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vendredi, 24 juin 2016

Al Andalus, future conquête de Daech?

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Bob Woodward:

Ex: http://www.decryptnewsonline.com

Les aéroports portugais sont sous haute surveillance. Après des menaces du groupe djihadiste Etat islamique, le Portugal renforce ses mesures de sécurité.


Le pays a renforcé les mesures de sécurité notamment dans les aéroports après la publication d'un message non authentifié du groupe djihadiste Etat islamique proférant à nouveau des menaces contre Lisbonne.


Le Portugal dans le viseur de Daech? Le pays a renforcé les mesures de sécurité notamment dans les aéroports après la publication d'un message non authentifié du groupe djihadiste Etat islamique proférant à nouveau des menaces contre Lisbonne. C'est ce qu'ont indiqué jeudi soir les services de sécurité portugais.
"Les mesures de sécurité nécessaires ont été prises, y compris dans les aéroports", après les informations faisant état de ce message, a déclaré Helena Fazenda, secrétaire générale du Service de sécurité interne du Portugal, citée par l'agence de presse Lusa.


Ce message, attribué aux djihadistes et diffusé mardi sur les réseaux sociaux, qui mentionne le Portugal comme une cible potentielle, n'a pas été authentifié officiellement mais est pris au sérieux par les autorités portugaises, selon le journal local Expresso. Le niveau d'alerte terroriste au Portugal a été toutefois maintenu à un niveau modéré, 3 sur une échelle de 5.


Et les autorités n'avaient pas renoncé à organiser mardi à Leiria (centre) le match amical entre les sélections de football portugaise et belge, déplacé au Portugal après les attentats qui ont fait 32 morts et 340 blessés à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.


Fin janvier, un djihadiste luxembourgeois d'origine portugaise de 27 ans nommé Steve Duarte avait déjà menacé le Portugal ainsi que l'Espagne, dans une vidéo diffusée par l'Etat islamique, selon les autorités portugaises citées par Expresso. Il compte parmi la dizaine de djihadistes d'origine portugaise dans les rangs de l'EI.


Dans cette vidéo, un homme encagoulé assure que l'EI veut rétablir Al-Andalus, nom des territoires de la péninsule ibérique sous domination musulmane entre les 8e et 15e siècles. Il cite les villes de Tolède et Cordoue.


cid0001291.jpgLe Portugal a renforcé ses mesures de sécurité (notamment dans les aéroports) après la diffusion d’un message non authentifié du groupe Etat Islamique qui profère des menaces contre Lisbonne. « Les mesures de sécurité nécessaires ont été prises, y compris dans les aéroports, après les informations faisant état de ce message » a déclaré Helena Fazenda, secrétaire générale du Service de sécurité interne du Portugal, citée par l’agence de presse Lusa.


Le message, diffusé mardi 29 mars sur les réseaux sociaux n’a pas officiellement été authentifié, mais il est pris très au sérieux par le gouvernement portugais, a révélé le journal Expresso.


Le niveau d’alerte terroriste a malgré tout été maintenu au niveau modéré 3, sur une échelle de 5 et le match amical entre les sélections de football portugaise et belge n’a pas été annulé.


Dans ce message, un homme encagoulé assure que Daech veut rétablir Al-Andalus. Il s’agit du nom des territoires de la péninsule ibérique qui étaient sous la domination musulmane au Moyen-Age, entre le VIIème et XVIème siècle.


Toujours selon Expresso, fin janvier, un djihadiste luxembourgeois d’origine portugaise de 27 ans avait déjà menacé le Portugal (et l’Espagne) dans une vidéo. La propagande est l’une des principales armes de Daech. L’organisation terroriste exhibe ses otages, les filme et diffuse les images sur les réseaux sociaux. Selon une enquête menée par le quotidien britannique «The Sunday Times», c’est un groupe de Portugais qui réaliserait les vidéos…

L’une des dernières mises en scène macabres est celle de l’immolation par le feu du pilote jordanien Maaz al-Kassasbe diffusée le 3 février 2015. La vidéo d'une vingtaine de minutes, avec effets spéciaux, pourrait être l’œuvre de cinq djihadistes portugais. Sachant, selon The Sunday Times, que ce sont eux qui sont derrière les films de décapitation.

«En s’adressant à ses adversaires, l’organisation les discrédite et crée une terreur qui précède son action militaire. La fuite tragique de Mossoul des soldats de l’armée irakienne fut provoquée par une panique inspirée entre autres par ces vidéos», expliquent Thomas Flichy de la Neuville et Olivier Hanne sur le site spécialisé La chaire cyber Défense.

A la tête de ce groupe portugais, Nero Sareiva , 28 ans. Ce père de quatre enfants converti à l’islam habitait l’est de Londres où il s’est radicalisé avant de rejoindre la Syrie en 2012. Comme ses compagnons, il était surveillé par les services de renseignements britanniques qui assurent qu’il a un rôle majeur dans l’enregistrement des films de décapitation, précise le journal britannique.


Message to America the Islamic state is making a new movie. Thank u for the actors.
— Nero Saraiva (@NeroSaraiva) 10 Juillet 2014

En juillet 2014, il avait adressé un message aux Américains sur son compte Twitter annonçant la préparation d'un «film» et en remerciant les «acteurs». Un peu plus d'un mois plus tard, la vidéo de la décapitation de l'otage américain James Foley, intitulée «Message à l'Amérique » est mise en ligne. C'est la première du genre et elle sera suivie par les vidéos d'autres otages occidentaux avec toujours la même mise en scène.

«Que ce soit sous la forme du péplum, du western, du thriller ou de la science-fiction, Daech, comme al-Qaïda avant lui, manie à la perfection les codes de l’impérialisme culturel», explique Claire Talon, journaliste arabisante, dans Mediapart (lien payant).

The Sunday Times affirme que les cinq membres du groupe portugais ont tous basculé dans l'extrémisme à Londres avant de se retrouver en Syrie. Ils seraient liés au bourreau des otages occidentaux, un Britannique identifié comme étant «Jihadi John» déjà identifié par les renseignements du Royaume-Uni.

mardi, 01 décembre 2015

Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

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Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

Ex: http://www.letemps.ch

Politologue et sociologue, Gilles Kepel est internationalement reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du discours djihadiste et de l'islam en France. Il revient sur la dernière vague de terreur qui ébranle la France, bien trop prévisible pour l'intellectuel quelque peu désabusé de prêcher depuis des années dans le désert. Entretien.

Au lendemain des attentats du 13 novembre, un message de revendication était diffusé sur le Net par la voix d'un converti français. «Rhétorique pseudo-islamique à la sauce des banlieues populaires françaises», réagit aussitôt Gilles Kepel.

GK4.jpgPolitologue et sociologue, Gilles Kepel est internationalement reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du discours djihadiste et de l'islam en France. Voici plus de trente ans qu'il étudie en parallèle l'émergence de l'islamisme radical dans le monde arabe et l'évolution des musulmans dans son pays. Son dernier livre «Terreur dans l'Hexagone» devait paraître en janvier. Gallimard, son éditeur, a anticipé la sortie au 15 décembre, avec un avant-propos sur la dernière vague de terreur qui ébranle la France. Un acte bien trop prévisible pour l'intellectuel quelque peu désabusé de prêcher depuis des années dans le désert. Nous l'avons rencontré dans son bureau parisien de Sciences Po.

Le Temps: Le 13 novembre est la conclusion tout à fait logique de votre livre, dites-vous?

Gilles Kepel: Il y a un mois, avant même sa sortie, on m'accusait de faire un titre sensationnaliste pour me faire remarquer. Aujourd'hui, il est un peu en-deça du tambour de la presse qui titre partout «guerre, guerre, guerre». Là, je suis un peu plus dubitatif. Toute ma vie universitaire, j'ai essayé de marcher sur deux jambes, l'une étant ma formation d'orientaliste arabisant éduqué au Moyen-orient, et l'autre qui était la filière française et européenne, avec l'étude des banlieues de l'islam – c'est malheureusement la jonction entre les deux qui s'est produite avec les attentats djihadistes de 2015 en France. Cela ne m'aurait pas gêné que le monde soit différent de ce que je craignais qu'il devint.

GK1.jpg– Vous semblez désabusé.

– J'en veux à la fois à l'université française qui a détruit complètement les études arabes au moment même où Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu déclenchant la révolte arabe, et à nos dirigeants.

– C'est-à-dire?

– Je fais une critique au vitriol de la façon dont nos élites politiques conçoivent la nation. La France - peut-être pour un Suisse cela apparaît-il de façon claire - est gangrenée par une haute fonction publique omnisciente et inculte qui méprise l'université, notamment les études qui sont dans mon domaine. Donc on a abouti à ce à quoi on a abouti… Le monde du renseignement s'est endormi sur ses lauriers après s'être débarrassé de Kelkal (Ndlr, terroriste d'origine algérienne qui a commis plusieurs attentats en France avant d'être abattu par la police fin 1995), jusqu'à Merah, et finalement il n'a pas compris le passage au djihadisme de 3e génération. Il y a aussi une incapacité à comprendre ce qui se noue dans la sédentarisation de l'islam de France, ses acteurs, le jeu des élus avec le salafisme pour avoir la paix sociale. C'est l'incapacité globale de notre élite politique.

– On a presque l'impression d'entendre Michel Houellebecq qui, dans une tribune publiée dans le New York Times, traite le premier ministre de «demeuré congénital» et vomit les élites.

– Je n'utiliserais peut-être pas les mêmes termes. Le chapitre six de mon livre commence par Houellebecq puisque la journée du 7 janvier a commencé avec son interview à la matinale de France Inter. Encensé par la presse pour son livre précédent qui avait obtenu le prix Goncourt, Houellebecq est alors brûlé par la même presse sur le thème «C'est un islamophobe». Ce matin-là, Caroline Fourest interpelle Houellebecq. Il dit : «Oui, euh, oh, oui, oui… (il imite la voix de Houellebecq), je crois pas avoir lu de ses livres. Je me suis documenté pourtant, je me suis arrêté à Gilles Kepel. » A ce moment-là le téléphone se met à chauffer, des collègues m'objurguent de me désavouer d'avec Michel Houellebecq, islamophobe. Je n'en fais bien sûr rien. Je viens ensuite dans mon bureau et c'est là que j'apprends l'attaque contre Charlie Hebdo. Et je dis à mes collègues: maintenant ils vont tuer des «apostats» et des juifs. J'avais lu et traduit en français Abou Moussab al-Souri, le théoricien de ce nouveau djihad qui avait rompu avec Ben Laden. Il avait expliqué que c'en était fini avec l'Amérique, la stratégie d'Al Qaida avait été un échec, c'était de l'hubris. Il fallait désormais attaquer le ventre mou de l'Occident, l'Europe, pour y déclencher une guerre civile en utilisant la population mal intégrée et les camps d'entraînement au Levant. Tout cela, je l'ai écrit dans «Terreur et Martyre» paru en 2008 mais personne ne s'y intéressait à l'époque – et c'est effectivement ce qui s'est passé. Aujourd'hui certains disent qu'al-Souri est mort. On n'en sait rien, mais cela n'a plus d'importance car ses textes continuent de circuler, dans le monde du tweet il n'y a plus d'auteur.

– Vous avez lu «Soumission»?

– En fait, l'éditrice de Houellebecq m'avait demandé de regarder les épreuves avant la publication de «Soumission» pour voir dans quelle mesure il courait un risque. J'avais dit que de mon point de vue, il n'y avait rien qui porte atteinte aux valeurs sacrales de l'islam, il n'insulte pas le prophète. Il ironise sur ce Mohamed Ben Abbes, fils méritant d'épicier tunisien, énarque et polytechnicien qui devient président de la République. C'est une fiction, assez drôle (il ne faut bien sûr pas la suivre comme étant la réalité, la réalité est différente), mais qui attrape assez bien un certain nombre de clivages de la société française. Il force le trait mais c'est un livre très intéressant. Notez que les quatre auteurs de langue française les plus fameux ou primés de l'année sont Houellebecq, Hédi Kaddour, Boualem Sansal et Mathias Enard, qui tous traitent de ces sujets. Cette année 2015 aura commencé par Charlie et l'Hyper Cacher et s'achève avec d'une part avec la pègre djihadiste – parce que c'est une pègre, on n'est plus du tout à l'époque de Ben Laden et Zawahiri. Tous les éléments de l'enquête sont hallucinants: la dérive d'Abdel Hamid Abaaoud, qui erre après l'attentat au Bataclan, prend le métro à Montreuil,  et qui finit grâce à sa cousine dans ce squat sordide de Saint-Denis où il est abattu - et la victoire attendue de Marine Le Pen aux élections régionales d'autre part. Cela veut dire qu'il y a un séisme dans la société française et que nos élites sont défaillantes.

– C'est-à-dire?

– C'est-à-dire que les clivages dans la société font un peu penser au 18e siècle avant la révolution française.

GK2.jpg– Cela signifie-t-il la stratégie d'Al-Souri de guerre civile s'impose ?

– On n'en est pas là. Quand François Hollande dit «C'est la guerre», «Nous sommes face à une armée djihadiste», on a l'impression qu'il se regarde au miroir que lui tend Daech. Moi je ne crois pas à cela. Une guerre se mène contre un Etat. L’État islamique est-il vraiment un Etat ? Non. Si guerre il y a, elle est au Levant. C'est le fait d'une coalition internationale qui a décidé de se débarrasser de Daech. Mais, prise dans ses contradictions, elle ne marche pas.

– Pourquoi?

– Les Turcs, au fond, trouvaient que Daech c'était pas mal puisque que cela permettait de tenir les Kurdes en laisse. Et puis ils leur achetaient du pétrole à très bas prix. Les Saoudiens et les gens du Golfe trouvaient eux que Daech permettait d'avoir une force efficiente pour détruire le système assadien, allié de l'Iran et donc d'affaiblir le croissant chiite. Les Russes au fond trouvaient eux aussi que Daech c'était plutôt bien puisqu'ils bombardaient les «djihadistes modérés» comme disent un certain nombre d'ânes de la politique étrangère française. Entre Assad et Daech, il y a un équilibre dans l'horreur, mais il faut bien voir que ce n'est pas Assad qui fait les attentats en France. Et pour cela, la ligne de la politique française, qui faisait de la «neutralisation» d'Assad un préalable, a changé. C'est le sens de la recherche par François Hollande d'une coalition qui a la neutralisation de Daech comme priorité, désormais...

– D'autres attentats les ont précédés, à Beyrouth, l'avion russe…

– Pour les Russes, Daech est désormais un vrai problème. Même s'il n'a pas d'opinion publique à proprement parler, Poutine est obligé de montrer qu'il fait quelque chose contre ceux qui ont détruit l'avion russe au Sinaï, des enfants sont morts comme ici dans le 10e et le 11e arrondissement. Mais aujourd'hui, il y a eu un deuxième avion russe abattu, par la DCA turque, et cela montre les limites de la coalition! De son côté, Erdogan a remporté à nouveau les élections, mais il a besoin de se refaire une virginité en Occident car son image s'est beaucoup dégradée. Il met donc des moyens contre Daech - on verra jusqu'où... Quant aux Saoudiens, ils sont très ennuyés par cette histoire car Daech apparaît maintenant comme une source de légitimité islamique face aux régimes corrompus et occidentalisés de la péninsule. L'auteur algérien Kamel Daoud a écrit que «l'Arabie saoudite c'est Daech qui a réussi». Il y a de ça. Le régime saoudien voit avec beaucoup d'inquiétude la possibilité que Daech s'empare de Damas. Selon les prévisions apocalyptiques salafistes – des propos du prophète remis à la mode du jour - c'est de Damas, Sham en arabe, que viendra l'apocalypse, moment à partir duquel l'islam se répandra à la surface de la terre. Tout cela, on y croit en Arabie saoudite, c'est ce que diffusent les oulémas saoudiens. Si Damas tombe aux mains de Daech, Médine et La Mecque ne pourront plus grand-chose pour protéger le régime. Il y a une vraie inquiétude.

GK3.jpg– Daech est devenu un concurrent.

– Le concurrent d'un régime qui a par ailleurs changé. Il s'est considérablement rajeuni. Longtemps, lorsque des Saoudiens venaient me voir, je passais pour un bambin, ils avaient 80 ans. Aujourd'hui je me sens un vieillard. Dans l'entourage des princes héritiers, ce sont des gens qui ont 35 ans qui sont aux commandes. C'est extrêmement rapide, comme ailleurs dans le Golfe. Il y a donc beaucoup de gens qui ont aujourd'hui intérêt à battre Daech. Mais sur le sol européen, on ne peut pas parler de guerre. C'est une opération de police qui implique d'avoir un renseignement efficace et le renseignement préventif ne l'est pas, Schengen n'aide en rien. Ils sont parfaitement capables de se faufiler dans tous les interstices possible. La différence, c'est qu'en janvier vous aviez des gens ciblés : des «islamophobes», des «apostats», des juifs. Là ils ont tué tout le monde de manière indiscriminée en visant la jeunesse bobo-branchée du Xe et du XIe arrondissement, ainsi que les jeunes issus de l'immigration qui habitent aussi ces quartiers.

– Avec quel but ?

– Un: terroriser l'adversaire. Deux: viser des soutiens auprès de sympathisants. Le 11 janvier, il y a eu une immense manifestation «Je suis Charlie». En même temps, un certain nombre de jeunes «issus de l'immigration» disaient «Chah», ce qui veut dire «Bien fait!» en arabe maghrébin dialectal, ou «Je ne suis pas Charlie». Vous aviez aussi des milliers de «like» pour Merah sur les pages Facebook. En janvier, ils ont mobilisé des soutiens. Là, en novembre, très peu. Il y a très peu d'affirmation d'identification à Daech.

– C'est une rupture, ils sont allés trop loin ?

– Oui. Il est possible que ce soit de ce point de vue-là un vrai souci dans leur stratégie.

GK5-130561514.jpg– Si l'on revient à la guerre de Hollande contre Daech, cela représente un tournant pour un pays qui se montrait le plus intransigeant face à Bachar al-Assad...

– Il a perdu de sa crédibilité pour monter une coalition. Au départ, il y avait ici une ligne selon laquelle la Syrie était notre guerre d'Espagne. Le dire semble romantique, mais c'est une idiotie. Car cela veut dire que toute personne qui va se battre en Syrie le fait avec la bénédiction de l’État. Et c'est ce qui s'est passé avec les djihadistes. C'était un manque de vision, un manque de connaissance. On était tous focalisé contre Assad, pour lequel je n'ai pas de sympathie, mais le résultat est qu'on n'a pas vu venir Daech. Aujourd'hui, cette ligne a été mise sous le boisseau puisqu'on cherche à s'allier avec les Russes pour se débarrasser de Daech. Notez que les Russes non plus ne sont pas des fans d'Assad. Ils ont préservé Assad parce que c'était la façon de garder leur position sur place.

– Et pourtant Daech est en partie une créature d'Assad.

– Bien sûr. Longtemps, ils ne se sont pas battus entre eux. Daech se battait contre les autres rebelles, le régime était très content. C'est un peu la même tactique que les Russes avaient préconisée en Algérie pour combattre la rébellion dans les années 1990, c'est-à-dire susciter des ultra radicaux qui se battent entre eux. Finalement l'explosion de la violence dégoûte les sympathisants. C'est ce qui s'est passé en Algérie en 1997, puis en Egypte aussi. Est-ce qu'on en est arrivé à ce point avec Daech en France, c'est trop tôt pour le dire. De leur point de vue, sur le plan quantitatif, ils ont tué beaucoup plus de monde qu'en janvier.

– Comment définissez-vous le djihad à la française?

– Il y a toute une histoire française qui est passé par la communauté d'Artigat, dans l'Ariège, où l'on retrouve Thomas Barnouin, qui est le grand idéologue du djihad francopohone, la fratrie Merah, des convertis comme les frères Bons. Quand vous appelez les djihadistes français au téléphone, me disent ceux qui sont à leur contact, vous avez parfois un fort accent du sud-ouest, au bout du fil... pas seulement un accent reubeu...

– Dans ce djihadisme made in France, quelle est la part d'explication relevant de facteurs économiques et sociaux, des problèmes d'intégration de l'immigration, des dérives sectaires ou religieuses, de la criminalité ?

– C'est un mélange. La criminalité se retrouve dans les cas les plus lourds: Merah, Kouachi, Coulibaly, Abdeslam, Abaaoud. C'est l'itinéraire de braqueurs. Et c'est l'incubateur carcéral qui a joué un rôle clé pour transformer ces braqueurs en djihadistes. Le passage par la prison est fondamental. Là encore, vous avez une défaillance des élites politiques françaises: tous ces types sont devenus extrêmement dangereux durant la décennie 2005-2015, quand ils sont passés en prison, sous le contrôle de l'administration pénitentiaire.

– Quelle doit être la riposte?

– Emmanuel Macron posait cette question dimanche dernier: comment s'est constitué le terreau et pourquoi la machine à intégrer ne marche plus. J'ai travaillé en Seine St-Denis pendant une année, cinq ans après les émeutes de 2005, pour comprendre comment la rénovation urbaine s'était mise en place, mais le travail est toujours absent. Il faut qu'il y ait des stratégies éducatives qui permettent à des jeunes d'occuper des emplois auxquels ils sont aujourd'hui inadaptés en sortant de l'école. L'école est décrédibilisée parce qu'elle n'apporte pas d'emploi, du coup les valeurs qu'elle enseigne - c'est-à-dire la laïcité - sont nulles et non avenues dans l'esprit de nombreux jeunes de milieux défavorisés. On est dans un cercle vicieux. Le terrorisme n'est pas quelque chose de génétique: c'est l'aboutissement d'un processus dans lequel les utopies d'extrême-gauche et d'extrême-droite sont tombées en déshérence, en putréfaction. Le djihadisme rattrape aussi tout cela.

– Qu'en est-il des autres causes?

– Il y a l'explication psychiatrique. Le père a généralement disparu et la mère se retrouve seule face à des fratries avec une substitution du père par les pairs et la projection dans le départ en Syrie pour redresser les torts privés et publics.

– Et il y a le salafisme.

– Il y a un débat à ce propos. Des gens vous disent que c'est formidable, parce que cela maintient la paix sociale. On voit émerger des communautés, parfois d'anciens gauchistes, comme celle d'Artigat en Ariège, passée du chichon à la charia. Le problème est de savoir quand le salafisme dit «quiétiste» bascule dans le salafisme djihadiste. Les quiétistes disent qu'ils n'ont rien à voir avec les autres. Je pense que ce n'est pas si simple. Artigat en est un très bon exemple. Au départ cela se veut quiétiste, on fait de la poterie. Finalement, toute la mouvance djihadiste du sud-ouest passe par là, de Merah au frères Clain qui ont lu et psalmodié le communiqué de Daesh après le 13 novembre. Le problème du salafisme est la rupture en valeurs avec les normes de la société ambiante. Et à partir du moment où vous êtes en rupture en valeurs, le substrat du passage à l'acte est là, même s'il n'a pas toujours lieu.

– Et ce passage du salafisme quiétiste au djihadiste est dû…

– … essentiellement à des raisons affinitaires. Quand vous êtes dans ces milieux désocialisés, que vous avez un gourou qui est éloquent, vous basculez.

– Le salafisme nous ramène à l'Arabie saoudite puisqu'il en est la source. Peut-on lutter contre le salafisme tout en vendant des armes à l'Arabie saoudite ? N'est-on pas là au coeur de la contradiction française?

– C'est très complexe effectivement. Le budget de la France doit beaucoup à la vente d'armes financées par les Saoudiens, que ce soit pour l'armée égyptienne, l'armée libanaise ou pour eux-mêmes. Quelles sont les contre-parties à ces budgets, ça je ne le sais pas.

– Les Saoudiens ne financent-ils pas les prédicateurs salafistes qui créent le terreau de la terreur?

– C'est difficile à dire quand vous n'avez pas vous-même accès aux organismes qui traquent l'argent. Mais l'influence de ces prédicateurs sur les réseaux sociaux est immense.

vendredi, 07 février 2014

La face noire de la mondialisation : mirages, eldorados et jihad

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La face noire de la mondialisation: mirages, eldorados et jihad

 

 

Ont-ils perdu toute décence ? Servir de danseuses à des milliardaires-prédateurs leur bloque-t-il désormais tout accès au réel ? Le terme “danseuse” est dur – mais c’est Libération du 16 décembre 2013 qui affirmeNiel a ‘niélisé’ le Monde, en a fait un journal d’influence des intérêts de la net-économie et du low cost contre l’économie traditionnelle”.

Ainsi, ces journaux d’“information” ne font même plus mine d’informer leurs lecteurs, partis qu’ils sont en une dérive propagandiste inouïe depuis La Chine en construction, magazine maoïste qui, lors du “Grand bond en avant” (vingt millions de morts de faim en 1958-1960…), vantait odieusement la joyeuse opulence du peuple chinois.

L’affaire débute au Brésil. Dès janvier 2010, l’auteur dénonçait des médias idolâtrant ce pays ravagé par le crime – googler “Brésil eldorado” expose sur-le-champ ce honteux panégyrique. Or cette violente criminalité – que tout Brésilien redoute -, ces médias l’ont camouflée cinq années durant derrière d’hystériques louanges (“Dieu est brésilien”…).

Le soufflé brésilien retombé (émeutes… monnaie en chute libre… capitaux étrangers en fuite), on espérait quelque décence, de la retenue dans la célébration d’autres miroirs aux alouettes. Eh bien non, car depuis, deux nouveaux “eldorados”, le Mexique et la Colombie, enflamment ces médias – précisément dans les mêmes termes.

Echantillon de ces contes de fées. Mexique : “Nouvel eldorado des entreprises françaises… Destination toujours plus prisée… cette énergie, ce sentiment que tout peut arriver… Pays ouvert et créatif… Audacieux !” Colombie : “Sa capitale attire touristes et étudiants du monde entier, séduits par le dynamisme de son économie… Les restaurants raffinés pullulent…

Or ces pousse-au-crime en forme de publi-reportages incitent des touristes, entreprises et professionnels, à fréquenter des coupe-gorge dont ils peinent ensuite à sortir – s’ils en sortent. Coupe-gorge, vraiment ? Voici ce que cachent au public les médiatiques thuriféraires de ces “eldorados” – tous les faits ici énoncés émanent d’indéniables sources officielles.

D’abord, le Mexique :

- Premier distributeur mondial de vidéos pédopornographiques,

- Premier pays au monde pour les enlèvements crapuleux ; 911 (connus) de janvier à juillet 2013, contre 720 dans les mêmes mois de 2012,

- La criminalité coûte au Mexique de 8 à 15 % de son PNB annuel ; le racket (qui bondit de 170 % depuis 2006) a ruiné 40.000 PME en 2012,

- Les attaques de centrales électriques par des cartels de la drogue (pour venger la capture de leurs chefs) donnent désormais au chaos mexicain l’allure d’une “narco-guerre”,

- 98 % des homicides commis au Mexique restent impunis,

- Les “escadrons de la mort” (milices anti-crime, etc.) comptent, dit un député mexicain, 200.000 hommes armés agissant hors de tout contrôle.

- Un récent sondage demande aux entreprises : sont-elles “plus exposées à la fraude que l’an passé ?”… 93 % de “oui” (56 % en 2012).

Mais comme les ploutocrates type Goldman Sachs (inventeur de l’arnaque des Brics) font du Mexique le nouveau paradis, l’orchestre médiatique – censé informer ses lecteurs – manie l’hyperbole flatteuse, tandis que notre pauvre ministre du Commerce extérieur saute à pieds joints dans le piège de l’eldorado factice.

La Colombie, maintenant : vantée par divers médias comme parangon urbain de l’inventif et du moderne, Medellin est le fief “latino” du trafic de mineures. Tout riche amateur y achète aisément aux enchères la virginité de dizaines d’adolescentes. Mise à prix, 2.600 dollars US.

Autre capitale régionale, Cali (2,5 millions d’habitants) est ravagée par une sanglante guerre entre narco-gangs : 2.000 homicides en 2013. Rappel : la France (66 millions d’habitants), 900 homicides en 2013.

Autre domaine stratégique où la presse-des-milliardaires fuit le réel : le terrorisme islamiste.

D’abord, cette éclatante réalité : pour maints pays, Etats-Unis en tête, ce “terrorisme” n’est plus qu’un pur alibi pour l’opinion. Pour l’Amérique, cela ressort d’une édifiante étude (Esquire, octobre 2013). Le risque pour un citoyen américain de mourir d’un attentat est :

- 85 fois inférieur à celui de périr dans une fusillade,

- 262 fois inférieur… dans un incendie,

- 356 fois inférieur… lors d’une noyade,

- 1.595 fois inférieur… par homicide,

- 2.626 fois inférieur… par alcoolisme aigu,

- 3.468 fois inférieur… par accident de voiture.

Barack Obama l’affirme clairement à la National Defense University le 23 mai 2013 : “Aujourd’hui, le noyau dur d’al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan est en déroute. Ses dirigeants en vie passent plus de temps à se protéger qu’à comploter contre nous. Ce résidu n’a pas ordonné les attentats de Benghazi ni de Boston. Ils n’ont pu frapper sur notre sol depuis le 9/11”.

Prétexte, la preuve : qu’ont de commun Benyamin Netanyahu et Bachar al-Assad ? Ils “combattent le terrorisme”. En Irak, le Premier ministre Maliki exige la livraison d’avions américains F. 16 high-tech, pour… “combattre le terrorisme”. L’universel cyber-espionnage de Prism ? Washington “combat le terrorisme”…

Les terroristes, eux, survivent comme mercenaires d’Etats sunnites voulant “punir” l’Iran ou l’Irak, ou comme ultimes et sanglants zombies. Exemple, le raid des Shaabab de Somalie dans un centre commercial de Nairobi en septembre 2013. 61 otages massacrés, dont des enfants démembrés, aux yeux crevés et au sexe arraché. Qu’espèrent désormais de tels monstres ? Et qu’en faire, hormis les éliminer au plus vite ?

Or face à ces mutations, face à ces moujahidines-bandits syriens vendant des tonnes d’amphétamines et s’enrichissant à coups d’enlèvements crapuleux, les journaux d’information dépeignent indéfiniment un “al-Qaïda” inchangé depuis 1995. Le monde regorge désormais d’hybrides et ces médias, incapables de repérer les apparitions et de dépasser les apparences, sont aveugles à ce qui est en devenir, à l’entièrement inhabituel.

Le nouvel Economiste

vendredi, 08 février 2013

Globale jihad tegen sjiieten

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Globale jihad tegen sjiieten

Geschreven door Freddy De Pauw

Ex: http://www.uitpers.be/

Een recente aanslag in de Pakistaanse stad Quetta kostte het leven aan 114 burgers, allemaal Hazara’s. Die Hazara’s zijn een volksgroep die vooral in het midden van Afghanistan leeft, maar de vele oorlogen dreven veel Hazara’s op de vlucht naar Pakistan. Een aanslag enkele dagen later in Irak kostte meer dan 40 sjiieten het leven. In Afghanistan houden de Hazara’s hun hart vast voor wat na 2014 kan komen. In Syrië zeggen buitenlandse strijders ronduit dat ze naar daar zijn gekomen om de “ketters” – de met het sjiïsme verwante alawieten – te verdrijven.

De slachting in Quetta was niet de eerste van die aard. Sinds 2000 volgen de aanslagen op sjiïtische moskeeën en bijeenkomsten (deze keer een snookerclub) elkaar op. Op 3 september 2010 vielen in Quetta al 73 doden en tientallen gewonden bij een aanslag op een betoging van sjiieten voor steun aan de Palestijnen. Twee dagen eerder waren er tientallen doden gevallen bij een aanslag op sjiieten in Lahore. Vorig jaar vielen meer dan 400 doden bij anti-sjiïtische aanslagen.

Quetta is de hoofdstad van de provincie Baloetsjistan waar een beweging van etnische Baloetsji’s strijdt voor de afsplitsing van Pakistan. Maar hier is ook het hoofdkwartier van de Afghaanse Taliban die daar openlijk op de bescherming van het Pakistaanse leger kunnen rekenen. Die Taliban, Pathanen en soennieten, leverden in Afghanistan strijd met de Hazara’s. Het leger zorgt er onder meer voor dat de Taliban de vluchtelingenkampen in die provincie in handen hebben, ook al zijn dat kampen van het Hoog Commissariaat voor de Vluchtelingen van de VN. Het doet denken aan de Cambodjaanse vluchtelingenkampen in Thailand die men in handen gaf van de Rode Khmers.

Daders beschermd

De daders van de aanslagen op sjiieten zijn bekend, en dat zet zo een kwaad bloed bij de families van de slachtoffers. In Quetta weigerden ze de doden te begraven tot wanneer de centrale regering verzekerde dat ze de veiligheid van de Hazara’s beter zou bewaken. De twijfel blijft zeer groot. Want de beweging die de aanslag opeiste, Lashkar-i-Jhangvi, wordt geen strobreed in de weg gelegd, ook al is ze sinds 2001 officieel verboden. Idem voor een andere fundamentalistische terreurgroep, Sipah-i-Sahaba Pakistan die andere massamoorden op sjiieten opeiste maar ongestoord actief kan blijven.

Dit is het oude liedje over de goede banden tussen delen van de strijdkrachten en fundamentalistische terreurgroepen. Die samenwerking kreeg vooral vorm onder de militaire dictatuur van generaal Zia ul-Haq (aan de macht van 1978 tot aan zijn dood in1988) die een politiek van verregaande islamisering voerde om zo een eigen machtsbasis te maken. Het was de periode van de actieve steun aan de Afghaanse Modjaheddin die de communisten en de Sovjettroepen bevochten. Het waren de meest fundamentalistische groepen die alle steun kregen, ook van de VS end e rest van het Westen. De grote favoriet was de islamextremist Gulbuddin Hekmatyar – die vandaag in Afghanistan de regering Karzai en de NAVO bestrijdt. In die periode namen de spanningen tussen extremistische soennieten en sjiieten – naargelang de bron 10 tot 25 % van de Pakistani – toe.

De jacht op sjiieten is een uitloper van de Afghaanse problemen. Tijdens de jaren 1980-1990 ging er zeer veel geld uit Saudi-Arabië naar de meest extremistische soennitische groepen die hun basis in Pakistan hadden. Tegelijk verspreidden de Saudi’s met hun vele geld ook – onder meer via massa’s Koranscholen – verder hun wahhabitische vorm van soennitische islam.

Deobandi

Dat gebeurde vooral via wat de “Deobandi school” wordt genoemd. Die ontstond in de 18e eeuw in Brits-Indië als een reactie tegen de Britse invloeden die het wezen van de islam zouden aantasten, zelf beïnvloed door het wahhabisme. Naar schatting 65 % van alle Koranscholen behoren tot de deobandigroepen. Vooral die scholen waar de Afghaanse Taliban hun opleiding kregen.

Deobandi erkennen geen nationale grenzen, een goede moslim moet overal waar nodig moslims elders in de wereld helpen, ook militair. Voor deobandi zijn sjiieten géén moslims en dus vijanden. Hun invloed is nog verder toegenomen onder de dictatuur van generaal Pervez Musharraf (1999 tot 2008) die zelf tot de deobandi behoort. Het was echter niet alleen onder militaire dictaturen dat de Pakistaanse overheden extremistische groepen de hand boven het hoofd hielden. Dat was ook het geval tijdens de regeringen van Benazir Bhutto. De diverse terreurgroepen worden beschouwd als instrumenten ten diensten van Pakistans vitale belangen tegen India.

Die bevoorrechte plaats van de deobandi leidt al jaren tot spanningen binnen de soennitische islam in Pakistan. De deobandi verzetten zich tegen de cultus van wijzen en heiligen van het soefisme, een algemene term voor een volkse islam van broederschappen, met bedevaarten naar mausolea die vaak het doelwit zijn van aanslagen. De voorbije jaren vielen tientallen doden bij aanslagen op mausolea.

De invloed van dat islamradicalisme leidt er ook toe dat oude wetten over godslastering en verbod op uittreden uit de islam bij gelegenheid effectief worden toegepast. Wie zich daar tegen verzet, wordt vermoord. Zoals de gouverneur van Pundjaab, Salman Tassir en (de christelijke) minister Shabaz Bhatti die begin 2011 werden vermoord. Die moorden werden door de extremisten openlijk toegejuicht.

Hazara’s

De Hazara’s leven vooral in Afghanistan waar ze naargelang de bron 9 tot 18% van de bevolking uitmaken. De meeste zijn sjiieten. De Hazara’s hadden zwaar te lijden onder het bewind van Abdur Rahman – op het einde van de 19e eeuw werd naar schatting 60 % van de Hazara’s uitgemoord. In het door de Pathanen gedomineerde Afghanistan waren zij zowat de meest gediscrimineerde bevolkingsgroep – tot de afzetting van de koning in 1973.

De communisten hadden nogal wat aanhang onder de in Kabul levende Hazara’s die daar meestal de slechtst betaalde jobs deden. In Hazarajat, het bergachtige centrum van het land, haalden de (door Iran gesteunde) islamisten het op de seculiere tendensen en voerden ze hun eigen gewapende strijd. Na de val van het communistisch bewind in 1992 steunden sommige Hazara’s het kamp van Hekmatyar die vier jaar lang Kabul zwaar beschoot.

Veel Hazara’s zijn beducht voor een mogelijke terugkeer van de Taliban in Kabul. Ze hebben zich de voorbije tien jaar volop ingewerkt in economie en onderwijs, ook voor meisjes. Er is de voorbije tien jaar onder de Hazara’s een massale scholarisatie geweest. Zij vormen vaak front met de Tadzjieken, die zoals zij Dari, een Perzische taal, spreken en moeten optornen tegen de Pathanen. Door hun groter zelfvertrouwen staan de Hazara’s nu ook zelfstandiger tegenover Iran dat hen de voorbije decennia financieel ondersteunde. De invloed van Iran onder de taalverwante Tadzjieken en de Hazara geloofsgenoten maakt dat het westen Iran hier nodig heeft met het oog op de situatie na 2014.

Midden Oosten

De tegenstellingen tussen radicale soennieten en sjiieten zijn alom aanwezig in conflicten in het Midden Oosten, met daarin verweven de rivaliteit tussen Iran enerzijds, Saudi-Arabië en de Arabische Golfstaten anderzijds.

De spanningen lopen de voorbije weken hoog op tussen sjiieten en Arabische soennieten in Irak. De sjiïtische premier Mail krijgt het verwijt de soennieten te discrimineren en in Syrië partij te kiezen voor “sjiiet” Assad. Voor de met Al Qaeda verwante terreurgroepen zijn de sjiieten hoe dan ook de vijand, bijna dagelijks zijn er moordende aanslagen op sjiieten, vaak met tientallen doden.

Ook de militanten van de “internationale brigades” die in Syrië op eigen houtje Assad bevechten, zijn gedreven door haat tegen de “ongelovigen”, de sjiieten voorop. Uit talrijke reportages blijkt dat zij in de eerste plaats willen afrekenen met die “ongelovigen” die de stichting van een soennitisch kalifaat in de weg staan.

Ze kunnen rekenen op actieve steun uit Saudi-Arabië, Qatar en andere staten aan de Golf die in eigen land sjiïtische minderheden (of vaak meerderheden zoals in Bahrein) onderdrukken. Vooral in Bahrein is de repressie zeer brutaal, met actieve steun uit Saudi-Arabië en de emiraten. Ook aan de Saudische Golfkust is het al jaren onrustig ten gevolge van de onderdrukking van de talrijke sjiieten die daar leven en werken.

Veel sjiieten kijken uiteraard op naar de Libanese Hezbollah, de sjiïtische beweging die als eerste Israël militair terugdreef. Hun prestige reikt daardoor verder dan alleen maar de sjiïtische bevolkingsgroepen.

Voor de westerse zijn die sjiieten uit het Midden Oosten bondgenoten van vijand Iran en voor de meeste Arabische leiders zijn ze bovendien “ketters”. De strijd in Syrië kan niet worden los gezien van die achtergrond.

jeudi, 08 novembre 2012

Les voies et les voix du djihâd

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Les voies et les voix du djihâd...

Pierre Vial

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Des affaires récentes et en particulier, début octobre, le démantèlement par la police d’un réseau islamiste, à Cannes, à Strasbourg et en région parisienne illustrent des tendances qui s’affirment au sein du salafisme.

Celui-ci recrute de plus en plus de jeunes Français (Français de papiers et non de sang puisque beaucoup sont d’origine africaine ou antillaise). Ils sont souvent recrutés en prison (de l’aveu même des autorités, la majorité des détenus sont musulmans…) où des militants islamistes sèment « la bonne parole », en fournissant à des gens souvent paumés et incultes une conscience identitaire à base religieuse et le réconfort d’appartenir à une communauté solidaire, active, bien organisée. On sait à quel point la prison peut être une école révolutionnaire efficace.

Pour éviter aux nouveaux convertis de se faire repérer, il leur est parfois conseillé d’éviter de manifester des signes extérieurs d’islamisme : pas de prières ostentatoires, pas de respect du ramadan, pas de tenue identifiable… et même consigne de manger du cochon et de boire de l’alcool, pour tromper l’ennemi.

Des responsables officiels musulmans se donnent beaucoup de peine pour nier l’évidence, en assurant que le djihadisme « n’a rien à voir avec l’islam »… Il suffit de lire le Coran pour comprendre l’hypocrisie de telles affirmations.

Le ministre de l’intérieur (et des cultes) Manuel Valls s’exerce à l’art difficile du grand écart : devant les évidentes manifestations d’antisémitisme des salafistes, il lui faut rassurer la communauté juive, à laquelle appartient sa femme (sur Radio Judaica, de Strasbourg, il a déclaré : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël »). Mais, en même temps, il tend la perche aux musulmans, en déclarant qu’il ne faut pas jeter « l’opprobre sur nos concitoyens de confession musulmane ». Des discours chèvre chou qui risquent de ne satisfaire ni les uns ni les autres….

mardi, 15 septembre 2009

Al-Qaeda: una util herramienta de guerra para el Imperio

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Al-Qaeda: una útil herramienta de guerra para el Imperio

Ex: http://antimperialista.blogia.com/

(Extracto del artículo "Ex secretario de seguridad de Bush revela dato clave del uso imperial del terrorismo" publicado en IAR noticias)

En el libro "La prueba de nuestro tiempo: Estados Unidos asediado... y cómo podemos estar nuevamente seguros" Ridge (Ex secretario de seguridad de Bush ) cuenta que pese a los pedidos del ex secretario de Defensa, Rumsfeld, y del entonces secretario de Justicia John Ashcroft, él se opuso a elevar el nivel de alerta y, finalmente, no fue elevado, aunque le costó el cargo.

Semanas antes de las elecciones de 2004 habían sido difundidas dos grabacioness de Al-Qaeda: una con Osama Bin Laden y la otra con un hombre llamado "Azzam el estadounidense’’. La CIA -como lo hace siempre- reconoció la "autenticidad" de las amenazas. "El aumento de la alarma terrorista en EEUU poco antes de las presidenciales de 2004 pretendía  influir en los resultados y favorecer a George W. Bush", afirma Ridge en su libro.

"Bush y el candidato contrincante demócrata John Kerry -señala- estaban muy igualados en las encuestas y los funcionarios claves de Bush  afirmaban que el video de Bin Laden, incluso sin elevar el nivel de alarma, contribuiría a una victoria final de Bush por un resultado abrumante."

Pese a todo se tomaron grandes prevenciones de seguridad en edificios públicos y en lugares claves de Nueva York, lo que ayudó a recrear el "clima terrorista" que lo llevó a Bush a ganar las elecciones y ser reelecto en el cargo presidencial.   

En pleno despliegue del aparato de seguridad para prevenir el "ataque terrorista", Ridge renunció el 30 de noviembre del 2004.

Desde el punto de vista geopolítico y estratégico, el   "terrorismo" no es un objeto diabólico del fundamentalismo islámico, sino una herramienta de la Guerra de Cuarta Generación que la inteligencia estadounidense y europea vienen utilizando (en Asia y Europa) para mantener y consolidar  la alianza USA-UE en el campo de las operaciones, para derrotar a los talibanes en Afganistán, justificar acciones militares contra Irán, antes de que se convierta en potencia nuclear, y generar un posible 11-S para distraer la atención de la crisis recesiva mundial.

A nivel geoeconómico se registra otra lectura:  Si se detuviera la industria y el negocio armamentista centralizado alrededor del combate contra el "terrorismo" (hoy alimentado por un presupuesto bélico mundial de US$ 1,460 billones) terminaría de colapsar la economía norteamericana que hoy se encuentra en una crisis financiera-recesiva de características inéditas.

Esta es la mejor explicación de porqué Obama, hoy sentado en el sillón de la Casa Blanca, ya se convirtió en el "heredero forzoso" de la "guerra contraterrorista" de Bush a escala global.

La "guerra contraterrorista" no es una política coyuntural de Bush y los halcones neocon, sino una estrategia global del Estado imperial norteamericano diseñada y aplicada tras el 11-S en EEUU, que ya tiene una clara  línea de continuidad con el gobierno demócrata de Obama.

La "simbiosis" funcional e interactiva entre Bush y Al Qaeda tiñó 8 años claves de la política imperial de EEUU. A punto tal, que a los expertos les resulta imposible pensar al uno sin el otro. Durante 8 años de gestión, Bin Laden y Al Qaeda se convirtieron casi en una "herramienta de Estado" para Bush y los halcones neocon que convirtieron al "terrorismo" ( y a la "guerra contraterrorista") en su principal estrategia de supervivencia en el poder.

Hay suficientes pruebas históricas en la materia: El 11-S sirvió de justificación para las invasiones de Irak y Afganistán, el 11-M en España preparó la campaña de reelección de Bush y fue la principal excusa para que EEUU impusiera en la ONU la tesis de "democratización" de Irak legitimando la ocupación militar, el 7-J en Londres  y las sucesivas oleadas de "amenazas" y "alertas rojas" le sirvieron a Washington para instaurar el "terrorismo" como primera hipótesis de conflicto mundial,  e imponer a Europa  los "planes contraterroristas" hoy institucionalizados a escala global.

Decenas de informes y de especialistas -silenciados por la prensa oficial del sistema- han construido un cuerpo de pruebas irrefutables de que Bin Laden y Al Qaeda son instrumentos genuinos de la CIA estadounidense que los ha utilizado para justificar las invasiones a Irak y Afganistán y para instalar la "guerra contraterrorista" a escala global.

La "versión oficial" del 11-S fue cuestionada y denunciada como "falsa y manipulada" por un conjunto de ex funcionarios políticos y de inteligencia, así como de investigadores tanto de EEUU como de Europa, que constan en documentos y pruebas presentados a la justicia de EEUU que nunca los investigó aduciendo el carácter "conspirativo" de los mismos (Ver: Documentos e informes del 11-S. / Al Qaeda y el terrorismo "tercerizado" de la CIA / La CIA ocultó datos y protegió a los autores del 11-S / Ex ministro alemán confirma que la CIA estuvo implicada en los atentados del 11-S / Informe del Inspector General del FBI: Más evidencias de complicidad del gobierno con el 11-S / Atentados del 11-S: 100 personalidades impugnan la versión oficial )

El establishment del poder demócrata (que ejerce la alternancia presidencial con los republicanos en la Casa Blanca) jamás mencionó la existencia de estas investigaciones y denuncias en una complicidad tácita de ocultamiento con el gobierno de Bush.

Simultáneamente, y durante los ocho años de gestión de Bush, los demócratas no solamente avalaron las invasiones de Irak y de Afganistán y votaron todos los presupuestos de la "guerra contraterrorista", sino que también adoptaron como propia la "versión oficial" del 11-S.

Este pacto de silencio y de encubrimiento entre la prensa y el poder imperial norteamericano preservó las verdaderas causas del  accionar terrorista de Bin laden y Al Qaeda, cuyas "amenazas" periódicas son publicadas sin ningún análisis y tal cual la difunden el gobierno y  sus organismos oficiales como la CIA y el FBI.