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mercredi, 27 janvier 2021

De la guerre révolutionnaire en Amérique latine

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De la guerre révolutionnaire en Amérique latine

par Georges FELTIN-TRACOL

51CrKOfZx7L._SX330_BO1,204,203,200_.jpgEn 1967, l’éditeur des milieux gauchistes, François Maspero, réalise un beau coup éditorial. Il sort Révolution dans la révolution ? d’un agrégé de philosophie de 26 ans, Régis Debray qui vit depuis plusieurs mois à La Havane.

La parution de ce livre en France un mois avant que l’armée bolivienne, traquant le Che Guevara et ses guérilleros, n’arrête le Français ne provoque pas un grand enthousiasme. L’ouvrage, assez court mais dense, exprime le point de vue castriste – guévariste (1) de la prise armée du pouvoir par la multiplication des foyers de guérilla dans le Tiers Monde; thèse soutenue par le Che sous le nom de foquisme (de foco, « foyer » en espagnol). Bien plus tard, alors âgée de dix ans et envoyée tout le mois de juillet à Cuba dans un camp des Jeunesses communistes, Laurence Debray, sa fille aînée, racontera que « lors de ces cours de théorie communiste, on m’expliqua que mon père avait assidûment fréquenté le Lider Maximo et son acolyte argentin, qu’il avait même alimenté la brillante théorie révolutionnaire du foquisme grâce à un livre (2) ».

Guide pratique de guérilla

Révolution dans la révolution ? ne manque pas de charme. Il présente « pourquoi le travail insurrectionnel est aujourd’hui le travail politique numéro 1 (p. 125, souligné par l’auteur) ». Bien que s’appuyant sur des exemples survenus en Amérique latine, du Guatemala à la Bolivie, ce bréviaire de guérilla évoque souvent la révolution urbaine, car « la révolution socialiste résulte d’une lutte armée contre le pouvoir armé de l’État bourgeois (p. 15) ». Outre leur expérience immédiat, Régis Debray puise dans les différentes pratiques révolutionnaires armées, principalement en Asie. Rappelons que Karl Marx et Friedrich Engels n’ont jamais hésité à s’interroger sur l’art de la guerre à partir de l’actualité (3).

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Laurence Debray rapporte au sujet de l’ouvrage paternel que « les entretiens nocturnes entre mon père et Fidel Castro se poursuivaient. Mon père était comme envoûté par la logorrhée du Commandante, qui pouvait ne pas s’arrêter durant dix heures. Il couchait sur le papier ses propos, théorisait sa pensée, clarifiant ses intuitions, synthétisant ses analyses. Mon père écrivait à la main en français, ma mère traduisait et tapait, et le Lider Maximo relisait. Révolution dans la révolution ? fut édité à deux cent mille exemplaires à Cuba au début de l’année 1967, puis par les éditions Maspero à Paris (4) ». Il s’agit presque donc d’une réflexion collective dont le centre d’intérêt demeure le monde américain de langue espagnole. « En Amérique latine, l’impérialisme américain jouera sa partie finale, décisive : celle qui décidera de sa fin (p. 8). » Fort de son passé de chef révolutionnaire prestigieux, Fidel Castro, par l’intermédiaire de notre normalien, relit et réactualise l’interprétation classique de l’insurrection. Si l’ouvrage se montre parfois critique envers l’approche militaire du maoïsme et plus disposé envers les succès tactiques du général vietnamien Giap, l’essai insiste sur le réalisme et le pragmatisme. « Pour détruire une armée il en faut une autre, ce qui suppose entraînement, discipline et des armes. La fraternité et le courage ne font pas une armée : voir l’Espagne, voir la Commune de Paris… (p. 33). »

Régis Debray souligne toutefois qu’« une guérilla ne peut se développer militairement qu’à la condition qu’elle se convertisse en avant-garde politique (p. 115, souligné par l’auteur) ». Cela nécessite de la patience et des actions précises et méthodiques, voire quasi-chirurgicales. « D’abord, on va du plus petit au plus grand, mais vouloir aller en sens inverse ne sert à rien. Le plus petit, c’est le foyer guérillero, noyau de l’armée populaire, et ce n’est pas un front qui créera ce noyau, mais c’est le noyau qui en se développant permettra de créer un front national révolutionnaire. Un front se fait autour de quelque chose d’existant, non seulement autour d’un programme de libération (p. 87, souligné par l’auteur). » Il importe par conséquent de mettre tous les atouts de son côté : tout prévoir, de tout vérifier, de tout envisager. « Seule la maîtrise du détail donne leur sérieux aux plans généraux. Finalement, et plus encore pour une force guérilla que pour une force régulière, il n’y a pas de détails dans l’action, ou plutôt tout est affaire de détails (pp. 60 – 61). » L’amateurisme et un certain romantisme politique n’ont pas leur place dans une lutte armée sérieuse et efficace. La priorité ne vise à faire le beau ou à se pavaner devant des médiats dominants d’occupation mentale hostiles, mais plutôt de tout mettre en œuvre pour gagner. Or, « vaincre c’est accepter, par principe, que la vie n’est pas le bien suprême du révolutionnaire (p. 58) ». Quel ascétisme militant ! Y aurait-il implicitement un surhumanisme (voire des vertus nietzschéennes) en gestation ?

rdbol.jpgRévolution dans la révolution ? Expose ainsi une vision exigeante, spartiate même, du militantisme. L’esprit d’abnégation, de service et de sacrifice parcourt tout l’ouvrage. Rejoindre une guérilla dans une jungle hostile ou au cœur d’une montagne inhospitalière secoue, bouleverse et remue les tripes du vieil homme. « On dit bien que nous baignons dans le social : les bains prolongés amollissent. Rien de tel que d’en sortir pour se rendre compte à quel point ces couveuses tièdes infantilisent et embourgeoisent. Les premiers temps dans la montagne, reclus dans la forêt dite vierge, la vie est tout simplement un combat de chaque jour, dans ses moindres détails – et d’abord un combat du guérillero contre lui-même, pour surmonter ses anciennes habitudes, les marques laissées par la couveuse dans son corps, sa faiblesse. L’ennemi à vaincre, dans les premiers mois, c’est lui-même, et on ne sort pas toujours vainqueur de ce combat-là : beaucoup abandonnent, désertent ou redescendent volontairement vers la ville, assumer d’autres tâches (pp. 71 – 72). » Dans un foyer guérillero, on y apprend aussi la fraternité, la solidarité et la communauté. « La première loi d’une guérilla, c’est qu’on n’y survit pas seul. L’intérêt du groupe est l’intérêt de chacun, et vice-versa. Vivre et vaincre, c’est vivre et vaincre tous ensemble. Qu’un seul combattant traîne et reste en arrière de la colonne en marche, c’est toute la colonne qui est compromise, dans sa rapidité et sa sécurité. À l’arrière, il y a l’ennemi : impossible de laisser le compagnon en chemin, ni de le renvoyer. À tous donc, de se répartir sa charge, alléger son sac, ses cartouchières, et de l’entourer jusqu’au but. Dans ces conditions l’égoïsme de classe ne fait pas long feu (p. 119). » Cette approche est cohérente parce que « lutter pour un maximum d’efficacité, c’est lutter en toute occasion pour la réunion de la théorie et de la pratique, et non contre la théorie au nom de la pratique à tout prix (p. 9, souligné par l’auteur) ». Ce livre manifeste une indéniable aspiration soldatique.

Feu sur le trotskysme

Est-ce la raison pour laquelle Régis Debray se montre si sévère à l’égard du trotskysme, cet auxiliaire du libéralisme mutant ? Bien qu’il se décide « un moment à prendre au sérieux la conception trotskyste, et non comme la pure et simple provocation qu’elle est dans la pratique (p. 36) », il assure que « le trotskysme fait mentir le sens commun, en ceci que sa division fait sa force. Il est partout et nulle part, il se livre en se cachant, il n’est jamais ce qu’il est, trotskyste. L’idéologie trotskyste resurgit aujourd’hui de plusieurs côtés, prenant prétexte de quelques échecs transitoires rencontrés par l’action révolutionnaire, mais c’est toujours pour proposer la même “ stratégie de prise de pouvoir ” (p. 34) ». Il estime que « le trotskysme est une métaphysique pavée de bonnes intentions. Il croit en la bonté naturelle des travailleurs, toujours pervertie par les bureaucraties malignes mais dans le fond, jamais abolie (pp. 37 – 38) ». Il continue sa lourde charge contre les tenants de la IVe Internationale : « Parce que le trotskysme arrivé à son point ultime de dégénérescence est une métaphysique médiévale, il est astreint aux monotonies de sa fonction (p. 38). » Ainsi l’auteur rejette-t-il à la fois « trotskysme et réformisme [qui] se donnent la main pour condamner la guerre de guérilla, la freiner ou la saboter (p. 39) ».

7IY_J-l8EHlglGUuWYoPMG-mg5Q.jpgRégis Debray, et par-delà lui, rappelons-le, Fidel Castro, ne valide pas la démarche fixiste, routinière et stérile des héritiers de Léon Bronstein. « Dans certaines conditions, l’instance politique ne se sépare pas de l’instance militaire, elles forment un seul tout organique. Cette organisation, c’est celle de l’Armée populaire dont le noyau est l’armée guérillera. Le Parti d’avant-garde peut exister sous la forme propre du foyer guérillero. La guérilla est le Parti en gestation (pp. 113 – 114, souligné par l’auteur). » Dans l’espoir de l’emporter, « toute ligne militaire dépend d’une ligne politique qu’elle exprime (p. 21) » d’autant que « ce qui est décisif pour l’avenir, c’est l’ouverture de foyers militaires et non de “ foyers ” politiques (p. 129) ». Le foquisme se comprend comme une dynamique aux tactiques mouvantes adaptées à la réalité du terrain et aux circonstances du moment. Il désavoue en outre « l’économisme, c’est la défense exclusive des intérêts professionnels des travailleurs contre les empiétements du pouvoir patronal, à travers le syndicat; comme il est exclu d’attaquer le pouvoir politique des patrons, l’État bourgeois, cette défense accepte et avalise en fait ce qu’elle prétend combattre (p. 24, souligné par l’auteur) ». Il dénie tout sérieux à l’autodéfense. « De même que l’économisme nie le rôle du parti d’avant-garde, de même l’autodéfense nie le rôle du détachement armé, organiquement distinct de la population civile (p. 26). »

Révolution dans la révolution ? Compare volontiers la guérilla à l’autodéfense à l’avantage bien sûr de la première. « L’autodéfense est partielle, la guérilla révolutionnaire vise à la guerre totale, en combinant sous son hégémonie toutes les formes de lutte dans tous les points du territoire. Locale, donc localisée d’emblée, la communauté en autodéfense n’a pas d’initiative : elle ne peut élire le lieu du combat, elle ne bénéficie ni de la mobilité, ni de l’effet de surprise, ni de la capacité de manœuvre (p. 26). » Le foyer guérillero ne se fixe jamais, il bouge en permanence. S’il rassemble trop de combattants par rapport à ses capacités optimales de combat, il doit se scinder pour mieux se pérenniser puisque « la fraction multiplie mais ne divise pas (p. 133) ». Bref, « la base guérillera c’est, selon une expression de Fidel, le territoire à l’intérieur duquel se déplace le guérillero et qui se déplace avec lui. La base d’appui, dans l’étape initiale, elle est dans le havresac du combattant (p. 66) ». N’est-ce pas là une esquisse de la TAZ (zone autonome temporaire) de l’anarchiste étatsunien Hakim Bey reprendre et étoffer dans le courant de la décennie 1990 avec son (5) ? La petite guerre ou guérilla demeure cet affrontement inégal entre un appareil étatique de forces organisées et puissantes et des unités partisanes dispersées et numériquement peu nombreuses. Le choix du terrain d’opération militaire, la soudaineté de l’attaque, la rapidité d’exécution, la capacité de dissimulation, établissent pour un court instant une éphémère égalité, sinon une brève supériorité en faveur des guérilleros.

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Usages et mésusages de la violence

À la différence du précédent bolchevik russe, Régis Debray entend que « l’armée populaire sera le noyau du parti et non l’inverse. La guérilla est l’avant-garde politique “ in nuce ” et c’est de son développement seul que peut naître le véritable Parti (p. 125, souligné par l’auteur) ». L’auteur et son mentor, Fidel Castro, ont-ils cependant en tête pendant leurs longues conversations nocturnes l’exemple-phare du Parti-guérilla de la République populaire démocratique de Corée ? Le Parti du travail de Corée émane de la guérilla communiste anti-japonaise des années 1930 et 1940 (6) à l’instar d’ailleurs de l’exemple chinois. « C’est à travers les guerres révolutionnaires de ces dix-huit années, note Mao Tsé-toung, que notre Parti s’est développé, consolidé et bolchévisé, et sans la lutte armée, il n’y aurait pas eu le Parti communiste d’aujourd’hui (7). » Il y a par ailleurs des similitudes entre l’expérience castriste et celle du « Grand Timonier ». « Pour un révolutionnaire, l’échec est un tremplin : théoriquement plus enrichissant que le succès, il accumule une expérience et un savoir (p. 20) ». Cela fait furieusement penser à la célèbre phrase de Mao : « De défaite en défaite, jusqu’à la victoire finale ! (8) » On comprend mieux pourquoi « mon père fut propulsé au rang de “ favori de Fidel ” et de théoricien du régime (9) ».

En bon marxiste, Régis Debray ne peut pas ne pas s’empêcher d’écrire que « la guérilla est à la jacquerie ce que Marx est à Sorel (p. 26) ». Par-delà du mythe mobilisateur de la grève générale, il ne comprend pas la portée déflagratoire de l’auteur des Réflexions sur la violence. Certes, « nous ne sommes jamais tout à fait contemporains de notre présent. L’histoire avance masquée (p. 15). » Sauf qu’en périodes exceptionnelles où l’urgence de la situation permet, facilite et impose une dérogation majeure aux normes conventionnelles, cette période hors norme (ou anormale) que savent si bien satisfaire les structures régaliennes favorables au port obligatoire du masque sanitaire et opposées aux « Gilets jaunes » confirme au contraire toute la pertinence des écrits de Georges Sorel.

s-l400rdche.jpgRévolution dans la révolution ? reste bien une œuvre à part dans l’abondante bibliographie du philosophe. Sa lecture à la fin des années 1970 dans les squats autonomes, organisés ou non, suscitera un engouement considérable, déclenchant chez certains l’intention d’importer en Europe et en France pré-mitterrandienne un activisme armé similaire (10). Bien que maintenant daté, ce manuel de guérilla peut à sa manière aider la véritable dissidence en cours à mieux investir les périphéries à partir de BAD disséminées dans toutes les campagnes pour mieux ensuite assécher les centres métropolitains de la bobocratie cosmopolite…

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Plutôt que « castriste », Régis Debray parle de « fidéliste ».

2 : Laurence Debray, Fille de révolutionnaires, Stock, 2017, p. 248.

3 : cf. Karl Marx et Friedrich Engels, Écrits militaires. Violence et constitution des États européens modernes, traduit et présenté par Roger Dangeville, L’Herne, coll. « Théorie et Stratégie », n° 5, 1970.

4 : Laurence Debray, op. cit., pp. 65 – 66.

5 : cf. Hakim Bey, T.A.Z. Zone autonome temporaire, traduit de l’anglais par Christine Treguier avec l’assistance de Peter Lamia et Aude Latarget, Éditions de l’Éclat, 2007.

6 : cf. Philippe Pons, Corée du Nord. Un État-guérilla en mutation, Gallimard, coll. « NRF », 2016.

7 : Mao Tsé-toung, « Pour la parution de la revue Le Communiste » (4 octobre 1939), Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome II, dans Citations du président Mao Tsé-toung (Le Petit Livre rouge), Le Seuil, coll. « Politique », 1967, p. 41.

8 : La véritable citation est la suivante : « Lutte, échec, nouvelle lutte, nouvel échec, nouvelle lutte encore, et cela jusqu’à la victoire – telle est la logique du peuple, et lui non plus, il n’ira jamais contre cette logique. » Mao Tsé-toung, « Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte » (14 août 1949), Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV, dans Citations…, op. cit., p. 45.

9 : Laurence Debray, op. cit., p. 66.

10 : cf. Aurélien Dubuisson, Action directe. Les premières années. Genèse d’un groupe armé 1977 – 1982, Libertalia, coll. « Édition poche », 2018.

• Régis Debray, Révolution dans la révolution ? Lutte armée et lutte politique en Amérique latine, Librairie François Maspero, coll. « Cahiers libres », n° 98, 1967, 139 p.

jeudi, 29 octobre 2015

Cuba libéré ou Cuba enchaîné demain à l'argent?

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Cuba libéré ou Cuba enchaîné demain à l'argent?
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Nous n'en aurons jamais fini avec la liberté et la confusion du libéralisme philosophique, du libéralisme politique et du libéralisme économique et nous ne saurions le trancher si facilement. L'économiste américain Milton Friedman soulignait que, dans une société, les arrangements économiques jouaient un double rôle dans la promotion de la liberté politique parce que premièrement, les libertés économiques sont une composante essentielle des libertés individuelles et que par là-même, elles devraient être une fin en soi du politique et que deuxièmement, les libertés économiques sont aussi le moyen indispensable pour parvenir au libre-arbitre. Ainsi alors que pour beaucoup, les chemins de la liberté économique et de la liberté politique divergent et ne sont pas fondamentalement les mêmes, nous parlons d'une seule et même liberté. Choisir de produire sans coercition et sans aucune entrave, choisir de travailler et de financer sans règle, c'est effectivement une position foncièrement différente de la décision sur laquelle s'appuie l'Etat dans son programme politique autoritaire pour prélever l'impôt et les taxes. Nous nous retrouvons dans la pince de la « global-invasion ».


Cuba , le nouvel eldorado ?


Prenons Cuba. Cuba se libéralise mais Cuba n'est pas libéré. Le sera-t-il d'ailleurs un jour lorsqu'il sera totalement devenu capitaliste c'est-à-dire « libéral » au sens économique du terme ? La griffe française de luxe Chanel vient d'annoncer qu'elle présentera sa collection « croisière » du printemps, le 3 mai prochain, pour la première fois en Amérique Latine et pas n'importe où, puisque Chanel défilera à Cuba, l'île communiste qui vient de normaliser ses relations avec les Etats-Unis. Chanel va donc faire défiler à la Havane des filles vêtues de robes légères de luxe et autres tweeds ou maillots de bain à plusieurs milliers d'euros à Cuba, là où sur le Malecon, on se prostitue gayment pour finir les fins de mois de ! Une première pour la maison de luxe parisienne, qui n'avait même jamais organisé de show en Amérique latine et un choix plutôt étonnant sachant que la Maison de la rue Cambon ne possède pas de boutique à Cuba. C'est que la levée de l'embargo américain sur Cuba cet été, et le réchauffement des relations d'affaires avec le « bloc capitaliste », fait depuis quelque temps la joie des entreprises, en particulier françaises . Des fleurons hexagonaux des biotechnologies comme les alcools français profitent déjà de l'ouverture de Cuba aux échanges internationaux, un Cuba devenu en quelques mois le nouvel eldorado du business. 


Depuis cinq décennies, la perle des Caraïbes est sous l'emprise de la dictature communiste qui a plongé le peuple cubain dans un ostracisme international devenu avec le temps de plus en plus anachronique. Cuba, une île paradisiaque où deux frères « blancs » dans un pays nègre ou de métis, les frères Castro décident pratiquement de tous les aspects de la vie sur l'île et où la seule contestation possible s'appelle  « dissidence » puisque toute critique ouverte du régime y demeure interdite. Malgré cela, l'administration du président Barack Obama a récemment décidé de reprendre des relations diplomatiques avec Cuba, avec la volonté avouée de se réconcilier avec les latinos qui sont d'un poids électoral non négligeable pour les élections présidentielles américaines. Obama rêve aussi de laisser derrière lui avant de quitter la Maison Blanche les années d'embargo économique de Cuba comme l'image sépia d'un vieux cauchemar ridicule. La décision est historique pour une administration Obama quelque peu affaiblie actuellement par les problèmes afghans (le bombardement de l'hôpital de Médecins sans frontières) et l'offensive russe en Syrie. Mais de quelle libéralisation cubaine parle-t-on puisque la libéralisation économique de Cuba ne semble modifier en rien la nature du régime cubain ? Pire, le vieux Fidel, El lider maximo semble même en tirer les marrons du feu. C'est en tout cas ce qu'on entend beaucoup en ce moment dans les milieux des exilés de Miami même si Danilo Maldonado, le dernier prisonnier de conscience cubain a été libéré ce mardi 20 octobre.


L'échec des politiques d'embargo 

En fait, l'assouplissement des conditions économiques à Cuba ne sera pas suffisant pour mobiliser l'île vers la démocratie réelle. La libéralisation économique ne garantit pas la liberté politique. Il nous faut donc cocher négativement Friedman et tirer d'ailleurs les leçons du modèle chinois de l'« économie socialiste de marché » et de l'oxymore du « communisme libéral ». En tout cas, Cuba confirme une autre loi politique, l'échec manifeste des politiques d'embargo. L'embargo rend en réalité plus fort celui que l'on veut affaiblir. Pour avoir prétendument affaibli matériellement le gouvernement cubain depuis le milieu du siècle dernier, Cuba est toujours là. Certes, l'embargo américain a sapé durant des décennies l'économie des familles cubaines, les a maintenues dans une pauvreté scandaleuse mais l'embargo a aussi fourni à Castro et au régime cubain le moyen de se maintenir en justifiant ses piètres performances économiques en tant que gouvernant par l'affermissement de son patriotisme, la défense de la grande cause de l'unité nationale et de la lutte héroïque contre l'«ennemi extérieur». Il est curieux que les Etats-Unis n'ait tiré aucune leçon de Cuba reproduisant ainsi les mêmes erreurs mais à une toute autre échelle aujourd'hui avec la Russie de Vladimir Poutine.

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Ainsi, timidement, certaines réformes amènent Cuba à une plus grande liberté dans le domaine économique. La téléphonie mobile presque inexistante jusqu'à récemment aurait déjà dépassé trois millions d'utilisateurs. Les marchés de l'automobile et de l'immobilier sont devenus plus ouverts et en 2015, plus de 3000 restaurants sont passés en gestion privée. L'espoir demeure que ces changements en matière économique permettent rapidement une prise de conscience des citoyens cubains vers l'obtention de plus de droits civils, et éventuellement une demande de réforme et de transformation politique. Mais en réalité les Américains le veulent-ils vraiment ? N'est-il pas préférable en effet de commercer à La Havane avec des Cubains blancs et sans parole politique ?


Paradoxalement, les assouplissements des règles de l'économie cubaine offrent un répit inattendu à la dictature de Castro qui en arrive même à légitimer son pouvoir par un slogan gauchiste pour ne pas dire bolchévique dans le genre « la liberté dans l'ordre », en quelque sorte la règle et même l'étalon du pouvoir capitaliste. Or, après plus d'un demi-siècle de régime communiste et toutes les tentatives extérieures, comme celles des exilés de Miami, d'étouffer sans succès l'administration cubaine, il faudrait « hacker », pirater Cuba, redoubler d'astuces pour permettre aux jeunes cubains de se donner les moyens d'échanger des idées, d'organiser et de progresser dans la voie d'un renversement politique du régime qui maintiendrait comme priorité la défense de leur identité. Cuba est l'un des derniers territoires de la planète non connecté, l'internet y est extrêmement limité et surtout pas libre à tel point que l'île est surnommée « l'île des déconnectés ». L'autonomie cubaine ne peut pas être qu'économique. Elle exige le politique, la représentativité populaire mais elle réclame aussi l'Etat et non sa suppression afin de contrer le rêve capitaliste d'en faire un gigantesque paquebot de croisière terrestre.  En réalité, l'Etat préserve les libertés, protège les individus contre ceux, les prédateurs, entrepreneurs et financiers, tous les requins du mercantilisme qui souhaitent contraindre les gouvernements au libéralisme économique sans libéralisme philosophique ou politique. La réflexion sur le cas de Cuba et sur beaucoup d'autres, comme la Chine communiste ou même l'assassinat de John F. Kennedy  nous pose ainsi en filigrane une autre question, celle de l'« Etat profond » de Peter Dale Scott, des responsabilités de la finance dans la dilution des Etats mondiaux et de la régulation juridique nécessaire de la mondialisation, l'anarchie libertarienne dans la « global-invasion ». Elle pose la question critique du néo-constitutionnalisme contemporain, de la dilution du droit, de l'extinction du droit dans l'économisme. Le libéralisme économique est ainsi enchaîné à des prémisses telles qu'elles présentent finalement Milton Friedman comme un naïf ou plutôt comme l'idiot utile du système qui ne saurait du coup être capable de reconsidérer métapolitiquement la liberté. Autrement dit et après tout, la vraie mesure de l'avancement politique de nos peuples sera non pas le grand remplacement mais le grand renversement à la manière stylée de la grande révolution cubaine idéalisée par le romantisme révolutionnaire du guérillero et de la lutte armée mais sans la violence des autocrates du prolétariat.


A noter un jeu de société très « cubain » pour petits et grands.

vendredi, 15 mai 2015

Cuba, quo vadis ?

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Cuba, quo vadis ?
 
Les temps passent, les idéologies trépassent, les peuples persistent.
 
Professeur de Lettres
Ex: http://bvoltaire.fr
 

Les temps passent, les idéologies trépassent, les peuples persistent. Souvenons-nous : pour De Gaulle, il n’existait pas les « soviétiques », mais les « Russes ». De même n’était-il pas question de « nazis », mais d’ « Allemands ». Aussi, dans le fond, à l’échelle de la plus ou moins longue Histoire, ce n’est pas tant au régime castriste que les Américains du Nord eurent quelques démêlés, qu’au peuple cubain. Et le Vatican lui-même, tout État ecclésiastique qu’il soit, n’en est pas moins un État, avec sa diplomatie. Il a eu un rôle important dans l’ « ouverture » du régime castriste, depuis Jean-Paul II, qui se rendit sur l’île en 1998, jusqu’à maintenant, où l’Église a servi d’intermédiaire entre les Cubains et l’administration d’Obama. Ainsi apprend-on que le pape François a reçu Raoul Castro, le frère de Fidel. Faut-il s’en étonner ?

Le Grand Frère soviétique défaillant, aucune manne pétrolière ne venant irriguer les finances, quel avenir le régime, exsangue, poussiéreux, cruellement vieilli, comme son « Lider maximo », a-t-il désormais, quand la vitrine yankee montre, par le truchement des médias modernes, les miroitements dorés d’une société de surabondance ?

Le sort en est jeté : l’utopie communiste sera troquée, et la bonne vieille nature humaine reprendra ses droits, avec le principe de réalité. Les Cubains auront donc droit, comme un juste retour de Fulgencio Batista, à la cataracte touristique bas de gamme, à l’argent facile, l’alcool à gogo, la drogue et son trafic, les prostituées pour toutes les bourses, la corruption universelle, et, bien sûr, les droits de l’Homme.

Les réactions nationalistes, telles que celles de Perón, des sandinistes, d’Hugo Chavez, etc., prenaient les couleurs que leur offraient les circonstances. Castro fut, du reste, d’abord nationaliste, proche des milieux de droite, avant de basculer dans le marxisme, sous l’influence du Che. Que la démocratie n’ait pas eu droit de cité sur l’île socialiste, ne serait-ce pas, somme toute, une question spécieuse ? Car enfin, si des emprisonnements et des exécutions eurent lieu, selon les nécessités des rapports de force entre responsables du parti, militaires et politiques, ou parce qu’on empêchait les pro-Américains de sévir, n’est-ce pas une question biaisée ?

Du reste, il n’y eut pas de Goulag à Cuba, du moins, rien à voir avec l’infâme camp de concentration de Guantánamo, que les Américains ont installé au bout de l’île. Et, contrairement à l’abject Pinochet, le régime castriste avait le soutient du peuple, à qui il offrit éducation et service de santé efficace.

Cuba, qu’on le veuille ou non, a fait rêver les révolutionnaires, communistes ou nationalistes révolutionnaires. Cuba, c’est le songe lacédémonien en plein vingtième siècle, la tentation d’un républicanisme platoniciens à la mode latino. Mais demeure l’aspiration bolivarienne. Cuba a-t-elle encore la volonté d’y répondre ?

lundi, 11 mai 2015

The Cold War Against Cuba Changed us

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The Cold War Against Cuba Changed us

By

The Future of Freedom Foundation

Ex: http://www.lewrockwell.com

During the 1950s and 1960s, the CIA made multiple attempts to assassinate Cuba’s ruler, Fidel Castro. Let’s assume that the CIA had succeeded and that Castro had been shot dead on the streets of Havana.

It’s not difficult to imagine what U.S. national-security state officials would be saying today: “If we hadn’t assassinated Castro, the United States would have fallen to the communists and, today, Fidel and his brother would be running the IRS, Social Security, Medicare, public schooling, and other socialist programs owned and operated by the U.S. government.”

Soon after Castro took power on January 1, 1959, when President Eisenhower was still in office, and continually through the Kennedy administration, the CIA steadfastly maintained that a communist-ruled Cuba was a grave threat to U.S. “national security” — a communist dagger situated 90 miles away from American shores and pointed directly at the United States.

It was all a Cold War farce, one that served as one of the biggest protection rackets in history — one by which the national-security establishment was able to keep the American people in a constant, never-ending state of anxiety, fear, and depression, which assured ever-increasing budgets and power for what Ike called the “military-industrial complex” and what has ultimately become known as the “national-security establishment.”

CubaHavana50thAnniversaryPlayaGiron-19.jpgHow do we know it was all a farce? Because they didn’t succeed in assassinating Castro and yet the United States is still standing! Sure, we’ve got the same types of socialist and interventionist programs that Castro has in Cuba — income taxation, Social Security, Medicare, Medicaid, economic regulations, a Federal Reserve, etc. — but that’s not because Castro conquered the United States but rather because Americans love socialism and interventionism as much as Castro does.

What difference did it make to the American people that Cuba was ruled by a self-avowed communist? It didn’t make any difference at all. The plain truth is that under Castro, Cuba never initiated any acts of aggression toward the United States. Castro’s own national-security establishment never invaded the United States. It never tried to assassinate U.S. officials. It never initiated acts of terrorism inside the United States.

The only reason that U.S. officials ultimately decided to list Cuba as an official “sponsor of terrorism” was because of Castro’s support of insurgencies in other Latin American countries in which people were trying to oust U.S.-supported right-wing dictatorships, much like the brutal U.S.-supported Fulgencio Batista dictatorship that Castro succeeded in ousting from power in Cuba.

Throughout the Cold War and beyond, the CIA issued severe warnings about the danger that other Latin American countries would end up with communist regimes. It was all a farce too. It wouldn’t have made any difference to the United States if every other Latin American country went communist. That’s because there was never any possibility that Latin American countries were ever going to mount up their military forces and invade, conquer, and occupy the United States.

Consider all the Latin American countries that have gone leftist — including many of the ones that the CIA was so concerned with during the Cold War. Nicaragua, Bolivia, Venezuela, Brazil, Chile, and more. Do you see them mobilizing their armies to invade the United States? It’s a ridiculous notion. And it was a ridiculous notion throughout the Cold War.

That’s not to say, of course, that it’s beneficial for people to live under a socialist or communist regime. That’s where libertarians part company with leftists. Living in Cuba, Venezuela, or other socialist regime is pure misery from an economic standpoint and a civil-liberties standpoint. But the fact is that such regimes never had any interest (or financial means — they were too broke) to even think of invading, conquering, and occupying the United States.

What all too many Americans have still not confronted is what the adoption of the national-security apparatus did to our country — in the name of the anti-communist crusade.

In the post-9/11 era, Americans are now fully accustomed to assassination. Most everyone accepts the fact that the CIA assassinates people with regularity and with impunity and immunity. It’s become a normal part of America’s governmental structure, justified as part of the “war on terrorism,” a war, we are told, is certain to last longer than the Cold War. It’s just another great big protection racket, one designed to maintain the Pentagon, the CIA, the NSA, and the entire national-security apparatus in high cotton for the indefinite future.

The CIA has been an assassination machine practically since its inception. In its 1954 regime-change operation in Guatemala, for example, the CIA had a kill list of Guatemalan officials who were to be assassinated. There were the multiple assassination attempts against Castro. There were the plans to assassinate Rafael Trujillo, the ruler in the Dominican Republic. There was Operation Phoenix in Vietnam. There was the kidnapping-assassination of Gen. Rene Schneider of Chile. There were the assassinations of Americans Charles Horman and Frank Teruggi. There was the CIA’s partnership in Operation Condor, one of the biggest assassination rings in history, one that assassinated former Chilean official Orlando Letelier and his young assistant Ronni Moffitt on the streets of Washington, D.C. And as the mounting circumstantial evidence has inexorably disclosed, there was the assassination of President Kennedy, on grounds of “national security,” as I detail in my book Regime Change: The JFK Assassination.

At one time, CIA assassinations were kept secret or “covert.” That’s because most people recognized assassination for what it was — murder. Even President Lyndon Johnson, who wasn’t exactly the paragon of political virtue, called the CIA’s assassination program a “Murder Inc.”

And that’s precisely what assassination is– murder. What right, either moral or legal, did the U.S. government have to assassinate Fidel Castro or any other leftist ruler? From where did that authority come? It certainly didn’t come with the Constitution, which doesn’t authorize either a CIA, assassination, or regime-change operations. Under what moral, religious, legal, or constitutional authority did the U.S. national-security state murder people because of their political or economic philosophy?

Throughout the Cold War, Americans weren’t supposed to ask those types of questions. They were expected to defer to the national-security establishment. Conscience, reason, and independent thinking were submerged to the judgment of the national-security state. The citizen’s creed became: Assassination is normal and necessary. Our national-security state officials know what’s best. Trust them. Don’t ask questions. Secrecy must be maintained. “National security” is at stake.

 

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The grafting of a national-security apparatus onto America’s founding governmental system was the worst mistake in the history of the United States, for in the name of protecting “national security” from Fidel Castro and communism, it moved America in the direction of the socialist and totalitarian regimes it was opposing.

How ironic that we now live in a society that has adopted the same socialist and interventionist programs found in Cuba and that why we now live in a society in which the government wields the omnipotent power to torture and assassinate its own people and others. How ironic that modern-day Americans celebrate their socialism, interventionism, assassinations, torture, coups, invasions, regime-changes, and their entire welfare-warfare state as “freedom.”

Reprinted with permission from The Future of Freedom Foundation.

The Best of Jacob G. Hornberger

lundi, 26 janvier 2015

Adios Cuba!

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Adios Cuba!

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Ex: http://www.lewrockwell.com

It’s taken over half a century for the US to finally figure out how to neutralize pesky Communist Cuba. Invasions, air raids, crushing sanctions, attempts to murder the Castro leadership by exploding cigars and poisons, diplomatic isolation, poisoning crops – all failed.

Now, the lame duck Obama administration has finally figured out how to put an end to Cuba’s Communist system: human wave attacks by hordes of American tourists in loud golf wear yelling “USA,USA!” and waving Visa cards.

The flood gates open in March. Once this happens, the charming, lovely island of gracious people that I’ve known since my youth will go the way of Nineveh, Tyre and Atlantis. They’ll probably even rename eastern Cuba as Sandals III and Hedonism IV, while beautiful old Havana becomes Disney Pirate’s World.

My heart weeps at this prospect. What made Castro’s Cuba uniquely charming was its glorious dilapidation, quaint prudery, and freedom from consumer vulgarity.

Cuba was pretty much crime free. Visitors were treated with respect  and rarely pestered. Even the state controlled prices were rock bottom, making Cuba, with its lovely beaches, gorgeous weather and zesty rums the ideal resort for lower and middle income tourists. Well-behaved, polite Canadians make up the majority of visitors. Sayonara to their C$500 (US $410) week all-inclusive vacations.

Once US airlines open regular flights to Havana and Varadero Beach, the Old Cuba will be soon wiped away.

For Americans, long banned from Cuba, this island is the ultimate forbidden fruit. Few Americans are even aware that Havana is a century older than my native New York City. 

But beautiful, sexy and charming as Cuba certainly is, it’s biggest problem is dire lack of tourist infrastructure. A few so/so European hotels have been built, but not enough to even handle current demand. The old hotels, like the Nacional where I’ve stayed since I was ten years old, is aging rapidly. Older hotels in downtown Havana are way over the hill.  Varadero Beach is lovely but it hotels remind one of Bulgarian Black Sea resorts.

There are shortages of fresh food across the island. Tourists subsist on frozen chicken that US farm lobbies managed to get around the US blockade. How much rubber chicken can one eat? When in Cuba, I savor glorious black beans and rice three times a day. If you’re looking for fine cuisine, go to St Barts.

A big plus for Cuba its world class healthcare and biomedical research. Elderly tourists need have no medical concerns in Cuba –as they should on many small West Indian islands. For example, the Turks and Caicos are lovely but they don’t have a single decent hospital.

Cuba is going to face big trouble when the tourist tsunsmi hits. Havana will have to limit the tourist inflow. Otherwise, hotels and eateries will be swamped and assailed by bribes. Taxis, fuel, and even imported food will be in dire shortage. So will landing slots at Havana and other regional airports.

Cubans are not ready for loud, aggressive tourists shoving money in their faces. Nor are these easy-going islanders mentally prepared for tens of thousands of pushy New Yorkers (I’m also one) or overly emotional Miami Cubans who think they are returning royalty. Waves of carpet baggers will pour in trying to buy everything that isn’t nailed down with their gringo dollars. Every Cuban exile sees himself as the next El Presidente.

All this seems inevitable. I was in Moscow during the fall of Communism and it was not a pretty sight. Many Russians feel deep shame to this day. And so will patriotic Cubans who struggled  – and sacrificed – to keep their island independent of Uncle Sam for half a century. Looking at the rest of today’s modernized Latin America, many Cubans will wonder if their long battle was really worth it. At least none will miss the Communist secret police and neighborhood informers.

One suspects a majority of Cubans eagerly await the Yankee invasion.  They have suffered long enough for the sake of pride and independence.

I vividly recall Batista’s corrupt, raunchy Cuba of 1953. It’s likely that once the Communists are swept away, the island could revert to those bad old days. Cuba will face a US Congress that still demonizes the Castro brothers and idolizes Israel’s Bibi Netanyahu.

mercredi, 20 novembre 2013

Le origini nazionaliste della rivoluzione cubana

00:05 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, italie, cuba, castrisme, fidel castro | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook