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dimanche, 01 mai 2016

Les salafistes et la République

Les salafistes et la République

Recension de « Silence Coupable » de Céline Pina

Auteur : Jacques Sapir
Ex: http://zejournal.mobi
 

silence_coupable.jpgUn livre très intéressant vient de paraître, publié chez un petit éditeur, c’est Silence Coupable de Céline Pina [1]. L’auteur est une élue locale PS, qui fut conseillère régionale d‘Île de France. Son livre se veut un cri d‘alarme, mais aussi un cri de détresse, quant à l’abandon de la laïcité qu’elle perçoit et qu’elle analyse dans plusieurs domaines. Elle dénonce une politique d’abandon de la part des politiques, qui ne peut que mener le pays soit à la tyrannie soit à la guerre civile.

L’intérêt de ce livre vient de ce qui est décrit et analysé. Car l’analyse s’appuie le plus souvent sur une expérience de terrain. Tout, bien entendu, n’est pas nécessairement du même intérêt, mais le lecteur trouvera des descriptions et des analyses du plus haut intérêt dans son livre. Il en tirera un sentiment de colère ou d’angoisse, mais ce livre ne le laissera pas indifférent. C’est même une lecture qu’il convient de conseiller à tous et de souhaiter qu’elle soit même imposée aux élites parisiennes bien pensantes tout comme la vaccination est imposée aux enfants. Il en va de la salubrité dans notre pays !

Les salafistes font de la politique

Ce livre, il est vrai, est assez décousu. Mais, cela traduit le sentiment de colère, colère d’ailleurs largement justifiée, qui a présidé à son écriture et ne doit pas être porté à son préjudice. En plus d’une assez longue introduction, il s’articule en trois chapitres, qui traitent des méfaits de l’électoralisme et du clientélisme (chapitre I), de la question du droit des femmes et de l’islamisme (chapitre II) et enfin de la convergences des identitaires que l’auteure croit déceler entre le Front National et les islamistes.

L’introduction définit, quoi que de manière assez lâche, le terme d’islamisme qui s’applique globalement à la mouvance salafistes et plus précisément aux organisations liées aux Frères Musulmans dont certaines (Baraka City) sont nommément désignées. Cette précaution est indispensable car si les tendances les plus politiques et radicales de l’islam sont les plus visibles, elles ne sont pas – et de loin – les plus nombreuses. On pourrait ici ajouter que ce dont il est question est une lecture à la fois moderne (car adaptée aux codes de communication politique en vigueur) et régressive de l’islam. Cette lecture régressive alimente un projet politique constitué, qui est antagonique avec les principes d’organisation de la République et de la démocratie et l’inconséquence des politiques qui se refusent à « nommer l’ennemi » est ici justement dénoncée[2]. Cette capacité de la mouvance salafiste et des Frères Musulmans à « faire de la politique » alors que les principaux partis, du P « S » aux « Républicains » ont abandonné le domaine des choix politiques est aussi très bien remarquée.

Electoralisme et clientélisme

pinagetImageEm.ashx.jpgLe premier chapitre s’ouvre sur une dénonciation au vitriol des méfaits du clientélisme qui fut pratiqué tant par les partis de « gauche » que par ceux de droite. On sent ici nettement que c’est l’expérience de l’élue de terrain qui parle. La description des petites comme des grandes compromissions, que ce soit lors du « salon de la femme musulmane » ou dans l’éducation nationale (et le rôle funeste à cet égard de la Ligue de l’enseignement ou de la Ligue des droit de l’Homme sont ici très justement pointés du doigt) montre que Céline Pina connaît parfaitement son sujet. Il est clair que certains élus cherchent à s’allier avec les islamistes tant pout avoir le calme ans un quartier que pour faire jouer une « clientèle » électorale. Le procédé est anti-démocratique. Il est surtout suicidaire dans le contexte actuel. Malek Boutih l’avait déjà énoncé et Céline Pina enfonce le clou et donne des exemples.

Elle montre, aussi, que la montée en puissance des organisations islamistes n’a été possible qu’en raison de la perte d’un véritable projet de transformation (qui fut dissous dans le magma européen) mais aussi en raison de la montée du narcissisme dans la société[3].

On ne peut qu’approuver sur ce point. Pour l’avoir dans mon ouvrage Souveraineté, Démocratie Laïcité[4] moi aussi dénoncé, je pense que l’on peut établir un lien entre les « parades narcissiques » et la montée des comportements religieux ostentatoires. Mais, il y a aussi, et peut être surtout, un projet politique dans tout cela. Ceci est clairement affirmé à plusieurs reprises.

De l’islam et de l’islamophobie

Cette question du projet politique est d’autant plus importante qu’elle est niée par ceux que Céline Pina appelle les « idiots utiles » de l’islamisme. On connaît le discours, pour l’avoir beaucoup entendu, ne tombons pas dans « l’islamophobie » ». Mais, qu’entend-on par là ? S’il s’agit de dire que tous les musulmans ne sont pas des terroristes, que l’islamisme n’est pas l’islam, il s’agit d’une évidence. Mais, à vouloir combattre une soi-disant « islamophobie » on peut aussi préparer le terrain à une mise hors débat de l’Islam et des autres religions. Et là, c’est une erreur grave, dont les conséquences pourraient être terribles. Elle signe la capitulation intellectuelle par rapport à nos principes fondateurs. Non que l’Islam soit pire ou meilleur qu’une autre religion. Mais il faut ici affirmer que toute religion relève du monde des idées et des représentations. C’est, au sens premier du terme, une idéologie. A ce titre, toute religion est critiquable et doit pouvoir être soumise à la critique et à l’interprétation. Cette interprétation, de plus, n’a pas à être limitée aux seuls croyants.

C’est un point important. La nécessaire discussion qu’il faut avoir sur le rôle de la colonisation, et aussi sur ses crimes, doit être disjointe de la question de la laïcité mais aussi de celle du droit à la critique des religions. Le mélange des genres ouvre ici toutes grandes les portes dans lesquelles s’engouffreront, si l’on n’y prend garde, les mouvements qui portent un islam à la fois politique et profondément réactionnaire.

Droits des femmes, égalité et puissance symbolique du corps des femmes

Les pages qui sont consacrées aux droits des femmes et à l’islamisme sont particulièrement intéressantes. Céline Pina montre bien en quoi la question du corps des femmes est un enjeu stratégique pour les islamistes et comment ils entendent en faire un objet soumis afin de soumettre, à sa suite, l’ensemble de la population.

Cela pose, dans un contexte nouveau, la question de la frustration sexuelle utilisée comme arme dans une idéologie qui apparaît nettement comme proto-fasciste. De ce point de vue, le fait que l’habillement devienne aujourd’hui un enjeu politique invite le législateur à se saisir de la question. De ce point de vue, il convient de rappeler ici le texte de notre Constitution, qui dit : « Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République »[5].

On doit ici en comprendre les enjeux. La Res Publica ce principe d’un bien commun qui est à la base de la République, et qui découle de la souveraineté, implique la distinction entre un espace privé et un espace public. Cet espace public est constitué tant par un processus d’exclusion que par un processus d’inclusion. La contrepartie du processus d’inclusion (sans distinction de race, de religion ni de croyance) doit être l’exclusion radicale de ceux qui rejettent ce principe.

Les limites de l’ouvrage

Les critiques que l’on doit faire à cet ouvrage portent en réalité sur des points où Céline Pina se révèle imprécise. Par exemple sur le projet « islamique » : ce dernier n’est pas opposé à l’état de droit, car il considère que le droit doit être défini par la religion (et en l’occurrence l’islam). C’est ici la confusion classique entre « état de droit » et démocratie. L’obsession pour la rule by law (i.e. la légalité formelle) et la fidélité au texte tourne bien souvent à l’avantage des politiques gouvernementales quelles qu’elles soient[6]. Il faut rappeler, à la suite de David Dyzenhaus, qu’il peut y avoir des « états de droit » qui sont particulièrement régressif, comme le fut l’Apartheid en Afrique du sud[7]. La véritable question consiste à penser la légitimité et sa source, la souveraineté, comme émise depuis un corps politique qui ne doit être divisé par nulle croyance religieuse, nul préjugé sur la « race », ou sur le sexe. Or, s’il y a quelque chose qui gène dans ce livre est qu’il est fait référence de nombreuse fois à la « légitimation des institution » mais nullement à la légitimité, ni à sa source, la souveraineté.

De même doit-on relever une erreur sur la question de la laïcité. Cette dernière ne date nullement de la loi de 1905 qui, en France, établit seulement la séparation de l’église et de l’Etat. L’origine de la laïcité est plus ancienne, et elle est associée à l’émergence de la distinction entre une sphère privée et une sphère publique, point qui est par ailleurs justement souligné dans le livre.

Enfin, la « tirade » obligée sur « l’ADN » du Front National dépare dans un livre de cette qualité. C’est une regrettable facilité. D’une part parce que l’ADN est une caractéristique des êtres vivants et que c’est une métaphore qui tire l’analyse politique, et les sciences sociales en générale, vers l’idée de « lois naturelles », ce qui est une erreur. D’autre part parce que le refus de voir le processus d’évolution, mais aussi de divergence, qui est aujourd’hui à l’œuvre au sein du Front National pose le problème d’un aveuglement devant la réalité.

Mais, ces critiques ne doivent nullement décourager le lecteur. Bien au contraire ; Céline Pina a écrit un livre important, un livre qui la plupart du temps sonne juste et touche ce qui fait mal dans notre société. Nous ne saurions jamais assez l’en remercier. Il faut donc lire ce livre et souhaiter qu’il ait le plus grand retentissement possible.

Notes

[1] Pina C., Silence Coupable, Paris, Kero, 2016.

[2] P. 11 et pp. 35-36.

[3] Elle cite deux fois, en introduction, ce problème, aux pages 9 et 16.

[4] Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Paris, Michalon, 2016.

[5] Article premier du préambule de la Constitution de 1946 repris dans la Constitution de 1958 : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946.5077.html

[6] Dyzenhaus D., The Constitution of Law. Legality In a Time of Emergency, Cambridge University Press, Londres-New York, 2006.

[7] Dyzenhaus D, Hard Cases in Wicked Legal Systems. South African Law in the Perspective of Legal Philosophy, Oxford, Clarendon Press, 1991.


- Source : RussEurope

samedi, 05 décembre 2015

Entrevista a Claudio Mutti: “la guerra civil islámica”

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Entrevista a Claudio Mutti: “la guerra civil islámica”.

por Adriano Scianca

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

¿Un choque de civilización entre Occidente y el Islam? Qué va, el conflicto actualmente en curso es (sobre todo) interior al mismo mundo musulmán. De ello está convencido Claudio Mutti, director de la revista Eurasia, que dedica en su último número un dossier a “La guerra civil islámica”. Y en este choque las facciones aparentemente más aguerridas (salafistas y wahhabitas), son justo las que tienen vínculos históricos con las fuerzas de occidente.

Adriano Scianca – El último editorial de Eurasia, la revista de geopolítica que usted dirige, se titula “La guerra civil islámica”. ¿Quiénes son los actores de este conflicto dentro de la religión musulmana y qué es lo que está en juego?

Claudio Mutti – La expresión “guerra civil islámica” utilizada en el editorial del trigésimo noveno número de Eurasia debe entenderse en un sentido amplio, ya que el actualmente en curso no es propiamente un conflicto en el que se enfrentan los ciudadanos de un mismo Estado, incluso si no faltan casos de guerra civil real; tratándose en cambio de un conflicto que opone a Estados, instituciones, corrientes, grupos pertenecientes al mundo musulmán, sería más exacto hablar de “guerra intraislamica”. El enfrentamiento en cuestión debe remontarse a la tentativa puesta en práctica por fuerzas históricamente cómplices del Occidente británico y estadounidense, para instaurar su hegemonía en el mundo musulmán. Gracias además a los petrodólares de los que pueden disponer, estas fuerzas, que sobre el plano ideológico se expresan (sobre todo, pero no solamente) en las desviaciones wahhabita y salafista, ejercen su influencia sobre una parte considerable de la comunidad de creyentes. Esta tentativa hegemónica, además de encontrar las renuencias del Islam tradicional, ha suscitado durante mucho tiempo la fuerte oposición del nasserismo (hasta Gaddafi) y de las corrientes revolucionarias. Hoy su principal obstáculo está representado por el Islam chiíta. De ahí el feroz sectarismo anti-chií que anima a los corrientes heterodoxas y que, por desgracia, también se ha extendido a áreas del Islam que se suponía exentas de ello.

AS – La intervención rusa en Siria parece haber cambiado el rumbo del conflicto. ¿Cree que es posible, para Assad, volver a la situación pre-bélica o ya una porción de su poder y de su soberanía puede darse en todo caso por perdida para siempre?

CM – El gobierno sirio, que todos daban ya por desahuciado, logró sobrevivir a una agresión y a una guerra civil durante más de cuatro años. La alianza euroasiática de Siria, Irán, Hezbollah y Rusia ha prevalecido sobre la coalición occidental y sobre el sedicente “Estado islámico” que la primera ha diseñado, financiado, armado y entrenado. Se trata de la primera derrota geopolítica infligida a los Estados Unidos y sus satélites desde el fin de la Guerra Fría. En este contexto, no creo que Assad deba temer una pérdida del propio poder, tanto es así que el presidente sirio se ha declarado dispuesto a afrontar nuevas elecciones presidenciales. Hace unos días, el 23 de octubre, después de reunirse con John Kerry y los ministros de exteriores turco y saudí, el ministro de Asuntos Exteriores ruso, Sergei Lavrov, ha desmentido del modo más categórico que durante las negociaciones sobre la crisis siria los participantes hayan abordado la cuestión de la dimisión del presidente Assad. Algo antes, Dmitrij Trenin, director del Carnegie Center de Moscú, dijo que para Putin “Assad no es una vaca sagrada” y que su único interés es “salvar el estado sirio, evitando que se fragmente como ha sucedido en Libia o en Yemen”. Sin embargo, una cosa es cierta: Rusia tiene considerables intereses geoestratégicos en Siria, un país que durante más de cuarenta años es su aliado y que alberga en Tartus la única base mediterránea de la Armada rusa. No sólo eso, sino que los rusos han construido una base aérea en Al-Ladhiqiyah (Laodicea), que es un bastión de Assad. No creo, por tanto, que Rusia quiera crear en Damasco las condiciones de un vacío de poder que daría a los aliados de los EEUU la forma de soplar de nuevo sobre el fuego del terrorismo.

AS – En estos días la situación se está caldeando demasiado en los territorios palestinos. ¿Por qué precisamente ahora se vuelve al borde de una “tercera Intifada”? ¿Es un fenómeno que puede ser enmarcado de alguna manera en la convulsión general de la zona?

CM – La “tercera Intifada”, la denominada “Intifada de los cuchillos”, es una gran oportunidad para el eje ruso-iraní, cuya línea estratégica puede abrir perspectivas de victoria para la causa palestina. Acabando con la monstruosidad representada por el sedicente “Estado islámico” y garantizando la seguridad de la República Árabe de Siria, el eje ruso-iraní conseguirá en efecto el resultado de modificar radicalmente la situación en el Oriente Medio. Como consecuencia de ello, el papel de Estados Unidos en la región resultará fuertemente redimensionado, y por lo tanto también la hegemonía de la entidad sionista será puesta en tela de juicio. Si la alianza ruso-iraní quiere llevar hasta el final las medidas adoptadas hasta el momento, tendrá que sostener de manera decisiva la lucha del pueblo palestino; pero los líderes palestinos deberán a su vez romper los vínculos con aquellos gobiernos de la región que sustentan la presencia estadounidense y son cómplices del régimen de ocupación sionista.

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AS ¿Cuál es la relación de las corrientes wahhabita y salafista con la religión islámica? ¿No representan una exacerbación o una perversión? ¿Y cuáles son, en cambio, sus vínculos con el Occidente anglo-americano?

CM – Los movimientos wahhabitas y salafistas, aunque nacidos en lugares y circunstancias históricas diferentes, declaran ambos luchar por un objetivo esencialmente idéntico: reconducir el Islam a aquello que era, al menos en la imaginación de sus seguidores, en el momento de las primeras generaciones de musulmanes. Estas corrientes rechazan tanto el magisterio espiritual ejercido por los maestros de las hermandades sufíes, como las normas de la Ley sagrada (Sharia) elaborada por las escuelas jurídicas tradicionales (sunitas y chiítas). Su interpretación del Corán y de la Sunna Profética (únicas fuentes de la doctrina que ellos reconocen) se caracteriza por un obtuso literalismo anti-espiritual que no rehúye incluso el antropomorfismo.

Desde su creación, estos movimientos heterodoxos y sectarios han actuado en connivencia con Gran Bretaña, convirtiéndose en instrumentos de sus planes de dominio en el mundo musulmán. El fundador del movimiento salafista, Al-Afghani, iniciado en la masonería en una logia del rito escocés de El Cairo, hizo entrar en la organización masónica a los intelectuales de su círculo, entre ellos a Muhammad ‘Abduh, quien en 1899 se convirtió en Mufti de Egipto con el plácet de los ingleses. Lord Cromer, uno de los principales artífices del imperialismo británico, definió a los seguidores de Muhammad ‘Abduh como “los aliados naturales del reformador occidental”.

En cuanto a los wahhabitas, Ibn Saud fue patrocinado por Gran Bretaña, que en 1915 fue el único estado en el mundo en establecer relaciones oficiales con el Sultanato wahhabita del Nejd y en 1927 reconoció el nuevo reino wahhabita del Nejd y del Hiyaz. Consejero de Ibn Saud fue Harry Philby, el organizador de la revuelta árabe anti-otomana, el mismo que apoyó ante Churchill, el barón Rothschild y Weizmann el proyecto de una monarquía saudita encargada de controlar por cuenta de Inglaterra la ruta a la India. Al patrocinio británico lo sustituyó luego el estadounidense; si ya en 1933 la monarquía saudí había otorgado en concesión a la Standard Oil el monopolio de la explotación petrolífera, y en 1934 había concedido a otra compañía estadounidense el monopolio de la extracción de oro, el 01 de marzo de 1945 el rey wahhabita selló la nueva alianza con los EEUU reuniéndose con Roosevelt a bordo del Quincy.

AS – Los dos recientes premios Nobel de la Paz y de Literatura tiene notables implicaciones geopolíticas. ¿Puede darnos su comentario?

CM – Debe tenerse presente que el premio Nobel no es en absoluto una institución neutral y libre de condicionamientos políticos. El Premio Nobel de la Paz, en particular, ha sido concedido más veces a personalidades de la política, de la cultura e incluso de la religión que han servido a los intereses de los Estados Unidos de América o del régimen sionista, quizás a través de la subversión, la mentira propagandística, la acción terrorista y la agresión militar contra otros países. Me limito a mencionar algunos nombres, sobre los que no es necesario hacer ningún comentario: Woodrow Wilson, Henry Kissinger, Menachem Begin, Lech Walesa, Elie Wiesel, el XIV Dalai Lama Tenzin Gyatso, Gorbachov, Aung San Suu Kyi, Shimon Peres, Yitzhak Rabin, Barack Obama. Este año el Premio Nobel de la Paz ha sido concedido al llamado Cuarteto para el diálogo nacional tunecino, en reconocimiento a su “contribución decisiva para la construcción de una democracia plural en Túnez a raíz de la Revolución del Jazmín en 2011”. En resumen, ha sido premiada la llamada “Primavera árabe”, es decir, el vasto movimiento de desestabilización que la “estrategia del caos” ha favorecido en las costas meridional y oriental del Mediterráneo. Análogo significado reviste también la decisión de conceder el Nobel de Literatura a una periodista sobre la que recae la acusación infamante de ser un agente de la CIA.

26 de octubre 2015

(Traducción de Página transversal).

Fuentes: Eurasia Rivista di studi geopolitici e Il Primato Nationale.

dimanche, 16 août 2015

« Le salafo-jihadisme est entretenu dans plusieurs pays… »

Marche-de-salafistes-en-Tunisie.jpg

« Le salafo-jihadisme est entretenu dans plusieurs pays… »

Entretien avec
Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
 

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Nous reproduisons l’entretien accordé par Richard Labévière au quotidien algérien El-Watan durant la conférence d’Alger sur « la dé-radicalisation », les 22 et 23 juillet derniers. Propos recueillis par Salima Tlemçani. Nous nous sommes permis de reprendre quelques erreurs de transcription qui altéraient la compréhension générale.

Spécialiste du financement du terrorisme islamiste,  Richard Labévière, rédacteur en chef du magazine en ligne prochetmoyen-orient.ch, dénonce « la naïveté, le machiavélisme ou l’hypocrisie » de certains Etats comme la Suisse ou la France, qui recyclent d’anciens membres du GIA (Groupes islamiques armés). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il espère casser les faux-fuyants  du politiquement correct des Nations unies et parler carrément de « takfirisme », de déviation de l’Islam, d’Islam radical salafo-jihadiste, entretenus par certains pays qui doivent être interpellés pour faire le ménage chez eux.

- El-Watan : Pourquoi, après tant de victimes, on continue à parler d’extrémisme violent au lieu de terrorisme ? A-t-on peur d’identifier le mal et ses causes ?

Richard Labévière : Nous sommes face aux faux-fuyants sémantiques du politiquement correct, liés au fonctionnement et aux contraintes formelles de ce genre de rencontres organisées sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU, où l’on évite de citer nommément les pays et les responsabilités impliquées dans le phénomène terroriste. Cela débouche sur une langue de bois qui évite de « nommer un chat un chat ». Pourtant, la conférence d’Alger sur la dé-radicalisation concerne bien le terrorisme salafo-jihadiste et ses idéologies. Celles-ci nous ramènent à deux filiations principales : à la doctrine des Frères musulmans de Hassan al-Bana et Sayed Qotb, ainsi qu’à l’idéologie wahhabite, telle qu’elle est véhiculée par les médersas et les conseils d’oulémas d’Arabie Saoudite, du Qatar et l’ensemble de leurs relais internationaux… Lorsqu’on travaille sérieusement sur ces dossiers, on ne peut pas éviter d’identifier les vraies responsabilités sans nommer les Etats impliqués donc responsables de l’extension de la menace terroriste.

Les bailleurs de fonds, sur lesquels j’ai beaucoup travaillé depuis 25 ans, sont en majorité des donneurs d’ordres saoudiens, koweïtis, Emiratis, etc… Ce rappel évident ne veut pas dire qu’il faille criminaliser en bloc ces Etats. Mais, je pense qu’il faut parler vrai et nommer les idéologies et les mécanismes en cause ; remonter aux sources de financement, déconstruire leurs filiations à l’étranger, afin d’établir les chaînes de responsabilité, quitte à heurter quelques sensibilités. Le terrorisme est une technique, un mode opératoire. On ne lutte pas contre une technique et un mode opératoire, mais contre des objectifs précis et des ennemis clairement identifiés. Ce travail de traçage permet de situer les opérateurs et les organisations malfaisantes qui financent, appuient et entretiennent l’expansion du phénomène terroriste.

Il faut donc casser ce politiquement correct des Nations unies et parler plus précisément du « takfirisme », des déviations de l’Islam, d’Islam radical salafo-jihadiste entretenus par certains pays qu’il faut maintenant interpeller afin qu’ils fassent le ménage chez eux… La tenue de cette conférence, à Alger, est très importante, non pas parce que l’Algérie constitue un modèle de l’antiterrorisme, mais certainement pour sa grande expérience en la matière.

Elle s’est démenée durant les années 1985/1998, toute seule, sans appuis internationaux. Ses forces de sécurité ont combattu les précurseurs de ce que nous appelons aujourd’hui Dae’ch, puisque les GIA pratiquaient les mêmes horreurs et avaient proclamé le califat, sauf qu’à l’époque il n’y avait pas de téléphone portable, ni d’internet ; et qu’on était bien avant les attentats du 11 Septembre 2001. L’Algérie d’aujourd’hui se trouve dans un contexte géostratégique très déstabilisé depuis la guerre franco-britannique relayée par l’OTAN en Libye. Ce pays a véritablement implosé. Il est actuellement aux mains de groupes « takfiristes ». Ces derniers se sont vite redéployés en Tunisie, dans les pays de la bande sahélo-saharienne, des côtes de la Mauritanie jusqu’à la Corne de l’Afrique, avec des jonctions opérationnelless entre AQMI, Ansar Eddine, Boko Haram et les Shebab somaliens, grâce à l’argent des narcotrafiquants d’Amérique latine, qui disposent de têtes de pont aéroportuaires en Guinée Conakry, au Maroc et en Mauritanie.

El-Watan : Du Maroc jusqu’en Asie, la « politique du chaos » organisé vise la destruction d’Etats comme l’Irak, la Syrie, la Libye ou le Yémen avec l’expansion de groupes comme Dae’ch, ayant pris la succession d’Al-Qaïda et de ses héritiers Taliban en Afghanistan. Ne sommes-nous pas en présence de prestations de services négociés entre les puissants de ce monde et les groupes islamistes armés, qui apparaissent aussi bien équipés que des Etats, pour semer mort et dévastation ?

RL : Vous avez raison. Souvenez-vous, de la guerre d’Afghanistan (1979 – 1989), on estimait à 35 ou 40 000 le nombre des activistes étrangers passés dans les factions les plus extrémistes, dont la nébuleuse d’Oussama Ben Laden, le fils illégitime de la monarchie saoudienne, des Services américains et pakistanais. Dans le contexte de la Guerre froide, les Américains ont toujours utilisé l’extrémisme radical sunnite, et ce, dès l’instant où le président égyptien Nasser s’était tourné vers Moscou. Les différentes administrations américaines (républicaines et démocrates) n’ont cessé d’utiliser les Frères musulmans pour lutter contre le nationalisme arabe en Egypte, au Yémen, en Palestine, en Asie centrale et même dans le Sin-Kiang chinois....

Cette politique a culminé en Afghanistan, où les Américains ont fabriqué Ben Laden et ses émules. Après le retrait des troupes soviétiques en 1989, ils n’ont pas assuré le service après-vente et les effets induits leur sont revenus en pleine figure. L’élève s’est retourné contre ses maîtres. Le deuxième élément clef concerne l’Arabie Saoudite, partenaire stratégique des Etats-Unis depuis la signature du Pacte du Quincy (février 1945) entre Ibn Séoud (le fondateur du royaume d’Arabie saoudite) et le président Roosevelt : les Etats-Unis gèrent les premières réserves d’hydrocarbures du monde, tandis que Riyad exporte le wahhabisme jusqu’en Indonésie, en Afrique, voire en Amérique latine et en Europe.

Ce qui nous amène à cette situation d’aujourd’hui où la France, par exemple, est partie en guerre contre Bachar al-Assad pour faire plaisir au nouveau roi Salman. Les marchés d’armement avec l’Arabie Saoudite représentent quelques 35 milliards d’euros. Mieux, après les attentats du 11 Septembre 2011, les Américains ont pointé du doigt les Saoudiens, mais ils ont attendu mai 2011 pour aller tuer Ben Laden alors qu’ils connaissaient parfaitement sa villégiature pakistanaise depuis plus de cinq ans… Ils ont décidé de le tuer en mai 2011 parce qu’ils ne voulaient empêcher une jonction entre Al-Qaïda et les révoltes arabes déclenchées en janvier 2011.

Le calcul américain consistait à mettre les Frères musulmans au pouvoir partout dans les pays arabes, en Tunisie, en Egypte, etc., mais, malheureusement pour eux, cela n’a pas marché. En tout cas, l’administration Obama a décidé a ce moment de tourner la page al-Qaïda et d’utiliser le chaos en recourant à de petits groupes en Irak et ailleurs, permettant à Dae’ch de se développer et de conquérir des territoires importants en Irak et en Syrie. Lorsque les fêlés de Dae’ch ont proclamé le califat, tout le monde s’est inquiété, à commencer par les pays du Golfe. Les Saoudiens ont eu peur qu’ils ne revendiquent la gestion des Lieux saints (La Mecque et Médine).

Dae’ch est né d’une scission interne d’al-Qaïda en Syrie et en Irak. Au départ, son expansion s’est faite avec la bienveillance, sinon sous le contrôle des services américains, turcs et saoudiens. Nous sommes dans une logique d’échecs en série, mais d’échecs et de désastres prémédités. D’abord en Afghanistan avec le retour des Talibans, puis surtout avec les conséquences désastreuses de la deuxième guerre d’Irak et la chute de Bagdad du printemps 2003. Quand le proconsul américain Paul Bremer démantèle l’armée irakienne et le parti baath, il sait très bien qu’il va favoriser les divisions ethniques et contribuer à re-tribaliser, sinon détruire le grand Etat-nation arabe qu’était l’Irak. Ce faisant, il met en œuvre la prophétie d’Oded Yinon - un conseiller du ministère israélien des Affaires étrangères - qui écrivait en 1982, qu’il était dans l’intérêt stratégique d’Israël de casser les Etats-nations arabes en autant d’ethnies et de tribus qui se combattraient entre-elles. Par extension, la « fitna », jetant les Sunnites contre les minorités chi’ites constitue une véritable aubaines pour les stratèges de Washington et de Tel-Aviv : diviser pour régner…

Les attentats commis par Dae’ch, ciblant des mosquées chi’ites en Irak, en Syrie, au Pakistan ou au Koweït, illustrent parfaitement cette théorie des néoconservateurs américains, dite de l’« instabilité constructive », permettant aux Etats-Unis et à leurs alliés d’exploiter le pétrole et les richesses de ces Etats fragilisés, sinon « faillis » en toute tranquillité.

El-Watan : Pourquoi à chaque fois, comme vous le dites, l’élève dépasse le maître et les Occidentaux, notamment les Américains, n’en tirent pas les leçons ?

RL : J’ai eu l’occasion, à maintes reprises, de dire que si Dae’ch n’existait pas, il aurait fallu l’inventer. Les puissances occidentales auraient dû l’inventer… Comment expliquez-vous qu’une coalition internationale anti-Da’ech aussi importante, avec des moyens aussi colossaux, n’arrive pas à neutraliser quelque 40 000 hommes disposant de quelques blindés ? Sur le plan militaire, cela est strictement inconcevable. Pour éradiquer Dae’ch, la plupart des experts militaires savent très bien qu’il suffirait de déployer au sol un contingent d’une dizaine de milliers de forces spéciales pour engager deux ou trois confrontations définitives.

On ne le fait pas parce qu’on veut canaliser le phénomène et l’utiliser pour déstabiliser la région, pour faire fonctionner les industries militaires et maintenir un niveau de violence nécessaire aux jeux d’alliances stratégiques, afin de contenir les pays dits « méchants » comme l’Iran, la Syrie qu’on veut démanteler et le Hezbollah libanais qui, pourtant défend aujourd’hui, en première ligne, l’intégrité et la souveraineté du Liban. Nous sommes dans une logique où, d’un côté, on assiste à la démultiplication de groupes armés qui profitent des revenus des trafics de drogue, d’armes d’êtres humains, d’ivoire d’éléphants…. et, de l’autre, des réponses tactiques d’une coalition internationale hétéroclite dont les Etats membres cherchent d’abord à défendre et promouvoir leurs propres intérêts économiques et stratégiques ; le plus bel exemple étant la Turquie. Sous prétexte de lutter contre Dae’ch, ce qu’elle ne fait pas, elle en profite pour décimer les Kurdes, qui constituent pourtant les premières forces engagées au sol contre les terroristes de l’ « Etat islamique ». 

En fait, les deux sont des ennemis complémentaires. Le terrorisme est un mal nécessaire qui rapporte beaucoup d’argent. On évite soigneusement de remonter aux causes, notamment financières du terrorisme parce qu’on identifierait alors ses véritables bénéficiaires. Prenons un seul exemple très actuel : naïveté ou machiavélisme de certains Etats comme la France ou la Suisse qui recyclent d’anciens terroristes des GIA dans des ONGs, spécialisées dans la défense des droits humains et de la démocratie. A défaut d’en pleurer, c’est à mourir de rire, sinon d’indignation. En mourir, c’est souvent le cas…

El-Watan : Dans cette confrontation géostratégique d’intérêts, l’Algérie est-elle la cible ou l’alliée ?

RL : Le peuple algérien a fait face au colonialisme, à la Guerre de libération, à la décennie noire (1988/1998). Quelle histoire ! Et maintenant, elle est confrontée, presque encerclée de menaces terroristes de toutes parts. Elle n’est pas forcément un « modèle », mais sa riche expérience en la matière peut être partagée. Quand les militaires parlent de « retex » (retour d’expérience), on voit très bien que les institutions algériennes fonctionnent, l’armée fait son boulot comme elle l’a fait auparavant, non seulement pour l’intégrité et la stabilité de l’Algérie, mais pour l’ensemble des autres pays de la Méditerranée, confrontés aux flux migratoires qu’ils n’arrivent pas à juguler. Sans l’Algérie, ce sont des millions et non pas des milliers d’immigrés qui se déverseraient dans les ports européens.

Mais il est clair que l’Algérie garde l’image du front du refus et qu’elle joue le rôle d’empêcheur de tourner en rond au sein de l’OPEP et d’autres institutions internationales, notamment l’Union africaine. Dans la mesure où elle a toujours revendiqué farouchement son indépendance et sa souveraineté sur les plans régional et international, elle devient un pays gênant comme l’ont été  l’Irak, la Libye et la Syrie aujourd’hui ainsi que les autres Etats-nations du Proche-Orient n’acceptant pas le nouvel ordre géostratégique américano-israélo-saoudien. Il y a des pays arabes qualifiés - comme l’avait proclamé en son temps la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice - de « modérés », cautionnant l’agenda des néoconservateurs américains et ceux qui refusent cet alignement. L’Algérie refuse l’alignement. Elle reste perçue comme un obstacle à la mondialisation économique libérale, sauvage et mafieuse, qui, faut-il le souligner, est toujours allergique aux Etats-nations forts, indépendants et souverains.

C’est pour cela qu’on veut démanteler la Syrie, qu’on a cassé l’Irak, qu’on a coupé le Soudan en deux Etats, comme on veut scinder le Yémen ainsi qu’on l’a fait au Kosovo, devenu aujourd’hui  un micro-Etat mafieux spécialisé dans les trafics d’organes humains, d’armes et de prostituées. On veut faire des Etats confettis qui acceptent le nouvel ordre des Américains. Lors de cette conférence d’Alger, le représentant de la Russie a déclaré que la Syrie est une ligne rouge, parce que si demain Dae’ch prend le pouvoir, l’ « Etat islamique » menacera le Caucase, à nouveau la Tchétchénie, voire directement Moscou. Heureusement que face aux pays du Golfe, qui financent et sous-traitent ces politiques destructrices, il y a des Etats comme l’Algérie et la Russie qui demeurent dans des logiques stato-nationales et régaliennes.

El-Watan : Justement, ne voyez-vous pas qu’à travers cette façon d’éviter de nommer les idéologies à l’origine de cette altération de l’Islam, il y a une volonté de protéger le Qatar et l’Arabie Saoudite ?

RL : Certainement ! Mais ces pays ne sont pas uniquement responsables de la diffusion des idéologies radicales, mais aussi, comme nous le disions, du financement de l’islamisme politique et militaire. Je travaille depuis 20 ans sur les financements des groupes islamistes terroristes, mais également sur les systèmes de medersa qui, à coups de pétrodollars, ont détruit les confréries soufies pluralistes dans toute l’Afrique subsaharienne, au Niger, au Sénégal et ailleurs afin de les remplacer par le dogme wahhabite totalement étrangers aux pratiques religieuses de ces pays.

C’est là que les choses doivent être clairement dites. Cela ne se fait peut-être pas d’une manière publique, mais dans les travaux à huis clos, les représentants du Niger, de la Fédération de Russie, du Sénégal, de l’Egypte ont exprimé des inquiétudes très claires. Il y a une prise de conscience de plus en plus générale, débouchant sur non pas la recherche de modèles « clés en main » de dé-radicalisation mais sur des « retex », des retours d’expérience propices à l’échange et à des coopérations régionales et internationales. La dé-radicalisation commence par l’école et l’éducation. Il faut être tout à fait rigoureux dans la formation des différentes instances de diffusion religieuses afin d’arriver à des pratiques modérées et respectueuses de la croyance des « autres ». Cette posture se fonde sur la connaissance de l’Autre, donc sur son acceptation. Les causes de tous ces extrémismes sont, très souvent d’abord liées à l’ignorance de l’Autre…

En Afrique subsaharienne, et même en Europe, il y a un débat sur la nécessité d’une réflexion approfondie sur l’Islam. Je ne suis pas islamologue, mais je me réfère à des spécialistes, comme le grand juriste égyptien (malheureussement disparu) Al-Ashmawi qui a lutté toute sa vie contre toutes les formes d’islamismes politiques et militaires ayant pris l’Islam en otage. Il plaidait, déjà au début des années 1980, pour un profond mouvement de réforme de l’Islam à travers des outils pédagogiques et institutionnels ad hoc, prônant notamment l’apprentissage du fait religieux dans les écoles, avec des accords et des conventions de partenariat de réciprocité entre les pays, parce que, à quoi sert-il que l’Algérie, la Tunisie, la France ou d’autres pays fassent des efforts sur l’apprentissage du fait religieux, si dans le même temps, les oulémas saoudiens continuent à affirmer que la terre est plate ?

El-Watan : Ne voyez-vous pas que l’Algérie reste victime d’une incompréhension, qui date des années 1990, et qui ressurgit aujourd’hui à travers certaines réactions internationales après les attaques terroristes de Tiguentourine et plus récemment de Aïn Defla, rappellant ainsi la logique des partisans du « qui tue qui ? » ?

RL : Je crois qu’il y a quand même une certaine évolution. Les anthropologues et les experts les plus sérieux ont tordu le cou à cette monstrueuse propagande, aux impostures intellectuelles et politiques du « qui tue qui ? ». Il y a quand même eu, rétrospectivement, une condamnation unanime de cette propagande, notamment en France, en Allemagne, en Suisse et même certains pays du Golfe, même si - nous le disions à propos des ONGs -, ces pays n’en n’ont pas tirer toutes les conséquences !

El-Watan : La Jordanie et le Bahreïn…

RL : Oui, les deux ont condamné les derniers attentats. Il est décevant de constater, néanmoins, que les pays arabes, surtout la Ligue arabe, n’assurent que le service minimum quand il s’agit de réagir aux attentats commis en Algérie. Mais quand le président du Sénat suisse tresse les louanges de la lutte antiterroriste, que le président Hollande loue les relations franco-algériennes en matière de lutte antiterroriste, que les Allemands voire les Britanniques, reconnaissent le rôle important joué par l’Algérie dans le même domaine, je pense que votre pays a fait un progrès considérable.

C’est vrai qu’il y a toujours cette réticence à son égard à cause de ses positions qui l’honorent face aux crises du Yémen, d’Irak, de Libye et de Syrie. Mais ses efforts diplomatiques dans le règlement pacifique des crises, comme celles du Mali, de Libye, du conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie, forcent le respect et une certaine reconnaissance internationale.

L’Algérie n’est pas sur la ligne américano-saoudo-israélienne. Elle gêne par sa tradition de la défense des indépendances nationales, notamment sur la Palestine, la Syrie et les autres crises proche-orientales. Ce qui la rend suspecte aux yeux de tous les pays qui ont décidé de s’aligner sur cet agenda américano-saoudo-israélien. Cet alignement a pour centralité le conflit israélo-palestinien et le règlement de la guerre en Irak et la Syrie. Nous sommes dans une logique de confrontation de deux camps, occidentalo-saoudo-israélien, et celui d’un front du refus représenté par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais ainsi que les nationalistes qui soutiennent la cause palestinienne.

El-Watan : Comment expliquer que les Algériens soient peu nombreux dans les rangs de Dae’ch, alors qu’ils constituaient le contingent le plus important au sein d’al-Qaïda  ?

RL : On peut identifier trois facteurs qui expliquent ce fait. Le premier est que chaque famille algérienne garde en mémoire l’histoire extrêmement douloureuse des années 1990. Le peuple algérien a eu cette maturité du malheur qui fait qu’aujourd’hui, ses enfants ne rêvent plus du jihad en Irak ou en Syrie, parce qu’ils en connaissent les impostures spirituelles et idéologiques. Le deuxième facteur est lié au fonctionnement des institutions de l’Etat algérien. Que l’on soit d’accord ou non avec la situation politique interne, il y a une réalité que personne ne peut nier. Les institutions fonctionnent.

L’Algérie a tenu le coup seule durant dix ans, sans l’appui de la communauté internationale, et aujourd’hui elle continue à le faire en déployant ses moyens militaires et diplomatiques et cela force, on l’a dit, une certaine reconnaissance, voire une admiration certaine. Le troisième facteur nous ramène aux fondamentaux à l’héritage de la Révolution nationale de l’indépendance de l’Algérie. En Syrie par exemple, la communauté algérienne est suspectée d’être l’alliée de l’Etat syrien et du baathisme mais aussi pour avoir une conception nationale qui est contradictoire avec la oumma. Pour moi, ce sont les trois raisons qui font que les Algériens soient peu présents dans les rangs de Dae’ch. On ne sort pas indemne de ce que vous aviez subi durant les années 1990 sans un minimum de mémoire et de maturité politique.

El Watan : L’armée algérienne a fait son travail, même si ce travail doit être mieux relayé par les médias, les mosquées, les écoles, etc. De nombreux spécialistes disent que l’intégrisme, qui constitue la matrice de l’extrémisme violent, est là et n’a pas été vaincu comme l’a été le terrorisme. N’y a-t-il pas de risque de retour vers les années de violence ?

RL : Je reste très confiant par rapport aux capacités institutionnelles algériennes, même s’il y a des difficultés à gérer l’avenir et à trouver des solutions aux nouveaux défis. L’Algérie est aujourd’hui fragilisée économiquement à cause de la politique de bas prix du baril de pétrole, imposée par l’Arabie Saoudite pour mettre en difficulté ses ennemis géopolitiques membres de l’Opep, à savoir le Venezuela, la Russie et l’Algérie.

El Watan : Voulez-vous dire que la baisse des prix du pétrole est une politique de sanction?

RL : C’est une manière de sanctionner les pays qui ne sont pas sur la ligne de la mondialisation économique vue par les Etats-Unis, les pays du Golfe et Israël. On crée un contexte économique qui défavorise l’Algérie, on attise certaines revendications sociales comme celles liées au gaz de schiste par exemple, ou encore on pousse à la confrontation communautaire, comme cela s’est passé à Ghardaïa, on aide à faire remonter des groupes islamistes du sud du pays, etc. En fait, on fait tout pour que plusieurs problèmes entrent en convergence et fragilisent l’Algérie. Cependant, je reste très confiant quant à la solidité des institutions du pays et de son armée pour faire face à ces situations construites.

El-Watan : Le fait que nous soyons entourés par des pays pourvoyeurs d’éléments de Dae’ch ne suscite-t-il pas le risque d’implantation de cette nébuleuse terroriste ?

Le trio Sarkozy-Cameron-Obama n’a pas pris conscience des conséquences de la guerre qu’il a menée en Libye, suscitant une implosion politique de ce pays immense. Rappelez-vous, l’Union africaine était en discussion avec les Libyens. Elle était sur le point d’arriver à une sortie de crise en faisant évoluer les positions d’El Gueddafi. Mais la France et la Grande-Bretagne ont décidé d’intervenir et d’outrepasser la résolution 1973 de l’ONU. A ce jour, ces pays n’ont pas encore fait leur mea culpa à propos du chaos qu’ils ont créé dans ce pays.

La grande force de l’Algérie, c’est sa stabilité. Si elle sombre, ce ne sont pas des milliers mais des millions de migrants qui vont se déverser en Europe. Cela est un atout essentiel. Il ne s’agit pas de culpabiliser seulement les pays européens qui n’accueillent pas suffisamment le flux migratoire, mais aussi les politiques au Nord, qui n’ont pas eu le courage de dire ou de provoquer une réunion internationale tripartite : Union européenne-Union africaine-Ligue arabe et de faire en sorte que les millions de dollars versés par l’Arabie Saoudite et des pays du Golfe, aux medersas du Niger jusqu’au Sénégal, servent au développement local de ces régions afin de fixer les population locales et de lutter contre l’émigration clandestine. L’Algérie se trouve dans cette intersection-clé du dispositif.

El-Watan : Ces préoccupations ont-elles été soulignées lors de cette conférence d’Alger ?

RL : Oui, il y a eu des interventions très pertinentes, y compris de la part de l’UE, et cela a suscité des réactions du Niger, du Sénégal et de la Russie qui ont exprimé des inquiétudes locales, mais aussi la nécessité d’échange des expériences et une réponse globale à une lutte réelle contre Dae’ch et les nouvelles formes de violence terroriste. La finalité du terrorisme, on ne le dit pas souvent, est de faire de l’argent. S’il s’étend et reconduit ses canaux, c’est parce que nous n’étudions pas suffisamment les connexions du crime organisé, des grands cartels de cocaïne et des trafiquants d’ivoire d’éléphant qui évoluent en Afrique subsaharienne. Leur principal objectif est de faire de l’argent sous couvert de défense de l’Islam… Il s’agit de déconstruire cette imposture !

Propos recueillis Salima Tlemçani, journaliste, El-Watan

vendredi, 08 février 2013

Globale jihad tegen sjiieten

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Globale jihad tegen sjiieten

Geschreven door Freddy De Pauw

Ex: http://www.uitpers.be/

Een recente aanslag in de Pakistaanse stad Quetta kostte het leven aan 114 burgers, allemaal Hazara’s. Die Hazara’s zijn een volksgroep die vooral in het midden van Afghanistan leeft, maar de vele oorlogen dreven veel Hazara’s op de vlucht naar Pakistan. Een aanslag enkele dagen later in Irak kostte meer dan 40 sjiieten het leven. In Afghanistan houden de Hazara’s hun hart vast voor wat na 2014 kan komen. In Syrië zeggen buitenlandse strijders ronduit dat ze naar daar zijn gekomen om de “ketters” – de met het sjiïsme verwante alawieten – te verdrijven.

De slachting in Quetta was niet de eerste van die aard. Sinds 2000 volgen de aanslagen op sjiïtische moskeeën en bijeenkomsten (deze keer een snookerclub) elkaar op. Op 3 september 2010 vielen in Quetta al 73 doden en tientallen gewonden bij een aanslag op een betoging van sjiieten voor steun aan de Palestijnen. Twee dagen eerder waren er tientallen doden gevallen bij een aanslag op sjiieten in Lahore. Vorig jaar vielen meer dan 400 doden bij anti-sjiïtische aanslagen.

Quetta is de hoofdstad van de provincie Baloetsjistan waar een beweging van etnische Baloetsji’s strijdt voor de afsplitsing van Pakistan. Maar hier is ook het hoofdkwartier van de Afghaanse Taliban die daar openlijk op de bescherming van het Pakistaanse leger kunnen rekenen. Die Taliban, Pathanen en soennieten, leverden in Afghanistan strijd met de Hazara’s. Het leger zorgt er onder meer voor dat de Taliban de vluchtelingenkampen in die provincie in handen hebben, ook al zijn dat kampen van het Hoog Commissariaat voor de Vluchtelingen van de VN. Het doet denken aan de Cambodjaanse vluchtelingenkampen in Thailand die men in handen gaf van de Rode Khmers.

Daders beschermd

De daders van de aanslagen op sjiieten zijn bekend, en dat zet zo een kwaad bloed bij de families van de slachtoffers. In Quetta weigerden ze de doden te begraven tot wanneer de centrale regering verzekerde dat ze de veiligheid van de Hazara’s beter zou bewaken. De twijfel blijft zeer groot. Want de beweging die de aanslag opeiste, Lashkar-i-Jhangvi, wordt geen strobreed in de weg gelegd, ook al is ze sinds 2001 officieel verboden. Idem voor een andere fundamentalistische terreurgroep, Sipah-i-Sahaba Pakistan die andere massamoorden op sjiieten opeiste maar ongestoord actief kan blijven.

Dit is het oude liedje over de goede banden tussen delen van de strijdkrachten en fundamentalistische terreurgroepen. Die samenwerking kreeg vooral vorm onder de militaire dictatuur van generaal Zia ul-Haq (aan de macht van 1978 tot aan zijn dood in1988) die een politiek van verregaande islamisering voerde om zo een eigen machtsbasis te maken. Het was de periode van de actieve steun aan de Afghaanse Modjaheddin die de communisten en de Sovjettroepen bevochten. Het waren de meest fundamentalistische groepen die alle steun kregen, ook van de VS end e rest van het Westen. De grote favoriet was de islamextremist Gulbuddin Hekmatyar – die vandaag in Afghanistan de regering Karzai en de NAVO bestrijdt. In die periode namen de spanningen tussen extremistische soennieten en sjiieten – naargelang de bron 10 tot 25 % van de Pakistani – toe.

De jacht op sjiieten is een uitloper van de Afghaanse problemen. Tijdens de jaren 1980-1990 ging er zeer veel geld uit Saudi-Arabië naar de meest extremistische soennitische groepen die hun basis in Pakistan hadden. Tegelijk verspreidden de Saudi’s met hun vele geld ook – onder meer via massa’s Koranscholen – verder hun wahhabitische vorm van soennitische islam.

Deobandi

Dat gebeurde vooral via wat de “Deobandi school” wordt genoemd. Die ontstond in de 18e eeuw in Brits-Indië als een reactie tegen de Britse invloeden die het wezen van de islam zouden aantasten, zelf beïnvloed door het wahhabisme. Naar schatting 65 % van alle Koranscholen behoren tot de deobandigroepen. Vooral die scholen waar de Afghaanse Taliban hun opleiding kregen.

Deobandi erkennen geen nationale grenzen, een goede moslim moet overal waar nodig moslims elders in de wereld helpen, ook militair. Voor deobandi zijn sjiieten géén moslims en dus vijanden. Hun invloed is nog verder toegenomen onder de dictatuur van generaal Pervez Musharraf (1999 tot 2008) die zelf tot de deobandi behoort. Het was echter niet alleen onder militaire dictaturen dat de Pakistaanse overheden extremistische groepen de hand boven het hoofd hielden. Dat was ook het geval tijdens de regeringen van Benazir Bhutto. De diverse terreurgroepen worden beschouwd als instrumenten ten diensten van Pakistans vitale belangen tegen India.

Die bevoorrechte plaats van de deobandi leidt al jaren tot spanningen binnen de soennitische islam in Pakistan. De deobandi verzetten zich tegen de cultus van wijzen en heiligen van het soefisme, een algemene term voor een volkse islam van broederschappen, met bedevaarten naar mausolea die vaak het doelwit zijn van aanslagen. De voorbije jaren vielen tientallen doden bij aanslagen op mausolea.

De invloed van dat islamradicalisme leidt er ook toe dat oude wetten over godslastering en verbod op uittreden uit de islam bij gelegenheid effectief worden toegepast. Wie zich daar tegen verzet, wordt vermoord. Zoals de gouverneur van Pundjaab, Salman Tassir en (de christelijke) minister Shabaz Bhatti die begin 2011 werden vermoord. Die moorden werden door de extremisten openlijk toegejuicht.

Hazara’s

De Hazara’s leven vooral in Afghanistan waar ze naargelang de bron 9 tot 18% van de bevolking uitmaken. De meeste zijn sjiieten. De Hazara’s hadden zwaar te lijden onder het bewind van Abdur Rahman – op het einde van de 19e eeuw werd naar schatting 60 % van de Hazara’s uitgemoord. In het door de Pathanen gedomineerde Afghanistan waren zij zowat de meest gediscrimineerde bevolkingsgroep – tot de afzetting van de koning in 1973.

De communisten hadden nogal wat aanhang onder de in Kabul levende Hazara’s die daar meestal de slechtst betaalde jobs deden. In Hazarajat, het bergachtige centrum van het land, haalden de (door Iran gesteunde) islamisten het op de seculiere tendensen en voerden ze hun eigen gewapende strijd. Na de val van het communistisch bewind in 1992 steunden sommige Hazara’s het kamp van Hekmatyar die vier jaar lang Kabul zwaar beschoot.

Veel Hazara’s zijn beducht voor een mogelijke terugkeer van de Taliban in Kabul. Ze hebben zich de voorbije tien jaar volop ingewerkt in economie en onderwijs, ook voor meisjes. Er is de voorbije tien jaar onder de Hazara’s een massale scholarisatie geweest. Zij vormen vaak front met de Tadzjieken, die zoals zij Dari, een Perzische taal, spreken en moeten optornen tegen de Pathanen. Door hun groter zelfvertrouwen staan de Hazara’s nu ook zelfstandiger tegenover Iran dat hen de voorbije decennia financieel ondersteunde. De invloed van Iran onder de taalverwante Tadzjieken en de Hazara geloofsgenoten maakt dat het westen Iran hier nodig heeft met het oog op de situatie na 2014.

Midden Oosten

De tegenstellingen tussen radicale soennieten en sjiieten zijn alom aanwezig in conflicten in het Midden Oosten, met daarin verweven de rivaliteit tussen Iran enerzijds, Saudi-Arabië en de Arabische Golfstaten anderzijds.

De spanningen lopen de voorbije weken hoog op tussen sjiieten en Arabische soennieten in Irak. De sjiïtische premier Mail krijgt het verwijt de soennieten te discrimineren en in Syrië partij te kiezen voor “sjiiet” Assad. Voor de met Al Qaeda verwante terreurgroepen zijn de sjiieten hoe dan ook de vijand, bijna dagelijks zijn er moordende aanslagen op sjiieten, vaak met tientallen doden.

Ook de militanten van de “internationale brigades” die in Syrië op eigen houtje Assad bevechten, zijn gedreven door haat tegen de “ongelovigen”, de sjiieten voorop. Uit talrijke reportages blijkt dat zij in de eerste plaats willen afrekenen met die “ongelovigen” die de stichting van een soennitisch kalifaat in de weg staan.

Ze kunnen rekenen op actieve steun uit Saudi-Arabië, Qatar en andere staten aan de Golf die in eigen land sjiïtische minderheden (of vaak meerderheden zoals in Bahrein) onderdrukken. Vooral in Bahrein is de repressie zeer brutaal, met actieve steun uit Saudi-Arabië en de emiraten. Ook aan de Saudische Golfkust is het al jaren onrustig ten gevolge van de onderdrukking van de talrijke sjiieten die daar leven en werken.

Veel sjiieten kijken uiteraard op naar de Libanese Hezbollah, de sjiïtische beweging die als eerste Israël militair terugdreef. Hun prestige reikt daardoor verder dan alleen maar de sjiïtische bevolkingsgroepen.

Voor de westerse zijn die sjiieten uit het Midden Oosten bondgenoten van vijand Iran en voor de meeste Arabische leiders zijn ze bovendien “ketters”. De strijd in Syrië kan niet worden los gezien van die achtergrond.

jeudi, 29 novembre 2012

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

Sommario del numero XXVIII (4-2012) d'Eurasia - Rivista di studi geopolitici

http://www.eurasia-rivista.org/

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

Lo strumento fondamentalista

“Il vero problema per l’Occidente non è il fondamentalismo islamico, ma l’Islam in quanto tale”. Questa frase, che Samuel Huntington colloca in chiusura del lungo capitolo del suo Scontro delle civiltà intitolato “L’Islam e l’Occidente”1, merita di essere letta con un’attenzione maggiore di quella che ad essa è stata riservata finora.

Secondo l’ideologo statunitense, l’Islam in quanto tale è un nemico strategico dell’Occidente, poiché è il suo antagonista in un conflitto di fondo, che non nasce tanto da controversie territoriali, quanto da un fondamentale ed esistenziale confronto tra difesa e rifiuto di “diritti umani”, “democrazia” e “valori laici”. Scrive infatti Huntington: “Fino a quando l’Islam resterà l’Islam (e tale resterà) e l’Occidente resterà l’Occidente (cosa meno sicura) il conflitto di fondo tra due grandi civiltà e stili di vita continuerà a caratterizzare in futuro i reciproci rapporti”2.

Ma la frase riportata all’inizio non si limita a designare il nemico strategico; da essa è anche possibile dedurre l’indicazione di un alleato tattico: il fondamentalismo islamico. È vero che nelle pagine dello Scontro delle civiltà l’idea di utilizzare il fondamentalismo islamico contro l’Islam non si trova formulata in una forma più esplicita; tuttavia nel 1996, allorché Huntington pubblicò The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, una pratica di questo genere era già stata inaugurata.

“È un dato di fatto – scrive un ex ambasciatore arabo accreditato negli Stati Uniti e in Gran Bretagna – che gli Stati Uniti abbiano stipulato delle alleanze coi Fratelli Musulmani per buttar fuori i Sovietici dall’Afghanistan; e che, da allora, non abbiano cessato di far la corte alla corrente islamista, favorendone la propagazione nei paesi d’obbedienza islamica. Seguendo le orme del loro grande alleato americano, la maggior parte degli Stati occidentali ha adottato, nei confronti della nebulosa integralista, un atteggiamento che va dalla benevola neutralità alla deliberata connivenza”3.

L’uso tattico del cosiddetto integralismo o fondamentalismo islamico da parte occidentale non ebbe inizio però nell’Afghanistan del 1979, quando – come ricorda in From the Shadows l’ex direttore della CIA Robert Gates – già sei mesi prima dell’intervento sovietico i servizi speciali statunitensi cominciarono ad aiutare i guerriglieri afghani.

Esso risale agli anni Cinquanta e Sessanta, allorché Gran Bretagna e Stati Uniti, individuato nell’Egitto nasseriano il principale ostacolo all’egemonia occidentale nel Mediterraneo, fornirono ai Fratelli Musulmani un sostegno discreto ma accertato. È emblematico il caso di un genero del fondatore del movimento, Sa’id Ramadan, che “prese parte alla creazione di un importante centro islamico a Monaco in Germania, intorno al quale si costituì una federazione ad ampio raggio”4. Sa’id Ramadan, che ricevette finanziamenti e istruzioni dall’agente della CIA Bob Dreher, nel 1961 espose il proprio progetto d’azione ad Arthur Schlesinger Jr., consigliere del neoeletto presidente John F. Kennedy. “Quando il nemico è armato di un’ideologia totalitaria e dispone di reggimenti di fedeli devoti, – scriveva Ramadan – coloro che sono schierati su posizioni politiche opposte devono contrastarlo sul piano dell’azione popolare e l’essenza della loro tattica deve consistere in una fede contraria e in una devozione contraria. Solo delle forze popolari, genuinamente coinvolte e genuinamente reagenti per conto proprio, possono far fronte alla minaccia d’infiltrazione del comunismo”5.

L’uso strumentale dei movimenti islamisti funzionali alla strategia atlantica non terminò con il ritiro dell’Armata Rossa dall’Afghanistan. Il patrocinio fornito dall’Amministrazione Clinton al separatismo bosniaco ed a quello kosovaro, l’appoggio statunitense e britannico al terrorismo wahhabita nel Caucaso, il sostegno ufficiale di Brzezinski ai movimenti fondamentalisti armati in Asia centrale, gl’interventi a favore delle bande sovversive in Libia ed in Siria sono gli episodi successivi di una guerra contro l’Eurasia in cui gli USA e i loro alleati si avvalgono della collaborazione islamista.

Il fondatore di An-Nahda, Rachid Ghannouchi, che nel 1991 ricevette gli elogi del governo di George Bush per l’efficace ruolo da lui svolto nella mediazione tra le fazioni afghane antisovietiche, ha cercato di giustificare il collaborazionismo islamista abbozzando un quadro pressoché idilliaco delle relazioni tra gli USA e il mondo islamico. A un giornalista del “Figaro” che gli chiedeva se gli americani gli sembrassero più concilianti degli Europei il dirigente islamista tunisino ha risposto di sì, perché “non esiste un passato coloniale tra i paesi musulmani e l’America; niente Crociate, niente guerra, niente storia”; ed alla rievocazione della lotta comune di americani e islamisti contro il nemico bolscevico ha aggiunto la menzione del contributo inglese6.

La “nobile tradizione salafita”

L’islamismo rappresentato da Rachid Ghannouchi, scrive un orientalista, è quello che “si richiama alla nobile tradizione salafita di Muhammad ‘Abduh e che ha avuto una versione più moderna nei Fratelli Musulmani”7.

Ritornare al puro Islam dei “pii antenati” (as-salaf as-sâlihîn), facendo piazza pulita della tradizione scaturita dal Corano e dalla Sunna nel corso dei secoli: è questo il programma della corrente riformista che ha i suoi capostipiti nel persiano Jamal ad-Din al-Afghani (1838-1897) e nei suoi discepoli, i più importanti dei quali furono l’egiziano Muhammad ‘Abduh (1849-1905) e il siriano Muhammad Rashid Rida (1865-1935).

Al-Afghani, che nel 1883 fondò l’Associazione dei Salafiyya, nel 1878 era stato iniziato alla massoneria in una loggia di rito scozzese del Cairo. Egli fece entrare nell’organizzazione liberomuratoria gli intellettuali del suo entourage, tra cui Muhammad ‘Abduh, il quale, dopo aver ricoperto una serie di altissime cariche, il 3 giugno 1899 diventò Muftì dell’Egitto col beneplacito degl’Inglesi.

“Sono i naturali alleati del riformatore occidentale, meritano tutto l’incoraggiamento e tutto il sostegno che può esser dato loro”8: questo l’esplicito riconoscimento del ruolo di Muhammad ‘Abduh e dell’indiano Sir Sayyid Ahmad Khan (1817-1889) che venne dato da Lord Cromer (1841-1917), uno dei principali architetti dell’imperialismo britannico nel mondo musulmano. Infatti, mentre Ahmad Khan asseriva che “il dominio britannico in India è la cosa più bella che il mondo abbia mai visto”9 ed affermava in una fatwa che “non era lecito ribellarsi agli inglesi fintantoché questi rispettavano la religione islamica e consentivano ai musulmani di praticare il loro culto”10, Muhammad ‘Abduh trasmetteva all’ambiente musulmano le idee razionaliste e scientiste dell’Occidente contemporaneo. ‘Abduh sosteneva che nella civiltà moderna non c’è nulla che contrasti col vero Islam (identificava i ginn con i microbi ed era convinto che la teoria evoluzionista di Darwin fosse contenuta nel Corano), donde la necessità di rivedere e correggere la dottrina tradizionale sottoponendola al giudizio della ragione e accogliendo gli apporti scientifici e culturali del pensiero moderno.

Dopo ‘Abduh, capofila della corrente salafita fu Rashid Rida, che in seguito alla scomparsa del califfato ottomano progettò la creazione di un “partito islamico progressista”11 in grado di creare un nuovo califfato. Nel 1897 Rashid Rida aveva fondato la rivista “Al-Manar”, la quale, diffusa in tutto il mondo arabo ed anche altrove, dopo la sua morte verrà pubblicata per cinque anni da un altro esponente del riformismo islamico: Hasan al-Banna (1906-1949), il fondatore dell’organizzazione dei Fratelli Musulmani.

Ma, mentre Rashid Rida teorizzava la nascita di un nuovo Stato islamico destinato a governare la ummah, nella penisola araba prendeva forma il Regno Arabo Saudita, in cui vigeva un’altra dottrina riformista: quella wahhabita.

La setta wahhabita

La setta wahhabita trae il proprio nome dal patronimico di Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab (1703-1792), un arabo del Nagd di scuola hanbalita che si entusiasmò ben presto per gli scritti di un giurista letteralista vissuto quattro secoli prima in Siria e in Egitto, Taqi ad-din Ahmad ibn Taymiyya (1263-1328). Sostenitore di ottuse interpretazioni antropomorfiche delle immagini contenute nel linguaggio coranico, animato da un vero e proprio odium theologicum nei confronti del sufismo, accusato più volte di eterodossia, Ibn Taymiyya ben merita la definizione di “padre del movimento salafita attraverso i secoli”12 datagli da Henry Corbin. Seguendo le sue orme, Ibn ‘Abd al-Wahhab e i suoi partigiani bollarono come manifestazioni di politeismo (shirk) la fede nell’intercessione dei profeti e dei santi e, in genere, tutti quegli atti che, a loro giudizio, equivalessero a ritenere partecipe dell’onnipotenza e del volere divino un essere umano o un’altra creatura, cosicché considerarono politeista (mushrik), con tutte le conseguenze del caso, anche il pio musulmano trovato ad invocare il Profeta Muhammad o a pregare vicino alla tomba di un santo. I wahhabiti attaccarono le città sante dell’Islam sciita, saccheggiandone i santuari; impadronitisi nel 1803-1804 di Mecca e di Medina, demolirono i monumenti sepolcrali dei santi e dei martiri e profanarono perfino la tomba del Profeta; misero al bando le organizzazioni iniziatiche e i loro riti; abolirono la celebrazione del genetliaco del Profeta; taglieggiarono i pellegrini e sospesero il Pellegrinaggio alla Casa di Dio; emanarono le proibizioni più strampalate.

Sconfitti dall’esercito che il sovrano egiziano aveva inviato contro di loro dietro esortazione della Sublime Porta, i wahhabiti si divisero tra le due dinastie rivali dei Sa’ud e dei Rashid e per un secolo impegnarono le loro energie nelle lotte intestine che insanguinarono la penisola araba, finché Ibn Sa’ud (‘Abd al-’Aziz ibn ‘Abd ar-Rahman Al Faysal Al Su’ud, 1882-1953) risollevò le sorti della setta. Patrocinato dalla Gran Bretagna, che, unico Stato al mondo, nel 1915 instaurò relazioni ufficiali con lui esercitando un “quasi protettorato”13 sul Sultanato del Nagd, Ibn Sa’ud riuscì ad occupare Mecca nel 1924 e Medina nel 1925. Diventò così “Re del Higiaz e del Nagd e sue dipendenze”, secondo il titolo che nel 1927 gli venne riconosciuto nel Trattato di Gedda del 20 maggio 1927, stipulato con la prima potenza europea che riconobbe la nuova formazione statale wahhabita: la Gran Bretagna.

“Le sue vittorie – scrisse uno dei tanti orientalisti che hanno cantato le sue lodi – lo han reso il sovrano più potente d’Arabia. I suoi domini toccano l’Iràq, la Palestina, la Siria, il Mar Rosso e il Golfo Persico. La sua personalità di rilievo si è affermata con la creazione degli Ikhwàn o Fratelli: una confraternita di Wahhabiti attivisti che l’inglese Philby ha chiamato ‘una nuova massoneria’”14.

Si tratta di Harry St. John Bridger Philby (1885-1960), l’organizzatore della rivolta araba antiottomana del 1915, il quale “aveva occupato alla corte di Ibn Saud il posto del deceduto Shakespeare”15, per citare l’espressione iperbolica di un altro orientalista di quell’epoca. Fu lui a caldeggiare presso Winston Churchill, Giorgio V, il barone Rothschild e Chaim Weizmann il progetto di una monarchia saudita che, usurpando la custodia dei Luoghi Santi tradizionalmente assegnata alla dinastia hascemita, unificasse la penisola araba e controllasse per conto dell’Inghilterra la via marittima Suez-Aden-Mumbay.

Con la fine del secondo conflitto mondiale, durante il quale l’Arabia Saudita mantenne una neutralità filoinglese, al patrocinio britannico si sarebbe aggiunto e poi sostituito quello nordamericano. In tal senso, un evento anticipatore e simbolico fu l’incontro che ebbe luogo il 1 marzo 1945 sul Canale di Suez, a bordo della Quincy, tra il presidente Roosevelt e il sovrano wahhabita; il quale, come ricordava orgogliosamente un arabista statunitense, “è sempre stato un grande ammiratore dell’America, che antepone anche all’Inghilterra”16. Infatti già nel 1933 la monarchia saudita aveva dato in concessione alla Standard Oil Company of California il monopolio dello sfruttamento petrolifero, mentre nel 1934 la compagnia americana Saoudi Arabian Mining Syndicate aveva ottenuto il monopolio della ricerca e dell’estrazione dell’oro.

I Fratelli Musulmani

Usurpata la custodia dei Luoghi Santi ed acquisito il prestigio connesso a tale ruolo, la famiglia dei Sa’ud avverte l’esigenza di disporre di una “internazionale” che le consenta di estendere la propria egemonia su buona parte della comunità musulmana, al fine di contrastare la diffusione del panarabismo nasseriano, del nazionalsocialismo baathista e – dopo la rivoluzione islamica del 1978 in Iran – dell’influenza sciita. L’organizzazione dei Fratelli Musulmani mette a disposizione della politica di Riyad una rete organizzativa che trarrà alimento dai cospicui finanziamenti sauditi. “Dopo il 1973, grazie all’aumento dei redditi provenienti dal petrolio, i mezzi economici non mancano; verranno investiti soprattutto nelle zone in cui un Islam poco ‘consolidato’ potrebbe aprire la porta all’influenza iraniana, in particolare l’Africa e le comunità musulmane emigrate in Occidente”17.

D’altronde la sinergia tra la monarchia wahhabita e il movimento fondato nel 1928 dall’egiziano Hassan al-Banna (1906-1949) si basa su un terreno dottrinale sostanzialmente comune, poiché i Fratelli Musulmani sono gli “eredi diretti, anche se non sempre rigorosamente fedeli, della salafiyyah di Muhammad ‘Abduh”18 e in quanto tali recano inscritta fin dalla nascita nel loro DNA la tendenza ad accettare, sia pure con tutte le necessarie riserve, la moderna civiltà occidentale. Tariq Ramadan, nipote di Hassan al-Banna ed esponente dell’attuale intelligencija musulmana riformista, così interpreta il pensiero del fondatore dell’organizzazione: “Come tutti i riformisti che l’hanno preceduto, Hassan al-Banna non ha mai demonizzato l’Occidente. (…) L’Occidente ha permesso all’umanità di fare grandi passi in avanti e ciò è avvenuto a partire dal Rinascimento, quando è iniziato un vasto processo di secolarizzazione (‘che è stato un apporto positivo’, tenuto conto della specificità della religione cristiana e dell’istituzione clericale)”19. L’intellettuale riformista ricorda che il nonno, nella sua attività di maestro di scuola, si ispirava alle più recenti teorie pedagogiche occidentali e riporta da un suo scritto un brano eloquente: “Dobbiamo ispirarci alle scuole occidentali, ai loro programmi (…) Dobbiamo anche prendere dalle scuole occidentali e dai loro programmi il costante interesse all’educazione moderna e il loro modo di affrontare le esigenze e la preparazione all’apprendimento, fondate su metodi saldi tratti da studi sulla personalità e la naturalità del bambino  (…) Dobbiamo approfittare di tutto ciò, senza provare alcuna vergogna: la scienza è un diritto di tutti (…)”20.

Con la cosiddetta “Primavera araba”, si è manifestata in maniera ufficiale la disponibilità dei Fratelli Musulmani ad accogliere quei capisaldi ideologici della cultura politica occidentale che Huntington indicava come termini fondamentali di contrasto con l’Islam. In Libia, in Tunisia, in Egitto i Fratelli hanno goduto del patrocinio statunitense.

Il partito egiziano Libertà e Giustizia, costituito il 30 aprile 2011 per iniziativa della Fratellanza e da essa controllato, si richiama ai “diritti umani”, propugna la democrazia, appoggia una gestione capitalistica dell’economia, non è contrario ad accettare prestiti dal Fondo Monetario Internazionale. Il suo presidente Muhammad Morsi (n. 1951), oggi presidente dell’Egitto, ha studiato negli Stati Uniti, dove ha anche lavorato come assistente universitario alla California State University; due dei suoi cinque figli sono cittadini statunitensi. Il nuovo presidente ha subito dichiarato che l’Egitto rispetterà tutti i trattati stipulati con altri paesi (quindi anche con Israele); ha compiuto in Arabia Saudita la sua prima visita ufficiale e ha dichiarato che intende rafforzare le relazioni con Riyad; ha dichiarato che è un “dovere etico” sostenere il movimento armato di opposizione che combatte contro il governo di Damasco.

Se la tesi di Huntington aveva bisogno di una dimostrazione, i Fratelli Musulmani l’hanno fornita.

NOTE:

1. Samuel P. Huntington, Lo scontro delle civiltà e il nuovo ordine mondiale, Garzanti, Milano 2000, p. 319.

2. Ibidem, p. 310.

3. Rédha Malek, Tradition et révolution. L’enjeu de la modernité en Algérie et dans l’Islam, ANEP, Rouiba (Algeria) 2001, p. 218.

4. Stefano Allievi e Brigitte Maréchal, I Fratelli Musulmani in Europa. L’influenza e il peso di una minoranza attiva, in: I Fratelli Musulmani nel mondo contemporaneo, a cura di M. Campanini e K. Mezran, UTET, Torino 2010, p. 219.

5. “When the enemy is armed with a totalitarian ideology and served by regiments of devoted believers, those with opposing policies must compete at the popular level of action and the essence of their tactics must be counter- faith and counter-devotion. Only popular forces, genuinely involved and genuinely reacting on their own behalf, can meet the infiltrating threat of Communism” (http://www.american-buddha.com/lit.johnsonamosqueinmunich.12.htm)

6. “- Les Américains vous semblent-ils plus conciliants que les Européens? – A l’égard de l’islam, oui. Il n’y a pas de passé colonial entre les pays musulmans et l’Amérique, pas de croisades; pas de guerre, pas d’histoire… – Et vous aviez un ennemi commun: le communisme athée, qui a poussé les Américains à vous soutenir… – Sans doute, mais la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher était aussi anticommuniste…” (Tunisie: un leader islamiste veut rentrer, 22/01/2011; http://plus.lefigaro.fr/article/tunisie-un-leader-islamiste-veut-rentrer-20110122-380767/commentaires).

7. Massimo Campanini, Il pensiero islamico contemporaneo, Il Mulino, Bologna 2005, p. 137.

8. Cit. in: Maryam Jameelah, Islam and Modernism, Mohammad Yusuf Khan, Srinagar-Lahore 1975, p. 153.

9. Cit. in: Tariq Ramadan, Il riformismo islamico. Un secolo di rinnovamento musulmano, Città Aperta Edizioni, Troina (En) 2004, p. 65.

10. Massimo Campanini, Il pensiero islamico contemporaneo, cit., p. 23.

11. Cit. in: Tariq Ramadan, op. cit., p. 143.

12. Henry Corbin, Storia della filosofia islamica, Adelphi, Milano 1989, p. 126.

13. Carlo Alfonso Nallino, Raccolta di scritti editi e inediti, Vol. I L’Arabia Sa’udiana, Istituto per l’Oriente, Roma 1939, p. 151.

14. Henri Lammens, L’Islàm. Credenze e istituzioni, Laterza, Bari 1948, p. 158.

15. Giulio Germanus, Sulle orme di Maometto, vol. I, Garzanti, Milano 1946, p. 142.

16. John Van Ess, Incontro con gli Arabi, Garzanti, Milano 1948, p. 108.

17. Alain Chouet, L’association des Frères Musulmans, http://alain.chouet.free.fr/documents/fmuz2.htm. Sulla presenza dei Fratelli Musulmani in Occidente, cfr. Karim Mezran, La Fratellanza musulmana negli Stati Uniti, in: I Fratelli Musulmani nel mondo contemporaneo, cit., pp. 169-196; Stefano Allievi e Brigitte Maréchal, I Fratelli Musulmani in Europa. L’influenza e il peso di una minoranza attiva, ibidem, pp. 197-240.

18. Massimo Campanini, I Fratelli Musulmani nella seconda guerra mondiale: politica e ideologia, “Nuova rivista storica”, a. LXXVIII, fasc. 3, sett.-dic. 1994, p. 625.

19. Tariq Ramadan, op. cit., pp. 350-351.

20. Hassan al-Banna, Hal nusir fi madrasatina wara’ al-gharb, “Al-fath”, 19 sett. 1929, cit. in: Tariq Ramadan, op. cit., p. 352.