vor allem auf die unausgegorene Übernahme nordeuropäischer Ideen zurückzuführen waren.

 

Gim%C3%A9nezCaballero4.jpgDas Bekenntnis des Chefredakteurs der „Gazeta“ vom 15. Februar 1929 zum Faschismus löste eine offene Redaktionskrise aus. Zugleich kündigte Giménez Caballero die spanische Übersetzung des Malaparte-Klassikers „Italia contro Europa“ an. Er adaptierte Curzio Malapartes militanten und populistischen Nationalsyndikalismus und erklärte, zur Schaffung eines spanischen Faschismus müsse man viel weiter gehen als der noch an der Macht befindliche Diktator Primo de Rivera. Der eher konservative Teil der Redaktionsmannschaft verabschiedete sich, um protofaschistischen Intellektuellen wie einem gewissen Ramiro Ledesma Ramos zu weichen. Noch vermied Giménez Caballero den Begriff „Faschismus“, thematisierte aber immer mehr die Gewalt als Weg zur kulturellen und nationalen Erneuerung Spaniens. Ein panromanischer Faschismus ging einher mit scharfer Kritik am Rassismus und Antisemitismus der deutschen Rechten, generell waren der Gruppe protestantisch geprägte Nationen suspekt. Allerdings war die „Gazeta“ bei Beginn der Zweiten Republik weitgehend isoliert. Als Giménez Caballero sich der sozialistischen Linken annäherte und dort nach seinen Vorstellungen nahe kommenden Persönlichkeiten suchte, galt er vielen ehemaligen Freunden und Anhängern als Opportunist.

 

 

 

Ramiro Ledesma Ramos und die Geburt des Nationalsyndikalismus

 

Der philosophische Essayist und Schriftsteller Ramiro Ledesma Ramos sollte dem vagen Projekt Giménez Caballeros eine viel deutlichere, radikalere Form verleihen. War letzterer der erste faschistische Intellektuelle Spaniens, so sollte ersterer den ersten spanischen Faschismus entwerfen. Ledesma Ramos wurde 1905 in eine Lehrerfamilie der Provinz Zamora hineingeboren. Zunächst lebte er als Postbeamter in Madrid und entwickelte sich als Autodidakt zum pessimistischen Intellektuellen. Sein Erstlingswerk „El sello de la muerte“ verrät deutliche Nietzsche-Einflüsse. Nach einer Vorlaufzeit konnte der verhinderte Philosoph sich an einem angesehenen Institut der Madrider Universität immatrikulieren und dort 1930 seinen Abschluss in Philosophie machen. Schon vor Beendigung des Studiums galt er als der belesenste Jungintellektuelle der Hauptstadt und erwarb sich einen Namen als Übersetzer deutscher Philosophen und als Essayist.

 

Der in den Salons von Ortega y Gasset und Giménez Caballero verkehrende Ledesma Ramos kam bald nach Studium Husserls und Heideggers zu dem Schluss, die Angst und die Bedeutungslosigkeit des menschlichen Lebens könnten nur durch den Willen und das Erreichen von Zielen bezwungen werden, wobei die von den Anarchisten entlehnte Direkte Aktion als probates Mittel erschien. Die spanische Kultur galt ihm als mangelhaft, da Spanien als einzige große Nation keine bedeutende Philosophie und keine intellektuelle Diktatur entwickelt habe. Unter Rekurs auf die Hispanisten formulierte Ledesma Ramos, der Niedergang des Landes sei durch eine Kombination von militärischen und kulturellen westlichen Einflüssen hervorgerufen worden. Eine Rückkehr zur Vergangenheit wurde verworfen – Spanien brauchte eine moderne Revolution mit Massenbasis, Autorität, Willenskaft, nationaler Einheit, zentraler Führung und einem revolutionären Wirtschaftsprogramm. Spanien brauchte also so etwas wie den Faschismus. Die Madrider Kulturbourgeoisie reagierte irritiert, als ihr bisheriger Liebling sich im Rahmen eines literarischen Banketts zu Ehren von Giménez Caballero zu seiner Radikalisierung bekannte. Nach Studienende begab Ledesma Ramos sich auf Reisen und verbrachte unter anderem 4 Monate in Heidelberg, wo er in engen Kontakt mit der als besonders extrem geltenden Ortsgruppe des NS-Studentenbundes geriet.

 

ledesma.jpgZum Entsetzen seines bisherigen sozialen Umfeldes gründete Ramiro Ledesma Ramos zusammen mit einer Handvoll Sympathisanten die Zeitschrift „La Conquista del Estado“, die sich nicht nur äußerlich an Curzio Malapartes gleichnamiges Pamphlet (faktisch eine Theorie des Staatsstreiches) anlehnte und am 14. März 1931 erstmals erschien. Emblem der Zeitschrift waren Joch und Pfeile, „yugo y flechas“, das Symbol von Ferdinand und Isabella, den Katholischen Königen. Ein politisches Manifest bombardierte den Leser mit Parolen gegen Liberalismus, gegen den internationalen Marxismus und die Dekadenz der spanischen Gegenwart.

 

Spaniens Jugend wurde aufgerufen, durch gewaltsames Vorgehen gegen die bestehende Ordnung und die Parteien einen Neuen Staat zu schaffen. Dieser neue Staat sollte totalitäre Züge tragen, Freiheit gewährte er nur innerhalb der von ihm gesetzten Ordnung. Zwar wurden die Verschiedenheit und die Autonomie der spanischen Regionen und Nationalitäten anerkannt, aber der Separatismus sollte ausgerottet werden. Aufgabe des Neuen Staates war die Erfüllung der politischen, kulturellen und wirtschaftlichen Ziele des spanischen Volkes. Die gesamte spanische Wirtschaft war in Zwangssyndikaten zusammenzufassen, die wiederum zwecks höherer Effektivität und vermehrter sozialer Gerechtigkeit der staatlichen Kontrolle unterstanden. Hier zweckentfremdete Ledesma Ramos den anarchistischen Syndikatsbegriff: Verstanden die Anarchisten der CNT hierunter die Zusammenfassung aller Arbeitnehmer, so ging er von einem vertikalen Syndikat unter Einschluss der Arbeitgeber aus. Das Programm sah eine radikale Landreform mit Enteignung der parasitären Großgrundbesitzer, Landverteilung an das Agrarproletariat und Genossenschaftsbildung vor. Darüber hinaus forderten Spaniens erste Nationalsyndikalisten die Verstaatlichung der Schlüsselindustrien, der Banken, der Versicherungen und des Transportwesens, strikte Außenhandelskontrolle und staatliche Wirtschaftsplanung – ein ausgesprochen „linker“ Faschismus.

 

Der Gruppe schwebte nicht die Gewinnung von Wählerstimmen vor, sondern der Aufbau von militanten und bewaffneten Kampfverbänden. Diese Milizen sollten den als anachronistisch und bourgeois empfundenen pazifistischen Antimilitarismus zertrümmern und die Politik durch einen militärischen Sinn für Kampf und Verantwortung anreichern. Als organisatorische Grundlagen der Bewegung waren syndikalistische (gewerkschaftliche) und politische Zellen vorgesehen. Ledesma Ramos war sich bewusst, dass er eine spanische Form des revolutionären Nationalismus schaffen musste. Nicht umsonst war und bleibt er der aggressivste und rücksichtsloseste nationalistische Intellektuelle, den Spanien jemals hervorgebracht hat.

 

Die Klärung des Verhältnisses zur noch immer mächtigen katholischen Kirche erfolgte in der „Conquista“-Ausgabe vom 20. Juni 1931. Ledesma Ramos verkündete, die Kirche könne niemals irgendeine Souveränität gegenüber dem Staat beanspruchen. Zwar seien die religiösen Gefühle der Bevölkerung zu respektieren, aber die katholische Kirche sei über Jahre an Verbrechen gegen den Wohlstand des spanischen Volkes beteiligt gewesen – der Staat müsse daher ihre Rolle neu definieren. Verklausuliert hieß das Enteignung und strikte Trennung von Kirche und Staat. "Die nationale Revolution ist ein Unternehmen, das es als Spanier zu verwirklichen gilt, katholisches Leben hat damit nichts zu tun, denn es betrifft nicht den Spanier, sondern den Menschen, der seine Seele retten will." Hier wurde also nicht an die traditionelle katholisch bestimmte Gesellschafts- und Staatsordnung angeknüpft. Die Propaganda wandte sich ohnehin an die sozial benachteiligten Schichten wie Landarbeiter und Industrieproletarier, die der Kirche weitgehend entfremdet waren. Durch die Parolen vom syndikalistischen Staat sollten von den Grabenkämpfen innerhalb der CNT frustrierte Anarchisten gewonnen werden, bei denen schließlich auch Malaparte einen gewissen Ruf besaß. Das Werben um die Ultralinke hatte wenig Erfolg, auch wenn sich der Madrider Anarchistenführer Nicasio Álvarez de Sotomayor der Gruppe anschloss. Im Juli 1931 landete Ledesma Ramos als Folge seiner aggressiven Agitation erstmals im Gefängnis, und nach mehreren Ermittlungsverfahren und Verboten stellte die „Conquista del Estado“ im Oktober ihr Erscheinen für immer ein. Trotz der Bedeutungslosigkeit der Gruppe hatte Ramiro Ledesma Ramos als erster die Idee eines revolutionären Nationalsyndikalismus propagiert und der Bewegung wichtige Schlagworte gegeben.

 

 

 

Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista

 

Onésimo Redondo Ortega, der dritte wichtige spanische Frühfaschist, wurde wie Ledesma Ramos im Jahre 1905 geboren, und zwar in Valladolid. Redondo Ortega war zunächst als Finanzbeamter tätig und arbeitete dann als wissenschaftlicher Assistent an der Handelsschule Mannheim, wo er ebenfalls mit dem Nationalsozialismus in Berührung kam. Anschließend beschäftigte ihn ein Verband altkastilischer Großgrundbesitzer, wobei er Einblicke in Fragen der wirtschaftlichen Organisation gewann. Die Kontakte zu den ländlichen Arbeitgebern Altkastiliens sollten niemals abreißen. Um Redondo Ortega sammelte sich ein weiterer Zirkel spanischer Faschisten, der sich im Gegensatz zum Radikalfaschismus der „Conquista“-Gruppe eher auf nationale Einheit, traditionelle spanische Werte und soziale Gerechtigkeit besann. Am 13. Juni 1931 erschien die Wochenzeitung „La Libertad“. Unter Verherrlichung der traditionellen ländlichen Gesellschaftsordnung wurde Kastilien aufgerufen, den spanischen Gesamtstaat vor Materialismus und Kulturzersetzung zu retten. Antisemitische und frauenfeindliche Anklänge waren hierbei durchaus vorhanden.

 

Da der politische Katholizismus als unzureichend erschien, strebte Redondo Ortega den Aufbau einer radikal-nationalistischen Jugendbewegung an – konservativ in Religions- und Kulturfragen, aber militant in Stil und Taktik. Die „Libertad“ bekannte sich offen zu einer gesunden Gewaltanwendung. Spanien lebe bereits im Zustand des Bürgerkrieges, also solle sich die Jugend zum Kampf bereitmachen. Im August gründete der Zirkel zusammen mit Studenten der Universität Valladolid und anderen Anhängern die „Juntas Castellanas de Actuación Hispánica“. Zwar war diese Gruppierung deutlich reaktionärer als Ledesma Ramos, aber im Kampf gegen Materialismus, Dekadenz und Bourgeoisie lagen erhebliche Gemeinsamkeiten.

 

Am 10. Oktober 1931 kündigte die „Conquista del Estado“ den Zusammenschluss beider Fraktionen zu den „Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista“ (Nationalsyndikalistische Angriffsgruppen, JONS) an. Man übernahm yugo y flechas, zu denen sich als Symbol für den revolutionären Charakter der Bewegung die schwarz-rote Fahne der Anarchisten gesellte. Basiseinheit war die Gruppe aus 10 militantes unter einem Gruppenführer; 10 Gruppen wiederum bildeten eine Junta unter Leitung eines Triumvirates. Der Lokalrat, consejo local, als Parteigremium auf unterster Ebene setzte sich aus allen Triumviraten der betreffenden Gemeinde zusammen. Auch dem consejo local stand ein Dreiergremium vor. Die Lokalräte entsandten Delegierte in den consejo provincial, und die Delegierten der Provinzialräte bildeten schließlich den consejo nacional. Als höchstes Parteiorgan erteilte der Nationalrat bindende Befehle, Richtlinien und Mitteilungen. Die Geschäftsführung hatte ein aus den Reihen des consejo nacional gewähltes Zentraltriumvirat inne. Zu einer echten Verschmelzung kam es nicht, und faktisch bestanden die Jonsistas aus zwei verschiedenen Flügeln um Ledesma Ramos und Redondo Ortega. Ungeachtet der angesichts der zahlenmäßigen Schwäche maßlos übertriebenen Organisationsstruktur verhinderte diese doch, dass es eine absolute Befehlsgewalt eines Einzelnen gab. Als erste überregionale faschistische Organisation standen die JONS sowohl in Frontstellung gegen die Linke wie gegen die katholische und monarchistische Rechte.

 

Das Programm der JONS stellte gegenüber dem der „Conquista“-Gruppe einen Rückschritt dar. Der Parlamentarismus sollte durch ein sich auf die nationalsyndikalistischen Milizen und die Volksmassen stützendes Regime abgelöst werden. Innenpolitisch waren einerseits Anerkennung der katholischen Tradition, Unterordnung des Individuums unter die Ziele des Vaterlandes, Säuberung der Verwaltung, Verbot aller marxistischen und antinationalen Parteien, Ausmerzung ausländischer Einflüsse und Aburteilung von Spekulanten und verräterischen Politikern vorgesehen. Auf der anderen Seite enthielt das Programm aber auch das Konzept der Zwangssyndikate (die unter dem besonderen Schutz des Staates stehen sollten) und der staatlichen Wirtschaftskontrolle. Aller Reichtum hatte sich den Belangen der Nation unterzuordnen, zu denen explizit der wirtschaftliche Aufbau, soziale Gerechtigkeit, Chancengleichheit im Bildungswesen und eine gemäßigte Agrarreform gehörten. Gänzlich neu war die Forderung nach einer imperialistischen Außenpolitik, vor allem in Hinblick auf Gibraltar, Marokko und Algerien. Erwähnt sei noch die interessante Bestimmung, dass im Neuen Staat die Inhaber höchster Ämter mit Erreichen des 45. Lebensjahres zurückzutreten hatten.

 

Redondo Ortega führte infolge seiner größeren finanziellen Möglichkeiten zunächst das Wort, aber für Ledesma Ramos blieb infolge zahlreicher vager Definitionen Freiraum genug. Einzelne Aktivisten und kleine Gruppen von Kommunisten, Trotzkisten und Anarchisten konnten gewonnen werden. Die Expansion der JONS erfolgte vor allem im so genannten „anarchistischen Bogen“ Spaniens zwischen Barcelona, Valencia und Málaga sowie in Madrid. Gerade hier etablierte sich eine stark mit ehemaligen Anarchisten durchsetzte und entschieden antiklerikale Gruppe. Im Verlauf des Jahres 1932 waren die Jonsistas kaum aktiv. Ledesma Ramos provozierte am 2. April 1932 im Madrider Athenäum den ersten Zusammenstoß mit Linken, es folgten Angriffe auf linke Zeitungskioske oder Sowjetfilme zeigende Kinos. Die Fraktion Redondo Ortegas zeigte sich aktiver und lieferte sich mehrfach heftige Auseinandersetzungen mit politischen Gegnern. Auf einer Demo gegen den katalanischen Separatismus am 11. Mai 1932 in Valladolid hatte die Bewegung ihren ersten Toten zu beklagen, als es zu einer Straßenschlacht mit der Polizei kam. Da der rechte Parteiflügel am Rande in den dilettantischen Rechtsputsch des General Sanjurjo verwickelt war, musste Redondo Ortega sich im August 1932 nach Portugal absetzen. Ledesma Ramos und der Großteil der Aktivisten wurden zunächst inhaftiert, und am Jahresende zählten die JONS vielleicht 200 auf freiem Fuß befindliche Mitglieder.

 

 

 

Lesen Sie auch:

 

*       Falange Espanola – Nationalsyndikalismus in Spanien - Teil 2: José Antonio und die Gründung der Falange 1933-1934

*       Falange Espanola – Nationalsyndikalismus in Spanien - Teil 1: Faschismus der Intellektuellen (1922-1932)

*       Falange Espanola – Nationalsyndikalismus in Spanien - Prolog: Die Entstehung des spanischen Nationalismus

 

jeudi, 27 novembre 2008

El valor superior en el pensamiento de José antonio es la persona

Arnaud Imatz: El valor superior en el pensamiento de José Antonio es la persona 
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  • El historiador francés rechazó en su conferencia que la Falange fundacional pueda ser identificada con el fascismo.
  • Considera que no pocos aspectos de la síntesis joseantoniana mantienen vigencia hoy.
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Falange Auténtica continúa huyendo cada 20 de noviembre de la conmemoración nostálgica y, por descontado, de los repulsivos espectáculos que ofrece la extrema derecha. El aniversario de la muerte de José Antonio Primo de Rivera es para nosotros una doble oportunidad: por un lado, para el estudio sereno, reflexivo y riguroso de su figura y no para una ritual exhibición folclórica; y, por otro lado, para desarrollar y proclamar un mensaje actualizado, que sea continuador en el siglo XXI del pensamiento político esbozado por esta singular figura de nuestra historia.

Si Alicante acogidó el sábado 17 de noviembre un acto político, donde los oradores defendieron un discurso alternativo sobre la política, la sociedad y la economía española actual, también albergó en la misma fecha una convocatoria de contenido más cultural, en torno al pensamiento del fundador de Falange.

Ya en ediciones anteriores, conferenciantes de la talla del escritor Fernando Sánchez Dragó  o del periodista José Antonio Martín Otín, Petón, aceptaron participar en esta cita organizada por Falange Auténtica. Este año ha sido otro autor, también de notable prestigio y altura intelectual, el historiador vascofrancés Arnaud Imatz, quien ha intervenido en este interesante acto cultural.

Arnaud Imatz es autor de un excelente libro, José Antonio, entre odio y amor. Su historia como fue, publicado en nuestro país por Áltera Ediciones y que el presentador del acto, Carlos J. Galán, secretario nacional de Acción Política de FA, calificó, en la afectuosa introducción que hizo del orador ante el público presente, como "posiblemente la mejor obra que existe sobre la figura y el pensamiento del fundador de Falange". El prologuista de la edición, el economista y Premio Príncipe de Asturias Juan Velarde, asegura que es "el ensayo más completo publicado hasta ahora sobre José Antonio y el falangismo".

Imatz centró su magnífica conferencia básicamente en dos aspectos de la figura y la obra de José Antonio. Por un lado, en la radical diferenciación de su pensamiento político respecto de los fascismos, con los que tantas veces se le ha querido identificar. Y, por otro, en resaltar aquellos aspectos del discurso joseantoniano que, a juicio de este historiador de las ideas -como él mismo se definió- mantienen hoy vigencia política.



Respecto a la pretendida vinculación entre Falange y fascismo, el conferenciante expuso su convicción de que "se trata de fenómenos diferentes en su raíz aunque presenten, en el caso del fascismo italiano y del falangismo español, indudables puntos comunes. El falangismo joseantoniano, a diferencia del nacionalsocialismo alemán, no es ni racista, ni antisemita. La noción de Hispanidad, forjada por Ramiro de Maeztu y asumida por varios teóricos del nacionalsindicalismo, no tiene ningún sentido biológico, sino cultural y espiritual. Está en la antípoda de la 'weltanschauung' hitleriana (...). Además, la Falange joseantoniana, a diferencia del fascismo italiano, no admite la relación bilateral del trabajo, sino que defiende la integración completa de los dos factores de producción, la atribución de la plusvalía a los productores y la implantación de la propiedad sindical, comunal y familiar".

Con todo, a juicio de Imatz, "eso no es lo más importante. Colocándonos a un nivel superior, el de los principios y el de la problemática filosófica, no hay lugar a dudas. A diferencia del fascismo italiano, el falangismo no sitúa el valor fundamental en el Estado, sino en el hombre portador de valores eternos". "El nacionalsindicalismo de los joseantonianos -explicó- se niega a ver en el Estado o en el partido el valor supremo". Muy al contrario, "está fundado sobre los principios filosóficos del cristianismo que elevan a la persona a la categoría de valor supremo".  

"Creo haber demostrado en mi libro 'José Antonio entre odio y amor' -afirmó- que, paradójicamente, el nacionalsindicalismo joseantoniano se encuentra mucho más próximo del 'nuevo humanismo cristiano' o 'personalismo cristiano' de los no-conformistas franceses de los años treinta que de cualquier otra corriente político-cultural de la época. No lo olvidemos: el personalismo de Mounier de comienzos de los años treinta se alejaba tanto del nacional-catolicismo como de la democracia cristiana, tanto del colectivismo socialista como del individualismo liberal-capitalista, y defendía sin ambigüedades la tercera vía".

Frente a quienes tachan a José Antonio de antidemócrata, Imatz considera que "José Antonio no dudaba de que el pueblo fuera soberano" si bien "pretendía mejorar la participación de los todos los ciudadanos en la vía pública y, como muchos intelectuales y políticos de la España de entreguerras (por ejemplo, los españoles liberales y socialistas Sanz del Río, Salmerón, Fernando de los Ríos, Madariaga y Besteiro, José Antonio consideraba al organicismo más capaz de acercar el pueblo a los gobernantes".

En el contexto del presente siglo XXI, este historiador y politólogo europeo cree que el pensamiento joseantoniano conserva algunos aspectos de actualidad, entre los que citó y analizó: la superación de la dicotomía izquierda-derecha, la crítica al capitalismo salvaje, los reproches a la partitocracia, la denuncia del nacionalismo bio-racista, la teorización personalista de la patria, el rechazo a la patriotería y al chauvinismo nacionalista, la desconfianza frente a la idea iluminista del progresismo y, finalmente, el civismo entendido como servicio al bien común.

Imatz finalizó criticando las corrientes dominantes de orden materialista e individualista, que desprecian los valores, y consideró que "es responsabilidad de los joseantonianos y de todos los demócratas no conformistas" evitar que estas tendencias acaben socavando "los pilares indispensables para la supervivencia de la democracia".

Al término de su intervención, el orador atendió las preguntas del público en un interesante y ameno coloquio. Finalmente, firmó ejemplares de su libro a cuantas personas se lo pidieron.


samedi, 16 août 2008

La Légion Etrangère du Komintern

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Erich KÖRNER-LAKATOS:

La “Légion étrangère” du Komintern

Le 10 octobre 1936, trois mois après l’ “Alzamiento nacional”, le soulèvement national espagnol, le navire “Ciudad de Barcelona” jette l’ancre dans le port d’Alicante. Débarquent alors 650 volontaires qui apporteront non seulement leur aide aux forces de gauche espagnoles dans la guerre civile mais chercheront à traduire dans les faits une motion décidée par le “7ème Congrès mondial du Komintern” lors de l’été 1935: la constitution d’un Etat de type soviétique sur la péninsule ibérique. Ce 10 octobre est désormais considéré comme le jour de la naissance de cette “légion étrangère” rouge, mieux connues sous le nom de “Brigades Internationales”. Parmi les organisateurs, nous trouvons Josip Broz, dit “Tito”, futur leader de  la Yougoslavie non alignée. Le poète Erich Weinert rédige en allemand le chant de combat des “Brigadas Internacionales”, où nous trouvons les paroles “unsere Brüder sind Bauer und Prolet”, “nos frères sont le paysan et le prolétaire” et “dem Faschistengesindel keine Gnade”, “pas de pitié pour la racaille fasciste”.

Le lieu de rassemblement de ces troupes, leur camp d’entraînement et leur quartier général se situent dans la ville d’Albacete sur le haut plateau de la Nouvelle Castille. Une compagnie de grandes célébrités y tiendra son camp. Parmi elles, un certain Herbert Karl Frahm, que le monde connaîtra plus tard sous le nom de Willy Brandt; ensuite l’écrivain Ilya Ehrenburg qui, lors de la seconde guerre mondiale, en appelera aux viols de masse (“Brisez l’orgeuil des femmes germaniques, prenez-les comme juste butin!”). En tout, quelque 40.000 volontaires s’y rassembleront jusqu’à l’automne 1938. Mis à part les volontaires communistes, on y retrouvait des idéalistes de gauche, ou les “Schutzbündler” d’Autriche (1). Hélas aussi, dans cette grande fraternité, dans cet élan de solidarité avec les républicains espagnols, se mêlèrent des figures moins reluisantes: des criminels violents  cherchant à échapper à la justice de leur pays, des endettés cherchant à fuir leur créanciers, des proxénètes qui cherchent une nouvelle virginité.

“Los Internacionales” sont répartis en cinq grandes unités, sur base de leur nationalité. La 11ème Brigade, dirigée par l’Autrichien Manfred Stern, qui a pris pour nom de guerre “général Kléber”, rassemble des ressortissants allemands et autrichiens. Les bataillons s’appelaient “Ernst Thälmann”, du nom du chef du parti communiste allemand, “Edgar André” (ancien président des milices du “Front Rouge” allemand, exécuté pour assassinat le 4 novembre 1936), “Hans Beimler” (commandant de l’unité) et, enfin, “12 février”, création spécifique du parti communiste autrichien, à l’époque illégal.

Au nom de ce parti entré en clandestinité, Franz Honner, futur ministre de l’intérieur autrichien après 1945, se rend en Espagne. Dans la nuit du 1 au 2 juillet 1937, il fonde ce bataillon autrichien, qui sera composé de quatre compagnies; elles porteront le nom de militants du Schutzbund communiste: “Georg Weissel”, “Koloman Wallisch”, “Franz Münichreiter”  et “Josef Gerl”. 1700 ressortissants autrichiens combattront dans les rangs de ces compagnies; deux cents trouveront la mort au combat. Chez les Allemands, l’impôt du sang, payé à la république espagnole, sera plus lourd encore: la moitié des 3300 brigadistes allemands sera tuée.

Les Italiens se rassembleront dans la 12ème Brigade. La plus haute figure du Risorgimento italien du 19ème siècle lui donnera son nom: Giuseppe Garibaldi. Ces volontaires italiens se heurteront, sur le champ de bataille, à leurs compatriotes du corps expéditionnaire envoyé par Mussolini pour soutenir Franco. Nous en reparlerons.

La 13ème Brigade est composé de volontaires issus des pays slaves. Les Polonais serviront dans le bataillon “Dombrowski”; les Tchèques donneront à leur contingent le nom du principal saint hussite, Thomas Masaryk; les Bulgares nomment leur compagnie, forte d’une centaine d’hommes, “Compagnie Georgi Dimitrov”. Les Hongrois, non slaves, sont inclus dans cette 13ème Brigade. Leur unité est commandée par Mihàly Szalavi, agitateur et ouvrier maçon cultivé; mais le nom de l’unité est celui d’un aristocrate, “Ferenc Ràkoczi”, chef d’une insurrection contre les Habsbourg: il avait proclamé l’indépendance de la Hongrie en 1703.

Les francophones sont affectés à la 14ème Brigade, dite “Commune de Paris”, sous le commandement du Colonel Rol Tanguy. Au sein de cette Brigade, un aviateur de chasse, André Malraux, à l’époque jeune militant communiste; avec la maturité, il deviendra gaulliste et ministre de la culture. La 15ème Brigade rassemble les volontaires de langue anglaise; la majorité d’entre eux est américaine et sert dans le bataillon “Abraham Lincoln”; la plupart des autres sont Canadiens et appartiennent à l’unité “Mackenzie-Papineau”.

Au sein de chacune des brigades, un véritable réseau de commissaires politiques, tous communistes triés sur le volet, assure un contrôle serré, auquel personne n’échappe. Le “politruk” suprême est un Autrichien qui a pour nom Heinrich Dürmayer. En 1945 à Vienne, il montera la police d’Etat, la “Staatspolizei” ou, en abrégé la “Stapo”, du nouvel Etat autrichien. Bien entendu, tous les cadres de cette Stapo seront, à l’époque, des cadres “moscovites” patentés.

Sur le plan militaire, les Brigadistes n’ont pu intervenir que deux fois sur le cours des événements, notamment à Madrid en novembre 1936 et à Guadalajara, au nord de la capitale espagnole, en mars 1937. La bataille pour la capitale commença le 7 novembre 1936. Les Nationaux alignaient 20.000 soldats, principalement des Marocains, des “Moros” et la fameuse “Légion étrangère” espagnole. Ces unités étaient bien entraînées et bien équipées. Elles reçurent l’ordre d’avancer en quatre colonnes contre une masse de combattants bien plus importante mais sans grande formation militaire. Les “héros” du PC espagnol consacrèrent plutôt leurs efforts contre une “cinquième colonne” imaginaire, qui aurait fourbi ses armes dans la clandestinité, à l’intérieur même de la capitale. Pour l’attirer dans les rets des milices communistes, on ne recula devant aucun truc, aussi veule fût-il: une vaste maison madrilène abritait, apparemment, une représentation diplomatique du Royaume du Siam (qui n’avait aucun ministre en Espagne à l’époque). Des centaines de Madrilènes y demandèrent l’asile politique. Ils finirent tous fusillés. Les prêtres et les religieuses furent les victimes favorites des milices du PCE. A la radio, l’agitatrice Dolores Ibarruri Gomez, connue sous le sobriquet de “La Pasionaria”, excitait les esprits. Elle s’adressait aux femmes de Madrid: “Il vaut mieux être la  veuve d’un héros que l’épouse d’un lâche”. Elle martèlait sans cesse un maître-slogan dans la tête des Madrilènes: “No pasaran!”; “Ils ne passeront pas!”.

Le 7 novembre 1936, le 11ème Brigade (germanique) traverse à marche forcée la capitale espagnole; son objectif? Le quartier universitaire à l’ouest de la ville. Les brigadistes rouges y connaîtront le baptême du feu. Un tiers des effectifs tombe au combat rien que dans les quatre premiers jours. Le 12 novembre, une nouvelle brigade entre dans la danse, sous les ordres du Général Lukacs (de son vrai nom Màté Zalka). La bataille durera jusqu’au 23 novembre. Les jeux sont clairs: les Nationaux ont échoué dans leur offensive. Franco ne prendra la capitale espagnole qu’en mars 1939.

La deuxième épreuve du feu des “Internacionales” fut un affrontement entre Italiens. On le sait, Benito Mussolini est venu en aide au camp nationaliste espagnol, en lui envoyant quatre divisions; pour une moitié composées de soldats réguliers, pour un autre moitié de miliciens fascistes. Après la prise de Malaga en février 1937, qui se déroula sans peine, Rome croyait avoir montré ses muscles. Mais un mois plus tard, nous ne sommes plus en Andalousie mais au nord de Madrid, à Guadalajara. Le 3 mars 1937, les troupes du Duce passent à l’attaque. Face à elles, se tiennent les Italiens rouges. En lançant des tracts et des slogans par mégaphone, ils invitent à la désertion. Avec succès! Les nationalistes espagnols connaissent désormais la valeur de leurs alliés, si peu fiables. Malgré ce que colportent les légendes héroïques de la gauche, après Guadalajara, le rôle des Brigades Internationales fut quasiment terminé. Car la cohésion des brigades n’existe plus: c’est la méfiance qui règne en leur sein au lieu de la camaraderie.  Pourquoi? A Moscou, les fameuses purges, les procès spectaculaires ont commencé. Dans les rangs des Brigades, le NKVD soviétique cherche aussi des suspects. Tous ceux qui n’adoptent pas la ligne du parti, c’est-à-dire les trotskistes, les anarchistes et les autres “déviationnistes” finissent dans les chambres de torture. Les fusillades sont à l’ordre du jour. Finalement, les idéalistes perdent leur ferveur: ils ne luttent pas pour un avenir radieux de l’humanité mais pour les intérêts de Staline.

En novembre 1938, le gouvernement de l’Espagne rouge décide de dissoudre les Brigades, afin de satisfaire une clause interdisant à toutes puissances étrangères d’intervenir dans la guerre civile. En vain. Six mois plus tard, Franco peut annoncer la victoire du “soulèvement national”.

Erich KÖRNER-LAKATOS.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°36/2006; trad. franç.: Robert Steuckers).

Note:

(1) Julius Deutsch fut un communiste guerrier. En 1923/24, il organisa le Schutzbund républicain, une milice d’auto-défense ouvrière armée. Il en fut le commandant jusqu’en 1934. Le 12 février de cette année-là, il avait organisé, conjointement avec Otto Bauer, la lutte ouvrière contre le gouvernement autrichien. De 1936 à 1939, Deutsch fut général dans l’armée républicaine espagnole.