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lundi, 14 décembre 2020

L'hispanophobie. À propos du livre de María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

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L'hispanophobie. À propos du livre de María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra

Carlos X. Blanco

La lecture du livre de Doña María Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra ne m'a pas laissé indifférent. Au contraire, cela m'a profondément marqué. J'avais reporté la lecture de ce livre à la période des vacances, et il me fallut un certain temps avant qu'il ne me retombât entre les mains. Le texte, je ne sais pas très bien pourquoi ; a réveillé en moi d'étranges ressorts mentaux, ont provoqué en moi l'effet d'une libération émotionnelle. La libération de préjugés profondément enracinés et l'envie de me voir dans la nécessité de revoir et d'étudier en profondeur l'origine de ces mêmes préjugés. Le livre, me semble-t-il, est un succès d'édition, et ni l'auteur ni l'éditeur n'ont besoin de publicité de ma part. J'écris ces lignes en tant que personne qui recommande avec ferveur quelque chose de bon à un ami.

Je viens de consulter le site web de Siruela et je vois qu'il en est déjà à sa 18e édition, et le nombre de critiques et d'entretiens avec l'auteur se multiplie depuis sa sortie. Si j'écris cette brève recension, c'est uniquement pour partager des sensations et des réflexions, pour encourager sa lecture, pour recommander l'étude sérieuse et objective de l'Histoire, celle de l'Espagne et du monde, et pour fermer la voie à toutes sortes de racismes.

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Le racisme ? Oui, le livre est un plaidoyer contre le seul type de racisme qui est encore autorisé, toléré et même encouragé à l'échelle mondiale : l'hispanophobie. En fait, ce magnifique ouvrage de Mme Roca est un traité sur l'hispanophobie. Il arrive que toutes sortes d'insultes et de malédictions soient lancées à la civilisation hispanique, qui est née dans les rudes montagnes de Cantabrie et, accessoirement, dans les Pyrénées. Les propos insultants répétent à l’envi qu’il ne s’est rien passé ici. C'est une forme d’agression mentale qui trouvera difficilement une réponse. Depuis le XVIe siècle, la munition idéologique déployée contre l'idée d'Espagne, contre son projet géopolitique et spirituel, contre sa raison d'être même, est une munition chargée de haine, une haine d'un grand pouvoir destructeur et d'une énorme rentabilité justificative pour ceux qui l'ont utilisée. La "victime", l'Espagne comme idée et comme projet, n'a jamais réagi efficacement contre ces attentats métapolitiques . Dans sa phase impériale et ascendante, on peut comprendre le geste hautain et fier de ceux qui ne prêtent pas beaucoup d'attention aux mouches qui les survolent dans leur parcours triomphal. Mais déjà dans la phase de crise, et pas seulement de crise militaire et géopolitique, mais aussi de crise existentielle, l'Empire espagnol ne pouvait pas et ne savait pas comment articuler une "légende blanche" qui nettoierait ou neutraliserait l'offensive propagandiste, très noire, qui était lancée contre elle.

María Elvira Roca retrace de façon magistrale les origines de la légende noire par excellence : la légende noire anti-espagnole. Il est vrai que chaque Empire déchaîne le ressentiment et l'envie des vaincus, des citoyens de seconde classe, des rivaux, des périphériques. Il s'agit d'un phénomène universel. Rome, la Russie, les États-Unis, etc. sont des cas analysés par l'auteur, et dans tous ces cas, la création d'une légende noire est détectée. Mais il est très significatif que le terme même, légende noire sans les qualificatifs de "romain", d’"anglais", de "russe", d’"américain", soit appliqué à l'Espagne seule. A l'Espagne impériale d'abord, et à l'Espagne nationale actuelle, maintenant. La légende noire est, sans autre précision, une légende noire contre l'Espagne.

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Les origines de cette légende se trouvent en Italie. Le berceau de l'Humanisme, en pleine renaissance, est aussi l'égout pour certains "intellectuels" italiens pleins de ressentiment et d'envie qui ne pouvaient pas faire cadrer de façon saine leur insignifiance politico-militaire en tant qu'Italiens, avec la vaste et ambitieuse création impériale qui se développait dans une autre péninsule, la péninsule ibérique. La nouvelle Rome n'était pas la Rome italienne. La nouvelle Rome était, en fait, l'Espagne. L'Espagne comme cœur d'un empire mondial, dont une grande partie de l'Italie faisait partie. L'humanisme italien, tout comme sa dérivation ultérieure, les Lumières françaises, grouillait d'"intellectuels" complaisants, pleins d'orgueil national blessé, aveugles face à tout ce que représentait la contribution espagnole à la civilisation européenne, chrétienne et mondiale. Une Italie impuissante du point de vue national, au XVIe siècle, et une France frustrée du point de vue impérial, au XVIIIe siècle, ont été des centres extrêmement efficaces de propagande anti-espagnole. La pire des légendes inventées contre notre Empire et contre notre peuple n'est pas qu'elle nous souille devant le monde, qu'elles nous attaquent. Le pire, c'est la perte de la vérité, l'insulte à la vérité objective. Corriger la légende noire, c'est rendre hommage non seulement à nos ancêtres. C'est pour rendre hommage à la Vérité. Il s'agit d'étudier et d'enseigner correctement l'histoire, sans cacher les erreurs et les triomphes d'autres époques, et lorsque celles-ci doivent être reconnues en justice, il s'agit également de les replacer dans leur contexte. Mais couper le chemin de l'erreur, la détruire et la dénoncer, est une exigence pour la récupération de notre identité collective en tant que peuple, et c'est un devoir envers l'Humanité. La tâche proposée par le professeur Roca ne pourrait être plus stimulante.

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Le caractère raciste de l'hispanophobie apparaît beaucoup plus clairement lorsque Mme María Elvira Roca poursuit l'étude de la légende noire qui a émergé dans le monde protestant : Allemagne, Pays-Bas, Angleterre, etc. Après tout, les Italiens et les Français étaient toujours coreligionnaires dans la tradition catholique et latine. Bien qu'ils soient nos parents et nos voisins beaucoup plus proches, les Italiens et les Français nous ont qualifiés de Maures et de Juifs pour souligner notre faux catholicisme et notre européanité douteuse. Mais, bien qu'il y ait déjà du racisme dans ces légendes, l'existence de l'Espagne aurait pu les déranger plus que notre idiosyncrasie, et ce qui leur semblait redoutable et typique d'un Empire hégémonique : notre fierté, notre prétendue cruauté. Mais dans le monde protestant, véritable berceau de la raciobiologie, c'est-à-dire du racisme biologique que la hiérarchie des races postule, le catholique, habitant du Sud européen (auquel il faut ajouter les Irlandais) était un être inférieur du point de vue corporel et moral, un être méprisable et viscéralement décadent. L'hispanophobie était, pour les protestants, le noyau de la phobie catholique. Il fallait jeter toutes les inepties de propagande sur les réalisations de la civilisation catholique, dont la "renaissance" était menée par l'Espagne des grands Habsbourg. La civilisation catholique, le christianisme "faustien" selon Spengler, avait atteint son apogée entre le Xe et le XIIIe siècle. Le projet de l'empereur Charles Ier d'Espagne et Charles-Quint d'Allemagne, déjà au XVIe siècle, avait été, en réalité, le projet d'une restauration et d'une perpétuation de ce catholicisme qui, selon sa signification, signifie "universalité".

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Les luthériens et les calvinistes n'étaient pas meilleurs dans leur intolérance, comme le montre Mme Roca, mais ils étaient particulièrement fanatiques dans leurs origines, et traîtres à la civilisation dans laquelle ils étaient insérés, s'alliant aux Turcs et préférant le joug de ces derniers, au doux joug de l'Empire carolinien. L'histoire les jugera, car ce sont maintenant précisément ces pays intolérants et catholicophobes qui ont fait de la "tolérance" leur religion ou une religion de substitution. Et maintenant, je ne veux pas que cet Empire universel qui a étendu une civilisation catholique, ils ont le "Turc", ou quelque chose d'analogue à lui, à l'intérieur, les détruisant dans leurs entrailles.

Cependant, il est curieux que les pays du sud de l'Europe, qu'ils soient traditionnellement catholiques ou orthodoxes (comme la Grèce), soient toujours les pays suspects, les perpétuels et incorrigibles zascandiles qui méritent des étiquettes économiques et financières aussi peu aimables que les pays du PIG. Il est clair que notre caractère de porc se démarque de la prétendue pureté éthique (épargnants et entrepreneurs weberiens) des protestants de sang nordique ou anglo-saxon qui dirigent les agences de notation ou les banques pourries de Wall Street. Dans la dernière partie du livre Imperiofobia y Leyenda Negra (Empire et légende noire), il y a tout un programme de recherche visant à améliorer notre estime de soi et à veiller à nos propres intérêts, en tant qu'Espagnols et membres d'une vaste civilisation hispanique, si nous ne voulons pas hypothéquer l'avenir de nos enfants et petits-enfants. L'avenir est entre nos mains.

Cette soi-disant "mondialisation" est en fait la dictature de puissances financières qui ont longtemps été des puissances sans abri, mais qui continuent à manipuler avec succès les opinions publiques anglo-américaines et allemandes, ainsi que celles des autres pays nordiques. Cette mondialisation dont nous souffrons est encore largement une "américanisation", la branche allemande ayant créé un petit hangar appelé "Union européenne" destiné uniquement à nous acheter, nous vendre, nous asservir et nous piller. Le hangar est particulièrement corrompu, opaque et despotique, et a des liens très étroits avec les monarchies pétrolières mahométanes, qui s'emparent de tout. L'idée de l'Empire catholique, c'est-à-dire "universel", sera toujours l'objet de la légende noire, du mépris, de la manipulation illimitée, des stéréotypes, des moqueries, de la dérision dans ce sinistre contexte dans lequel nous évoluons. Toujours.

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Il est clair que, en tant qu'idée, celle d'Empire peut être mal interprétée. L'empire dont nous parlons n'est pas l'empire d'une nation sur une autre. L'Empire espagnol ne doit jamais être confondu avec le nationalisme espagnol. Ce dernier est né plus tard, au XIXe siècle, c’est un tard-venu, balourd et maladroit... Le nationalisme surgit quand l'Empire est perdu. Nous ne devons pas non plus confondre l'Empire avec le colonialisme. De ce livre de Mme Roca Barea, on pourrait facilement déduire toute une "théorie de l'Empire". Les Anglais, les Portugais, les Néerlandais et encore moins les Français n'ont jamais eu de véritables empires. Ce qu'ils ont eu, c'est un régime colonial. Cette théorie (ou méta-théorie) des empires a déjà commencé à se construire. Don Gustavo Bueno a fait la distinction entre les empires prédateurs et les empires générateurs, bien que la distinction nette et concise de Roca Barea entre le colonialisme et l'empire (au sens strict) soit plus claire. Un empire authentique est toujours protecteur et père des nations futures devant les tiers (devant les "barbares") et est toujours "civilisateur" dans son sens authentique. Pour ma part, j'ai croisé la distinction, opérée par Bueno, avec une autre distinction, celle qui sert de médiateur entre les empires agglutinants et les empires absorbants. Avec cela, je crois pouvoir placer l'Empire espagnol dans les empires civilisateurs ("générateurs"), comme Rome, mais sans le réduire complètement à un empire absorbant, comme ce fut le cas de la romanisation contre les barbares, principalement occidentaux (Celtes, Allemands, etc.) mais le décrivant comme « agglutinant », c'est-à-dire comme un Empire beaucoup plus ouvert aux particularités ethniques, juridiques, linguistiques, des différents peuples qui s’y agglutinent, se rapprochant ainsi de l'idéal du Saint Empire romain-germanique par certains aspects.

Pour terminer ma recension et ma recommandation, je dois également glisser une petite critique d'Imperiofobia. Je ne suis pas d'accord avec l'analyse de Mme Roca Barea sur les États-Unis en tant qu'empire victime de phobies. L'empire yankee est clairement un empire prédateur, qui sape les fondements culturels des pays qu'il soumet et qui changera sa "coloration" culturelle au fur et à mesure de l'évolution de sa composition ethnique interne. En fait, il est déjà vrai que la langue anglaise/américaine se distancie de l'anglais britannique, et que ce n'est même pas une civilisation anglo-saxonne (WASP) qui se répand dans le monde. De plus en plus, cet impérialisme est présenté comme un artifice pseudo-culturel (tantôt pseudo-afro, tantôt pseudo-hispanique, etc.) qui sert de simple emballage à des relations économiques brutales, qui n’ont rien de culturel. La défense de l'impérialisme yankee, que je juge incohérente chez Mme Roca Barea, n'est pas très compréhensible, sachant que la mort de l'empire hispanique (1898), ou plutôt, l'enterrement d'un homme mourant d’une longue agonie, était due aux tromperies et aux abus commis par cet artifice, par cette pseudo-nation ou par ce conglomérat ethnique articulé autour du dollar, et qui s'appelle les "États-Unis d'Amérique". Mais je parlerai des Américains un autre jour.

 

dimanche, 14 juin 2020

Las Españas como katehon

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Las Españas como katehon

Carlos X. Blanco

Ex: https://decadenciadeeuropa.blogspot.com

Decadencia. Declive. Caída. Las tres palabras remiten al mundo orgánico. Los individuos, nada más alcanzada la plenitud, inician su descenso por la pendiente hasta alcanzar la decrepitud. Las razas, una vez olvidados sus prístinos logros, acaban diluyéndose, mezclándose y relajándose. Los pueblos, una vez amputada su memoria, ruedan por la ladera de la montaña y, cuanto más alta fue la cumbre alcanzada, más brusca y penosa resulta entonces la caída.

Pero la decadencia en el sentido más estricto, por más que se haya tomado la idea del mundo orgánico vegetal y animal, es la decadencia de las civilizaciones. La propia palabra decadencia (Untergang) tal y como Oswald Spengler la definió en su magna obra La Decadencia de Occidente, en donde ofrece su morfología de la historia, es consustancial al término civilización. Una civilización es una cultura vieja, caída, sumida en la molicie, herida por su propio curso natural, al margen de que las causas próximas más relevantes sean ora exteriores ora vicios contraídos desde dentro. Más bien el reloj interno de la civilización caduca, el agotamiento de posibilidades, es lo que dibuja la rampa del declive.

No cabe duda de que Occidente es una civilización y, por tanto, si seguimos la terminología spengleriana, Occidente es sinónimo de decadencia. Los ataques exteriores (los bárbaros) sólo sirven para aguzar nuestras mentes y alertarlas de la propia decadencia interior, y en esta última reside siempre el auténtico peligro. Los mahometanos radicales con sus matanzas e imposiciones culturales, los ataques financieros y especulativos y la ingeniería social, las pandemias teledirigidas o el acceso al gobierno de nuevos poderes oclocráticos… todas estas cosas pueden ser causas próximas, pero éstas causas, aun siendo reales e importantes en sí mismas, son como la espuma oceánica de un mar agitado en el fondo, y como pequeños remolinos superficiales dentro de un curso terrible de los acontecimientos, curso que viene marcado por el sino (Schicksal) de las culturas.

El sino de las culturas es la extinción, como el sino del individuo es la muerte. A Occidente le llega su hora, y el desplome podrá ser sangriento o podrá ser mudo e indigno. Nadie lo sabe. Lo que importa es saber qué fue en otros días nuestra gran patria y qué no debió ser nunca Occidente para así poder pensar hoy, metapolíticamente. Pensar sobre un recambio, reflexionar acerca de cómo puede sustituir a ese Occidente enfermo otro modelo, una nueva cultura.

Occidente fue el producto liberal-burgués de una Cristiandad traicionada. Fue un artificio, una prolongación (en gran parte anglosajona, puritana, unilateral de la Europa mercantil).

La Civilización Cristiana nació de las ruinas de una Roma que, como idea, nunca morirá, una Roma que, como Estado civilizador, se veía ya postrado y descompuesto allá por el siglo VI d. C. La Civilización Cristiana conservó la idea de orden, de unión de planos entre lo terreno y lo ultra terreno, de reconstrucción del derecho y de centralidad del orbe espiritual humano en torno a Dios y en torno a la persona. La Civilización Cristiana es la civilización de la persona. En ninguna otra civilización, aun reconociendo las bellezas y logros de las otras, en ninguna otra de las maneras diversas de hacer la Historia, la persona (y por igual la persona del hombre y de la mujer) fue reconocida, ensalzada, tallada a imagen de la Persona Divina, con total dignidad y al margen de cualquier endiosamiento.

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Pero la aparición de la sociedad burguesa y la ideología liberal supusieron el inicio de un socavamiento. Se socavaron los pilares de esa enorme construcción que fue la Civilización Cristiana, matriz de Europa. La comunidad orgánica formada a partir de la descomposición del Estado Romano, tras lentos procesos de edificación de un orden, y tras la mixtura de diversas clases de etnicidad (germana, celta, latina, eslava…) con la sociedad clásica, había llegado a un gran Renacimiento en torno a los siglos XII y XIII: Catedrales y Universidades, Gótico y Escolástica, fueron emblemas de esa nueva sociedad católica (universal) que, ya en medio de las crisis terribles del XVI, empezó a declinar.

Los Habsburgo, y la Monarquía Hispánica más concretamente, representaron el katehon. El katehon es la fuerza destinada a oponerse al declive, la fuerza de resistencia que pretende conservar el orden. De manera semejante a como Santo Tomás de Aquino es conocido como el filósofo del orden, y el anhelo de la catolicidad es la conservación del orden, entendiendo que la unidad universal de orden es un bien, un reflejo de la máxima unidad y unicidad que es Dios, en el plano político (metapolítico y geopolítico) el katehon de la Monarquía Hispánica fue el esfuerzo denodado por salvar una civilización.

La conjura de potencias supuestamente cristianas, así como el Islam y demás enemigos del catolicismo, agentes de la disgregación, hicieron que esa resistencia, esa fuerza civilizatoria que lucha contra el caos decayera a lo largo del siglo XVIII, de la mano de la borbonización, el afrancesamiento (y su contrafigura complementaria y necesaria, la africanización y “aflamencamiento” de España).

Lo que la derrota del katehon hispano supuso para Europa fue la pérdida de su ser, pues Europa decae en masa indiferente sin el cuerpo de valores superiores y espirituales que un día fue el Cristianismo, especialmente católico. España es hoy el sumidero más profundo y oscuro de esa Europa que se deja islamizar o que entroniza a minorías y a degenerados, aun a costa de masacrar a mayorías honradas, productivas y cumplidoras con la ley. El declive de Europa no es un calco exacto del declive del mundo clásico o del declive del renacimiento gótico-escolástico iniciado en el siglo XIV. El declive de Europa es parejo a un terremoto cósmico, pues con él pueden desaparecer los valores de la persona, la dignidad del hombre (su semejanza con Dios), el respeto y la libertad de la mujer, la protección del niño, el derecho a la propiedad, la posesión de unos derechos naturales inalienables, el sentido orgánico de la participación del vecino, del productor y el propietario en el Estado… Poderosas civilizaciones que resurgen, como Rusia o China, podrán recoger el testigo y ahondar en esas conquistas, o no, podrán relegarlas al olvido a pesar de sus muy fuertes y dignísimas raíces espirituales (sean las del Cristianismo Ortodoxo, sean las del confucionismo). Nada sabemos del futuro, y carecemos de dones proféticos. Pero en este rincón occidental del planeta, donde todavía hay, repartidos entre la masa sin parte de la masa, núcleos hispanos de acero en cada pueblo y en cada barrio, donde la sangre de Viriato, don Pelayo, el Cid, Agustina de Aragón o María Pita todavía corre por las venas, podemos levantar ese gran muro, concitar a ese Ángel de la Guarda, que todavía custodia nuestro legado, un legado anchísimo pues se extiende a las dos Américas , a África y a las Filipinas; allí también hay muchos litros de sangre para levantar defensas y resistir a la demolición civilizatoria.

Ya hay en común una lengua, la española, pero digo más, hay dos lenguas universales con fácil intercomprensión, la española y la portuguesa. Ellas, junto con todas las otras del común tronco hispano que nació en Covadonga, pueden crear el medium de una verdadera comunión de espíritus ardientes. Si el mismo ardor empleado en combatirnos unos a otros, lo aplicáramos a la defensa de nuestra Civilización (Hispana), a punto hoy de ser descuartizada, entonces la acción maligna que derivó del liberalismo anglofrancés, del iluminismo y la masonería, quedaría arrumbada en un vertedero. Mientras los locos, los resentidos y los caníbales derrumban hoy estatuas de Colón, millones de nosotros, con muy diversos acentos y colores de piel, alzaremos templos devotos, haremos Culto y Cultura. Pues lo nuestro nació en Belén de Judea, como en Roma, como en Santiago; nació en Toledo como en Covadonga, tuvo trono universal en Oviedo como en El Escorial, rigió los cinco continentes como puede regir el orden natural de nuevo. Pero, ante el avance del desierto y el tam-tam de los salvajes, los bárbaros y la chusma, hemos de ser dignos de esta obra, y comenzar por una reconstrucción interior, en el seno de cada alma personal y en el recinto unido y salutífero de cada familia.

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samedi, 16 novembre 2019

Geopolítica del hispanismo

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Geopolítica del hispanismo

José Alsina Calvés

Sobre el papel de España y la Hispanidad en el mundo globalizado

Ex: http://nodulo.org

Introduccion

La historia de la geopolítica se remonta al geógrafo alemán Friedrich Ratzel (1844-1904) y sus intentos de crear un puente entre las ciencias naturales con las políticas y sociales. Influido por el darwinismo, publicó en 1879 el libro Geografía Política donde interpretaba los datos de la geografía y la antropología a la luz de la selección natural y la evolución.

Discípulo de Ratzel fue el sueco Rudolf Kjellen (1864-1922) que utilizó por primera vez el término “geopolítica”. Profesor de la Universidad de Upsala, publicó en 1916 El Estado como forma de vida en el cual describía al Estado como un organismo partiendo de una biología social y no de una simple mecánica{1}.

Para ambos autores, el Estado, concebido como un organismo, tiene todas las características biológicas. Si un organismo es algo más que una suma de órganos o una suma de células, el Estado es más que “la suma de los ciudadanos”. Analogías parecidas encontramos en Jacob von Uexküll{2}.

Otra figura destacable de la geopolítica es el inglés Halford J. McKinder (1861-1947), creador del concepto de Heartland (corazón de la Tierra), muy utilizado por Dugin. Sin embargo la figura clave en el desarrollo de la geopolítica fue el alemán Karl Haushofer (1869- 1946).

Karl Haushofer

Nació el 27 de agosto de 1869 en Múnich y eligió la carrera militar{3}. En 1890 es ya oficial de artillería en la armada bávara, y se casa con Martha Mayer-Doss, mujer de origen judío, lo que más tarde le va a dar problemas políticos con el régimen nacional-socialista.

En 1904 es ya profesor de la Academia de guerra, y en 1908 es enviado al Japón para organizar allí la armada imperial. De su experiencia japonesa publicará su primer libro en 1913, Dai Nihon (el Gran Japon). Estudia geografía en la universidad de Múnich, donde presentará su tesis doctoral sobre los mares internos del Japón en 1919.

Karl_Haushofer,_circa_1920.jpgGran amigo de Rudolf Hess, colaborará con el NSDAP y con el régimen nacional-socialista, pero pronto surgirán diferencias. En 1944 es detenido e internado en Dachau. Su hijo Albretch, que había ocupado cargos importantes en la diplomacia alemana, es asesinado por los nazis. A pesar de todo ello, concluida la II Guerra Mundial, las autoridades de ocupación americanas la retiran su título de profesor honorario y su derecho a una pensión. Junto con su esposa se suicidó el 10 de marzo de 1946.

Haushofer abogó por la superación de los pequeños nacionalismos y por la construcción de grandes espacios continentales. Trabajó por la colaboración de europeos, rusos y japoneses en la formación de una gran alianza euroasiática, cerrada a la influencia inglesa y americana.

Realizó un importante trabajo teórico sobre las fronteras. Para Haushofer las fronteras son fenómenos biogeográficos, que deben ser pensadas, concebidas y trazadas con un enfoque pluridisciplinar y no meramente jurídico.

Haushofer abogó no solamente con la alianza alemana con Japón, sino por el apoyo activo a los pueblos sometidos al Imperio Británico ( árabes, hindúes) en una alianza contraria al Imperio Talasocrático{4} representado por Inglaterra y, después, por Estados Unidos. Los prejuicios racistas de Hitler y otros dirigentes del NSDAP no vieron con buenos ojos estas propuestas. Hitler estaba obsesionado por conseguir una alianza con Inglaterra, pues consideraba “arios” a los ingleses, mientras que despreciaba a los asiáticos e incluso a los eslavos, a los que consideraba “razas inferiores”.

El Heartland o “Corazón de la Tierra”

El concepto geopolítico de Heartland fue introducido por Mackinder{5}, y ligado a la existencia geográfica de cuencas endorreicas, es decir, grandes cuencas fluviales que desembocan en mares cerrados (Mar Caspio, Mar Negro). Heartland procede del inglés heart (corazón) y land (tierra), siendo quizás "tierra nuclear" o "región cardial" las traducciones castellanas más aproximadas. El Heartland es la suma de una serie de cuencas fluviales contiguas cuyas aguas van a dar a cuerpos acuáticos inaccesibles para la navegación oceánica. Se trata de las cuencas endorreicas de Eurasia Central más la parte de la cuenca del Océano Ártico congelada en la Ruta del Norte con una capa de hielo de entre 1,2 y 2 metros, y por tanto impracticable buena parte del año ―salvo para rompehielos de propulsión atómica (que sólo la Federación Rusa posee) y similares embarcaciones

La regla de oro de Mackinder podría traducirse como "Quien una a Europa con el corazón de la tierra, dominará el corazón de la tierra y por tanto la Tierra". El Heartland carece de un centro neurálgico claro y puede definirse como un gigantesco y robusto cuerpo en busca de un cerebro. Dado que entre el Heartland y Europa no hay barreras geográficas naturales (cadenas montañosas, desiertos, mares, &c.), la cabeza más viable para el Heartland es claramente Europa, seguida a mucha distancia por China, Irán e India.

La marcha de la humanidad europea hacia el corazón de Asia culminó cuando la cultura griega se introdujo en la mismísima Mongolia: hoy el idioma mongol se escribe con caracteres cirílicos, de herencia greco-bizantina, significando que la caída de Constantinopla en realidad proyectó la influencia bizantina mucho más al Este de lo que los emperadores ortodoxos jamás hubieran podido imaginar. Sin embargo, la tarea de Europa no termina aquí, ya que sólo Europa puede acometer la empresa que convierta al Heartland en el potente espacio cerrado profetizado por Mackinder.

Para poder profundizar en el tema, es necesario familiarizarnos con la cosmogonía mackinderiana, que dividía el planeta en varios dominios geopolíticos claramente definidos.

• La Isla Mundial es la unión de Europa, Asia y África, y lo más parecido que hay en las tierras emergidas a Panthalasa u Océano Universal. Dentro de la Isla Mundial se encuentra Eurasia, la suma de Europa y Asia, que es una realidad tanto más separada de África desde la apertura del canal de Suez en 1869, que permitió que el poder marítimo envolviese a ambos continentes.

• El Heartland no precisa ya de introducción. La teoría mackinderiana parte de la base de que el Heartland es una realidad geográfica en el seno de la Isla Mundial, del mismo modo que la Isla Mundial es una realidad geográfica en el seno del Océano Mundial.

• El Rimland, también llamado Creciente Interior o Marginal, es una enorme franja terrestre que rodea al Heartland y que consta de las cuencas oceánicas anexas al mismo. Pentalasia, los Balcanes, Escandinavia, Alemania, Francia, España y la mayor parte de China e India, se encuentran en el Rimland.

• La Creciente Exterior o Insular es un conjunto de dominios ultramarinos periféricos, separados de la Creciente Interior por desiertos, mares y espacios helados. África subsahariana, las Islas Británicas, las Américas, Japón, Taiwán, Indonesia y Australia se encuentran en la Creciente Exterior.

• El Océano Mediterráneo (Midland Ocean) es el Hearlandt del poder marítimo. Mackinder definía el Océano Mediterráneo como la mitad norte del Atlántico más todos los espacios marítimos tributarios (Báltico, Bahía de Hudson, Mediterráneo, Caribe y Golfo de Méjico). Recordemos que las mayores cuencas fluviales del mundo son las que desembocan en el Atlántico —después vienen las del Ártico y sólo en tercer lugar vienen las cuencas del Pacífico.

Obsérvese que estas ideas geopolíticas han servido de guía en la estrategia y política exterior Inglesa. Tanto en Primera como en la Segunda Guerra Mundial la diplomacia británica consiguió impedir una alianza Alemania- Rusia que habría unido Europa con el Heartland. Algunos intelectuales y políticos alemanes, como Ernst Niekisch, dirigente del partido Nacional-Bolchevique trabajaron a favor de esta alianza, y el pacto Molotov-Ribentropp fue un paso en este sentido. Sin embargo los prejuicios racistas de Hitler contra el mundo eslavo actuaron en sentido contrario y le llevaron a la guerra con Rusia, con las consecuencias que todos conocemos.

Civilizaciones de la Tierra y del Mar

La idea de la existencia de civilizaciones Telúricas (o de la Tierra) y Talasocráticas (o del Mar) es muy importante en las ideas geopolíticas de Dugin{6} pero no es original suya. Ya la encontramos en Haushofer y, sobretodo, en Carl Schmitt{7}.

Para Dugin las llamadas civilizaciones de la Tierra se caracterizan por una serie de ítems ideológicos y sociológicos: Conservadurismo, Holismo{8}, Antropología Colectiva y culto a los valores del ascetismo, el honor y la lealtad. Son civilizaciones enraizadas a la tierra y los valores de la tradición y la continuidad. En contraste, en las civilizaciones del Mar predominan los valores individualistas, universalistas y comerciales. El Océano no tiene fronteras y el navegante pierde con facilidad sus raíces. En la antigüedad, la oposición Roma (la Tierra) frente a Cartago (el Mar) es un buen ejemplo de esta dualidad. En la modernidad Inglaterra es un ejemplo prístino de civilización Talasocrática, así como EEUU a partir de un cierto momento de su historia.

Para Dugin{9} Rusia ha sido siempre una civilización de la Tierra. Desde el Rus de Kiev, el Zarato Moscovita, la URSS o la actual Federación Rusa, por encima (o por debajo) de las diferencias políticas, hay un conjunto de rasgos comunes en el transcurso de la historia política rusa. Todo ello ha llevado a Rusia a un enfrentamiento continuo, tanto a nivel ideológico como geopolítico, con las civilizaciones “del Mar”. La Guerra Fria y el actual enfrentamiento de la Rusia de Putin con EEUU y sus aliados son buenas muestras de este enfrentamiento, aunque con motivaciones políticas y propagandísticas distintas.

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El Imperio Hispánico como Civilización de la Tierra

Desde que Hispania se configura con los Reyes Católicos como unidad imperial hasta el Imperio Europeo de Carlos V, en el que España es pieza principal, el Imperio Hispánico pertenece sin duda alguna a las civilizaciones de la Tierra. Toda la empresa hispanoamericana se concibe como la construcción de una Nueva España, como una aplicación del Catolicismo Político en clave constructora. Hay una evidente coincidencia entre la idea de Carl Schmitt y Dugin de Civilización de la Tierra y la idea de Gustavo Bueno de Imperio constructor.

La empresa española en América no se concibe nunca como una simple operación de saqueo para obtener un botín, sino en la creación de nuevas sociedades políticas, en las que son integrados los indígenas. El hecho material de las construcciones en piedra (Catedrales, Universidades, Hospitales) demuestra que los españoles fueron a Hispanoamérica a quedarse. Nadie construye en piedra si a lo que va es a saquear y obtener un botín.

El reinado de Carlos V reúne en su persona al Imperio Hispánico y al Imperio Austriaco, heredero del Sacro Imperio. La simbiosis entre ambos imperios es una auténtica Civilización de la Tierra en clave de la realización política del Catolicismo.

Frente a este Imperio Constructor o Civilización de la Tierra se yerguen dos formidables adversarios, dos Civilizaciones del Mar, dos Imperios Depredadores: el británico y el holandés. La derrota de la Armada Invencible es la primera señal del declive. Muchos años más tarde, cuando el poder del Mar se ha trasladado a Estados Unidos, la derrota de la escuadra española, mandada por Cervera, frente a la estadounidense en Santiago de Cuba remata la derrota hispánica.

Geopolítica del mundo multipolar

La posibilidad de construcción de un mundo multipolar ha sido magníficamente expuesta por Dugin en su libro del mismo nombre{10}. La geopolítica se concibe como un instrumento de análisis fundamental, más importante incluso que las propias ideologías. Pero Dugin distingue entre una geopolítica “del Mar” y una geopolítica “de la Tierra”{11}. La primera estaría al servicio de la globalización y del mundialismo, que no es más que una extensión mundial del Imperio atlantista anglo-americano como civilización del Mar. El mundialismo, el neoliberalismo, la ideología de género y los “Derechos Humanos” serían los instrumentos ideológicos, mientras que la OTAN seria el brazo militar de este “poder del Mar”, presto a intervenir allí donde alguien osara discutir su hegemonía (Kosovo, Iraq, Siria).

Frente a este poder ningún estado nacional es bastante fuerte para oponerse. La alternativa geopolítica que Dugin propone es la construcción de diversos polos de poder, asociados a civilizaciones, que sean capaces, por un lado de mantener la diversidad cultural en el mundo, y por otro a oponerse a la hegemonía mundialista/estadounidense con el potencial tecnológico, económico y militar suficiente.

El hundimiento de la Unión Soviética pone fin a la división bipolar de la Tierra. Esta división había nacido en Yalta, después de la II Guerra Mundial, cuando la URSS y Estados Unidos se repartieron el mundo. Usando la expresión de Carl Schmitt la bipolaridad fue el tercer nomos de la Tierra, que puso fin en la práctica al segundo nomos, que fue el pactado en Westfalía con el reconocimiento de la soberanía de los Estados. En el mundo bipolar los estados seguían, en teoría, siendo soberanos, pero en la práctica estaban determinados por la adscripción a uno de los bloques, mientras que los intentos de crear un tercer polo de países “no alineados” fracasaron de forma estrepitosa.

El hundimiento del mundo bipolar marca la transición de la Modernidad a la Posmodernidad y la consolidación de Estados Unidos como una hiperpotencia, dispuesta a imponer sus valores, su civilización y su forma de vida en todo el planeta. Su instrumento es la globalización (con todo su arsenal ideológico) y cuenta con la complicidad de las oligárquicas económicas, académicas y culturales desperdigadas por el planeta, que han renegado de sus raíces y están encandiladas con el cosmopolitismo.

Sin embargo, en el seno de la hiperpotencia estadounidense se perfilan dos estrategias distintas para el domino mundial. En una se afirma, de manera indiscutible, el liderazgo mundial de Estados Unidos, basada sobre todo en su potencial económico y militar. Los Busch (padre e hijo) serían un ejemplo de esta estrategia dura. La estrategia blanda insiste en conceptos como “comunidad internacional”, intentando disimular el papel rector de los Estados Unidos y dando más protagonismo a los “aliados y amigos” (Europa, Japón). Insiste más en factores ideológicos y en “valores compartidos”. La presidencia de Obama sería un ejemplo de esta estrategia, en la cual hay una enorme hipocresía, pues recurre, al igual que la otra, a las intervenciones militares para “defender los Derechos Humanos” e “imponer la democracia”: intervención militar en Libia, en Siria, creación y financiación del Estado Islámico para combatir a Assad, &c.

Sin embargo parece que diversos acontecimientos políticos en el mundo parecen ir contra esta tendencia. En primer lugar la subida al poder de Vladimir Putin en Rusia, que pone fin a la era liberal de Boris Yelsit, en la cual se fomentó la desmembración del gigante euroasiático y su rendición frente a Estados Unidos. Con Putin Rusia vuelve a tener vocación de gran potencia y se opone activamente al poder mundial liderado por Estados Unidos. Así, por ejemplo, su intervención en Siria ha sido fundamental para derrotar al Estado Islámico y salvar al régimen de Assad, imprescindible para evitar que la región se convierta en un nuevo caos, como Iraq o Libia.

La victoria de Trump en Estados Unidos es otro factor a tener en cuenta. Por encima de su confusión y su histrionismo, la política de Trump significa una vuelta a la concepción de Estados Unidos como Estado-Nación, y la renuncia a liderar un proyecto mundialista en ninguna de las dos versiones.

Finalmente, la aparición en Europa de movimientos identitarios, que rechazan el mundialismo de la UE, es otro factor a tener en cuenta. Aunque estos movimientos son muy diversos, y, en ocasiones, parece a que tienden a restablecer el Estado-Nación, pueden ser el germen de la construcción de otra Europa distinta a los planes de Bruselas. Allí donde han alcanzado el poder (Italia de Salvini, Hungría de Orban) ya no se inclinan por la retirada de la UE (como el Brexit) sino por una transformación radical de las políticas europeas: proteccionismo, oposición a la inmigración y vuelta a las raíces culturales de Europa.

La multipolaridad no consiste simplemente en un renacimiento de Rusia (que nos devolvería a la bipolaridad), sino en la aparición de diversos polos de poder en la Tierra (mundo árabe, China, India, &c.). Los polos de poder corresponden a las grandes civilizaciones, por lo que la multipolaridad no consiste solamente en un equilibrio de poder, sino en la idea de que ninguna civilización es “superior” a otra, y que todas tienen derecho a desarrollarse según sus dinámicas internas. Es este marco donde debemos definir la geopolítica del Hispanismo.

Polos y Grandes Espacios

Para Dugin{12} un polo debe representar una poderosa formación militar, económica, demográfica, política, geográfica y civilizacional, capaz de oponerse al mundialismo y a la globalización. A su vez el polo puede contener uno a varios Grandes Espacios, asociados a una estructura continental.

Partiendo de esta idea, nosotros proponemos la inclusión del Hispanismo en el polo Hispanoamericano-Europeo-Euroasiático, formado por tres grandes espacios continentales: el Hispanoamericano, el Europeo y el Euroasiático (Ruso). El Hispanismo puede jugar un papel fundamental para la cohesión del espacio Hispanoamericano y Europeo.

La situación actual en estos tres posibles grandes espacios es muy diversa. Vamos a analizar cada una de ellas, y ver el papel que el Hispanismo podría jugar en el futuro.

Rusia y el espacio Eurasiático

No cabe duda que en el momento actual es Rusia la que está más cerca de constituir el Gran Espacio Eurasiático. Las sucesivas victorias políticas de Vladimir Putin son una muestra evidente de la voluntad del pueblo ruso de volver a ser una gran potencia, de intervenir en la política internacional de forma decisiva (como lo ha hecho en Siria), de oponerse al despliegue de la OTAN, de abandonar el comunismo pero sin auto culpabilizarse, asumiéndolo como parte de su historia y de volver a sus raíces culturales. Sin embrago, tal como señala Dugin{13}, no todo está claro y definido en la Rusia actual, y dentro del propio bloque gubernamental hay importantes tendencias liberales y occidentalizantes.

Para Dugin el gran debate es entre los que consideran a Rusia un Estado-Nación (en clave occidentalizante) y los que consideran a Rusia una civilización. La civilización sería el aspecto cultural de lo que políticamente es un Imperio, que se convierte así en el eje organizador del espacio Eurasiático. Rusia, como “Corazón de la Tierra”, es imprescindible para construir el polo Hispanoamericano-Europeo-Eurasiático, y por tanto, la alianza con Rusia es imprescindible para todas aquellas fuerzas políticas que trabajen en este sentido.

Es innegable que la Rusia de Putin ha realizado diversas operaciones geopolíticas que la acreditan ya como una gran potencia, capaz de oponerse con éxito al mundialismo patrocinado por Estados Unidos. La anexión de Crimea, la intervención en Osetia del Sur, y, sobretodo, la intervención en Siria, decisiva para el mantenimiento del Assad y la derrota de Estado Islámico, así lo manifiestan. Otras intervenciones han sido más timoratas, como el apoyo a los rebeldes pro-rusos en Ucrania.

Para Dugin{14} Putin se aproximó a una visión geopolítica clara y sin contradicciones a finales de su periodo presidencial en 2007, en el famoso discurso pronunciado en Munich sobre política de seguridad. En este discurso Putin sometió a crítica el sistema unipolar y describió su visión del papel de Rusia en el mundo contemporáneo. Rechazó la ampliación de la OTAN y su papel de “gendarme”. Además condenó la estrategia económica de los países occidentales en el tercer mundo, que, con la ayuda del Banco Mundial y del Fondo Monetario Internacional, arruinan a las naciones bajo la apariencia de una ayuda económica{15}.

Por otra parte desde la Rusia de Putin se han puesto en marcha diversas iniciativas de integración geopolítica del espacio post-soviético. En el terreno económico hay que citar la Comunidad Económica Euroasiática (Rusia, Kazajstán, Bielorrusia, Tayikistán, Kirguistán), el Espacio Económico Común (Rusia, Kazajstán, Bielorrusia, con invitación a Ucrania) y la Unión Aduanera (Rusia, Kazajstán, Bielorrusia). En el aspecto militar y estratégico hay que citar el Contrato Social sobre Seguridad Colectiva, firmado por Rusia, Kazajstán, Bielorrusia, Tayikistán. Kirguistán y Armenia{16}.

Si en Rusia están ya en camino de construcción del espacio Euroasiático, en Europa y en Hispanoamérica las cosas no están, ni mucho menos, tan avanzadas.

El Espacio Europeo

Aunque pueda parecer paradójico, el principal obstáculo para la construcción de un Gran Espacio Europeo es, precisamente, la Unión Europea. Construida en torno de los ejes ideológicos del neoliberalismo, de la ideología de los Derechos Humanos y del librecambio comercial, la UE pretende extenderse e integrar a estados diversos, algunos absolutamente ajenos a Europa, tanto desde el punto de vista cultural como geográfico. Carente en absoluto de proyecto político, incapaz de plantear una política de defensa propia fuera de la OTAN, auto inculpándose continuamente de las guerras (civiles) que en el pasado asolaron Europa y habiendo renegado absolutamente de las raíces culturales y religiosas de Europa, la UE atraviesa una crisis profunda.

Para muchos europeos la UE es vista como una burocracia sin alma, con unos gestores que nadie ha elegido, que no hace más que decretar normativas restrictivas y políticas de austeridad (que son de miseria) con fidelidad perruna a las directrices del Banco Mundial y del Fondo Monetario Internacional. Erosiona continuamente la soberanía de los estados, sin ser capaz de ofrecer a cambio una auténtica soberanía europea. Además, propicia una suicida política migratoria que, unida a la caída demográfica de los pueblos europeos, puede llevar a una auténtica sustitución de la población.

Todo ello ha provocado la aparición, en muchas naciones europeas, de movimientos populares de repulsa a la UE y a sus políticas migratorias y librecambistas. Estos movimientos, calificados desde el poder de “populistas” y “ultraderechistas”, son muy variados y carecen aún de una estrategia común. En un principio algunos de ellos (como el FN francés) propiciaban la vuelta al Estado-nación, pero poco a poco se va abriendo paso la idea de que tal posición no es viable, pues ningún Estado-nación en solitario puede resistir a la globalización. La llegada al poder de alguno de estos movimientos (Salvini en Italia, Orban en Hungría), la constitución del llamado Grupo de Visegrado (Hungría, Polonia, Chequia y Eslovaquia) que, juntamente con Austria, se han negado a aceptar las cuotas de “refugiados” que la UE les quería imponer o el avance de Alternativa por Alemania está encaminando el proceso hacia la construcción de una “altereuropeidad”.

La posición altereuropea tendría como base una ideología i-liberal: democracia comunitaria pero rechazo al individualismo liberal, rechazo al mundialismo y a la globalización ya afirmación de la identidad común de los pueblos de Europa y de cada una de las patrias que la integran.

El problema es que estamos hablando de estados relativamente periféricos en Europa (el único con peso decisivo es Italia), mientras que los dos estados “centrales” de Europa, Francia y Alemania, siguen en manos de gobiernos neoliberales y mundialistas. Es evidente que para la construcción del Gran Espacio Europeo es imprescindible el eje Paris-Berlín.

El Hispanismo debe considerar a estos movimientos populares como aliados naturales, pero antes hay que aclarar las relaciones de la Hispanidad con Europa.

La Hispanidad y Europa. Las dos almas de Europa

Tradicionalmente se ha considerado que los valores propios de la Hispanidad y eran opuestos a Europa. Si consideramos la Europa de Westfalia, de la Revolución Francesa y del protestantismo esta afirmación es cierta, puesta esta Europa surge de la derrota del Imperio Hispánico. El desenlace de la II Guerra Mundial, con la derrota de las potencias del Eje, de las cuales España era aliada a pesar de su neutralidad, refuerza esta posición. Los aliados vencedores señalan a España como amigo de los vencidos, y le imponen un duro bloqueo comercial. El patriotismo español se afirma siempre como enemigo de esta Europa que nos odia.

Sin embrago existe la posibilidad de otra Europa. Para ello hay que volver la vista hacia la historia. Después de la caída del Imperio Romano y tras unos siglos de confusión, se produce la primera manifestación política Europea, mucho antes del nacimiento de los Estados –nación: el Imperio Carolingio, el Sacro Romano Imperio{17}. Carlomagno reivindica la herencia de Roma (La Traslatio Imperii) fusionada con la herencia cristiana.

Mientras esto ocurría, en la Península Ibérica los incipientes reinos hispano-cristianos luchaban contra los musulmanes. A pesar de la relativa alianza con los francos, los reyes de Asturias, León y Castilla reivindican también la dignidad imperial, pues consideran que sus reinos son el Katechon (el dique, la muralla), que impide a los sarracenos el asalto de Europa.

La dignidad imperial volverá a ser reivindicada por los emperadores germanos, que fundaran el Sacro Imperio Romano-Germánico. La dignidad imperial acabara en la corona del Emperador de Austria. Carlos V fusionará en su corona a los dos Imperios, el Hispánico (ya extendido por Hispanoamérica) y el Austriaco y librará una lucha sin precedentes contra las fuerzas que pretenden disgregar Europa: el protestantismo que rompe la unidad religiosa y los incipientes nacionalismos de los estados-nación auspiciados por las monarquías absolutistas (como la francesa), con el apoyo del Imperio Depredador Británico.

Los sucesores de Carlos V (Felipe II, Felipe III, Felipe IV), aun cuando ya no ostentan la corona imperial austriaca, seguirán esta lucha, que acabará en derrota. La paz de Westafalia marcará el nacimiento de los estados-nación soberanos y por lo tanto en fin de la unidad espiritual y política de Europa.

España, el Imperio Hispánico, no lucharon contra Europa, sino contra un modelo determinado de Europa, que fue el que se impuso y dio lugar a la Modernidad. Ahora, en la posmodernidad, otra Europa es posible, y el Hispanismo debe apostar por ella.

Tal como ha señalado Dugin{18} en Europa existen dos almas: la talasocrática o atlantista, que es liberal y mundialista, representada por la UE y por la OTAN, y que controla actualmente los dos estados centrales de Europa: Francia y Alemania. Pero hay otra alma de Europa, la telúrica e Imperial, la que reivindica su identidad y sus tradiciones, la que se manifiesta en Italia y en el grupo de Visegrado, la que quiere una alianza con Eurasia. El Hispanismo debe apostar por esta otra Europa, pues con ello estará siendo fiel a su pasado y a su historia.

Hispanoamérica

La situación en Hispanoamérica es aún más confusa que en Europa. Desde la proclamación de la “doctrina Monroe”: América para los americanos (del Norte), los Estados Unidos siempre han considerado a las naciones hispanoamericanas como su feudo particular y su colonia. Su intervencionismo en la política interior de los estados hispanoamericanos ha sido continua, a veces de forma ostensible y violenta (golpe de Estado en Chile, en Argentina, intervención militar en Panamá), y otras de forma menos visible pero no menos efectiva (penetración de las sectas evangélicas, decisiva para la victoria de Bolsonaro en Brasil).

La otra cara de la moneda son las corrientes indigenistas, auspiciadas por ciertos sectores de la izquierda, con una visión idealizada de las civilizaciones precolombinas, que rechazan la herencia cultural hispánica y se alimentan de la Leyenda Negra y del mito del genocidio. Ambas posiciones, “derechista” e “izquierdista” tienen en común el rechazo a lo Hispánico.

Hay sin embargo corrientes políticas e ideológicas en Hispanoamérica en que el Hispanismo debe apoyarse: el neoperonismo argentino, representado por el filósofo Alberto Buela{19}, y el crisolismo peruano, representado por el politólogo y activista Israel Lira{20}. Ambas comparten una aceptación entusiasta de la herencia hispana en Hispanoamérica, y una visión continental de la política hispanoamericana.

El neoperonismo rechaza las desviaciones neoliberales de Carlos Menem y socialdemócratas de los Kirchner, y reivindica la herencia justicialista y continentalista del general Perón, lo que hace que sus ideas sean consonantes con el continentalismo europeo y el eurasianismo ruso.

Es misión urgente del Hispanismo volver a tejer lazos con el mundo Hispanoamericano, muy deteriorados por el régimen de 1978, cuya política exterior está marcada por el servilismo hacia la UE y hacia Estados Unidos. En el pasado estos lazos fueron muy estrechos. Recordemos la alianza de la España de Franco con la Argentina de Perón, y, sobretodo, su apoyo a Cuba frente al bloqueo estadounidense. A pesar de ser España aliada de Estados Unidos, y a pesar del abismo ideológico que la separaba de la Cuba de Fidel Castro, sostenido por la URSS, la solidaridad Hispanoamericana estuvo por encima de las diferencias ideológicas, mostrando un ejemplo nítido de lo que es el razonamiento geopolítico por encima de las ideologías.

——

{1} De Benoist, A. (2012) “La Geopolítica” Nihil Obstat. Revista de historia, metapolítica y filosofía, n. 18-19, pp.57-74

{2} Von Uexküll, J. (1945) Ideas para una concepción biológica del mundo (prólogo de José Ortega y Gasset) Buenos Aires- México, Editorial Espasa Calpe Argentina.

{3} Steuckers, R. (2012) “Karl Haushoffer (1869- 1946)“ Nihil Obstat. Revista de historia, metapolítica y filosofía, n. 18-19, pp. 83-90.

{4} Talasocracia significa domino de los mares

{5} En su obra The Geographical Pivot of History publicada en 1904

{6} Dugin, A.G. (2015) La geopolítica de Rusia. De la revolución rusa a Putin. Hipérbola Janus, pp. 7-9.

{7} Schmitt, C. (2001) “Tierra y Mar. Consideraciones sobre la historia universal”, en Orestes Aguilar, H. Carl Schmitt, teólogo de la política. México, Fondo de Cultura Económica.

{8} El todo, el conjunto, es algo más que la suma de las partes.

{9} Obra citada, p. 11.

{10} Dugin, A. (2016) Geopolítica del mundo multipolar. Tarragona, Ediciones Fides.

{11} Dugin, A. (2018) Geopolítica existencial. Conferencias en Argentina. Tarragona, Ediciones Fides.

{12} Obra citada 2016, p. 66.

{13} Dugin, A. (2018) El auge de la Cuarta Teoría Política. La Cuarta Teoría Política, vol. II. Tarragona, Ediciones Fides, pp. 103-107.

{14} Dugin, A. (2015) La geopolítica de Rusia. De la revolución rusa a Putin. Hiperbola Janus, pp. 129-133.

{15} Putin, V.V. (2007) Statement and Discussion at the Munich Conference on Security Policy. http: //archive.kremlin.ru (recurso electrónico)

{16} Dugin, 2015, obra citada, p. 124.

{17} AA. VV. (2018) La Europa Neocarolingia y el eje Eurorruso. Tarragona, Ediciones Fides

{18} Dugin, 2017, obra citada, p. 67.

{19} Dugin, 2018, obra citada

{20} Lira, I. (2016) “Crisolismo y Cuarta Teoría Política. Estudios propedeúticos sobre las bases metapolíticas y epistemológicas para una nueva teoría política peruana” Nihil Obstat. Revista de Historia, Metapolítica y Filosofía. Nº 30, pp. 53- 86.

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dimanche, 21 juin 2015

El Imperium a la luz de la Tradición

por Eduard Alcántara

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El Mundo Tradicional siempre se caracterizó por tener las miras puestas hacia lo Alto. El hecho Espiritual impregnaba su discurrir (1). En lo Alto oteaba orden: el Orden del Cosmos, los siete Cielos enunciados y descritos por cierta metafísica,… Y si en lo Alto oteaba un orden que se había impuesto a la nada (2) o al caos previos, quiso -dicho Mundo de la Tradición- instaurarlo aquí abajo como si se tratase de un reflejo del imperante allá arriba. Pretendió hacer de la Tierra un espejo de lo que veía en el Cielo, pues siempre concibió que el microcosmos debía de asemejarse al macrocosmos o, lo que es lo mismo, lo de abajo a lo de arriba (3). Y para que ese Orden cósmico imperase en la Tierra debería de existir –aquí abajo- una fuerza centrípeta que evitase la disgregación de los diferentes elementos que debían acabar tomando parte de él –de ese nuevo orden- y que debían acabar haciéndolo realidad. Y esa fuerza centrípeta aglutinadora no podía revestir otra naturaleza que la espiritual.

La Idea (en el sentido Trascendente) sería el eje alrededor del cual giraría todo un entramado armónico. Una Idea que a lo largo de la historia de la humanidad ha ido revistiéndose de diferentes maneras. Una Idea que -rastreando la historia- toma, por ejemplo, cuerpo en lo que simbolizaba la antigua Roma. Y Roma representará a dicha Idea de forma muy fidedigna. La Idea encarnada por Roma aglutinará a su alrededor multitud de pueblos diversos (4) que, conservando sus especificidades, participarán de un proyecto común e irán dando cuerpo a este concepto de orden en el microcosmos representado por la Tierra. Estos pueblos dejarán de remar aisladamente y hacia rumbos opuestos para, por contra, dirigir sus andaduras hacia la misma dirección: la dirección que oteará el engrandecimiento de Roma y, en consecuencia, de la Idea por ella representada. De esta manera Roma se convertirá en una especie de microcosmos sagrado en el que las diferentes fuerzas que lo componen actuarán de manera armoniosa al socaire del prestigio representado por su carácter sacro (por el carácter sacro de Roma). Así, el grito del “Roma Vincis” coreado en las batallas será proferido por los legionarios con el pensamiento puesto en la victoria de las fuerzas de lo Alto; de aquellas fuerzas que han hecho posible que a su alrededor se hayan unido y ordenado todos los pueblos que forman el mundo romano, como atraídos por ellas cual si de un imán se tratase.

Roma aparece, se constituye y se desarrolla en el seno de lo que multitud de textos Tradicionales definieron como Edad de Hierro, Edad del Lobo o Kali-yuga. Edad caracterizada por el mayor grado de caída espiritual posible al que pueda arribar el hombre: por el mayor nivel de oscurecimiento de la Realidad Trascendente. Roma representa un intento heroico y solar por restablecer la Edad Áurea en una época nada propicia para ello. Roma nada contracorriente de los tiempos de dominio de lo bajo que son propios de la Edad de Hierro. Es por ello que, tras el transcurrir de su andadura histórica, cada vez le resultará más difícil que la generalidad de sus ciudadanos sean capaces de percibir su esencia y la razón metafísica de su existencia (las de Roma). Por ello -para facilitar estas percepciones sacras- tendrá que encarnarlas en la figura del Emperador; el carácter sagrado del cual -como sublimación de la naturaleza sacra de Roma- ayudará al hombre romano a no olvidar cuál es la esencia de la romanidad: la del Hecho Trascendente. Una esencia que conlleva a la sacralización -a través de ritos y ceremonias- de cualquier aspecto de la vida cotidiana, de cualquier quehacer y, a nivel estatal, de las instituciones romanas y hasta de todo el ejercicio de su política.

Con la aparición de la figura del Emperador Roma traspasa el umbral que separa su etapa republicana de la imperial. Este cambio fue, como ya se ha señalado, necesario, pero ya antes de dicho cambio (en el período de la República) Roma representaba la idea de Imperium, por cuanto la principal connotación que, desde el punto de vista Tradicional, reviste este término es de carácter Trascendente y la definición que del mismo podría realizarse sería la de una “unidad de gentes alrededor de un ideal sacro”. Por todo lo cual, tanto la República como el Imperio romanos quedan incluidos dentro de la noción que la Tradición le ha dado al vocablo “Imperium“.

Así las cosas la figura del Emperador no podía no estar impregnada de un carácter sagrado que la colocase al nivel de lo divino. Por esto, el César o Emperador estuvo siempre considerado como un dios que, debido a su papel en la cúspide piramidal del Imperio, ejercía la función de ´puente´ o nexo de unión entre los dioses y los hombres. Este papel de ´puente´ entre lo divino y lo humano se hace más nítido si se detiene uno a observar cuál era uno de los atributos o títulos que atesoraba: el de Pontifex; cuya etimología se concreta en ´el hacedor de puentes´. De esta manera el común de los romanos acortaba distancias con un mundo del Espíritu al que ahora veía más cercano en la persona del Emperador y al que, hasta el momento de la irrupción de la misma -de la figura del Emperador-, empezaba a ver cada vez más alejado de sí: empezaba a verlo más difuso debido al proceso de caída al que lo había ido arrastrando el deletéreo kali-yuga por el que transitaba.

Los atributos divinos del Emperador respondían, por otro lado, al logro interno que la persona que encarnaba dicha función había experimentado. Respondían a la realidad de que dicha persona había transmutado su íntima naturaleza gracias a un metódico y arduo trabajo interior que se conoce con el nombre de Iniciación. Este proceso puede llevar (si así lo permiten las actitudes y aptitudes del sujeto que se adentra en su recorrido) desde el camino del desapego o descondicionamiento con respecto a todo aquello que mediatiza y esclaviza al hombre, hasta el Conocimiento de la Realidad que se halla más allá del mundo manifestado (o Cosmos) y la Identificación del Iniciado con dicha Realidad. Son bastantes los casos, que se conocen, de emperadores de la Roma antigua que fueron Iniciados en algunos de los diferentes Misterios que en ella prevalecían: de Eleusis, mitraicos,… Así podríamos citar a un Octavio Augusto, a un Tiberio, a un Marco Aurelio o a un Juliano.

La transustanciación interna que habían experimentado se reflejaba no sólo en las cualidades del alma potenciadas o conseguidas sino también en el mismo aspecto externo: el rostro era fiel expresión de esa templanza, de ese autodominio y de ese equilibrio que habían obtenido y/o desarrollado. Así, el rostro exhumaba gravitas y toda la compostura del emperador desprendía una majestuosidad que lo revestían de un hálito carismático capaz de aglutinar entorno suyo a todo el entramado social que conformaba el orbe romano. Asimismo, el aura espiritual que lo impregnaba hacía posible que el común de los ciudadanos del Imperio se sintiese cerca de lo divino. Esa mayoría de gentes, que no tenía las cualidades innatas necesarias para emprender las vías iniciáticas que podían hacer posible la Visión de lo metafísico, se tenía que conformar con la contemplación de la manifestación de lo Trascendente más próxima y visible que tenían “a su alcance”, que no era otra que aquélla representada por la figura del Emperador. El servicio, la lealtad y la fides de esas gentes hacia el Emperador las acercaba al mundo del Espíritu en un modo que la Tradición ha definido como de ´por participación´.

Hecho este recorrido por la antigua Roma -como buen modelo para adentrarse en el conocimiento del significado de la noción de Imperium-, no deberíamos obviar alguna otra de las cristalizaciones que dicha noción ha visto en etapas posteriores a la romana. Y nos referimos, con especial atención, a la que se concretó, en el Medievo, con la formación de un Sacro Imperio Romano Germánico que nació con la vocación de reeditar al fenecido, siglos antes, Imperio Romano y convertirse en su legítimo continuador.

El título de ´Sacro´ ya nos dice mucho acerca de su fundamento principal. También, en la misma línea, es clarificador el hecho de que el emperador se erigiera en cabeza de la Iglesia; unificando además, de esta manera, en su cargo las atribuciones o funciones política y espiritual.

De esta guisa el carisma que le confiere su autoridad espiritual (amén de la política) concita que a su alrededor se vayan uniendo reinos y principados que irán conformando esta idea de un Orden, dentro de la Cristiandad, que será el equivalente del Orden y la armonía que rigen en el mundo celestial y que aquí, en la Tierra, será representado por el Imperium.

La legitimidad que su carácter sagrado le confiere, al Sacro Imperio Romano Germánico, es rápidamente reconocida por órdenes religioso-militares que, como es el caso de la del Temple, son dirigidas por una jerarquía (visible u oculta) que conoce de la Iniciación como camino a seguir para experimentar el ´Segundo Nacimiento´, o palingénesis, que no es otro que el nacimiento al mundo del Espíritu. Jerarquía, por tanto, que tiene la aptitud necesaria para poder reconocer dónde se halla representada la verdadera legitimidad en la esfera espiritual: para reconocer que ella se halla representada en la figura del emperador; esto sin soslayar que la jerarquía templaria defiende la necesidad de la unión del principio espiritual y la vía de la acción –la vía guerrera- (complementariedad connatural a toda orden religioso-militar) y no puede por menos que reconocer esta unión en la figura de un emperador que aúna su función espiritual con la político-militar (5).

Para comprender aún mejor el sentido Superior o sagrado que revistió el Sacro Imperio Romano Germánico se puede reflexionar acerca de la repercusión que tuvo el ciclo del Santo Grial en los momentos de mayor auge y consolidación de dicho Imperio. Una repercusión que no debe sorprender a nadie si nos atenemos a los importantes trazos iniciáticos que recorren la saga griálica y a cómo se aúnan en ella lo guerrero y lo sacro en las figuras de unos caballeros que consagran sus vidas a la búsqueda de una autorrealización espiritual simbolizada en el afán mantenido por hallar el Grial.

Aclarados, hasta aquí, en qué principios y sobre qué base se sustenta la noción Tradicional del Imperium no estaría de más aclarar qué es lo que se hallaría en sus antípodas, como antítesis total del mismo y como exabrupto y excreción antitradicional propios de la etapa más sombría y crepuscular que pueda acontecer en el seno de la Edad de Hierro; etapa por la que estamos, actualmente, transitando y a la que cabe denominar como ´mundo moderno´, en su máxima expresión. Un mundo moderno caracterizado por el impulso hacia lo bajo –hacia lo que degrada al hombre- y por el domino de la materia, en general, y de la economía (como paradigma de la anterior), en particular.

Pues bien, en tal contexto los Estados (6) ya han defenestrado cualquier aspiración a constituir unidades políticas que los sobrepasen y que tengan la mira enfocada en un objetivo Elevado, pues, por contra, ya no aspiran a restaurar el Imperium. Sus finalidades, ahora, no son otras que las que entienden de mercado (de economía).

En este afán concentran sus energías y a través de la fuerza militar o de la colonización financiera (a través de préstamos imposibles de devolver por los intereses abusivos que llevan implícitos) someten (7) a gobiernos y/o países a los dictados que marcan sus intereses económicos; intereses económicos que, por otro lado, son siempre los de una minoría que convierte a los gobiernos de los estados colonizadores en auténticas plutocracias.

Por estas “artes” estos estados ejercen un imperialismo que no es más que la antítesis de lo que siempre representó la idea de Imperium y lo más opuesto a éste que pueda imaginarse.

Notas

(1) Un ´discurrir´ que, en el contexto expresado, no hay que confundir con el concepto de ´devenir´, de ´fluir´, de lo ´pasajero´, de lo ´caduco´, de lo ´perecedero´,…

(2) Aquí la expresión ´la nada´ debe ser asimilada a la del ´caos´ previo a la configuración del mundo manifestado (del Cosmos) y no debe de confundirse con el concepto de No-Ser que determinada metafísica -o que un Réné Guénon- refería al Principio Supremo que se halla en el origen y más allá de la manifestación.

(3) Como curiosidad podríamos detenernos en el conocido como “Parque del Laberinto de Horta”, en la ciudad de Barcelona, y observar de qué manera su autor quiso reflejar estas dos ideas de ´caos´ y de ´orden´ cósmicos… Lo hizo construyendo el parque en medio de una zona boscosa que representaría el caos previo en el que, a modo de símil, los árboles crecen de manera silvestre y sin ningún tipo de alineamiento. Por contra, el parque implica poner orden dentro de este desorden: construir a partir de una materia prima caótica y darle forma, medida y proporción. Edificar el Cielo en la Tierra.

(4) Estos pueblos diversos que se agruparán alrededor de la empresa  romana no serán pueblos de culturas, costumbres o   religiosidades antagónicas, ya que, en caso contrario hubiera  sido muy difícil imaginarse la integración de los mismos en la Romanidad. Sus usos, costumbres y leyes consuetudinarias en ningún caso chocaron con el Derecho Romano. Sus divinidades fueron, en unos casos, incluidas en el Panteón romano y, en otros, asimiladas a sus equivalentes romanas. Sus ceremonias y ritos sagrados fueron perviviendo en el seno del orbe romano o fueron, también, asimilados a sus semejantes romanos. La extracción, casi exclusivamente, indoeuropea de dichos pueblos explica las semejanzas y concordancias existentes entre los mismos (no debe olvidarse que remontándose a épocas remotas,  que rozan con el mito, todos estos pueblos constituían uno solo; de origen hiperbóreo, según muchas tradiciones  sapienciales).

(5) Hay que tener presente que el mismo vocablo ´emperador´ deriva del latín Imperator, cuya etimología es la de ´jefe del ejército´.

(6) A caballo entre finales de la Edad Media y principios de la Edad Moderna se van debilitando los ideales Superiores supranacionales y van siendo suplantados por otros impregnados por un egoísmo que redundará en favor de la aparición de los Estados nacionales.

Bueno es también recordar que el Emperador Carlos (I de España y V de Alemania) fue, allá por la primera mitad del  siglo XVI, el último que intentó recuperar las esencias y el espíritu, ya mortecinos, del Sacro Imperio Romano Germánico. Al igual que no está de más reconocer en el imperio que España construye -arrancando de fines del siglo XV- a lo largo del s. XVI, el último con pretensiones espirituales (al margen de que, en ocasiones, pudiesen coexistir con otras de carácter económico) de entre los que Occidente ha conocido. Y esto se afirma en base a los principales impulsos que se hallan en la base de su política exterior, como los son, en primer lugar, su empeño en evitar la división de una Cristiandad que se veía seriamente amenazada por el crecimiento del protestantismo o, en segundo lugar, sus esfuerzos por contener los embates del Islam protagonizados por turcos y berberiscos o, en tercer lugar, su decisión de evangelizar a la población nativa de los territorios americanos incorporados a la Corona (aparte de la de otros territorios; como las Filipinas,…). Estos parámetros de la política exterior de España seguirán, claramente, en vigencia también durante el siglo XVII.

A medio camino entre el imperio español y otros de corte eminentemente antitradicional (por lo mercantilista de los mismos), como el caso del imperio británico (que alcanzó su máxima expresión en el s. XIX) o del conocido como imperialismo ´yanqui´ (tan vigente en nuestros días), podríamos situar al de la Francia napoleónica. Y no sólo lo situamos a medio camino por una evidente razón cronológica, sino que también lo hacemos porque a pesar de haber perdido cualquier orientación de carácter espiritual (el laicismo consecuente con la Ilustración y la Revolución Francesa fue una de las banderas que enarboló), a pesar de ello, decíamos, más que motivaciones de naturaleza económica (como es el caso de los citados imperialismos británico y estadounidense), fueron metas políticas las que  ejercieron el papel de motor de su impulso conquistador. Metas políticas que no fueron otras que las de exportar, a los países  que fue ocupando, las ideas (eso sí, deletéreas y antitradicionales) triunfantes en la Revolución Francesa.

Percíbanse los métodos agresivos y coercitivos de que se vale el imperialismo antitradicional (como caracterización que es de  un nacionalismo expansivo) y compárense con la libre decisión (Sacro Imperio Romano Germánico) de participar en el proyecto común del Imperium que, a menudo, adoptaron reinos y principados. Compárense dichos métodos con la rápida decisión de integrarse en la Romanidad a la que optaron (tras su  derrota militar) aquellos pueblos que se enfrentaron a las legiones romanas.

Fuente: Septentrionis Lux

Sobre imperio e imperialismo

por Francisco Núñez Proaño

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Si un día fuimos grandes, ¿Cómo no hemos de volver a serlo cuando sirvamos en plenitud a nuestros no igualados destinos? (…) Os decía que como imperialismo, no. Imperialismo es el sentido hegemónico de un pueblo sobre otro pueblo, que salta sobre las cuestiones de derecho, que salta por encima de la justicia. Esto no es de nosotros. Debemos ir a una reintegración de los pueblos hispánicos” (Jorge Luna Yepes)

En el estudio de los sistemas políticos comparados, que decepcionantemente la mayoría de veces se reduce a las distintas formas de democracia, Imperio e imperialismo parecerían sinónimos, sin embargo, a la luz de la concepción tradicionalista de Julius Evola por un lado, y nacionalrevolucionaria o de tercera posición de Jorge Luna Yepes por el otro, son antítesis “lo más opuesto” que pueda concebirse.

En la historia de las ideas, en particular de las ideas políticas ecuatorianas, pocos pensadores han alcanzado un grado de claridad y penetración sobre las causas de la decadencia de la idea política y su expresión plasmada en la realidad: el Estado. Jorge Luna Yepes, prácticamente un desconocido en nuestros días, fue un líder político ecuatoriano, así como historiador, y figura máxima del movimiento de tercera posición Acción Revolucionaria Nacionalista Ecuatoriana durante la segunda mitad del siglo XX.

En el caso particular de este artículo nos interesan sus ideas políticas desarrolladas y expuestas en sus escritos a lo largo de las décadas, específicamente la de Imperio y la de imperialismo; Luna entendía a ambos conceptos como enfrentados entre sí, y así nos lo señala claramente, definiendo al Imperio de la siguiente forma:

“Vosotros sabéis que una vez fuimos tan grandes que en nuestras lindes el sol no se ponía. Y siendo esto una verdad en el campo físico, lo era más profundamente en el campo del espíritu… (el) Imperio español de la decadencia, fue quedar confiadamente en el campo de la inactividad. Nosotros tenemos que reaccionar contra algo que se hizo vicio nuestro, pero que no fue de nuestros mayores. Esta inactividad después del éxito no es consustancial con el genio hispano… Si un día fuimos grandes, ¿Cómo no hemos de volver a serlo cuando sirvamos en plenitud a nuestros no igualados destinos?… tenemos que lanzarnos a la reconquista de lo que fue nuestro. ¿Qué fue nuestro? Nuestra fe, nuestra grandeza imperial. El Imperio. ¿Imperialismo? Imperialismo, no…” [1].

En cambio, imperialismo para él significa lo siguiente:

“¿Y cómo no vamos nosotros a volver por lo que antes fuimos? ¿Cómo vamos a rehacer este Imperio? Os decía que como imperialismo, no. Imperialismo es el sentido hegemónico de un pueblo sobre otro pueblo, que salta sobre las cuestiones de derecho, que salta por encima de la justicia. Esto no es de nosotros. Debemos ir a una reintegración de los pueblos hispánicos. ¿Qué se llame Imperio? Es discutible. El nombre es menos importante…. Afirmación imperial, no… imperialista” [2].

A su vez, históricamente concebía un orden específico dentro de la estructura cultural de la colonia, describiendo una vida que “discurre sencillamente, sin ostentación… la vida hogareña y ciudadana de Quito en la unidad del Imperio” [3], y cuando se refiere a al quiteño Miguel Jijón y León (nacido en Cayambe), primer Conde de Casa Jijón, acentúa sus “grandes trabajos a favor de la Patria y del Imperio” [4]. Queda entonces asentado por Jorge Luna Yepes que el Imperio es una unidad física y sobre todo espiritual, que debe ser recuperada, y además; el imperialismo no equivale a Imperio, sino que es su adversario de alguna manera al ser un sistema político hegemónico de un pueblo sobre otro, es decir, un sistema de opresión y explotación del centro hacia la periferia, contrario al sentido de unidad trascendente y en función del bien común explícita e implícita del Imperio.

PAVIA escudo imperial.jpgDe por sí son destacables los conceptos de las ideas políticas de Imperio e imperialismo que presenta Jorge Luna Yepes, con una visión desprejuiciada y nada común en el Ecuador, por aportar con estas a un mejor y más pleno entendimiento de nuestra realidad política-histórica en el continente americano; donde la palabra Imperio se volvió sinónimo de la explotación capitalista estadounidense, siendo usual escuchar a los sectores ideológicos de izquierda –sobre todo- referirse despectivamente a Estados Unidos como “el imperio”, e incluso haciendo alusiones similares –en el sentido de explotación capitalista- a otros países, en particular a España por su claro pasado imperial en América.

Por su parte el pensador tradicionalista italiano Julius Evola, también desarrolló no solo la contraposición de Imperio e imperialismo, sino que dota al Imperio de un sistema relacionado de aplicación para estos tiempos, basado en la experiencia y el desarrollo histórico de los imperios a lo largo de la historia universal [5]. “El fundamento de todo Estado verdadero es la trascendencia de su principio de la soberanía, de la autoridad y de la legitimidad” [6]. Evola pudo definir el Imperio de esta manera:

En épocas precedentes se pudo hablar de un carácter sagrado del principio de la soberanía y del poder, o sea del Estado [7]… idealmente, una única línea conduce de la idea tradicional de ley y de Estado a la de Imperio [8]… Un ordenamiento político, económico y social creado en todo y por todo para la sola vida temporal es cosa propia exclusivamente del mundo moderno, es decir, del mundo de la anti tradición. El Estado tradicionalmente, tenía en vez un significado y una finalidad en un cierto modos trascendentes, no inferiores a los mismos que la Iglesia católica reivindicó para sí en Occidente: él era una aparición del ‘supramundo’ y una vía hacia el ‘supramundo’ [9]… Después, los Imperios serán suplantados por los ‘imperialismos’ y no se sabrá más nada del Estado a no ser que como organización temporal particular, nacional y luego social y plebeya[10].

Marcos Ghio, el principal traductor de la obra de Julius Evola al castellano y uno de sus principales estudiosos, detalla ejemplificando históricamente estas diferencias entre Imperio e imperialismo:

Por una parte “el romano buscaba el Imperio, más que para poder vender sus productos y comerciar mejor, más que para enriquecerse, tal como acontece con los actuales ‘imperialismos’, para plasmar en la existencia de una idea de justicia y de sacralidad; y era dentro de tal contexto místico como Roma se erguía a sí misma como el centro espiritual del universo, en la cual los distintos pueblos de la tierra hallaban un orden superior a su mera inmediatez y a sus apetitos materiales, consiste en un equilibrio dador de sentido último a sus acciones. Así como el alma es el centro ordenador de un cuerpo evitando por su acción que sus partes se desintegren en una lucha incesante entre sí y en un flujo espontáneo hacia la nada, el Imperio es ese mismo orden superior en el seno de los pueblos y partes diferentes en que se compone una civilización, o aun la humanidad en su conjunto, de arribarse a la idea última de Imperio universal”. [11] Y por otra “la idea moderna de imperialismo, el que no representa otra cosa que una extensión de la economía, queriendo significarse con ello además el otro dogma moderno de que los hombres en última instancia solo se movilizan en la vida en función de satisfacer apetitos materiales y que por lo tanto la política y el imperio no serían sino la consecuencia o ‘superestructura’ de dicha disciplina” [12].

A todo lo expuesto, me ha llamado poderosamente la atención; y considero este mi aporte particularísimo al estudio de las ideas políticas comparadas (en el Ecuador y el mundo); la coincidencia que se genera entre los postulados del pensador y político ecuatoriano Jorge Luna Yepes y los del pensador de la Tradición italiano Julius Evola, y no solo eso, además el hecho de que se generaron estas ideas casi simultáneamente en ambos. Siendo conceptos políticos inéditos hasta entonces tanto en América como en Europa: la dicotomía entre Imperio: unidad política con un fin común trascedente y espiritual (descontando de por sí el bien común); e imperialismo: función de explotación económica internacional [13] y sus definiciones detalladas más arriba. Surgiéndome esta interrogante: ¿Cómo es posible que dos personas, al parecer del todo inconexas [14], llegaron a coincidir en sus tesis? La respuesta que puedo darle a esta es que existe algo llamado la verdad.

Addendum:

Jorge Luna Yepes desde su particular visión histórica -alguien incluso la calificó de historicista-, así como Julius Evola desde la suya -desde la Tradición-, mantuvo la idea del retorno a la unidad perdida fundamentada en el Imperio hasta el final de su vida, en el caso específico de la América hispana, en torno al Imperio Hispano:

“La guerra de la Independencia crearon odio contra España, porque la guerra fue brutal: de parte y parte. Las autoridades españolas aplicaban la ley vigente de pena de muerte para los sublevados con armas; y frente a eso, Bolívar decretó la guerra a muerte: nada de prisioneros: todos fusilados. Cuanto odio y desolación, y de inmediato, la insurgencia dentro de las mismas filas patriotas, las conspiraciones contra Bolívar; la destrucción de sus sueños que le hicieron exclamar: ‘América es ingobernable… los que han servido a la Revolución han arado en el mar… A cambio de libertad hemos perdido todos los demás bienes. Estos pueblos caerán indefectiblemente en manos de la multitud desenfrenada, para después pasar a las de tiranuelos imperceptibles de todos los colores y razas, devorados por todos los crímenes’. Y vino la anarquía a nuestro país y vino la decadencia de España. Muchos grupos se olvidaron que España había hecho la unidad de América, con una lengua; una religión, una raza mestiza, una concepción especial de la vida. Pero, ahora, tenemos que pensar en la reacción racional. Tenemos que formar un frente común de Hispanoamérica y España: y, más aún, de Iberoamérica y España y Portugal… Desde California y Nueva York, hasta Madrid y Filipinas, y la Guinea que habla español, podremos hacer fe de inteligencia… ” [15]. Estas palabras fueron escritas en 1991.

Notas

[1] Luna Yepes, Jorge, Mensaje a las juventudes de España, Ediciones para el bolsillo de la camisa azul, Madrid, 1949. Las cursivas son mías.

[2] Ibídem. Las cursivas son mías.

[3] Luna Yepes, Jorge, Síntesis histórica y geográfica del Ecuador, 2da Edición, Ediciones de Cultura Hispánica, Madrid, 1951, pp. 297.

[4] Ibídem, pp. 309.

[5]Ver: Evola, Julius, Los Hombres y las Ruinas, Ediciones Heracles, Buenos Aires, 1994

[6]Ibídem pp. 33

[7] Ibídem. Las cursivas son mías.

[8] Evola, Julius, Rebelión contra el mundo moderno, Ediciones Heracles, Buenos Aires, 1994, pp. 59

[9] Ibídem, pp. 55 y 56. La cursivas son mías.

[10] Ibídem, pp. 62. La cursivas son mías.

[11] Ghio, Marcos, en la Introducción a la obra de Evola: Imperialismo pagano,Ediciones Heracles, Buenos Aires, 2001, pp. 8 y 9.

[12] Ibídem

[13] Eduard Alcántara, estudioso de la metafísica y la metapolítica, señala: “A medio camino entre el imperio español y otros de corte eminentemente antitradicional (por lo mercantilista de los mismos), como el caso del imperio británico (que alcanzó su máxima expresión en el s. XIX) o del conocido como imperialismo ´yanqui´ (tan vigente en nuestros días), podríamos situar al de la Francia napoleónica. Y no sólo lo situamos a medio camino por una evidente razón cronológica, sino que también lo hacemos porque a pesar de haber perdido cualquier orientación de carácter espiritual (el laicismo consecuente con la Ilustración y la Revolución Francesa fue una de las banderas que enarboló), a pesar de ello, decíamos, más que motivaciones de naturaleza económica (como es el caso de los citados imperialismos británico y estadounidense), fueron metas políticas las que ejercieron el papel de motor de su impulso conquistador. Metas políticas que no fueron otras que las de exportar, a los países que fue ocupando, las ideas (eso sí, deletéreas y antitradicionales) triunfantes en la Revolución Francesa. Percíbanse los métodos agresivos y coercitivos de que se vale el imperialismo antitradicional (como caracterización que es de un nacionalismo expansivo) y compárense con la libre decisión (Sacro Imperio Romano Germánico) de participar en el proyecto común del Imperium que, a menudo, adoptaron reinos y principados. Compárense dichos métodos con la rápida decisión de integrarse en la Romanidad a la que optaron (tras su derrota militar) aquellos pueblos que se enfrentaron a las legiones romanas.” En su artículo “El Imperium a la luz de la Tradición”: http://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/el-imperium-a-la-luz-de-la-tradicion/ consultado a 27 de septiembre de 2011.

[14] No poseo ningún tipo de registro que avalen el conocimiento de Luna Yepes sobre Evola o viceversa.

[15] Luna Yepes, Jorge, “LA ANTIHISTORIA EN EL ECUADOR” -discurso de incorporación a la Academia Nacional de Historia del Ecuador- aparecido en Boletín de la Academia Nacional de Historia del Ecuador, Vol. 74, N° 157-158, Quito, ene-dic. 1991, pp.160 y siguientes.

Fuente: Hispanoamérica unida