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vendredi, 07 février 2014

La face noire de la mondialisation : mirages, eldorados et jihad

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La face noire de la mondialisation: mirages, eldorados et jihad

 

 

Ont-ils perdu toute décence ? Servir de danseuses à des milliardaires-prédateurs leur bloque-t-il désormais tout accès au réel ? Le terme “danseuse” est dur – mais c’est Libération du 16 décembre 2013 qui affirmeNiel a ‘niélisé’ le Monde, en a fait un journal d’influence des intérêts de la net-économie et du low cost contre l’économie traditionnelle”.

Ainsi, ces journaux d’“information” ne font même plus mine d’informer leurs lecteurs, partis qu’ils sont en une dérive propagandiste inouïe depuis La Chine en construction, magazine maoïste qui, lors du “Grand bond en avant” (vingt millions de morts de faim en 1958-1960…), vantait odieusement la joyeuse opulence du peuple chinois.

L’affaire débute au Brésil. Dès janvier 2010, l’auteur dénonçait des médias idolâtrant ce pays ravagé par le crime – googler “Brésil eldorado” expose sur-le-champ ce honteux panégyrique. Or cette violente criminalité – que tout Brésilien redoute -, ces médias l’ont camouflée cinq années durant derrière d’hystériques louanges (“Dieu est brésilien”…).

Le soufflé brésilien retombé (émeutes… monnaie en chute libre… capitaux étrangers en fuite), on espérait quelque décence, de la retenue dans la célébration d’autres miroirs aux alouettes. Eh bien non, car depuis, deux nouveaux “eldorados”, le Mexique et la Colombie, enflamment ces médias – précisément dans les mêmes termes.

Echantillon de ces contes de fées. Mexique : “Nouvel eldorado des entreprises françaises… Destination toujours plus prisée… cette énergie, ce sentiment que tout peut arriver… Pays ouvert et créatif… Audacieux !” Colombie : “Sa capitale attire touristes et étudiants du monde entier, séduits par le dynamisme de son économie… Les restaurants raffinés pullulent…

Or ces pousse-au-crime en forme de publi-reportages incitent des touristes, entreprises et professionnels, à fréquenter des coupe-gorge dont ils peinent ensuite à sortir – s’ils en sortent. Coupe-gorge, vraiment ? Voici ce que cachent au public les médiatiques thuriféraires de ces “eldorados” – tous les faits ici énoncés émanent d’indéniables sources officielles.

D’abord, le Mexique :

- Premier distributeur mondial de vidéos pédopornographiques,

- Premier pays au monde pour les enlèvements crapuleux ; 911 (connus) de janvier à juillet 2013, contre 720 dans les mêmes mois de 2012,

- La criminalité coûte au Mexique de 8 à 15 % de son PNB annuel ; le racket (qui bondit de 170 % depuis 2006) a ruiné 40.000 PME en 2012,

- Les attaques de centrales électriques par des cartels de la drogue (pour venger la capture de leurs chefs) donnent désormais au chaos mexicain l’allure d’une “narco-guerre”,

- 98 % des homicides commis au Mexique restent impunis,

- Les “escadrons de la mort” (milices anti-crime, etc.) comptent, dit un député mexicain, 200.000 hommes armés agissant hors de tout contrôle.

- Un récent sondage demande aux entreprises : sont-elles “plus exposées à la fraude que l’an passé ?”… 93 % de “oui” (56 % en 2012).

Mais comme les ploutocrates type Goldman Sachs (inventeur de l’arnaque des Brics) font du Mexique le nouveau paradis, l’orchestre médiatique – censé informer ses lecteurs – manie l’hyperbole flatteuse, tandis que notre pauvre ministre du Commerce extérieur saute à pieds joints dans le piège de l’eldorado factice.

La Colombie, maintenant : vantée par divers médias comme parangon urbain de l’inventif et du moderne, Medellin est le fief “latino” du trafic de mineures. Tout riche amateur y achète aisément aux enchères la virginité de dizaines d’adolescentes. Mise à prix, 2.600 dollars US.

Autre capitale régionale, Cali (2,5 millions d’habitants) est ravagée par une sanglante guerre entre narco-gangs : 2.000 homicides en 2013. Rappel : la France (66 millions d’habitants), 900 homicides en 2013.

Autre domaine stratégique où la presse-des-milliardaires fuit le réel : le terrorisme islamiste.

D’abord, cette éclatante réalité : pour maints pays, Etats-Unis en tête, ce “terrorisme” n’est plus qu’un pur alibi pour l’opinion. Pour l’Amérique, cela ressort d’une édifiante étude (Esquire, octobre 2013). Le risque pour un citoyen américain de mourir d’un attentat est :

- 85 fois inférieur à celui de périr dans une fusillade,

- 262 fois inférieur… dans un incendie,

- 356 fois inférieur… lors d’une noyade,

- 1.595 fois inférieur… par homicide,

- 2.626 fois inférieur… par alcoolisme aigu,

- 3.468 fois inférieur… par accident de voiture.

Barack Obama l’affirme clairement à la National Defense University le 23 mai 2013 : “Aujourd’hui, le noyau dur d’al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan est en déroute. Ses dirigeants en vie passent plus de temps à se protéger qu’à comploter contre nous. Ce résidu n’a pas ordonné les attentats de Benghazi ni de Boston. Ils n’ont pu frapper sur notre sol depuis le 9/11”.

Prétexte, la preuve : qu’ont de commun Benyamin Netanyahu et Bachar al-Assad ? Ils “combattent le terrorisme”. En Irak, le Premier ministre Maliki exige la livraison d’avions américains F. 16 high-tech, pour… “combattre le terrorisme”. L’universel cyber-espionnage de Prism ? Washington “combat le terrorisme”…

Les terroristes, eux, survivent comme mercenaires d’Etats sunnites voulant “punir” l’Iran ou l’Irak, ou comme ultimes et sanglants zombies. Exemple, le raid des Shaabab de Somalie dans un centre commercial de Nairobi en septembre 2013. 61 otages massacrés, dont des enfants démembrés, aux yeux crevés et au sexe arraché. Qu’espèrent désormais de tels monstres ? Et qu’en faire, hormis les éliminer au plus vite ?

Or face à ces mutations, face à ces moujahidines-bandits syriens vendant des tonnes d’amphétamines et s’enrichissant à coups d’enlèvements crapuleux, les journaux d’information dépeignent indéfiniment un “al-Qaïda” inchangé depuis 1995. Le monde regorge désormais d’hybrides et ces médias, incapables de repérer les apparitions et de dépasser les apparences, sont aveugles à ce qui est en devenir, à l’entièrement inhabituel.

Le nouvel Economiste

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