mercredi, 01 février 2017
Septembre 1955 : pogrom contre les Grecs d’Istanbul
Septembre 1955 : pogrom contre les Grecs d’Istanbul
Par Erich Körner-Lakatos
Le souvenir de septembre 1955 est un souvenir d’horreur pour tous ceux qui se revendiquent « Rhoméens » ou « Romains », c’est-à-dire descendants des habitants autochtones de la ville de Constantinople, capitale et point focal de l’Empire romain d’Orient. Ces Grecs sont environ 150.000 et vivent autour de leur chef spirituel, le Patriarche Œcuménique de Phanar, le quartier nord-ouest de l’actuelle Istanbul. Les Turcs les appellent les « Roums ».
En l’espace d’une seule génération, les Grecs de la capitale ottomane ont subi des changements considérables de statut. Pendant la première guerre mondiale, ils ont risqué de subir le même sort que les Arméniens. Comme de notoriété, le ministre ottoman de l’intérieur Mehmed Talaat Pacha avait ordonné l’élimination totale des Arméniens en avril 1915, ce peuple de négociants et d’artisans qui, selon les écrits mêmes du ministre, « auraient sapé les fondements de l’Etat ottoman depuis des siècles ». Les autorités ottomanes soupçonnent ces Caucasiens de sympathiser avec les Russes et d’être prêts à collaborer avec eux, au cas où ils débouleraient dans l’Empire ottoman et le vaincraient.
Mais les « Rhoméens » en furent quitte pour la peur, au contraire des Arméniens et des Grecs du Pont (les habitants orthodoxes de la côte méridionale de la Mer Noire). En août 1922, Atatürk bat les armées grecs entrées en Anatolie, provoquant ce que l’on appelle à Athènes la « Grande Catastrophe ». Les « Rhoméens », une nouvelle fois, craignent le pire. Leur sort est effectivement incertain. Mais ils y échappent : le Traité de Lausanne comporte une clause prévoyant un échange de populations : 1,5 millions de Grecs d’Anatolie deviennent du coup des apatrides. Les négociateurs du Traité parviennent à un accord : selon l’article 40, les 70.000 « Rhoméens » de Constantinople peuvent rester dans la grande ville.
Fin 1942, début 1943, les Grecs sont visés par une loi spéciale concoctée par le successeur d’Atatürk, Ismet Inönü. Foulant aux pieds le principe kémaliste de la laïcité, le gouvernement turc impose une rétrocession sur la fortune pour tous les citoyens non musulmans, la fameuse « Varlik Vergisi ». Ceux qui ne parviennent pas à verser la somme exigée au bout de deux semaines, voit ses biens et ses propriétés saisis par l’Etat.
En 1955, ce fut pire encore. Istanbul compte alors à peu près un million d’habitants, dont un peu plus que cent mille « Rhoméens ». En plus de cette population grecque et orthodoxe, on trouve dans la ville d’autres groupes ethno-religieux, tels les juifs espagnols et les Arméniens qui, malgré les atrocités qu’ils ont subies, n’ont pas voulu quitter leur ville d’origine. A ces deux minorités, s’ajoutent quelques milliers de Russes fidèles au Tsar. En effet, en novembre 1920, quand la guerre civile russe se terminait, les résidus des armées blanches, battues, commandées par un général d’origine allemande, Peter Wrangel, avaient abandonné la Crimée à bord de navires de guerre français, qui mouillaient à Sébastopol. Une partie de ces réfugiés s’étaient définitivement fixés à Constantinople. Les autres avaient pris le chemin de l’exil, principalement vers la France.
Que s’est-il passé à la fin de l’été 1955 ?
Le 5 septembre, des camions amènent des hommes jeunes et vigoureux dans la vieille cité grecque, dominée par la Haghia Sophia. Sans se faire remarquer, ces hommes, en apparence anodins, se dirigent vers les quartiers abritant les commerces et les ateliers des minorités. Le lendemain, tous les journaux turcs répandent la nouvelle d’un attentat à la bombe contre la maison natale d’Atatürk à Salonique. La radio d’Etat confirme la nouvelle à 13 h. Les émotions vont crescendo. Puis, tout d’un coup, des bâtons amenés le matin sont distribués dans les mains des émeutiers potentiels. Ils passent à l’action : ils brisent les vitrines des magasins grecs, molestent violemment les boutiquiers qui protestent. En hurlant, ils pénètrent dans les magasins, cassent tout et jettent les débris dans les rues. L’artère commerçante d’Istiklal est particulièrement touchée. Les bandes de sauvages brandissent des drapeaux turcs. Les pillards profitent de l’occasion. Tous manient le gourdin. On tire la barbe des moines orthodoxes, on les traînent dans les rues en les battant. On en brûle un vif : il avait plus de 90 ans.
La police n’intervient nulle part. Certes, des Turcs, habitant Istanbul depuis des générations, aident leurs concitoyens orthodoxes, les cachent, surtout les femmes et les jeunes filles. Il faut attendre minuit pour que les premiers détachements de la police se manifestent et arrêtent des fanatiques, occupés à déterrer les corps des anciens patriarches pour les profaner.
Bilan des troubles de la journée : seize morts, entre 20 et 30 blessés graves, des centaines de viols, 73 églises profanées, 4383 commerces dévastés, plus d’un millier de maisons détruites.
Le gouvernement du premier ministre Menderes décrète que cette colère populaire a été la réponse à l’attentat de Salonique. Il a fallu attendre des années pour que la vérité se fasse connaître, ainsi que le confirme le général Sabri Yirmibesoglu, président d’une « Commission spéciale de guerre » : les événements des 6 & 7 septembre 1955 relèvent de la responsabilité des autorités turques.
Une série de faits s’avèrent toutefois frappante : les responsables initiaux des incidents dont les chrétiens furent victimes sont tous morts de mort violente. L’ancien ministre de l’intérieur de l’Empire ottoman, Talaat Pacha, qui s’était exilé à Berlin, est assassiné à coups de couteau par un Arménien. Quant au premier ministre turc Menderes, qui avait manigancé le progrom de septembre 1955, le bourreau lui passera la corde au cou : il avait été condamné à mort le 15 septembre 1961. L’exécution eut lieu deux jours plus tard.
Erich Körner-Lakatos,
Article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°4/2017. Site : http://www.zurzeit.at .
Face au pogrom antigrec, quelle fut la réaction de Washington ?
La Turquie n’avait pas à craindre de sanctions de la part du monde occidental car Washington demeurait pour elle un allié fidèle. Après la seconde guerre mondiale, les Américains aident le pays et s’opposent à la volonté de Staline d’annexer la région de Kars (que Lénine avait cédée à Atatürk en 1921). En effet, en avril 1946, le gouvernement des Etats-Unis envoie à Istanbul le puissant navire de guerre USS Missouri, navire amiral de la flotte américaine en Méditerranée. Ankara paiera sa dette pendant la guerre de Corée. La Turquie est l’un des seize pays qui enverront des troupes dans le sud de la Corée. Le plus petit contingent fut celui du Luxembourg : 85 hommes. La brigade turque était forte de 5000 hommes sous le commandement du Général Tahzin Yazici. Elle avait débarqué à Pusan en octobre 1950. Elle s’est très bien battue. Lors d’une bataille, les Américains et les Britanniques se replient dès qu’une vague impressionnante de volontaires communistes chinois passe à l’attaque. Les Turcs, eux, ne cèdent pas. Ils fixent leurs baïonnettes aux canons de leurs fusils et se lancent à l’assaut. Le Général Douglas MacArthur chante leurs louanges : « Les Turcs sont l’incarnation de l’héroïsme ». 765 soldats turcs sont tombés au combat en Corée. 5247 d’entre eux ont été blessés ou portés disparus. Le 18 février 1952, la Turquie devient membre de l’OTAN, envers et contre l’avis des Grecs et de leurs protecteurs britanniques. Le Danemark aussi s’était prononcé contre l’adhésion turque. Motif : la dynastie grecque est d’origine danoise. D’où l’alliance entre Athènes et Copenhague.
EKL (réf. Supra).
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samedi, 30 novembre 2013
El sueño de Turquía de islamizar la basílica de Hagia Sophia
El sueño de Turquía de islamizar la basílica de Hagia Sophia
Ex: http://europauniversal.blogspot.com.es
El viceprimer ministro Bulent Arinc, quiere convertir la famosa basílica-museo en una mezquita.
El viceprimer ministro turco aprovechó la apertura de un museo en el histórico distrito de Sultanahmet, para expresar su deseo de ver la basílica de Hagia Sophia, que está justo al lado, convertido en un lugar de culto musulmán. "La mezquita de Santa Sofía, Bulent Arinc espera ver, sonriendo" según informes de prensa. La declaración se produjo en un contexto de tensión en el que el Partido de la Justicia y el Desarrollo en el poder (AKP) se encarga de islamizar la sociedad y el espacio público turco multiplicando las reformas en favor de una determinada concepción de la religión.
Para apoyar su argumento, el número dos del gobierno criticó el estado actual del edificio religioso, convertido en museo por un decreto de 1934. Según él, "un lugar de culto no puede ser utilizado para cualquier función que no sea la inicial." Y para su gran satisfacción, es a causa de este precepto que dos iglesias-museos también llamada Santa Sofía, una en Trabzon, a orillas del Mar Negro y la otra en Iznik en los países occidentales se registraron como mezquitas en los últimos meses.
La atracción turística emblemática de Estambul, Santa Sofía es una joya arquitectónica con su enorme cúpula de diez metros de diámetro y mosaicos cubiertos con hojas de oro. Construido en el siglo VI por el emperador Justiniano I, el edificio, que fue la sede del patriarca ortodoxo de Constantinopla fue saqueada durante la cuarta cruzada y más tarde transformada en mezquita durante la toma de la ciudad por los otomanos en 1453.
Las solicitudes de conversión de Hagia Sophia en una mezquita se multiplican.
Su conversión en mezquita es una vieja reivindicación de la extrema derecha e islamistas turcos. El año pasado en octubre, el día de la fiesta del sacrificio, un centenar de miembros del Partido de la gran unidad (BBP), los islamo-nacionalista, oraron delante del muso-basílica. ero en los últimos meses, las demandas están aumentando. Una petición de particulares reclaman una transformación que está siendo bien estudiada por un comité parlamentario desde febrero. La edición de agosto de Skylife, la revista de la compañía aérea Turkish Airlines, cuyo accionista mayoritario es el estado turco, dedicaba su portada a "La mezquita de los sultanes". Sin hacer referencia al origen cristiano de "este legado otomano en gran parte", el expediente pone en duda la legalidad de la situación del museo. ¿Mezquita Santa Sofía?. ¿Como suena el nombre en sus oídos?, pretende examinar el columnista Nurak Bekdil en el Hürriyet Daily News. ¿Qué significaría la sinagoga al-Aqsa o la iglesia en Sultanahmet para los musulmanes?. Derrota y la injusticia, ¿no es así? Eso sería lo correcto".
Las declaraciones de Bülent Arinc sobre el futuro de la iglesia de Santa Sofía se realizaron pocos días después de su oposición a un proyecto del primer ministro. A principios de noviembre, Recep Tayyip Erdogan, se había quejado de los dormitorios mixtos para los estudiantes ya que algunos "estilos de vida" no son "legítimos". Las redadas policiales se hicieron en pisos compartidos habían seguido a los edificios de las principales ciudades de Turquía. Esta postura moral, fue vista como una violación de la privacidad por una gran parte de la población,siendo también criticada por el vice primer ministro. Pero el estado de Santa Sofía se agrega a una lista, que sigue creciendo en los últimos meses, con medidas a favor de una presencia más visible del Islam o con las restricciones de venta de alcohol y la introducción de cursos adicionales en la religión sunita en el plan escolar.
Le Figaro
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mardi, 13 septembre 2011
Quand les Bulgares campaient devant Constantinople...
Erich KÖRNER-LAKATOS:
Quand les Bulgares campaient devant Constantinople...
Lors de la Première Guerre Balkanique, la capitale ottomane a failli tomber
Le 14 mars 1896, le Prince bulgare Ferdinand visite la capitale de l’Empire ottoman, à l’invitation du Sultan Abdul Hamid. Le souverain turc met le palais impérial à la disposition de son hôte. Ce bâtiment magnifique, avec ses élégantes et fines colonnades blanches, se trouve au beau milieu d’un parc à la végétation luxuriante. Le soir de la première journée, l’hôte d’Etat est debout au sommet des excaliers et jette un regard pensif sur les quais de la ville, où se dressent de somptueux palais, sur le Bosphore et sur la Mer de Marmara et sur les Iles du Prince qui se profilent à l’horizon. C’est sans nul doute à ce moment-là que le prince a rêvé pour la première fois d’un empire bulgare, dont la capitale serait Byzance...
Il songe au premier empire des Bulgares, centré sur le cours inférieur du Danube. Les Bulgares s’étaient fixés là après que les Khazars les aient chassés du bassin de la Volga. En l’an 705, les Bulgares surgssent à l’improviste et campent devant les tours de Constantinople. Justinien II, l’’Empereur aux abois, octroie le titre de “Basileus” au Khan des Bulgares, hissant du même coup le chef de ce peuple de fiers cavaliers au même rang que lui-même et les assiégeants lèvent le camp.
En dépit de la christianisation des Bulgares, l’Empire Romain d’Orient se vengera quelques siècles plus tard. L’Empereur Basile II bat la horde des Bulgares en 1014 au pied de la montagne Belasica. Il fait crever les yeux à quatorze mille prisonniers; il épargne un seul oeil à un homme sur cent, pour que les borgnes puissent les reconduire au pays. L’empereur vainqueur reçoit le surnom, l’ “epitheton”, de “Bulgaroctonos”, le “tueur de Bulgares”.
Neuf cents ans plus tard, de nombreux conflits ensanglanteront les Balkans : en effet, en 1912, éclate la Première Guerre Balkanique. Une alliance balkanique voit le jour avec la bénédiction de la Russie. L’amorce de cette alliance est le traité du 13 mars 1912, signé entre la Serbie et la Bulgarie. Quelques mois plus tard, la Grèce et le Monténégro y adhèrent. A la fin de l’été, la situation est tendue au maximum. La Turquie décrète la mobilisation générale le 29 septembre et le Sultan masse ses troupes le long de la frontière bulgare. Suite à ce déploiement des armées ottomanes, l’Alliance balkanique déclare la guerre à la Sublime Porte, le 17 octobre. C’est la Bulgarie qui fournira le plus d’efforts dans cette guerre, surtout sur le théâtre thrace. Sofia est de fait le partenaire de l’alliance qui dispose des troupes les plus nombreuses et les plus qualifiées.
Les alliés balkaniques ont la tâche facile face aux unités turcques coupées de leur hinterland en Macédoine. Les Serbes et les Monténégrins conquièrent la Sandjak de Novi Pazar. Salonique capitule le 8 novembre devant les Grecs. Malgré que les Grecs aient reçu officiellement la capitulation, les Bulgares forcent le passage et entrent, eux aussi, dans la ville portuaire du nord de l’Egée. Ce coup de force provoque les premières lézardes dans l’Alliance balkanique.
La situation est différente en Thrace. Le Sultan fait avancer des troupes toujours plus nombreuses vers le front. Mais c’est sans effet. Les troupes du Roi Ferdinand, commandées par le Général Savov, infligent plusieurs défaites aux Turcs et, en quelques heures, Constantinople est menacée par les soldats du “Tsar de Sofia”. Les troupes démoralisées du Sultan ne peuvent faire face et vaincre la machine militaire bulgare, organisée par ceux que l’on appelait alors les “Prussiens des Balkans”.
Les péripéties de la campagne militaire font que Ferdinand, qui a fait accrocher au mur de sa chambre un tableau représentant Sainte Sophie, pense que son rêve va très bientôt se réaliser. Le monde entier applaudit avec enthousiasme aux victoires des Bulgares. A la mi-novembre, les armées bulgares atteignent la “Ligne Tchadaldja”, à une journée de marche de Constantinople. Les défenseurs de la capitale ottomane se barricadent. Les officiers ottomans haranguent leurs soldats et leur expliquent l’enjeu du combat: rien moins que l’héritage de la famille d’Osman. En mobilisant leurs forces dans un suprême effort, les Turcs se cabrent. Le front se stabilise après une bataille sanglante, qui a lieu les 17 et 18 novembre. Les assaillants acceptent alors une proposition d’armistice, suggérée par les Turcs les 13 novembre. Le 3 décembre 1912, les représentants de l’Alliance balkanique (à l’exception des Grecs) et ceux du Sultan signent un accord d’armistice.
Ferdinand accepte car un ennemi inattendu vient de surgir et menace tous les protagonistes du conflit: le choléra. Ferdinand renonce alors à son voeu très cher: faire dire une messe dans Sainte Sophie car on lui avait prédit un jour qu’il mourrait de cette terrible maladie. Cette sombre prophétie ne s’est pas réalisée. Bien au contraire: Ferdinand survivra à ses deux fils et mourra de vieillesse, âgé de près de 90 ans, dans le château de Cobourg, le 10 septembre 1948.
Lors des négociations de paix en décembre et janvier 1912/1913, on s’est rapidement aperçu que toutes les puissances impliquées, à l’exception de l’Autriche-Hongrie, jalousaient le succès des Bulgares. Le Roi de Grèce est aigri, suite à l’affaire de Salonique et, de surcroît, il aurait ben voulu entrer lui-même dans Constantinople. En plus, le prince héritier Constantin a épousé une soeur de Guillaume II, Empereur d’Allemagne; celui-ci déteste Ferdinand. De manière totalement inattendue, la Roumanie entre en scène. Elle s’était tenue à l’écart de la guerre mais le Hohenzollern, qui occupe le trône à Bucarest, réclame une compensation pour sa neutralité, qui a permis de couvrir les arrières des Bulgares: il veut le Sud de la Dobroudja, même si cette région n’est pas peuplée de Roumains. La Russie, à son tour, qui est pourtant l’ancienne puissance protectrice de la Bulgarie, se montre jalouse du petit peuple frère slave. En tant que “Troisième Rome”, elle estime être la seule puissance en droit de reconquérir Constantinople, devenue capitale ottomane, pour la gloirede la chrétienté.
Les négociations n’aboutissent à rien. Un coup d’Etat éclate à Constantinople. Les Bulgares, les Serbes et les Grecs reprennent alors les armes et, le 3 février 1913, la guerre reprend. Au cours de cette deuxième phase du conflit balkanique, les Ottomans chercheront à reprendre l’initiative, mais leur tentative de débarquer au nord des Dardanelles échoue. Les armées serbes et bulgares prennent la forteresse d’Andrinople (Edirne) à la fin du mois de mars. Les Grecs, pour leur part, occupent Yanina.
Une guerre de position s’installe en vue de Constantinople. Les Bulgares sont une nouvelle fois minés par une épidméie de choléra et ne peuvent plus lancer d’offensive. Un nouvel armistice est signé: c’est le prélude à la Paix de Londres de mai 1913. Les Bulgares ont certes agrandi leur territoire, mais Constantinople, but de Ferdinand, demeure turque, très loin de ses frontières.
Erich KÖRNER-LAKATOS.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°13/2006; http://www.zurzeit.at/ ).
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dimanche, 07 février 2010
The Grand Turk
The Grand Turk
Sultan Mehmet II - Conqueror of Constantinople, Master of an Empire and Lord of Two Seas
AUTHOR: John Freely
Sultan Mehmet II, the Grand Turk, known to his countrymen as Fatih, 'the Conqueror', and to much of Europe as 'the present Terror of the World', was once the most feared and powerful ruler in the world. The seventh of his line to rule the Ottoman Turks, Mehmet was barely 21 when he conquered Byzantine Constantinople, which became Istanbul and the capital of his mighty empire. Mehmet reigned for 30 years, during which time his armies extended the borders of his empire halfway across Asia Minor and as far into Europe as Hungary and Italy. Three popes called for crusades against him as Christian Europe came face to face with a new Muslim empire.Mehmet himself was an enigmatic figure. Revered by the Turks and seen as a cruel and brutal tyrant by the west, he was a brilliant military leader but also a renaissance prince who had in his court Persian and Turkish poets, Arab and Greek astronomers and Italian scholars and artists. In this, the first biography of Mehmet for 30 years, John Freely vividly brings to life the world in which Mehmet lived and illuminates the man behind the myths, a figure who dominated both East and West from his palace above the Golden Horn and the Bosphorus, where an inscription still hails him as, 'Sultan of the two seas, shadow of God in the two worlds, God's servant between the two horizons, hero of the water and the land, conqueror of the stronghold of Constantinople."
AUTHOR BIOGRAPHY:
John Freely was born in New York and joined the US Navy at the age of seventeen, serving with a commando unit in Burma and China during the last years of World War II. He has lived in New York, Boston, London, Athens and Istanbul and has written over forty travel books and guides, most of them about Greece and Turkey. He is author of 'The Cyclades', 'The Ionian Islands', 'Crete', 'The Western Shores of Turkey', 'Strolling Through Athens', 'Strolling Through Venice' as well as 'Inside the Seraglio', 'Jem Sultan' and the bestselling 'Strolling Through Istanbul'.
PRICE:
£18.99
COVER:
Hardback
PAGES:
288
PAGE SIZE:
234 x 156 mm
ISBN:
9781845117047
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vendredi, 10 avril 2009
Le crépuscule de Byzance
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995
Le crépuscule de Byzance
Ivan Djuric est un historien serbe qui a quitté la Serbie en l991. Il enseigne actuellement à l'Université de Paris VIII. Il vient de publier chez Maisonneuve et Larose Le crépuscule de Byzance. Il écrit: «Je suis issu d'une école "purement" historique, et c'est ainsi, d'abord en tant qu'historien et seulement ensuite en tant que byzantiniste, que je présente Le crépuscule de Byzance aux lecteurs français. Cette école a été créée en 1906 (date de la naissance de la première chaire universitaire dans les Balkans consacrée aux études byzantinologiques) et depuis lors, sous le nom de l'“École de Belgrade”, elle offre ses propres réponses quant à la compréhension de Byzance. Plus tard, à partir des années 30 de ce siècle, elle sera durablement influencée par l'arrivée de Georges Ostrogorsky (1902-1974) à Belgrade. Ostrogorsky a été mon maître et l'un des grands historiens de notre époque. Selon lui, Byzance a été fondée sur trois éléments: “structure romaine de l'État, culture grecque et foi chrétienne” (...). Ostrogorsky croyait en un caractère "supranational" de cet Etat, il découvrait les débuts de son histoire dans les réformes entreprises par les empereurs Dioclétien et Constantin au cours des premières décennies du IVième siècle, il refusait l'identification simpliste du passé byzantin exclusivement à la destinée du peuple grec pendant le Moyen Age ainsi qu'il était opposé à d'autres identifications réductrices: Byzance et l'orthodoxie, Byzance et les Slaves, ou bien Byzance et l'Antiquité prolongée. Tout en étant historien, Ostrogorsky, d'origine russe, a été formé par les philosophes et économistes allemands au lendemain de la Grande Guerre. D'où sa préoccupation pour l'idéologie impériale, d'où sa curiosité pour l'histoire économique et sociale, d'où, finalement ses analyses de la féodalité byzantine».
Ivan Djuric a subi ensuite l'influence de l'historiographie contemporaine française. La synergie des deux influences lui fait définir le monde byzantin “essentiellement (sans oublier ses dimensions grecque, slave et orthodoxe) comme la Méditerranée largement comprise dont les frontières sont les confins septentrionaux de trois grandes péninsules (Balkans, Apennins, Ibérie), le Proche-Orient et le Maghreb”. Cette vision nous semble un peu trop élastique au regard de la situation actuelle où certains réclament l'association du Maroc ou de la Turquie à la communauté européenne. Et que cela plaise ou non, c'est l'Orthodoxie qui est l'héritière de Byzance.
Jean de BUSSAC.
Ivan DJURIC, Le crépuscule de Byzance, Editions Maisonneuve et Larose, 1996, 432 pages, 175 FF.
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