jeudi, 30 octobre 2025
Foreign Affairs: « L’Amérique doit diviser le groupe BRICS » – Quand le monde devient trop indépendant

Foreign Affairs: « L’Amérique doit diviser le groupe BRICS » – Quand le monde devient trop indépendant
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Aux États-Unis, on pense désormais à voix haute à chercher comment fragmenter le bloc que forment les États du BRICS.
Dans Foreign Affairs, la revue porte-voix de l’élite de la politique étrangère américaine, deux stratégistes républicains, Richard Fontaine et Gibbs McKinley, écrivent très franchement que les États-Unis devraient isoler la Russie et la Chine — tout en se rapprochant davantage du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique du Sud.
Pourquoi ?
Parce que ces cinq pays font quelque chose qui effraie Washington: ils construisent étape par étape un monde soustrait au contrôle américain.
Le véritable cœur du problème : le pouvoir par l’argent
Les auteurs le disent presque sans détour: si les États du BRICS commencent à ne plus commercer entre eux en dollars américains, Washington perdra son arme de pression la plus importante — le système financier utilisé comme une arme.
Car tant que le dollar reste la monnaie mondiale, les États-Unis peuvent presque frapper n’importe quel pays via les banques, le système SWIFT et les sanctions.

Mais si le Brésil achète du pétrole en yuan, l’Inde paie en roupies et la Russie utilise ses réserves d’or, cette emprise disparaît peu à peu.
C’est cela qui compte — pas la démocratie, pas les valeurs invoquées, mais la domination économique.
Pourquoi les États-Unis doivent diviser
Un bloc BRICS uni serait une véritable alternative à l’ordre occidental: banques de développement propres, systèmes de paiement indépendants, et une voix politique commune qui ne plie pas devant Washington.
C’est ce qu’ils veulent empêcher.
Ils tentent donc de séduire les États « plus neutres » — le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud — avec des accords commerciaux, des contrats d’armement, de l’attention diplomatique.
Objectif: affaiblir la cohésion interne du groupe BRICS pour que la Russie et la Chine restent seules.
La logique plus large...
Ce n’est pas un cas isolé, mais une partie d’une stratégie éprouvée: lorsqu’un concurrent devient trop fort, il est divisé de l’intérieur. Cette méthode a déjà fonctionné durant la Guerre froide — et elle doit maintenant empêcher la transformation de l’ordre mondial.
Mais cette fois, l’Occident ne fait plus face à des États dépendants, mais à des puissances régionales confiantes qui ont déjà appris à gérer les offres de Washington sans se soumettre.

Conclusion :
Ce que Foreign Affairs présente comme une « stratégie », c’est en réalité la reconnaissance d'un fait patent: celui d'une hégémonie qui perd son contrôle.
Quand une superpuissance commence à parler ouvertement de division, cela montre qu’elle craint déjà l’unité des autres.
Et c’est là que se trouve le vrai tournant de la politique mondiale.
Les États-Unis ne combattent pas le BRICS, ils luttent pour retarder le moment où ils perdront le contrôle de la scène mondiale.
Il ne s’agit pas de politique, mais de garder le contrôle sur le système monétaire.
21:15 Publié dans Actualité  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : actualité,  brics,  politique internationale |  |
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