Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 19 février 2022

Pour une Europe de l'Atlantique au Pacifique

maxrespemmthodefault.jpg

Pour une Europe de l'Atlantique au Pacifique

Pierre-Emmanuel Thomann

 
Une tribune de Vladimir Poutine, plaidant pour une «Europe de l’Atlantique au Pacifique» a été publiée en 2021 dans le journal Die Zeit, à l’occasion de l’anniversaire de l’offensive allemande contre l’URSS en 1941, il y a 80 ans.
 
Cette tribune démontre que la stratégie géopolitique de la « Grande Eurasie » de la Russie (qui est aussi associée à un pivot vers l’Asie), n’est pas dirigée contre l’Europe, mais offre une réinitialisation des relations entre l’UE et la Russie, pour promouvoir un meilleur équilibre entre la vision euro-atlantiste exclusive d’un grand Occident (sous le slogan d’une « alliance des démocraties » avec les Etats-Unis comme chefs de file) et une « Grande Asie » avec pour centre de gravité la Chine et de son projet des routes de la soie.
 
Vladimir Poutine s'est référé dans sa tribune au général de Gaulle :
« Nous espérions que la fin de la guerre froide serait synonyme de victoire pour l’ensemble de l’Europe. Dans peu de temps, semble-t-il, le rêve de Charles de Gaulle d’un continent uni deviendra une réalité, non pas tant sur le plan géographique, de l’Atlantique à l’Oural, que sur le plan culturel et civilisationnel, de Lisbonne à Vladivostok. »
 
Le général de Gaulle avait promu et anticipé dès les années 60 une Europe de l’Atlantique à l’Oural lorsque la Russie serait sortie du communisme tandis que le chancelier allemand Willy Brandt avait promu l’Ostpolitik pour opérer un rapprochement entre l’Allemagne de l’Ouest et l’URSS et les membres du pacte de Varsovie. L’objectif était de faire baisser les tensions dans le cadre de la guerre froide mais aussi, avec en ligne de mire, l’Allemagne de l’Est pour créer les conditions d’une future réunification.
 

542x840.jpg

L’Ostpolitik a contribué à la chute de l’URSS selon les Allemands. Après la guerre froide, l’Allemagne avait proposé un partenariat économique avec la Russie en 2007 dans le cadre de sa vision d’une « Europe de Lisbonne à Vladivostok ». Plus récemment, Dimitri Medvedev a remis sur la table l’idée d’un traité de sécurité entre l’Europe et la Russie au lendemain de la guerre Russie-Géorgie en 2008 et avait obtenu le soutien (déclamatoire) de Nicolas Sarkozy. Enfin Emmanuel Macron a proposé une nouvelle architecture européenne de sécurité avec la Russie en 2018 .
 
Ces initiatives pour une entente continentale après la guerre froide n’ont pas débouché sur une nouvelle configuration géopolitique européenne, car la vision euro-atlantiste est restée la boussole géopolitique principale des Etats membres de l’OTAN et l’UE. La rivalité géopolitique franco-allemande a aussi empêché de construire une synergie géopolitique franco-allemande. L’Allemagne s’est toujours méfiée jusqu’à présent de la vision du général de Gaulle susceptible de remettre en cause l’ancrage à l’ouest de l’Allemagne et son lien privilégié avec les Etats-Unis. La France s’est aussi inquiétée d’une déplacement du centre de gravité géopolitique européen vers l’Allemagne à l’occasion d’un rapprochement germano-russe.
 
Comment surmonter cet obstacle ? Il y aurait aujourd’hui des avantages géopolitiques tant pour la France que pour l’Allemagne, mais aussi pour leurs partenaires européen à négocier un pivot vers la Russie, afin de ne pas rester enfermés dans la rivalité croissante entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi pour la Russie, d’autant plus que la Russie propose une réinitialisation des relations avec l’Europe de l’Ouest. Un rapprochement franco-russe sur les questions géostratégiques et un rapprochement germano-russe sur les questions économiques, pourraient contribuer à surmonter la fracture en plein cœur de l’Europe avec la Russie. et surmonter la crise ukrainienne, qui est devenue l'otage de la rivalité américano-russe.
 
La réaction de la Russie, qui cherche à desserrer l’étau des crises volontairement provoquées et instrumentalisées par les Etats-Unis et leurs alliées proches de l’OTAN, s’explique aisément par l’angle géopolitique.
 
Les bases de l’OTAN avec des soldats américains et les éléments du bouclier anti-missile sont installées aux frontières de la Russie, tandis que les soldats russes restent cantonnés au territoire de la Russie. Cette asymétrie territoriale est à la base de la perception russe d’encerclement. La position de principe des membres de l’OTAN sur le libre choix des alliances ne contribue en rien à la sécurité européenne, car l’adhésion à l’OTAN, notamment de l’Ukraine et de la Géorgie, servirait précisément à poursuivre le refoulement territorial de la Russie, et parachever son encerclement progressif. Si les Etats-Unis ne veulent pas de traité contraignant sur cette question, c’est bien la preuve qu’ils estiment que cet élargissement pourrait avoir lieu à l’avenir dans des circonstances plus favorables, idéalement après un changement de régime en Russie, par exemple.
 

Black-Sea-copie-FR.png

Pour inciter les membres de l’OTAN et les Etats-Unis à engager des négociations sérieuses et faire émerger une nouvelle architecture de sécurité qui prenne en compte ses intérêts, la Russie a fait des propositions adressées aux Etats-Unis et l’OTAN. La Russie estime qu’elle a été suffisamment patiente, et qu’il était temps de tracer ses lignes rouges face au refus des Etats atlantistes d’engager des négociations substantielles. Ces propositions, l’arrêt de l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et la Géorgie, mais aussi la limitation des systèmes d’armement en Europe, missiles tactiques et stratégiques sont des propositions de bon sens et correspondent aux intérêts de la France, pour un meilleur équilibre géopolitique européen et mondial. Il s’agit aussi de stopper la dérive qui consiste à faire du projet européen incarné par une Union européenne atlantiste, un instrument contre la Russie sans projet géopolitique propre, d’autant plus que la Russie ne menace pas les Européens. La vraie menace, c'est le djihadisme dans l'arc de crise au sud de l'Europe, qui nécessite la coopération de la Russie.
 
La configuration géopolitique actuelle, si l'on regarde une carte géopolitique démontre la pression que les Etats-Unis et leurs alliés proches de l’OTAN exercent sur la Russie. Cela fait plusieurs décennies, depuis la disparition de l’URSS que les Etats-Unis et l’OTAN cherchent à repousser la Russie dans ses terres continentales avec l’élargissement continu de l’OTAN, et la poursuite de l’encerclement de l’Eurasie (front européen contre la Russie et front Indo-Pacifique contre la Chine), enjeu géopolitique principal pour atteindre les objectifs suivants : afin de maintenir la suprématie des Etats-Unis dans le monde comme chefs de file d’un grand Occident, il s’agit de diminuer le rôle de la Russie et fragmenter l’Europe et l’Eurasie pour torpiller un rapprochement continental.
 
En effet, même si la Chine émerge comme l’adversaire majeur des Etats-Unis, la Russie reste une cible car elle persiste à promouvoir un monde multipolaire et justifie la suprématie des Etats-Unis en Europe. Un arc d’instabilité, avec le concours des Etats fronts et pivots qui servent de base arrière pour la conflictualité hybride (ingérence, soutien aux révolutions de couleur, guerre de communication, installation de bases militaires et livraisons d’armements…) est maintenu au frontières de la Russie d’où les crises en Ukraine, en Géorgie, en Biélorussie et dans le Caucase avec le soutien de la Turquie et jusque sur le territoire russe avec l’affaire Navalny. Les évènements au Kazakhstan en Asie centrale n’ont pas pu être instrumentalisés par les gouvernements atlantistes grâce à l’intervention rapide de l’OTSC.
 
Ni les Etats-Unis, ni les Etats-membres de l’OTAN ne souhaitent de conflit frontal avec la Russie à propos de l’Ukraine, qui n’est pas membre de l’OTAN. De plus, la Russie aurait non seulement une position géographique avantageuse lors d’un tel conflit, mais possède aussi des systèmes d’armes, dont l’arme nucléaire, qui la rend invulnérable sur son territoire et ses approches. Les Etats membres de l’OTAN sont aussi divisés et la France et l’Allemagne, au delà des déclarations d’allégeance à l’OTAN ne sont absolument pas prêtes à s’engager à un conflit avec la Russie. C’est donc la conflictualité indirecte qui est privilégiée, avec l’Ukraine comme proxy, la guerre de communication et les menaces de sanctions économiques et financières.
 
Cette situation ne correspond pas aux intérêts géopolitiques des Européens, qui ont besoin d'une stabilité continentale.
 

TSI-and-Germany-geopolitical-objectives.ppm.png

Sans construire leur propre stratégie géopolitique de manière indépendante des Etats-Unis, les Européens ne pourront pas peser dans le monde et ne seront pas perçus comme des partenaires fiables pour la Russie, qui considère avec raison qu'ils sont alignés sur les priorités géopolitiques des Etats-Unis. L'Union européenne se considérait jusqu'à présent comme complémentaire de l'OTAN et cette doctrine est obsolète.
 
La priorité est aujourd’hui d’éviter une rivalité territoriale dans l’espace géopolitique entre la Russie et l’Union européenne. Au lieu de se focaliser exclusivement sur l’idéologie multilatéraliste, la doctrine du principe de l’équilibre des pouvoirs est plus susceptible d’instaurer la confiance entre les États membres de l’UE et la Russie afin de réaliser des projets communs et d’identifier des normes et des valeurs communes. Les Européens devraient construire leur stratégie d'équilibre à partie de leur propre géographie, c'est à dire un meilleur équilibre entre l'espace euro-atlantique, l'espace eurasien, l'espace eurafricain et espace euro-arctique.
 
Résoudre la tension avec la Russie n’est pas envisageable par des actions au cas par cas, mais par une démarche d’ensemble visant à offrir une place adéquate à la Russie dans le projet européen, à l’inverse du projet euro-atlantiste qui vise à élargir l’Union européenne et l’OTAN à tous les ex-États de l’URSS sauf la Russie et orienter l’Europe de manière exclusive vers les États-Unis.
 
Cette réforme nécessaire de l'Union européenne, se baserait sur le modèle de l’Europe des nations, Il s’agirait d’atteindre un meilleur équilibre géopolitique dans le monde, au niveau pan-européen, mais aussi entre la France et l’Allemagne au sein d’un nouveau noyau franco-germano-russe.
 
A l'occasion de la crise à propos de, la question ukrainienne il y a une occasion formidable à saisir pour reprendre les négociations avec la Russie à propos d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, un enjeu essentiel pour les intérêts des européens, dans le prolongement de la vision gaulliste d’une Europe continentale.
 
L’Allemagne et la France et leurs partenaires européens sauront-ils saisir à l'avenir le sens de l'histoire ?

jeudi, 29 août 2013

GERMANIA E RUSSIA NELLA GUERRA FREDDA

ostpol2.jpg

GERMANIA E RUSSIA NELLA GUERRA FREDDA

Marco ZENONI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’anteguerra

A riavvicinare Germania e Unione Sovietica, dopo l’allontanamento successivo all’ingresso della Germania nella Società delle Nazioni (SdN), fu soprattutto la questione polacca. Polonia e Germania, quest’ultima mai accontentatasi del riposizionamento geografico voluto a Versailles e – in particolare – della creazione ex tunc della città libera di Danzica, firmarono un patto di non aggressione nel 1934, garantendosi la reciproca neutralità nei 10 anni a venire. La Polonia, naturalmente, era conscia delle mire del terzo Reich e per questo tentò sempre l’avvicinamento a Francia e Inghilterra, in cerca di una strozzatura geopolitica nei confronti dei tedeschi. Peraltro, l’ostilità dei polacchi nei confronti del vicino sovietico, fece sì che nessun accordo militare venisse stretto con i sovietici e che, anzi, la Polonia si allontanasse allo stesso modo sia dal vicino orientale che da quello occidentale, rifiutando una modifica allo status quo e dunque ponendo le basi per l’imminente guerra, che poi diverrà mondiale. Tale posizione, dovuta sì ad alcune particolarità storiche e culturali ma, soprattutto, dall’influenza degli alleati anglosassoni e, in particolare, quella statunitense. Le potenze talassocratiche, infatti, non avevano che da trarre vantaggio da un’eventuale guerra che, chiaramente, non fosse mondiale nelle intenzioni iniziali, ma spingesse le frizioni fino ad uno scontro tra Germania e Unione Sovietica. L’intento primario era infatti quello di spingere le due potenze continentali ad affrontarsi. Per Stalin, tuttavia, questa rimaneva un’ipotesi da scacciare, o quanto meno ritardare il più possibile[1]. Furono queste le condizioni geopolitiche che portarono al patto Molotov-Ribbentrop. Una mutua assicurazione dunque, utile a Stalin per prendere tempo e alla Germania per assicurarsi da eventuali colpi di mano. Tale patto, seppur evidentemente siglato solo in funzione tattica, mise in allarme l’Inghilterra, la quale intervenne, interferendo in entrambi i trattati (polacco-tedesco e tedesco-sovietico), attraverso l’Accordo di reciproco aiuto, siglato con la Polonia – in palese infrazione di quello siglato fra Polonia e Germania, ma anche del Patto Molotov-Ribbentrop. L’intento dell’Inghilterra era quella di costruire una frattura geografica fra le due potenze eurasiatiche, in modo da impedirne l’avvicinamento e in particolar modo di impedire eventuali intese fra i polacchi e il terzo reich. Lo stesso Stalin, difatti, almeno inizialmente, attribuì le colpe della guerra completamente ad Inghilterra e Francia, e non alla Germania[2].


Oltre al noto patto, tuttavia, Germania e Unione Sovietica si legarono anche dal punto di vista commerciale, attraverso un accordo firmato l’11 febbraio 1940. Si arrivò tuttavia alla guerra, una guerra fratricida sulle terre eurasiatiche, che contrappose frontalmente le due potenze continentali. A seguito della guerra, che costò ai sovietici oltre 22 milioni di morti, la frattura fra i due paesi pareva insanabile. L’Armata Rossa marciò fino a Berlino, con spirito vendicativo. I tedeschi venivano visti come un invasore, da schiacciare senza pietà.

Il Dopoguerra

 

ostpolitik.jpgGli animi si placarono,  lasciando spazio al pragmatismo e al calcolo geopolitico. Nel 1945, a Jalta, avvenne la definitiva spartizione della Germania, contrapponendo di fatto da una parte gli alleati (Stati Uniti, Francia e Inghilterra) e dall’altra i sovietici. Il 1948 fu l’anno del piano Marshall, un piano economico presentato come l’inevitabile aiuto dall’oltreoceano per il risanamento delle economie europee, in realtà un mezzo economico indispensabile per il rafforzamento dell’economia statunitense ma, soprattutto, un importante collante per la formazione dell’alleanza occidentale, legata prima economicamente e poi militarmente (e politicamente) attraverso la struttura della NATO.


La divisione della Germania fu ultimata nel 1952, quando la frontiera fu definitivamente chiusa. Da quel momento l’avvicinamento della Germania dell’Ovest al sistema d’alleanze occidentale proseguì spedita. Eppure dei tentativi in funzione di una Germania unita furono mossi. Nel 1952 fu infatti Stalin stesso a proporre l’idea di una Germania unificata, a prezzo però di una sovranità limitata in politica estera: una neutralità imposta e irreversibile. Nei piani di Stalin questo avrebbe permesso la formazione di un cuscino neutrale nel cuore dell’Europa, il che avrebbe per altro sottratto la Germania dalle maglie dell’alleanza atlantica, che ne avrebbe fatto un bastione antisovietico nel cuore dell’Europa, a ridosso dell’oriente, cosa che infatti puntualmente si verificò. Il piano di Stalin fu rigettato, gli alleati occidentali dimostrarono ben presto di avere scarso interesse per una Germania unificata, non al prezzo di una neutralità che avrebbe sottratto un’importante pedina, difensiva, ma all’occorrenza anche offensiva, direttamente puntata ad Oriente, e situata nel cuore dell’Europa continentale. Per la Germania, vittima della frattura insanabile fra Est e Ovest, non poté che profilarsi la sola soluzione della divisione politica e geografica. Due Stati, dunque, per un’unica nazione. Nel 1961 tale divisione fu rimarcata attraverso la costruzione del muro, simbolo della contrapposizione frontale fra i due schieramenti.


Il primo cancelliere della Repubblica Federale Tedesca fu Konrad Adenauer, un fervente anticomunista, che tuttavia fu invitato già nel 1955 a Mosca, a seguito degli accordi di Parigi, che riconoscevano la sovranità della RFT e ufficializzavano il riconoscimento da parte Sovietica della Repubblica Federale. Adenauer fu un grande sostenitore dell’alleanza atlantica e tra gli animatori più vivaci (assieme all’omologo italiano, Alcide de Gasperi) della costituzione della Comunità Europea, tale di nome, ma meramente occidentale di fatto. Nel 1950 era infatti già stata pronunciata la cosiddetta “dichiarazione Schuman”, che prese nome dall’allora ministro degli esteri francese, Robert Schuman, e che proponeva di mettere da parte l’astio che correva fra i due vicini, ponendo le basi per una collaborazione che fosse prima economica, tramite la comune gestione delle risorse del carbone e dell’acciaio, e successivamente anche politica. Furono questi i primi passi che condussero la Germania nell’alleanza occidentale, senza alcun tipo di ripensamenti. Allo stesso Adenauer risale oltretutto la teoria dell’ “Alleinvertretungsanspruch” ovvero al diritto esclusivo della Repubblica Federale Tedesca di parlare a nome dei tedeschi. Per il cancelliere, infatti, la Germania Est altro non era che una zona d’occupazione sovietica e, in quanto tale, non meritava né il riconoscimento, né tanto meno di parlare a nome dei tedeschi. A tale posizione si aggiunse per altro la “dottrina Hallstein”, fatta propria dal cancelliere, la quale prevedeva che ogni apertura di paesi terzi alla Repubblica Democratica Tedesca, il che ne implicava il riconoscimento, era un torto alla Repubblica Federale e come tale non sarebbe stato tollerato. La parola fu mantenuta, tanto che ben presto furono tagliati i rapporti con la Jugoslavia e con Cuba.


L’aggressività occidentale, che non portò alcun risultato né al fine di attenuare gli animi, né a quello dell’unificazione tedesca, maturò in Willy Brandt, il lungimirante cancelliere che succedette ad Adenauer, la convinzione che il muro (metaforico, ma anche fisico) opposto dall’oriente fosse una reazione all’eccessiva aggressività occidentale. Con l’ascesa al cancellierato di Brandt i rapporti tra la Germania Federale e l’Unione Sovietica presero finalmente un’altra piega, giungendo ad una distensione che (escludendo naturalmente la DDR), non si aveva dall’anteguerra. “Il nostro interesse nazionale non ci consente di stare in mezzo fra est e ovest. Il nostro paese ha bisogno della collaborazione con l’occidente e dell’intesa con l’oriente”[3], da queste poche parole, pronunciate da Brandt stesso, si deducono quelli che poi furono i punti cardine dell’Ostpolitik. Non una vera e propria apertura verso l’oriente, ma una distensione, un’intesa al fine di raggiungere, per tappe, alcuni obbiettivi programmatici. Una politica sovranista che potrebbe in qualche modo essere paragonata (e forse ne fu influenzata) a quella gollista. La politica di apertura verso l’oriente, tuttavia, procedette solo dopo aver ribadito il pieno inserimento della repubblica federale all’interno del sistema occidentale, della NATO e della piena amicizia e intesa con la Francia, già consolidata da anni dalla struttura della CECA e, dopo gli accordi di Roma del ’57, dalla Comunità Economica Europea. Per quanto riguarda l’oriente, di fatto, quella che si avanzava era una proposta di dialogo: si chiese all’Unione Sovietica di rinunciare al diritto dell’intervento, in precedenza ribadito dai sovietici, e in cambio si riconosceva lo status quo venutosi a formare dopo la guerra oltre il muro. In particolare il riferimento era alla Polonia, con cui in quegli anni, sempre in linea con la ostpolitik, fu concordato un trattato bilaterale che assicurò l’accettazione da parte tedesca dei confini occidentali della Polonia. Vi fu inoltre, per la prima volta, il riconoscimento dell’esistenza di due Germanie. Il tutto venne siglato con l’accordo germano-sovietico del 1970, firmato a Mosca da Brandt e Kossyghin, indispettendo inevitabilmente gli Stati Uniti, nonostante le rassicurazioni più volte ribadite e dimostrate. Con l’intento della distensione, al fine di costituire un ordine pacifico europeo, si arrivò dunque al congresso di Helsinki (1973-75), un processo diplomatico multilaterale, che portò ad un notevole avvicinamento, al prezzo di alcune pragmatiche rinunce da una parte e dall’altra. Priorità dell’Unione Sovietica era il riconoscimento delle frontiere post-1945, intento degli alleati occidentali era invece indebolire il patto di Varsavia attraverso lo strumento della causa dei “diritti umani”, un punto che la coalizione sovietica aveva sino ad allora visto come un’intollerabile ingerenza[4]. E’ attraverso Mosca (1970) ed Helsinki (1975) che, infine, la repubblica federale tedesca riconobbe la frontiera dell’Oder-Neisse. La RFT per altro rinunciò alla “Alleinvertretung” e, di conseguenza, all’intento politico dell’unione tedesca. Pur rinunciando, almeno nel breve termine, alla riunificazione dello Stato tedesco, Brandt non volle rinunciare all’unificazione della nazione. Per far ciò necessitava del consenso e della collaborazione della repubblica democratica e, dunque, dell’Unione Sovietica. Per questo motivo si potrebbe dire che la ostpolitik fu de facto ed inevitabilmente una “Russlandpolitik”[5]. Condizione posta dall’Unione Sovietica per la collaborazione, e la distensione, fu l’adesione della Germania al trattato di non proliferazione nucleare. Successivamente, la dirigenza sovietica dichiarò, tramite Leonid Brezhnev, la propria approvazione per la nuova politica estera condotta dalla RFT, questo nonostante effettivamente la DDR non venisse riconosciuta (nel 1970 erano 26 gli Stati che la riconoscevano), il che provocò qualche malumore a Berlino Est.


Fino a quel momento la dirigenza sovietica aveva preferito l’immobilismo nei confronti della Germania dell’Ovest, questo permetteva di tenere la Repubblica Federale Tedesca in uno stato di soggezione e d’inferiorità, attraverso una propaganda costante oltrecortina[6], distogliendo anche le attenzioni dai problemi e dalle contraddizioni interne. Tuttavia, alla Ostpolitik tedesca i sovietici fecero allora corrispondere una “Westpolitik”. Il cambiamento di rotta fu spinto dalla necessità che i paesi occidentali riconoscessero lo Status Quo ad oriente, in particolare il riconoscimento della nuova Polonia uscita dalla seconda guerra mondiale e modificata nei suoi confini occidentali. Essendo questi gli anni in cui la Cina andava rompendo con l’URSS, dopo aver elaborato la strumentale categoria di “socialimperialismo”, per avvicinarsi agli Stati Uniti, il riconoscimento delle frontiere occidentali era una pedina fondamentale per placare gli animi su tale fronte, potendosi concentrare con maggior equilibrio nelle questioni orientali. Moralmente inoltre il riconoscimento poteva essere sventolato come una vittoria, essendo state così imposte le conseguenze della guerra allo Stato che si era frontalmente contrapposto a quello sovietico.


Pur essendo il fine dell’Ostpolitik, da parte dei tedesco-occidentali, quello di distendere i due fronti, in modo da riequilibrare anche la situazione tedesca, e quello dei sovietici di indebolire geopoliticamente l’asse antisovietico, consci del peso politico ed economico della Germania (che nel frattempo andava crescendo in maniera sorprendente), Brandt mostrò un certo senso strategico nel suo riavvicinamento all’Unione Sovietica, come dimostrò parlando alla Radio, a Mosca, il 12 agosto del 1970: “La Russia è indissolubilmente legata alla storia europea, non solo come avversario o come pericolo, ma anche come partner, storicamente, politicamente, culturalmente ed economicamente”[7]. Si può dunque dire che dopo la dottrina Adenauer-Hallstein, venne a prevalere la “dottrina Brandt”: promuovere il cambiamento attraverso l’avvicinamento[8]. Bisogna tuttavia aggiungere che nella sua politica fu probabilmente anche condizionato da Günter Guillaume, quello che in breve divenne uno dei suoi uomini più fedeli, secondo alcuni il “braccio destro” , ma che presto si rivelò una spia della Stasi, inviato con non ben precisati compiti da Markus Johannes Wolf , il quale, tuttavia, dichiarò in un’intervista successiva che l’intento non era quello di gettare in disgrazia il cancelliere[9] (quest’ultimo dovette infatti dare le dimissioni, in seguito all’”affare Guillaume”. Una vicenda tutt’oggi poco chiara e su cui poca luce è stata fatta.

Conclusioni

L’ostpolitik fu una politica realista, fu un calcolo pragmatico che prese le mosse dall’accettazione dello status quo, condizione preliminare, conditio sine qua non per distendere i rapporti con l’Est. Questa politica guardava ai vertici, alle dirigenze, indipendentemente dalle possibilità sovversive di determinati movimenti filoccidentali. A testimoniarlo vi è il rifiuto della Repubblica Federale di aderire alle sanzioni mosse dagli Stati Uniti contro la Polonia, per la repressione dei movimenti “rivoluzionari”, i quali godevano in gran parte della simpatia e delle potenze occidentali. Tale fase politica inoltre, come ampiamente previsto dai suoi promotori, permise alla Germania di ritagliarsi un proprio spazio politico, restituendole il peso geopolitico ed economico adeguato, per la preoccupazione e il sospetto degli alleati occidentali.


A conti fatti, pur non ottenendo grandi cambiamenti in ambito geopolitico, l’ostpolitik fu il momento di massima distensione tra la Germania e l’Unione Sovietica, sin dalla rottura in seguito all’Operazione Barbarossa. Un avvicinamento che, seppur apparentemente sotto controllo, mise in allarme alcuni settori, in particolare delle due potenze talassocratiche. D’altronde queste interferirono nei rapporti tedesco-sovietici anche nel primo dopoguerra e nel 1939. A dimostrazione che un’alleanza fra le due potenze continentali, l’unione fra due forze economiche e politiche, non fu e tutt’ora non è ben vista dalle potenze egemoni.

Marco Zenoni è laureando in Relazioni Internazionali all’Università di Perugia


[1] http://www.eurasia-rivista.org/dietro-le-quinte-della-guerra-tra-la-germania-e-la-polonia/1015/ [1]
[2] http://www.eurasia-rivista.org/il-patto-di-non-aggressione-tedesco-sovietico/1645/ [2]
[3] cfr. “Affari esteri”, n. 5 – 1970. P. 130
[4] Cfr. Eurasia, n.2 – 2011
[5] Ibidem
[6] Ibidem.
[7] Cfr. “Affari esteri”, n.8 – 1970. P. 11
[8] Cfr. “Affari Esteri”, n.8 – 1970.
[9] http://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/1533707/Markus-Wolf.html [3]