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vendredi, 20 mars 2020

Esquisse d'une biographie d'Olier Mordrel

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Esquisse d'une biographie d'Olier Mordrel

par Roger Cousin

Ex: http://memoiresdeguerre.fr

Olier Mordrel, (né à Paris le 29 avril 1901, mort le 25 octobre 1985 à Léchiagat), de son vrai nom Olivier Mordrelle, fut un militant nationaliste breton engagé dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Il était favorable à l'autonomie de la Bretagne comme nation associée à la France. Il est aussi connu sous les pseudonymes de Jean de La Bénelais, Er Gédour, Calvez et Olivier Launay, noms avec lesquels il a signé ses nombreux ouvrages et articles.

Il est le fils d'une corse mariée avec le général Joseph Mordrelle (décédé en 1942), originaire de la région malouine et qui a accompli la plus grande partie de sa carrière dans les troupes coloniales. Il est né à Paris où il a passé le plus clair de son enfance. Paradoxalement il a appris le breton à Paris. Après des études aux Beaux-Arts, il exerce pendant dix ans la profession d'architecte à Quimper.

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Olier Mordrel est l'idéologue majeur du nationalisme breton et son influence marque encore aujourd'hui la frange la plus nationaliste de l'Emsav. Son fils est Tristan Mordrelle. En 1919, il adhère au groupe régionaliste Breiz Atao (Bretagne toujours). En 1922, il devint président de l'Unvaniez Yaouankiz Breiz (Union de la jeunesse de Bretagne). En 1925, alors qu'il s'était installé à Quimper comme architecte, il cosigne, avec Roparz Hemon, le manifeste de Gwalarn, dans le numéro de Breiz Atao (n° 74, février 1925) où apparait la swastika, symbole choisi pour son aspect païen et pré chrétien, en en-tête de la rubrique sur la vie du parti. C'est aussi le premier congrès interceltique à Dublin où la délégation bretonne se compose de François Jaffrennou (le barde Taldir), Olier Mordrel, Morvan Marchal et Youen Drezen. En 1927, il devient co-président du Parti autonomiste breton (PAB), puis son secrétaire à la propagande.

breiz-atao-21.gifIl anime dans les années trente, un courant de jeunes architectes d’esprit nationaliste (il possède le magasin art déco Ty Kodaks de Quimper) et tente de créer un style breton moderne. En 1932, François Debauvais et Olier Mordrel fondent le PNB 2 (Parti national breton), lequel sera dissous sous le gouvernement Daladier (octobre 1939) en raison de son engagement séparatiste et de ses amitiés avec de hauts dignitaires allemands prompts à affaiblir par tout moyen la France. Olier Mordrel est un des deux dirigeants majeurs de la mouvance autonomiste, mais si François Debauvais s'attache plus à l'organisation, lui accorde plus de temps aux spéculations idéologiques et aux prises de positions politiques notamment par l'intermédiaire du journal autonomiste puis nationaliste "Breiz Atao". Sa sensibilité radicale voire extrémiste qui le pousse vers un romantisme néo-païen et une fascination pour le fascisme reste cependant toujours relativement marginale et il devra créer sa propre revue afin d'exprimer un ensemble d'opinions que "Breiz Atao" ne peut formuler sans risquer de heurter d'autres sensibilités, notamment catholiques.

Il publie dans Breiz Atao, en 1933, le programme de gouvernement SAGA (Parti des Celtes Releves), sous le pseudonyme de A. Calvez. Il déclare à ce sujet (Stur, n° 1-2, juin 1942, p 5) : en 1933, (…) nous avons déclenché, dans notre vieux “ Breiz Atao ”, la campagne SAGA, en faveur d’un national-socialisme breton. En 1934, il fonde la revue Stur (Le Gouvernail), qui arbore le swastika. Il reprend, dans ce journal, des opinions du domaine de la pensée fasciste[réf. nécessaire] en développant un nationalisme celte. Il y publie en 1938 une lettre de Vision d’avenir (Stur n°12, 01-03/1938, p. 25-26) défendant la brutalité nécessaire des peuples maîtres – disons si vous voulez, les Nordiques –, et concluant : Ah ! Ceux d’entre nous qui ont mal au ventre à voir égorger un poulet, feraient bien d’aller s’endurcir un peu les nerfs tous les matins à l’abattoir municipal : conseil d’ami….

En 1936, il fonde le Bulletin des minorités nationales de France, ultérieurement dénommé Peuples et Frontières, où sont présentées des revendications au nom de la Bretagne et des principales minorités nationales européennes. L'autonomiste alsacien Hermann Bickler est chargé de la rubrique sur l’Alsace. Il se trouve être aussi sensible que Mordrel à l'idéologie nationale socialiste. Yann Fouéré lui succèdera. Ce journal s'attache à défendre le point de vue des autonomistes des minorités ethniques, notamment corse, flamande et bretonne. Parmi les rédacteurs se trouve pour la Flandre, l'abbé Jean-Marie Gantois et pour la Corse, Petru Rocca. On trouve parfois sous sa plume des écrits à caractère antisémite. Dans le premier numéro de Peuples et Frontières (1er janvier 1937, p. 14-16), dans Une lettre à propos de La Kermesse Héroïque, le Flamand J. Demeerseman attaque l’organe juif Marianne, en déclarant Il ne suffira pas d’alléguer comme excuse que, peut-être en Allemagne, l’industrie du cinéma n’est pas encore totalement libérée de l’emprise juive.

img-8-small517.jpgDans Breiz Atao (n° 164, 11 décembre 1932) il déclare, signant de son pseudonyme J. La B / Jean La Bénelais : Jacobin rime avec Youppin. (...) " Notre Juif " à nous, en Bretagne, c’est donc surtout le théoricien de l’Une et Indivisible, avant que Breiz Atao ne reprenne la swastika, symbole utilisé également par les nazis, le 29 janvier 1933. Le 14 décembre 1938, Mordrel est condamné, avec François Debauvais, à un an de prison avec sursis pour « atteinte à l'unité de la nation ». De juillet 1938 à juillet 1939, il est secrétaire général et rédacteur de Breiz Atao. Avant la déclaration de la guerre entre la France et l'Allemagne, et afin s'échapper à une arrestation imminente, il part en Allemagne nazie avec sa femme, François Debauvais et Anna Debauvais qui décrit leur voyage (Mémoires du chef breton : Fransez Debauvais, tome 3, p. 29-38). Depuis la Belgique, il rejoint Berlin. Publiés depuis Amsterdam, Mordrel et Debauvais adressent un manifeste aux Bretons, condamnant la guerre entreprise par la France le 25 octobre 1939.

En janvier 1940, les deux fondateurs du PNB adressent de l'étranger une "Lettre de Guerre" (Lizer Brezel) à leurs militants en rappelant qu'"un vrai breton n'a pas le droit de mourir pour la France". Ils ajoutent : "Nos ennemis depuis toujours et ceux de maintenant sont les Français, ce sont eux qui n'ont cessé de causer du tort à la Bretagne". Il est à Berlin « pour tenter d'y jouer la carte de l'indépendance bretonne dans l'éventualité probable d'une défaite de la France ». En mai 1940, François Debauvais et lui sont jugés par contumace par le tribunal militaire de Rennes pour « atteinte à la sécurité extérieure de l'État et à l'intégrité du territoire, maintien ou recrutement d'un groupe dissous, provocation de militaires à la désertion et à la trahison ». Ils sont dégradés militairement et condamnés à mort. Début mai 1940, il y dirige un prétendu « gouvernement breton en exil » (Bretonische Regierung).

Il ne fait pas pourtant avec François Debauvais figure de chefs alliés en exil. Leur présence correspond à une des politiques possibles en cas d’invasion réussie par le Reich. Ils peuvent circuler grâce aux agents du service secret qui gèrent l’option de l'indépendance bretonne, et leur ont fait délivrer des passeports de "Statenlos", réservés aux apatrides. Le 1er juillet 1940, il revient en Bretagne, suite à l'invasion allemande. Il devient alors directeur du Parti national breton et de son journal, L'Heure bretonne. Au même moment, au « Congrès » de Pontivy, Debeauvais et Mordrel créent le Comité National Breton. Il décide aussi l’édition d’un nouveau journal l’Heure Bretonne (son premier rédacteur sera Morvan Lebesque). Le 20 octobre 1940, le PNB est placé sous sa direction, et mène régulièrement campagne contre le gouvernement de Vichy et ses représentants régionaux, avec l’accord de l’occupant pour sa politique de pression sur Vichy. Les liens avec Célestin Lainé se tendent encore plus (après l'opposition au Comité National Breton), suite à l'action de son service Spécial à Gouezec en octobre 1940.

bagadou_stourm3.jpgSa ligne politique irrite Vichy et ne correspond plus aux besoins de Berlin, qui s’appuie désormais sur Vichy et constate l’isolement relatif du PNB dans la population; cet état de fait sera à l'origine de "la révolution de palais" du parti de décembre 1940. Qui plus est, Raymond Delaporte appuyé de Célestin Lainé, lequel ambitionne depuis longtemps de remplacer Olier Mordrel, profite du désir allemand d'étouffer l'autonomisme breton rendu inutile pour l'écarter de la direction alors qu'il lance une réorganisation du parti visant à le rendre totalement indépendant des Allemands et hostile à Vichy. La doctrine du PNB perdra en rigueur et en ardeur pour nourrir un séparatisme convenu. En novembre 1940, il affirme : "Notre force est en nous. elle n'est ni dans les autres ni dans les circonstances. ce n'est ni Vichy ni Berlin qui rendront au peuple breton la force de caractère nécessaire pour s'affranchir, se regrouper et se frayer une route. Notre sort se joue dans nos fibres... N'attendons rien que de nous. Alors, nous passerons au travers du gros temps, si gros temps il y a, comme une bonne étrave, et nos enfants seront Bretons".

Il remet sa démission, contraint et forcé, ainsi que celle de directeur de l'Heure Bretonne le 2 décembre 1940. Il est remplacé au PNB le 8 décembre 1940 par Raymond Delaporte. Cette "révolution de palais" aurait été soutenue par les services allemands, désireux de mettre en avant un autre dispositif. (Il faut néanmoins noter que la nouvelle ligne politique du PNB mené par Delaporte est beaucoup moins collaborationniste que la précédente.) Quant à O. Mordrel, il est assigné à résidence en Allemagne. Il fut assigné à résidence en Allemagne de la fin décembre 1940 à mai 1941. D'abord à Stuttgart, il rejoint Berlin au milieu de janvier 1941. Le professeur Leo Weisgerber lui propose le poste de lecteur de celtique à l'Université de Bonn. Ce dernier organise le retour à Paris de Mordrel le 6 mai 1941. Mordrel obtient des accords pour séjourner en Mayenne. A cette occasion, quelques-uns de ses amis comme Jean Merrien, Raffig Tullou, Jean Trécan et René-Yves Creston lui rendent visite et prennent son avis sur un certain nombre de problèmes culturels et politiques. Il revient par la suite à Rennes le 16 septembre 1941, avec l'autorisation des Allemands, après 10 mois de mise à l’écart, il est présenté comme "indésirable" par les dirigeants du P.N.B., exécré par Vichy, et gardé en réserve par les autorités allemandes. Il est autorisé et encouragé à faire reparaître sa revue Stur en 1942. En 1943, il rencontre régulièrement à Rennes Louis-Ferdinand Céline. Il fait partie de Radio Paris, la radio de propagande nazie. Le 13 août 1944, à l'arrivée des Alliés, il se réfugie en Allemagne. Le 16 février 1945, des négociations s'engagent entre Jacques Doriot et Mordrel au sujet de la reconnaissance d'une indépendance bretonne au sein d'une fédération « de type suisse » . C'est le Comité de libération française de Jacques Doriot. Il s'enfuit ensuite à la chute de l' Allemagne.

diaspad_1984_na_5_.jpgIl part d'abord pour le Brésil, puis l'Argentine, avant de trouver refuge en Espagne. Il est condamné à mort par contumace à la Libération, en juin 1946. Il écrit dans la revue Ar Vro, sous le pseudonyme de Brython. Il revient en France, en 1972, collabore à La Bretagne réelle, sous le pseudonyme d'Otto Mohr (son pseudonyme de 1940) et édite divers livres, dont Waffen SS d'Occident. Il a co-fondé dans les années 1980 un cercle nationaliste, le Kelc'h Maksen Wledig (Du nom de l'Empereur Maxime, "descendu" de Bretagne insulaire en compagnie de Conan Meriadec, le premier roi de Bretagne ), avec, entre autres, Yann-Ber Tillenon, et qui se place dans la continuité de l'extrême-droite bretonne ; et Georges Pinault, alias Goulven Pennaod. En 1981, il soutient François Mitterrand, tout en étant attentif aux travaux du GRECE, cercle de réflexion animé par Alain de Benoist, considéré comme proche de l'extrême-droite. Il meurt en 1985. (Voir Camus et Monzat, Les Droites nationales et radicales en France, Presses universitaires de Lyon, 1992).

Indépendamment de ses engagements politiques, Olier Mordrel est considéré comme un écrivain doté d'un talent de plume certain, tant en langue bretonne qu'en langue française. Dès les années 20, il commence à formuler une vision de la Bretagne propre, reposant sur une recherche de la pérennité d'une certaine sensibilité celtique. C'est avec "L'essence de la Bretagne" que débute son œuvre littéraire. Il y aborde l'effondrement de la société traditionnelle, la perte des repères, la quête à mener pour revivifier la Bretagne et son être. Après son retour d'exil, Olier Mordrel s'attache à produire une œuvre complète qui traite à la fois de son engagement passé, de doctrine politique nationaliste, de poésie celtique et d'histoire de l'art. Dans son livre majeur "Breiz Atao", Olier Mordrel fait le bilan de 25 ans de militantisme, non sans écarter les critiques que lui adressent dans leurs propres ouvrages des militants nationalistes, dont Anna Youennou, épouse de François Debauvais, dans son œuvre en 6 volumes "Breiz Atao et les siens, mémoire du chef breton". L'auteur présente Olier Mordrel comme volontiers hautain, autoritaire, méprisant et opportuniste.

51BjbPBkPIL._SX295_BO1,204,203,200_.jpgLe portrait des relations entre Mordrel et Debeauvais laissant entrevoir des rapports de plus en plus exécrables à mesure que la possibilité de réaliser l'indépendance avec l'aide allemande se concrétise. Reste que Olier Mordrel explique dans le détail son parcours et fournit son propre point de vue sur son engagement. Olier Mordrel cependant se garde d'expliquer les raisons plus intimes de ses sympathies pour l'idéologie nationale socialiste. Il avance au demeurant des motivations comme l'opportunisme, les circonstances exceptionnelles, une certaine communauté d'esprit. Il prend soin de démarquer la démarche du PNB de celle des fascismes par une sensibilité bretonne originale éloignée des stato-nationalismes allemand et italien et rejette l'idée d'une "copie bretonne" de modèles étrangers.

Il continuera à participer de loin à la vie de l'Emsav en adressant via des essais des conseils à la jeune génération. Il délivre notamment des propositions d'ordre politique, comme dans la "Voie Bretonne" ou il dénonce les incohérences idéologiques de la "gauche bretonne". Il approfondit en outre la doctrine nationaliste née dans les années 20 avec "Breiz Atao" avec "Le Mythe de l'Hexagone" et "L'idée bretonne". Son amour certain de la langue bretonne et de la littérature le pousse à rédiger des poèmes, des traductions mais aussi à saisir et comprendre cette "âme bretonne" qui l'intrigue depuis tant d'années en cherchant chez les écrivains bretons l'expression de cette sensibilité celtique qu'il essaie de cerner et décrire. Ce seront les ouvrages "La littérature en Bretagne" et "Les hommes dieux". Il réalise un atlas de la Bretagne où il livre son propre regard sur la péninsule tant d'un point de vue humain que géographique et dont le titre est "La Bretagne".

L'héritage d'Olier Mordrel a été longtemps ignoré ou rejeté depuis la fin de la guerre en raison de son parcours clairement marqué par une tentative de conciliation du fascisme, du national-socialisme et du celtisme breton avant et durant le conflit. Ses ouvrages d'après guerre, qui n'abordent pas ces thématiques, sont cependant des références du nationalisme breton d'un point de vue intellectuel, qu'on y adhère ou non. Avec l'apparition d'Adsav en 2000, Olier Mordrel et son héritage ont été réhabilités et parfois glorifiés. Une rupture après 55 ans de dénonciations des nationalistes bretons durant la guerre.

olier mordrel,bretagne,combat breton,nationalisme breton,pays celtiques,celtismeEn 2005, Adsav organisera une cérémonie sur la tombe de Mordrel pour les 20 ans de sa disparition. Plus généralement on peut dire qu'avec Adsav, les conceptions mordrelliennes du nationalisme breton que l'on trouvait déjà dans Breiz Atao à l'état embryonnaire, sont devenues les éléments constitutifs d'un nouveau courant à part entière de l'Emsav. Un courant d'extrême droite ou très proche de l'extrême droite mais doté d'une perspective propre et différente de l'extrême droite française. Une réalité qu'a dénoncé Mona Bras, porte parole de l'UDB suite à une interview du président d'Adsav ou ce dernier souligne les apports d'Olier Mordrel au nationalisme breton. La porte parole y dénonçait la dérive "mordrellienne" d'une frange de l'Emsav.

Direction des Renseignements Généraux - Audition du 23/12/1946 d'Helmut Knochen, 36 ans, ex-chef de la Police de Sûreté et du SD en France

Autonomistes bretons - Mordrel : Les autonomistes bretons étaient, avant guerre, financés par l'Abwehr. Pendant l'occupation , un certain nombre d'entre eux ont travaillé sous les ordres du Kommandeur de Rennes, pour la lutte contre le maquis et ont fait du renseignement pour l'Abwehr ainsi que pour nous.

Mordrel, leur chef, était en rapports dès 1940 avec le Général Best de l'administration militaire du Militarbefehlshaber et c'est lui que j'ai rencontré. Best s'intéressait tout particulièrement aux problèmes bretons.

L'incompatibilité entre la médecine et le capitalisme

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L'incompatibilité entre la médecine et le capitalisme

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ceci avait été précédemment affirmé par quelques médecins généralistes ayant peine à survivre avec les revenus que leur impose la "réforme" du système de santé voulue par Emmanuel Macron

Les évènements actuels le démontrent amplement

Le gouvernement chinois avait été accusé dans le monde occidental de dissimuler les premiers épisodes de Covid-19 apparus à Wuhan. Cependant le 29 février 2020, la communauté scientifique mondiale était informée par les chercheurs et médecins chinois de la situation de l'épidémie en Chine ainsi que de premières analyses concernant le virus, sa propagation et de son degré de pathogénie. Ceci a été fait sans respecter les règles convenues en matière de communication scientifique, afin de gagner du temps vu l'urgence – ce qui leur a été immédiatement reproché par des « experts » auto-institués.

Le  communiqué de l'Élysée le 29 février a annoncé des mesures qui aujourd'hui apparaissent inappropriées, celle d'isoler sans la rigueur nécessaire les foyers déjà déclarés de l'Oise et de Haute-Savoie. Il n'a pas tenu compte du fait que les malades ne sont pris en charge que 6,5 à 8 jours après le début des symptômes et que pendant la période d'incubation de 4 jours en moyenne (2 à 7 jours), les porteurs asymptomatiques peuvent être transmetteurs. Il en résultera une rapide contamination de la majorité de la population française.

arton1928.jpgAgnes Buzin, médecin et alors ministre des Solidarités et de la Santé, avait alors voulu « rassurer », sans doute à la demande d'Emmanuel Macron, en affirmant que le pays avait les moyens de combattre l'infection. . Elle a envoyé la totalité des masques chirurgicaux disponibles aux Chinois qui ne les avaient pas demandés créant une pénurie nationale. Les commandes de nouveaux masques, qu'aucune entreprise française n'apparait capable de fabriquer, ne seront livrées qu'à la mi-avril.

La fermeture des cafés, des lieux d'enseignement et de culte, des commerces autres qu'alimentaires décidée alors n'était pas une véritable mesure de confinement. L'encouragement au travail à distance alors que la plupart des établissements scolaires et des petits commerces ne disposent ni des matériels ni du savoir-faire nécessaires n'est pas une réduction efficace de risque quand ne sont pas interdits ou sévèrement limités des transports en commun toujours ouverts. Aujourd'hui encore les médecins de ville qui sont en première ligne dans le diagnostic et les premiers soins n'ont pas de masque pour se protéger et protéger les patients qui les consultent, en dépit de la circulaire ministérielle qui impose aux pharmaciens de ville de leur en délivrer en priorité. La rupture des stocks est générale sur le territoire national.

Il en a été de même du maintien incompréhensible du premier tour des élections municipales. Toutes les observations ont montré que la plupart des électeurs ne respectaient pas les contraintes de distance et surtout qu'ils se retrouvaient en groupe, avant ou après le vote, pour discuter des enjeux politiques de ces élections. Au contraire, les élections locales et municipales au Royaume Uni, prévues pour le 7 mai, seront reportées d'un an en raison de l'épidémie.

Plus généralement, pourquoi la France n'a-t-elle pas formé suffisamment d'épidémiologistes et virologues. Les étudiants en médecine après 10 années d'études supérieures austères sont moins encouragés à choisir la médecine de ville que la chirurgie ou la médecine esthétique, très rémunératrices. Les disciplines qui ne conduisent pas à des travaux immédiatement convertibles en profit ne sont guère estimables et peu fréquentées par les étudiants.

Plus généralement les moyens alloués à la recherche fondamentale ne cessent de s'amoindrir. Plus du tiers des chercheurs sont des vacataires en situation précaire. Précédemment les manifestations des chercheurs demandant une augmentation des crédits de la recherche ont été traitées avec mépris et considérées comme un phénomène corporatiste. Bientôt, il n'y aura plus en France de recherche indépendante du privé et les travailleurs précaires constitueront la moitié des chercheurs. Comment encourager le travail de virologues auxquels on soustrait les moyens de faire fonctionner leurs laboratoires ? Aujourd'hui, beaucoup pensent que la recherche fondamentale qui aurait pu mettre en œuvre très rapidement des techniques fiables, rapides, non coûteuses et généralisables de diagnostic.

Il en est de même de la recherche d'un vaccin fiable. On annonce que ceci demandera plusieurs années. L'opinion a peine à y croire, vu ce que peut faire la science dans d'autres domaines. Chacun sait que les laboratoires privés hésitent à s'engager dans la recherche de vaccins efficaces craignant qu'en cas de succès le nombre prévisible de malades s'effondre, au détriment de la demande des vaccins qu'ils pourraient produire.

Il en est surtout de même du secteur hospitalier public dont l'on constate la saturation, obligeant de n'y accepter que les patients les plus atteints. C'est à ce même secteur hospitalier qu'il y a peu de temps encore Emmanuel Macron voulait imposer des milliards d' »économies »

Dans un article précédent, nous indiquions qu'Emmanuel Macron devra choisir entre le soutien à l'Etat-providence et la privatisation des systèmes de santé.Tout laisse craindre que malgré l'épidémie actuelle qui paralyse la France, il ne poursuivre la privatisation et la commercialisation des systèmes de santé, les réservant à la classe politique minoritaire qui l'a élu.

Quant au confinement généralisé qu'il se voit aujourd'hui obligé d'imposer, sauf aux commerces de première nécessité, on ne voit pas pourquoi un vendeur de produits alimentaires ou même un pharmacien accepterait de se faire contaminer. Le bon sens lui imposera de fermer boutique.

 

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Fuir le monde, Lipovetsky et le néant

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Fuir le monde, Lipovetsky et le néant

par Olivier Pascault

Ex: https://latelierduserpentvert.blogspot.com

            Gilles Lipovetsky, sociologue français à la mode à la fin des années 1980, a associé son nom à l'exploration de la notion d'Individu comme « atome irréductible » de l'âge démocratique. Après avoir pointé l'individualisme de la société « postmoderne », Lipovetsky voit venir le temps de « l'hyperliberté » et de «  l'hyperanxiété » ; il demeure pour autant optimiste.

            9782070325139-475x500-1.jpgLa parution de L'Ere du vide, en 1983, fit grand bruit. Gilles Lipovetsky apparaissait comme un observateur de la société postmoderne, celle qui voyait simultanément l'écroulement des grandes idéologies et le développement de l'individualisme. Ce livre marquait l'entrée en scène tonitruante d'un « Narcisse cool et affranchi ».

            S’il y eut le « moderne » et le « postmoderne », les temps sont aujourd'hui hypermodernes. Tel est le diagnostic de Gilles Lipovetsky, capable d'analyser le luxe et le féminin et d'en tirer une radiographie sociologique de toute une époque. L'idéologie du progrès propre à la modernité n’est plus d'actualité ; or, la revendication hédoniste de la postmodernité, (années 60-80) est, elle aussi, caduque. Survient donc l'hypermodernité.

            Dans Les Temps hypermodernes, tout semble aspiré par l'urgence et la profusion : libéralisme économique, fluidité médiatique, hyperconsommation… mais aussi les paradoxes. Nous vivons l'instant, mais on s'inquiète du futur. Nous subissons les médias, mais on filtre leurs messages. Nous désertons la politique, mais on s'investit dans le bénévolat. Pour Lipovetsky, la vitalité démocratique est toujours à l’œuvre. Les grands systèmes agonisent, dès lors, quand l'individu est toujours empli de ressources. Malheureusement, le constat ne débouche sur aucune proposition concrète. Une sociologie hypermoderne ? Un pet de vent intellectuel ?

            9782253083818-001-T.jpegL’existence dans l’hypermodernité expose un versant refoulé dans excès et une dualité, où la frivolité masque une profonde anxiété existentielle collective. De là naît un rapport crispé sur le présent, lequel triomphe dans le règne de l'émotivité angoissée. L'effondrement des traditions est alors vécu sur le mode de l'inquiétude et non sur la conquête de libertés individuelles et collectives. L'hypermodernité, pour Lipovetsky, tient également lieu de chance à saisir, celle d'une responsabilisation renouvelée du sujet.

            Cet essai est composé de trois parties. Le texte de Gilles Lipovetsky est précédé par une introduction signée du philosophe Sébastien Charles, suivi par des entretiens sur son parcours intellectuel. Cet ensemble de textes reste bref mais dense et donne à la fois un résumé et une analyse de nos temps confus du marais intellectuel.

            Père de deux filles et toujours marié avec leur mère, il se réjouit des familles recomposées et des sexualités libérées. Il se vante de son goût favorable à la légalisation du cannabis mais se montre très hésitant sur une éventuelle loi sur le voile. « La conso (comprendre consommation ; Lipovetsky se veut moderne jusqu’au bout du clavier) des autres m'intéresse mais je vis facilement avec rien » … et il se dit philosophe et sociologue ! De la philosophie de comptoir ou plus sûrement de la sociologie de lounge !

            Lipovetsky se réjouissait de voir la nation, l'armée, l'Eglise jetées par-dessus bord pour faire sortir des flots capitalistes le démocrate radieux, droit-de-l'hommiste et consumériste. A regret, le « philosophe » doit bien admettre que l'affranchissement de l'individu génère autant d'angoisse que de créativité, même s'il peine toujours à reconnaître que l'homme libre est de plus en plus inégal et de moins en moins fraternel. En résumé, un auteur biberonné à la valve d'un oubli nécessaire pour qui veut progresser dans sa vie intellectuelle et personnelle…

Olivier Pascault

le 22 novembre 2010.

  • Gilles Lipovetsky [avec Sébastien Charles], Les Temps hypermodernes, Ed. Grasset, 2004, Paris, 186 pages (12 euros).

Coronavirus-Pandemie: Die tödlichen Schattenseiten der Globalisierung

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Stefan Schubert:

Coronavirus-Pandemie: Die tödlichen Schattenseiten der Globalisierung

Ex: https://kopp-report.de

Die Globalisierung wird von den Eliten in Politik, Medien und Wirtschaft als alternativlos dargestellt – gar als Segen für die Gesellschaften gepriesen. Doch, die Unterordnung unter dem Shareholder Value von Großkonzernen hat im Westen zu einem massiven Arbeitsplatzabbau und gleichzeitig zu einer Auspressung von Ressourcen und Arbeitern in Billiglohnländern geführt. Hochansteckende Viren verbreiten sich zudem rasant weltweit, während supranationale Organisationen wie UN, WHO und EU außer Phrasen und Belehrungen nichts zustande bringen.

Die Verflechtung, um nicht zu Sagen die Durchmischung von Gesellschaften, Staaten und Institutionen wurde in allen Bereichen gezielt forciert. Die Noch-Kanzlerin Angela Merkel ist eine bekennende Globalisierungsbefürworterin. Die Globalisierung biete »Chancen für Wachstum, für Beschäftigung, Wohlstand, für die Freiheit, und zwar für alle Länder«. Es fehlt am Ende des Merkel-Zitats nur noch ein Halleluja, dann können Weltfrieden und Wohlstand für alle erblühen.

Was ein Segen darstellen soll, wird einmal beispielhaft im Bereich Textilwirtschaft hinterfragt. Die deutsche Textilindustrie besitzt eine lange Tradition, die bis ins 18. Jahrhundert zurückreicht. Die Industrie überlebte zwei Weltkriege, aber nicht die Globalisierung. Seit 1955 gingen rund eine Million Arbeitsplätze in Deutschland verloren. Der Großteil von ihnen wurde in Billiglohländer verlagert: Bangladesch, Indien, Indonesien und China. Meist Frauen und auch Kinder werden dort unter miserablen Bedingungen ausgenutzt.

Neben mangelnden Arbeitsschutz und gesundheitsgefährdeten Chemikalien zeigte sich dort die gesamte Bandbreite der Brutalisierung der Globalisierung, wie 2012 in Bangladesch.

Beim Brand in einer Textilfabrik, die auch für C&A Deutschland produzierte, verbrannten über 100 Näherinnen qualvoll.

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Norditalien ist Zentrum für chinesische Billigarbeiter

Wenig bekannt ist, dass Norditalien zu einem Zentrum der Billigmode geworden ist. Hier hat die Globalisierung zwar auch eine einheimische Industrie zerstört, der Verlauf  geschah dort aber in ungewohnter Form. Als in den 1980er Jahren dort in großen Mengen Billigkleidung hergestellt wurde, lockte dies zahlreiche Chinesen an. Nach und nach entwickelten sich dort sklavische Zustände, die die Chinesen aus ihrer Heimat gewohnt waren: 16-Stunden-Tage, erschöpfte Arbeiter, die anschließend nebeneinander auf dem Boden schlafen, kleine Essenrationen durch Chefs und selbst Babys ohne Hebammen sollen in diesen Sklavenfabriken geboren werden, wie die Kronen Zeitung berichtet.

Und diese Schilderungen beziehen sich auf die aktuellen Zustände im Jahr 2020. Der Globalisierung sei Dank. Die italienischen Arbeiter wurden so fast vollständig verdrängt. Allein in Prato, eine knapp 200 000 Einwohnerstadt nördlich von Florenz, ist eine chinesische Parallelwelt mit 60 000 Chinesen entstanden. In einer kleinen Fabrik mit 16 Angestellten sind vier Arbeiter über das Neujahrfest (25. Januar 2020) nach China geflogen. Alle vier brachten das Virus mit nach Italien. Das chinesische Neujahrsfest gilt als der wichtigste traditionelle chinesische Feiertag. Es ist zu befürchten, dass europaweit zehntausende Chinesen zum Feiertag ebenfalls in die Heimat zur Familie nach China geflogen sind und bei ihrer Rückkehr eine massive Ausbreitung des Coronavirus in Westeuropa verursacht haben.

»Ausländisches Virus« greift an

Selbst wenn man über das pathologische Trump-Bashing deutscher Mainstream-Journalisten nur noch ein spöttisches Gähnen aufbringen kann, hat der 45. Präsident der Vereinigten Staaten mit seiner Charakterisierung des Coronavirus recht. Es handelt sich um ein »ausländisches Virus«.

Es stammt aus China, wie schon zuvor das hochansteckende Sars-Virus 2003. Auf der ARD-Seite planet-wissen.de wird die Identifizierung vom damaligen Patient Zero und dessen Entstehung durch die WHO rekonstruiert. Professor Liu röchelt, er fühlt sich schlecht. Am 21. Februar 2003 besteigt er einen Fahrstuhl in seinem Hotel in Hongkong und trifft dort auf einen Geschäftsreisenden aus Amerika und eine Frau aus Toronto. Alle drei werden die nächsten 14 Tage nicht überleben. Im Flur trifft Professor Liu auf Stewardessen aus Singapur, die den Virus unwissentlich in der ganzen Welt verbreitet werden. Auch bei Sars handelt es sich um ein Corona-Virus. Zehn Jahre Später, im Jahr 2013, entdeckt ein internationales Forscherteam das Sars-Virus in einer Fledermausart in Südchina.

Die Vermutungen liegen nahe, dass zuerst Schleichkatzen mit dem Virus infiziert wurden, und dieser anschließend auf den Menschen übertragen wurde, denn Schleichkatzen gelten in China als Delikatesse.

Der springende Punkt ist, Sars und auch nicht das aktuelle Coronavirus/COVID-19 sind weder europäischen, noch deutschen Ursprungs. Auch die afrikanische Ebola-Epidemie 2014 bis 2016 mit über 11 000 Toten stellt ein vergleichbares Szenario dar. Engmaschige Hygienevorschriften in Deutschland nutzen in Zeiten einer vollkommenden Globalisierung wenig, wenn diese Bundesregierung nicht einmal in Krisenzeiten und einer unkontrollierten Pandemie bereit ist, Deutschlands Grenzen rechtzeitig zu sichern und zu schließen.

COVID-19 könnte laut Wissenschaftlern noch zwei Jahren in Europa wüten, bevor Medikamente oder ein Wirkstoff gefunden sind. Es ist zu befürchten, dass sich ähnliche Pandemien in naher Zukunft wiederholen und häufen werden: Massenmigration, Bevölkerungsexplosionen, katastrophale hygienische Zustände nicht nur in Dritte-Welt-Ländern sowie kulturelle Absonderheiten wie Fledermaussuppen und Katzen als Delikatesse – all dies befinden sich nur wenige Flugstunden von Deutschland entfernt.

In Zeiten der Globalisierung treffen diese tödlichen Gefahren auf eine nicht vorbereitete Bevölkerung und auf eine dekadente Elite, die die Ideologie der offenen Grenzen des Merkelismus bis zum bitteren Ende als unumstößliche Doktrin verteidigt. Während die gegenwärtige Normenkultura so einheimische Tote skrupellos miteinkalkuliert, vergewissert sie sich gegenseitig ihrer moralischen Überlegenheit und preist weiterhin die Globalisierung als Allheilmittel an. In höchster Not setzen immer mehr Länder von Amerika über Australien und selbst in Europa nationale Maßnahmen um, wie Einreiseverbote und Grenzschließungen, die Bundesregierung in ihrer Hilfslosigkeit ruft weiterhin nach »europäischen Lösungen«. Zum rationalen Denken und Problemlösungen in nationalen Kategorien ist diese Politikgeneration nicht mehr in der Lage.

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Montag, 16.03.2020