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samedi, 14 octobre 2023

"Attaque massive de l'OMS contre la souveraineté des États membres"

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"Attaque massive de l'OMS contre la souveraineté des États membres"

Gerald Hauser, député FPÖ au Conseil national autrichien, évoque l'influence de l'industrie pharmaceutique sur l'OMS et le risque d'une dictature mondiale de l'OMS.

Source: https://zurzeit.at/index.php/massiver-anschlag-der-who-auf-souveraenitaet-der-mitgliedstaaten/

Monsieur le député, vous êtes l'un des rares hommes politiques autrichiens à aborder le "traité de l'OMS sur les pandémies" et les modifications prévues du "Règlement sanitaire international (RSI) de l'OMS (2005)" (International Health Regulations - IGV). Quelles sont les conséquences pour l'Autriche si ces deux règlements juridiquement contraignants entrent en vigueur comme prévu ?

Gerald Hauser : Concrètement, l'OMS prévoit deux attaques massives contre la souveraineté des États membres de l'OMS, comme l'Autriche, car en mai 2024, le "Traité international de l'OMS sur les pandémies" et les "Amendements au Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)" doivent être adoptés par l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS. Si les amendements au Règlement sanitaire international de l'OMS (2005) sont adoptés en l'état, le directeur général de l'OMS pourra, conformément à l'amendement de l'article 12, paragraphe 2, déclarer de sa propre autorité une urgence de santé publique de portée internationale, à tout moment et sans qu'existe un cadre clair.

En adoptant l'article NOUVEAU 13 A - paragraphe 1, dans les "Propositions de modification du Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)", les États membres de l'OMS reconnaissent l'OMS comme l'autorité coordinatrice principale en cas d'urgence sanitaire de portée internationale et s'engagent à suivre les "recommandations" - instructions de l'OMS.

En cas d'urgence sanitaire de portée internationale, cela entraînera une atteinte à la souveraineté des États membres de l'OMS par l'OMS elle-même. L'OMS pourrait par exemple "recommander" - ordonner - une vaccination obligatoire en tant que "mesure de lutte contre la pandémie", qui serait ensuite obligatoirement mise en œuvre par les États membres de l'OMS, comme l'Autriche.

Selon le projet de "Traité international de l'OMS sur les pandémies" du 02 juin 2023, les droits de l'homme fondamentaux devraient pouvoir être limités ou supprimés par l'établissement des formulations textuelles suivantes : "Nécessité de mesures spécifiques pour assurer... la protection des personnes en situation de vulnérabilité."

De nombreuses personnes se demandent donc à juste titre si une "dictature de la santé" de l'OMS est en train de s'instaurer et c'est précisément le titre de la nouvelle série de conférences actuelles intitulées "Dictature (de la santé) de l'OMS et effondrement du système de santé ?", avec laquelle je tente d'apporter des éclaircissements en collaboration avec le Dr Strasser, professeur d'université.

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Gerald Hauser, député FPÖ au Conseil national, est l'auteur de plusieurs livres à succès sur la politique de Corona et ses conséquences.

Lorsque des droits de souveraineté étendus sont transférés à une organisation internationale dont les représentants n'ont pas été élus par le peuple, ne s'agit-il pas d'une modification globale de la Constitution fédérale qui nécessiterait, comme avant l'adhésion à l'UE, un référendum en vertu de l'article 44, paragraphe 3, de la Constitution fédérale ?

Hauser : Conformément à l'article 60a de la Constitution de l'OMS, le "traité pandémique" doit être adopté à la majorité des 2/3 à l'Assemblée mondiale de la santé. Ensuite, le "traité de pandémie" doit être approuvé par le Parlement autrichien et ratifié par le président fédéral.

Conformément à l'article 60b de la Constitution de l'OMS, une majorité simple des voix à l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS est nécessaire pour décider des modifications du "Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)", après quoi les décisions relatives aux modifications du "Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)" sont généralement publiées par le chancelier fédéral, rien de plus! Le Parlement n'est généralement pas impliqué dans les "amendements au Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)", ce qui, à mon avis, constitue une violation de notre Constitution ! Les plans de l'OMS prévoient, avec l'adoption des modifications du "Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)", des interventions massives dans la souveraineté des États membres de l'OMS, sans passer par les parlements, sans passer par la représentation élue du peuple - et c'est un scandale.

L'UE et l'OMS sont-elles sur la même longueur d'onde en ce qui concerne le "traité de pandémie de l'OMS" et les modifications du "règlement sanitaire international (2005)" ?

Hauser : Le Conseil européen a autorisé la Commission européenne à négocier le "Traité international de l'OMS sur les pandémies" ainsi que les amendements au "Règlement sanitaire international (2005) de l'OMS". Les représentants des 27 États membres de l'UE à l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS ne font que voter. La Commission européenne et l'OMS travaillent en étroite collaboration dans de nombreux domaines et prévoient, comme le montrent par exemple les propositions de modification du Règlement sanitaire international (2005), de donner à l'OMS la possibilité d'intervenir dans la souveraineté des États membres de l'OMS en cas d'urgence de portée internationale. Il n'est donc malheureusement pas seulement vrai que l'UE et l'OMS prévoient de permettre à l'OMS d'intervenir dans la souveraineté des États membres de l'OMS en cas d'urgence de portée internationale, en adoptant le NOUVEAU paragraphe 1 de l'article 13A des modifications du Règlement sanitaire international (2005). L'UE est également à l'origine du nouveau "traité international sur les pandémies". Sous l'égide de l'UE, les 194 États membres de l'OMS ont en effet décidé d'élaborer ce traité lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée mondiale de la santé en décembre 2021. C'est ce que m'a confirmé le ministre vert de la Santé, M. Rauch, en réponse à l'une de mes questions parlementaires. On prétend que l'objectif du "traité international sur les pandémies" est de pouvoir réagir plus rapidement aux futures crises sanitaires au niveau mondial, mais il s'agit à mon avis d'un simple prétexte.

Pourquoi le monde politique et les médias passent-ils sous silence le Traité sur les pandémies et les modifications prévues du Règlement sanitaire international (2005) de l'OMS ?

Hauser : Le "Traité sur les pandémies" fait l'objet d'un débat dans le courant dominant, qui affirme que les États membres de l'OMS ne céderaient pas leur souveraineté nationale à l'OMS avec le "Traité sur les pandémies". Le directeur général de l'OMS a également publié un post sur Twitter X à ce sujet au printemps 2023, dans lequel il affirmait : "Aucun pays ne cédera sa souveraineté à l'OMS". Les responsables ne parlent pas officiellement des "modifications du Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)" prévues.

La combinaison du "Traité sur la pandémie" et des "Amendements au Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)" est hautement toxique, c'est pourquoi les représentants du parti unique et les médias du système ne discutent que du "Traité sur la pandémie", isolé des propositions d'amendements toxiques prévues pour le "Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)".

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Comment voyez-vous l'OMS en général ?

Hauser : L'OMS est essentiellement une association de lobbyistes pour l'industrie pharmaceutique, sous l'influence de fondations privées. Le meilleur exemple en est le parcours de l'actuel directeur général de l'OMS, Tedros Ghebreyesus. Depuis 2005, il a occupé des postes de direction importants au sein des sociétés contrôlées par les puissants de ce monde et, de 2008 à 2009, il a été membre du conseil d'administration de GAVI, l'Alliance mondiale pour la vaccination, dont la principale mission est de vacciner le plus grand nombre de personnes possible dans le monde. Il a également été président du Fonds mondial de 2009 à 2011, deux fois ministre des Affaires étrangères d'Éthiopie et président de l'Union africaine.

    L'OMS est essentiellement un groupe de pression pour l'industrie pharmaceutique.

Pendant la crise C orona, l'OMS a joué un rôle central et s'est souvent trompée, notamment sur la prétendue innocuité et l'efficacité des vaccins. Quelles seraient les conséquences en termes de santé publique d'une revalorisation de l'OMS par le biais d'un traité sur les pandémies et de modifications du RSI ?

Hauser : Des atteintes drastiques à la souveraineté des États-nations, comme je l'ai déjà expliqué précédemment. Le rôle peu glorieux et douteux - pour le dire gentiment - que l'OMS a joué pendant la pandémie dite de Coron a montre clairement ce qui pourrait se passer si elle pouvait elle-même déclarer une urgence sanitaire, imposer et faire appliquer unilatéralement des mesures dans un pays, contre lesquelles le gouvernement ou le parlement ne peuvent pas s'opposer, car avec la décision du NOUVEL article 13 A - paragraphe 1, des propositions de modification du "Règlement sanitaire international OMS (2005)", les Etats membres de l'OMS s'engagent à suivre les "recommandations" - donc les ordres de l'OMS.

Le lobby pharmaceutique et des personnalités telles que Bill Gates ont une grande influence au sein de l'OMS, notamment en raison de l'importance des financements. L'OMS est-elle en train de devenir un loup dans la bergerie de la politique de santé ?

Hauser : Comme je l'ai déjà expliqué, l'OMS est surtout devenue pour moi une association de lobbyistes des groupes pharmaceutiques, influencée par des fondations privées. L'OMS reconnaît d'ailleurs ouvertement sur l'un de ses sites Internet qu'un large éventail d'acteurs non gouvernementaux, par exemple des organisations philanthropiques - des fondations privées - sont impliqués dans l'élaboration du contrat de pandémie.  L'OMS tente d'acquérir de plus en plus de compétences qui lui permettront de "gouverner" les États souverains.  Je pense que l'on peut dire qu'il s'agit d'une organisation internationale de puissants pour les puissants.

Le Forum économique mondial (WEF) ne tarit pas d'éloges sur le traité pandémique de l'OMS. Voyez-vous un lien entre le "Great Reset" prévu par le WEF et le traité de l'OMS sur les pandémies ou le Règlement sanitaire international ?

Hauser : Le WEF et l'OMS sont tous deux des organisations à vocation mondiale, fortement influencées par des élites puissantes.  Par exemple, dans la "commission Coro na", le Dr Wodarg a parlé de "putsch des capitalistes féodaux sur nos droits fondamentaux, nos libertés et nos droits de l'homme". Selon lui, le WEF, dirigé par Klaus Schwab, est l'un de ces capitalistes féodaux dont l'objectif est de remplacer l'"ancienne normalité" par une "nouvelle normalité" et de forcer les gens à entrer dans le "système chinois de crédit social" non démocratique, dans lequel l'obéissance totale aux gouvernants est exigée. C'est sa théorie. Si l'on observe la réalité, par exemple l'abolition de l'argent liquide par tranches ou l'hystérie climatique paternaliste et liberticide, on a déjà l'impression que beaucoup de choses vont dans une direction qui ne va probablement pas dans le sens du WEF.

    Le Parlement ne sera pas impliqué dans les modifications du règlement sanitaire international de l'OMS.

Une dernière question : que va faire la FPÖ pour stopper le traité sur la pandémie et les modifications du RSI ?

Hauser : Nous sommes le seul parti au Parlement à aborder et à débattre des questions du "contrat pandémique" et des modifications prévues du "Règlement sanitaire international (2005) de l'OMS". J'ai moi-même posé d'innombrables questions sur ces sujets, à commencer par mon premier mandat il y a un an et demi, et je les ai exposées et portées au Parlement. Notre objectif est d'empêcher les représentants de l'Autriche, choisis par le gouvernement désastreux, d'approuver ces traités à l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS ! En outre, des manifestations doivent à nouveau être organisées pour permettre aux citoyens d'exprimer leur mécontentement face aux projets de l'OMS, comme ce sera le cas dimanche prochain à Vienne, sur la Heldenplatz, où je serai à nouveau présent en tant qu'orateur. Enfin, nous, les députés et militants de la FPÖ, devons devenir très forts lors des prochaines élections au Conseil national, de préférence en obtenant un tiers des voix, afin de pouvoir empêcher à l'avenir toute attaque contre notre souveraineté nationale ! Si l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS adopte en mai 2024 le "Traité de l'OMS sur les pandémies" et les amendements au "Règlement sanitaire international de l'OMS (2005)", nous insisterons au Parlement sur la "clause de non-participation" et tenterons d'obtenir une décision afin que le gouvernement autrichien informe l'OMS dans un délai de dix mois que la République d'Autriche rejette les décisions de l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS ! Les prochaines élections décideront de la souveraineté de l'Autriche, que nous défendrons avec le chancelier de notre peuple, Herbert Kickl !

Entretien réalisé par Bernhard Tomaschitz

15:07 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : oms, entretien, fpö, autriche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 26 septembre 2023

L'Autriche est-elle menacée par une campagne Waldheim 2.0?

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L'Autriche est-elle menacée par une campagne Waldheim 2.0?

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/droht-oesterreich-eine-waldheim-2-0-kampagne/

Les mondialistes appellent à faire pression sur l'Autriche en raison de la montée du FPÖ

La montée de la FPÖ, qui pourrait arriver en tête des prochaines élections nationales, est suivie de près par les milieux mondialistes. Ils souhaitent même que l'Autriche soit placée sous surveillance internationale. La raison en est la réaction aux propos sur le "prix du sang" de Martin Selmayr, le représentant de la Commission européenne en Autriche.

Dans un article d'opinion publié dans l'édition Europe du magazine américain "Politico" (https://www.politico.eu/article/its-time-to-end-austrias-gemutlichkeit/ ), il est demandé que l'Autriche soit "mise sous pression" pour qu'elle renonce à sa neutralité et rejoigne l'OTAN. La relation prétendument étroite avec la Russie est également critiquée. Sans oublier la référence à la proximité, jadis, de nombreux Autrichiens avec le régime nazi.

L'article du journaliste Matthew Karnitschnig, fils d'un père autrichien et d'une mère américaine, regorge de préjugés et de haine: "Livrés à eux-mêmes, les pires instincts des Autrichiens les dominent".

L'auteur est particulièrement gêné par le fait que la grande majorité des Autrichiens apprécient la neutralité. Selon lui, la neutralité a été "fétichisée" pendant des décennies, l'Autriche est un "resquilleur vis-à-vis de ses voisins et des Etats-Unis et continuera à le faire jusqu'à ce qu'elle soit mise sous pression pour changer de cap". Et "l'UE et les États-Unis doivent lui rendre la vie inconfortable". En outre, il faut "plus de langage clair de la part de gens comme Selmayr, pas moins".

A la fin de l'article, Karnitschnig fait savoir pourquoi l'Autriche doit être forcée d'entrer dans l'OTAN: "Si les partenaires de l'Autriche continuent d'éviter la confrontation, le pays devrait continuer à glisser vers l'orbánisme". L'auteur fait ensuite référence aux sondages qui annoncent les succès de la FPÖ et aux prochaines élections législatives en Slovaquie, qui devraient voir la victoire des forces politiques qui veulent une relation correcte avec la Russie.

La montée de la FPÖ doit donc être stoppée, ce qui nécessite une pression extérieure: "Jusqu'à présent, l'UE et Washington sont restés silencieux face à la montée inquiétante de la FPÖ, comptant sur le fait que les Autrichiens y mettraient fin. S'ils ne font pas souspression de l'extérieur, ils ne le feront pas. Pourquoi le feraient-ils ?"

jeudi, 06 juillet 2023

Axel Kassegger (FPÖ) sur la montée en puissance du groupe BRICS

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"Tout porte à croire que la fin de l'hégémonie américaine va advenir"

Axel Kassegger (FPÖ) sur la montée en puissance du groupe BRICS, la transition vers un ordre mondial multipolaire et la manière dont l'Autriche devrait se comporter en tant qu'État neutre entre des blocs de puissance.

Source: https://zurzeit.at/index.php/vieles-spricht-dafuer-dass-der-bruch-der-us-hegemonie-gelingen-wird/

Dr. Kassegger, alors que la guerre en Ukraine fait les gros titres de la politique étrangère, les activités du groupe BRICS passe presque inaperçu. Or, de plus en plus d'États comme l'Argentine, l'Arabie saoudite ou l'Iran - ont manifesté leur intérêt pour une adhésion aux BRICS.
Comment voyez-vous cette évolution en général ?

Axel Kassegger : J'observe cette évolution avec beaucoup d'intérêt. Il est tout à fait remarquable que le paysage médiatique occidental n'accorde guère d'attention à ce sujet important. Après tout, l'objectif principal de cette association d'États n'est rien d'autre que de créer un contrepoids à l'Occident et donc un ordre mondial multipolaire. Le fait que de plus en plus d'États cherchent à devenir membres des BRICS devrait faire réfléchir les puissances occidentales. La Chine, en particulier, est à l'origine de ces efforts d'expansion. Ce n'est pas surprenant si l'on considère le développement économique des pays BRICS. Dans les années 2000, ils étaient considérés comme des économies émergentes, avec des taux de croissance annuels allant jusqu'à 10 %. Cependant, au cours de la dernière décennie, le développement économique a été plutôt décevant. La Russie, le Brésil et l'Afrique du Sud ont largement stagné et l'Inde n'a pas répondu aux attentes élevées. L'arrivée de pays riches en matières premières et actuellement émergents pourrait, comme l'a déclaré Xi Jinping lors du dernier sommet des BRICS, donner une nouvelle vitalité au groupe et accroître son influence.

Le groupe BRICS pourrait-il constituer un deuxième centre de pouvoir mondial, à côté de l'Occident collectif dirigé par les États-Unis, ou un nouvel ordre mondial bipolaire ?

Kassegger : Pour l'instant, tout porte à croire que les BRICS et le groupe des BRICS parviendront à assurer la transition vers un monde multipolaire. Surtout la Chine. Avec elle, ils peuvent réussir à briser l'hégémonie américaine. L'évolution réelle dépend toutefois de facteurs difficiles à prévoir.

Par exemple, la croissance économique rapide de la Chine se poursuivra-t-elle dans les années à venir et parviendra-t-elle à renforcer son influence politique au niveau mondial ? D'autre part, la question est de savoir dans quelle direction le monde occidental va évoluer.

Si les Etats-Unis et leurs alliés ne parviennent pas à surmonter leurs énormes problèmes démographiques et de politique intérieure, ils auront du mal à s'opposer à une alliance forte des BRICS.

Voyez-vous un risque d'augmentation des tensions entre les puissances mondiales en cas de renforcement ou d'élargissement des BRICS ? Comme vous le savez, la guerre en Ukraine a été précédée d'un élargissement constant de l'OTAN, et le Mexique caresse désormais l'idée de rejoindre le groupe des BRICS, même si celui-ci n'a pas de projet militaire.

Kassegger : Il est tout à fait légitime de craindre que la course à l'hégémonie mondiale ne prenne une tournure militaire. Les Russes ont déjà montré qu'ils étaient prêts à prendre les armes, et les États-Unis ont également montré qu'ils étaient prêts à recourir aux armes.

Les États-Unis ont montré par le passé qu'ils n'hésitaient pas à faire usage de leur puissance. Une nouvelle escalade militaire pourrait par exemple survenir dans le cadre du conflit à Taiwan. Il reste à espérer que les liens économiques étroits entre la Chine et l'Occident permettront d'éviter une nouvelle guerre froide.

    La crainte que la course à la puissance mondiale
    hégémonie peut également se manifester sur le plan militaire.
    pourrait être menée de façon légitime.

Il convient également de mentionner les projets des BRICS visant à introduire une monnaie commune.
Une monnaie des BRICS pourrait, comme l'a écrit le magazine Foreign Policy, "ébranler la suprématie du dollar".
Je suis convaincu que Washington fera tout pour empêcher cela. Comment voyez-vous les choses ?

Kassegger : Pour l'instant, l'introduction d'une monnaie commune des BRICS semble encore lointaine.

Mais les appels en ce sens se font de plus en plus pressants. Récemment, le nouveau président brésilien Lula s'est fait remarquer en déclarant la guerre au dollar américain. Cette question devrait être à l'ordre du jour du prochain sommet des BRICS en août.

Si des progrès concrets sont réalisés dans cette direction, il est probable que les États-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cette concurrence potentielle pour le dollar.

Les relations entre les différents membres des BRICS ne sont pas toujours exemptes de tensions. Je pense notamment à l'Inde et à la Chine, qui sont impliquées dans un conflit frontalier. Le fait que les BRICS soient un groupe plutôt non homogène pourrait-il finir par être un facteur de division ?

Kassegger : Le manque d'homogénéité des BRICS est certainement l'un de leurs plus grands défis. Ce groupe s'étend sur quatre continents et comprend des cultures, des systèmes politiques et des économies totalement différents. Notre propre expérience avec l'Union européenne nous a appris à quel point il est difficile de se mettre d'accord sur certaines questions, même au sein d'un même continent.

A cela s'ajoutent, comme vous l'avez mentionné, les rivalités existantes comme celles entre la Chine et l'Inde. Un élargissement de l'alliance des BRICS ne ferait qu'accroître le nombre de ces rivalités et le manque d'homogénéité en général.

La Chine est de loin le membre le plus puissant des BRICS sur le plan économique, et nous connaissons les ambitions mondiales de Pékin, notamment la nouvelle route de la soie et l'initiative "la Ceinture et la Route". Le groupe BRICS n'est-il peut-être que le prolongement de la Chine ?

Kassegger : En raison de sa supériorité économique, la Chine a certainement la plus grande influence au sein du groupe BRICS et tentera de l'exercer dans le sens de ses propres intérêts géopolitiques. Il n'est toutefois pas pertinent, selon moi, de décrire ce groupe comme une simple extension de la Chine. En fin de compte, il est composé de cinq pays souverains qui défendent en grande partie leurs propres intérêts.

Quelle est l'importance du groupe BRICS pour l'UE ? Est-il un concurrent ou offre-t-il une chance d'assouplir l'emprise des États-Unis sur la politique étrangère ?

Kassegger : Il existe un risque que l'UE continue à l'avenir à se mettre entièrement au service des États-Unis. Si ces derniers entament une guerre économique avec le groupe BRICS ou seulement avec la Chine, l'UE les suivra probablement à nouveau. Dans ce cas, l'économie européenne subirait des dommages considérables. Mais si l'Europe changeait d'avis, un ordre mondial de plus en plus multipolaire serait l'occasion idéale de tracer une nouvelle voie européenne.

Et quelle politique l'Autriche, en tant qu'État neutre, devrait-elle adopter vis-à-vis du groupe BRICS ?

Kassegger : L'Autriche devrait s'engager en faveur d'une Europe forte, qui ne soit pas le jouet de blocs de puissance étrangers.
Notre objectif doit être d'agir sur le plan géopolitique comme un État autodéterminé et pacificateur et de défendre les intérêts des Autrichiens. La participation à des sanctions contre la Chine, comme cela a été récemment discuté au niveau de l'UE, doit donc être rejetée dans tous les cas.

L'entretien a été mené par Bernhard Tomaschitz.

vendredi, 17 février 2023

Bizarre: personne ne veut savoir qui a fait sauter les pipelines de "Nord Stream"

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Bizarre: personne ne veut savoir qui a fait sauter les pipelines de "Nord Stream"

Source: https://www.unzensuriert.at/168722-komisch-keiner-will-wi...

Au Parlement autrichien, l'ÖVP (démocrates-chrétiens), le SPÖ (socialistes), les Verts et les Neos n'auraient pas pu dire plus clairement qu'ils n'étaient pas intéressés par l'enquête sur le dynamitage de "Nord Stream 2". Pourquoi en effet ?

Pourquoi Poutine devrait-il détruire sa source de revenus ?

Si l'éventuelle vérité est révélée, les partis pourraient en effet - comme dans le cas du C oro nav irus - se ridiculiser avec leurs récits précédents. Le récit selon lequel Vladimir Poutine et la Russie seraient à l'origine de l'attaque contre les principaux gazoducs de la mer du Nord s'est rapidement répandu. Mais beaucoup en doutaient, car pourquoi Poutine détruirait-il lui-même sa source de revenus ?

Un reporter légendaire a décrit une opération secrète

Depuis que le légendaire reporter américain Seymour Hersh a décrit en détail comment l'opération secrète de démolition avait été planifiée, comment elle s'était déroulée et que les Etats-Unis et la Norvège y auraient participé, le silence s'est à nouveau fait autour du mystérieux attentat à l'explosif de septembre 2022. Unzensuriert a rapporté l'information.

Pas de dépendance énergétique vis-à-vis des États-Unis

La FPÖ continue toutefois d'exiger des éclaircissements, raison pour laquelle ses élus ont déposé une motion à ce sujet au sein de la sous-commission européenne du Conseil national. Le texte exact :

"Le gouvernement fédéral autrichien est invité à s'engager fermement au niveau européen en faveur d'une enquête rapide, indépendante et efficace sur les attaques contre les gazoducs "Nord Stream". Le gouvernement fédéral autrichien est également invité à s'engager à ce que l'Europe ne devienne pas dépendante des États-Unis d'Amérique pour son approvisionnement en énergie après la destruction du gazoduc Nord Stream".

L'ÖVP, le SPÖ, les Verts et les Neos contre l'enquête

Une demande qui ne peut être que soutenue par tous les partis, quelle que soit leur sensibilité. C'est ce que l'on croit. Car l'ÖVP, le SPÖ, les Verts et les Neos ont dit non - ils ne veulent apparemment pas d'éclaircissements et préfèrent répéter ce que l'Union européenne et les États-Unis leur dictent.

Les États-Unis profitent de l'attentat

Le fait est que, d'un point de vue géopolitique, les États-Unis d'Amérique sont les plus grands bénéficiaires de l'attaque contre les gazoducs "Nord Stream", car les États européens doivent désormais acheter du GNL coûteux et polluant aux États-Unis au lieu de pouvoir disposer de gaz naturel bon marché en provenance de Russie.

Le texte original de la proposition de la FPÖ : voir URL ci-dessus.

 

dimanche, 15 janvier 2023

La FPÖ au Parlement européen : "L'ÖVP et les Verts veulent abolir la neutralité de l'Autriche"

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La FPÖ au Parlement européen: "L'ÖVP et les Verts veulent abolir la neutralité de l'Autriche"

Source: https://zuerst.de/2023/01/15/fpoe-im-eu-parlament-oevp-und-gruene-wollen-die-neutralitaet-oesterreichs-abschaffen/

Vienne/Bruxelles. Les populistes autrichiens ne sont toujours pas prêts à accepter l'érosion progressive de la neutralité autrichienne dans le cadre du soutien occidental à l'Ukraine. Il y a plusieurs mois, la FPÖ avait déjà critiqué avec force au Conseil national de Vienne les centaines de transports de matériel occidental vers l'Ukaine via les routes et les voies ferrées autrichiennes. Cela met en danger le statut de neutralité de l'Autriche.

Au Parlement européen, l'eurodéputé FPÖ Roman Haider a renchéri en critiquant l'accord récemment signé, qui prévoit une coopération plus étroite entre l'OTAN et l'UE. Là encore, il s'agit avant tout de soutenir l'Ukraine. Haider a déclaré à ce sujet mardi au Parlement européen: "Le silence du gouvernement fédéral noir-vert sur l'érosion de la neutralité autrichienne par la coopération plus étroite entre l'UE et l'OTAN est révélateur". Selon lui, celle-ci constitue une menace claire pour la neutralité autrichienne.

"Il est évident que l'ÖVP et les Verts veulent supprimer la neutralité de l'Autriche par petites touches, sans consulter les citoyens sur cette question fondamentale", a constaté Haider - le silence persistant du gouvernement sur ce sujet important ne s'explique pas autrement.

La déclaration du chancelier Nehammer, membre de l'ÖVP, l'année dernière, selon laquelle l'adhésion de l'Autriche à l'OTAN "n'est pas une variante de la pensée", n'est donc qu'une tactique d'enfumage visant à tromper les citoyens. "Le FPÖ est désormais le seul parti autrichien à être fermement attaché à la neutralité", a souligné Haider (mü).

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mercredi, 24 août 2022

Autriche: la FPÖ veut un référendum contre les sanctions russes: "Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied !"

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Autriche: la FPÖ veut un référendum contre les sanctions russes: "Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied !"

Source: https://zuerst.de/2022/08/22/fpoe-will-volksbefragung-gegen-russland-sanktionen-schuss-ins-eigene-knie-beenden/

Vienne. Contrairement à l'Allemagne, de nombreux autres pays disposent d'un instrument de consultation populaire. En Autriche, le FPÖ veut désormais l'utiliser contre la politique de sanctions du gouvernement autrichien, qui menace d'entraîner des dommages économiques massifs dans la République alpine également.

Auparavant, le gouverneur de Haute-Autriche (équivalent d'un ministre-président de Land allemand) Thomas Stelzer (ÖVP) avait déjà remis en question les sanctions russes dans une interview. Le chef du FPÖ, Herbert Kickl, demande à présent un référendum sur la question. Il a déclaré qu'il saluait et soutenait les "voix de la raison économique" au sein du Parti populaire et a annoncé des propositions parlementaires en ce sens.

"Ces sanctions n'ont aucun effet sur la guerre, mais elles alimentent l'augmentation des prix et constituent un coup rude pour l'économie nationale. L'ÖVP chrétienne-démocrate semble maintenant s'en rendre compte", a déclaré Kickl. Selon le chef du FPÖ, les sondages d'opinion montrent que la majorité des Autrichiens sont déjà favorables à la fin des sanctions.

"Nous n'avons pas de temps à perdre. La saison où il faudra allumer le chauffage approche à grands pas. Un tel référendum doit être organisé le plus rapidement possible. Ici aussi, nous sommes un partenaire politique pour les forces raisonnables du pays pour lesquelles le maintien de la prospérité chez nous est prioritaire", a clairement indiqué Kickl dans un communiqué de presse samedi.

Le chef du groupe parlementaire du FPÖ au Conseil national de Vienne estime que la question des sanctions contre la Russie lui rappelle celle de la crise sanitaire : "Là aussi, le gouvernement a fait croire aux gens pendant deux ans des choses qui n'étaient pas vraies, avant de se ranger finalement sur la même ligne que le FPÖ. Mais dans le cas des sanctions, nous n'avons pas deux ans de plus, mais deux mois au maximum. Si les sanctions, cette balle que nous nous tirons dans le pied, ne sont pas arrêtées, l'hiver prochain risque d'être très inconfortable pour de très nombreuses personnes". (mü)

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lundi, 22 janvier 2018

La FPÖ autrichienne opte pour une politique extérieure originale : Strache se déclare en faveur de la sécession de la « République serbe » de Bosnie !

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La FPÖ autrichienne opte pour une politique extérieure originale : Strache se déclare en faveur de la sécession de la « République serbe » de Bosnie !

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Vienne. Le nouveau gouvernement autrichien affirme sa nouvelle politique étrangère. Un entretien dans la presse avec Heinz-Christian Strache, président de la FPÖ devenu vice-chancelier, a fait la une de la presse nationale et internationale. Cet entretien date cependant de septembre 2017. Strache s’y était déclaré en faveur de l’indépendance des Serbes de Bosnie, d’une sécession de la « Republika Srpska ». Vers la même époque, Strache avait visité la capitale serbe de Bosnie, Banja Luka, où il avait dit : « J’aimerais bien savoir pourquoi la ‘communauté internationale’ insiste toujours pour que la Bosnie-Herzégovine soit un Etat multiethnique. Un tel Etat, créé artificiellement, ne peut pas fonctionner correctement parce que les populations, qui y vivent, n’en veulent pas ».

Ensuite, Strache avait mis l’accent sur “la nécessité, pour les Serbes et les Croates de Bosnie-Herzégovine, d’obtenir le droit de décider eux-mêmes de leurs destinées ». La seule structure politique qui fonctionne en Bosnie-Herzégovine, est la « Republika Srpska » et, disait Strache, « c’est la raison pour laquelle je ne vois pas se pointer à l’horizon un avenir positif pour la Bosnie-Herzégovine ; pour cette raison, nous devrions songer à accorder la possibilité à la ‘Republika Srpska’ le droit à la sécession ».

L’émotion s’est amplifiée a posteriori suite à ces déclarations anciennes de Strache, maintenant qu’il est vice-chancelier. En effet, une sécession de la république serbe de Bosnie irait à l’encontre de la constitution bosniaque et du traité de paix imposé par les Etats-Unis à Dayton en 1995. Strache ne dément aucunement ses déclarations de l’été dernier. « Je défends tout aussi bien l’intégrité de l’Etat de Bosnie-Herzégovine et le droit des peuples à l’autodétermination pour que s’amorce enfin un processus de paix durable et nécessaire », a-t-il dit.

La FPÖ défend, dans la question de la “Republika Srpska” une position qui lui est propre et qui est différente de la politique habituellement adoptée par l’Autriche dans la question bosniaque. Récemment encore, une visite du chef de la fraction parlementaire de la FPÖ, Johann Gudenus, à Banja Luka le jour de la fête nationale des Serbes de Bosnie, avait suscité pas mal de critiques. Gudenus avait accepté une décoration, pour lui et pour Strache, de la part du Président ‘contesté’ de la « Republika Srpska », Milorad Dodik.

lundi, 16 octobre 2017

Elections autrichiennes: la barre à droite toute

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Elections autrichiennes: la barre à droite toute

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Avec 31,36% (+ 7,37) des voix et 61 sièges (+14), l’ÖVP de Sebastian Kurz réussit son pari de renforcer sa formation politique et maintient le FPÖ de Hans-Christian Strache à bonne distance. Ce dernier, qui avait atteint parfois jusqu’à 37% des voix dans certains sondages, n’a cessé de reculer depuis l’ascension médiatique du ministre Kurz. Le FPÖ néanmoins obtient dans ce contexte 27,35% des voix (+ 6,85) et 53 sièges, ce qui est le meilleur résultat de son histoire, légèrement supérieur à celui obtenu par Jörg Haider en 2000.

Le SPÖ, à la différence de la SPD allemande voisine, ne s’effondre pas. Il obtient 26,75% des voix et 52 sièges, soit le même résultat qu’en 2013. Son électorat se maintient dans un contexte où les formations écologistes reculent de cinq points en tout.

La formation d’Alexander van der Bellen, président autrichien actuel, élu pour faire barrage au candidat du FPÖ Norbert Hofer, s’effondre avec 3,32% des voix (- 9.1) et perd toute représentation parlementaire (-24 sièges). Les Verts (Grüne) ont été victimes également de la concurrence d’une scission, le mouvement Pilz, du nom de son fondateur, qui obtient 4,13% des voix et 8 sièges.

Avec 4,96% des voix et 9 sièges, la liste NEOS, de centre-droit et en faveur de la construction européenne, maintient son résultat de 2013. Le fort tripartisme autrichien a empêché cette formation d’accroître son audience mais elle a su fidéliser son électorat.

Les autres formations politiques populistes sont réduites à la portion incongrue. La liste FLÖ issue d’une scission du FPÖ menée notamment par Barbara Rosenkranz obtient 0,18% des voix. La liste ultra-anti-européenne EUAUS, qui prône une sortie de l’Autriche de l’UE, 0,01%. Les communistes du KPÖ obtiennent 0,73% des voix (- 0,29), récupérant le vote gauchiste. Enfin la liste représentant les minorités musulmanes, liste pro-Erdogan, à savoir le NBZ, obtient 0,06% des voix soit à peine 2600 électeurs. C’est l’échec également pour la formation populiste GILT, qui n’obtient que 0,92% des voix. Les listes divers (Sonstige) sont donc laminées, perdant près de sept points en tout par rapport à 2013.

Le SPÖ a immédiatement proposé une alliance avec l’ÖVP mais Sebastian Kurz va devoir rapidement faire un choix déterminant. Ou bien il peut imiter Sarkozy, et après avoir tenu une ligne droitière pendant la campagne, faire l’ouverture à gauche une fois au pouvoir. Mais ce serait tactiquement maladroit, surtout en Autriche. Ou bien il peut proposer une coalition avec Strache et le FPÖ, au risque de susciter en Europe occidentale une campagne de dénigrement, et c’est probablement le choix qui sera le sien.

Pour le FPÖ, ce résultat est paradoxal. C’est certes son meilleur score mais il est très en-dessous des espérances que Strache pouvait avoir il y a encore quelques mois. Il a été incapable de freiner l’ascension de Kurz qui a su convaincre d’anciens électeurs ÖVP, tentés par le FPÖ, de retourner au bercail. Les perspectives de devenir chancelier s’évanouissent donc.

Si le FPÖ accepte de rejoindre une coalition autour de l’ÖVP, le risque est fort que le parti connaisse une hémorragie électorale à terme, comme cela avait été le cas en 2000. Mais si le FPÖ reste dans l’opposition, on lui reprochera de ne pas vouloir participer au pouvoir et de ne pas être un parti de gouvernement. Il est donc là encore probable que Strache accepte de rejoindre une coalition, à la condition d’obtenir au moins le ministère de l’intérieur.

Une coalition ÖVP/FPÖ avec Sebastian Kurz comme chancelier, est donc vraisemblable. Elle ne suscitera sans doute pas les cris d’orfraie de la coalition précédente ÖVP/FPÖ de 2000. Strache n’est pas Haider et il a su éviter tout le long de sa carrière à la tête du FPÖ les déclarations provocatrices qui inquiéteraient une partie notable de ses propres électeurs.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

jeudi, 26 mai 2016

Défaite sur le fil du candidat FPÖ Norbert Hofer

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Défaite sur le fil du candidat FPÖ Norbert Hofer

Les raisons d’un échec

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les résultats.

Avec 49.7% des voix contre 50.3% pour l’écologiste Alexander Van der Bellen, Norbert Hofer (FPÖ) a échoué de peu aux élections présidentielles autrichiennes, alors que tout indiquait qu’il serait élu avec une certaine avance. Il est victime notamment du vote des électeurs par correspondance, ceux-ci ayant donné 61.7% des voix à Van der Bellen contre 38.3% à Hofer. Par ailleurs, 40% seulement des femmes autrichiennes ont donné leur voix au candidat FPÖ.

La victoire de Van der Bellen s’explique par un excellent report de voix venus de tous les partis, et notamment de près de 50% des électeurs de droite (ÖVP) et une plus grande mobilisation des abstentionnistes. Dans ces conditions, malgré une progression de 14.6 points entre les deux tours, Hofer échoue, certes de peu.

Le nouvel élu, particulièrement fade et pourtant sans relais sur le terrain, a bénéficié d’abord d’un vote de rejet (47% de ses électeurs ont voté pour lui par crainte du FPÖ) et ensuite d’un vote systémique, par l’effet anxiogène des pressions internationales et de la propagande médiatique. En effet, aucune célébrité ou presque n’a apporté un soutien public au FPÖ, même s’il n’y a pas eu de campagne diabolisatrice analogue à 2002 en France.

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Les raisons profondes.

Il y a des raisons plus profondes à cet échec et celles-ci dépassent le cadre national de cette élection et existe dans les autres pays d’Europe. Ce phénomène touche aussi bien le FN que l’AFD. Les femmes, électorat plutôt conservateur par nature, ce pourquoi la France républicaine avait tant rechigné à leur accorder le droit de vote, et les retraités, sont en effet rétifs au discours de « repli » que peut incarner à sa manière le FPÖ. Enfin, il ne faudrait pas oublier le poids croissant des minorités d'importation, le candidat Van der Bellen ayant même proposé des affiches en allemand et turc.

bundes.jpgMême si ce dernier sur les questions européennes est beaucoup plus mesuré que son partenaire français de Strasbourg (FN), il suscite une crainte d’ordre irrationnel encouragée par les media. Le discours anti-€ et anti-UE fait peur à ceux qui réussissent socialement ou se sentent protégés par des « acquis sociaux ». Si 86% des ouvriers ont voté FPÖ, très peu de cadres ont en revanche fait ce choix.

Le FPÖ est nazifié dans la presse internationale, alors que rien ne le justifie objectivement. Il n’a pas été plus composé d’anciens nazis que l’ÖVP ou le SPÖ et Kurt Waldheim n’était pas non plus un FPÖ. Si le FDP allemand, qui avait connu au départ une évolution semblable, est sur une ligne très différente, ce n’était pas le cas dans les années 60. Schönhuber lui-même était un ancien membre des sociaux-démocrates (SPD).

Enfin, le programme de Hofer était ambitieux et a froissé les conservateurs de tous poils. Il voulait donner à la fonction de président autrichien la plénitude de ses droits. Il était prêt à s’opposer aux quota de migrants à Bruxelles ou à l’adhésion de la Turquie. Cela a pu aussi alimenter les craintes de nombreux électeurs. Ils ont préféré un président potiche, comme ses prédecesseurs, et ce sera en effet le cas.

L’idée d’un président FPÖ avec un chancelier FPÖ (Strache) sponsorisé par lui, représentant un cumul potentiel de pouvoirs, a effrayé certains au moment du vote. Pourtant cette crainte relève du fantasme. Les véritables dangers sont de nature identitaire et à défaut d’y parer efficacement, le FPÖ aurait au moins pu limiter la casse et décourager des réfugiés potentiels de faire halte en Autriche.

Les enseignements de cette élection, comme ceux du second tour des élections régionales en France, c’est qu’un programme anti-européen est anxiogène, que l’idée d’un « repli » crée une peur économique, mais que malgré tout la crise identitaire amène presque un électeur sur deux à soutenir le FPÖ en Autriche.

Une force politique qui associerait résistance identitaire et cadre européen d’action serait invulnérable, sous réserve de réussir à créer les conditions d’émergence requises.

Le FPÖ ne doit donc pas écouter les sirènes du « marinisme » et doit au contraire jouer une partition mesurée associant identité autrichienne et identité européenne. Ce sont là les clés de son éventuel succès futur. Et c’est ainsi qu’il sera aussi utile à tous les autres Européens, afin de lancer le signal de la reconquête, et au lieu d’un repli national sur des conceptions frileuses, bâtir les assises de la Grande Europe.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mardi, 12 octobre 2010

Toute coopération militaire plus étroite entre pays membres de l'UE ne doit pas servir les intérêts américains

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Toute coopération militaire plus étroite entre pays membres de l’UE ne doit pas servir les intérêts américains

Première chose à faire : développer une politique de sécurité et de défense indépendante de Washington

Ensuite : l’Autriche ne peut en aucun cas renoncer à sa neutralité pour satisfaire les intérêts d’une puissance extra-européenne

Si jamais nous parvenons à établir une coopération militaire plus étroite entre pays membres de l’UE, alors nous devons préalablement mettre en œuvre une politique de sécurité et de défense européenne autonome, a déclaré Andreas Mölzer, chef de la délégation FPÖ au sein du Parlement européen, à l’occasion de la clôture de la réunion informelle, à Gand en Flandre, des ministres de la défense de l’UE. « Lorsqu’il s’agira de fédérer les ressources militaires au sein de l’UE, cela ne pourra nullement se faire dans l’intérêt exclusif des Etats-Unis et de l’OTAN. Il y a toutefois lieu de craindre que la coopération militaire plus étroite que l’on prévoit serve en ultime instance ce but-là », a insisté Mölzer.

 

Ensuite, a ajouté le mandataire FPÖ, toute politique de sécurité et de défense européenne devra concentrer ses efforts sur l’Europe. « Une coopération militaire plus étroite entre pays européens ne doit pas servir à aider encore davantage les Etats-Unis, comme par exemple dans la guerre qui sévit en Afghanistan. Il faut que ce soient les Balkans qui demeurent le centre majeur des préoccupations européennes en matières de défense et de sécurité, car cette région d’Europe reste toujours, comme auparavant, agitée par une série de conflits irrésolus qui sont toujours susceptibles de s’amplifier. Si l’UE n’est pas capable de veiller à asseoir une sécurité dans son propre environnement géographique, alors elle demeurera objet de moqueries et de sarcasmes », a constaté Mölzer en toute clarté.

 

En ce qui concerne toute coopération plus étroite des pays membres de l’UE en matières militaires, l’Autriche doit rester en position d’attente, a demandé le député européen de la FPÖ. « Aussi longtemps qu’il n’existera pas une communauté de défense et de sécurité commune et autonome en Europe, qui soit complètement indépendante des Etats-Unis, l’Autriche doit demeurer fidèle à sa neutralité. En aucun cas, il ne faudra renoncer à cette neutralité, car cela nous entrainerait à servir les intérêts d’une puissance extra-européenne », a conclu Mölzer.

 

Source : http://www.andreas-moelzer.at/