Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 14 septembre 2021

La course à trois pour la chancellerie : ce que disent les sondages allemands

bundestagswahl-2021-wahlplakate.jpg

La course à trois pour la chancellerie: ce que disent les sondages allemands

Andrea Muratore

Ex: https://it.insideover.com/politica/elezioni-germania-2021-sondaggi.html

A moins d'un mois des élections allemandes, le jeu que dessinent les sondages est plus complexe que jamais. Alors que le nombre de jours qui restent avant l'élection qui sanctionnera le début de l'ère post-Merkel diminue, les prévisions semblent avoir complètement démenti le scénario qui voyait une course à deux voies entre le Cdu d'Angela Merkel et les Verts décidés à éroder le consensus du parti social-démocrate. Porté par l'effet propulseur de la candidature du ministre des finances Olaf Scholz, c'est le SPD qui, désormais, se taille la part du lion dans les sondages.

L'été allemand a apporté divers éléments de discussion pour les politologues et les initiés, qui ont signalé un renversement des perspectives avec la montée progressive mais inexorable des sociaux-démocrates (SPD) due à la baisse de confiance dans les deux partis considérés comme leaders et à la hausse de la popularité de leur candidat chancelier.

89338.HR.jpg

Le fait que Scholz fasse partie intégrante du gouvernement de Merkel et puisse revendiquer la continuité de son action politique, les gaffes d'Annalena Baerbock ces dernières semaines et l'impréparation manifeste du dauphin de Merkel, Amin Laschet, face au chaos des inondations de juillet ont contribué à rebattre les cartes pour la énième fois dans cette longue course électorale. Fin août, les sondages ont montré que les sociaux-démocrates dépassaient l'Union Cdu/Csu, ce qui était inattendu il y a seulement quelques semaines. Au début du mois de septembre, ils semblent certifier que le parti de Scholz a pris la tête.

Les sondages récompensent les sociaux-démocrates

Après des années en tant que partenaire junior de la Cdu dans les gouvernements de coalition et après une série de défaites électorales, la SPD est-elle tirée en avant par Scholz au point d'amorcer un dépassement inattendu du parti de Merkel ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais les sondages semblent indiquer une tendance positive pour le centre-gauche allemand. Et l'avance se creuse de jour en jour.

Fin juillet, les principaux sondages (de l'institut Insa à ceux de Forsa, en passant par l'agence démoscopique Allensbach) estimaient que le SPD était épinglé en dessous des niveaux décevants des élections de 2017, entre 15 et 17% de consensus. Un mois plus tard, cependant, les estimations variaient entre les 19,5 % d'Allensbach et les 23 % attribués à Forsa (semaine du 16 au 23 août) et à Insa (20 au 23 août), ce qui plaçait le parti de Scholz au moins un point au-dessus de la Cdu-Csu quinze ans après la dernière fois qu'un tel chiffre avait été enregistré. Et tous les sondages s'accordent sur le rôle positif joué par le candidat chancelier dans l'évolution des sondages.

YouGov, Kantar et Forschungsgruppe Wahlen pour la période allant de la dernière semaine d'août au 2 septembre montrent une croissance de 25% pour les sociaux-démocrates. L'institut Wahlkreisprognose les situe même à 27%. Surtout, aucun institut de recherche ne semble désormais sanctionner un avantage pour les chrétiens-démocrates.

La Cdu divisée sur l'après-Merkel

L'alliance Cdu-Csu, elle, risque de perdre quinze à vingt points du vote de 2017 au terme d'une campagne électorale où, en un an et demi, l'Union est passée d'un positionnement autour de 40% des intentions de vote dans la phase initiale de la pandémie à un premier recul devant les Verts alors que la deuxième vague de Covid-19 faisait rage et que le chaos vaccinal commençait, pour ensuite capitaliser sur le redressement de l'exécutif et de la Chancelière.

À l'approche de la fin de l'ère Merkel, le parti s'est retrouvé orphelin et divisé entre l'aile plus ouverte aux compromis acceptés sur l'économie et la gouvernance politique au cours de cette année et demie et la faction plus rigoureuse, rangée pour défendre l'austérité et le retour au passé, et par conséquent polarisée dans son jugement sur la chancelière. L'hémorragie considérable du consensus, vécue par la Cdu-Csu au bénéfice des libéraux (Fdp), parmi les plus farouches partisans de la rigueur, doit être lue dans cette optique. Quand la Cdu-Csu avait entre 30 et 35% des voix en février et mars, les libéraux étaient entre 6 et 7%. Jusqu'à la fin du mois d'août, les sondages montraient une symétrie entre la progression de leur soutien, qui se situait entre 12 % (Forsa) et 13 % (Insa), et le déclin de l'Union, qui ne bénéficiait d'un avantage considérable sur le SPD que grâce à Allensbach, qui lui donnait une avance d'environ 25 % et 27,5 % des voix, mais que les principales agences considéraient désormais comme inférieure à 25 %.

Les révélations les plus récentes amènent à niveler encore ce chiffre vers le bas. La Cdu se situerait autour de 20-22%, et le plus intéressant à noter est le fait que, début septembre, un transfert de voix vers le parti de Scholz a commencé, capitalisant sur son rôle de véritable "héritier" de Merkel.

Les sondages pour les Verts

De ce point de vue, les sondages indiquent un recul de la vague verte qui, à partir de 2017, a conduit les écologistes désormais dirigés par Annalena Baerbock à aspirer sérieusement à des rôles gouvernementaux au niveau fédéral. Certes, en termes absolus, il s'agira tout de même d'une avancée considérable: sixième parti avec 8,9 % des voix en septembre 2017, les Verts ont été largement crédités ces derniers mois de la deuxième place dans les sondages.

Stables autour de 20% depuis des mois, avec quelques incursions jusqu'à 25%, les Verts semblent aujourd'hui plus restreints dans leurs succès potentiels après les gaffes qui ont miné le parcours de Baerbock et après la démonstration des limites d'un agenda programmatique accusé de "moralisme" excessif par leurs adversaires. Les derniers sondages Insa, Kantar, Allensbach et Forsa placent les Verts entre 17 et 19% en tant que troisième parti : ce qui est surprenant, c'est qu'il ne semble pas y avoir eu de transfert direct de voix vers les sociaux-démocrates, qui puisent principalement dans la Cdu et chez les anciens abstentionnistes, témoignant du fait que, selon toute vraisemblance, les écologistes allemands, progressistes et enracinés dans les zones urbaines, ont également construit un bloc sensiblement homogène. Leur expansion, cependant, apparaît désormais de plus en plus marquée de complexité.

Les effets du second débat sont attendus

Jamais auparavant il n'a été aussi clair que lors de ces élections que l'acceptation des dirigeants par l'électorat allemand jouera un rôle décisif. L'effet Scholz est, selon les sondages, en même temps l'effet Laschet-Baerbock : le ministre des finances convainc parce qu'il est considéré comme plus pragmatique et préparé que ses concurrents. Le deuxième débat télévisé du dimanche 12 septembre a donc pris de l'importance. Laschet est passé à l'attaque contre Scholz et est même allé jusqu'à critiquer le gouvernement de large coalition dont il est le ministre des finances, dirigé par Angela Merkel : "Si mon ministre des finances travaillait comme vous, je prendrais des mesures", a déclaré Laschet, attaquant Scholz pour les scandales de ces dernières années, avant que Baerbock n'intervienne et s'en prenne à toute la structure de pouvoir du gouvernement noir-rouge avec ses déclarations. Les effets de ce duel sur les sondages à quelques semaines du vote sont attendus dans les prochains jours.

1302067_1_azarticledetailteaser_dpa_5FA526007CDE8873_607dbe19b08c4.jpg

Comment se portent l'Afd et Linke

En ce qui concerne les autres formations, les libéraux ont été mentionnés : avec les chiffres qu'elle peut désormais alignés, la Fdp pourrait aspirer à la fois à un gouvernement avec la SPD et les Verts et à rechercher une coalition avec la Cdu et les écologistes, se positionnant en tête des futures négociations gouvernementales.

L'Alternative für Deutschland, parti de droite populiste, serait en reflux dans ses bastions d'Allemagne de l'Est, voué à être contre-attaqué par les libéraux et à reculer par rapport aux 12,6 % qu'il avait obtenus en 2017. Tous les principaux sondages placent la formation entre 10 et 11%, juste au-dessus de l'extrême gauche de Die Linke, perchée entre 6,5% et 7%. Les deux groupes les plus radicaux pourraient, avec ces chiffres, être destinés à former les plus petits groupes du prochain Bundestag : à sa manière, par rapport à il y a quelques années, cela pourrait être l'un des principaux thèmes du vote de septembre. Avec ces chiffres, il semble de plus en plus probable que la formation du gouvernement se jouera entre les trois grands partis, les libéraux pouvant faire pencher la balance.

lundi, 13 septembre 2021

Baerbock, Laschet, Scholz Leur politique étrangère accroît le risque de guerre

www.radiooberhausen.de.jpg

Baerbock, Laschet, Scholz: leur politique étrangère accroît le risque de guerre

Oskar Lafontaine

De Gaulle le savait, Brandt le savait, Macron le sait aussi : l'Europe a besoin d'une politique étrangère indépendante. Lorsque les États-Unis, contrairement à toutes leurs promesses, étendent l'OTAN, transformée en alliance de guerre, jusqu'à la frontière russe et encerclent non seulement la Russie mais aussi la Chine, et que le président Biden, coresponsable de nombreuses guerres américaines qui violèrent le droit international, parle d'une possible "véritable guerre avec une grande puissance", alors le découplage des États-Unis et l'affirmation de soi de l'Europe sont une question de survie pour l'Allemagne également.

Baerbock a prouvé qu'elle n'est absolument pas apte à être chancelière en exigeant que la chose la plus importante maintenant soit "d'augmenter la pression sur la Russie", que le gazoduc Nord Stream 2 de la mer Baltique soit "retiré de tout soutien politique". Elle veut également augmenter la pression sur la Chine. Parce que les Verts continuent d'inviter la tueuse d'enfants Madeleine Albright en tant qu'experte en géopolitique (les sanctions américaines contre l'Irak ont entraîné la mort de 500.000 enfants, mais "nous pensons que le prix en vaut la peine"), qu'ils prônent les drones armés et les guerres qui violent le droit international, leur politique étrangère augmente le risque de guerre en Europe, y compris la guerre nucléaire.

Armin Laschet, qui prônait à l'origine de bonnes relations avec la Russie (Laschet a critiqué une "montée en puissance rhétorique et une diabolisation (de la Russie)" en 2018 et a déclaré en 2019: "Même s'il y avait et continue d'y avoir des différences politiques entre la Russie et l'Allemagne, il est particulièrement important maintenant de poursuivre le dialogue". Nous devons renforcer les liens qui unissent nos pays, resserrer ces liens et intensifier la compréhension mutuelle entre nos peuples, et nous devons aborder ouvertement les choses qui nous divisent"). Il sait pertinemment qu'une politique étrangère agressive à l'égard de la Chine serait désastreuse pour l'économie allemande mais donne malheureusement l'impression de grimacer lorsque les médias allemands bellicistes le réprimandent, et encore plus lorsque le grand frère à Washington fronce les sourcils.

Scholz, qui a été fait roi des sondages par Laschet et Baerbock, a montré lors du débat d'aujourd'hui au Bundestag qu'il serait également un mauvais élève en tant que chancelier. Il n'a jamais entendu parler de la politique étrangère sociale-démocrate traditionnelle. Jugez-en par vous-même : https://youtu.be/IgwCG1Su_tA?t=1550

Brandt voulait la paix et le désarmement. Scholz affirme la guerre et le réarmement. Quelle façon de passer de la génuflexion à Varsovie à la génuflexion devant l'impérialisme américain et l'industrie de l'armement.

Source: https://katehon.com/de/article/baerbock-laschet-scholz-ihre-aussenpolitik-erhoeht-die-kriegsgefahr

samedi, 11 septembre 2021

Toutes les failles qui divisent l'Allemagne

spaltung.jpg

Toutes les failles qui divisent l'Allemagne

Andrea Muratore
Ex: https://it.insideover.com/politica/tutte-le-faglie-che-dividono-la-germania.html

Les toute prochaines élections allemandes révèlent une fois de plus les différentes failles au sein de la République fédérale et la possibilité qu'elles se reflètent dans les années à venir dans un pays qui s'apprête à être orphelin d'Angela Merkel.

Merkel et le syncrétisme allemand

La Chancelière, personnage complexe et souvent controversé, avant même d'exercer un leadership clair et énergique, a été une figure centrale de la politique allemande parce qu'elle a interprété un véritable syncrétisme des âmes politiques et sociales du pays. Chrétienne évangélique, elle a relancé au fil des ans l'alliance entre sa CDU et son "parti jumeau" bavarois, la CSU, gérant également les crises et les tensions avec l'ancien dirigeant de Munich et ministre de l'intérieur Horst Seehofer; premier chef de gouvernement issu de l'ancienne République démocratique allemande et première femme au pouvoir à Berlin, son programme politique a cherché à promouvoir les tentatives de réduction du fossé économique et producteur entre les deux Allemagnes; au nom de la relance et de la centralité de Berlin sur le Vieux Continent, elle a promu des gouvernements de coalition ouverts à la fois aux sociaux-démocrates (trois fois depuis 2005) et aux libéraux (2009-2013), cherchant à créer un consensus général dans l'intérêt national du pays.

Lignes de faille politiques et sociales

Mais un compromis ne peut reposer que sur une seule personne. Au contraire, la division en trois dans les prévisions des sondages électoraux allemands pour le vote du 26 septembre entre la CDU, les sociaux-démocrates et les Verts n'est pas seulement le reflet de la complexité croissante de la société allemande, mais aussi la manifestation de différentes visions du monde au sein du pays.

838_angela.jpg

Pour faire simple, l'Union chrétienne-démocrate est au mieux de sa forme dans le sud de l'Allemagne et dans son fief traditionnel de Bavière, les Verts ont gagné du terrain en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, véritable État dans l'État avec une population et un PIB comparables à ceux des Pays-Bas et un pôle industriel allemand traditionnel, et les sociaux-démocrates ont connu une hausse principalement due à leur remontée dans les sondages dans les Länder de l'Est, où une grande partie de l'électorat ouvrier et de gauche avait choisi de voter pour le mouvement protestataire Alternative fur Deutschland. Cette tripartition va de pair avec une complexité interne qui émerge et met en lumière des différences économiques, politiques, sociales et même religieuses.

L'Allemagne, un pays divisé

L'Allemagne est un pays qui a toujours lutté au cours des siècles pour trouver l'unité dans la complexité. Depuis les luttes entre les seigneurs féodaux impériaux jusqu'à l'ère du cuius regio eius religio après la Réforme protestante, c'est le pouvoir impérial qui a joué le rôle de médiateur, bien que de Frédéric II de Souabe à Charles V de Habsbourg, même les souverains les plus importants aient fait l'expérience directe de l'animosité des princes allemands; la désintégration du Saint Empire romain germanique à l'époque napoléonienne d'abord, puis l'épopée complexe de la Prusse d'Otto von Bismarck, ont montré à quel point le particularisme est un trait distinctif de la politique et de la société allemandes, sous une forme amplifiée par rapport au reste de l'Europe. L'Allemagne impériale d'abord, le Troisième Reich ensuite, lors des deux guerres mondiales, ont fait respectivement de la Weltpolitik et du pangermanisme revanchard le facteur unificateur pour comprimer les différences internes, voyant leurs projets respectifs sombrer avec la défaite dans la guerre.

Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que la République fédérale a tenté de créer un modèle de développement et une construction sociale qui constituerait un point de référence commun à l'ensemble du pays, tandis qu'à l'Est, le syndrome de la "mort de la patrie" était moins perceptible en raison de la redécouverte par le régime socialiste de divers récits liés à l'histoire du pays. Les vingt premières années après la réunification ont donné lieu à une tentative d'interpénétration entre différentes instances qui est entrée en crise lorsque l'Allemagne, vainqueur de l'intégration économique européenne, superpuissance commerciale, nation au centre de l'Europe, a commencé à subir les conséquences de la récession continentale à laquelle sa politique d'austérité a contribué, que de vieilles failles se sont rouvertes dans la société et que la politique est devenue de plus en plus dépendante du rôle de synthèse dévolu à la chancelière.

cover_1218-724x1024.jpg

La faille de Munich-Berlin

En 2019, Massimo Cacciari, s'adressant à la revue italienne Limes, soulignait l'ouverture d'une faille entre Munich et Berlin, entre l'Allemagne catholique et conservatrice et celle qui tourne autour de la capitale, entre l'industrie traditionnelle ouverte sur l'Europe centrale et l'idée d'une nouvelle Weltpolitik commerciale, entre la récupération d'un sentiment d'identité et le profil bas que Merkel voulait continuer à maintenir. Dans le contexte allemand, notait Cacciari, "nous avons vu cette contradiction, ce conflit entre les deux capitales de l'esprit allemand, s'accentuer. Cela signifie que la grande synthèse entre ces deux grandes âmes du "centre" allemand, le Zentrum, ne tient plus" et risque de ne pas pouvoir survivre au départ de la Chancelière. L'Union, après le refus de nommer à la chancellerie le leader bavarois Markus Söder à la place de l'anonyme Amin Laschet, risque à terme d'entraîner une défaite politique douloureuse, certifiant la difficulté de relancer cette synthèse qui incarne le compromis géopolitique sur lequel repose l'Allemagne.

Markus_Söder_MSC_2019_(cropped).jpg

De plus, Söder (photo) lui-même a interprété l'agacement croissant de Munich à l'égard de Berlin qui, d'un point de vue politique, a toujours été davantage orienté vers la volonté de perpétuer la Grande Coalition avec les sociaux-démocrates dont le leader Olaf Scholz, par une étrange hétérogénéité des fins, pourrait reprendre l'héritage. Le fait qu'au début de la pandémie à Munich, le mot d'ordre s'était répandu que le Covid, selon de nombreux dirigeants de la Bavière proches de Söder et la presse populaire, serait amené dans l'État libre par les "Allemands" donne une idée de la façon dont la situation tendue actuelle crée une réouverture de blessures longtemps considérées comme dormantes.

Un modèle social à reconstruire

La crise du compromis Berlin-Munich est le signe d'une tension au sein du monde politique et économique allemand, également, sinon surtout, en ce qui concerne les perspectives du pays après des années où l'objectif stratégique était le renforcement de la capacité d'exportation de l'industrie. Un modèle poursuivi aussi et surtout à travers des réformes déflationnistes internes (en premier lieu le dit "paquet Hartz"), qui a conduit à une augmentation des profits et du chiffre d'affaires mais qui, en contrepartie, a généré une augmentation des inégalités, une croissance de la pauvreté et une réduction du pouvoir d'achat des citoyens qui ont diminué leur possibilité de devenir les premiers acheteurs de l'industrie dont ils étaient dépendants. Le Covid, qui a poussé le gouvernement de la Chancelière à revenir sur le terrain économique, a en fait signalé la nécessité d'un nouveau pacte social, rendu manifeste également par la croissance de la ligne de fracture entre le centre et la périphérie au sein même des Länder les plus prospères.

truemmer-haeuser-ahrweiler-101~_v-original.jpg

La récente catastrophe environnementale liée aux inondations de juillet qui ont touché la Westphalie a signalé, en ce sens, une asymétrie dans la perception des problèmes concrets et des dynamiques actuelles entre des parties du pays qui étaient autrefois plus en communication les unes avec les autres. Les villes bourgeoises, progressistes et libérales d'Allemagne votent vert dans le sillage d'un sentiment écologiste que l'on peut qualifier de légitime; les provinces subissent les dommages de plans d'aménagement du territoire mal conçus, de la dégradation de l'environnement et de questions connexes, ce qui signale un décalage avec la perception de l'électorat urbain.

La question orientale

Dans cette perspective, la question centrale du dualisme Est-Ouest apparaît même diluée. Cette question est tellement structurelle qu'elle a attiré la grande attention des décideurs politiques ces dernières années et a gagné en centralité dans le débat public après le passage en force de l'Afd dans les Länder de l'ancienne RDA. Les gouvernements allemands ont tenté de combler ce fossé en cherchant à réduire les écarts de production et d'investissement, oubliant souvent la matrice culturelle différente liée à un demi-siècle de destins différents pendant la guerre froide. Et, comme l'a rappelé Vladimiro Giacché dans Anschluss, forçant une intégration accélérée de l'Est dans la dynamique du marché occidental, qui a produit dans une première phase un déclin productif et démographique avant que la pente ne commence à s'inverser dès que le moteur économique occidental a ralenti.

9788832176377_0_536_0_75.jpg

La montée de l'Afd et du vote protestataire à l'Est a mis en avant le problème des inégalités: les Allemands de l'Est, note L'Espresso, ont "une espérance de vie plus faible, des revenus plus bas, un taux élevé de jeunes quittant l'école sans diplôme, une assistance locale sous-développée, etc.", et perçoivent l'Ouest comme "dominant": "une enquête menée par la radio publique Mdr (Mitteldeutscher Rundfunk) en 2021 a révélé que les 29 secrétaires d'État des Länder est-allemands sont tous originaires de l'Ouest. Sur les 108 recteurs d'université des nouveaux Länder, seuls deux sont originaires de l'Est, et seuls deux sur 183 sont membres des conseils d'administration des 30 sociétés cotées à l'indice Dax.

Un pays divisé s'apprête donc à choisir le successeur de celle qui, pendant tant d'années, a incarné les forces et les faiblesses de l'éthique allemande, a servi de point de synthèse pour un pays complexe et a tenté d'équilibrer un système que les inégalités économiques et la pandémie ont mis sous pression. Après le vote, l'Allemagne pourrait être aussi hégémonique en Europe que vulnérable sur le plan intérieur, reproposant pour la énième fois une histoire hétérogène et complexe faite de grandes et petites fragmentations.

mercredi, 04 octobre 2017

Elections parlementaires en Allemagne: le Bundesrat sans majorité

gebaeude-innen.jpg

Elections parlementaires en Allemagne: le Bundesrat sans majorité

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Angela Merkel a gagné mais en version Pyrrhus. Avec 33% des voix (26,8% pour la CDU et 6,2% pour le CSU, sa variante bavaroise), obtenant 246 députés (sur 709), la démocratie chrétienne réalise son plus mauvais score de l’après-guerre. C’est dire si la chancelière est devenue impopulaire en quelques années, et une CDU plus courageuse aurait déjà changé de dirigeante, faisant avec elle ce que cette dernière avait fait avec Helmut Kohl.

Son seul motif de satisfaction est d’avoir amené la SPD, avec laquelle elle formait une grande coalition depuis plusieurs années, au plus bas à son tour. Avec 20,5% des voix et 153 députés, la SPD connaît l’un des résultats les plus médiocres de son histoire. Son candidat, l’ancien président du parlement européen Schulz, restera finalement à la tête du parti, au prix du refus de participer à une nouvelle coalition avec la CDU. Cette dernière doit donc se trouver de nouveaux alliés.

Le grand vainqueur de cette élection, par sa marge de progression (+ 7.9 points), est l’AfD dont la campagne fut menée sur un ton identitaire par le tandem gagnant Gauland/Weidel. Même si l’ancienne dirigeante Frauke Petry, à peine élue, claquait la porte du parti en emmenant son député européen de mari, l’AfD est renforcée, avec ses 12,6% des voix et ses 94, et donc désormais 93, sièges. L’extrême-droite classique est laminée, la NPD ne faisant que 0,4% des voix (- 0.9 points) et les REP étant simplement absents, la plupart de leurs adhérents ayant rejoint l’AfD.

Avec 10,7% des voix et 80 sièges, le FDP (libéraux) revient en fanfare au Bundestag. Son jeune dirigeant dynamique, Christian Lindner, qui revendique le ministère de l’économie, a su dynamiser son parti sur une ligne libérale et identitaire, limitant sans doute la marge de progression de l’AfD. Il est devenu faiseur de roi et allié indispensable de Merkel. Mais il va certainement négocier très chèrement sa place.

Les Verts (Grünen) avec 8.9% (+0.5 points) des voix et 67 sièges (+4) sortent également renforcés de ce scrutin, au détriment des sociaux-démocrates. Merkel souhaiterait sans doute les associer au pouvoir pour bâtir sa nouvelle coalition, mais les options très à gauche du parti rendent l’alliance avec la FDP et même avec la CSU très hypothétique. Si elle échoue à bâtir ce que la presse appelle une coalition « jamaïque », elle devra se tourner à nouveau vers les urnes, ce qui serait inédit en Allemagne depuis 1933.

Mais le regroupement de partis aux options antagonistes est très aléatoire et surtout sans stabilité. La CSU pourrait choisir de passer dans l’opposition afin de redorer son blason. De même la CDU pourrait être tentée en cours de mandature de faire tomber Merkel et de changer de dirigeant. Son résultat médiocre ne peut que les y inciter, surtout si l’AfD continue d’accroître son audience à droite.

La gauche radicale de « Die Linke » avec 69 sièges (+5) et 9.2% (+ 0.6 points) se maintient à un niveau élevé. Exclue depuis toujours du pouvoir, même à gauche, son rôle sera le même que celui de l’AfD, faire de la figuration. L’AfD néanmoins pourrait, en cas de coalition minoritaire CDU-CSU-FDP, peser sur la politique du gouvernement, comme le fait le DFP au Danemark.

Dans tous les cas, Angela Merkel a en même temps gagné et perdu les élections. Le désaveu est cuisant. Otage de ses alliés potentiels (Verts et FDP) auxquels elle devra beaucoup céder, au point d’irriter son propre parti, son destin ne lui appartient plus vraiment. Elle ne pourra pas non plus donner suite aux propositions de Macron de refonder l’Union Européenne, certes sur des bases pas plus satisfaisantes que les actuelles.

mercredi, 27 septembre 2017

Lionel Baland: «Les trois partis du gouvernement sont les perdants du scrutin»

merkellunettes.jpg

Allemagne

Lionel Baland: «Les trois partis du gouvernement sont les perdants du scrutin»

Entretien avec Lionel Baland
Ex: https://www.breizh-info.com

27/09/2017 – 07h15 Berlin (Breizh-info.com) – Lionel Baland, spécialiste des mouvements politiques identitaires et patriotes en Europe (voir son blog) fait le point avec nous sur les élections en Allemagne, qui ont vu un recul du parti d’Angela Merkel et du SPD et une percée de l’AFD (Alternative Für Deutschland).

Breizh-info.com : Pouvez vous, avec le recul, nous faire le bilan de ces élections en Allemagne ?

Lionel Baland : Les trois partis du gouvernement sont les perdants du scrutin. Le parti chrétien-démocrate CDU de la chancelière Angela Merkel et son allié bavarois le parti social-chrétien CSU ainsi que parti social-démocrate SPD reculent en nombre de voix et de sièges.

Les écologistes et les post-communistes se maintiennent. Les grands vainqueurs sont les patriotes de l’AfD et les libéraux-centristes du FDP. Ils entrent tous les deux à la Chambre des députés. L’AfD a fait campagne contre la politique migratoire du gouvernement alors que le FDP estime que les réfugiés doivent être renvoyés vers leur pays d’origine dès que la paix y est rétablie.

L’AfD arrive en troisième position derrière la CDU/CSU et le SPD. Cette formation politique dépasse donc les libéraux-centristes, les écologistes et les post-communistes.

L’AfD obtient 20 % des suffrages dans l’est de l’Allemagne qui a connu autrefois le communisme. Elle y joue désormais le rôle de première force d’opposition à la CDU d’Angela Merkel. En Saxe, l’AfD est le premier parti juste devant la CDU. De plus, l’AfD y obtient trois mandats directs (les électeurs émettent deux votes : un à la proportionnelle et un au scrutin majoritaire : au sein de trois circonscriptions, l’AfD gagne au scrutin majoritaire).

Si dans l’ouest du pays, l’AfD engrange des résultats nettement moins importants que dans l’est, c’est pourtant là que l’exploit a lieu car – à l’exception du sud du pays – le patriotisme y est inexistant et ce type d’idée y est de plus socialement inadmissible.

Breizh-info.com : Quelles vont être les conséquences immédiates de cette entrée de l’AfD au Bundestag ?

Lionel Baland : L’AfD disposera de moyens financiers et humains grâce à l’élection d’un peu moins de cent députés qui travailleront le terrain au sein de leur circonscription respective. L’AfD dispose désormais d’une stature au niveau national et son groupe parlementaire lui donnera plus de visibilité médiatique.

Breizh-info.com : Quel est le profil de l’électeur de l’AFD ?

Lionel Baland : Alors que certains médias ont tenté de faire apparaître les électeurs de ce parti comme étant plutôt des individus déclassés économiquement et disposant d’un faible niveau d’étude, des analyses plus approfondies ont montré l’inverse.

Le profil des électeurs de ce parti reste donc peu clair et varie selon les diverses régions du pays.

Breizh-info.com : 87% des électeurs allemands n’ont pas choisi l’AfD, seul parti à s’opposer à la vague migratoire en Allemagne. Le peuple allemand accepte-t-il la politique d’immigration de Merkel ?

Lionel Baland : L’AfD s’est opposée frontalement à la politique migratoire de la chancelière, le chef de file du parti libéral-centriste FDP a déclaré vouloir renvoyer les réfugiés et la candidate de tête du parti post-communiste die Linke Sahra Wagenknecht estime que l’Allemagne a un problème d’intégration des étrangers, y compris avec ceux de la troisième génération.

Elle a déclaré le vendredi 8 septembre 2017 à N-TV : « Nous voyons précisément que l’intégration, aussi même parmi les migrants de la deuxième et troisième génération, est un échec. » Elle estime que les frontières externes de l’Union européenne doivent être contrôlées avant d’ajouter que l’accord conclu avec la Turquie a rendu l’Allemagne dépendante de ce pays que des personnes fuient pour demander asile.

Les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU désirent imposer une limitation à l’accueil des réfugiés. Les divers partis ne sont donc pas tous d’accord avec la politique migratoire en place.

De plus, les électeurs n’ont pas voté seulement par rapport à la question de l’immigration. La population doit affronter d’autres problèmes comme celui de l’explosion du prix de l’immobilier dans les grandes villes du pays.

L’Allemagne d’Angela Merkel est un pays prospère au taux de chômage bas, mais qui compte des travailleurs pauvres. Le bilan du gouvernement sortant est loin d’être négatif sur toute la ligne et il a obtenu de bons résultats dans divers domaines.

Le ministre-président CSU de Bavière Horst Seehofer a d’ailleurs déclaré qui si Angela Merkel n’avait pas ouvert les frontières, la CDU/CSU aurait peut-être pu viser la majorité absolue. La politique migratoire a donc fortement sapé le résultats électoraux du gouvernement.

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous la mise en retrait immédiate de Madame Petry? N’est-ce pas un premier couac pour l’AfD ?

Lionel Baland : La figure de proue de l’AfD Frauke Petry a déclaré ce lundi 25 septembre 2017 ne pas vouloir siéger au sein du groupe parlementaire de l’AfD. Il est clair que cette prise de position résulte de fortes tensions au sein du parti. Madame Petry désire transformer rapidement celui-ci en force de gouvernement et est donc en lutte ouverte avec d’autres dirigeants de l’AfD qui tiennent parfois des discours peu compatibles avec ce choix stratégique. La lutte pour le leadership de l’AfD se poursuit et pourrait bien occasionner de graves dégâts.

gauland-pendant-la-n.jpg

Breizh-info.com :  Quelles sont les prochaines perspectives électorales ? L’AfD est-elle une structure politique cohérente et diverse ? Ses cadres sont-t-ils compétents politiquement (on a pu voir pas mal d’écueils au Front national …) ?

Lionel Baland : L’AfD est un parti jeune qui se construit et a pu recruter des cadres en siphonnant ceux des autres partis, notamment de la CDU. Au niveau local, l’AfD reste cependant faible car il est très difficile pour une formation apparue récemment de recruter des personnes disposant de compétences politiques. Ajoutons que les cadres de l’AfD font l’objet d’attaques physiques, que les façades de leur domicile sont badigeonnées à la peinture et qu’ils doivent faire face à des persécutions professionnelles et sociales.

La direction de l’AfD n’est pas monolithique : alors que certains veulent faire de ce parti d’abord une force d’opposition, d’autres veulent le voir entrer dans le gouvernement dès 2021. De graves tensions traversent la direction et de plus celle-ci est soumise aux désidératas de la base qui ne sont déterminés que lors de congrès. Si la percée de l’AfD résulte de l’exploit, sa survie sur le long terme n’est pas assurée. Le parti devra résister aux attaques en tous genres et aux conflits internes, tant idéologiques que stratégiques.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : Wikipedia commons (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

mercredi, 07 septembre 2016

Nieuwe ‘Wende’ in Duitsland nu Merkels CDU verslagen is door AfD?

Merkel-m_3500218b.jpg

Nieuwe ‘Wende’ in Duitsland nu Merkels CDU verslagen is door AfD?

Oud CDU coryfee Willy Wimmer: Toekomstige grote coalitie CDU/CSU, SPD en Groenen zal Duitse rechtstaat en Duitse natie afschaffen


Wimmer: ‘Merkel had al in september vorig jaar moeten worden afgezet, nadat ze eigenhandig de Duitse rechtstaat ophief.’

Veel analisten in binnen- en buitenland zijn het er over eens dat de forse winst van de anti-immigratie vrijheidspartij Alternative für Deutschland gisteren bij de verkiezingen in de deelstaat Mecklenburg-Vorpommern een historisch moment is (1), en misschien zelfs wel een nieuwe ‘Wende’ betekent waarmee het Duitse volk opstaat tegen de heersende elite, die met massale moslimimmigratie probeert de oorspronkelijke Duitse cultuur en het Duitse volk uit te wissen. Dezelfde analisten denken overigens dat Merkel zich weinig zal aantrekken van het zware verlies in haar ‘thuisstaat’, en haar dictatoriale teugels over haar partij, en feitelijk over de hele politiek in Berlijn, nog strakker zal aantrekken.

De AfD schoot gisteren van 0 naar 20,8% van de stemmen, terwijl het CDU met 4% daalde naar 19%. De socialistische SPD bleef met 30,6% weliswaar de sterkste macht, maar moest wel een verlies van 5% slikken. Veruit de meeste AfD kiezers die ooit eerder stemden blijken afkomstig van de CDU van Angela Merkel (1). In de oostelijke kiesregio’s van de deelstaat werd het CDU zelfs compleet weggevaagd, en kreeg AfD ruim één derde van alle stemmen (4).

MV-2016.jpg

Ook werd duidelijk dat Duitsers de ‘oplossingen’ die door linksgroen worden aangedragen, niet meer zien zitten. Die Linke kregen met 5,2% verlies een grote klap, en hebben nog maar 13,2% van de kiezers achter zich. Voor de Groenen is de teruggang met 3,9% fataal, omdat ze met 4,8% onder de kiesdrempel belanden. Die zich, zoals zo typerend is voor ‘linksgroen’, vervolgens van hun ware kant lieten zien door de inwoners van Mecklenburg-Vorpommern –de armste deelstaat van het land- ‘de domste’ van heel Duitsland te noemen (2).

AfD: Duidelijk signaal dat massale moslim immigratie moet worden gestopt

De AfD is vanzelfsprekend zeer verheugd dat het in één klap de 2e partij is geworden, en hoopt volgend jaar bij de landelijke verkiezingen een minstens zo grote overwinning te halen. Volgens de partij is gisteren overduidelijk gebleken dat de Duitsers de door Merkel in gang gezette massale immigratie van miljoenen moslims, en de daaraan gekoppelde islamisering van Duitsland (en Europa), zat zijn, en willen terugdraaien.

AfD lijsttrekker Leif-Erik Holm reageerde dan ook dat ‘wij vandaag geschiedenis hebben geschreven. Wellicht is dit het begin van het einde van het kanselierschap van Angela Merkel.’

‘Grote coalitie CDU/CSU, SPD en Groenen zal Duitsland als natie afschaffen’

Oud politicus en CDU coryfee Willy Wimmer is bang dat de sterke opkomst van de AfD tot een grote coalitie van CDU/CSU, SPD en Groenen zal leiden. ‘Voordat het deze coalitie lukt om de Duitse rechtstaat en Duitsland als natie af te schaffen, geven de burgers de heersers in Berlijn een duidelijk signaal vergelijkbaar met de rode kaart: wegwezen jullie. Om het met (Otto) Bismarck te zeggen: deze regering in Berlijn is het bot van één enkele soldaat uit het leger niet waard.’ (3)

afd-MV-16.jpgVolgens Wimmer is het CDU onder Merkel veranderd in een partij die feitelijk door de agenda van één persoon, de bondskanselier, wordt bepaald, iemand die zich overduidelijk niets aantrekt van de mening van en stemming onder het volk. Merkel oefent inmiddels totale controle over de partij uit, niet alleen in Berlijn, maar in alle onderafdelingen in Duitsland. Bij het geringste openlijke verzet tegen haar zorgt ze ervoor dat deze personen via de achterdeur worden geloosd.

‘Toen de bondskanselier in september (2015) de Duitse rechtstaat eigenmachtig ophief, had politiek Berlijn per ommegaande tegen deze coup moeten optreden en deze bondskanselier moeten afzetten. Omdat dit niet is gebeurd... werd het land via deze coup in gijzeling genomen. Via de CDU partijdag in Karslruhe... werd het probleem van een regerende coalitie het probleem van Duitsland, en van de vrede in Europa.’

Instemming uit het buitenland

De AfD winst werd door andere Europese vrijheidspartijen met instemming begroet. ‘De richting klopt!’ zei de Oostenrijkse FPÖ chef Strache. PVV leider Geert Wilders twitterde: ‘Gefeliciteerd, AfD!!’ Marine Le Pen van het Front National schreef dat ‘wat gisteren onmogelijk was, nu mogelijk is geworden. De patriotten van de AfD hebben de partij van mevrouw Merkel weggevaagd. Van harte gefeliciteerd!’ (5)

Op Zero Hedge wordt geconcludeerd dat wat in Duitsland is gebeurd, zich straks over heel Europa zal verspreiden. Belangrijkste oorzaak is dat de Europese regeringen, geleid door Brussel, de mening en het lot van hun kiezers op bijna alle gebieden aan hun laars lappen. Door het met enorme sommen belastinggeld overeind houden van de banken en de eurozone, opgeteld bij de miljarden kosten immigratie, zullen alle gewone Europeanen straks nog armer worden dan de ‘arme’ inwoners van Mecklenburg-Vorpommern. (6)


Xander

(1) N24
(2) Huffington Post
(3) Ceiberweiber
(4) Epoch Times
(5) PI-News
(6) Zero Hedge

Angela Merkel vacille au Mecklembourg-Poméranie occidentale

Lors des élections pour le Parlement du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale de ce 4 septembre 2016, la CDU d’Angela Merkel arrive en troisième position avec 19 % des voix. Le Parti social-démocrate SPD est premier avec 30,6 % et le parti patriotique AfD (Alternative pour l’Allemagne), nouveau venu, obtient 20,8 % des voix. Les post-communistes de Die Linke sont quatrième avec 13,2 %.

Les deux faits remarquables de ce scrutin sont que l’AfD dépasse la CDU et que l’AfD obtient trois mandats directs.

Mandats directs

Les électeurs allemands disposent de deux voix. La première est accordée lors d’un scrutin majoritaire uninominal à un tour et la deuxième lors d’un scrutin de listes au niveau de l’ensemble du Land. Au sein de trois des 36 circonscriptions du Land de Mecklembourg-Poméranie, l’AfD est arrivée première malgré la présence du parti ultranationaliste NPD qui y a obtenu de bons résultats.

Une région peu prospère

Le Mecklembourg-Poméranie occidentale est un des seize Länder (États) de la République Fédérale d’Allemagne. Située dans l’est du pays sur la mer Baltique, cette très belle région attire des touristes, quasi-exclusivement allemands, en juin et juillet lorsque la météo y est clémente. Certaines années, le beau temps se fait attendre et les touristes, notamment berlinois, s’y font rares.

Durant la période de plus d’un quart de siècle qui nous sépare de la chute du communisme, le Mecklembourg-Poméranie a connu, à l’instar des autres régions de l’ancienne République Démocratique Allemande, des changements radicaux, appréciés diversement par les habitants.

Si l’afflux massif de capitaux venus de l’ouest a inondé l’Est à partir du début des années 1990, la population, qui a vu le niveau matériel de son existence s’améliorer, a dû faire face à un chômage de masse, phénomène inconnu sous le communisme, et à une modification complète de son cadre de vie. Après la réunification du pays en 1990, de nombreux travailleurs ont été contraints de partir vers l’ouest du pays afin d’y trouver un moyen d’existence.

liste-holm1.png

Si certaines zones de l’est de l’Allemagne, comme Dresde qui est la capitale du Land de Saxe, ont connu un fort développement économique au cours des dernières années, d’autres sont toujours lésées par la prospérité. Coupés de ses liens naturels avec la ville et le port de Stettin (Szczecin) devenus polonais à l’issue de la IIe Guerre mondiale, les villages et villes de l’est du Mecklembourg-Poméranie occidentale sont dans ce cas. Certaines habitations sont à l’abandon et les petites villes voient quelques-uns de leurs appartements rester vides. Le coût de l’immobilier y est relativement bas, alors que dans les métropoles du sud de l’Allemagne, telles Stuttgart et Munich, les logements sont hors de prix. C’est dans cette partie orientale du Mecklembourg-Poméranie occidentale que l’AfD obtient trois mandats directs.

La question des migrants

À côté de la faiblesse démographique et économique du Mecklembourg-Poméranie occidentale, la question de la migration a joué un rôle prépondérant lors de ce scrutin. En effet, l’afflux massif de migrants survenu en 2015 suite à l’ouverture des frontières par la Chancelière Angela Merkel a changé la structure des villes et villages de ce Land jusqu’alors non-peuplé d’étrangers. De plus, les actes de violences, attentats, agressions sexuelles et viols commis par les migrants à travers l’Allemagne, ainsi que les nombreuses agressions sexuelles dans les piscines, conduisent à un rejet de plus en plus profond, de la part d’une partie de la population, des migrants.

L’est, moins touché par la propagande du régime

Mais la différence principale entre ces zones économiquement modestes de l’est de l’Allemagne et l’ouest prospère du pays réside avant tout dans le fait que dans l’est du pays, le système actuel n’a pu mettre en place sa propagande de masse, via les médias et l’enseignement, que depuis un quart de siècle. Les personnes de plus de 45 ans n’ont pas été scolarisées sous le régime actuel.

Chez les marchands de journaux de l’est, il est courant de trouver une liasse d’exemplaires d’un quotidien communiste et, un peu dissimulée, une liasse d’exemplaires d’un journal nationaliste, alors que dans l’ouest du pays, ces organes de presse ne sont pas disponibles dans ce genre d’établissement.

Les habitants les plus âgés de l’est ont également l’habitude de la résistance à l’État. Ainsi, la ville de Dresde s’est rendue célèbre à travers le pays par les manifestations organisées par le mouvement anti-islamisation PEGIDA, qui a pu y attirer, certains lundis, plusieurs dizaines de milliers de personnes. La même organisation n’a pu rassembler dans les cités de l’ouest, telles que Munich, Nuremberg, Duisbourg ou Hanovre que quelques centaines de personnes. 

La circonscription d’Angela Merkel

La Chancelière d’Allemagne Angela Merkel a été élue député national en 2013 au sein d’une circonscription électorale située au Mecklembourg-Poméranie occidentale. Bien que la CDU arrive première dans la zone de cette circonscription, le parti est largement battu, tant par le SPD que par l’AfD, au niveau du Land Mecklembourg-Poméranie occidentale.

Qui a voté pour l’AfD ?

Les ouvriers et les chômeurs sont surreprésentés parmi les électeurs de l’AfD, ainsi que les hommes, les personnes ayant fait peu d’études, les individus d’âge moyen ainsi que les électeurs qui se sont abstenus lors du scrutin précédent. L’AfD est également allé pêcher parmi les électeurs des autres partis.

Qui siège au sein du nouveau Parlement ?

Les écologistes et les ultranationalistes du NPD ne siègent désormais plus au sein du Parlement et les libéraux-centristes du FDP n’y entrent pas. Quatre partis se partagent les 71 sièges : les sociaux-démocrates du SPD disposent de 26 sièges, les patriotes de l’AfD de 18 sièges, la CDU de 16 sièges et les post-communistes de Die Linke de 11 sièges.

Le prochain gouvernement du Land devrait être SPD-CDU, comme précédemment, ou SPD-die Linke, bien que cette dernière solution conduise le nouveau gouvernement à devoir s’appuyer sur une majorité très étroite.

wsdv.jpg

Conséquences du scrutin

Malgré cette raclée électorale au sein du Land de Mecklembourg-Poméranie qui compte seulement 2 % de la population allemande, Angela Merkel ne modifiera probablement pas fondamentalement sa politique migratoire. La contestation au sein de la CDU, même si elle existe, ne conduira pas à un soulèvement contre la chancelière car celle-ci a décapité depuis longtemps les poids lourds de l’aile conservatrice du parti.

Angela Merkel est, bien qu’elle ne l’ait pas annoncé officiellement, candidate à sa propre succession à l’issue des élections législatives de 2017. La défaite de son parti lors du scrutin au Mecklembourg-Poméranie ce 4 septembre 2016 la fragilise. Le parti-frère bavarois CSU, qui critique fortement la politique migratoire d’Angela Merkel, sort renforcé et pourrait bien vouloir imposer son dirigeant le Ministre-président de Bavière Horst Seehofer comme candidat de l’Union (CDU-CSU) à la Chancellerie.

La CSU, restant fidèle à la célèbre déclaration de sa figure de proue Franz Josef Strauß (1915-1988) « Il ne doit pas exister de parti démocratiquement légitimé à la droite de la CSU », ne peut que reprocher à Angela Merkel d’avoir, par son virage à gauche, ouvert une énorme brèche au sein de laquelle l’AfD a pu s’engouffrer. Ce parti siège désormais au sein des Länder suivants après avoir obtenu : 5,5 % à Brême, 6,1 % à Hambourg, 12,6 % en Rhénanie-Palatinat, 15,1 % au Bade-Wurtemberg, 10,6 % en Thuringe, 9,7 % en Saxe, 12,2 % en Brandebourg, 24,2 % en Saxe-Anhalt.

Le 18 septembre 2016 auront lieu les élections pour le Parlement du Land de Berlin et l’AfD devrait faire son entrée au sein de cette assemblée. Le parti patriotique siégera alors au sein de l’ensemble des parlements de l’est du pays.