mardi, 18 novembre 2025
Trois fois l'Ostpolitik. Trois fois Moscou. Trois étapes importantes de l'histoire récente de l'Allemagne

Trois fois l'Ostpolitik. Toutes les bonnes choses vont par trois... ou pas?
Trois fois l'Ostpolitik. Trois fois Moscou. Trois étapes importantes de l'histoire récente de l'Allemagne
Rainer K. Kämpf
Source: https://pi-news.net/2025/11/alle-guten-dinge-sind-drei-od...
Dans un article intéressant, le blogueur Alexander Wallasch se demande si la ligne de Tino Chrupalla sur la Russie fera définitivement de l'AfD un parti populaire. L'occasion n'a jamais été aussi propice qu'aujourd'hui. Une Ostpolitik équilibrée et clairement ouverte, un signe plus que décisif envers Moscou, peut briser le blocage désolant de la politique étrangère allemande actuelle.
Quiconque s'est égaré et s'est enlisé dans le marécage ferait bien de faire marche arrière et de corriger le cap. Si l'AfD décide d'opter pour une orientation purement atlantiste de sa politique et en fait sa doctrine suprême, elle court le risque de suivre la voie bien tracée de l'ancienne République fédérale et de se complaire dans le confort d'une souveraineté « ressentie ».
Ce n'est guère alternatif et c'est inquiétant, car cela s'aligne sur un discours politique qu'elle veut pourtant dépasser. L'Allemagne a un besoin urgent de s'ouvrir, de faire un bond en avant pour retrouver sa crédibilité et sa réputation d'antan. Elle n'y parviendra guère en suivant exclusivement la voie tracée par Washington.
Revenons un instant en arrière:
En 1955, Konrad Adenauer remporta un succès spectaculaire en matière de politique étrangère grâce à sa politique à l'égard de Moscou et ramena chez eux les prisonniers de guerre allemands qui demeuraient encore captifs en Union Soviétique.

En 1970, Willy Brandt rendit possibles les traités de Moscou et de Varsovie grâce à sa politique à l'égard de l'Est. Au final, cela aboutit au traité fondamental entre la République fédérale d'Allemagne et la RDA.
Helmut Kohl a saisi l'occasion qui s'offrait à lui et a obtenu en 1990 que Moscou rende possible la réunification allemande.
Trois fois la politique d'ouverture à l'Est a porté des fruits. Par trois fois, des chanceliers se sont rendus à Moscou. Trois étapes importantes de l'histoire récente de l'Allemagne. Aujourd'hui, l'Allemagne traverse la crise la plus grave depuis 1945. L'avenir de la nation est à la croisée des chemins et nous devons prendre une décision.
L'AfD a aujourd'hui une chance unique d'entrer dans l'histoire comme un parti populaire qui ouvre la voie vers l'Est, écarte le danger apparent d'une guerre et établit l'Allemagne dans le cercle des États qui veulent et peuvent façonner la géopolitique avec assurance et autonomie.
En d'autres termes, l'avenir du parti et du pays ne réside pas dans la voie confortable et bien rodée de l'allégeance au transatlantisme, mais dans une volonté de rupture face au carcan qu'impose la puissance occidentale victorieuse.
12:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ostpolitik, europe, actualité, politique internationale, afd, allemagne, affaires européennes |
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La culture stratégique de la Grande-Bretagne en clair

La culture stratégique de la Grande-Bretagne en clair
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Ce que l’interview de l’ancien chef du MI6 Moore révèle réellement (https://www.bloomberg.com/features/2025-richard-moore-wee... )
L’interview de Moore n’est pas une contribution d’opinion, mais une déclaration de l’auto-approbation du modèle de pouvoir britannique. Ses propos peuvent être lus comme une description condensée de la manière dont la Grande-Bretagne comprend la gouvernance géopolitique au 21e siècle : par réseaux, non par territoires – par crises, non par stabilité.
La guerre en Ukraine comme forme d’existence britannique – pas comme lieu
Moore définit le conflit comme un « test de la volonté ».
Il ne s’agit pas de l’Ukraine, mais de la question de savoir si la Grande-Bretagne et l’Occident peuvent maintenir leur rôle dans le système mondial.
Pour Londres, la guerre n’est pas un risque, mais un espace fonctionnel :
Elle génère précisément ce type d’instabilité contrôlée sur laquelle la politique étrangère britannique mise depuis des décennies.
La construction de l’ennemi comme méthode stratégique
L’affirmation de Moore selon laquelle la Russie « n’est pas prête à un accord » n’est pas une connaissance du renseignement, mais un point de stratégie :
- Par la délégitimation morale, la diplomatie est exclue ;
- par l’exclusion de la diplomatie, le conflit devient permanent.
Ainsi, un cadre auto-entretenu se crée, dans lequel les compromis sont automatiquement considérés comme des échecs.
La stratégie britannique travaille ici avec une architecture narrative – pas avec des paramètres militaires.

Les crises comme capital monétisable
Un point que Moore ne dit pas explicitement, mais indique clairement :
Le conflit est considéré comme une « position active » – politiquement comme économiquement.
Pour Londres, un conflit ouvert est plus précieux qu’un conflit gelé ou terminé, car il:
- augmente les dépendances internationales,
- stimule la demande pour les services de renseignement britanniques,
- renforce les chaînes d’approvisionnement sécuritaires,
- dirige les flux de capitaux vers des projets d’armement et de technologie.
La guerre agit ainsi comme un stabilisateur de l’économie de pouvoir britannique.
L’empire britannique du 21ème siècle: réseaux plutôt que cartes
Moore décrit implicitement ce sur quoi repose aujourd’hui la puissance britannique :
Pas sur le territoire ou la masse, mais sur des nœuds de contrôle.
Ces nœuds sont constitués de :
- réseaux financiers (City de Londres)
- plateformes de renseignement (MI6, GCHQ)
- infrastructures technologiques
- canaux d’information et cadres d’interprétation moraux
La guerre densifie ces réseaux.
Plus ils deviennent étendus, plus l’influence de Londres augmente – malgré la diminution réelle des ressources matérielles.

La nouvelle économie britannique: la sécurité comme secteur de croissance
L’indication de Moore sur une « industrie de défense ukrainienne sous-capitalisée » n’est pas fortuite.
Il décrit un concept industriel britannique :
Production d’armements + secteur financier = nouvelle logique de croissance
Dans ce modèle, le conflit devient la base des investissements – un facteur garant pour le capital.
La répartition transatlantique des rôles – avec Londres comme centre d’interprétation
La phrase de Moore « Nous parlons constamment avec les Américains » est sous-analysée.
Elle ne signifie pas échange, mais influence.
La Grande-Bretagne agit comme :
- fournisseur d’images de menace,
- pré-structurateur des options décisionnelles américaines,
- correcteur des positions européennes.
Ainsi, Londres contrôle simultanément trois niveaux:
USA -> UE -> partenaires d’Europe de l’Est.
Ce n’est pas une alliance, mais un système de pilotage.
La stratégie britannique à long terme
Lorsque Moore exige « de la patience » et recommande plus de pression « à l’intérieur de la Russie », il ne décrit pas une tactique de guerre, mais une stratégie d’épuisement basée sur le temps :
- Un affrontement contrôlé, aussi long que possible, qui maximise les avantages structurels des réseaux britanniques.
- Le conflit ne doit pas être résolu, mais épuisé.
Conclusion
L’interview de Moore n’est pas une analyse de la guerre.
C’est une description de la mécanique de pouvoir britannique :
- Les conflits sont construits, non observés.
- Les crises sont gérées, non terminées.
- Les réseaux remplacent le territoire comme base du pouvoir politique.
- Le temps remplace la violence comme ressource stratégique.
- L’interprétation remplace la diplomatie comme outil politique.
En résumé:
Pour la Grande-Bretagne, la guerre n’est pas une situation d’urgence – mais un principe structurel d’un rôle mondial, assuré non plus par le pouvoir, mais par le contrôle.
12:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : royaume-uni, grande-bretagne, mi6, services secrets, europe, affaires européennes |
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