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samedi, 22 octobre 2016

Jared Taylor - Quel est le poids des euro-américains dans l'élection?

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Jared Taylor - Quel est le poids des euro-américains dans l'élection?

Brillant journaliste, diplômé de Yale et de Sciences-Po Paris, Jared taylor est le responsable du think-tank conservateur “American Renaissance”. Il est surtout un très fin connaisseur de la vie politique des Etats-Unis. Pour TV Libertés, Jared Taylor revient sur l’élection présidentielle outre atlantique et dévoile les vraies personnalités d’Hillary Clinton et de Donald Trump. Il fait un état des lieux de la société américaine. Défenseur de l’Amérique traditionnelle et d’une droite alternative, Jared Taylor est l’objet de vraies attaques et critiques dans son pays. Refusant toute attitude extrémiste, Jared Taylor affirme sa volonté de combattre une société multiculturelle qui fait des “euro-américains” des citoyens de seconde zone.



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Milosz ou la Profondeur du Temps

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Milosz ou la Profondeur du Temps

A propos des Arcanes d’O. V. de L. Milosz, éditions Arma Artis, 2016

par Luc-Olivier d'Algange

olm-1.jpgSi le propre des grands poètes est de demeurer longtemps méconnus avant de nous advenir en gloires et ensoleillements sans doute est-ce qu'ils entretiennent avec la profondeur du temps une relation privilégiée. Leurs œuvres venues de profond et de loin tardent à nous parvenir. Elles sont ce « Printemps revenu de ses lointains voyages », - revenu vers nous avec sa provende d'essences, d'ombres bleues, de pressentiments.

Toute œuvre est recommencement, ou, plus exactement, procession vers un recommencement qui est le sens théologique du pardon. Tout revient pour recommencer, pour effacer, dans une lumière de printemps, les offenses et les noirceurs de l'hiver de l'âme. « Une étoile existe plus haut que tout le reste, écrit Paracelse, celle-ci est l'étoile de l'Apocalypse... Il y a encore une étoile, l'imagination, qui donne naissance à une nouvelle étoile et à un nouveau ciel ».

Etre poète, pour Milosz, ce n'est pas user des mots à des fins de conviction, d'information, ni même d'expression, - au sens où l'expression serait seulement le témoin d'une subjectivité humaine, c'est entrer autrement dans le Temps, c'est laisser entrer en soi le Temps autrement, c'est d'être d'un autre temps qui n'est pas du passé mais d'une autre qualité ou possibilité du Temps, - un Grand Temps, un temps sacré, un temps profond.

olm-2.jpgCe temps n'est pas un temps linéaire, le temps de la succession, le temps historique mais le temps métahistorique, s'inscrivant dans une hiéro-histoire: c'est là tout le propos des Arcanes de Milosz. Ce savoir ne sera pas conquête arrogante, mais retour en nous de l'humilité, non pas savoir qui planifie, qui arraisonne le monde par outrecuidance, par outrance, mais retour à la simple dignité des êtres et des choses, des pierres, des feuillages, des océans, des oiseaux.

Pour atteindre « le lieu seul situé », le poète doit vaincre, écrit Milosz, « cet immense cerveau délirant de Lucifer où l'opération de la pensée est unique et sans fin, partant du doute pour aboutir à rien». Cette victoire suppose un combat, mais un combat qui a pour sens, pour orient, pour aurore, la contemplation même. « Tant de mains pour transformer le monde, écrit Julien Gracq, et si peu de regards pour le contempler ».

Le combat commencera donc dans le regard, par l'éveil de l'œil du cœur qui est le véritable œil de l'esprit. Contre « l'immense cerveau délirant », ce technocosme qu'est devenu le monde moderne, contre ce nihilisme masqué d'utilitarisme qui part du doute pour aboutir à rien, un recours demeure possible dont le secret, la raison d'être, repose, pour Milosz, dans le secret même de la langue française, dans ses arcanes étymologiques, dans le cours souterrain de sa rhétorique profonde.

« Le cerveau, écrit Milosz, est le satellite du cœur ». Ce cœur, « lieu seul situé », n'est pas seulement le siège des sentiments humains mais le cœur du monde, le cœur du Temps. C'est dire en même temps, par la verticale de l'inspiration poétique et métaphysique, sa profondeur la plus abyssale et sa hauteur la plus limpide. Pour Milosz, l'intelligence n'est pas cette faculté que l'on pourrait quantifier ou utiliser mais l'instrument de perception de l'invisible, plus exactement, la balance intérieure du visible et de l'invisible, le médiateur qui donne le la entre le monde sensible et le monde intelligible.

olm-3.jpgCertains hommes, plus que d'autres, par l'appartenance à une caste intérieure, sont prédisposés à entrer en relation avec le monde intermédiaire, là où apparaissent les Anges, les visions, les dieux. Ce mundus imaginalis, ce monde imaginal, fut la véritable patrie de Milosz comme elle fut celle de Gérard de Nerval ou de Ruzbéhân de Shîraz. Ce monde visionnaire n'a rien d'abstrus, de subjectif ni d'irréel. Il est, pour reprendre le paradoxe lumineux d'Henry Corbin « un suprasensible concret », - non pas la réalité, qui n'est jamais qu'une représentation, mais le réel, ensoleillé ou ténébreux, le réel en tant que mystère, source d'effroi, d'étonnement ou de ravissements sans fins.

« Des îles de la Séparation, écrit Milosz, de l'empire des profondeurs, entends monter la voix des harpes de soleil. Sur nos têtes coule paix. Le lieu où nous sommes, Malchut, est le milieu de la hauteur ». A chaque instant, ainsi, dans l'œuvre de Milos, la saisissante beauté, la sapience, non pas abstraite mais éprouvée dans une âme et un corps, dans le balancier de la lancinante nostalgie et du pressentiment ardent: « L'espace, essaim d'abeilles sacrées, vole vers l'Adramand, d'extatiques odeurs. Le lieu où nous sommes, Malchut, est le milieu de la hauteur. »

Long est le chemin vers ce que Milosz nommera « la vie délivrée ». Dans ce monde sublunaire, la première condition est de servitude, la première réalité carcérale. Dans un monde d'esclaves sans maîtres, toute servitude devient sa propre fin, repliée sur elle-même et sans révolte possible. L'homme hylique s'effraie de l'œuvre-au-noir qu'il lui faudrait traverser pour atteindre à la transparence légère de l'œuvre-au-blanc, puis à l'ensoleillement salvateur de l'œuvre-au-rouge. Le chemin philosophal requiert une vertu héroïque. On songe à la célèbre gravure de Dürer, ce chevalier qui, entre la mort qui le menace et le diable qui le nargue, chemine calme et droit vers la Jérusalem céleste.

olm-4.jpg« Je regarde, écrit Milosz, et que vois-je ? La pureté surnage, le blanc et le bleu surnagent. L'esprit de jalousie, le maître de pollution, l'huile de rongement aveugle, lacrymale, plombée, dans la région basse est tombé. Lumière d'or chantée, tu te délivres. Viens épouse, venez enfants, nous allons vivre ! » A ce beau pressentiment répond, dans le même poème la voix de Béatrice: « Montjoie Saint-Denis, maître ! Les nôtres, rapides, rapides, ensoleillés ! Au maître des obscurs on fera rendre gorge. Vous George, Michel, claires têtes, saintes tempêtes d'ailes éployées, et toi si blanc d'amour sous l'argent et le lin... »

La sagesse ne vient pas aux tièdes ni aux craintifs, non plus qu'aux forts qui s'enorgueillissent de leur force mais aux fragiles audacieux, aux ingénus demeurés fidèles au printemps revenu.

L'œuvre de Milosz est une œuvre immense, - de poète, de romancier, de dramaturge, de métaphysicien, de visionnaire. Qu'elle soit encore si peu connue et reconnue est un sinistre signe des temps. Cependant, peut-être est-il un signe dans le désastre où nous sommes qui sera de nous contraindre à retourner à l'essentiel. Tout ce dont il n'est plus question dans ce monde quantifié, livré aux barbares, vit en secret dans l'œuvre de Milosz, dans ses rimes heureuses et ses raisons offertes au mystère, dans une suavité, parfois, qui n'est pas douceâtre mais une force qui nous exile du monde en revenant en nous, en réminiscences, comme le triple mouvement de la vague.

Etre véritablement au monde, c'est comprendre que nous n'y sommes pas entièrement ni exclusivement. Un retrait demeure, une distance, un exil, qui est le donné fondamental de l'expérience humaine, - le mot expérience étant à prendre ici au sens étymologique, ex-perii, traversée d'un danger.

Toute l'œuvre de Milosz s’oriente ainsi, à travers les épreuves, les dangers et les gloires, vers un idéal chevaleresque qui, par-delà les formes diverses où il s'aventure, demeure la trame de ses pensées et de ses œuvres. « L'homme n'est rien, l'œuvre est tout » écrivait son ami Carlos Larronde. L'Ordre chevaleresque auquel aspirait Milosz, et dont il ne trouve sans doute pas, dans une époque déjà presque aussi confuse que la nôtre, la forme parfaitement accomplie, fut d'abord la reconnaissance qu'il y a quelque chose de plus grand que nous qui nous fait tel que nous sommes, et qu'un combat est nécessaire pour retrouver , à travers cette évidence, « la simple dignité des êtres et des choses » qu'évoquait Maurras.

olm-5.jpgContraires à l'œuvre et à la prière, de titanesques forces sont au travail pour nous distraire et nous soumettre. L'idéal guerroyant, chevaleresque, opposera au coup de force permanent du monde moderne, non pas une force contraire, qui serait son image inversée et sa caricature, mais une persistante douceur et d'infinies nuances.

La vaste méditation de Henry Corbin sur la chevalerie héroïque et la chevalerie spirituelle éclaire le cheminement de Milosz. Pour aller, vers, je cite, « l'enseignement de l'heure ensoleillée des nuits du divin », il faut partir et accomplir sa destinée jusqu'à cette frontière incertaine, cette orée tremblante où l'homme que nous étions, blessé de désillusions, devient Noble Voyageur.

L'idéal chevaleresque du Noble Voyageur témoigne de cette double requête: partir, s'éloigner du mensonge des représentations et des signes réduits à eux-mêmes pour revenir « au langage pur des temps de fidélité et de connaissance ». Etre Noble Voyageur, selon Milosz, c'est savoir que la connaissance n'est pas une construction abstraite mais le retour en nous de la Parole Perdue, - celle qui, ainsi que le savaient les platoniciens de d'Athènes, de Florence, d'Ispahan ou de Cambridge, nous advient sur les ailes de l'anamnésis. « Le langage retrouvé de la vérité, écrit Milosz, n'a rien de nouveau à offrir; Il réveille seulement le souvenir dans la mémoire de l'homme qui prie. Sens-tu se réveiller en toi, le plus ancien de tes souvenirs ? »

olm-6.jpgLe Noble Voyageur s'éloigne pour revenir. Il quitte la lettre pour cheminer vers l'aurore du sens, - qui viendra, en rosées alchimiques, se reposer sur la lettre pour l'enluminer. « Le monde, disaient les théologiens du Moyen-Age, est l'enluminure de l'écriture de Dieu ». Le voyage initiatique, la quête du Graal, qui n'est autre que la coupe du ciel retournée sur nos têtes, débute par l'expérience du trouble, de l'inquiétude, du vertige: « J'ai porté sur ma poitrine, écrit Milosz, le poids de la nuit, mon front a distillé une sueur de mur. J'ai tourné la roue d'épouvante de ceux qui partent et de ceux qui reviennent. Il ne reste de moi en maint endroit qu'un cercle d'or tombé dans une poignée de poussière. »

Que les yeux se ferment sur un monde et s'ouvrent sur un autre, qui est mystérieusement le même, tel sera le secret inconnu de lui-même, jusqu'à l'advenue, jusqu'à la révélation, du Noble Voyageur. La sapience perdue est la « vérité silencieuse » de la plus « humble chose», le réel est la Merveille au regard de celui qui le laisse advenir en lui. Le voyage, c'est de fermer et d'ouvrir les yeux. « J'ai fermé ma vue et mon cœur, écrit Milosz, les voici réconfortés. Que je les ouvre maintenant. A toute cette chose dans la lumière. A ce blé de soleils. Avec quel bruissement de visions, il coule dans le tamis de la pensée ».

Milosz fut poète, poète absolu serait-on tenté de dire, voulant restaurer dans un monde profané ces épiphanies que désigne « le lieu seul situé », l'Ici qui est l'acte d'être et non plus seulement l'être à l'infinitif de l'ontologie classique. Fermant les yeux, il entre dans ce que Philon d'Alexandrie, nomme Le Logos intérieur. « C'est ainsi, écrit Milosz, que je pénétrai dans la grotte du secret langage; et ayant été saisi par la pierre et aspiré par le métal, je dus refaire les mille chemins de la captivité à la délivrance. Et me trouvant aux confins de la lumière, debout sur toutes les îles de la nuit, je répétais, de naufrage et naufrage, ce mot le plus terrible de tous: Ici. »

Comment être là, comment saisir dans une présence qui ne serait plus une représentation « l'or fluide et joyeux » de la réminiscence. Afin d'y atteindre, il faut être protégé, et c'est là précisément le sens de l’idéal chevaleresque de Milosz par lequel il incombe au poète d'être le protecteur de la beauté et de la vérité la plus fragile.

Cette vérité, pour Milosz, n'est pas un dogme ou un système mais la chose la plus impondérable. C'est l'ondée par exemple: « Elle vient, elle est tombée, et tout le royaume de l'amour sent la fleur d'eau. Le jeune abeille, fille du soleil, vole à la découverte dans le mystère des vergers. » Sur les ailes de la réminiscence arcadienne, la vérité légère, est, selon la formule de Joë Bousquet, « traduite du silence ».

olm-7.jpgLe propre de la poésie est d'honorer le silence, - ce silence qui est en amont, antérieur, ce silence d'or qui tisse de ses fils toute musique, ce silence que les Muses savent écouter et qu'elles transmettent à leurs interprètes afin de faire entendre la vox cordis, la voix du cœur, qui vient de la profondeur du Temps.

Luc-Olivier d'Algange

Dé-penser: l’école rêvée du libéralisme

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Dé-penser: l’école rêvée du libéralisme

L’école française d’aujourd’hui repose sur deux idéologies délétères : un égalitarisme nivelant par le bas et un utilitarisme réduisant l’écolier au rôle d’apprenant en production et consommation. Deux paradigmes, mais une même conséquence : la progression de l’ignorance.

Deux types de critique sont généralement adressées à l’école. La première porte sur son idéologie égalitariste et sa malheureuse tendance à niveler par le bas les exigences, depuis l’OPA idéologique réalisée par la sociologie critique bourdieusienne.

L’autre problème est celui du triomphe d’une conception utilitariste et libérale de l’école. Épaulé par son modèle théorique de l’Homo oeconomicus, l’idéologie libérale a assigné à l’école un bien triste rôle : former des producteurs et des consommateurs. Là est toute la subtilité – et la perversité – du système libéral qui a pour tâche de former ces deux entités à première vue antithétique. Il s’agit pour l’école de produire – notons qu’elle est devenue un agent économique, producteur de services, comme les autres – à la fois un consommateur compulsif et hédoniste et un producteur efficient et rentable. Bien sûr une telle schizophrénie n’est pas tenable, si bien que cela mène aux inégalités colossales que l’on connaît entre producteurs se tuant à la tâche mais gagnant des monts d’or et des consommateurs peu éduqués, paresseux et aliénés.

Dans les deux cas, la priorité est plutôt de gagner de l’argent pour consommer toujours plus que d’acquérir un savoir.

Dépenser plutôt que penser

« Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience » Jean Jaurès

Tout dans l’évolution de l’éducation ces dernières décennies semble montrer le triomphe d’une conception utilitariste de l’école. Comme l’écrit Christian Laval dans la Revue du MAUSS, pour les libéraux, « l’école a une fonction essentiellement économique, elle doit être au service de la compétitivité dans le cadre de la mondialisation et de “l’économie de la connaissance” […] L’école tend à devenir ainsi un ersatz d’entreprise dont l’objectif principal est la “production de capital humain” selon des voies gouvernées par le principe économique d’efficience. » Ainsi, on ajoute des heures de formation professionnalisante, de stages, de disciplines liées à l’entreprise, le nouveau Graal à atteindre. Finir ses études et entrer prestement sur le marché du travail deviennent les deux objectifs de l’école, pour qui l’élève représente un vrai poids financier.

Certes il n’est pas mauvais en soi que les élèves se familiarisent avec le monde du travail, ne serait-ce que pour qu’ils puissent s’orienter convenablement. Mais il n’est pas juste de penser qu’« une bonne école propose un enseignement pratique, des stages, un réseau et des cours d’anglais ! », comme l’écrit ironiquement Mathieu Detchessahar dans Le marché n’a pas de morale. Ce qui est problématique, c’est plutôt que cette formation se fait le plus souvent au détriment de ce qu’on nomme “humanités”, mais qui correspond plus exactement à la culture. Réduire drastiquement l’enseignement du latin et du grec peut paraître un excellent coup : il libère du temps pour des vrais matières, vraiment utiles. Detchessahar déplore ainsi que la culture soit de plus en plus perçue comme « le détour auquel on nous oblige encore mais que l’on espère le plus court possible avant d’attaquer le véritable enseignement : concret, professionnel, utile. »

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La nature même de la culture n’est pas d’être utile, mais d’être tout court. « C’est de la culture que nous avons à partager, dans sa gratuité première, que viendra toute la créativité, toute la liberté, toute l’humanité même du monde de demain. », écrit très justement sur son blog François-Xavier Bellamy, philosophe et auteur du remarqué Les déshérités. Ainsi, doit se comprendre le mépris de l’école libérale pour les travaux des mains et du cœur, Fabrice Hadjadj soulignant dans Puisque tout est en voie de destruction que « le savoir dont il s’agit ne prend ni corps ni âme, il ne s’intéresse ni aux mains ni au cœur de l’homme, mais il promet un job très rémunérateur, l’accès au monde de la consommation ainsi que des gadgets en grand nombre. C’est pourquoi, sous le règne des moyens sans fins, ces sciences applicables se maintiennent comme critère de sélection, tandis que recherche fondamentale, histoire et poterie, littérature et horticulture, ne cessent de déchoir. Certes, nul ne saigne pour elles, mais tout le monde devient exsangue. »

Déshumaniser

« Avoir ! Avoir ! Vous êtes tous comme ça, hein ? On ne vous a jamais appris à conjuguer le verbe être à l’ école ? Demande-toi ce que tu dois être plutôt que ce que tu peux avoir. » Étienne Davodeau, Le Constat (1996)

hadjadjdestruc.pngOr, on remarque qu’éduquer un élève pour qu’il développe son humanité, et ceci via sa culture, n’est absolument pas le but recherché par la logique éducative libérale. En effet, celle-ci est soumise à une contrainte évidente : pour former des consommateurs dociles, il faut développer leurs instincts et pulsions égoïstes – toutes choses inverses de l’éducation, de la raison, de l’humanité, de la culture en somme.

L’introduction progressive du numérique à l’école est l’exemple type d’une réforme inspirée par la logique éducative libérale. Familiariser les enfants avec le matériel numérique dès l’école peut apparaître une idée séduisante… si les enfants n’en usaient pas déjà bien trop chez eux ! Si l’école devient comme la famille, si on y fait la même chose, à quoi sert-elle ?

Dans Limite, Gaultier Bès présente Le Désastre de l’école numérique, un livre-enquête sur le numérique à l’école, citant un passage intéressant : « Pendant que certains cadres de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles sans écrans, la France s’est lancée, sous prétexte de “modernité”, dans une numérisation de l’école à marche forcée – de la maternelle au lycée. Un ordinateur ou une tablette par enfant : la panacée ? Parlons plutôt de désastre. L’école numérique, c’est un choix pédagogique irrationnel, car on n’apprend pas mieux – et souvent moins bien – par l’intermédiaire d’écrans. C’est le gaspillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à l’autre bout de la planète. C’est une étonnante prise de risque sanitaire quand les effets des objets connectés sur les cerveaux des jeunes demeurent mal connus. C’est ignorer les risques psychosociaux qui pèsent sur des enfants déjà happés par le numérique. »

On sait la conséquence des délires de l’Éducation nationale – un délire qui a franchi un seuil encore inédit sous le ministère de Najat Vallaud-Belckacem : l’effondrement du niveau scolaire général. Dès lors, les politiques éducatives égalitaristes sont justifiées. La boucle est bouclée. Le libéralisme a rencontré l’égalitarisme, leurs deux projets se rejoignent dans leur acharnement à déconstruire l’école – ce qui ne produira néanmoins ni liberté ni égalité.

Ainsi, Bellamy peut écrire avec colère et tristesse : « La crise que traverse notre pays, sous toutes ses formes, est profondément liée à sa faillite éducative. S’il faut refaire l’école, c’est parce qu’elle est le premier lieu de notre défaite collective. Ne gardons qu’une seule statistique, l’une des plus récentes : l’enquête Cedre, publiée par le Ministère de l’Éducation nationale en juillet dernier, se concentrait cette année sur la maîtrise de la lecture. Cette enquête statistique officielle fait apparaître que, parmi tous les collégiens en fin de 3e, seul un quart d’entre eux peuvent être considérés comme “bon lecteurs”. De l’autre côté du spectre, 15 % des élèves “s’avèrent n’avoir pratiquement aucune maîtrise ou une maîtrise réduite des compétences langagières” ; cette situation, qui selon le ministère lui-même les rend “incapables de poursuivre leurs études”, concerne donc chaque année près de 125 000 jeunes… Entre les deux, des centaines de milliers d’autres naviguent dans le flou, ayant passé des milliers d’heures sur les bancs de nos classes sans avoir pu même devenir “bons lecteurs”. Cette pauvreté langagière, culturelle, intellectuelle est une bombe à retardement pour notre pays. »

Elie Collin

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11:20 Publié dans Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pédagogie, école, enseignement, éducation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

In de boekenkast van schrijver Chris Ceustermans

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In de boekenkast van schrijver Chris Ceustermans

Ex: http://www.doorbraak.be

Chris Ceustermans is auteur van De boekhandelaar en Koude oorlogsdromen en Doorbraak-columnist. Momenteel bereidt hij de biografie voor van schrijver Jean-Marie Berckmans. In een vorig leven werkte Ceustermans onder meer bij De Morgen en was lesgever en organisator voor diverse NGO’s. Hij blikt er even op terug. ‘Ik heb de journalistiek voor mijn ogen zien veranderen. Minder onderzoeksjournalistiek, meer oog voor spectaculaire dingen … Ik moest triviale artikels schrijven, ik voelde me er een beetje een “media worker”, om de term van Noam Chomsky te gebruiken.’ Ook de redactionele lijn van De Morgen en het politiek correcte denken zit hem soms dwars. Dit is iets waarover hij zich ook in de (Vlaamse) boekenwereld stoort en in dit gesprek verder zal aanhalen. Beginnen doen we met een door hem gekozen volgorde van auteurs en boeken die hem blijven fascineren.

ErasmusLaus.JPGLof der zotheid van Erasmus

‘Erasmus is een tragische figuur. Hij leefde in een tijd – begin zestiende eeuw – waarin alle zekerheden verdwenen. Hij zat geprangd tussen verwachtingen van groepen zoals de Kerk en zijn individuele kern. Dat gegeven is ook de rode draad door de door mij geselecteerde boeken. In zijn tijd was Erasmus het symbool van de verzoening tussen de lutheranen en de kerk van Rome. Hij trachtte ook binnen het denkkader van die christelijke godsdienst het schisma te overwinnen, iets wat uiteindelijk een misvatting bleek te zijn. Een aantal decennia later begon namelijk de Tachtigjarige Oorlog; iets wat hijzelf gelukkig niet meer heeft meegemaakt.’

‘Lof der zotheid is een beetje een buitenbeentje in zijn oeuvre. Voor zijn doen is het vrij literair. Heel veel belangrijke dingen, zoals de voortplanting, zouden zonder zotheid volgens Erasmus onmogelijk zijn. Het boek is bovendien nog actueel omdat het de illusies van de maakbaarheid van de wereld en de mens – een van mijn stokpaardjes – ondermijnt.’ 

Twee opvattingen van vrijheid van Isaiah Berlin

‘Voor mij is Berlin een van de grootste en meest inspirerende denkers van de twintigste eeuw. Meer dan ooit is hij actueel. Wat me het meest aanspreekt, is dat hij zowel binnen de Angelsaksische liberale traditie gepokt en gemazeld is, alsook een Russische afkomst en Joodse roots heeft en hoe al die factoren samen zijn rijke denken bepalen. Zoals Erasmus in zijn tijd probeerde te verzoenen, wilde Berlin bemiddelen tussen liberale en collectieve ideeën. Hij verdedigde zelfs de natiestaat als betekeniskader. “Het naakte, theoretische liberalisme is een illusie”, zegt Berlin. Het fascinerende aan Berlin is dat hij gelooft in een liberalisme dat ingebed is in een gemeenschap, met een eigen culturele identiteit. Er bestaat voor hem ook niet één goede manier van leven, maar vele. De samenleving is complex. Een monistisch wereldbeeld leidt voor hem alleen maar naar wreedheid en intolerantie. Hij is dus een genuanceerde denker.’

‘Berlin is eigenlijk een van de founding fathers van het communautarisme, een filosofisch-politieke school waarvan Charles Taylor en Michael Sandel enkele belangrijke denkers zijn. Deze stroming heeft invloed in Duitsland en Engeland. Ze tracht te kijken naar de mens zoals hij is en niet vanuit zuivere concepten. In Vlaanderen is ze jammer genoeg minder bekend. De cultuursector zet zich hier overigens ook categoriek af tegen zogezegd nationalistische partijen, wat ietwat vreemd is aangezien zulke partijen zich net zouden moeten bezighouden met cultuur. Ergens verwacht je dan een interessante dialoog, want cultuurmakers zijn toch ook bezig met betekenissen te creëren. Maar hier in Vlaanderen blijven die werelden nogal gescheiden.’

Baltische-zielen.jpgBaltische zielen van Jan Brokken

Brokken, een van de grootste Nederlandse schrijvers, balanceert tussen fictie en non-fictie. Dit boek, Baltische zielen, is een meesterwerk. Het geeft heel prachtig een niet in een aantal slogans te vatten werkelijkheid weer. Het is opgebouwd uit een aantal verhalen van bekende mensen die veel hebben bijgedragen aan de Europese cultuur. Brokken schetst portretten die tegelijk de ziel van een individu en van de geschiedenis tekenen: Hanna Arendt, Romain Gary, Mark Rothko, Avo Pärt … De Baltische staten hebben ook zoveel, onderdrukkende monistische invloeden ondergaan – het tsarisme, het communisme, het fascisme –  wat maakt dat Jan Brokken in Vilnius – de hoofdstad van Litouwen die begin twintigste eeuw nog een van de grootste Joodse hoofdsteden ter wereld was en meer dan 100.000 joden had – nu nog maar een klein groepje joden kan vinden. Het is een pijnlijke illustratie van hoe een samenleving kan verarmen door eenzijdige mensbeelden. De Baltische staten hebben zich van al die overheersingen – van de Duitsers, de nazi’s en de communistische Russen –  pas in de jaren negentig kunnen losrukken. Die overheersers hebben ook geprobeerd om die plaatselijke culturen er weg te vegen door immigratie van Russen. In sommige van die landen is inmiddels bijna de helft van de bevolking vandaag daardoor Russischtalig. Tegelijk mogen ze er hun taal officieel niet overal gebruiken. De Letten, Esten en Litouwers proberen na alles wat ze hebben meegemaakt hun eigen identiteit te beschermen en daardoor discrimineren ze weer andere groepen. Het is een pijnlijke illustratie van het cynisme van de geschiedenis. Baltische zielen is aangrijpend omdat het al die tegenstrijdigheden en gruwelijkheden van de geschiedenis blootlegt. Tegelijk toont Brokken de kracht van mensen en culturen om ondanks alles door te gaan. Bijvoorbeeld door het verhaal te brengen van een Joodse boekenwinkel die al die regimes heeft overleefd. De problemen zetten zich intussen verder, maar een zuivere oplossing bestaat niet. Het is dus altijd een beetje bricoleren.’

romain-gary-vert-jenny-tuin-een-heel-leven-voor-je-c.jpgEen heel leven voor zich van Romain Gary

‘Gary – geboren als Roman Capew – is eveneens getekend door die Baltische wereld die eigenlijk nooit normaliteit heeft gekend. Het is Vlaanderen in het kwadraat. Wij zijn ook vaak bezet geweest, maar het kan dus nog altijd erger. Gary zelf is gevlucht is voor de communisten. Op een bepaald moment begon Stalin Joden te wantrouwen. Hij werd paranoïde en dacht dat ze met zijn tegenstanders heulden. De communisten begonnen toen met het deporteren van joden uit de Baltische satellietstaten. Gary zelf en zijn Joodse moeder zijn dan gedeporteerd naar Rusland. Bijna niemand is teruggekeerd. Dankzij zijn moeder is hij toch kunnen ontsnappen; ze zijn dan naar Polen gevlucht. Daar kregen ze een vergunning om naar Nice te gaan. Toch kwam die verschrikkelijke terreur waarvoor ze waren gevlucht ook naar Frankrijk, door het nazisme tijdens de Tweede Wereldoorlog. Als jongeman besloot Gary hiertegen te strijden en sloot hij zich aan bij een Frans bataljon van de Britse Royal Airforce. Als navigator van een ‘vliegend fort’ werd hij toen uit de lucht geschoten. Op een miraculeuze wijze wist hij dan toch te overleven en tijdens zijn herstel begon hij te schrijven aan zijn levensverhaal: Education Européenne – let op de sarcastische titel ... Vrij snel kreeg hij weerklank als auteur en won hij de Prix Goncourt. Hij werd een societyfiguur. Zeker nadat hij trouwde met de Amerikaanse actrice Jean Seberg, zowat het sekssymbool van die tijd. Toch geraakte zijn carrière in het slop. Met de beweging van mei 1968 had Gary weinig op. Met zijn achtergrond gruwelde hij van linkse sympathieën. Ook literair geraakte hij op een zijspoor. Uit wanhoop, om zichzelf een nieuw leven te geven, heeft hij dan zijn mooiste boek geschreven: Een heel leven voor je. Het is in 1975 verschenen. Omdat hij zo passé was, bracht hij het uit onder de naam Emile Ajar. Zijn comeback was een enorm succes. Voor de tweede keer, zonder dat de buitenwereld wist dat Ajar dezelfde persoon als Romain Gary was, won hij opnieuw de Prix Goncourt – die je volgens het reglement eigenlijk maar eenmaal mag winnen. De ware identiteit van Emile Ajar werd pas bekend na de zelfmoord van Romain Gary.’

‘De roman gaat over de hechte vriendschap tussen een Arabisch jongetje en een Joodse prostituee op leeftijd. Het is een ode aan de verwarrende wereld waarin mensen niet in hokjes te steken zijn. Het is des te meer ontroerend omdat Madame Rosa, de prostituee, gebaseerd is op Gary’s eigen moeder. Wat ook heel mooi is: in de jaren zeventig is hij een consul van Frankrijk geworden in de VS. En zo is de droom van zijn moeder toch nog werkelijkheid geworden: die hield hem al vanaf hun vlucht uit Vilnius naar Polen voor dat hij ooit ambassadeur van Frankrijk zou worden.’

De wereld van gisteren van Stefan Zweig

‘Het is een magistraal boek waarin de ondergang van het negentiende-eeuwse Oostenrijkse keizerrijk en het cultuurleven van die tijd doorleefd beschreven wordt. Zweig, uit Wenen, was zoals Erasmus een kosmopoliet van de wereldvrede, verzoening en de kunst. Hij was ook bezig met het verspreiden van de poëzie van Emile Verhaeren in het Duitse taalgebied. In die zin voelde hij zich goed in de cultuurwereld van die tijd. Maar er waren toen al tekenen aan de wand door de opkomst van gewelddadige fracties van Duits-nationale herrieschoppers, eigenlijk voorlopers van de naziknokploegen. Zweig schreef dit boek vlak voor zijn zelfmoord in Brazilië, waar hij belandde tijdens zijn vlucht voor de nazi’s. Alles wat hij in zijn leven had opgebouwd had hij moeten achterlaten – ook zijn dromen. Dit boek beschrijft hoe je in een tijd heel wijs kan leven, kosmopoliet kan zijn en tegelijk ook blind kan zijn voor fanatisme dat de kop opsteekt. Het is dus ook een doorleefde waarschuwing. Na het lezen van dit boek voel je dat de democratie in een samenleving in elke tijd ontzettend fragiel is.’ 

utz.jpgUtz van Bruce Chatwin

‘Opnieuw zo’n schrijver die balanceert op de grens van fictie en non-fictie. Een absoluut pareltje. Utz is de naam van het hoofdpersonage, een onaangepast figuur tijdens het communistisch regime in het Praag na de Tweede Wereldoorlog. Hij is een Duitse afstammeling van een adellijke familie en dat was niet zo handig in die tijden. (lacht) Hij was ook een fanatieke verzamelaar van Meissen-porselein, Commedia dell’arte-figuurtjes, zijn enige grote passie. In een antimaterialistisch regime was zo’n privéverzameling natuurlijk niet vanzelfsprekend. Dit is dus opnieuw zo’n boek waarin een individu against all odds de eigen kern verdedigt. Dat is ook waar proza over gaat: hoe je het alledaagse leven probeert te overleven, terwijl men aan alle kanten zit te trekken om wat volgens jou belangrijk is toch te relativeren.’

Al te luide eenzaamheid van Bohumil Hrabal

‘Opnieuw een meesterwerk dat zich in Praag afspeelt. Het gaat ook over een outsider. De novelle is eigenlijk een lange, lyrische tirade. In een kelder van een papierverwerkend bedrijf maakt het vereenzaamde en vaak dronken hoofdpersonage met een papierpers conceptueel kunstige papierbalen van boeken die door het communisme zijn afgevoerd. Met een zekere elegantie geeft hij zo verboden boeken een laatste rustplaats en haalt hij er trots uit. Hij smokkelt boeken naar zijn appartement en stapelt die op het baldakijn boven zijn bed waardoor die hem vroeg of laat zullen verpletteren. Het leest als een delirium van iemand die hoorde te zwijgen en die toch zijn eigen stem laat horen, al is het maar via een kunstige en kleurrijke papierbaal.’

houell.jpgOnderworpen van Michel Houellebecq

‘Houellebecq duidt aan dat de fundamenten van dit soort Europa heel snel kunnen instorten. In die zin is hij de chroniqueur van de scheuren in de mentale Europese constructie. De scheur die Stefan Zweig eigenlijk op het einde van zijn leven pas wist vast te leggen. Onderworpen is zijn recentste boek, al vind ik het niet zijn beste. Elementaire deeltjes vind ik sterker. Onderworpen heeft soms iets uitleggerigs. Desondanks vind ik Houellebecq toch een van de weinige echt relevante West-Europese auteurs van deze tijd. Dit omdat hij wars van alle wenselijkheid zijn botten veegt aan hoe de wereld er zou moeten uitzien. Op zijn manier geeft hij weer wie volgens hem de mens is. Dat is volgens mij ook de enige bestaansreden van literatuur; anders kan je beter non-fictie schrijven. Als je fictie schrijft, vind ik niet dat je je te veel moet bezighouden met wat x of y ervan zal denken. Een goede roman zaait onrust, maar op een bevruchtende en inspirerende manier. Dat is een van de dingen die ik in proza zoek en ook mis in Vlaamse literatuur. Wat mij opvalt in het huidige Vlaamse literaire landschap is dat men heel veel gevoelige thema’s zoals – je kan het moeilijk anders noemen – de opkomst van een religieus fascisme bijna niet durft aan te raken. Er bestaat blijkbaar een grote angst om die hele onrustwekkende, pijnlijke wereld van vandaag te tekenen. Volgens mij hangt het ook samen met het politiek correcte denken waarvan de cultuurwereld een motor is in de plaats van een tegenstem. Veel Vlaamse auteurs schrijven met de handrem op om toch maar aanvaard te kunnen blijven.’

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