samedi, 07 décembre 2024
La nouvelle contre-offensive de l’empire du chaos en Syrie
La nouvelle contre-offensive de l’empire du chaos en Syrie
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2024/12/01/kaaoksen-imperiumin-uu...
Peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban, les « rebelles djihadistes » soutenus par Israël, les États-Unis, la Turquie et le Qatar se sont à nouveau activés en Syrie, progressant rapidement vers la ville d’Alep. Des sources occidentales prétendent même que Damas serait sur le point de tomber, et que la famille Assad aurait fui à Moscou.
Dans les médias de masse occidentaux (et souvent mensongers), on remet en avant le récit de la « guerre civile syrienne », qui aurait commencé en 2011 après des manifestations antigouvernementales. Ce conflit, déclenché par les sionistes et les puissances occidentales, dure depuis près de quatorze ans mais le gouvernement Assad a tenu bon jusqu’ici, grâce au soutien de la Russie et de l’Iran.
Bien que le conflit ait semblé s’essouffler ces dernières années, Israël a continué de frapper les forces iraniennes opérant en Syrie. Désormais, ce sont à nouveau des mercenaires islamistes – agissant comme troupes au sol sous la bannière des « sunnites de la CIA » – qui sont déployés. Ces groupes fragmentés et aux noms variés cherchent à renverser le gouvernement de Bachar el-Assad, qui soutient à la fois le Hezbollah et la résistance palestinienne.
L’objectif est de plonger la Syrie dans la même instabilité et le même chaos que la Libye, car des dirigeants arabes indépendants et opposés au sionisme comme Assad ne conviennent pas à l’establishment anglo-américain. Si ce scénario se concrétise, il pourrait donner naissance à un nouveau régime extrémiste islamiste dans la région (avec la société d’investissement BlackRock à l’arrière-plan ?) et provoquer une nouvelle vague de réfugiés vers l’Europe.
Pourtant, en Occident et en Ukraine, certains se réjouissent déjà que la Russie, qui soutient Assad, ait dû effectuer des frappes aériennes en Syrie. Ils pensent apparemment que cela soulage l’Ukraine en engageant la Russie dans des conflits en Asie de l’Ouest. Je doute cependant que la Russie néglige ses priorités principales, et cette joie malveillante des Ukrainiens semble prématurée.
L’instabilité géopolitique actuelle montre néanmoins qu’on ne peut faire confiance aux accords conclus entre puissances concurrentes. En 2017, lors des négociations de paix d’Astana, la Russie, l’Iran et la Turquie avaient joué les médiateurs entre le gouvernement Assad et les « rebelles », dans le but de créer des « zones de désescalade » pour réduire les combats et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie.
Comme on peut le constater aujourd’hui, le gel partiel du conflit syrien, sans établir de cadres clairs ou de pressions suffisantes pour pousser les États-Unis à mettre fin à leur occupation – ou pour contraindre la Turquie à se retirer de la région d’Idlib – a conduit à des conséquences catastrophiques suite auxquelles les Syriens paient un lourd tribut.
Avec le recul, il est facile de dire que le gouvernement Assad n’aurait pas dû participer aux négociations d’Astana, tout comme Poutine s’est laissé tromper par les accords vides de Minsk. Avec ces manœuvres, l’Occident n’a fait que gagner du temps pour ses propres mouvements stratégiques et son renforcement militaire. Quelqu’un pensait-il réellement que les curateurs de l’empire du chaos – l’État profond américain et ses élites financières – renonceraient volontiers à leur pouvoir ?
Ainsi, la Syrie, l’Iran et la Russie doivent tirer des conclusions brutales de la situation actuelle: il faut renoncer aux accords et objectifs qui ne profitent qu’à l’adversaire, et, au lieu de négocier, laisser parler les armes jusqu’à la fin des conflits. Malheureusement, il semble que le monde appartienne à ceux qui sont prêts à le réduire en cendres.
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jeudi, 05 décembre 2024
Syrie: Cui prodest?
Syrie: Cui prodest?
Par Enrico Tomaselli
Source : Giubbe rosse & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/siria-cui-prodest
Erdogan a finalement tombé le masque: sa solution à la crise syrienne est que le gouvernement de Damas "dialogue avec l'opposition". Évidemment, la seule opposition digne de dialogue devrait être constituée par l’Armée nationale syrienne (ANS), strictement alignée sur la Turquie. Le fait que ses anciens proxys d’Al-Nosra, abandonnés ensuite par Ankara et transformés en Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), aient pu se préparer pendant des mois à l’offensive des derniers jours, sous le regard complaisant des services turcs, tout comme le fait que les milices de l’ANS aient immédiatement lancé leur offensive pour occuper Alep et une partie des zones contrôlées par les Kurdes, avait déjà rendu cela évident pour quiconque voulait le voir.
Il était d’ailleurs clair que les accords d’Astana n’avaient pas satisfait le président turc, qui s’attendait à une plus grande docilité de la part de Damas face à ses exigences (inacceptables). D’où la réouverture du chaos syrien, qu’il propose maintenant de résoudre avec son propre soutien. Après tout, ses amis-ennemis de Washington ne font-ils pas exactement la même chose dans tout le Moyen-Orient ? Ils alimentent les guerres en soutenant activement une des parties, puis se proposent – ou s’imposent – comme médiateurs...
Mais comme pour tous les apprentis sorciers, invoquer les forces du mal ne signifie pas savoir les contrôler. HTS est nettement plus fort que l’ANS et lui laisse en fait juste un espace vers l’est, là où il peut régler ses comptes avec les formations kurdes intégrées aux FDS. Ces dernières, à leur tour, jouent sur plusieurs tableaux : elles se font soutenir par l’aviation russo-syrienne plus au nord pour ensuite attaquer les positions syriennes sur l’Euphrate, près de Deir ez-Zor, avec la couverture de l’artillerie et de l’aviation américaine stationnées à la base voisine de Conoco.
La situation risque de devenir si explosive que les États-Unis et la Russie ont réactivé une ligne de communication directe sur le terrain, précisément pour éviter des incidents dangereux.
L’audace d’Erdogan et son mépris des intérêts des autres ne peuvent qu’agacer – au minimum – Moscou et Téhéran, qui ont déjà d’excellentes raisons de se méfier du « sultan ». Non pas parce que les bandes de coupe-gorge de HTS pourraient réellement constituer une menace pour la présence russe ou iranienne en Syrie, ce qui est manifestement hors de leur portée, mais parce que cette manœuvre a bouleversé les équilibres sur lesquels reposait la situation syrienne vacillante, les obligeant à intervenir de manière plus incisive et durable. Le fait que l’Iran ait envoyé le général Seyyed Javad Ghaffari, vétéran de la guerre contre Daech, ancien numéro deux de Soleimani et connu pour ses méthodes radicales, est un indicateur clair: la présence des bandes terroristes, plus ou moins téléguidées par la Turquie, doit être éradiquée.
Bien sûr, il y a ceux qui prospèrent dans le chaos. Ainsi, Israël, les États-Unis et les services secrets du régime naziste de Kiev sont tous là, cherchant à attiser les flammes, convaincus que gêner l’ennemi est toujours et partout une bonne chose.
Avec cette logique, ils ont embrasé l’Ukraine, avec pour seul résultat de préparer la Russie à une confrontation inévitable et, en fin de compte, de poser les bases de la défaite politico-militaire la plus spectaculaire de toute l’histoire de l’OTAN.
Il ne reste plus qu’à s’asseoir sur les rives de l’Euphrate et attendre.
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lundi, 02 décembre 2024
Alep. Et plus encore...
Alep. Et plus encore...
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/aleppo-e-altro/
Alep est, pratiquement, tombée. En quelques heures, conquise par la coalition rebelle syrienne. Une coalition composite, mais en fait hégémonisée par les djihadistes. C'est-à-dire par ces groupes auxquels, en paroles et parfois en actes, l'Occident dit s'opposer. Mais qui sont bien utiles en Syrie pour combattre Assad.
Derrière les forces kurdes, qui constituent la véritable colonne vertébrale militaire des rebelles, bien sûr, une coalition complexe où les djihadistes sont, très certainement, majoritaires. Il devient donc extrêmement difficile de décrypter le jeu complexe de soutien et de résistance entre la Turquie, d'une part, et l'Occident, principalement américain et britannique, et accessoirement français, d'autre part.
Erdogan semble inquiet. Et il négocie avec Poutine. Certes, sa Turquie a soutenu les soi-disant « rebelles » anti-Assad, mais l'horizon semble flou. Et pas de nature à le laisser serein. Le risque de voir naître un Kurdistan syrien indépendant est bien réel. Et celui-ci deviendrait certainement une base d'opérations pour les Kurdes du PKK, qui tentent d'arracher les provinces kurdes à Ankara.
Il est donc préférable de traiter avec Poutine maintenant. En position de force, essentiellement.
Assad est manifestement en grande difficulté. La violente offensive israélienne au Liban a rendu l'engagement du Hezbollah en Syrie pour l'essentiel non substantiel. Il a dû retirer la plupart de ses milices de Syrie pour les engager chez lui. Et qui, en outre, s'est trouvé, et se trouve encore dans une certaine mesure, dans une phase complexe de transition après la mort de son leader Nasrhallah.
Il y a donc une grande incertitude quant à ce que Téhéran veut faire. Celui-ci ne semble pas vouloir s'engager directement en Syrie, trop préoccupé, dans ses sommets, par les intentions d'Israël, ou plutôt de Netanyahou, qui semble vouloir attaquer directement le territoire iranien.
Cela ne se produira probablement pas en raison de la pression exercée par Washington qui, pour l'instant, souhaite éviter un conflit direct avec l'Iran. Mais l'inquiétude demeure et le nouveau président iranien, Masoud Pazeshkian, représente des groupes d'intérêts qui seraient trop lésés par un choc frontal avec les Etats-Unis.
D'où l'ambiguïté de la position iranienne dans le conflit syrien. Ce qui a donné et continue de donner l'impression d'un refus de s'engager directement.
Les forces « rebelles » en sont bien sûr parfaitement conscientes. Et, surtout, ceux qui les manœuvrent de loin. De très loin. De l'autre côté de l'Atlantique, pour être clair.
Reste le problème Poutine. C'est-à-dire ce que la Russie, qui est et reste le principal soutien d'Assad, va décider de faire.
Et c'est là le point critique.
La Russie, toujours fortement impliquée en Ukraine, n'a certainement pas le désir, et peut-être même pas la force, d'intervenir directement au Moyen-Orient.
Et c'est précisément sur ce point que comptent les forces, politiques et économiques, qui cherchent à saper le pouvoir d'Assad. Avec la perspective non pas d'un changement de régime, c'est-à-dire d'un changement de gouvernement, mais d'une fragmentation de la Syrie. De conduire le pays vers une situation permanente de chaos et de troubles civils. Car certains intérêts profitent largement du chaos et de l'absence de gouvernement.
Cependant, Poutine est bien conscient que la Syrie d'Assad est la principale base d'opérations de la flotte russe en Méditerranée. Et il ne peut évidemment pas la perdre. Car ce serait une perspective très, très dangereuse pour l'avenir.
Tel est l'état actuel des choses.
Un signe avant-coureur, cependant, de développements continus qui sont très difficiles à prévoir. Ce qui pourrait se passer, par exemple, avec l'entrée de Trump dans le bureau ovale... Et ce que pourrait faire Pékin, qui jusqu'à présent reste silencieux. Mais, compte tenu de son intérêt pour les ports syriens, c'est un silence extrêmement lourd.
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jeudi, 15 décembre 2016
LES CONSÉQUENCES GÉOPOLITIQUES DE LA CHUTE IMMINENTE D’ALEP ET DE LA VENTE DE 19,5% D’ ACTIONS DE ROSNEFT AU QATAR
par le Général
La Bataille d’Alep marque un tournant décisif dans le conflit syrien. Le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad n’est plus un préalable à la fin du conflit. Les Russes ont désormais toutes les cartes en main pour imposer leur solution. Cette victoire des forces syriennes appuyées par la Russie contre les islamistes radicaux va avoir des conséquences géopolitiques considérables pour le Moyen-Orient et pour l’Europe. Le premier effet concret s’est traduit hier, 10 décembre 2016, par la vente de 19,5% des actions de Rosneft au Qatar.
La Turquie avait anticipé cette victoire. Erdogan, dès le 9 août, était allé à Canossa, pardon à Saint-Pétersbourg, après avoir exprimé ses « regrets » à Vladimir Poutine fin de juin concernant le sukkoi 24 abattu par son aviation. Poutine lui a rendu la politesse le 10 octobre en se rendant à Istanbul où les deux chefs d’Etat ont réaffirmé leur engagement à mener à bien le projet de gazoduc russo-turc TurkStream, qui doit acheminer le gaz russe vers l’Europe en passant par la mer Noire, ainsi qu’à la construction par la Russie de la première centrale nucléaire turque.
De leur côté, confrontés à l’efficacité de l’intervention militaire russe de septembre 2015 qui contrastait avec les atermoiements d’Obama en Syrie et le peu d’efficacité de son action de soutien militaire à l’Irak, les dirigeants qataris comprenaient que leur stratégie de soutien aux Frères musulmans et aux wahhabites en Syrie allait les conduire à leur perte. Et que dorénavant, pour vendre leur gaz à l’Europe, il faudrait trouver un accord avec la Russie car c’est elle qui a les cartes en main pour autoriser ou interdire la construction d’un gazoduc terrestre pour acheminer son gaz vers les pays de l’Union européenne. [1]
Après une première visite de l’émir Tamim bin Hamad Al Thani à Moscou en janvier 2016, ce rapprochement s’est traduit, le 6 septembre, par la signature d’un accord militaire entre les deux pays, au cours d’une visite du ministre qatari de la Défense, Khalid bin Mohammad Al Attiyah, à l’occasion du Forum international militaire et technique « ARMÉE-2016″, à Moscou. « Nous avons signé un accord de coopération militaire avec la Russie, mais il ne comprend pas l’achat d’armes », a ainsi indiqué Saoud Bin Abdallah al-Mahmoud, l’ambassadeur du Qatar à Moscou. Toutefois, s’agissant d’éventuels contrats d’armement, rien n’est fermé du côté de Doha, le diplomate ayant assuré que son gouvernement examinerait cette « possibilité » [2].
Mais l’acte majeur de ce rapprochement à la portée géopolitique considérable s’est traduit hier, samedi 10 décembre 2016, par la conclusion d’un accord de vente de 19,5% des actions de Rosneft à la « Qatar Investment Authority (QIA) » Cette vente s’est faite au prix de 11,37 milliards de dollars qui rentrent dans les caisses de l’Etat Russe qui en avait bien besoin. Le Qatar est désormais le second actionnaire de Rosneft après l’État russe.
Pour comprendre la signification géopolitique exceptionnelle de cet accord, un rappel historique et économique s’impose.
Trois pays – la Russie, l’Iran et le Qatar – possèdent 50% des réserves mondiales de gaz naturel [3]. Les trois sont désormais alliés économiquement et stratégiquement, ce qui marque l’échec de la stratégie de l’Union européenne de diversification de ses sources d’approvisionnement de gaz naturel inspirée et voulue par les Etats-Unis et l’OTAN. En effet, la Russie est déjà le premier fournisseur de l’Union européenne avec 40 % des importations, qui représentent 20 % de la consommation totale de gaz de l’Union européenne. Compte tenu de la hausse de la consommation dans l’Union européenne et de l’épuisement du gisement gazier en Mer du Nord, cette dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie devrait fortement s’accroître dans les prochaines années. La Commission européenne estimait en effet que, d’ici 2040, 70 % des besoins énergétiques de l’UE devraient être assurés par les importations, contre 50 % aujourd’hui. Cette dépendance était inacceptable pour les stratèges américains pour lesquels la création d’une Eurasie annoncerait la fin de leur suprématie mondiale et l’arrivée d’un troisième grand acteur sur la scène mondiale qui perturberait leur tête à tête d’adversaire-partenaire avec la Chine.
Pour les stratèges américains et les atlantistes européens, le Qatar avec 24300 milliards de m3 de réserves prouvées qui lui assurent 154 ans de production au rythme actuel, était la solution. A condition toutefois de construire un gazoduc, car la liquéfaction et le transport en bateau via le détroit d’Ormuz et le canal de Suez rendaient le gaz qatari non concurrentiel avec le gaz russe. Selon des informations du journal libanais Al-Akhbar publiées en 2012, les Qataris avaient établi un plan, approuvé par l’administration Obama et l’UE visant à construire un gazoduc vers l’Europe via la Syrie. Ce gazoduc terrestre aurait traversé l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et une troisième branche via la Turquie vers l’Europe. Mais Bachar El Assad refusait d’autoriser ce transit.
Désormais, les cartes sont redistribuées et rien ne s’oppose plus à ce que le gaz qataris rejoigne en Turquie le gazoduc TurkStream et vienne alimenter les besoins énergétiques de l’Union européenne. Dans un proche avenir parions que les européens vont lever leurs sanctions économiques contre la Russie.
Il aura fallu une guerre de 5 ans, des centaines de milliers de morts en Syrie, des attentats terroristes en Europe pour que s’impose par la force ce qui aurait dû se décider par la raison. Car tant dans la lutte contre l’Islam radical que sur le plan économique l’alliance russe est vitale pour que la voix de l’Europe existe à nouveau sur la scène internationale.
Général (2S) Jean-Bernard PINATEL
[1] Pour certains auteurs ce projet de gazoduc et le refus d’Assad de le laisser traverser la Syrie aurait été un des facteurs déterminants de la guerre en Syrie traversant l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et une troisième branche via la Turquie vers l’Europe.
[2] En savoir plus sur : Zone Militaire.
16:37 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, europe, affaires européennes, union européenne, qatar, pétrole, hydrocarbures, alep, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 11 octobre 2016
Alep. La France doit-elle compromettre définitivement ses relations avec la Russie?
Alep. La France doit-elle compromettre définitivement ses relations avec la Russie?
Nous l'avons plusieurs fois montré, renoncer à évincer, pour des prétextes dits humanitaires, les djihadistes d'Alep signifierait dans l'immédiat une chute de Bashar al Assad et très vite ensuite l'éviction des Russes de leur bases en Syrie. Ceci est inenvisageable par Vladimir Poutine, au moment où il est en voie de rendre ces bases, notamment celle de Tartous, permanentes.
On peut se demander pourquoi la France, au plus haut niveau, continue à soutenir une exigence que même les Etats-Unis se trouvent obligés d'accepter. Un des arguments présentés est que détruire l'occupation par l'Etat islamique des zones qu'il contrôle à Alep reviendrait à libérer pour des actions terroristes en Europe les quelques centaines de « terroristes modérés » qu'il y entretient. Mais il en sera de même de la prise de Mossoul recherchée par la coalition américaine dont la France, avec ses Rafales, fait partie. Il en sera de même, plus généralement, de l'éviction des djihadistes de toute la Syrie, objectif auquel adhère la France, si l'on a bien compris;
Se protéger du terrorisme en France supposera des méthodes plus énergiques que celle consistant à en laisser quelques éléments prospérer à Alep. Ceci d'autant plus que ce terrorisme islamique apparaît comme de plus en plus endogène, en provenance de certaines banlieues et qu'il est par ailleurs lié à un narco-trafic devant lequel la République semble avoir définitivement capitulé. Ceci au grand découragement de la police qui y laissera de plus en plus de morts.
François Hollande prend actuellement le risque de rompre toute relations avec Vladimir Poutine, en refusant à propos d'Alep de le recevoir en France. Il ferait mieux de l'inviter officiellement à l'Elysée afin d'envisager en détail les actions communes à mener contre un terrorisme islamique et mafieux qui menace les deux pays.
16:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, russie, poutine, françois hollande, europe, affaires européennes, géopolitique, politique internationale, syrie, alep, levant, méditerranée | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 06 novembre 2013
La chute de Sfeira près d'Alep
La chute de Sfeira près d'Alep, un changement stratégique majeur
Les échanges d'accusations de trahison et de lâcheté sur les médias des groupes armés en Syrie suffisent à eux seuls à comprendre l'importance stratégique de la libération de la ville de Sfeira, au sud-est d'Alep, par l'Armée arabe syrienne et les unités de la défense nationale.
Ces derniers mois, les groupes armés avaient massé dans cette localité d'importantes troupes, les unités les mieux équipées et celles disposant des plus gros moyens financiers. On y trouvait le Front al-Nosra et l'Etat islamique d'Irak et du Levant, affiliés à Al-Qaïda, Liwaa al-Islam, dirigé par Zahran Allouche, l'homme de Bandar Ben Sultan en Syrie, Ahrar al-Cham, et un conseil militaire local rattaché à l'Armée syrienne libre. Ces groupes jouissaient de lignes de ravitaillement ouvertes vers la frontière avec la Turquie, d'où étaient acheminés armes, munitions, argents et renforts en combattants venus de l'étranger. Le soutien le plus importants provenait d'Arabie saoudite, selon les correspondants de la presse étrangère.
Ces groupes ont jeté toutes leurs forces dans la bataille pour tenter de garder Sfeira en raison de sa position stratégique. Il s'agit en effet d'un nœud important commandant l'accès à la campagne sud-est d'Alep ; elle est située non loin de l'aéroport international d'Alep et de l'aéroport militaire de Koueirès ; elle est proche de la région d'Al-Bab, qui commande l'accès à Alep.
Elle constitue un point d'équilibre décisif à l'intérieur d'Alep et de sa province, car elle est située non loin des industries de la défense et de la route d'approvisionnement, qui relie les provinces de Hama et d'Alep. De plus, elle se trouve sur l'axe de communication routier entre la province d'Alep et des régions de l'est, à Raqqa.
Pour toutes ces raisons, la libération de Sfeira aura des répercussions décisives sur les équilibres militaires dans le pays.
L'Armée arabe syrienne et les unités de la défense civile ont réussi à libérer Sfeira après la reprise de Khanasser et de ses environs, il y a quelques semaines, ce qui lui avait permis de rouvrir la voie approvisionnement Hama-Alep, appelée la "route du désert".
L'avancée rapide de l'armée syrienne est une preuve de ses hautes capacités et de sa solidité, qui surprennent les observateurs. Mais elle confirme, aussi, le changement de l'humeur populaire des Syriens, qui rejettent les exactions des groupes extrémistes, déchirés par des luttes intestines autour des butins. L'effondrement du camp hostile à la Syrie avec l'apparition de profondes divergences entre l'Arabie saoudite d'un côté, le Qatar et la Turquie de l'autre, est un signe supplémentaire de l'échec de la guerre universelle contre la Syrie.
Les groupes armés qui combattent l'Etat syrien, ne sont que des façades pour des puissances étrangères. Ils ont sombré dans une profonde dépression après que les Etats-Unis aient été contraints d'abandonner leur projet d'agression contre la Syrie. Leurs défaites sur le terrain s'accélèrent et la reprise de Sfeira sera suivie d'autres victoires dans les différentes régions du pays.
- Source : Ghaleb Gandy
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