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dimanche, 06 mars 2022

Sur la situation géopolitique dans les Caraïbes

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Sur la situation géopolitique dans les Caraïbes

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitica.ru/article/o-geopoliticheskom-polozhenii-v-karibskom-basseyne

La transformation des processus clés de la politique mondiale et l'intensification de l'action de la Russie en Amérique latine obligent à regarder de plus près la région située à proximité immédiate des États-Unis - les Caraïbes, qui sont un carrefour pour les intérêts de nombreuses grandes puissances.

La plupart des acteurs de la région sont de petits pays, même s'il existe des géants comme le Mexique et le Venezuela. Certains sont des clients des Etats-Unis, un certain nombre ont des politiques indépendantes et sont en bons termes avec la Russie. Mais la plupart préfèrent trouver un équilibre.

En raison de sa proximité avec les États-Unis, Washington a toujours accordé une attention particulière à la région. En 1983, alors que la guerre froide faisait encore rage, les États-Unis ont lancé l'Initiative du bassin des Caraïbes (ICB), qui est devenue la pierre angulaire de l'interaction économique entre les États-Unis et les Caraïbes.

L'idée était de fournir une aide économique à la région afin de faire des États de la région des satellites fiables. Il s'agissait d'une sorte de soft power visant à contrer toute influence de l'Union soviétique et de ses alliés, surtout de Cuba. Officiellement, comme aujourd'hui, elle était justifiée par la nécessité de promouvoir et de renforcer les démocraties des Caraïbes.

L'ICB se compose de deux programmes commerciaux destinés aux pays et territoires des Caraïbes et d'Amérique centrale : la loi sur la relance économique des Caraïbes (CBERA) et la loi sur le partenariat commercial des Caraïbes (CBTPA).

Aujourd'hui, l'ICB fournit des avantages à 17 pays dans le cadre de la CBERA, dont huit sont également bénéficiaires de la CBTPA. La CBERA est imprescriptible et la CBTPA a été re-prolongée par le Congrès américain jusqu'en 2030. Les États-Unis offrent aux pays des Caraïbes un accès favorable à leur marché, ainsi qu'une impulsion en faveur de réformes libéralisées.

En 2016, la loi sur l'engagement stratégique États-Unis-Caraïbes a été adoptée, qui vise à accroître l'engagement avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile dans la région. Les États-Unis partent du principe qu'ils n'ont pas encore tiré suffisamment d'avantages des Caraïbes et vont identifier divers points focaux pour s'engager, c'est-à-dire accroître leur influence.

Les États-Unis sont le premier partenaire commercial des Caraïbes et, à leur tour, les Caraïbes sont le sixième partenaire commercial des États-Unis, avec 35,3 milliards de dollars passant entre eux chaque année. En 2017, la région était le troisième marché d'exportation américain de produits manufacturés en Amérique latine, après le Mexique et le Brésil.

Toutefois, en dehors de l'accord de libre-échange entre la République dominicaine et l'Amérique centrale (CAFTA-DR), les pays des Caraïbes ne disposent pas d'accords de libre-échange bilatéraux avec les États-Unis, n'ayant accès aux marchés américains que par le biais de l'ICB.

Présence militaire américaine

Les États-Unis restent le principal partenaire des Caraïbes en matière de coopération sécuritaire. La région abrite sept bases militaires américaines clés qui font partie du Commandement sud des États-Unis (SOUTHCOM), et la sécurité a été un élément central de la stratégie américaine dans les Caraïbes [i]. Les bases américaines actives en Amérique latine sont connues sous le nom de "Forward Operation Locations" (FOL) ou Cooperative Security Locations (CSL).

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Ironiquement, l'une des bases est située à Cuba, dans la province de Guantanamo et représente en fait l'occupation illégale de la République depuis 1959. Le Honduras possède une base à Palmerola/Soto Cano, qui abrite environ 500 militaires américains + 600 entrepreneurs civils (dont des ressortissants honduriens).

Au Salvador, les avions de l'US Navy et de la Drug Enforcement utilisent l'aéroport international de Comalapa. La garnison qui s'y trouve fait partie du Joint Interagency Group basé à Key West, en Floride. Les îles de Curaçao et d'Aruba, qui sont des territoires d'outre-mer des Pays-Bas, ont rendu leurs territoires disponibles pour une présence militaire américaine.

L'armée américaine est assistée par les garde-côtes néerlandais. Une base militaire américaine existe à Antigua depuis la Seconde Guerre mondiale. L'US Air Force loue désormais le site au gouvernement d'Antigua. Aux Bahamas, il existe un centre pour tester les nouvelles armes sur l'île d'Andros. Il est associé à la marine américaine, mais d'autres membres de l'OTAN - Canada, Danemark, Allemagne, Grèce, Italie, Norvège, Grande-Bretagne - sont régulièrement présents sur le site. Enfin, l'armée américaine utilise régulièrement le port principal du Panama à Basco Núñez de Balboa pour le ravitaillement en carburant et le déchargement [ii].

Au large des côtes du Panama, l'armée américaine mène continuellement depuis 2003 des exercices militaires PANAMAX sous le prétexte de sécuriser le fonctionnement du canal. Il est intéressant de noter qu'aucune menace n'a jamais pesé sur le canal [iii].

La stratégie 2017-2027 de l'US SOUTHCOM indique que les défis potentiels futurs comprennent les réseaux de menaces transrégionaux et transnationaux qui incluent les organisations criminelles traditionnelles ainsi que la capacité croissante des organisations extrémistes telles que l'ISIL et le Hezbollah opérant dans la région, en utilisant les institutions faibles des Caraïbes et de l'Amérique latine. L'US SOUTHCOM note également que la région est "extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles et aux épidémies de maladies infectieuses" en raison des problèmes de gouvernance et d'inégalité.

Enfin, le rapport reconnaît la présence croissante de la Chine, de l'Iran et de la Russie dans la région et que les intentions de ces pays constituent "un défi pour toute nation qui valorise la non-agression, l'état de droit et le respect des droits de l'homme" [iv]. Ces préoccupations ont servi de prétexte pour renforcer les relations entre les États-Unis et les gouvernements de plusieurs pays de la région.

Dans ce cadre, l'Initiative de sécurité du bassin des Caraïbes (CBSI) est un partenariat de sécurité collaborative qui soutient la coopération en matière de lutte contre le trafic, de prévention du crime et d'initiatives de sécurité citoyenne.

Entre 2010 et 2018, le programme a dépensé plus de 556 millions de dollars. Le programme se concentre sur la coopération maritime et aérienne, le renforcement des capacités d'application de la loi, la sécurité des frontières et des ports, la réforme judiciaire et la prévention de la criminalité chez les jeunes à risque. Il implique le Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression, le ministère de la Défense et l'Agence américaine pour le développement international.

Le rôle de la Chine, les intérêts de la Russie et d'autres pays

Fait important, entre 2002 et 2019, le commerce entre la région et la Chine a été multiplié par huit, passant de 1 à 8 milliards de dollars. Malgré l'existence du Forum de coopération économique et commerciale Chine-Caraïbes, les relations commerciales reposent essentiellement sur des accords bilatéraux, qui permettent à la Chine d'exporter principalement des produits manufacturés de grande valeur.

Le commerce sur les marchés chinois reste cependant largement unilatéral ; la CARICOM n'a pas d'accord d'accès préférentiel avec la Chine, qui a toujours un énorme excédent commercial dans la région. Grâce à sa présence croissante dans les Caraïbes, la Chine a de plus en plus attiré les partenaires commerciaux de longue date de Taïwan ces dernières années, alors même que Taïwan continue de proposer des accords de libre-échange bilatéraux dans le cadre d'une lutte d'influence.

Quatre des 15 pays qui reconnaissent Taïwan se trouvent dans les Caraïbes. Néanmoins, ces pays ont toujours un volume d'échanges nettement supérieur avec la Chine continentale, car Taïwan attire ses alliés dans la région principalement par le biais d'investissements et d'aides étrangères.

Le commerce entre le Mexique et les pays du CARICOM est également relativement insignifiant. Quant au Mexique, le commerce avec les Caraïbes représente moins de 0,1 % de son portefeuille de commerce international. Collectivement, les autres pays d'Amérique latine ont également des échanges minimes avec les pays du CARICOM : ces derniers ont exporté 2,2 milliards de dollars vers l'Amérique latine et importé 3 milliards de dollars de la région en 2019.

caribbean_flags.jpgLe commerce entre les pays de la CARICOM et le Canada est également faible. Cette relation économique est régie par l'Accord commercial entre le Canada et les Caraïbes (CARIBCAN), qui accorde aux pays des Caraïbes un accès en franchise de droits au Canada de manière unilatérale dans le cadre d'une initiative similaire à l'ICB. Cependant, malgré de nombreuses négociations, les États des Caraïbes n'ont pas encore conclu d'accord de libre-échange officiel avec le Canada, comme ils l'ont fait avec l'Union européenne.

En 2008, le Forum des Caraïbes a signé l'accord de partenariat économique CARIFORUM-UE, donnant à chaque région un accès préférentiel à l'autre. L'Union européenne est le deuxième partenaire commercial du CARIFORUM après les États-Unis. Elle importe principalement du carburant et des produits miniers des Caraïbes.

En 2010, la Russie et le CARIFORUM ont signé un protocole d'accord et établi un mécanisme de dialogue politique et de coopération. Et ce cadre juridique d'engagement s'étend [v]. En 2013, la Russie a effacé 277.000 dollars de dette envers la Guyane, et en 2015, un accord a été signé pour restructurer la dette de la Grenade.

Lorsque la question de la Crimée a été examinée à l'ONU en 2014, évaluant le retour de la Crimée à la Russie, la plupart des États des Caraïbes ont adopté une position neutre. Ces États étaient Antigua-et-Barbuda, la Jamaïque, le Guyana, le Suriname, la République Dominicaine, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Peu de pays ont voté contre la Russie, parmi lesquels des pays traditionnellement pro-américains comme la Barbade, les Bahamas, Haïti et Trinité-et-Tobago [vi].

Depuis 2018, tous les pays des Caraïbes sont devenus exempts de visa pour les citoyens russes.

Le 27 juillet 2019, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une visite au Suriname, a noté l'intérêt des pays de la Communauté des Caraïbes à accroître la coopération et le dialogue politique avec Moscou : "Nous avons un intérêt mutuel à accroître la coopération, y compris le dialogue politique, entre les membres de la Communauté des Caraïbes et la Russie" [vii].

Selon l'ambassadeur russe en Guyane, Nikolay Smirnov, qui représente également notre pays à la Barbade, à Grenade, à Trinité-et-Tobago et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, "les pays des Caraïbes soutiennent le concept de multipolarité avec un rôle de coordination pour l'ONU, la règle du droit international et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États".

Et leurs voix ont un certain poids dans les arènes internationales, d'autant plus qu'ils adoptent souvent une position consolidée sur les grandes questions à l'ordre du jour international - qu'il s'agisse de la mise en œuvre des dispositions de l'Accord de Paris sur le climat, de la levée de l'embargo commercial et économique contre Cuba ou de la nécessité de résoudre la crise au Venezuela sans pression ni ingérence extérieures" [viii].

Dans la région, la Russie n'a une présence militaire conventionnelle qu'au Venezuela et au Nicaragua, avec des conseillers et des formateurs. Au Nicaragua, la Russie contribue également à la lutte contre le crime organisé, en particulier les tentatives d'utiliser le pays comme pays de transit pour les drogues.

La proximité de la région avec les États-Unis en fait une route majeure pour les activités illicites, notamment pour les organisations criminelles colombiennes et mexicaines qui coopèrent avec des groupes locaux pour le trafic de drogue dans les Caraïbes. Mais récemment, des cargaisons de drogue ont également été envoyées directement en Europe via des ports colombiens et brésiliens.

Le développement énergétique peut également présenter un certain intérêt. Seuls trois pays des Caraïbes - la Guyane, le Suriname et Trinité-et-Tobago - sont des exportateurs nets d'énergie, tandis que les autres dépendent fortement des importations de produits pétroliers [ix]. Trinité-et-Tobago est un important fournisseur d'énergie de la région, mais doit faire face à une baisse des revenus pétroliers en raison de la chute des prix mondiaux.

Le Guyana et le Suriname sont également sur le point de devenir des acteurs sérieux dans l'exploration des hydrocarbures dans la région, selon les données récentes des compagnies pétrolières internationales. Les réserves du bassin dit de la Guyana, dont la production a débuté en 2019, sont estimées à 10 milliards de barils, ce qui en fait l'hôte de l'un des 50 plus grands bassins pétroliers du monde.

La Guyane est membre du Commonwealth britannique et est le seul pays anglophone du continent. En outre, la Grande-Bretagne possède des territoires dans la région - Anguilla, les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans et Montserrat font toutes partie des Petites Antilles, autrefois découvertes par Christophe Colomb et conquises par l'Espagne.

6a010535f04dfe970b02942f8d796b200c-320wi.pngTrinité-et-Tobago est depuis longtemps le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié (GNL) des Caraïbes et le sixième plus grand producteur de GNL au monde, ce qui en fait la seule nation insulaire de la région qui n'est pas un importateur net d'énergie.

Les Caraïbes sont également considérées comme ayant un énorme potentiel pour une transition énergétique verte, étant donné leur abondance de possibilités de production d'énergie solaire, éolienne, géothermique volcanique et (dans des circonstances limitées) marémotrice et hydroélectrique.

Il semble qu'une position plus active de la Russie dans la région, ainsi que sa participation à divers projets économiques et d'infrastructure, pourraient accroître le statut et le rôle de Moscou, et favoriser une nouvelle expansion de sa présence politique et même militaro-politique.

Notes:

[i] https://www.coha.org/the-u-s-militarys-presence-in-the-greater-caribbean-basin-more-a-matter-of-trade-strategy-and-ideology-than...

[ii] https://www.state.gov/wp-content/uploads/2019/12/WHA-US-Caribbean-2020-Report-web.pdf

[iii] https://www.navaltoday.com/2016/07/26/panamax-military-exercise-kicks-off/

[iv] https://web.archive.org/web/20170622051944/http://www.southcom.mil/Portals/7/Documents/USSOUTHCOM_Theater_Strategy_Final.pdf?ver...

[v] https://interaffairs.ru/news/show/23281

[vi] http://vestnik.bukep.ru/articles_pages/articles/2014/2014-4/Articles_362-365.pdf

[vii] http://caribbean-russia.com/frend

[viii] https://iz.ru/668332/nataliia-portiakova/kariby-i-rossiia-podderzhivaiut-kontceptciiu-mnogopoliarnosti

[ix] https://data.worldbank.org/indicator/EG.FEC.RNEW.ZS?locations=S3

 

samedi, 05 février 2022

José Martí et la théorie de l'équilibre des forces

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José Martí et la théorie de l'équilibre des forces

Leonid Savin

Ex: https://www.geopolitica.ru/article/hose-marti-i-teoriya-balansa-sil

Texte du discours de Leonid Savin, prononcé lors de la célébration du 169e anniversaire de la naissance de José Martí, Maison Centrale des Scientifiques, 28 janvier 2022.

L'environnement international actuel rappelle quelque peu la fin du 19e siècle: l'ordre européen précédent changeait rapidement et, à l'époque des empires et du colonialisme, cela avait un effet mondial et des conséquences imprévisibles.

L'héritage intellectuel de José Martí est d'un intérêt considérable à cet égard, car sa vision des processus en cours démontre son acuité géopolitique. Sa formulation du besoin d'équilibre peut être considérée comme une anticipation de la multipolarité et s'inscrit bien dans le paradigme de la théorie du réalisme politique (qui a émergé plus tard).

Après avoir été élevé à la tête du parti révolutionnaire cubain en avril 1892, José Martí a dû faire face à une situation internationale extrêmement difficile. D'une part, Cuba, ainsi que les autres Antilles, pouvaient difficilement obtenir l'indépendance de l'Espagne sans le soutien des États-Unis. Et une telle expansion de l'influence directe et prépondérante de Washington était alors déjà activement discutée dans les cercles politiques américains.

9789681661458.jpgD'autre part, il était nécessaire d'assurer l'unité et le soutien à Cuba de la part de l'Amérique latine, où il y avait aussi pas mal de turbulences. En particulier, l'Argentine et le Brésil luttaient pour la suprématie dans la région, tandis que ce dernier était économiquement dépendant des États-Unis. Depuis 1880, la politique étrangère du Brésil était fondée sur une alliance stratégique avec les États-Unis, qui furent le principal marché pour ses exportations, notamment le café. Le Brésil justifiait ce besoin par la crainte de l'émergence d'une alliance hispano-américaine dans le Cône Sud, dirigée par l'Argentine, qui pourrait être dirigée contre ses propres intérêts.

Il y avait donc un risque sérieux tant pour l'unité latino-américaine que pour l'affirmation de l'hégémonie nord-américaine sur la région. Après le coup d'État du général Deodoro de Fonseca, Martí avait l'espoir d'un changement possible de la politique étrangère brésilienne, ce qui ne s'est toutefois pas produit. Dans l'ensemble, José Martí a fait peu de références au Brésil. En outre, il a cessé d'utiliser le terme "Amérique latine" et l'expression "unité latino-américaine". Au lieu de cela, Martí a présenté "l'Amérique hispanique" ou a parlé de "l'Amérique espagnole". Ou, bien sûr, a introduit le désormais célèbre concept de "Notre Amérique".

À la même époque, le célèbre historien et officier de marine américain Alfred Thayer Mahan publiait son ouvrage classique, The Importance of Naval Power in History. Il y affirme que le contrôle des mers est la clé de l'expansion prévue des Etats-Unis. Et la croissance subséquente du commerce américain avec le monde, en particulier l'Asie, comme il l'a expliqué dans des articles ultérieurs, assurerait un avenir heureux au peuple américain, libéré des crises de surproduction, de faim et de chômage qui ravageaient régulièrement l'économie américaine.

Le thème central du document était l'exemple de la Grande-Bretagne, considérée à l'époque, selon Mahan, comme l'ennemi potentiel le plus dangereux des États-Unis.

En 1890, il publie dans le magazine américain Atlantic Monthly un article révélateur intitulé The United States looking outward, dans lequel il analyse l'importance stratégique des Antilles.

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Avec une franchise extraordinaire, il estime que les Grandes Antilles, notamment Cuba, doivent nécessairement passer sous le contrôle des États-Unis, afin de protéger un canal interocéanique, dont la construction est alors prévue au Panama ou au Nicaragua.

Mahan mentionne spécifiquement le passage du vent, la route la plus courte vers le canal prévu, dont la construction, selon lui, ne peut commencer sans le contrôle des zones proches du rivage, grâce à un système de bases navales sur les deux rives dudit canal. La clé de sa politique antillaise était Cuba. Ses idées bénéficient d'un large soutien au Congrès, sous la pression de l'homme politique républicain Henry Cabot Lodge et de son ami, le vice-président puis président Theodore Roosevelt.

Le gouvernement américain n'a pas perdu de temps pour proposer d'acheter l'île au gouvernement espagnol. L'Espagne, furieuse de cette offre, a refusé de vendre. Marti, en revanche, pensait qu'il fallait hâter l'action révolutionnaire pour obtenir l'indépendance de Cuba par une guerre soudaine et foudroyante contre l'Espagne, ce qui lui permettrait, après la victoire, d'établir un équilibre dans les Antilles espagnoles. L'idée était de stopper pour un temps ou pour toujours l'expansion des Etats-Unis dans les Caraïbes grâce à l'unité de Cuba, Porto Rico, Saint-Domingue et même Haïti, soutenue par des pays sensibles aux intérêts de la libération des Antilles espagnoles. Il s'agit de l'Argentine, du Mexique, de plusieurs pays d'Amérique centrale et des deux puissances européennes que sont l'Angleterre et l'Allemagne, qui sont alors en conflit avec l'empire américain naissant.

On peut se faire une idée plus précise du projet stratégique révolutionnaire de Marti dans ses réflexions, qu'il a consignées dans son carnet alors qu'il travaillait pour la firme française Lyon and Company à New York en 1887. Marti faisait référence aux déclarations du vice-consul français selon lesquelles, moyennant un investissement minime, un passage interocéanique pourrait être construit pour relier le Pacifique à l'Atlantique. La société britannique a alors immédiatement déclaré son intention d'acquérir les droits de construction du canal, ce dont la presse s'est fait l'écho et qui a incité Marti à formuler sa vision stratégique : "Ce que d'autres voient comme un danger, je le vois comme une garantie : alors que nous devenons assez forts pour nous défendre, notre salut et la garantie de notre indépendance sont dans la balance de puissances étrangères concurrentes. Là, à l'avenir, au moment où nous serons pleinement déployés, nous courrons le risque d'unir contre nous des pays concurrents mais apparentés - (Angleterre, USA) : d'où la politique étrangère centraméricaine et nous devons chercher à créer des intérêts divers dans nos différents pays, sans permettre une prédominance claire et accidentelle, d'une quelconque puissance."

En adhérant à ce critère, Martí développait une stratégie d'équilibre face à l'expansion américaine.

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Il convient de noter que le chef de la délégation argentine à la conférence internationale américaine de Washington, Roque Saenz Peña, partageait les idées de Jose Marti. Ensuite, alors que Saenz Peña était à la tête du ministère des affaires étrangères pour une courte période d'un peu plus d'un mois, il a présenté la candidature de José Martí au poste de consul à New York.

La nouvelle de sa nomination en octobre 1890, et en provenance du Paraguay (il était consul en Uruguay depuis 1887) soulignait que l'Argentine était susceptible de soutenir la lutte cubaine pour l'indépendance, une perspective désagréable pour le gouvernement espagnol mais aussi pour le gouvernement américain.

Après sa nomination, sa première apparition politique a eu lieu au Twilight Club de New York lors d'un dîner spécial consacré à Cuba. Marti a accepté une invitation à rejoindre les rangs du club, qui était alors une sorte de groupe national hors de contrôle, dont les rangs comprenaient des intellectuels tels que Walt Whitman, Mark Twain, Mark Durkham, le magnat de l'acier et milliardaire Andrew Carnegie et dont le président était le général Carl Friedrich Wingate.

Le message de Marti lors de la réunion du club était directement lié au débat croissant sur le "contrôle" de Cuba et d'autres pays des Caraïbes et d'Amérique continentale.  Le discours avait des connotations anti-impérialistes et constituait une réponse au projet annexionniste de Mahan et du groupe de congressistes républicains conservateurs qui le soutenaient.

Marty a traité Mahan et les politiciens conservateurs américains cherchant à intervenir dans les pays d'Amérique latine de fous et d'ignorants, ce qui était en fait une déclaration politique au nom des trois pays d'Amérique du Sud qu'il représentait aux États-Unis. Les membres du Twilight Club ont ensuite salué le discours de José Martí par des applaudissements et ont soutenu les droits du peuple cubain dans sa lutte pour l'indépendance.

Quant aux pays européens, la première priorité de José Martí est l'Angleterre, à l'époque la puissance européenne la plus présente et la plus puissante en Amérique latine, qui, pendant la lutte de Simón Bolívar contre l'Espagne, a soutenu le libérateur en envoyant la légion britannique.

imanamges.jpgEn 1887, Marti a également rédigé une note adressée au Parti libéral du Mexique, dans laquelle il critiquait les préjugés du journaliste et promoteur américain David Ames Welk sur le Mexique, dans un article publié dans le Popular Science Monthly, Dans cette discussion, il faisait remarquer: "La République d'Argentine connaît une croissance plus rapide que celle des États-Unis. Et celui qui a aidé l'Argentine est intéressé à aider toute l'Amérique: l'Angleterre".

En deuxième position, on trouve l'Allemagne sous la direction du fondateur de l'unité allemande, Otto von Bismarck, qui, du début des années 80 jusqu'à son départ du pouvoir en 1890, a soutenu les fortes aspirations maritimes de l'Allemagne.

À cette époque, l'Allemagne possède des bastions sur plusieurs îles stratégiques du Pacifique, mais au-delà, Bismarck a même imaginé d'organiser l'émigration allemande vers Cuba et a même demandé à l'Espagne un port sur l'île pour une base navale allemande.

On sait que Marti a envoyé des lettres aux vice-consuls des deux pays depuis les environs de Guantanamo quelques jours avant sa mort, ce qui a suscité l'intérêt des deux bureaux. Selon des chercheurs contemporains (l'Allemand Martin Franzbach et l'Anglais Christopher Hall) qui ont pu retrouver les messages de Marti, les vice-consuls ont pris note des informations de José Martí et les lettres ont suscité une réaction officielle positive.

Tout cela montre une construction systématique du concept d'équilibre international autour des Grandes Antilles, c'est-à-dire Cuba, Porto Rico, Saint-Domingue et Haïti.

Enfin, il convient de rappeler qu'il existait un autre projet défendu par les patriotes portoricains Eugenio Maria de Ostos, Ramon Emeterio Betances. Il s'agit de l'idée d'une Confédération des Caraïbes, dont il est question dans des articles datant des années 80, et même avant, mais surtout dans le journal Fatherland, en 1894-95, c'est-à-dire à la veille du déclenchement des hostilités à Cuba. Marti ne s'opposait pas à ces objectifs révolutionnaires, mais ils semblaient inopportuns à l'époque. La priorité aurait dû être l'indépendance des Antilles hispanophones.

La Confédération des Caraïbes pourrait distancer les puissances européennes, qui étaient en train de régler leurs graves différends avec les États-Unis au sujet d'un éventuel soutien à la révolution cubaine, que Marti jugeait nécessaire pour assurer l'indépendance des Antilles hispanophones.

Mais José Martí explorait la possibilité d'une Union latino-américaine. Avant 1881, il a écrit sur le sujet dans son carnet la façon dont il l'imaginait : la Grande Confédération des Peuples d'Amérique Latine ne devrait pas être à Cuba mais en Colombie (pour éviter le danger d'une annexion violente de l'île).

L'idée de base était que l'unité continentale serait créée par une confédération hispano-américaine, pour laquelle aucune ressource ne serait épargnée. Et chaque État aurait une liberté totale pour les alliances et les actions défensives.

Ainsi, nous pouvons voir que les idées de José Martí ont préfiguré l'émergence de la multipolarité et de la théorie de l'équilibre des forces sur lesquelles les réalistes et les néo-réalistes ont construit leurs concepts. Il convient donc d'étudier son héritage et, si nécessaire, de l'adapter à la réalité contemporaine.

samedi, 16 septembre 2017

Les leçons d’Irma

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Les leçons d’Irma

par Laurent Ozon

Ex: https://www.breizh-info.com

Les populations touchées par l’Ouragan Irma ont été secouées par des crises particulièrement révélatrices : anarchie, pillages, violences inter-ethniques et intersociales, désespoir viral sur les réseaux sociaux, peurs contagieuses, critique de l’absence de moyens de secours et d’assistance des institutions.

Ces effets contrastent avec ce qui s’est passé au Japon par exemple. Un pays dont la population très homogène a pourtant été touchée par des tsunami, des tremblements de terre et une catastrophe nucléaire ces dernières années. Une population qui est pourtant restée solidaire, travailleuse et pudique sur ces souffrances, sans pour autant renoncer à exercer une pression réelle sur l’Etat afin qu’il fasse le bilan et tire les conséquences de ses inconséquences. Alors pourquoi ces différences ?

On pourrait évoquer de nombreux facteurs mais la récurrence des actes de pillages et de violences en Louisiane durant l’ouragan Katrina qui avait entrainé l’intervention de l’armée, comme ceux d’Haïti ou de Saint-martin ne laissent pas de doutes sur leurs causes réelles.

Les catastrophes révèlent en effet l’état du lien social et la nature réelle des solidarités. Ces évènements fabriquent de véritables épidémies de stress qui soudent, délitent et recomposent les communautés humaines sur des bases organiques. Les êtres humains se regroupent et s’organisent sur des bases d’intérêts perçus, d’affinités identitaires et les liens artificiels se disloquent.

Lorsque dans ces moments, l’armée ou la police perdent leurs moyens, on mesure la sincérité des liens générés par le vivre-tous-ensemble. Et le constat est simple et évident : Les pillages et violences qui suivent les catastrophes et le recul de l’Etat dans les sociétés multi-ethniques démontrent que la peur de la police est leur seul ciment. Raphaël Enthoven nous le rappelait récemment sur Europe 1, « c’est la peur et non l’amour qui fonde le vivre-ensemble « . Raphael Enthoven confond seulement le vivre-ensemble avec  le vivre-tous-ensemble qui semble devoir continuer à être le programme commun de toutes les formations politiques, des Insoumis ou Front National. Pourtant, ce que nous dit Irma est simple: Le « contrat social » ne peut suffire à faire tenir ensemble des peuples sans un État policier et un contrôle serré des citoyens. Lorsque l’État s’affaiblit, la société révèle sa véritable nature. Nous en avons eu, une fois de plus, l’évidente démonstration.

On peut le regretter mais c’est ainsi. Le destin des sociétés multi-ethniques confrontées aux aléas inévitables de l’histoire et à leurs passions centrifuges, est de devenir des sociétés coercitives, liberticides et étatistes et ce faisant, de justifier la désolidarisation des peuples qui les composent et veulent finalement s’en affranchir lorsque l’Etat engage sa spirale descendante.

Les catastrophes, qu’elles soient sociales, sanitaires, économiques ou naturelles accélèrent l’histoire des hommes. Les besoins de sécurité, de liberté et de bien-être des peuples imposent toujours des recompositions. Celles-ci disloquent les constructions artificielles soudés par l’idéologie, le contrôle et la force et recomposent des communautés génératrices de sécurité, de liens, et finalement de nouvelles institutions.

Irma nous parle de notre futur. L’hiver arrive.

Laurent Ozon.

Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

lundi, 11 mai 2015

The Cold War Against Cuba Changed us

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The Cold War Against Cuba Changed us

By

The Future of Freedom Foundation

Ex: http://www.lewrockwell.com

During the 1950s and 1960s, the CIA made multiple attempts to assassinate Cuba’s ruler, Fidel Castro. Let’s assume that the CIA had succeeded and that Castro had been shot dead on the streets of Havana.

It’s not difficult to imagine what U.S. national-security state officials would be saying today: “If we hadn’t assassinated Castro, the United States would have fallen to the communists and, today, Fidel and his brother would be running the IRS, Social Security, Medicare, public schooling, and other socialist programs owned and operated by the U.S. government.”

Soon after Castro took power on January 1, 1959, when President Eisenhower was still in office, and continually through the Kennedy administration, the CIA steadfastly maintained that a communist-ruled Cuba was a grave threat to U.S. “national security” — a communist dagger situated 90 miles away from American shores and pointed directly at the United States.

It was all a Cold War farce, one that served as one of the biggest protection rackets in history — one by which the national-security establishment was able to keep the American people in a constant, never-ending state of anxiety, fear, and depression, which assured ever-increasing budgets and power for what Ike called the “military-industrial complex” and what has ultimately become known as the “national-security establishment.”

CubaHavana50thAnniversaryPlayaGiron-19.jpgHow do we know it was all a farce? Because they didn’t succeed in assassinating Castro and yet the United States is still standing! Sure, we’ve got the same types of socialist and interventionist programs that Castro has in Cuba — income taxation, Social Security, Medicare, Medicaid, economic regulations, a Federal Reserve, etc. — but that’s not because Castro conquered the United States but rather because Americans love socialism and interventionism as much as Castro does.

What difference did it make to the American people that Cuba was ruled by a self-avowed communist? It didn’t make any difference at all. The plain truth is that under Castro, Cuba never initiated any acts of aggression toward the United States. Castro’s own national-security establishment never invaded the United States. It never tried to assassinate U.S. officials. It never initiated acts of terrorism inside the United States.

The only reason that U.S. officials ultimately decided to list Cuba as an official “sponsor of terrorism” was because of Castro’s support of insurgencies in other Latin American countries in which people were trying to oust U.S.-supported right-wing dictatorships, much like the brutal U.S.-supported Fulgencio Batista dictatorship that Castro succeeded in ousting from power in Cuba.

Throughout the Cold War and beyond, the CIA issued severe warnings about the danger that other Latin American countries would end up with communist regimes. It was all a farce too. It wouldn’t have made any difference to the United States if every other Latin American country went communist. That’s because there was never any possibility that Latin American countries were ever going to mount up their military forces and invade, conquer, and occupy the United States.

Consider all the Latin American countries that have gone leftist — including many of the ones that the CIA was so concerned with during the Cold War. Nicaragua, Bolivia, Venezuela, Brazil, Chile, and more. Do you see them mobilizing their armies to invade the United States? It’s a ridiculous notion. And it was a ridiculous notion throughout the Cold War.

That’s not to say, of course, that it’s beneficial for people to live under a socialist or communist regime. That’s where libertarians part company with leftists. Living in Cuba, Venezuela, or other socialist regime is pure misery from an economic standpoint and a civil-liberties standpoint. But the fact is that such regimes never had any interest (or financial means — they were too broke) to even think of invading, conquering, and occupying the United States.

What all too many Americans have still not confronted is what the adoption of the national-security apparatus did to our country — in the name of the anti-communist crusade.

In the post-9/11 era, Americans are now fully accustomed to assassination. Most everyone accepts the fact that the CIA assassinates people with regularity and with impunity and immunity. It’s become a normal part of America’s governmental structure, justified as part of the “war on terrorism,” a war, we are told, is certain to last longer than the Cold War. It’s just another great big protection racket, one designed to maintain the Pentagon, the CIA, the NSA, and the entire national-security apparatus in high cotton for the indefinite future.

The CIA has been an assassination machine practically since its inception. In its 1954 regime-change operation in Guatemala, for example, the CIA had a kill list of Guatemalan officials who were to be assassinated. There were the multiple assassination attempts against Castro. There were the plans to assassinate Rafael Trujillo, the ruler in the Dominican Republic. There was Operation Phoenix in Vietnam. There was the kidnapping-assassination of Gen. Rene Schneider of Chile. There were the assassinations of Americans Charles Horman and Frank Teruggi. There was the CIA’s partnership in Operation Condor, one of the biggest assassination rings in history, one that assassinated former Chilean official Orlando Letelier and his young assistant Ronni Moffitt on the streets of Washington, D.C. And as the mounting circumstantial evidence has inexorably disclosed, there was the assassination of President Kennedy, on grounds of “national security,” as I detail in my book Regime Change: The JFK Assassination.

At one time, CIA assassinations were kept secret or “covert.” That’s because most people recognized assassination for what it was — murder. Even President Lyndon Johnson, who wasn’t exactly the paragon of political virtue, called the CIA’s assassination program a “Murder Inc.”

And that’s precisely what assassination is– murder. What right, either moral or legal, did the U.S. government have to assassinate Fidel Castro or any other leftist ruler? From where did that authority come? It certainly didn’t come with the Constitution, which doesn’t authorize either a CIA, assassination, or regime-change operations. Under what moral, religious, legal, or constitutional authority did the U.S. national-security state murder people because of their political or economic philosophy?

Throughout the Cold War, Americans weren’t supposed to ask those types of questions. They were expected to defer to the national-security establishment. Conscience, reason, and independent thinking were submerged to the judgment of the national-security state. The citizen’s creed became: Assassination is normal and necessary. Our national-security state officials know what’s best. Trust them. Don’t ask questions. Secrecy must be maintained. “National security” is at stake.

 

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The grafting of a national-security apparatus onto America’s founding governmental system was the worst mistake in the history of the United States, for in the name of protecting “national security” from Fidel Castro and communism, it moved America in the direction of the socialist and totalitarian regimes it was opposing.

How ironic that we now live in a society that has adopted the same socialist and interventionist programs found in Cuba and that why we now live in a society in which the government wields the omnipotent power to torture and assassinate its own people and others. How ironic that modern-day Americans celebrate their socialism, interventionism, assassinations, torture, coups, invasions, regime-changes, and their entire welfare-warfare state as “freedom.”

Reprinted with permission from The Future of Freedom Foundation.

The Best of Jacob G. Hornberger

samedi, 13 février 2010

La révolte des esclaves à Saint-Domingue

Toussaint_L%27Ouverture.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

La révolte des esclaves à Saint-Domingue

 

Ce grand événement historique que fut la Révolution Française a été doublé par un autre grand événe­ment historique auquel l'historiographie, jusqu'ici, n'a pas consacré toute l'attention voulue; et, de fait, si on prend la peine de procéder à une rétrospective historique, cet événement est peut-être plus important au regard de l'histoire que la révolution de Paris et de la métropole française. Cet événement, c'est la seule révolte d'esclaves qui ait réussi dans l'histoire. Dans son ouvrage Vuurnacht  [= Le feu de la nuit], l'historien néerlandais Martin Ros décrit la révolte et les succès de son héros  —Martin Ros est du côté des “damnés de la Terre”—  Toussaint Louverture. Son ouvrage est passionnant à lire et très bien docu­menté; il nous éclaire sur les personnages des deux partis qui se sont affrontés. Il nous livre une vision bien documentée de la vie à Haïti avant la guerre des esclaves qui fit rage de 1791 à 1803 et aussi sur la politique de Paris à l'égard de cette île des Antilles qui, avant son indépendance, constituait le pilier de l'économie coloniale française. Cette perle des Antilles comptait pour 20% du commerce extérieur fran­çais. Deux cinquièmes de la balance commerciale française étaient déterminés par le commerce et l'industrie en rapport avec Haïti.

 

Martin Ros mène l'enquête sur les positions de nature idéologiques défendues par les Français devant la révolution des Noirs des Indes occidentales. Il remarque, au cours de cette enquête, que les adeptes des Lumières et les révolutionnaires français, dont l'imagerie naïve des gauches libérale et marxiste a fait les précurseurs des idées de liberté, d'égalité et de fraternité entre tous les hommes, ne considéraient pas, dans la plupart des cas, les Noirs comme des Hommes et se positionnaient comme de farouches et fana­tiques défenseurs de la séparation entre les races et de l'esclavage.

 

Ainsi, Voltaire, disait, se posant derechef comme le précurseur de Lanz von Liebenfels, inspirateur direct de Hitler: «Il est possible que, sous les tropiques, des singes aient un jour culbuté quelques-unes de nos filles et qu'ainsi la race nègre s'est constituée». Ou encore Montesquieu: «Il est bien improbable que nous devrions considérer que ces êtres noirs soient des hommes, car si nous devions considérer qu'ils sont des hommes, alors nous pourrions tout aussi bien croire que nous-mêmes ne sommes plus des chré­tiens».

 

Le Club Messiac, sous la direction du Jacobin Barnave, militait avec virulence contre toute concession faite aux “sangs-mêlés”, aux Noirs et aux esclaves. Beaucoup de Jacobins ne considéraient comme hu­maine que la race blanche et considéraient l'esclavage comme une nécessité pour l'économie française. Seules, disaient-ils, les ennemis de la France pouvaient revendiquer l'abolition de l'esclavage. Ils met­taient la révolte de Saint-Domingue sur le même plan que l'insurrection vendéenne, les esclaves révoltés sur le même plan que les paysans royalistes de l'Ouest de la France. Avec la notable différence toutefois que les chouans étaient à leurs yeux de “vrais Français”, tandis que les Noirs d'Haïti étaient des “monstres sanguinaires” manipulés par le Roi, l'Eglise et d'autres ennemis réactionnaires. Camille Desmoulins, Robespierre et Marat s'opposaient à l'abolition de l'esclavage. Marat soupçonnait même les abolitionnistes de cultiver des sympathies contre-révolutionnaires.

 

En fin de compte, Napoléon restaurera l'esclavage. Sans nul doute, Napoléon a été un “raciste virulent” qui a interdit “pour l'éternité” aux Noirs de fouler aux pieds le sol de la France et de l'Europe. Napoléon est aussi celui qui a élaboré un plan pour “dépeupler” Haïti et pour la repeupler d'Européens. Mais une épidé­mie décima les troupes victorieuses de Bonaparte en 1803 et ce plan n'a pas pu être réalisé.

 

Les marques de sympathie pour les Noirs et l'abolitionnisme étaient principalement le fait de royalistes et surtout de Catholiques, plutôt que de révolutionnaires français, et, plus tard, de Bonapartistes. Toussaient Louverture, le chef des esclaves révoltés était un Catholique fanatique, qui bénéficiait de la sympathie de nombreux prêtres à Haïti. C'est un fait patent que les églises chrétiennes, tant protestantes que catholique, ont été les moteurs de l'égalité des races et de l'abolition de l'esclavage et de la traite des Noirs.

 

Les rationalistes et les adeptes des Lumières, les révolutionnaires français et américains, et tous les philosophes progressistes du XIXième siècle étaient, dans leur quasi totalité, des racistes biologistes. Le livre de Martin Ros nous révèle que tous les précurseurs des idéologies de gauche, libérales ou socia­listes, qu'on admire aujourd'hui par “anti-fascisme”, étaient les tenants de conceptions que nous n'attribuons plus aujourd'hui qu'aux régimes d'Adolf Hitler ou de Hendrik Verwoerd, Premier Ministre sud-africain qui théorisa et introduisit la pratique de l'apartheid.

 

Hendrik NOORDHOEK.

 

Martin ROS, Vuurnacht. Toussaint Louverture en de slavenbopstand op Haiti, Arbeiderspers, Amsterdam, 1991, 248 p., ISBN 90-295 3617 9/CIP.

jeudi, 11 février 2010

Der verhängnisvolle geologische Gewinn namens Haiti

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Der verhängnisvolle geologische Gewinn namens Haiti

F. William Engdahl

Ein ehemaliger US-Präsident wird UN-Sondergesandter für das vom Erdbeben heimgesuchte Haiti. Ein wiedergeborener neokonservativer geschäftstüchtiger US-amerikanischer Prediger behauptet, die Haitianer erhielten die gerechte Strafe für einen buchstäblichen »Pakt mit dem Teufel«. Venezolanische, nicaraguanische, bolivianische, französische und schweizerische Hilfsorganisationen beschuldigen das US-Militär, Flugzeugen, die überlebenswichtige Medikamente und dringend benötigtes Trinkwasser für die Millionen schwer geprüften verletzten und obdachlosen Haitianer ins Land bringen wollen, die Landung zu verweigern.

Hinter all dem Staub, den Trümmern und der unendlichen menschlichen Tragödie in dem unglücklichen Karibik-Staat spielt sich ein ganz anderes Drama ab: Es tobt ein Kampf um die Kontrolle der – wie Geologen vermuten – mit Ausnahme des Nahen und Mittleren Ostens weltgrößten Lagerstätten für Kohlenwasserstoffe, also Öl und Gas, die möglicherweise um Größenordnungen umfangreicher sind als die im nahe gelegenen Venezuela.

Haiti und die größere Insel Hispaniola, zu der das Land gehört, liegen geologisch betrachtet über einer seismologisch sehr aktiven Zone, in der tief auf dem Meeresboden drei riesige Strukturen unablässig gegeneinander reiben – es ist der Schnittpunkt der nordamerikanischen, der südamerikanischen und der karibischen tektonischen Platten. Diese unter dem Ozean und dem karibischen Meer gelegenen Platten bestehen aus einer drei bis sechs Meilen dicken Kruste, die auf der darunterliegenden Mantelschicht driften. Haiti grenzt auch an das als Bermuda-Dreieck bekannte Gebiet in der Karibik, wo es immer wieder zu sehr seltsamen und bislang nicht erklärbaren Störungen kommt.

Die überwiegende Masse der unterseeischen Platten ist in ständiger Bewegung, wobei die verschiedenen Platten entlang bestimmter Linien aneinander reiben, etwa vergleichbar wie bei einer zerbrochenen und wieder zusammengeklebten Porzellanvase, auf die Druck ausgeübt wird. Die tektonischen Platten bewegen sich durchschnittlich um 50 bis 100 Millimeter pro Jahr gegeneinander, dies ist die Ursache von Erdbeben und Vulkanausbrüchen. Die Regionen, in denen solche Platten aneinander treffen, sind auch die Regionen, wo große Mengen Öl und Gas aus dem Erdmantel nach oben gedrückt werden können. Die Geophysik in der Umgebung der Berührungslinien der drei Platten, die fast direkt durch Port-au-Prince verläuft, prädestiniert die Region für schwere Erdbeben wie das, welches Haiti am 12. Januar mit zerstörerischer Wucht erschüttert hat.

 

Ein relevantes Geologie-Projekt in Texas

Abgesehen von der wichtigen Frage, wie lange im Voraus das Pentagon und die US-Wissenschaftler wussten, dass es zu dem Erdbeben kommen würde, und welche Pläne beim Pentagon schon vor dem 12. Januar vorlagen, drängt sich eine neue Frage über die Vorgänge von Haiti auf, die das bislang reichlich merkwürdige Verhalten der führenden »helfenden« Länder – der Vereinigten Staaten, Frankreichs und Kanadas – zumindest teilweise erklären könnte. Abgesehen von der Anfälligkeit für schwere Erdbeben, liegt Haiti nämlich auch in einer Zone, die gerade aufgrund des ungewöhnlichen Zusammentreffens der drei tektonischen Platten auch zu den größten bislang unerschlossenen Gebieten von Erdöl- und Erdgasvorkommen sowie anderen wertvollen und seltenen strategischen Mineralien zählt.

Die großen Ölreserven am Persischen Golf und in der Region vom Roten Meer bis zum Golf von Aden befinden sich in einer ähnlichen Konvergenzzone großer tektonischer Platten, ebenso wie andere ölreiche Gebiete wie Indonesien oder die Gewässer vor der Küste Kaliforniens. Kurz gesagt, im Hinblick auf die Physik der Erde finden sich an den Schnittpunkten tektonischer Massen, wie direkt unter Haiti, bemerkenswert häufig große Lagerstätten von Mineralien sowie Erdöl und -gas.

Bedeutsamerweise hat ein Geologenteam des Institute for Geophysics von der University of Texas im Jahr 2005 – also ein Jahr nachdem die Regierung Bush-Cheney den demokratisch gewählten Präsidenten von Haiti, Jean-Baptiste Aristide, de facto abgesetzt hatte – mit dem ehrgeizigen Projekt der genauen Kartierung sämtlicher geologischen Daten des Karibischen Beckens begonnen. Das von Dr. Paul Mann geleitete Projekt, das 2011 abgeschlossen werden soll, läuft unter dem Namen »Caribic Basins, Tectonics and Hydrocarbons« (Karibisches Becken, Tektonik und Kohlenwasserstoffe). Ziel ist, die Beziehung zwischen den tektonischen Platten in der Karibik und möglichen Vorkommen von Kohlenwasserstoffen – Öl und Gas – so genau wie möglich zu bestimmen.

Die Sponsoren des mehrere Millionen teuren Forschungsprojekts unter der Leitung von Mann sind bezeichnenderweise die größten Erdölgesellschaften der Welt, darunter Chevron, Exxon Mobil, die britisch-niederländische Gesellschaft Shell sowie BHP Billiton. (1) Das Projekt stellt, merkwürdig genug, die erste umfassende geologische Kartierung einer Region dar, die man allein aus Gründen der Energiesicherheit schon seit Jahrzehnten von den großen US-Ölgesellschaften erwartet hätte, zumal das Gebiet nahe dem Territorium der USA liegt. Schließlich wird in der Region vor der mexikanischen Küste und der Küste von Louisiana sowie im gesamten karibischen Raum schon jetzt in großem Umfang Öl gefördert. Jetzt stellt sich heraus, dass die großen Ölgesellschaften zumindest grob schon seit Langem wussten, welch riesiges Öl-Potenzial die Region barg, aber offensichtlich entschieden hatten, diese Kenntnis geheim zu halten.

 

Kuba: »Super-Giant«-Fund

Beweise dafür, dass es der US-Regierung in Haiti um mehr geht als nur darum, die Not der schwer getroffenen haitianischen Bevölkerung zu lindern, finden sich in den direkt gegenüber von Port-au-Prince gelegenen Gewässern vor Kuba. Im Oktober 2008 meldete ein Konsortium unter der Führung der spanischen Ölgesellschaft Repsol und der staatlichen kubanischen Ölgesellschaft Cubapetroleo den Fund eines der größten Ölfelder – die Geologen sprechen von »Super Giant Fields« – unter dem Meeresboden vor der kubanischen Küste. Schätzungen zufolge enthält das kubanische Feld bis zu 20 Milliarden Barrel Öl, es ist damit das zwölftgrößte seit 1996 entdeckte Super-Giant-Feld. Durchaus denkbar, dass dieser Fund Kuba zur Zielscheibe weiterer Destabilisierungen und schmutziger Operationen vonseiten des Pentagon machen wird.

Washington war sicherlich nicht gerade erfreut darüber, dass der russische Präsident Dmitri Medwedew einen Monat nach Entdeckung des riesigen Erdölfelds nach Kuba reiste, um gemeinsam mit dem amtierenden Präsidenten Raul Castro ein Abkommen über die Erkundung und Erschließung der kubanischen Ölfelder durch russische Ölgesellschaften zu unterzeichnen. (2)

Bereits eine Woche vor der Unterzeichnung des russisch-kubanischen Abkommens durch Medwedew hatte Chinas Präsident Hu Jintao dem erkrankten Fidel Castro und seinem Bruder einen Besuch abgestattet. Der chinesische Präsident unterzeichnete bei dieser Gelegenheit eine Vereinbarung zur Modernisierung der kubanischen Häfen und verhandelte über den Kauf von Rohstoffen aus Kuba. Gewiss hat auch dabei das riesige neu entdeckte Erdölfeld in Kuba auf der Tagesordnung gestanden. (3) Am 5. November 2008, unmittelbar vor der Reise des Präsidenten, der damals neben Kuba auch andere lateinamerikanische Länder besuchte, hat die chinesische Regierung erstmals ein Positionspapier über die Zukunft der chinesisch-lateinamerikanischen und chinesisch-karibischen Beziehungen veröffentlicht, ein Anzeichen dafür, dass sie diesen Beziehungen mittlerweile strategische Bedeutung beimisst. (4)

Die Entdeckung des Super-Giant-Feldes vor Kuba lässt auch die Vertreter der Theorie vom »Peak Oil« ziemlich dumm dastehen. Kurz bevor Bush und Blair die Irak-Invasion beschlossen, machte im Internet eine Theorie die Runde, wonach irgendwann ab 2010 weltweit ein »Peak« (d.h. die maximale Höhe) der Ölförderung erreicht werde; anschließend käme es zu einem Rückgang mit drastischen sozialen und wirtschaftlichen Folgen. Zu den prominenten Verfechtern dieser Theorie zählten der damals bereits pensionierte Ölgeologe Colin Campbell und der texanische Ölbanker Matt Simmons. Sie behaupteten, seit ungefähr 1976 sei kein einziges Super-Giant-Feld mehr entdeckt worden, die in den vergangenen 20  Jahren neu hinzugekommenen Felder seien »winzig« im Vergleich zu den früher entdeckten riesigen Vorkommen wie beispielsweise in Saudi-Arabien, in der Prudhoe-Bay (Alaska) oder in Daquing in China. (5)

Bereits vor über 50 Jahren hat eine unter strengster staatlicher Geheimhaltung forschende Gruppe russischer und ukrainischer Geophysiker bestätigt, dass Kohlenwasserstoffe entgegen der anerkannten »Mainstream«-Geologie amerikanischer und westlicher Forscher nicht das Resultat von konzentrierten und komprimierten Ablagerungen vorgeschichtlicher Dinosaurier oder von Algen und anderem biologischen Material sind, aus dem dann im Verlauf von Millionen Jahren irgendwie Öl und Gas entstanden. Sie demonstrierten damals, dass Kohlenwasserstoffe tief im Erdmantel unter Bedingungen wie in einem riesigen Kessel unter extremen Temperaturen und Drücken entstehen. (6)

Anschließend bewiesen sie, dass das so im Erdmantel produzierte Öl und Gas entlang von Verwerfungen oder Brüchen in der Erde je nach Druckverhältnissen unterschiedlich nahe an die Oberfläche gedrückt wurde. Sie hielten den Prozess für vergleichbar mit der Entstehung geschmolzener Lava in Vulkanen. Demnach ist die Entdeckung von Öl – relativ gesprochen – nur durch die Fähigkeit begrenzt, tiefe Risse und komplexe geologische Aktivitäten zu erkennen, an denen das Öl aus dem tiefen Erdinneren transportiert werden kann. Bei den Gewässern in der Karibik, besonders vor der Küste Kubas und dem benachbarten Haiti, scheint es sich um genau so eine Region konzentrierter Kohlenwasserstoffe zu handeln, die ihren Weg nahe an die Oberfläche gefunden haben, vielleicht sogar in der Größenordnung eines neuen Saudi-Arabiens. (7)

 

Haiti, ein neues Saudi-Arabien?

Die besondere geografische Lage im Seegebiet um Haiti und Kuba und auf den Inseln selbst sowie die Entdeckung von großen unterseeischen Ölvorkommen vor der Küste Kubas verleiht den eher anekdotischen Berichten von großen Ölfunden in verschiedenen Bereichen des haitianischen Staatsgebiets Glaubwürdigkeit. Es wäre auch eine Erklärung dafür, dass Haiti für die US-Präsidenten Bush Vater und Sohn sowie jetzt für den UN-Sondergesandten Bill Clinton so wichtig ist. Darüber hinaus könnte es erklären, warum Washington und verbündete Nichtstaatliche Organisationen (NGOs) den demokratisch gewählten Präsidenten Aristide gleich zweimal aus dem Amt gejagt haben. Aristides Wirtschaftsprogramm umfasste unter anderem den Plan, die Bodenschätze Haitis zugunsten der Mehrheit der eigenen Bevölkerung nutzbar zu machen.

Im März 2004, einige Monate bevor die University of Texas und die amerikanischen großen Ölgesellschaften das ehrgeizige Projekt der Kartierung möglicher Kohlenwasserstoffvorkommen in der Karibik ankündigten, veröffentlichte der haitianische Schriftsteller Dr. Georges Michel im Internet einen Artikel mit der Überschrift »Öl in Haiti« (8), in dem er schrieb:

»…. es ist kein Geheimnis, dass sich im tiefen Erdinneren unter den beiden Staaten auf der Insel Haiti und den umgebenden Gewässern bedeutende, noch nicht erschlossene Ölvorkommen befinden. Warum sie noch nicht erschlossen sind, ist unbekannt. Zu Beginn des 20. Jahrhunderts, genauer gesagt seit 1908, als Alexander Pujol und Henry Thomasset ihre physikalische und politische Landkarte der Insel Haiti erstellten, ist bekannt, dass sich in Haiti in der Nähe der Quelle des Rio Todo El Mundo, des rechten Nebenflusses des Artibonite-Flusses, heute besser bekannt als Thomonde-Fluss, ein großes Ölreservoir befinde.t«

Robertson Alphonse schrieb im Juni 2008 in einem Artikel der haitianischen Zeitung Le Novelliste en Haiti: »Die Anzeichen (Indikatoren), die die Suche nach Öl (schwarzes Gold) in Haiti rechtfertigen, sind ermutigend. Inmitten des Ölschocks haben vier Ölgesellschaften offiziell bei den haitianischen Behörden Lizenzen für Ölbohrungen beantragt.« Im Juni 2008, als der Ölpreis aufgrund von Marktmanipulationen verschiedener Wall-Street-Banken auf über 140 Dollar pro Barrel stieg, erklärte Diesuel Anglade, der Direktor der staatlichen haitianischen Behörde für Bergbau und Energie, vor der Presse in Haiti: »Bei uns sind vier Anträge für Ölsuche eingegangen … Uns liegen ermutigende Indikatoren vor, die es rechtfertigen, die 1979 eingestellte Suche nach dem Schwarzen Gold (Öl) wieder aufzunehmen.« (9)

Alphonse berichtet über eine 1979 durchgeführte geologische Untersuchung in Haiti, bei der im Plaine du Cul-de-sac auf dem Plateau Central und auf der Insel La Gonaive elf Probebohrungen erfolgt waren: »Oberflächliche (vorläufige) Indikatoren für Öl wurden auf der südlichen Halbinsel und an der Nordküste gefunden, erklärte der Ingenieur Anglade, der vom unmittelbaren kommerziellen Nutzen dieser Ergebnisse überzeugt ist.« (10)

Er zitiert ein Memorandum des haitianischen Rechtsanwalts François Lamothe vom 16. April 1979, in dem es hieß:

»… es wurden fünf große Bohrungen durchgeführt: in Porto Suel (Maissade) mit einer Tiefe von 9.000 Fuß, in Bebernal mit 9.000 Fuß, in Bois-Carradeux (West), in Dumornay, an der Straße Route Frare und in der Nähe der Eisenbahn von Saint-Marc. Eine sogenannte ›Karotte‹ (Öllager), die bei einer Bohrung in Saint-Marx im Departement Artibonite entnommen worden war, wurde auf Antrag von Mr. Broth in München einer physikalisch-chemischen Analyse unterzogen. ›Das Analyseergebnis wurde am 11. Oktober 1979 zugestellt, es lautete auf Spuren von Öl‹, teilte der Ingenieur Willy Clemens mit, der eigens nach Deutschland gereist war.« (11)

Trotz der damaligen vielversprechenden Ergebnisse in Haiti hätten »die großen, in Haiti tätigen multinationalen Ölgesellschaften« laut Dr. George Michel 1979 »durchgesetzt, dass die neu entdeckten Lager nicht ausgebeutet wurden«. (12) Die Ölsuche auf und vor Haiti wurde daraufhin abrupt eingestellt.

Ähnliche, wenngleich weniger präzise Berichte, wonach die Ölreserven in Haiti noch weit größer sein könnten als die von Venezuela, sind auf haitianischen Websites aufgetaucht. (13) Später brachte die Finanz-Website Bloomberg News die folgende Meldung: »Das Erdbeben vom 12. Januar erfolgte an einer Verwerfungslinie, die in der Nähe potenzieller Erdgaslager verläuft, so der Geologe Stephen Pierce, der 30 Jahre für Unternehmen wie die ehemalige Mobil Corp. in der Region tätig gewesen ist. Durch das Erdbeben könnten Gesteinsformationen aufgebrochen worden sein, sodass möglicherweise vorübergehend Gas oder Öl an die Oberfläche dringen könnten, sagte er am Montag in einem Telefoninterview. ›Ein Geologe, der, so kalt es klingen mag, die Verwerfungszone von Port-au-Prince bis zur Grenze auf Sickerstellen von Gas und Öl hin untersucht, könnte auf eine Struktur stoßen, die bisher noch nicht durch Probebohrungen erfasst worden ist‹, erklärte Pierce, technischer Leiter bei Zion Oil & Gas Inc., einem in Dallas ansässigen Unternehmen, das Bohrungen in Israel durchführt.« (14)

In einem Interview mit einem Online-Journal aus Sano Domingo erklärte Leopoldo Espaillat Nanita, der ehemalige Direktor der Dominican Petroleum Refinery (REFIDOMSA): »Es gibt eine internationale Verschwörung, sich auf illegale Weise die Rohstoff-Ressourcen des haitianischen Volkes anzueignen.« (15) Zu den Rohstoffen zählen Gold, das strategische Material Iridium und das allem Anschein nach reichlich vorhandene Öl.

 

Aristides Entwicklungspläne

Marguerite Laurent (»Ezili Dantò«), Vorsitzende der haitianischen Rechtanwaltsvereinigung Haitian Lawyers Leadership Network (HLLN), die den abgesetzten Präsidenten Aristide als Anwältin vertreten hat, betont, dieser habe in seiner Amtszeit als Präsident bis zu seiner von Amerika betriebenen Absetzung 2004 – also unter Bush –, seine Pläne für die Entwicklung des Landes verfasst und in Buchform veröffentlicht, darin seien die Rohstoffvorkommen Haitis zum ersten Mal detailliert aufgeführt gewesen. Als der Plan veröffentlicht wurde, entspann sich im Rundfunk und in den Medien eine landesweite Debatte über die Zukunft des Landes. Aristide strebte eine Art öffentlich-privater Partnerschaft an, die die Entwicklung der haitianischen Öl- und Goldvorkommen sowie andere wertvolle Rohstoffe in den Dienst der Wirtschaft und der Bevölkerung des Landes stellte. Der Reichtum sollte nicht ausschließlich den fünf haitianischen Oligarchenfamilien und deren Unterstützern in den USA, den sogenannten Chimeres, oder Gangstern zugute kommen. (16)

 Haiti ist seit 2004 ein besetztes Land, der umstrittene und unter zweifelhaften Umständen gewählte Präsident René Préval unterstützt die vom IWF geforderten Privatisierungen. Angeblich unterhält er Beziehungen zu den Chimeres, den haitianischen Oligarchen, die 2004 die Vertreibung von Aristide unterstützt haben. Bezeichnenderweise verbietet das US-Außenministerium Aristide heute die Rückkehr aus seinem südafrikanischen Exil.

Nach dem verheerenden Erdbeben vom 12. Januar hat das US-Militär die Kontrolle über die vier Flughäfen Haitis übernommen, gegenwärtig sind etwa 20.000 Soldaten im Land. Journalisten und internationale Hilfsorganisationen haben den US-Militärs vorgeworfen, sie kümmerten sich mehr um die Errichtung militärischer Kontrolle – das Militär spricht von »Sicherheit« –, als um den Transport von Wasser, Nahrungsmitteln und Medikamenten von den Flughäfen zu den Menschen, die dringend darauf angewiesen sind.

Eine amerikanische militärische Besetzung Haitis unter dem Vorwand der Erdbebenkatastrophe würde Washington und den entsprechenden privaten Geschäftsinteressen einen geopolitischen Gewinn ersten Ranges bescheren. Vor dem Beben am 12. Januar war die US-Botschaft in Port-au-Prince die fünftgrößte auf der Welt, fast gleichrangig mit geopolitisch strategisch wichtigen Orten wie Berlin und Peking. (17) Da nun russische Gesellschaften riesige neue Ölfelder vor Kuba erschließen, und da es eindeutige Hinweise dafür gibt, dass sich auf Haiti ähnlich große unerschlossene Lager von Öl, aber auch von Gold, Kupfer, Uran und Iridium befinden, da nun Hugo Chavez’ Venezuela nicht weit entfernt im Süden von Haiti liegt, könnte ein zurückkehrender Aristide oder ein anderer populärer Politiker, der entschlossen ist, die Ressourcen seines Landes für die Menschen von Haiti nutzbar zu machen, einen verheerenden Schlag für die einzige Supermacht der Welt bedeuten. Die äußerst ungewöhnliche Ankündigung des UN-Sondergesandten für Haiti, Bill Clinton, nach dem Erdbeben, gemeinsam mit dem Aristide-Gegner George W. Bush einen sogenannten Bush-Clinton-Fonds für Haiti auflegen zu wollen, sollte uns nachdenklich stimmen.

Laut Marguerite Laurent betreiben die USA, Frankreich und Kanada unter dem Vorwand der Katastrophenhilfe die Balkanisierung der Insel im Interesse einer künftigen Kontrolle über die Rohstoffe. Sie berichtet über Gerüchte, wonach Kanada die Kontrolle über den Norden von Haiti anstrebt, wo schon heute kanadische Bergbauinteressen tätig sind. Die USA wollen Port-au-Prince und die vorgelagerte Insel La Gonaive, wo laut Aristides Buch große Ölvorkommen lagern, um die auch Frankreich erbittert kämpft. Wie sie hinzufügt, könnte China, das bei der UN in Bezug auf das de facto von der UN besetzte Land ein Vetorecht besitzt, Einwände gegen eine solche amerikanisch-französisch-kanadische Aufteilung der großen Reichtümer des Landes erheben. (18)

 

 

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Quellen:

(1) Paul Mann, »Caribbean Basins, Tectonic Plates & Hydrocarbons«, Institute for Geophysics, The University of Texas at Austin, unter www.ig.utexas.edu/research/projects/cbth/.../ProposalCaribbean.pdf

(2) Rory Carroll, »Medvedev and Castro meet to rebuild Russia-Cuba relations,« London, Guardian, 28. November 2008 unter http://www.guardian.co.uk/world/2008/nov/28/cuba-russia

(3) Julian Gavaghan, »Comrades in arms: When China’s President Hu met a frail Fidel Castro«, London, Daily Mail, 19. November 2008, unter http://www.dailymail.co.uk/news/article-1087485/Comrades-arms-When-Chinas-President-Hu-met-frail-Fidel-Castro.html

(4) Peoples’ Daily Online, »China issues first policy paper on Latin America, Caribbean region«, 5. November 2008, unter http://english.people.com.cn/90001/90776/90883/6527888.html

(5) Matthew R. Simmons, »The World’s Giant Oilfields«, Simmons & Co. International, Houston, unter http://www.simmonsco-intl.com/files/giantoilfields.pdf

(6) Anton Kolesnikov, u.a., »Methane-derived hydrocarbons produced under upper-mantle conditions«, Nature Geoscience, 26. Juli 2009

(7) F. William Engdahl, »War and Peak Oil – Confessions of an ›ex‹ Peak Oil believer«, Global Research, 26. September 2007, unter http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=6880

(8) Dr. Georges Michel, »Oil in Haiti«, Englische Übersetzung aus dem Französischen, »Pétrole en Haiti«, 27. März 2004, unter http://www.margueritelaurent.com/pressclips/oil_sites.html#oil_GeorgesMichelEnglish

(9) Roberson Alphonse, »Drill, and then pump the oil of Haiti! 4 oil companies request oil drilling permits«, Englische Übersetzung aus dem Französischen, 27. Juni 2008, unter http://www.bnvillage.co.uk/caribbean-news-village-beta/99691-drill-then-pump-oil-haiti-4-oil-companies-request-oil-drilling-permits.html

(10) Ebenda

(11) Ebenda

(12) Dr. Georges Michel, a.a.O.

(13) Marguerite Laurent, »Haiti is full of oil, say Ginette and Daniel Mathurin«, Radio Metropole, 28. Januar 2008, unter http://www.margueritelaurent.com/pressclips/oil_sites.html#full_of_oil

(14) Jim Polson, »Haiti earthquake may have exposed gas, aiding economy«, Bloomberg News, 26. Januar 2010

(15) »Espaillat Nanita revela en Haiti existen grandes recursos de oro y otros minerals«, Espacinsular.org, 17. November 2009, unter http://www.espacinsular.org/spip.php?article8942

(16) Aristides Entwicklungsplan war in dem im Jahr 2000 in Haiti veröffentlichten Buch Investir dans l’Human. Livre Blanc de Fanmi Lavalas sous la Direction de Jean-Bertrand Aristide (Port-au-Prince, Imprimerie Henri Deschamps, 2000) enthalten. Es enthielt detaillierte Landkarten, Tabellen, Grafiken und einen nationalen Entwicklungsplan für 2004, der »Landwirtschaft, Umwelt, Handel und Industrie, den Finanzsektor, Infrastruktur, Erziehung und Bildung, Kultur, Gesundheitswesen, Frauenfragen und Fragen des öffentlichen Sektors« umfasste. 2004 schaffte es die Regierung Bush mithilfe von NGOs, der UN und einer üblen Propagandakampagne, Aristides Popularität zu untergraben und den gewählten Präsidenten abzusetzen.

(17) Cynthia McKinney, »Haiti: An Unwelcome Katrina Redux«, Global Research, 19. Januar 2010, unter http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=17063

(18) Marguerite Laurent (Ezili Dantò), »Did mining and oil drilling trigger the Haiti earthquake?«, OpEd News.com, 23. Januar 2010, unter http://www.opednews.com/articles/1/Did-mining-and-oil-drillin-by-Ezili-Danto-100123-329.html

 

Donnerstag, 04.02.2010

Kategorie: Geostrategie, Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Wissenschaft, Politik

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mardi, 02 février 2010

Haïti et les Etats-Unis au 20ème siècle

Haïti et les Etats-Unis au 20ème siècle

 

Entre 1849 et 1913, les navires de guerre américains sont entrés vingt-quatre fois dans les eaux territoriales haïtiennes, toujours « pour protéger les vies et les propriétés américaines ».

 

usa46.jpgEn 1914, les Américains placent le président haïtien devant un choix : céder l’administration des douanes aux Etats-Unis ou s’en aller. Le président refuse et l’Amiral Caperton fait débarquer ses marines, bloquer le parlement par des sentinelles américaines ; dans l’hémicycle, des officiers américains surveillent les députés avec des airs menaçants et, du coup, un nouveau président est élu. Ce nouveau président crée aussitôt une nouvelle constitution, adaptée aux circonstances, qui consent notamment aux étrangers le droit d’acheter des terres à Haïti. Selon le « Département d’Etat » américain, il n’avait pas été possible d’agir autrement car : « si notre occupation doit avoir un effet positif pour Haïti et favoriser son progrès, l’arrivée de capitaux étrangers s’avère nécessaire et on ne pourra évidemment pas demander à des Américains d’investir leur argent dans des plantations et des entreprises agricoles sans qu’ils ne puissent disposer de la propriété pleine et entière de ces terres ».

 

Dans la foulée, les marines occupent les bureaux de douane dans les dix escales maritimes les plus importantes du pays. En septembre 1915, les Américains envahissent l’ensemble du territoire haïtien.

 

Un ordre du Haut Commissaire interdit tout discours et tout écrit qui contiendraient « des critiques à l’endroit des forces armées américaines ou tenteraient de fomenter des manifestations contre des fonctionnaires américains ». L’occupation se prolongera jusqu’en 1934.

 

Quand les Américains s’en vont, 92% de la population est analphabète tandis que les énormes ressources naturelles de l’île sont exploitées au bénéfice exclusif des soixante familles américaines qui contrôlent les deux tiers des exportations et les neuf dixièmes des importations à Haïti. 30% des terres arables, qui produisaient auparavant pour le marché local, étaient désormais destinées à une agriculture intensive pour l’exportation. L’inévitable migration des populations rurales vers les centres urbains a mis à la disposition du grand capital une main-d’œuvre prête à travailler une journée entière pour 20 cents de dollar !

 

(article paru dans « Rinascita », Rome, 20 janvier 2010 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

lundi, 01 février 2010

haiti: The U.S. Created the Earthquake in Haiti?

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Haiti: The U.S. Created the Earthquake in Haiti?
Source: Pravda.Ru

URL: http://english.pravda.ru/science/tech/111809-russia_says_US_created_earthqua-0


The Russian Navy reports that the U.S. created the earthquake in Haiti

The Russian Northern Fleet indicates that the earthquake that devastated Haiti was clearly the result of a test by the U.S. Navy through one of its earthquake weapons and drew up a diagram of linear succession in relation to earthquakes reported to have occurred by chance to the same depth in Venezuela and Honduras.

The Northern Fleet has been monitoring the movements and activities of U.S. Marines in the Caribbean since 2008 when the Americans announced their intention to reestablish the Fourth Fleet, which was disbanded in 1950, and that Russia responded a year later, with the Fleet led by the nuclear-powered cruiser Peter the Great "by starting its first exercises in this region since the end of the Cold War.”

Since the end of the decade of the 70's in the last century, the U.S. "advanced a lot" in the state of its earthquake weapons and, according to these reports, they now use equipment with Pulse, Plasma and Tesla Electromagnetic and Sonic technology together with "shock wave bombs."

The report also compares the experiences of these two earthquake weapons of the U.S. Navy last week, when the test in the Pacific caused an earthquake of magnitude 6.5 to strike in the area around the town of Eureka, Calif., causing no casualties. But the test in the Caribbean caused the death of at least 140 thousand innocent people.

According to the report, it is "more than likely" that the U.S. Navy had "full knowledge" of the catastrophic damage that this test earthquake could potentially have on Haiti and had pre-positioned its Deputy Commander of the Southern Command, General PK Keen, on the island to oversee aid work if needed.

As regards the final result of the tests of these weapons, the report warns that there is a U.S. plan to destroy Iran through a series of earthquakes designed to overthrow its current Islamic regime. Additionally, according to the report, the system being tested by the USA (HAARP Project) would also create anomalies in the climate causing floods, droughts and hurricanes.

According to another report, coincidentally, facts exist establishing that the earthquake in Sichuan, China on 12 May 2008, a magnitude 7.8 on the Richter scale, was also caused by HAARP radio frequencies. It can be observed that there is a correlation between seismic activity and the ionosphere, through the control of Radio Frequencies Induced by force fields, which is a HAARP feature, and it can be concluded that:

1 .- Earthquakes identical in depth and linearly on the same fault are caused by induced frequency linear projection.

2 .- A coordinated satellite configuration can generate concentrated frequency projections targeting specific points (force fields).

3. A diagram shows that earthquakes considered to be artificial propagate linearly at the same depth.

-Venezuela, on January 8, 2010. Depth: 10 km.

- Honduras, on 11 January 2010. Depth: 10 km.

- Haiti, on 12 January 2010. Depth: 10 km.

The rest of the aftershocks occurred at depths close to 10 km.

Soon after the earthquake, the Pentagon said the hospital ship USS Comfort, which was docked in Baltimore, summoned its crew and sailed to Haiti, despite the fact that several days would elapse before arrival in Haiti. Nevertheless, Navy Admiral Mike Mullen, Chairman of the Joint Chiefs of Staff, said the U.S. armed forces were preparing an emergency response to the disaster.

General Douglas Fraser, Commander-in-Chief of USSSOUTHCOM, said that Coast Guard and U.S. Navy vessels in the region were sent to offer help even if they had limited resources and helicopters.

The aircraft carrier USS Carl Vinson was sent from the naval base at Norfolk, Virginia, with a complete consignment of aircraft and helicopters. It arrived in Haiti early on the afternoon of January 14. Other additional groups of helicopters will attach with the Carl Vinson, said Fraser.

The U.S. Agency for International Development (USAID), operated in Haiti before the earthquake. President Obama was informed of the earthquake at 17.52 on January 12 and asked his staff to ensure that embassy officials were safe and began preparations to provide needed humanitarian assistance.

According to the Russian report, the State Department, USAID and the U.S. Southern Command began its work of "humanitarian invasion" by sending at least 10,000 soldiers and contractors, to control Haitian territory, rather than the UN, after the devastating "experimental earthquake." 

Translated from the Portuguese version by:

Lisa KARPOVA

PRAVDA.Ru

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lundi, 25 janvier 2010

Amerikaans protectoraat Haiti

us-solider-in-haiti-2004.jpgAmerikaans protectoraat Haïti

Voor ik begin met waar het artikel vooral over gaat, wil ik nog even iets delen wat ik gevonden heb over Haïti in het boek “Ondergang” van Jared Diamond. Wanneer men spreekt over de toestand in Haïti lijkt het alsof de meeste mensen totaal uit de lucht vallen over hoe slecht dat land geleid wordt. Jared Diamond schreef echter al in 2004 over Haïti:

Haïti beslaat nauwelijks een derde van het oppervlak van het eiland Hispaniola, maar herbergt wel bijna twee derde van de bevolking van het eiland (ongeveer 10 miljoen) en heeft een gemiddelde bevolkingsdichtheid van bijna 358 mensen per vierkante kilometer. [...] De markteconomie is bescheiden en bestaat voornamelijk uit de productie van wat koffie en suiker voor de export, kleding en enkele andere exportproducten die in vrijhandelszones en tegen lage lonen door ongeveer 20.000 mensen worden gefabriceerd, enkele vakantie-enclaves langs de kust waar buitenlandse toeristen zich kunnen onttrekken aan de problemen van Haïti en een grote maar niet nader te definiëren handel in drugs die vanuit Colombia worden verscheept naar de Verenigde Staten (vandaar dat Haïti soms een narcostaat wordt genoemd). Er is sprake van extreme polarisatie tussen de massa’s armen op het platteland of in de sloppen van de hoofdstad Port-au-Prince en een kleine rijke elite in de koelere buitenwijk Pétionville in de bergen [...] Haïti’s bevolkingsgroei en de mate van besmetting met aids, tubercolose en malaria behoren tot de hoogste in de Nieuwe Wereld. Iedereen die Haïti bezoekt, vraagt zich af of er nog hoop is voor dit land en het meest gehoorde antwoordt luidt: ‘Nee’.”

Men kan alleen al op dit vlak duidelijk besluiten dat Haïti reeds lange tijd grote politieke en maatschappelijke problemen kende. Een bijkomend probleem daarbij is dan ook nog eens de evolutie op het vlak van milieu die men in Haïti ziet op geen enkel vlak positief kan noemen:

[...]gedwongen door armoede bleef de bevolking van Haïti afhankelijk van uit hout bereide houtskool als brandstof, waardoor de vernietiging van de laatste bossen werd versneld

De Amerikaanse interventie zou wel eens meer dan enkel humanitair kunnen zijn

En dan heb ik het nog niet gehad over de talrijke Amerikaanse interventies in de landen ten zuiden van hun grenzen, een constante doorheen de Amerikaanse geschiedenis. Zo werd Haïti door Amerika bezet tussen 1915 en 1934 en in 2004 zorgde een Amerikaanse militaire interventie voor het afzetten van hun vorige president. Ook zorgde Amerikaanse druk dat Haïti neoliberale maatregelen nam i.v.m. hun landbouw in de jaren ‘90, waardoor hun economie volledig het slachtoffer werd van grote en machtige buitenlandse bedrijven. Het lijkt er nu dan ook op dat de VSA van Haïti een protectoraat zou maken, uiteraard onder hun bescherming. Wanneer men kijkt naar de militaire machtsontplooiing van de VSA, kan men enkel een bevestiging hiervan zien. Zo zullen binnenkort ongeveer 11.000 à 12.000 Amerikaanse soldaten aanwezig zijn op Haïti. Ook de Franse minister van Ontwikkelingssamenwerking Alain Joyandet heeft hier reeds zijn beklag over gemaakt toen hij terugkeerde uit Haïti: “Referring to the turning back of a French aid flight by US force last week in the congested airport in Haiti’s capital, French Cooperation Minister Alain Joyandet complained the US military had monopolized the airport. ”This is about helping Haiti, not about occupying Haiti,” he said on French radio, in Brussels for an EU meeting on Haiti. Joyandet said he expects the United Nations to investigate the problem of how governments should work together in Haiti and hopes “things will be clarified concerning the role of the United States”.”

Ook de Venezolaanse president Chavez deed reeds zijn beklag:  “I read that 3,000 soldiers are arriving, Marines armed as if they were going to war. This is not a shortage of guns there, my God. Doctors, medicine, fuel, field hospitals, that is what the United States should send,” Chavez said on his weekly television address, “They are occupying Haiti in an undercover manner.” ”You don’t see them in the streets. Are they picking up bodies? … Are they looking for the injured? You don’t see them. I haven’t seen them. Where are they?” he added. Chavez also said he did not mean to depreciate US humanitarian efforts and was only questioning the need for so many troops.

Maar ook in de Amerikaanse pers kwam er commentaar op de Amerikaanse militaire inzet: “The American weekly Time published on Saturday a commentary named The US Military in Haiti: A Compassionate Invasion, saying that “Haiti, for all intents and purposes, became the 51st state at 4:53 pm on Tuesday in the wake of its deadly earthquake. If not a state, then at least a ward of the state — the United States.”

Mijn inziens wilt Amerika inderdaad de controle, zeker de komende periode, zo strak mogelijk overnemen. En uiteraard zullen zij, en de Haïtiaanse regering, dit ontkennen. De Amerikanen willen immers niet overkomen als de imperialisten en de Haïtiaanse politici willen niet overkomen als onbekwaam en delen van een staat die hopeloos corrupt is. Beide proberen zo echter gewoon de waarheid te ontkennen. Met een striktere controle over Haïti kan de VSA drugslijnen richting hun land afstoppen en eventuele militaire basissen zijn altijd goed meegenomen om hun controle over hun Amerikaans hinterland te behouden.

Interessant is ook de volgende stelling van Chavez: http://www.depers.nl/opmerkelijk/400826/Aardbeving-Haiti-experiment-van-VS.html? : De aardbeving op Haïti is veroorzaakt door een experiment van de Verenigde Staten. Dat schrijft het Venozolaanse ministerie van Communicatie en Informatie. Het ministerie baseert zich op onderzoek van de Noordelijke Russische Vloot, die vlootbewegingen van de VS in de Caribische Zee, waar Haïti ligt, zou volgen. Het Russische onderzoek heeft volgens het Venozolaanse ministerie uitgewezen dat de Amerikaanse marine met een van zijn ‘aardbevingswapens’ de beving teweeg heeft gebracht. Het ministerie stelt dat de Amerikanen sinds het eind van de jaren 70 hun ‘aardbevingswapens’ enorm hebben verbeterd. Een van de volgende doelwitten is Iran, aldus het Venozolaanse miniserie van Communicatie en Informatie. Als dit waar zou zijn, dan plaatst dit heel de Amerikaanse interventie in een heel, en helaas herkenbaar imperialistisch, licht…

 

Opmerkelijk: “Dat ze Haïti aan de blanken geven”

Bronnen

mercredi, 20 janvier 2010

Haiti: ?Asistencia o invasion?

Haití: ¿Asistencia o invasión?

Imagen de Haití: ¿Asistencia o invasión?

A medida que pasan los días Haití necesita con mayor urgencia comida, agua potable, bomberos, medicamentos, médicos, carpas y tiendas de campaña. Sin embargo, Washington no sólo priorizó el envío de 10 mil soldados, sino que además monopoliza la distribución de la ayuda. Brasil y Francia son sólo dos de los países más disgustados con la actitud estadounidense. Las potencias mueven sus fichas en vistas a las millonarias sumas en juego para reconstruir al país. Mientras tanto, el hambre y la sed desesperan y bajo los escombros todavía hay gente con vida.

Varios aviones cargados con equipos médicos no han podido aterrizar en el aeropuerto de Puerto Príncipe, ya que de facto la prioridad la tienen las naves norteamericanas.

Las quejas formales por parte de Francia, la Unión Europea y Brasil ya han sido presentadas en Washington, que alega la falta de coordinación, la violencia armada y que aun se debe restablecer el orden para poder continuar con la ayuda humanitaria.

RESURGIMIENTO ARMADO
La consecuencia esperable del hambre, la muerte y la desesperación luego de casi una semana son los saqueos de comercios y casas. La gente armada roba lo que puede, para luego venderlo o canjearlo por comida. La policía local trabaja a la par de los policías extranjeros que habían sido enviados por la ONU para detener el caos y que la violencia no agrave la trágica situación.

Además, la fuga de unos 3.000 presos de la cárcel más importante del país contribuye al resurgimiento de guerrillas, debido a que gran parte de los cautivos pertenecían a grupos armados que defendían el regreso del derrocado presidente Jean-Bertrand Aristide, que se encuentra exiliado en Sudáfrica.

Varios fugitivos ingresaron a las ruinas del edificio del Ministerio del Interior el fin de semana y quemaron los archivos que los incriminan en acciones delictivas.

Cité Soleil, un populoso barrio marginal de Puerto Príncipe, fue siempre el punto de apoyo más fuerte de Aristide. Desde allí se organizaban las bandas armadas que combatían a las guerrillas entrenadas por Estados Unidos y Francia luego del golpe de 2004. Con la ayuda de la ONU, el presidente René Preval logró reducirlas.

Sin embargo, al reinar la anarquía actual, varios cronistas aseguran que las mafias se han vuelto a adueñar de Cité Soleil, con el objetivo de imponer su ley y lanzar ataques en todo Puerto Príncipe.

OCUPACIÓN Y PRESIÓN ECONÓMICA
Ante la toma de la capital por parte de fuerzas norteamericanas, el presidente francés Nicolás Sarkozy se quejó de que el aeropuerto de Puerto Príncipe se haya convertido en un “anexo de Estados Unidos”. Asimismo, Brasil, que lidera el contingente de la ONU con 1.700 soldados, anunció que no va a ceder su mandato a ningún otro país.

La toma del aeropuerto y la excesiva cantidad de armas y de soldados enviados por Washington no hace otra cosa que demostrar que existe una carrera por imponer las condiciones de la reconstrucción frente a las potencias competidoras. El negocio del resurgimiento implica que los Estados donan o prestan dinero a Haití para que comience a reconstruir su economía, pero para hacerlo son imprescindibles las inversiones externas.

La antigua metrópoli, Francia, teme perder el protagonismo de la reconstrucción, mientras que Brasil, que mantenía un prestigio mundial por encabezar la misión de la ONU en Haití, también se ve desplazado. De esta manera, los inversores privados norteamericanos pueden cosechar a mediano y largo plazo los frutos de las donaciones de los distintos países y organizaciones.

Existe el temor de que se repita la experiencia de Afganistán. Las tropas estadounidenses y europeas desplegadas en el país asiático desde 2001, se centraron solamente en combatir a los talibanes y casi no han contribuido a la reconstrucción del país.

Un artículo del diario británico The Nation anuncia el préstamo de 100 millones de dólares por parte del FMI a Haití. A cambio, el organismo de crédito solicita congelar los salarios, mantener baja la inflación e incrementar las tarifas de electricidad, que es provista por compañías privadas extranjeras. Este no es tiempo de hablar de créditos, sino de donaciones.

La periodista canadiense Naomi Klein denunció que varias organizaciones no gubernamentales (ONG) o think tanks situados en Estados Unidos, ya han empezado a actuar en Haití, asesorando al presidente Obama y a la comisión de ayuda que encabezan los ex presidentes Bush y Clinton.

Klein menciona como implicada a la ONG Heritage Foundation, que tuvo un papel preponderante en la reconstrucción de Nueva Orleans mediante recetas neoliberales tras el paso del huracán Katrina en 2005 y que fue consultado por varios presidentes norteamericanos.

LA CUMBRE
La reunión convocada por el presidente de la República Dominicana, Leonel Fernández, es el preludio a la cumbre mundial por Haití que se celebrará el 25 de enero en Montreal, Canadá.

Fernández anunció que Haití necesitará unos 10 mil millones de dólares para su reconstrucción. Pero, el presidente haitiano, que se encontraba presente en la reunión manifestó que no alcanza con el dinero, sino que además hay que fortalecer las instituciones y la democracia.

El Club de París anunció que condonará la deuda contraída por Haití y creará un fondo que se iría engrosando con el pago de la deuda a este organismo por parte de los países latinoamericanos hasta alcanzar la cifra mencionada por el presidente dominicano. Por lo tanto, las potencias acreedoras, que fueron los principales responsables de la miseria haitiana, evitan donar directamente parte del dinero, ya que éste va a provenir de los países del continente.

Ya se empieza a vislumbrar que la reconstrucción final de Haití no va a depender de los rescatistas, ni de las ayudas materiales provenientes de todo el mundo, sino de las condiciones impuestas por los organismos de crédito y por la numerosa presencia militar estadounidense.

Maximiliano Sbarbi Osuna

Observadorglobal.com