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samedi, 26 juillet 2014

Striscia di Gaza

 

Le bloc BRICS et notre destin

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Le bloc BRICS et notre destin

Ex: http://www.dedefensa.org

22 juillet 2014 – D’une façon générale, le bloc BAO et son arme favorite, sa presse-Système, ont ignoré la substance de la réunion des BRICS, au Brésil le 15 juillet. Ils en ont souri et ont consacré quelques colonnes condescendantes à ce qui reste, du point de vue du Système, une entreprise marginale qui a peu d’espoir de se concrétiser en une machine efficace, à cause des liens qui tiennent tous ces pays au Système. De toutes les façons, le Système tient prête, contre cette entreprise, son arme favorite, qui est l’isolement des autres ; de même qu’il est prêt à isoler Poutine et la Russie pour sa conduite inqualifiable vis-à-vis de l’Ukraine (voir un Bloomberg.News du meilleur cru, le 21 juillet 2014), – de même est-il prêt à “isoler les BRICS”, et même à “isoler” the Rest Of the World, sinon le monde entier.

Tout le monde ne partage pas ce point de vue d’une exquise paranoïa-schizophrénie typique de l’épisode maniaque des maniaco-dépressifs en charge, bien entendu. C’est notamment et particulièrement le cas de la Russie, qui est dans la situation d’intense tension que l’on sait. Les Russes sont, de loin, le pays des BRICS qui pousse le plus, aujourd’hui, à une transformation de substance de ce rassemblement pour l’instant assez imprécis dans sa nature, dans un sens structuré, politique, entreprenant et d’une solidarité extrême.

On a lu avec intérêt, à cette lumière, les déclarations du ministre russe des affaires étrangères Lavrov, telles qu’elles ont été retranscrites le 18 juillet 2014 par le site chinois Xinhuanet.com : «The BRICS mechanism has been fully developed and can transform into a political alliance, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said Friday. “BRICS grows and matures in all directions,” the diplomat told state-run Rossiya 24 TV channel. Lavrov said the “qualitative” growth of the mechanism to a degree made it possible to transform into a political alliance, which is especially noticeable in its work within the Group of 20 (G-20) on global economic and financial affairs.»

Lavrov a précisé qu’au sein de ce G20, certains pays étaient proches des BRICS, jusqu’à parle d’une même voix qu'eux, sur la question de la réforme du système financier international – notamment l’Argentine, l’Indonésie et le Mexique. Ce faisant, le ministre russe des affaires étrangères offrait une perspective indirectement mais très puissamment politique. Par exemple, comme l’hypothèse en sera soulevée plus loin, si l’on rappelle que le prochain sommet du G20 aura lieu en novembre en Australie, que certains ont déjà évoqué le refus australien de recevoir la Russie à cause de la crise ukrainienne (et plus encore avec l’affaire du vol MH17), que la position des BRICS déjà affirmée qu’un boycott de la Russie au G20 devrait entraîner le refus des BRICS de participer au sommet, etc. Une telle hypothèse ne peut être réduite aux seuls aspects techniques du sommet, elle est incontestablement politique.

Cette question de la “politisation” des BRICS, posée par la Russie d’une manière proche d’être formelle, alors que l’on commence à apprécier le poids et les conséquences des décisions prises au Brésil, conduit à envisager avec plus de sérieux et un certain sens de l’urgence les conséquences de l’apparition des BRICS comme un acteur structuré majeur dans le jeu des relations internationales. Plus encore, cette réflexion s’engage également sur des voies idéologiques et philosophiques selon les termes anciens, que nous présenterions, nous, selon les qualifications plus adéquates de “voies d’antagonisme Système versus antiSystème”. En d’autres termes  : admettant que les BRICS commencent à devenir “opérationnels” d’une façon plus structurée, apparaissant de plus en plus selon une voie concurrente, ou alternative, etc., du système financier international, jusqu’où faut-il pousser ce défi ainsi posé au Système ? S’agit-il d’une voie concurrente à l’intérieur du Système, c'est-à-dire discrètement antiSystème ? Ou bien s’agit-il d’une voie alternative au Système, c’est-à-dire ouvertement antiSystème ?

L’intérêt que nous voyons dans cette question, qui peut sembler soit prématurée, soit irréaliste, est qu’elle apparaît aujourd’hui comme un objet de débat chez des spécialistes, universitaires le plus souvent. Certes, il s’agit de personnalités professant des positions très critiques du Système, souvent au nom d’une position idéologique identifiable ou assimilable (par exemple, néo-marxiste) mais cela n’empêche nullement la perception selon laquelle nous arrivons à un point essentiel de l’évolution des BRICS, celui où une structuration s’avère nécessaire, où sa politisation s’avère inévitable, où la construction conceptuelle doit se substantiver dans la réalité des relations internationales. C’est ce que Lavrov appelle “la maturité” des BRICS.

Pour substantiver cette observations générale, nous allons donner des références, ainsi que des extraits de débats, venus du site The Real News, site US aux engagements dissidents “de gauche” très affirmés, c’est-à-dire soutenant une position explicitement hostile au capitalisme néolibéral. Il s’agit de deux interventions, sous forme de débat ou d’interview télévisées, de personnalités universitaires. Ces illustrations doivent permettre de prendre conscience de l’ampleur du débat, de sa profondeur, de son caractère éventuellement déstabilisant.

• La première référence date du 18 juillet 2014, sous le titre «Is the New BRICS Bank a Challenge to US Global Financial Power?». Elle oppose deux professeurs US, d’une même tendance de gauche progressiste, adversaires du capitalisme tel qu’il est développé, mais professant chacun des opinions différentes sur l’évolution des BRICS. Il est à noter qu’aucune de ces opinions ne prévoit que les BRICS constituent une tentative ratée d’établir un système différent de l’actuel système. Ce point de départ marque bien l’impact du sommet brésilien : tout le monde considère ce sommet comme une réussite, comme un événement de la première importance, sinon un événement fondateur de la phase de maturité des BRICS, cela parmi ceux qui suivent sérieusement l’évolution des BRICS. Ces commentaires sont donc au-delà des commentateurs-Système, anglo-saxons et le reste, qui restent aveugles à l’évolution des BRICS, totalement sous l’empire de l’arrogance de la pensée-Système dont ils dépendent absolument. Les deux intervenants sont les professeurs Michael Hudson and Leo Panitch, respectivement professeur d’Economie (Distinguished Research Professor of Economics) à l’université du Missouri, et chef de recherche en économie politique comparée à l’université de York, à Toronto. (Le modérateur est Paul Jay, rédacteur en chef du réseau TRNN, ou The Real News Network)

Paul Jay : «... BRICS countries have also created a $100 billion contingency reserve arrangement (CRA), meant to provide additional liquidity protection to member countries during balance-of-payments problems and other financial shocks. The CRA, unlike the pool of contributing capital to the BRICS bank, which is equally shared, is being funded 41 percent by China, 18 percent by Brazil, India, and Russia, and 5 percent from South Africa. The new bank is being described as a challenge to the IMF and the World Bank, that is, a challenge to American global financial power. But is it, as Vijay Prashad wrote, neoliberalism with southern characteristics? [...] So, Michael, kick us off. How significant a development is this?»

Michael Hudson : «I think it's much more significant than any of the press has said. The press treats it almost as if, well, they're very small, and what do these countries have to do. Think of the BRICS as doing on the government level what Occupy Wall Street has been advocating. When they say a new development bank, they don't mean they want to be like the World Bank or the IMF. They want a different kind of development.

»But also it's not only a development bank, but it's the $100 billion currency scheme. They are trying to--they've been driven into a mutual economic defense alliance by the U.S. sanctions against Russia, by the threats against China, not letting it invest in the U.S. on national security grounds. They've forced other countries really into let us do whatever we want with you, there is no alternative, and we're going to do to you what we did to Ireland and Greece, and that's it.

Well, basically what the BRICS are saying in their new bank and their clearing house is, yes, there is an alternative. We don't have to be like neoliberalism. Their critique of the World Bank and the IMF isn't that they're not given big enough quotas; it's they disagree with the whole philosophy of the World Bank and the IMF that is subsidizing economic dependency, food dependency, and basically anti-labor parties that result in budget deficits, that then governments are told, well, in order to finance your foreign debt and your budget deficit, you have to sell off your water, your natural resources, your privatization. The BRICS banks, they're not going to go to the member countries and saying, you have to sell off your water supply and raise prices in order to pay us.

Paul Jay : «Right. Let me bring Leo in here... So, Leo, what do you make of Michael's take? How significant is all this?»

Leo Panitch : «Well, I think it's very significant, and it is designed to give these large developing capitalist countries more room for maneuver vis-à-vis the American state and the European Central Bank and the IMF and the World Bank. But I think the significance he's attaching to it is remarkably overblown. There's no evidence that their purposes are indeed not to apply conditionality to loans. There's loads of evidence with the nonoperationability of the Bank of the South, which was the bank created in Latin America that the Brazilians – which have made it nonoperational by insisting it be a very conventional development bank which in fact goes to the markets and therefore is constrained by the markets in terms of interest rates to be charged, etc., conditionalities, as opposed to Bolivia and Venezuela that wanted it to operate on very different, not market principles. The Brazilians don't want that and don't want it for the new bank. And I don't think it's just a matter of the Brazilians. The Chinese don't want it either. There's a much deeper factor why it's not so significant, although it does give them some room for maneuver in their operations. But the main reason is that it's embedded in countries, even with China, that don't have the very, very, very--as Michael knows very well--deep financial markets that is needed for this kind of bank to play that kind of role.»

Paul Jay : «Okay. Leo, hang on one second. That's sort of a second point. Let Michael respond to your first point. Your first point is that this is not something against a neoliberal strategy; this is some independent maneuver of countries that do work within a neoliberal strategy. So what do you make of that?»

Leo Panitch : «Well, let me just to emphasize that look at who was just elected as the government of India. Look at the extent to which even the Workers Party has been keen to integrate further into global capitalism. Let's look at the way in which China has just begun to remove some of its financial restriction. And let's look at what the ANC now represents. So, sure, they want more room for maneuver, but within the framework of buying into capitalist globalization and being extremely dependent on it.»

• La seconde référence date du 20 juillet 2014 et porte le titre significatif de «BRICS: Progressive Rhetoric, Neoliberal Practice». Il s’agit de l’interview du professeur sud-africain, – l’Afrique du Sud est un des cinq BRICS, – Patrick Bond, de l’université de KwaZulu-Natal. Bond dirige également le Center for Civil Society. C’est un militant, théoricien de la recherche d’une économie alternative de rupture avec le système capitalisme ultralibéral.

Paul Jay : «So let's talk about ordinary people, not the elites running all these countries. You know, for people living in the United States, it's pretty straightforward, in the sense that, you know, if you want to take a progressive the position on U.S. foreign policy, you're opposed to its seeking and achieving hegemony and militarization and so on and so on. But if you're in one of the BRICS countries, do you consider this a positive development for your own people? And, obviously, let's start with South Africa, ’cause that’s where you are. I mean, is this – you know, it's not going to transform the conditions of South Africa, but is this something positive or not? I'm talking about BRICS and the new bank and all of this.»

Patrick Bond : «The BRICS Development Bank could be a very dangerous phenomenon, because to the extent that the anti-imperialist movements and solidarity movements have actually begun to discipline, say, the World Bank, which is under pressure not to make any new coal-fired power plant loans, the last one being here in South Africa in 2010, $3.75 billion, the biggest such loan ever by the World Bank, that then, that refusal to make these kinds of dreadful loans, pushes the borrowers like the South African government to a BRICS bank. And I think in many ways what we're seeing with BRICS is a recommitment to an extractive and predatory kind of capitalism, desperation capitalism, that will be more dangerous for ordinary movements struggling to retain their own integrity of community, their livelihoods, the nature around them. The proof of that will be in 2016 and when we start seeing what kind of loans the BRICS bank gives.

»Now, the rhetoric sounds good. They've--BRICS has actually ask Joe Stiglitz to be one of the main advisers and put a position paper together in 2011. And so what you'll hear this week in Fortaleza, for example, lots of rhetoric about sustainable development and inclusivity. When you hear those words, look at the details, because when they're using them, it often means they're planning to do the opposite, and instead of infrastructure in local currency for water systems, sanitation, housing, clinics, schools, and so forth, we're much more likely to see megaprojects that help multinational capital from BRICS and from the West.»

Paul Jay : «Okay. So, then, the proof is going to be in the pudding, then. We still have to really see what they're going to do with it.»

Patrick Bond : «And I think the proof is also whether the geopolitical relations tighten up, because if the West gets more aggressive towards Russia, for example, having just thrown Russia out of the G8 – it was a G7 meeting a couple of months ago – and then the G20 is meant to meet in Australia and November. Will it be the G19, throwing Russia out for the reasons you've already mentioned? And then the BRICS have already said, well, if you throw Russia out, then make it the G15, because we're also leaving. There's some very interesting maneuvering going on at the level of these multilateral arrangements. So far, all evidence is that the BRICS are stabilizing world capitalism, but there may be some surprises ahead as these geopolitical tensions might compete with the overall project of accumulation.»

Résumons ces différents propos en trois points (dont un éclaté en deux termes d’une alternative), selon la perception que nous en avons pour le développement de notre commentaire...

• Il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé au sommet brésilien des BRICS est important, voire essentiel, en termes opérationnels comme en termes de perception. Il donne aux BRICS une capacité d’action qui en fait un acteur, c’est-à-dire un participant actif, des relations internationales ; sur ce dernier point, “participant actif” d’une ambition de réforme du système financier international, ce qui a plusieurs signification...

• La première signification de ce passage des BRICS à la position de “‘partisan actif’ d’une ambition de réforme du système financier international” doit figurer sous la forme d’une alternative. Le premier terme de l’alternative est que le bloc BRICS reste dans le Système (capitalisme ultralibéral avec tout ce qui va avec dans les domaines financier, économique, commercial, et social également), mais en formant un bloc concurrent du bloc BAO, et qui imposera ses conditions, qui affrontera s’il le faut le bloc BAO pour cela. L’option “bloc BRICS contre bloc BAO à l’intérieur du Système” signifiant malgré la position dans le Système une montée aux extrêmes à l’intérieur du Système, – et ce que Patrick Bond qualifie très justement, dans le chef des BRICS, de “capitalisme du désespoir” (“desperation capitalism”) ; l’expression a une très forte connotation, qui rend compte implicitement de la situation de grande tension qu’implique l’évolution de la situation et, finalement, selon notre conception, l'absence de la moindre chance de stabiliser cette situation du capitalisme, particulièrement avec la survenue des BRICS en tant que tels.

• Le deuxième terme de l’alternative de la première signification de l’évolution des BRICS est celle d’une rupture avec le Système, avec la capitalisme ultralibéral. C’est la thèse que défend le professeur Hudson, les BRICS instituant selon lui au niveau des gouvernements et des grands ensembles internationaux l’équivalent des buts recherchés par le mouvement Occupy Wall Street. («Think of the BRICS as doing on the government level what Occupy Wall Street has been advocating. When they say a new development bank, they don't mean they want to be like the World Bank or the IMF. They want a different kind of development.»)

• La seconde signification de ce passage des BRICS à la position de “‘partisan actif’ d’une ambition de réforme du système financier international” est que le groupement, arrivé à maturité et sur la voie d’une politisation de facto, deviendrait, dans la perception qu’on en aurait, un acteur obligé du jeu de la puissance ; ce rôle s’exprimerait, selon nous, en termes de communication (d’abord) ou en termes géopolitiques (nécessairement, comme conséquence). Bond, qui estime pourtant que les BRICS ne sortent pas du Système, expose in fine l’inéluctabilité de la transformation de la perception qu’on a des BRICS, – si l’on veut, en terme d’image, le passage des BRICS au bloc-BRICS. Il en situe, très justement selon nous, la possibilité avec la réunion du G20, d’où la Russie pourrait être exclue, ce qui pourrait, et même devrait entraîner l’abstention au moins des cinq BRICS, et cela ouvrant une crise politique entre le bloc BAO et le bloc BRICS. Si le G20 se transforme en G19, puis G15 pour la réunion australienne, remarque Bond, «There's some very interesting maneuvering going on at the level of these multilateral arrangements». Dès lors, ceux qui voyaient les BRICS comme un groupe pouvant stabiliser le capitalisme ultralibéral en équilibrant ses groupes (ses blocs) régionaux, en sont pour leurs frais... «So far, all evidence is that the BRICS are stabilizing world capitalism, but there may be some surprises ahead as these geopolitical tensions might compete with the overall project of accumulation.»

... Mais on note aussitôt que cette évolution n’est nullement envisagée du point de vue des facteurs composants des BRICS. Elle est envisagée en termes géopolitiques (et surtout de communication, selon nous), c’est-à-dire politiques en général, c’est-à-dire selon le contexte crisique qu’on connaît, – particulièrement sinon essentiellement la crise ukrainienne avec ses effets globaux puisqu’elle affecte les pays du bloc BAO et l’un des pays du bloc BRICS. En ce sens, le phénomène des BRICS, et du groupe BRICS devenant bloc BRICS, dépend beaucoup plus de la crise ukrainienne dans ce qu'elle a de global (crise générale, si l'on veut) que d'aucun autre événement, et c'est dans ce contexte qu'il faut l'apprécier.

Lien entre la crise ukrainienne et le “bloc-BRICS”

Simplifions le problème que nous soumettrons à notre commentaire. Des deux termes de l’alternative considérée, – le bloc BRICS se constituant à l’intérieur du Système, le bloc BRICS se constituant pour offrir de l’extérieur une alternative au Système, – nous privilégions le premier. Nous ne croyons pas que les BRICS puissent échapper aux règles et aux nécessités du Système, d’une façon assez structurée et assez puissante pour présenter une alternative, alors que les pays qui le constituent jouent selon les règles du Système, bon gré mal gré, en le critiquant plus ou moins vivement, etc. Leur démarche initiale est une protestation contre l’inégalité du traitement des uns et des autres à l’intérieur du Système, nullement une démarche rupturielle.

Mais cette spéculation importe peu pour notre propos, toujours en nous en tenant à l’aspect opérationnel de la chose. La seule chose qui nous importe est de savoir si les BRICS, devenus ou en voie de devenir le bloc BRICS dans la perception qu’on en a, rencontreront l’hostilité du bloc BAO, et derrière lui, du Système. Notre réponse est absolument positive, dans les deux cas. Ce n’est pas un problème économique, financier, géopolitique, même si tous ces domaines joueront un rôle, c’est un problème que nous qualifierions d’eschatologique. Nous voulons dire par là que, même si les BRICS (certains parmi les BRICS) s’effrayaient d’une telle avancée qu’est leur politisation, voire envisageaient de la refuser, les circonstances effaceraient ces flottements et ces freinages, elles feraient très rapidement en sorte qu’ils seraient perçus comme étant effectivement dans cette voie. Dès lors que les BRICS seront perçus comme en voie de constituer un bloc politique, ou constituant d’ores et déjà un bloc politique, et même si ceci ou cela ne correspond pas à la vérité de la situation et parce qu’il ne s’agit que d’une perception, dès cet instant l’affrontement sera inévitable, et du fait du Système, impitoyable et sans la moindre concession. Par exemple, un pays comme l’Inde, que les Etats-Unis s’imaginent encore pouvoir retourner à leur avantage en jouant de son antagonisme avec la Chine à l’occasion de l’arrivée de la nouvelle équipe Modi, sera instantanément perçu comme adversaire et ennemi dès lors que cette perception de l’évolution du BRICS que nous évoquons aura pénétré le cuir épais des dirigeants-Système du bloc BAO.

Cette perspective eschatologique est ouverte par la politisation des BRICS (passage “des BRICS” en “bloc BRICS”, à la fois inévitable et nécessaire), ou dans tous les cas par la perception de ce qui paraît être un inévitable et nécessaire processus de politisation à partir du moment où cette perception intègre les décisions prises au Brésil. Ce que signale Patrick Bond est évident, dans le climat actuel, dans le cadre de l’extraordinaire tension établie par la crise ukrainienne passée en mode-turbo avec la destruction du vol MH17. Dans de telles conditions, – et encore sans spéculer sur les probables développements d’ici là dont nous ne savons rien, et qui seraient nécessairement dans le sens d’une tension encore plus grande car tel est le destin de la crise générale actuelle, – on peut avancer que les pressions seront irrésistibles au sein du bloc BAO pour exclure la Russie de la réunion du G20. Dans ce cas, les BRICS devront être solidaires, ou dans tous les cas ils devront affirmer leur solidarité sous peine d’un effondrement terrible du statut de ceux qui refuseraient ; et cette solidarité sera affirmée pour des raisons absolument politiques, sinon pour la cause de l’eschatologie de cette crise générale.

Effectivement, il y a un lien puissant et serré entre le destin immédiat des BRICS et la crise ukrainienne. Ce lien implique la complète politisation de l’événement qu’est l’immédiat destin des BRICS, et nous sommes alors loin, très loin du débat pour savoir si les BRICS-devenant-“bloc-BRICS” seront à l’intérieur du Système ou en-dehors. Le temps, qui se contracte extraordinairement vite, l’histoire qui accélère non moins rapidement, la métahistoire qui nous parle directement, renvoient ce débat à la passionnante et inutile discussion sur le sexe des anges. (Mais, encore une fois, après avoir noté que ce débat aura permis, qu’il permet d’ores et déjà de faire évoluer la perception que les BRICS deviennent politique et “bloc-BRICS”.) L’amplification et l’accélération terrifiantes de la crise générale, autour de l’Ukraine, doivent très rapidement y impliquer les BRICS en tant que tels, et la perception qu’on en a évoluant aussi rapidement sinon accélérant le phénomène.

En d’autres mots, les BRICS ne sont d’ores et déjà plus un regroupement économique, ils constituent de facto, qu’ils le veuillent ou non, une force politique qui devra se structurer comme telle devant l’évidence. Le phénomène évolue dans ce sens sans qu’on puisse le mesurer car il se fait en-dehors même du contrôle de ses membres et sans que nul ne puisse encore en identifier les signes. L’avantage de la situation actuelle est que le bloc BAO, tout occupé à déployer son extraordinaire arrogance en forme d’aveuglement triomphant et terroriste et son addiction pathologique aux narrative, ne s'est aperçu de rien et ne s'apercevra de rien jusqu’à ce que la chose soit accomplie, – ou, dans tous les cas, que s’impose la perception de la chose en train de s’accomplir, et un incident comme celui qui marquerait éventuellement le G20 serait une circonstance idéale à cet égard. Il ne s’agit plus d’un débat antagoniste sur une formule économique, des prérogatives d’un éventuel bloc BRICS, etc., il s’agit de la phase terminale de la crise d’effondrement du Système, – puisque le Système est promis à s’effondrer, d’une façon ou l’autre, y compris la façon apocalyptique, et que nous y sommes... Les BRICS ont nécessairement un rôle fondamental à tenir, qui est politique, géostratégique, etc., avec des composantes financières certes, dans le chef de probables crises à ce niveau ; mais ce rôle est d’abord et nécessairement eschatologique, puisque tout l’est dans cette phase métahistorique fondamentale.

Pour conclure, nous reprenons une phrase écrite plus haut concernant la position du bloc BRICS dans son évolution, par rapport au Système. Lorsque nous écrivons “Ce n’est pas un problème économique, financier, géopolitique, même si tous ces domaines joueront un rôle, c’est un problème que nous qualifierions d’eschatologique”, nous voulons dire que la démarche des BRICS par rapport au Système devient nécessairement rupturielle, par les conditions même qui sont imposées, – conditions crisiques de rupture.

Par “eschatologique”, nous signifions d’abord une définition opérationnelle, qui n’est pas nécessairement exclusive des domaines métaphysiques, au contraire ; cette définition de Roger Garaudy fait l’affaire, que nous rappelions à un propos infiniment moins dramatique, moins pressant, le 14 mai 2008 : «[N]ous voulons dire, si nous nous référons à cette définition pratique et concrète, et excellente en tous points, que donne Roger Garaudy de l’eschatologie (à côté de la définition théorique : “Étude des fin dernières de l’homme et du monde”): “L’eschatologie ne consiste pas à dire: voilà où l’on va aboutir, mais à dire: demain peut être différent, c’est-à-dire: tout ne peut pas être réduit à ce qui existe aujourd’hui.”»

Nous dirions, pour le problème que nous étudions aujourd’hui, impliquant le destin des BRICS, leur constitution éventuelle en bloc BRICS avec tout ce que cela suppose de dynamique crisique et rupturielle par rapport au Système, donc une dynamique antagoniste puis confrontationnelle, que cet événement dépend de l’intervention de forces extérieures aux données actuelles, et des forces hors du contrôle humain, ordonnant effectivement un destin eschatologique, cette fois dans un sens où l’on peut se référer à la dimension métaphysique. Le phénomène des BRICS-devenant-“bloc-BRICS” devient alors cet événement eschatologique dont nul n’est capable de prévoir la course, mais qui sera nécessairement un événement antiSystème et rupturiel, quoi qu’en veuillent les BRICS. Nous serions même tentés d’avancer l’hypothèse que nous sommes arrivés à un point de tension rupturielle tel et d’une forme eschatologique et métahistorique telle qu’une hésitation de certains BRICS à s’engager (par exemple en solidarité avec la Russie pour le G20), c’est-à-dire la possibilité de dissolution de facto du groupe, n’empêcherait pas l’affrontement d’une façon ou une autre à cause des pressions exercées sur les membres du groupe en retraite pour une capitulation complète. Les circonstances même d’un tel flottement de certains membres des BRICS impliqueraient une telle réaction du bloc BAO que le groupement serait reconstitué par la puissance des attaques conduites contre lui. L’inéluctabilité de l’affrontement dans un cadre eschatologique, donc affrontement au moins politique, avec les BRICS perçus comme antiSystème, nous paraît avérée. La logique supérieure de la crise d’effondrement du Système domine tout.

Coca-Cola: entre boycott et alternatives locales

Coca-Cola: entre boycott et alternatives locales

http://p0.storage.canalblog.com/08/69/1111121/97052851_o.jpg

par Frédéric de Grimal

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

La filiale espagnole de la marque Coca-Cola a annoncé un énorme plan social le 22 janvier 2014, prévoyant la fermeture de quatre usines et le licenciement de plus d’un millier de salariés. Peu concernée par la terrible crise systémique espagnole et le taux de chômage endémique ibérique, la grande firme internationale Coca-Cola n’a pas fait dans le détail.
 
La réponse ne s’est pas faite attendre. D’abord de manière assez classique avec une grève et des manifestations, puis de façon plus originale avec un appel au boycott des produits de la marque, comme l’indique un article du site internet de Courrier International en date du 18 juin 2014. Le slogan des salariés espagnols de Coca-Cola, patriotique et social, est éloquent : « Si Madrid ne fabrique plus de Coca-Cola, Madrid n’en boira plus. ». Une belle démonstration de patriotisme économique par la base, puisque les états européens sont défaillants à protéger leurs économies des circonvolutions des groupes prédateurs venus d’outre-Atlantique.
 
On pouvait douter du succès d’une telle initiative dans une Europe américanisée accro aux boissons gazeuses et trop sucrées du géant américain. Et pourtant, la consigne a été largement suivie par le peuple espagnol, et particulièrement dans les régions du centre (Vieille Castille, La Manche, Estrémadure et Madrid). Le journal espagnol El Economista a révélé que les ventes de la marque avaient diminué de moitié en Février, par rapport aux chiffres de l’année 2013. Il s’agit même de la plus grosse chute jamais enregistrée par la marque ! Le boycott a donc porté un dur coup à cette entreprise hégémonique, au combien symbolique de la globalisation sans visage. Un coup durable car les experts estiment même que les ventes ne devraient pas remonter avant 2017, ce dont on peut se réjouir franchement.
 
Quelle meilleure arme contre ces entreprises américaines apatrides qui licencient dans notre Europe en crise que de boycotter leurs produits ? C’est le seul langage qu’ils peuvent comprendre, et puis ne sommes-nous pas suffisamment compétents pour produire nous-mêmes des boissons gazeuses de qualité plus respectueuses de la santé (et tout aussi addictives) ?

L’idée des manifestants espagnols est donc brillante car d’une efficacité redoutable. Imaginons une telle chose à l’échelle européenne, ce serait un moyen de nous faire respecter, de montrer que nous ne sommes pas de dociles moutons de panurge prêts à acheter tout ce que l’on nous demandera. Nous devons montrer toute notre opposition à la laideur et à l’infamie qu’ils nous imposent, mais le faire réellement plutôt qu’en protestant dans le vide. Voilà donc une bonne initiative, mais elle ne saurait être durable en raison de la nature même du capitalisme contemporain qui génère des pseudo-besoins désormais si ancrés dans nos comportements quotidiens qu’ils nous semblent naturels.  Annihiler l'"envie de Coca", ou plus généralement l'envie de marques, est impossible à grande échelle dans le monde contemporain.

                                                                                      ***
 
Jean Baudrillard, grand observateur de l’aventure américaine, trouva dans « La Société de Consommation », une exacte définition pour l’horizon de l’homme contemporain : « homo oeconomicus ». Il précise cette notion comme « fossile humain de l’âge d’or, né à l’ère moderne de l’heureuse conjonction de la Nature Humaine et des Droits de l’Homme, est doué d’un intense principe de rationalité formelle qui le porte : 1- A rechercher sans l’ombre d’une hésitation son propre bonheur ; 2- A donner sa préférence aux objets qui lui donneront le maximum de satisfactions. Tout le discours, profane ou savant, sur la consommation, est articulé sur cette séquence qui est celle, mythologique, d’un conte : un Homme, « doué » de besoins qui le « portent » vers des objets qui lui « donnent » satisfaction. Comme l’homme n’est jamais satisfait (on le lui reproche d’ailleurs), la même histoire recommence indéfiniment, avec l’évidence défunte des vieilles fables ».
 
Le sociologue français conceptualise un homme de besoins, un homme qui a le « droit » de « satisfaire » à ses besoins. Les « besoins » dont il s’agit, ne sont pas d’ordre naturel comme manger ou dormir à l’abri, mais bien des « besoins » d’ordre symbolique et répondant à des critères de confort annexe ou à l’hédonisme ludique. En somme, nous sommes infantilisés, tels le chien de l’expérience de Pavlov nous voulons notre Coca car son gout est étudié pour nous plaire. Et il n'est pas réaliste de penser pouvoir supprimer tous ces pseudo-besoins aux peuples d’Europe. Qui en « révolte contre le monde moderne » pourrait se priver de facebook ou n’a jamais déjeuné sur le pouce au Mac Donald ? Il nous faut d’abord faire notre examen critique et comprendre que loin d’être des personnalités extraordinaires hors du monde et de ses tentations, nous sommes, nous aussi, pleinement parties prenantes de ce monde moderne que nous critiquons.

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Alors plutôt que de lutter frontalement contre un ennemi plus fort, nous devons nous adapter et pratiquer l’aïkido, c’est à dire retourner sa force de séduction contre lui même, produire des ersatzs de meilleur qualité que les produits de consommation de masse qu’ils nous imposent. Le but est de contourner ce système. Coca-Cola jouit d’une situation quasi monopolistique sur son secteur de marché malgré les initiatives de boissons régionales comparables, tel le « coca » breton Breizh-Cola, ces boissons n’arrivent pas encore à bousculer comme il le faudrait le géant américain mais elles doivent plus que jamais être soutenues. Elles donnent du travail aux européens vivant en zone rurale, elles font aussi travailler les agriculteurs locaux, enfin, et peut être plus important, elles affirment un enracinement local défiant l’autorité centrale. La lutte contre le TAFTA et le TISA passe par plus d’intelligence économique et d’innovation, au delà d’une future mise au pas de la finance spéculative qui n’est pour l’instant qu’un vœu pieux. Dans le Lot un brasseur produit la bière Ratz (je vous la recommande), après deux années de galères noires, il exporte désormais son produit dans tout le grand sud ouest sans le soutien d’aucune grande chaîne de distribution.

A nous désormais, de trouver les clés pour proposer une alternative au modèle consumériste imposé. Une troisième voie qui soit ancrée dans le présent tout en rejetant les manifestations les plus creuses et nihilistes du monde moderne. Nous ne sommes pas des réactionnaires, nous sommes des hommes d'action.

Frédéric de Grimal/C.N.C

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Teoría del Mundo Cúbico

Teoría del Mundo Cúbico  

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Diálogo sobre la Teoría del Mundo Cúbico.- EMInves ha publicado una recopilación de artículos, corregidos y aumentados, acompañados de una conclusión, titulada Teoría del Mundo Cúbico. El libro ha aparecido precisamente la misma semana en la que menos de la mitad del electorado acudía a las urnas para elegir sus representantes en Europa y quizás sea este hecho por el que convenga empezar el diálogo con su autor, Ernesto Milá:

– Nuestro pueblo no parece ha estado muy interesado por las elecciones europeas… ¿Cómo sitúan en su libro a la Unión Europea?

– Es simple: la UE podía haberlo sido todo y, sin embargo, ha optado por no ser nada. La UE podía haberse constituido como una de las “patas” de un mundo multipolar, una de las zonas con mejor nivel de vida y bienestar de las poblaciones. Y, sin embargo, ha preferido ser una pieza más de un mundo globalizado y, como tal, una víctima más de esa odiosa concepción económico–política que aspira a homogeneizar el mundo en función de los intereses de la economía financiera y especulativa.

– Así pues, no hay futuro para Europa dentro de la globalización…

– Exacto, desde hace 25 años, Europa viene siendo víctima de un doble fenómeno: de un lado la deslocalización industrial en virtud de la cual, las plantas productoras de manufacturas tienden a abandonar territorio europeo y a trasladarse a zonas del planeta con menos coberturas sociales y, especialmente, salarios más bajos; de otro lado, la inmigración masiva traslada masas ingentes del “tercer mundo” hacia Europa con la finalidad de aumentar la fuerza de trabajo a disposición, logrando así tirar a la baja de los salarios. Ambos procesos –deslocalización industrial e inmigración masiva– tienden a rentabilizar el rendimiento del capital: se produce más barato fuera de Europa y lo que no hay más remedio que se fabrique en Europa, cuesta menos gracias a la inmigración masiva. Eufemísticamente, a este proceso, se le llama “ganar competitividad” y registra en su nómina a una ínfima minoría de beneficiarios y a una gran masa de damnificados. Por eso es rechazable.

– Hablando de “modelos”, en la introducción dices que tu Teoría del Mundo Cúbico es un modelo de interpretación de la modernidad, ¿puedes ampliarnos esta idea?

– Lo esencial de toda teoría política es interpretar el mundo en función de un esquema propio que ayude a explicar la génesis de la coyuntura histórica que se vive y cuál será su evolución futura. Esto es hasta tal punto necesario que, sin esto, puede decirse que ninguna doctrina política, ninguna concepción del mundo, logrará definir los mecanismos estratégicos para modificar aquellos aspectos de la realidad que le resulten rechazables o discordantes. Para que un modelo de interpretación de la realidad sea eficiente, es preciso que integre los aspectos esenciales del fenómeno que analiza. Los modelos geométricos son particularmente interesantes por lo que tienen de “visual”. De entre ellos, el cubo es, sin duda, el que mejor se adapta a la globalización y, por tanto, es el que hemos utilizado para nuestro análisis.

– Así pues, si no se comprende bien lo que es la globalización, ¿más vale no intentar aventuras políticas?

– Exactamente. Cuando emprendes un viaje, una aventura, debes llevar contigo un mapa. El mapa es, en definitiva, el modelo de interpretación que te llevará del lugar en el que te encuentras a aquel otro al que quieres llegar. Nadie sensato se atrevería a iniciar un viaje sin disponer de un plano susceptible de indicarle en cada momento dónde se encuentra y si va por la buena o por la mala dirección. Hoy, el factor dominante de nuestra época es el mundialismo y la globalización; el primero sería de naturaleza ideológica y en el segundo destaca su vertiente económica, especialmente. ¿Qué podríamos proponer a la sociedad si ignorásemos lo que es la globalización? Incluso Cristóbal Colón tenía una idea clara de a dónde quería ir; para él, su modelo de interpretación era la esfera; sabía pues que si partía de una orilla del mar, necesariamente, en algún lugar, llegaría a otra orilla. Desconocer lo que es la globalización y sus procesos supone no asentar la acción política sobre bases falsas y, por supuesto, una imposibilidad para elegir una estrategia de rectificación.

– ¿Qué pretendes transmitir a través de estas páginas?

– En primer lugar la sensación de que la globalización es el factor esencial de nuestro tiempo. Luego, negar cualquier virtud al sistema mundial globalizado, acaso, el peor de todos los sistemas posibles y, desde luego, la última consecuencia del capitalismo que inició su ascenso en Europa a partir del siglo XVII. Tras el capitalismo industrial, tras el capitalismo multinacional, no podía existir una fase posterior que no fuera especulativa y financiera a escala planetaria. Cuando George Soros o cualquier otro de los “señores del dinero” vierten alabanzas sobre la globalización, lo hacen porque forman parte de una ínfima minoría de beneficiarios que precisan de un solo mercado mundial para enriquecerse segundo a segundo, al margen de que la inmensa mayoría del planeta, también segundo a segundo, se vaya empobreciendo simétricamente. En la globalización hay “beneficiarios” y “damnificados”, sus intereses con incompatibles. Finalmente, quería llamar la atención sobre la rapidez de los procesos históricos que han ocurrido desde la Caída del Muro de Berlín. Lejos de haber llegado el tiempo el “fin de la historia”, lo que nos encontramos es con una “aceleración de la historia” en la que e están quemando etapas a velocidad de vértigo. La globalización que emerge a partir de 1989, en apenas un cuarto de siglo, ha entrado en crisis. En 2007, la crisis de las suprime inauguró la serie de crisis en cadena que recorren el planeta desde entonces, crisis inmobiliarias, crisis financieras, crisis bancarias, crisis de deuda, crisis de paro, etc, etc. En cada una de estas crisis, da la sensación de que el sistema mundial se va resquebrajando, pero que se niega a rectificar las posiciones extremas hacia las que camina cada vez de manera más vertiginosa. Con apenas 25 años, la globalización está hoy en crisis permanente. Así pues, lo que pretendo transmitir es por qué no hay salida dentro de la globalización.

– ¿Y por qué no hay salida…?

– La explicación se encuentra precisamente en el modelo interpretativo que propongo: está formado por un cubo de seis caras, opuestas dos a dos; así por ejemplo, tenemos a los beneficiarios de la globalización en la cara superior y a los damnificados por la globalización en la cara inferior; a los actores geopolíticos tradicionales a un lado y a los actores geopolíticos emergentes de otro; al progreso científico que encuentra su oposición en la neodelincuencia que ha aparecido por todas partes. Así pues tenemos un cubo con seis caras, doce aristas en las que confluyen caras contiguas y ocho vértices a donde van a parar tres caras en cada uno. Así pues, del análisis de cada una de estas caras y de sus contradicciones entre sí, de las aristas, que nos indicarán las posibilidades de convivencia o repulsión entre aspectos contiguos y de los vértices que nos dirá si allí se generan fuerzas de atracción o repulsión que mantengan la cohesión del conjunto o tiendan a disgregarlo respectivamente, aparece como conclusión el que las fuerzas centrípetas que indican posibilidades de estallido de la globalización se manifiestan en todos los vértices del cubo, así como las fricciones en las aristas, y hacen, teóricamente imposible, el que pueda sobrevivir durante mucho tiempo la actual estructura del poder mundial globalizado.

– ¿Quiénes son los “amos del mundo”? ¿Los “señores del dinero”…?

– En primer lugar es preciso desembarazarse de teorías conspiranoicas. Si el mundo estuviera dirigido por una “logia secreta” o por unos “sabios de Sión”, al menos sabríamos hacia donde nos pretenden llevar y existiría una “inteligencia secreta”, un “plan preestablecido”. Lo más terrible es que ni siquiera existe eso. El capitalismo financiero y especulador ha dado vida a un sistema que ya es controlado por ninguna persona, ni por ningún colectivo, ni institución. Simplemente, la evolución del capitalismo en su actual fase de desarrollo está completamente fuera de control de cualquier inteligencia humana. De ahí que en nuestro modelo interpretativo, la cara superior del cubo –la que representa a los beneficiarios de la globalización– no sea plana sino que tenga la forma de un tronco de pirámide. En el nivel superior de esta estructura piramidal truncada se encuentran las grandes acumulaciones de capital, lo que solemos llamar “los señores del dinero”… pero no constituyen ni un “sanedrín secreto”, ni siquiera pueden orientar completamente los procesos de la economía mundial. Simplemente, insisto, la economía se ha convertido en un caballo desbocado, que escapa a cualquier control…

– Entonces… ¿quién dirige el mundo?

– … efectivamente, esta es la pregunta que faltaba. En mi modelo, esta pirámide truncada, está coronada por una pieza homogénea que está por encima de todo el conjunto. En los obeliscos antiguos esta pieza era dorada o, simplemente, hecha de oro, y se conocía como “pyramidion”. En la globalización ese “pyramidion” son los valores de los que se nutre el neocapitalismo: afán de lucro, búsqueda insensata del mayor beneficio especulativo, etc, en total veinte principios doctrinales que enuncio en el último capítulo de la obra y que constituyen lo que podemos considerar como “la religión de los señores del dinero”. Esos “principios” son los que verdaderamente “dirigen la globalización”. Los “señores del dinero” no son más que sus “fieles devotos”, pero no tienen ningún control sobre los dogmas de su religión.

¿Hay alternativa a la globalización?

– Sí, claro, ante: la llamada “economía de los grandes espacios”. Reconocer que el mundo es demasiado diverso y que un sistema mundial globalizado es completamente imposible. Reconocer que solamente espacios económicos más o menos homogéneos, con similares PIB, con similar cultura, sin abismos ni brechas antropológicas, pueden constituir “unidades económicas” y que, cada uno de estos espacios, debe estar protegido ante otros en donde existan condiciones diferentes de producción, por barreras arancelarias. Y, por supuesto, que el capital financiero debe estar en primer lugar ligado a una nación y en segundo lugar tributar como actividad parasitaria y no productiva. La migración constante del capital financiero en busca siempre de mayores beneficios es lo que genera, a causa de su movilidad, inestabilidad internacional. Hace falta poner barreras para sus migraciones y disminuir su impacto, no sólo en la economía mundial, sino también en la economía de las naciones. Los Estados deben desincentivar las migraciones del capital especulativo y favorecer la inversión productiva, industrial y científica.

¿Es posible vencer a la globalización?

–  La globalización tiene dos grandes enemigos: en primer lugar, los Estados–Nación que disponen todavía de un arsenal legislativo, institucional y orgánico para defender la independencia y la soberanía nacionales de cualquier asalto, incluido el de los poderes económicos oligárquicos y apátridas; se entiende, que una de las consignas sagradas del neoliberalismo sea “más mercado, menos Estado”, que garantiza que los intereses económicos de los propietarios del capital se impongan con facilidad sobre los derechos de las poblaciones que deberían estar defendidos y protegidos por el Estado, en tanto que encarnación jurídica de la sociedad. El otro, gran enemigo de la globalización es cualquier sistema de “identidades” que desdicen el universalismo que se propone desde los laboratorios ideológicos de la globalización (la UNESCO, ante todo) y son antagónicos con los procesos de homogeneización cultural y antropológica que acompañan a la globalización económica. Así pues está claro: para vencer a la globalización es preciso reivindicar la dignidad superior del Estado (y para ello hace falta crear una nueva clase política digna de gestionarlo) e incluso recuperar la idea de Estado como expresión jurídica de la sociedad, es decir, de todos (con todo lo que ello implica) y, por otra parte, es preciso reafirmar las identidades nacionales, étnicas, regionales. Allí donde haya Estado e Identidad, allí no hay lugar para la globalización.

Datos técnicos:

Tamaño: 15 x 23 cm

Páginas: 258

Pvp: 20,00 euros

Abundante ilustrado con gráficos

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Les partis politiques obéissent aux marchés et non aux électeurs

Les partis politiques obéissent aux marchés et non aux électeurs

Les chercheurs, Lawrence Ezrow (University of Essex, Royaume-Uni) et Timothy Hellwig (Indiana University, États-Unis) se demandent si «l’intégration économique compromet la capacité des partis à remplir leur rôle de représentation et d’expression des opinions de l’électorat», et citent dès leur introduction l’exemple français:

«Le PS s’est hissé au pouvoir dans les années 80 sur un programme de nationalisations et de redistribution. Pourtant, moins de deux ans plus tard, le président Mitterrand est revenu sur les politiques en faveur desquelles l’électorat avait voté et a opté pour une politique de rigueur pour mettre l’économie française en phase avec l’économie globale.»

Afin de tester l’hypothèse selon laquelle les partis répondent moins aux préférences des électeurs quand l’économie du pays est très ouverte, les chercheurs ont compilé toute une série de données: les positions, sur une échelle gauche-droite, de «l’électeur médian» (l’électeur qui se situe au centre de l’électorat, et dont le profil est donc très important pour obtenir une majorité) et des partis dans dix-huit pays au moment des élections, de 1977 à 2009; les indicateurs évaluant l’ouverture de chaque pays à la concurrence internationale.

Ils concluent que les partis «de gouvernement» (ceux qui ont déjà occupé la position majoritaire au sein d’une coalition) répondent en effet beaucoup moins aux mouvements de l’électorat si le pays est très ouvert:

«Alors que les élections incitent les partis à répondre aux mouvements de l’électorat, l’interdépendance économique distrait les élites politiques de celui-ci vers les acteurs des marchés, ajoutant de l’incertitude au paysage politique.»

Là encore, l’étude cite l’exemple de la France, et plus précisément d’une période de vingt ans (1988-2007) où son économie s’est considérablement ouverte: quand les opinions de l’électorat évoluent sur l’échelle gauche-droite, celles des partis évoluent aussi, mais de manière beaucoup plus atténuée en 2007 que deux décennies avant.

La courbe montre le déplacement des promesses des partis quand les préférences de l’électorat changent. Plus le chiffre vertical est élevé, plus les partis y sont sensibles; plus le chiffre horizontal est élevé, plus le pays est ouvert à la mondialisation. (Lawrence Ezrow/Timothy Hellwig)

Dans tous les pays, cet affaiblissement se réalise au profit des opinions portées par les décideurs économiques, qui sont plus à droite que la moyenne de l’électorat: sur une échelle gauche-droite allant de 0 à 10, ils sont plus à droite d’environ 0,8 point en France, par exemple.

«Si les partis sont tiraillés entre les électeurs et les marchés, alors considérons les préférences des acteurs des marchés. Les données suggèrent qu’elles se situent plus à droite que la moyenne de leur pays, que les décideurs économiques préfèrent un rôle de l’État réduit par rapport aux citoyens ordinaires», écrivent les deux auteurs dans un post publié sur Monkey Cage, le blog de sciences politiques du Washington Post.

Plus le chiffre est élevé, plus les préférences des acteurs économiques sont à droite comparées à celles de la moyenne de l’électorat. (Lawrence Ezrow/Timothy Hellwig)

À noter que cette étude ne porte pas sur les réalisations concrètes des partis en question, mais sur leur programme: elle ne dit pas que les partis trahissent, une fois au pouvoir, les promesses faites durant la campagne (reproche souvent fait au gouvernement socialiste actuel en France), mais que ces promesses sont déjà en elles-même un reflet beaucoup plus atténué aujourd’hui des prises de position des électeurs «moyens».

En cela, elle rejoint les conclusions d’une autre étude publiée au printemps, qui montrait que les opinions des électeurs riches comptent quinze fois plus que celle des électeurs lambda aux États-Unis.

Slate

The Knightly Spirit

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The Knightly Spirit

by Ivan Ilyin (1883-1954)

Ex: http://souloftheeast.org 

Ivan Ilyin (1883-1954), the White emigre philosopher who articulated Russian national renewal, shows an essential requirement for the strength of any culture – a dedicated elite committed to serving God and defending its people. Ilyin knew that only through such leadership could a nation recover and flourish, and his essay written a decade after the Russian Civil War confirms this fact with clarity and force. Translated by Mark Hackard. 

***

Create in me a clean heart, O God; and renew a right spirit within me. Psalm 51:10

Through all the great discord of our days, amidst catastrophe, tragedy and loss, in disputes and temptations, we must remember one thing and live by it: the maintenance and propagation of a spirit of knightly service. First and foremost within ourselves, and then within our children, our friends and the like-minded. We should protect this spirit as something sacred; we must strengthen it in those who trust us, those who confide in us, and those who seek our direction. This is what we must advocate to our leaders and pastors, insisting and even demanding it. For this spirit is as the air and oxygen of Russian national salvation, and where it would run out, there would immediately set in an atmosphere of rot and decay, overt or hidden Bolshevism.

The decades we have experienced are such that men accustomed to holding indifferent and lukewarm positions, unable or unwilling to fortify themselves and make a decision, have already had their judgment signed in advance. They are condemned humiliation and the mire, and their vital forces will be used by the tempters of this world. Everywhere that there is no will, the will of the sons of perdition shall take the field. Everywhere that the conscience is silent and greed divides the soul in two, Bolshevism already conquers, and everywhere that the crude lust for power of some irritates the insatiable ambition of others, there is prepared seduction, disintegration and the triumph of the enemy. Everywhere that the spirit of chivalry weakens or disappears, disaster awaits us. So it stands now, and so shall it be henceforth.

At whatever post a man may stand, this duty (if only the cause is not in itself shameful) has its idea giving meaning to his cause, consecrating it not as an occupation, but as service, service to God’s Unified Cause on earth. In distinction from the subject himself, having his own personal interests, sympathies and desires, God’s cause has its Transcendent paths of necessity and exaction. And so man’s personal interests and the Transcendent interest of his Cause at any moment can part and place him before the temptation of self-interest. At any moment, a man can find himself in the position of a mercenary, not knowing upon what course to decide, or the position of a traitor who prefers his interest to the Transcendent. The spirit of chivalry is comprised of steadfast loyalty to the Transcendent path.

There are men who do not see the Cause at all and do not comprehend Transcendent requirements. They know only their own business, personal success, and everything else for them is only a means to that end. All their activity proves to be servility and treachery, and from the works of these careerists, flatterers, bribe-takers and time-servers have perished and will perish all human organizations and institutions. Venality is their credo – it matters not for what they sold out the Cause, whether for money, honors or authority, and it matters not what was hidden in their soul behind the betrayal: open nihilism (as among the Bolsheviks) or a sentimental lack of character and justifying sophistry (characteristic of the pre-Bolshevik Philistines).

There are other men who know of the demands of the Cause and the Transcendent, but who treat them with formal indifference, as if they were a heavy and unpleasant duty or a repellent inevitability – without love, inspiration or creativity. Their activity is “service,” but their service is merely carrying out the next “order” or “item”; they work as hirelings, and in the best case do not curse their labor, or as slaves, weighed down by their every effort. The fate of the Cause makes no difference to them. The demands of the Transcendent, however it might be named – the Church, the Motherland, Orthodoxy, the Army, Science, Art – only belabor and burden them. They are not dedicated to God’s Cause on earth. And from the works of these unfeeling machines, these indifferent men and time servers, all human organizations begin to be emptied internally and die away, disenchanting and irritating all who come into contact with them, provoking censure and straining an atmosphere of destructive protest.

Now as never before, Russia needs men capable not of servility or time-serving, but service. Men who not only see the Cause and comprehend the demands of the Transcendent, but who are devoted to God’s Cause on earth. Men not only not indifferent and not unfeeling, but inspired and inspiring others – men who do not concede the interests of the Cause neither for money, honors, and authority, nor over any requests or favors – incorruptible in the fullest and highest meaning of this word. These are men for whom duty is not hard labor and obligation is not repellent, because in their soul, obligation is covered by personal devotion, and duty has been submerged in passionate interest for the cause. These are men who are, of course, gladdened by any personal success, but for them, their own success always remains a means to serving the victory of God’s Cause. These are men who do not fear responsibility precisely because they are wholly invested in the Cause, and not at all do they seek personal good fortune and advancement at whatever cost. These are men of character and civic courage, men of an idea of will, volunteers for the Russian National Cause. Men summoned as organizers of Russia.

The spirit of chivalry comprises first and foremost the voluntary and willed acceptance of hardship and danger in the name of God’s Cause on earth. And we must admit that if life expects this from us always, and even in the most happy time it proposes us such burdens and the responsibilities and danger tied to them at every step – then after Russia’s military collapse in the Great War and her defeat in the Revolution, all of her rebirth and restoration will depend totally on whether there shall be found in our land a cadre of men firm in such a spirit and capable of such service. An incorruptible cadre, and therefore selling out nothing to either foreigners or the internal enemies of Russia; loyal in love and conscience, and therefore capable of gathering around themselves trust and dedication in all hearts faithful to the Motherland; knightly, and therefore called to service and the organization of public salvation.

The essence of knighthood necessary to Russia is first of all not in infringement, but in self-denial. Not one of the contemporary political parties is knightly, for they all infringe upon power and its attendant benefits. What Russia needs is a cadre of men with renewed and ennobled political motivation in their souls. Only new men can create a new regime, “new” not in the sense of age, name or the all-corrupting “revolutionary standing,” but namely in the sense of direction of the will and strength of will: of Transcendent direction and unbreakable strength. He who over these years of disasters, tragedies and losses has been unable to find within his soul new sources of political reason and political activity – sources religious, patriotic and chivalrous – who as before conceives of Russia (regardless of whether from the left or right) as a field for his career and private advancement – such a man is an enemy of Russia, bringing her poison and death from his heart, whatever programs and slogans he would use as cover. Outside of the knightly spirit of national service, all is aimless, harmful and in vain; outside of it, no one will free or restore anything, but will only create new discord, new chaos and a new civil war to Russia’s ruin and the joy of her immemorial adversaries the world over.

Here is why those who stand aside from all foreign and Soviet “policy,” from all of these endless “initiatives” (abroad) and treacherous “compromises” (in the underground), from all the concoctions and squabbling of political parties, are right. However, this distancing should hardly signify the denial of sovereignty; not at all does it coincide with political meaninglessness and a lack of will. To the contrary – its entire meaning is in stockpiling political meaning and political will and in the Transcendent purification of the soul, in the concentration of the soul’s capability for comprehension and its most noble forces. This abstinence from the frivolous and the premature, from the vanity and intrigues of party politics, is imperative precisely to set a beginning for a new ideational and volitional approach to sovereignty in general and to Russian statehood in particular – the knightly way.

For this we must begin from the establishment of an indisputable maxim that holds: Russia’s ruin was brought about and conditioned by the fact that Russian men possessed insufficient chivalry, and henceforth have flowed all the errors and crimes that have despoiled Russia, all these currents of spinelessness, faint-heartedness, greed, cowardice, venality, betrayal and savagery. And these errors and these crimes will be repeated; and the currents of this cravenness and faint-heartedness will pour out – until Russia paves a course to spiritual and religious renewal; until men of knightly style and knightly character arise and close ranks. And when this takes place, it is then they will found and strengthen a new sovereign tradition, for now dispersed and lost, but conceived many centuries prior in the spirit of Russian Orthodoxy, a tradition that endured through ages of struggle for Russian national greatness. This is the tradition of religiously-rooted state voluntarism that was again reborn in the Russian lands ten years ago.

This is what is most elementary and important. If it is not there, then neither shall there be a Russia, but there shall be discord and chaos, shame and disintegration. It is now that we must take this path and begin our renewal, today, without hesitation or delay.