dimanche, 30 avril 2023
Edouard Drumont, Mgr Delassus et la montée du grand impérialisme américain
Edouard Drumont, Mgr Delassus et la montée du grand impérialisme américain
Nicolas Bonnal
On a déjà étudié Mgr Delassus et sa conjuration antichrétienne - et son étude sur l’américanisme qui montre que l’Amérique est sans doute une matrice et une république (une république ou un royaume comme celui d’Oz ?) antéchristique qui repose sur quatre piliers : le militarisme messianique d’essence biblique ; le matérialisme effroyable ; la subversion morale totale qui défie et renverse aujourd’hui toutes les civilisations (LGBTQ, BLM, Cancel culture, Green Deal, etc.). Quatrième pilier enfin : pire qu’Hiroshima, l’arme absolue semble être cette bombe informatique dont l’admirable et déjà oublié Paul Virilio (dernier penseur français d’importance) a parlé. L’éditeur de Virilio Galilée a d’ailleurs repris un de mes textes sur cet esprit fondamental.
Dans le tome deuxième de sa Conjuration Mgr Delassus cite Drumont (Drumont c’est comme Céline : on oublie ses propos sur les juifs et on se concentre sur le reste) sur la naissance de l’impérialisme gnostique des USA qui volent impunément – en arguant d’un attentat attribué à Ben Laden, pardon au gouvernement espagnol d’alors - Cuba et les Philippines pour faire de l’une un bordel (puis un paradis de sanctions communistes…) et de l’autre une colonie pénitentiaire (300.000 morts tout de même, voyez mon texte sur fr.sputniknews.com basé sur des historiens libertariens) puis capitaliste ad vitam (voyez le sort des ouvrières philippines dans film le Bourne Legacy avec Jeremy Renner par exemple).
Delassus donc :
« M. Edouard Drumont faisait tout récemment ces observations : « Ce dont il faut bien se pénétrer, c'est que les Etats- Unis d'aujourd'hui ne ressemblent plus du tout aux Etats-Unis d'il y a seulement vingt ans.
« II y a eu, surtout depuis la guerre avec l'Espagne, une transformation radicale des mœurs, des idées et des sentiments de ce pays. Les Etats-Unis étaient naguère une grande démocratie laborieuse et pacifique ; ils sont devenus peu à peu une démocratie militaire, orgueilleuse de sa force, avide d'agrandissements et de conquêtes; il n'y a peut-être pas dans le monde entier d'impérialisme plus ambitieux, plus résolu et plus tenace que l'impérialisme américain. Chez ce peuple, qui eût haussé les épaules autrefois si on lui eût parlé de la possibilité d'une guerre avec une puissance quelconque, il n'est question actuellement que de dissentiments, de conflits et d'aventures. »
On verra ou reverra à ce propos l’admirable Le Lion et le Vent de John Milius, avec Sean Connery, qui illustrait bien cette fièvre définitive d’impérialisme qui prendra fin (prochaine) avec le monde.
Drumont ajoute (je ne sais d’où sort ce texte –sans doute est-ce un article de son journal) :
« Remarquez également combien l'action diplomatique des Etats-Unis est différente de ce qu'elle était jadis. Au lieu de se borner à maintenir l'intangibilité de la doctrine de Monroe, la grande République a la prétention maintenant de jouer partout son rôle de puissance mondiale. Elle ne veut pas que nous intervenions dans les affaires américaines, mais elle intervient à chaque instant et à tout propos dans nos affaires d'Europe. On n'a pas oublié le mauvais goût et le sans-gêne avec lesquels Roosevelt, il y a deux ou trois ans, voulut s'immiscer dans les affaires intérieures de la Roumanie, à propos des Juifs. Il est vrai que les Etats-Unis sont en voie de devenir une puissance juive, puisque dans une seule ville, comme New- York, il y a près d'un million d'Hébreux I Ajoutez à cela la fermentation continue de toutes ces races juxtaposées, mais non fusionnées, qui bouillonnent perpétuellement sur ce vaste territoire, comme en une immense cuve : la question chinoise, la question japonaise, la question nègre, presque aussi aiguë aujourd'hui qu'elle l'était à la veille de la guerre de sécession. Tout cela fait ressembler la République américaine à un volcan gigantesque qui lance déjà des jets de fumée et des bouffées de lave, en attendant l'éruption qui ne peut manquer d'éclater tôt ou tard... »
Comme la république impérialiste des Romains qui unifia et détruisit les cultures antiques (Oswald Spengler en parle bien), l’empire détruit et unifie tout ; Delassus ajoute :
« C'est en Amérique surtout qu'a pris corps le projet de l’établissement d'une religion humanitaire, devant se substituer aux religions existantes. Depuis longtemps on y travaille à abaisser les barrières dogmatiques et à unifier les confessions de façon à favoriser les voies à l'humanitarisme. »
La liquidation du catholicisme romain par l’agent Bergoglio est une belle illustration. Et à propos de cette fusion des intérêts juifs et américains Delassus (qui cite beaucoup, et comme il a raison) cite l’historien Henry Bargy :
Il croit pouvoir poser ces deux assertions : « La République des Etats-Unis est, dans la pensée des Juifs d'Amérique, la Jérusalem future ». « L'Américain croit sa nation venue de Dieu ». Et il ajoute : Dans cette confiance patriotique des Américains, les Juifs ont reconnu la leur. Leur orgueil national est venu s'appuyer- sur celui de leurs nouveaux compatriotes. Les uns comme les autres attendent de leur race le salut de la terre (1). »
Avec des messies comme ça qui tiennent l’informatique, la presse et les billets de banque, nous sommes mal partis. Delassus annonce même le Grand Reset, simple application des idéaux socialistes et maçonniques. Mais découvrez son œuvre admirable.
PS : je découvre en terminant ce texte que Google devient inutilisable.
Bargy, dans son livre : La Religion dans la société aux Etats-Unis, dit : « La République des Etats-Unis est, dans la pensée des Juifs d'Amérique, la Jérusalem future. »
SOURCES :
https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Delassus/Conjur...
https://ia800309.us.archive.org/34/items/lamricanismeet00...
http://www.editions-galilee.fr/images/3/p_9782718600796.pdf
https://fr.sputniknews.africa/20170107/Cuba-USA-Philippin...
https://www.dedefensa.org/article/lamericanisation-et-not...
11:32 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard drumont, henri delassus, états-unis, 19ème siècle, impérialisme américain, nicolas bonnal | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 18 avril 2023
Monseigneur Delassus et la conjuration antichrétienne des USA
Monseigneur Delassus et la conjuration antichrétienne des USA
Nicolas Bonnal
Tout le monde commence à comprendre que la menace mondiale numéro un est la menace américaine.
On dit que lorsque les USA conclurent leur plus ancien traité de paix avec le… Maroc, ils lui assurèrent qu’ils n’étaient pas chrétiens. Le Grand Architecte était passé par là. Une cinquantaine d’années plus tard, Baudelaire dénonce dans ses Propos sur Edgar Poe la menace américaine (voyez mes textes). Pour le plus grand poète du monde, elle est omniprésente cette menace américaine: avortement, lynchage, immoralité, violence (tueries de masse dans les théâtres !), rapacité (Greed…), optimisme dément, tout montre qu’on est déjà face à une puissance pathologique que l’exorbitante immigration européenne va rendre surpuissante dès le dernier tiers du dix-neuvième siècle: la population triple entre la Guerre de Sécession et 1914 - et même le progressiste Walt Whitman reconnaît vers 1870 (mon texte toujours) que ce pays n’est plus son Amérique. C’est déjà la ploutocratie impérialiste et raciste que dénoncera un siècle plus tard Etiemble, ce pays doté de la rage (Sartre lui-même) qui aujourd’hui, affaibli par la Chine et la Russie, est plus fou et boutefeu que jamais. Tous les grands esprits américains l’ont reconnu, Poe, Lovecraft, Twain, Fitzgerald et on sait qu’à la grande époque intellectuelle des USA l’élite littéraire (Henry James) ou spirituelle (T. S. Eliot) fuyait son pays comme le diable. Rappelons que le rejet des USA a toujours transcendé les différences politiques. Actuellement en France le débat est entre les pro-américains encore au pouvoir qui ruinent et fascisent le pays et les anti-américains. Il n’est pas ailleurs. Macron est juste un agent simple !
Je voulais juste ici rappeler Monseigneur Delassus, que Wikipédia insulte bien (quelle officine tout de même !), mais qui a publié un très bon livre sur l’américanisme à la fin du dix-neuvième siècle. Un peu comme Nietzsche ou Renan vers la même époque – voyez aussi mon Dostoïevski et la modernité occidentale, traduit désormais en roumain -, Delassus dénonce, en des termes virulents et chrétiens l’œuvre méphitique de ce pays-matrice destiné à tout envelopper et tout gober dans le monde. Aujourd’hui il semble qu’il se heurte enfin à une résistance culturelle, celles des anciens pays communistes et tiers-mondistes, seul l’Occident pur et dur européen acceptant de se laisser bouffer au sens littéral du terme par les sanctions ou le wokisme, le féminisme (qui effrayait Chesterton) ou le marxisme culturel (qui tétanisait Allan Bloom dans son extraordinaire Ame désarmée, que j’ai aussi recensée).
L’Amérique c’est le communisme foldingue avec les milliardaires aux manettes. Il me semble que le livre et le film (voyez mon livre sur la comédie musicale) les plus importants sont le Magicien d’Oz, opus qui évoque le totalitarisme qui émane de l’hypnose industrielle US (Baum était disciple de Blavatsky et théosophiste). Le Grand Reset c’est le moment ultime du totalitarisme américain reposant sur une faculté hypnotique sans égale (relire Duhamel). Il est à 100% américain. Qu’il s’agisse de Gates, de Fink ou de Morgan Stanley, nous sommes tous victimes de cette conspiration de milliardaires qui inspira Gustave Le Rouge et dont Jack London a très bien parlé.
Quelques extraits donc :
« Parmi tous les sujets d'inquiétude qu'offre à l'observateur l'état actuel du monde, le moindre n'est pas celui que nous présente l’Amérique du Nord. Elle venait à peine de naître, que déjà elle inspirait des défiances à J. de Maistre, le Voyant de ce siècle. Elle les justifie. »
Puis Delassus parle d’audace – certains diraient de chutzpah:
« Ce qui la caractérise, c'est l'audace. Elle a manifesté d'abord cette audace dans les entreprises industrielles et commerciales qui, dans leurs excès, détournent le regard de l'homme de ses fins dernières, et lui font envisager la jouissance et la richesse, qui en est le moyen, comme l'objet suprême de ses désirs et de son activité. Elle vient de la montrer dans les rapports internationaux, foulant aux pieds toutes les lois de la civilisation chrétienne pour s'emparer des possessions qu'elle convoitait. »
Puis on évoque ce messianisme américain (il y en eut un de français mais il n’était pas de taille) :
« On parle d'un catholicisme américain, et il fait son chemin.
Lisez : L'Américanisme a reçu de Dieu la mission de donner au monde entier cette leçon : Les temps sont venus de faire fi de l'héritage des aïeux : abolissez les frontières, jetez tous les peuples dans le creuset des droits de l'homme pour les fondre dans l’unité humanitaire, comme nous nous sommes fondus, nous, émigrés de tous les pays, dans l'unité américaine. Et la paix régnera dans le monde. Oui, la paix de l’esclavage sous la tyrannie d'un homme ou d'une race. »
Mais Delassus est isolé et le sait – et il note que les catholiques sont déjà d’accord (Baudelaire l’avait remarqué aussi !) :
« Comme toutes les autres idées des Américanistes, celle de l'abolition des frontières semble sourire à nos démocrates chrétiens. »
Le projet américain –mondialiste est unitaire et totalitaire ; il s’agit de tout contrôler avec la technologie (déjà…) ; Chesterton en parle dans Un nommé Jeudi (voyez mon livre sur les grands écrivains et la conspiration). Dans son admirable Conjuration antichrétienne Delassus ajoute :
« A la fin du XVIIIe siècle, ce projet de gouverner le genre humain tout entier, par une Convention unique, placée au centre du monde et composée des députés des Conventions établies dans les anciens royaumes réduits à l'état de départements, pouvait paraître fou. Mais aujourd'hui, à l'entrée du XXe siècle, où nous voyons le globe entier sillonné par les fils télégraphiques, les chemins de fer, et les steamers, le messie attendu par les Juifs pourrait facilement tenir le monde entier dans sa main, et le gouverner par une Convention centrale en rapport 'avec des Conventions locales. »
Il est difficile de nier un messianisme juif : voyez Isaïe, 60, et voyez ce qui arriva à de Gaulle. On n’est pas pour polémiquer.
Un des instruments du messianisme mondialiste fut Napoléon :
« On peut voir dans Deschamps, t. II, p. 150 et suiv., l'aide que la Convention, puis Napoléon, reçurent de la franc-maçonnerie en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Italie, pour essayer de former les Etats-Unis d'Europe, acheminement vers l'Etat-Humanité… »
Joseph de Maistre décrit comme Chateaubriand (voyez mon texte, qui est très lu depuis des années) un processus d’unification dans la deuxième soirée de Saint-Pétersbourg (ce n’est pas un hasard si elles sont de Saint-Pétersbourg ces soirées); et Delassus écrit à ce propos (l’unification du monde dans les années 1880 donc) :
« L'unification de l'Italie, l'unification de l'Allemagne, les ambitions des Etats-Unis, appelés peut-être à recueillir de l'Angleterre l'empire des mers, le mouvement qui agite l'Extrême-Orient font progresser de jour en jour, sur tous les points du globe, la marche vers l'unité politique. Avant cent ans, cinquante peut-être, deux ou trois empires, grossis par la « consumation » des nationalités de second ordre, pourront se heurter dans un conflit suprême pour laisser le vainqueur libre et maître de disposer à son gré des destinées du monde. »
Je rappellerai mon texte sur l’appel mondialiste du président Grant en 1877. Grant attend même une fin des langues dans le monde: un sabir techno-English pour tout le monde. Il a une vision universaliste et messianique du futur de son pays, qui est aux antipodes de celle mettons de Poe ou de Jefferson – pour ne pas parler de Fenimore Cooper, farouche opposant au progrès.
La liquidation des patries est le but des Américains : il faut anéantir le monde, puisqu’il faut l’américaniser. Delassus :
« Renverser toutes les frontières, dit M. Claudia Janet dans la continuation de l'ouvrage du P. Deschamps, abolir toutes les nationalités, en commençant par les petites, pour ne faire qu'un seul Etat : effacer toute idée de patrie; rendre commune à toute la terre entière, qui appartient à tous; briser, par la ruse, par la force, tous les traités; tout préparer pour une vaste démocratie dont les races divers»1*, abruties par tous les genres d'immoralités, ne seront que des départements administrés par les hauts gradés et par l'Antéchrist, suprême dictateur devenu le seul dieu tel est le but des sociétés secrètes. »
L’idée que les races sont abruties par l’immoralité est très juste ; regardez ce qui nous arrive en ce moment. Sur ce thème lisez mon étude sur Mgr Gaume, autre prélat exceptionnel de ce siècle extralucide.
Le péril messianique et totalitaire est américain. Ce péril est cent fois plus dangereux que le communisme: l’Etat de Washington vient d’autoriser la fugue des enfants désirant devenirs transgenre. Les parents ne sont plus les parents.
Comme disait l’autre, la seule révolution qui ait réussi est l’américaine. Et les ploutocrates qui en sont sortis sont là pour nous le faire sentir. La bourse n’arrêtant pas de monter et le dollar se maintenant…
Sources :
https://kreuzgang.org/pdf/henri-delassus.l-americanisme-e...
https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Delassus/Conjur...
https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Delassus/Conjur...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Delassus
https://www.dedefensa.org/article/baudelaire-et-la-sauvag...
https://www.dedefensa.org/article/poe-et-baudelaire-face-...
https://strategika.fr/2023/01/28/walt-whitman-et-la-desti...
https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/11/29/le-president...
https://www.dedefensa.org/article/trump-et-le-refus-migra...
https://www.amazon.fr/Dosto%C3%AFevski-modernit%C3%A9-occ...
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/10/08/j...
https://www.dedefensa.org/article/chateaubriand-et-la-con...
https://www.dedefensa.org/article/le-president-grant-et-l...
20:29 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : henri delassus, monseigneur delassus, etats-unis, histoire, 19ème siècle, américanisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook