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mercredi, 13 novembre 2024

Satanisation et titanisation: Retour sur la « Porte des Ténèbres »

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Satanisation et titanisation:

Retour sur la «Porte des Ténèbres»

Pierre-Emile Blairon

Nous pensions avoir déjà dit tout le mal que nous pouvions en dire, et qu’il fallait en dire, sur cette manifestation « festive » ouvertement satanique dans notre précédent article sur le sujet, daté du 29 octobre 2024 : La Porte des Ténèbres est grande ouverte. Mais, comme ses organisateurs, les médias et les divers organismes dédiés à la promotion de la ville de Toulouse n’en finissent pas d’en rajouter sur ce succès de masse, nous nous voyons obligés de continuer à traiter cet événement en mettant en lumière les véritables enjeux cosmiques en cours, sous forme d’une mise en perspective savante des fameux personnages « mythologiques » par l’intermédiaire d’un éminent symboliste.

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Le démon siège-il sur le trône de la ville de Toulouse ?

Nous avons remarqué, en effet, que le nom du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, contient en anagramme le mot « démon ». Est-ce pour cette raison que les édiles toulousains ont souhaité se mettre sous la protection d’un monstre, le Minotaure en l’occurrence ?

Rappelons que les véritables organisateurs occultes de ces inquiétants spectacles sont issus de formes anciennes épuisées, ce qu’on appelle le bas-astral, qu’ils n’ont pas d’autre possibilité que de recourir au monde matériel à son degré le plus primaire [1] pour continuer à exister. Quant aux participants, aux spectateurs, les foules - tout aussi primaires et ignorantes, qui sont les victimes consentantes et « émerveillées » de ces programmateurs – elles ont été largement décérébrées et n’ont plus la possibilité de réagir autrement que par stimuli, comme un troupeau de moutons.

Ces manifestations organisées à Toulouse (le cru 2024 succédant au cru 2018) viennent s’insérer dans un vaste ensemble qui va en s’amplifiant, regroupant, seulement pour l’année 2024, de grandes manifestations placées sous le signe de Satan, comme l’Eurovision, les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques, les divers concerts animés par des saltimbanques milliardaires qui sont présentés chaque jour quelque part dans le monde et qui sont eux aussi placés sous le signe du diable comme vous pouvez le voir, par exemple dans une vidéo de Mylène Farmer.

Le maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc est le co-organisateur, le promoteur et le producteur de ces débordements diaboliques qui ont enfiévré sa ville, débordements onéreux qu’il a financés avec l’argent des contribuables de la métropole toulousaine, lesquels se révèlent quelque peu masochistes et en redemandent.

Qui est Jean-Luc Moudenc ? Il ressemble à tous les maires de grandes villes ; il est d’ailleurs Président de leur association.

Ces gens ont souvent le même profil de notables de province, pleins de rouerie, dénués de scrupules et de tout intérêt réel à l’égard de leurs administrés et de la ville qu’ils « administrent », politicards expérimentés, la plupart étant intégrés à quelque loge locale du Grand Orient, suivant systématiquement toutes les instructions gouvernementales liées aux « modernités de genre », aux «nouvelles mobilités », aux« énergies renouvelables », à « l’urgence climatique », à « l’empreinte carbone » et autres désastreuses fariboles, histoire d’être toujours dans le courant progressiste, ou dans le vent, comme autant de feuilles mortes, ne songeant qu’à leur carrière et à ce qui peut leur permettre de rester le plus longtemps possible à leur poste bien rémunéré, en cumulant le plus possible de fonctions et de mandats.

Moudenc est un champion en la matière, poursuivi en 2021 par Anticor, l’association anticorruption, qui l’a assigné en justice ; mais la procédure n’a pas pu suivre son cours parce que l’agrément du ministère de la Justice (agrément qu’elle a retrouvé depuis) a été bien opportunément retiré à Anticor à ce moment-là et le Procureur général de Toulouse a classé l’affaire sans suite…

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L’idée que la ville de Toulouse s’est placée d’elle-même sous l’influence (ou la « protection » ?), non pas du démon, mais d’un monstre mythologique (le Minotaure) ne vient pas de nous, elle vient des organisateurs, promoteurs et producteurs de cette manifestation (dont, peut-être, Moudenc lui-même), idée qui paraît saugrenue, abondamment relayée par une presse servile, mais qui correspond bien à un véritable palier dans un projet maléfique plus global initié de longue date dont très peu de personnes ont perçu la nocivité et l’ampleur et qui atteindra son paroxysme de bruit, de fureur et de toxicité lorsque les mondialo-satanistes auront réalisé qu’ils sont en train de perdre la partie, ce qui est inévitable.

Cette occasion de déchaîner leur barbarie pourrait très bientôt leur être donnée, par exemple, par l’accession de Trump au pouvoir aux Etats-Unis. Ils voudront peut-être alors, par dépit, provoquer le chaos par toutes sortes de crimes plus horribles les uns que les autres et de destructions abominables.

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René Guénon, visionnaire

René Guénon (1886-1951) est l’un des plus importants auteurs français dont la production littéraire s’est consacrée essentiellement à l’ésotérisme, la métaphysique, le symbolisme, les traditions et religions indoues, musulmanes, chrétiennes, juives, et autres spiritualités des anciens peuples.

Il a établi, à la suite des recherches de l’indou Tilak, le concept de Tradition primordiale, source unique de la connaissance issue du monde originel dont se sont ensuite inspiré toutes les sociétés traditionnelles depuis le début des temps.

Il est aussi l’un des premiers penseurs européens, avec l’Allemand Oswald Spengler, à avoir analysé avec une grande acuité les effets négatifs de notre fin de cycle sur le comportement de nos sociétés modernes (Le Règne de la quantité, la Crise du monde moderne).

René Guénon a influencé de nombreux penseurs et chercheurs de haut niveau comme Mircéa Eliade, Simone Weil (à ne surtout pas confondre avec la sinistre Simone Veil), André Breton, Antonin Artaud, Jean Phaure, Alain Daniélou, Julius Evola, Paul-Georges Sansonetti, etc.

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Dans l’un de ses ouvrages posthumes, Symboles de la Science sacrée, dans le chapitre XXII, intitulé « Sur la signification des fêtes « carnavalesques », article publié la première fois en 1945, Guénon évoque une origine plutôt récente de ces fêtes, il s’agit des Saturnales des anciens Romains.

« Pendant ces fêtes », dit-il « les esclaves commandaient aux maîtres et ceux-ci les servaient ; on avait alors l’image d’un véritable « monde renversé » où tout se faisait à rebours de l’ordre normal. […] Il s’agit d’un renversement des rapports hiérarchiques et un tel renversement constitue, d’une façon générale, un des caractères les plus nets de « satanisme » […].

Nous avons signalé dans notre article précédent ce même renversement opéré par les organisateurs des « fêtes » de Toulouse concernant les pseudo-personnages « mythologiques » qui fait d’un monstre assoiffé de sang et en manque de chair fraîche, le Minotaure, le gentil patron de la ville de Toulouse qui va « protéger » ses citoyens (au lieu de les dévorer tout crus) et d’une belle et douce princesse (Ariane) venant au secours de son bien-aimé (Thésée) une horrible araignée.

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Redonnons la parole à René Guénon qui écrivait, voici 80 ans:

« On voit par ces exemples qu’il y a invariablement, dans les fêtes de ce genre, un élément « sinistre » et même « satanique » et ce qui est tout particulièrement à noter, c’est que c’est précisément cet élément même qui plaît au vulgaire et excite sa gaieté: c’est là, en effet, quelque chose qui est très propre, et plus même que quoi que ce soit d’autre, à donner satisfaction aux tendances de l’ « homme déchu », en tant que ces tendances le poussent à développer surtout les possibilités les plus inférieures de son être ».

Cette description archétypale jungienne de la psychologie des foules formulée ici par René Guénon est de nature à expliquer que plus d’un million de personnes se sont précipitées avec enthousiasme dans les bras de Satan lors de ces fêtes toulousaines.

Titan et Satan : les machines de Toulouse sont les filles de ce couple monstrueux

La satanisation de notre société a débuté avec l’apparition du personnage de Satan issu des religions du Livre, « l’ange déchu », appelé aussi Lucifer ; il n’est donc pas uniquement un produit du catholicisme, comme le croient la majorité des gens mais aussi du judaïsme et de l’islam ; et il est donc d’une apparition récente, comparé à celle de Titan, qui est l’homologue de Satan pour les religions traditionnelles anciennes non-monothéistes, et qui serait d’origine antédiluvienne (donc avant 12.000 ans).

Nous aurions donc pu tout aussi bien parler d’une titanisation de notre monde.

Contrairement à ce que nous pourrions penser, c’est le plus ancien des deux compères, Titan, qui est tourné vers les « nouvelles technologies » [2]  et n’a de cesse de prôner la robotisation de l’humain grâce à laquelle les transhumanistes espèrent accéder à l’immortalité. On sait que le rêve des transhumanistes est de remplacer Dieu et ils le manifestent concrètement à la mesure de leurs capacités toutes matérielles comme par exemple, ce qu’ils appellent « l’intelligence artificielle » qui, comme tout ce qui est artificiel, est appelé à disparaître parce qu’éphémère.

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A l’origine, les Titans étaient des géants et leurs successeurs ont gardé la nostalgie de ce qui est grand, fort, qui peut monter haut dans le ciel pour rivaliser avec Dieu. Le rêve de la tour de Babel s’est concrétisé dans notre période contemporaine par la construction de tours plus hautes encore qui grattaient le ciel et venaient titiller la plante des pieds de Dieu ; les premiers de ces gratte-ciels ont été construits à la fin du XIXe siècle à New-York et à Chicago.

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Les roitelets arabes ont continué l’érection (sic) de ces tours dans leurs déserts en rivalisant entre eux pour savoir qui aurait la plus haute, et qui aura le portefeuille le plus épais. C’est exactement la manifestation de ce qu’on appelle l’hubris, la vanité qui ne tient qu’à des prouesses d’ordre matériel à défaut de pouvoir être compétitifs dans d’autres domaines plus spirituels.

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De même que ces roitelets ont apprécié la principale qualité titanesque qui consiste à être grand, gros et fort et à briller, à être rutilant comme leurs véhicules de luxe et à cracher si possible du feu (par les tuyaux d’échappement), histoire d’en imposer au voisin de tente. Titan est aussi celui qui brille comme Lucifer.

Satan, lui, à l’inverse, excelle dans un autre domaine, celui des ténèbres ; il est le maître des anciens grimoires, des chemins tortueux peuplés de créatures étranges, des cris d’angoisse dans la nuit, des opérations occultes qui se pratiquent encore de nos jours et même avec plus d’intensité qu’auparavant, comme le sacrifice d’enfants, les chasses à l’homme, aux enfants ou aux femmes dans des forêts impénétrables, les tortures les plus inimaginables, la consommation de sang humain, les cultes à des dieux zoomorphes (comme le Minotaure ou Lilith), les orgies zoophiles, etc.

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Vous avez compris que les machines qu’ont tellement admirées les Toulousains participent à la fois des rêves titanesques : elles utilisent des technologies de pointe, elles sont gigantesques, énormes, produisent toutes sortes d’effets spectaculaires, crachent le feu et l’eau et, en même temps, elles font référence à toutes les superstitions, à tous les monstres, à toutes les horreurs qu’ont pu inventer toutes sortes d’inquisitions religieuses ou étatiques afin d’effrayer les populations tout au long des siècles passés ; vous avez cru que ce temps était révolu ? Eh bien non, il revient de nos jours avec encore plus de cruauté et d’indicibles souffrances.

Guénon, à l’époque où il écrivait ce texte que nous citions plus haut, pensait que ces manifestations de type satanique allaient aller en se raréfiant car, disait-il, « cette disparition constitue, quand on va au fond des choses, un symptôme fort peu rassurant, puisqu’elle témoigne que le désordre fait irruption dans tout le cours de l’existence et s’est généralisé à un tel point que nous vivons en réalité, pourrait-on dire, dans un sinistre « carnaval perpétuel ».

Or, actuellement, en 2024, au moment où nous vivons les pires moments de ce cycle qui n’en finit pas de mourir, ces manifestations se sont, au contraire, multipliées et ont investi la totalité de la société mondiale à tel point qu’on pourrait penser, dans la logique de ce que disait Guénon en 1945, que les titano-satanistes craignent tellement de disparaître qu’ils font tout pour masquer leur irrésistible déclin et pour faire croire qu’ils pourraient encore avoir quelque influence mais, trop, c’est toujours trop !

A la fin du cycle et des terreurs que produit cette fin, il y a toujours un retournement salutaire qui rétablit l’ordre cosmique et qui voit réapparaître l’Âge d’or ; ce retournement intervient toujours d’une manière très brutale afin qu’il ne reste aucune trace, ni de ces êtres maléfiques qui ont proliféré comme de la vermine sur le corps de la Terre, ni des zombies qui les ont adulés.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] « Se dit de quelqu'un qui a un horizon intellectuel borné, qui juge de façon dogmatique en raison de son manque de culture » (Larousse)

[2] C’est ce que Guillaume Faye, qui avait choisi la Voie des Pères contre la Voie des Dieux, appelait l’archéofuturisme ; c’est ce que Julius Evola résumait ainsi : « D’une manière générale, avec l’avènement de l’humanisme et du prométhéisme, il a fallu choisir entre la liberté du souverain et celle du rebelle, et l’on a choisi la seconde. »

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vendredi, 08 novembre 2024

La Porte des Ténèbres est grande ouverte!

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La Porte des Ténèbres est grande ouverte!

par Pierre-Emile Blairon

Un spectacle mythologique, vraiment ?

« La Porte des Ténèbres » est le titre d’une production de la compagnie de théâtre de rue La Machine installée à Toulouse et à Nantes, spectacle qui s’est déroulé les 25, 26 et 27 octobre 2024 à Toulouse.

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Ce spectacle constituait la deuxième partie de celui qui eut lieu dans la même ville de Toulouse en 2018, dénommé « Le Gardien du Temple », qui avait rassemblé à l’époque 900.000 spectateurs (pour un spectacle gratuit, quand même) et qui avait vu la déambulation dans ses rues de deux personnages d’origine mythologique, le Minotaure, également appelé Astérion, du nom d’un roi de Crète, et Ariane représentée par une araignée ; dans la légende, elle est en fait une princesse aux belles boucles blondes (Homère) ; son rapprochement avec une araignée dans ce spectacle est peut-être dû à la phonétique : Ariane-araignée ? et au célèbre fil d’Ariane – fil que tisse une araignée ?- qui permet à Thésée de sortir du labyrinthe.

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France-Info (24 octobre 2024) commente ainsi la venue d’un nouveau personnage : « Avec le deuxième opus, "La Porte des Ténèbres", Astérion, le Minotaure (gardien de la ville rose) et Ariane, l’araignée, font face à une nouvelle venue : Lilith, la gardienne des ténèbres. Mi-femme, mi-scorpion, une croix inversée comme boucle d'oreille et portant des cornes de bélier, la machine Lilith arrive d'ailleurs du Hellfest, [festival de l’enfer, NDLR] le festival de métal de Clisson, près de Nantes. "

Voilà qui démarre plutôt mal : le Minotaure, dans la mythologie, est un monstre assoiffé de sang et de chair humaine qui réclame un tribut tous les neuf ans à Égée, roi d'Athènes, de sept jeunes garçons et sept jeunes filles afin de s’en nourrir.

Ainsi donc, dans la presse de grand chemin (mainstream en anglais), le Minotaure devient une sorte de saint patron de la ville de Toulouse. Il n’y a pas que France Info qui propulse le monstre à ce rang, Libération s’y met aussi, dans un article où le journal décrit la nouvelle venue dans cette deuxième partie du spectacle : « Cornes impressionnantes, narines fumantes, torse en bois délicatement sculpté, Lilith, la géante femme-scorpion est la nouvelle pièce de l’opéra urbain qui anime le centre de Toulouse ce week-end. Elle va à la rencontre d’Astérion le minotaure, un colosse de 47 tonnes pour 14 m de haut qui, depuis le premier opus de cet événement conçu par la compagnie de théâtre de rue La Machine, en 2018, est devenu le gardien de la ville. » (Libération du 26 octobre 2024 sous le titre : « Machines à rêver : Une femme-scorpion et un minotaure géants déambulent dans Toulouse ce week-end, un million de spectateurs attendus»)

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Nous sommes bien loin de la véritable légende avec ces deux personnages issus de la mythologie grecque mais que leurs concepteurs ont tenu à sataniser en inversant leurs attributs : le monstre Minotaure devient le « gardien » (bienveillant ?) de la ville de Toulouse et la belle princesse Ariane une araignée hideuse.

Tout cela est accompli, faut-il le préciser, avec la complicité enthousiaste du maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, une « fête » bien éphémère qui a quand même coûté la bagatelle de 4,7 millions à ses administrés. Les Toulousains sont sans doute suffisamment riches pour que leur édile se permette de leur « offrir » des jeux du cirque aussi dispendieux.

Avec le troisième personnage qui intervient dans ce deuxième opus en octobre 2024, les organisateurs du spectacle ne cachent plus leurs mauvaises intentions : Lilith est en effet un démon féminin, notamment dans le Talmud juif.

Matraquage médiatique

Si vous ne savez pas que ce spectacle « grandiose, titanesque, magique, onirique, magnifique, féérique », a « enchanté, émerveillé, ébloui, charmé, subjugué» plus d’un million de spectateurs ce week-end dans les rues de Toulouse, la ville « rose » devenue carrément « noire » (et pas seulement de monde), c’est que vous êtes le dernier Tokharien qui vit en anachorète au fin fond du désert du Tarim ou que vous êtes prisonnier des Sentinelles, la dernière tribu indoue qui n’a jamais vu d’homme civilisé, sauf celui qui va bientôt lui servir de repas.

Il faut retenir trois éléments-clés de cet événement, éléments qui s’enchevêtrent ; les trois peuvent apparaître totalement incompréhensibles par leur outrance pour une personne saine de corps et d’esprit : le matraquage médiatique, la satanisation de plus en plus évidente de tous les actes de la vie publique, et la candeur – et l’ignorance - moutonnière de la population.

Le premier est celui que nous venons d’évoquer : une médiatisation massive tellement dithyrambique (et mensongère) qu’elle en est ridicule. La presse – les journalistes – est fascinée par tout ce qui a trait à la quantité mais dans un sens négatif : le plus grand, le plus riche, le plus fort, le plus fou, le plus monstrueux, le plus dépravé, le plus odieux, le plus machiavélique, le plus cruel, etc.

Ce sont là les nouvelles normes immorales prônées par nos élites et par leurs affidés médiatiques. Nous en avons largement soupé avec les cérémonies des J.O ou la reconstruction de Notre-Dame de Paris, et nous en soupons tous les jours avec n’importe quel événement médiatique ou n’importe quel fait divers. Le présent événement qui nous occupe n’échappe pas à la règle.

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De haut en bas: La croix de Satan, Lilith et la croix de Lucifer, le "666" sataniste.

On appréciera l’énorme décalage entre la production d’horreurs fournies aux yeux du public et le traitement en mode « bisounours » (encore un recours à la ville ‘rose’ ?), une infantilisation des populations, qu’en font la presse et les organisateurs : « Avec la «Porte des ténèbres», le metteur en scène de la Machine, François Delarozière, voulait «rendre la ville enchantée, rendre la ville merveilleuse», a-t-il confié quelques jours plus tôt à l’AFP. Mission accomplie, à en juger par les mines ébahies dans la fraîcheur automnale. « Je veux simplement laisser un souvenir à vie, une marque dans l’esprit. J’aime que le public retrouve ce regard d’enfant, un moment où on oublie les préjugés, les croyances et se retrouve face à une émotion qui soit un peu totale (sic, NDLR) et dans l’espace public», explique encore François Delarozière. » (Libération, 26 octobre 2024).

Satanisation du spectacle

Mais, cette fois, contrairement à ce qui s’est passé lors des manifestations précédentes, il y a eu une réaction, très mesurée, certes, des autorités ecclésiastiques, qu’elles soient catholiques ou protestantes.

- C’est ainsi que l’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, avait décidé de procéder à la consécration de la ville et du diocèse le 16 octobre pour protester contre cette manifestation avec ces mots : "Des nuages sombres s’accumulent sur notre monde. L’actualité nous renvoie beaucoup de réalités négatives qui suscitent des inquiétudes légitimes, et favorisent cette atmosphère de désespérance qui règne dans notre société, et se manifeste dans une certaine culture, de plus en plus fascinée par l’obscur, le ténébreux. Après avoir échangé avec le Conseil épiscopal et un certain nombre de chrétiens du diocèse, il m’a semblé important de poser un acte spirituel qui protège notre ville de Toulouse et notre diocèse de ces menaces ténébreuses et de la désespérance. »

 - ActuToulouse du 11 juillet 2024 donne la parole à l’abbé Simon d’Artigue : « Églises en feu, figures des ténèbres et danse macabre… L’affiche de l’opéra urbain de la Halle de la Machine, qui va se dérouler du 25 au 27 octobre à Toulouse, a été dévoilée début juillet 2024. Et elle a surpris, pour ne pas dire choqué, l’Abbé Simon d’Artigue de l’église Saint-Aubin à Toulouse. Sur son compte X (ex-Twitter), il s’est interrogé sur ce choix d’une « iconographie diabolique » écrit-il.

- France Info du 10 octobre 2024, sous le titre : « La porte des ténèbres, quelle étrange idée, l'Église protestante fustige à son tour le prochain spectacle de la Machine », fait part de la réaction des représentants de la communauté protestante de la ville : « Nous aimons Toulouse pour son histoire, sa culture", réagit le Pasteur Didier Bernis, dans un communiqué. C’est une ville qui a vu naître les plus belles plumes lors des Jeux Floraux, qui a fait résonner les plus grandes voix, résolu de grands défis techniques...Toulouse, c’est la vie, c’est la joie, c’est le beau ! Et de rajouter : "Toulouse est la porte du ciel et des étoiles, la porte des arts et du savoir, la porte de l’Occitanie et de la Garonne. Mais la porte des ténèbres ? Quelle étrange idée ! Nous appelons les autorités locales à faire preuve de discernement dans le choix des événements culturels financés et soutenus par la collectivité."

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Il n’y a pas que les autorités religieuses qui ont protesté contre cette satanisation des manifestations dites « festives » en général, et de celle qui nous intéresse aujourd’hui en particulier.

C’est France Info qui tient le pompon avec cet article qu’on dirait tout droit sorti d’un brûlot gauchisto-mondialiste, signé d’une dénommée Apolline Riou, publié le 24 octobre 2024 et intitulé : « Églises en feu, créature mi-homme mi-animal, squelettes et un minotaure : les complotistes s'enflamment contre un spectacle urbain jugé satanique »

"Satan" et "les forces du mal" célébrés par le prochain opéra urbain de La Machine à Toulouse (Haute-Garonne) ? C'est ce que dénoncent un prêtre et plusieurs internautes, voyant dans l'événement la figure obscure d'une imagerie diabolique. À l'heure où les repères traditionnels s'étiolent, les théories du complot autour du diable sont l'apanage des religieux et de l'extrême droite. »

Si vous aimez ce genre de littérature de caniveau, vous pouvez en continuer la lecture, sans nous (1) .

Il faut dire que les organisateurs n’y sont pas allés de main morte.

C’est encore France Info du 24 octobre 2024 qui annonce le début des festivités: « Vendredi 25 octobre - Acte I - Les apparitions: au cours de la journée, des signes prophétiques et prodigieux apparaissent dans la ville. Sur les rives du fleuve, trois signes prodigieux (la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête) annoncent l’ouverture prochaine de la porte des Ténèbres. »

Ben voyons, des « signes prophétiques et prodigieux » : rien de plus « cool », pas de quoi « comploter »: la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête ? aucun rapport avec Satan, si ce n’est son nom.

Candeur – et ignorance - moutonnière de la population

Ainsi donc, plus d’un million de personnes se sont précipités, hommes, femmes, enfants, vieillards, avec enthousiasme et délectation dans cette Porte des Ténèbres qui conduit à l’antre du diable, ou d’Hadès, le maître des enfers.

Nous ne reviendrons pas sur les techniques de manipulation des foules que nous dénonçons dans quasiment tous nos articles. Il nous paraît que ce qu’on appelle l’ingénierie sociale est de plus en plus efficace et de plus en plus utilisée à tous les niveaux et que les populations y sont de plus en plus soumises ; nous en avons repéré et commenté certaines dans cet article, mais elles sont innombrables et adaptées à chaque situation.

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Une éducation (des parents) et une instruction (publique) déficientes ont fabriqué des générations d’analphabètes incapables de produire, du fait de leur ignorance, la moindre pensée critique – tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil - la télé, le smartphone, les jeux vidéo, les jeux du cirque (le football), la malbouffe, les idoles chantantes et dansantes de l’industrie du spectacle, à peu près toutes adeptes du satanisme, qui rassemblent des millions d’admirateurs de par le monde, ont fabriqué des robots soumis et malléables, capables seulement de répondre à des stimuli primaires et à se précipiter en masse, comme les moutons, dans la direction qui leur est indiquée, celle du précipice où ils vont plonger, ou celle d’une porte judicieusement ouverte ou ils vont s’engouffrer, quelle qu’elle soit, en l’occurrence : celle des ténèbres.

Pierre-Emile Blairon

Note:

[1] https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/apologie-de-satan-et-eglises-en-feu-les-complotistes-s-enflamment-contre-un-spectacle-urbain-juge-diabolique-3021653.html

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samedi, 12 octobre 2024

Le néo-paganisme et la nature satanique de la science moderne

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Le néo-paganisme et la nature satanique de la science moderne

Par Alexander Douguine

Alexandre Douguine explore les origines du concept de « paganisme », qu'il oppose au christianisme, et affirme que le matérialisme moderne et la vision scientifique du monde, bien plus destructeurs que le paganisme, ont ouvert la voie à une résurgence des forces spirituelles obscures sous la forme du néo-paganisme et d'autres idéologies.

Le concept de « païen » trouve son origine dans l'Ancien Testament. En russe, les « nations » étaient appelées « langues » (языки). Chez les Juifs de l'Antiquité, le terme « am » (עם) était utilisé pour se décrire, tandis que « goy » (גוי) désignait les autres nations. Les Juifs étaient considérés comme un seul peuple (l'élu), alors qu'il existait de nombreuses « langues », d'autres nations. Les Juifs adoraient un seul Dieu et pensaient que toutes les autres nations (« langues ») adoraient de nombreux dieux. C'est ainsi que le terme « langue » (goy) a été associé aux polythéistes et aux idolâtres (en grec, le mot correspondant était spécifiquement ειδολολάτρης). Le terme latin correspondant était gentilis, de gēns, qui signifie « peuple », « clans » ou « nations ».

Ce sens a été adopté par les chrétiens, le contraste n'étant plus entre les juifs et tous les autres, mais entre les nations chrétiennes, qui représentaient l'Église du Christ et la « nation sainte », unifiée (ὁ ἱερὸς λαὸς), et les nations et cultures adorant de nombreux dieux. Ces dernières étaient appelées « païens ». En fait, les nations chrétiennes elles-mêmes étaient autrefois « païennes » avant d'accepter le Christ. Les nations qui n'ont pas accepté le Christ et qui ont continué à adorer de nombreux dieux (ειδολολάτρης) étaient toujours appelées « païennes ».

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Epicure.

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Le monde antique n'a pratiquement jamais connu l'athéisme au sens moderne du terme et ne pouvait guère imaginer comment il était possible de ne rien adorer du tout. Seuls quelques philosophes excentriques, comme Démocrite et Épicure en Grèce ou les Charvaka-Lokayata en Inde (ainsi que d'autres mouvements Nastika comme le premier bouddhisme Hinayana), ont proposé l'hypothèse particulière et étrange (pour l'esprit commun) que « Dieu n'existe pas ». Il s'agissait d'une position ultra-marginale. Il est intéressant de noter que dans le Talmud, le terme « épicuriens » est utilisé à la fois pour désigner les « athées » et les « païens».

Mais il y a une nuance. Il ne fait aucun doute que les cultures non juives, non chrétiennes (et non islamiques) avaient leur propre compréhension et interprétation de leurs traditions. Nombre d'entre elles étaient convaincues qu'elles adoraient également le Dieu unique et que les autres figures sacrées n'en étaient que des aspects personnifiés. Platon, et surtout les néoplatoniciens, plaçaient l'Unique au-dessus de tout. Les Pères cappadociens ont cité des preuves de l'existence des « Hypsistariens » (de θεὸς ὕψιστος - Dieu très haut), des non-Juifs qui adoraient le Dieu unique avec insistance. Parfois, les historiens des religions introduisent le concept intermédiaire d'« hénothéisme » (littéralement « culte d'un seul dieu ») - entre le monothéisme (culte d'un Dieu exclusif) et le polythéisme (culte de plusieurs dieux).

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L'Advaita Vedanta indien met précisément en évidence ce type d'approche non dualiste. Même le dualisme explicite du zoroastrisme conduit en fin de compte au triomphe d'un seul Dieu, le Dieu de la lumière, bien que ce « monothéisme » soit ici dynamique et eschatologique. Deux principes opèrent dans l'histoire et, dans les dernières époques, c'est le principe obscur qui l'emporte. Mais seulement temporairement, jusqu'au triomphe absolu de la Lumière.

Les traditions préchrétiennes et non chrétiennes, à l'exception des religions abrahamiques reconnues comme monothéistes (islam et judaïsme), sont généralement qualifiées de « païennes » et de « polythéistes ». Il s'agit là d'une certaine approximation et d'un regard extérieur sur elles. Qu'elles soient monothéistes ou non, ces traditions restent sacrées et reposent sur la croyance en quelque chose de « spirituel », dépassant nettement le domaine matériel. À travers leurs figures (« idoles »), elles s'adressent à des principes, des puissances et des esprits incorporels et immatériels. L'idée qu'ils vénèrent des « objets de bois sans âme » est une notion naïve et très polémique. Le fait est que le christianisme décrit strictement et clairement les structures du monde spirituel et affirme une distinction entre les esprits - angéliques et démoniaques. Les puissances angéliques sont fidèles au Christ et protègent donc les chrétiens et l'Église. Il en va de même pour la foule des saints, dont les vrais chrétiens vénèrent les images avec respect.

Cependant, il est absurde pour les chrétiens de dénoncer le « paganisme » en se basant sur la science matérialiste, qui ne reconnaît rien au-delà de la matière. Le matérialisme, qui fleurit aujourd'hui dans notre société et qui est inculqué aux enfants dès leur plus jeune âge, est bien plus bas et plus vulgaire que le paganisme. Il ne reconnaît aucun monde spirituel, se moque du sacré et désenchante le monde. C'est du cynisme grossier, de l'athéisme militant, de l'ignorance. Et voici la partie la plus intéressante : tout en critiquant à juste titre le paganisme, les chrétiens modernes sont étrangement tolérants à l'égard du matérialisme, de l'atomisme et de la vision scientifique du monde fondée sur un athéisme déclaratif ou une hérésie monstrueuse (comme l'unitarisme de Newton). Le temple païen nous effraie à juste titre, mais un manuel de physique de CM2 ou la théorie de Darwin sur l'origine des espèces nous laissent indifférents.

Cependant, il est absurde pour les chrétiens de dénoncer le « paganisme » en se basant sur la science matérialiste, qui ne reconnaît rien au-delà de la matière. Le matérialisme, qui fleurit aujourd'hui dans notre société et qui est inculqué aux enfants dès leur plus jeune âge, est bien plus bas et plus vulgaire que le paganisme. Il ne reconnaît aucun monde spirituel, se moque du sacré et désenchante le monde. C'est du cynisme grossier, de l'athéisme militant, de l'ignorance. Et voici la partie la plus intéressante : tout en critiquant à juste titre le paganisme, les chrétiens modernes sont étrangement tolérants à l'égard du matérialisme, de l'atomisme et de la vision scientifique du monde fondée sur un athéisme déclaratif ou une hérésie monstrueuse (comme l'unitarisme de Newton). Le temple païen nous effraie à juste titre, mais un manuel de physique de CM2 ou la théorie de Darwin sur l'origine des espèces nous laissent indifférents.

C'est un peu étrange. Si l'on veut défendre la vision chrétienne du monde, il faut le faire de manière cohérente. La guerre actuelle avec l'Occident (qui est anti-chrétien, athée, matérialiste et satanique) est beaucoup plus facile à expliquer pour les chrétiens que pour les « païens ». Il s'agit d'une guerre de la fin des temps, où le katechon lutte contre l'antikeimenos, le « fils de la perdition », en essayant de retarder la venue de l'Antéchrist.

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De plus, les « néo-païens » modernes ne sont pas des représentants de la tradition pré-chrétienne ou de cultures sacrées non-chrétiennes. Aujourd'hui, il s'agit d'un simulacre insensé, basé sur des siècles d'incompréhension et de reconstruction d'une caricature grotesque. C'est comme si l'on essayait de devenir « fasciste » après avoir regardé Dix-sept moments de printemps. Le cas de l'Ukraine me vient à l'esprit. La vérité du « néo-paganisme » est qu'après l'ère du matérialisme, l'humanité entre dans une ère post-matérialiste, où les armées d'esprits obscurs, nommées dans la Bible « hordes de Gog et Magog », envahissent le monde pour posséder une humanité affaiblie dans son esprit et détachée des fondements chrétiens salvateurs.

Cette invasion peut se produire par le biais de cultes inventés et de rituels délirants, de perversions institutionnalisées, de la culture postmoderne et de l'art. Mais elle est précédée par le travail colossal de la civilisation moderne qui a déraciné la vision chrétienne du monde des sociétés et l'a remplacée par un matérialisme athée. Le « néo-paganisme » est une forme de possession, mais la vision scientifique du monde est bien plus toxique. De plus, le satanisme contemporain, y compris le « néo-paganisme » mais pas seulement, est devenu possible précisément grâce aux efforts massifs du matérialisme philosophique, scientifique et quotidien. C'est quelque chose qu'il faut garder à l'esprit.

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samedi, 09 septembre 2023

Le philosophe et activiste social Alexandre Douguine: "Le satanisme revient à faire primer la matière sur l'esprit"

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Le philosophe et activiste social Alexandre Douguine: "Le satanisme revient à faire primer la matière sur l'esprit"

Peter Vlasov

Source: https://portal-kultura.ru/articles/person/353369-filosof-i-obshchestvennyy-deyatel-aleksandr-dugin-satanizm-kak-postanovka-materii-nad-dukhom/?fbclid=IwAR0IPSMg2_uFgCncmYhIUACL_pR2bMU3hwPBAyu6T-YmW_HVmobcT-G0RAA

Ce texte a été publié dans le numéro 8 de la version imprimée du journal "Kultura" du 31 août 2023 dans le cadre du thème du numéro "Qu'est-ce qui ne va pas avec l'Occident ?"

Notre interlocuteur est le philosophe, politologue et sociologue russe Alexandre Gelievitch Douguine, professeur à l'Université d'État Lomonossov de Moscou.

- Alexandre Douguine, nous entendons de plus en plus souvent les dirigeants du pays définir la civilisation occidentale moderne par le mot "satanisme". Qu'entendez-vous par là, quel est votre avis ?

- Le président a déclaré que l'Occident était une "civilisation satanique" dans le discours qu'il a prononcé lors de l'admission de nouveaux sujets au sein de la Fédération de Russie. Nous devrions prendre cela au sérieux et essayer de comprendre ce qui se cache derrière cette formulation, d'autant plus qu'elle a été répétée par la suite par de nombreuses personnalités politiques et publiques de haut rang. Il me semble qu'il s'agit d'une déclaration très sérieuse et profonde.

Après le début de l'Opération militaire spéciale, nous avons commencé à nous rendre compte de plus en plus clairement que quelque chose ne tournait pas rond en Occident. La civilisation occidentale moderne s'est soit égarée, soit détournée de la voie qu'elle suivait lorsque nous l'avons acceptée, accueillie, imitée, soit, ce qui est encore plus probable, quelque chose ne va pas depuis longtemps. Une civilisation que nous admirons, à laquelle nous cherchons à nous intégrer, dont nous partageons les valeurs et les règles et que nous embrassons de toute notre âme, ne peut-elle pas se révéler soudainement satanique ? Parallèlement à cela, nous voyons la question des valeurs se poser à différents niveaux dans notre Etat. Nous commençons à le répéter : nous défendons nos valeurs. Il y a un an, le Président a adopté un décret sur la défense des valeurs traditionnelles, parmi lesquelles la supériorité de l'esprit sur la matière. C'est une chose absolument étonnante ! Les valeurs traditionnelles de la Russie sont reconnues comme étant, si vous voulez, l'idéalisme, la religiosité, la domination de l'esprit. Et bien sûr, si nous commençons à nous considérer - pas encore avec confiance, mais de plus en plus - comme des porteurs de valeurs traditionnelles, c'est précisément face à ces valeurs traditionnelles, que nous découvrons tout juste en nous-mêmes, que nous commençons tout juste à comprendre, à appréhender et à défendre, face à ces valeurs, bien sûr, les valeurs occidentales ressemblent à du satanisme pur et simple. Elles sont tout le contraire des nôtres. Elles reposent sur l'idée que la matière est primordiale par rapport à l'esprit, que l'homme n'est qu'un être biosocial qui est un reflet cognitif du monde extérieur. L'Occident perçoit l'homme comme un animal évolué, qui a atteint son stade final pour passer l'initiative à une espèce posthumaine, aux constructions transhumanistes, aux cyborgs, à l'intelligence artificielle. Et la préparation, l'échauffement, c'est la politique du genre, où l'on change de sexe au gré de ses envies - voire de ses caprices - et bientôt d'espèce, où l'on choisit d'appartenir au sexe homme, à une catégories de machines ou à une espèce animale, ce qui fait déjà l'objet de discussions sérieuses au plus haut niveau des personnalités occidentales.

Ayant découvert que l'Occident est monstrueux et se sépare sous nos yeux de l'espèce humaine, la Russie s'en est éloignée. Un problème local, le conflit avec l'Ukraine, nous a soudain conduits à des conclusions fondamentales : l'Occident fait fausse route, il entraîne l'humanité dans l'abîme et nous devons l'affronter. C'est la nouvelle la plus importante, quelque chose d'absolument incroyable, car auparavant nous nous étions modestement limités à la lutte pour la souveraineté.

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Et c'est ici que le concept de "satanisme" acquiert pour la première fois une signification très sérieuse. Il ne s'agit pas seulement d'un mouvement occulte marginal, le satanisme existe en Occident, il y a l'Église de Satan d'Anton LaVey, il y a même le satanisme direct de l'écrivain ultra-capitaliste Ayn Rand (Alice Rosenbaum) - qui était d'ailleurs populaire parmi les oligarques et les libéraux russes dans les années quatre-vingt-dix. Mais il s'agit dans l'ensemble de phénomènes marginaux, de sectes occultes et de productions théâtrales. Par "le satanisme de la civilisation occidentale", Poutine entendait quelque chose d'autre, de beaucoup plus profond. Le satanisme, c'est la primauté de la matière sur l'esprit, le relativisme postmoderne, c'est-à-dire la relativité de toutes les valeurs, y compris celles de l'être humain et de l'esprit. Et c'est la voie que l'Occident a empruntée, non pas hier, mais il y a environ 500 ans, avec le début du New Age.

Qui est Satan ? Il n'y a pas de Satan quand il n'y a pas de Dieu, pas de foi, pas de religion. Ce terme reste dans le vide, si pour nous les termes "Dieu", "foi", "éternité", "immortalité", "résurrection des morts", "jugement dernier", "salut de l'âme"... sont tout aussi vides. Si nous suivons l'image scientifique occidentale moderne du monde, il est bien sûr ridicule de parler de satanisme, car il n'y a ni Dieu, ni diable, ni foi, ni âme immortelle, ni vie post-mortelle, mais seulement un flottement d'unités biologiques, d'atomes, qui se collent les uns aux autres, se séparent, puis disparaissent dans l'abîme de l'espace noir et mort. C'est à peu près cette image du monde qui s'est imposée en Occident il y a 500 ans, et que l'on appelle généralement "l'image scientifique du monde". Elle s'est accompagnée d'une déchristianisation progressive et complète de la culture occidentale. Ainsi, Satan en tant que phénomène a disparu de la "représentation scientifique du monde" en même temps que Dieu. Lorsque nous affirmons sérieusement que la civilisation occidentale est satanique, nous attirons l'attention sur le fait qu'il s'agit d'une conclusion hâtive, incorrecte, prématurée et, en fait, profondément erronée. C'est à tort que l'on s'est éloigné de la tradition, de l'esprit, de Dieu, de la religion, et c'est là que l'âge moderne de l'Europe occidentale a commencé. Nous l'avons perçue sans esprit critique dès le XVIIIe siècle, lorsque nous avons été emportés par les Lumières européennes. Mais jusqu'en 1917, nous avons maintenu d'une certaine manière le caractère religieux de notre société. Puis nous avons plongé dans l'abîme du matérialisme, et après l'effondrement de l'URSS, nous sommes descendus encore plus profondément dans cet abîme - dans un matérialisme capitaliste libéral encore plus débridé et flagrant. Et finalement, nous nous sommes retrouvés à la périphérie de la civilisation satanique occidentale, en tant que sa province.

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En d'autres termes, le concept de Satan prend aujourd'hui, dans le cadre de la guerre contre l'Occident, une toute autre signification dans notre société que le concept de Dieu. S'il y a Dieu, s'il y a la foi et l'Église, la Tradition et les valeurs traditionnelles, cela signifie qu'il y a aussi l'antithèse de Dieu, celui qui s'est rebellé contre Dieu. C'est alors que l'histoire de l'Occident, l'histoire du soi-disant progrès, l'époque de la modernité des 500 dernières années s'ouvre sous un jour complètement nouveau. Il s'avère que l'Occident a rejeté Dieu, a dit : il n'y a ni Dieu ni diable, et le diable, comme après un certain temps, a objecté : il n'y a pas de Dieu, mais c'est moi, parce que c'est moi qui vous ai dit qu'il n'y avait pas de Dieu.

- Ce que vous appelez le satanisme peut-il être considéré comme une construction idéologique, ou s'agit-il simplement d'un principe de négation, de destruction ?

- Nous ne devrions pas commencer par le satanisme, mais par Satan, par la figure que l'on appelle par ce nom, si nous sommes des croyants, c'est pour nous un fait ontologique. Pour les non-croyants, le satanisme n'a pas de sens.

Qui est Satan, qui est Lucifer ? C'est un ange, c'est-à-dire l'esprit céleste éternel. C'est la première création suprême de Dieu qui s'est rebellée contre Dieu. C'est l'origine de toutes les attaques contre Dieu, du matérialisme, de l'athéisme, de toutes les notions selon lesquelles des personnes sans Dieu peuvent construire un monde meilleur. Nous retrouvons ce principe dans l'humanisme, dans le développement de la science moderne et dans la doctrine sociale du progrès. Satan n'est pas seulement la destruction ou l'entropie, mais une volonté consciente de détruire. C'est la rébellion, la destruction de l'unité au nom du triomphe de la multiplicité. Ce n'est pas seulement un affaiblissement de l'ordre divin, c'est la volonté de le briser. Quand le corps est affaibli, c'est une chose, mais quand il y a une force, comme le cancer ou une autre maladie naturelle, qui pousse le corps à la décomposition, c'en est une autre. Satan est l'esprit, la volonté de se décomposer, pas seulement la décomposition elle-même, qui est déjà une conséquence. En un sens, il s'agit d'une croyance, d'une religion, d'une anti-église. C'est l'"église noire" qui s'incarne dans la culture occidentale moderne, la science, l'éducation, la politique. Nous voyons ici non seulement la décadence, mais aussi le refus de construire l'ordre, la hiérarchie, d'élever les principes de la science, de l'esprit, de la pensée, de la culture à l'unité la plus élevée, comme dans la civilisation traditionnelle, au début de la hiérarchie - parce que la hiérarchie terrestre imite le rang angélique. À ce refus de faire le bien s'ajoute la volonté de faire quelque chose de directement opposé, de faire le mal. Quand on regarde les Ukrainiens, Biden, Soros, Macron, on voit une volonté de destruction active, agressive. Le satanisme présuppose nécessairement une stratégie consciente et une impulsion volontaire qui génère un mouvement puissant des masses humaines. Les masses peuvent détruire la culture traditionnelle par leur stupidité, leur passivité, leur inertie - c'est la propriété de la masse en tant que telle, mais quelqu'un pousse cette masse dans une direction destructrice, quelqu'un la dirige, l'oriente. C'est là qu'apparaît le principe du sujet opposé à Dieu (ainsi qu'à l'homme dans son sens le plus élevé). On le retrouve dans toutes les religions : il s'agit de cette volonté consciente du sujet de construire une civilisation anti-Dieu, inversée. Il ne s'agit pas seulement de détruire l'existant, mais de créer quelque chose de dégoûtant, de pervers, comme les femmes LGBT barbues de l'Occident.

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- Y a-t-il là une image de l'avenir ?

- René Guénon, philosophe, partisan d'une société spirituelle traditionnelle, l'a appelée la Grande Parodie. C'est à cela que conduit la civilisation satanique. Si, au premier stade du matérialisme, il s'agissait de nier toute spiritualité, c'est-à-dire d'affirmer qu'il n'y a pas d'esprit, mais seulement la matière, l'homme, le monde terrestre, progressivement, au fur et à mesure que cette Grande Parodie prend forme, un nouveau projet émerge : non seulement le rejet de l'Église, mais la construction d'une anti-Église, non seulement l'oubli de l'esprit, mais la création d'une nouvelle spiritualité, inversée. Nous commençons par la destruction de l'église, nous comparons tout à la terre, il ne reste que l'homme, mais après cela, nous commençons à construire un temple souterrain vers le bas, dans la direction opposée, nous faisons un trou dans la matière. L'écrivain français Raymond Abellio a écrit un roman intitulé "La fosse de Babylone", qui traite de la construction de la civilisation dans le sens souterrain. Cette hiérarchie inversée, ce pouvoir inversé, cette spiritualité inversée, voilà ce qu'est le satanisme occidental.

- On a l'impression que même les vices sont inversés. Je ne comprends absolument pas comment une personne peut être séduite par de telles choses, par les déviations qui fascinent aujourd'hui l'Occident.....

- Contrairement aux vertus, les vices changent, les vertus sont immuables et les vices progressent toujours. Pour une personne progressiste, la débauche de l'"ancien régime" cesse à un moment donné d'exciter, d'affecter. Lorsqu'une personne s'arrête à un certain niveau de vice, qu'elle se fige, cela ne ressemble plus à un vice. Le vice est une décomposition progressive, et la décomposition n'a pas de limites, on ne peut pas se décomposer jusqu'à un certain point et se reposer là. Un homme a besoin de quelque chose qui le saisisse et l'entraîne de plus en plus bas, la décomposition doit aller de plus en plus loin. L'histoire même de la dépravation occidentale est une histoire de progrès. À chaque étape, de nouveaux vices sont découverts, la perversion elle-même devient la norme. Par exemple, aujourd'hui, l'homosexualité en Occident est reconnue comme la norme, ce n'est plus un vice, il faut donc aller plus loin, vers la pédophilie, l'inceste, le cannibalisme, le changement de sexe.... Tout cela est poussé par la législation. Le législateur occidental s'empresse de reconnaître la décomposition, de légaliser ce qui hier encore était interdit et immoral.... Michel Foucault l'a écrit : la décomposition est le dépassement de la loi, la transgression. Or il n'y a plus de loi, plus de vertu, plus de frontière en Occident, et par conséquent, il n'y a plus de vice après sa légalisation. Si nous considérons le vice comme une convention sociale, alors il n'y a pas de vice du tout. Il n'y a qu'un "élargissement de l'expérience", une "libération des préjugés" - comme la honte, la conscience, la moralité, la vertu, l'innocence, la retenue. Lorsque quelque chose n'est plus considéré comme un vice ou un crime, cela devient inintéressant, sans attrait, alors il faut passer à autre chose - changer vingt fois de sexe, se confondre avec les animaux, aboyer, marcher à quatre pattes, exiger que les enfants qui se prennent pour des chats soient nourris sur un plateau par les instituteurs à l'école. La décomposition n'a pas de limites, dès que la décomposition est légalisée, elle cesse d'être attrayante, il faut de nouvelles formes. Le Marquis de Sade, l'un des hérauts de la "civilisation satanique" occidentale, disait que la chose la plus importante dans le vice est l'innovation.

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- Cette passion pour la décadence et l'autodestruction est-elle en nous depuis le début ?

- Si nous considérons la situation sans Satan, il n'y a qu'un homme et une aspiration à la déification de l'homme, dans ce cas, le refus de l'homme de faire un effort et d'aller vers le haut, vers le salut de l'âme, le paradis et l'immortalité pourrait être attribué à des causes naturelles, à l'inertie, à la matière, au corps. Elles poussent l'homme à ne pas garder son image de Dieu, à la disperser dans des objets matériels, dans de basses attractions. Mais ce n'est pas du satanisme, c'est une simple déchéance humaine. Le satanisme commence lorsque le processus de décomposition est associé à une volonté, à un projet, à un esprit, parce que les esprits déchus, selon le christianisme, ne sont pas simplement matériels (les esprits ne sont pas matériels), ils sont spirituels, intelligents, ils ont une volonté et un esprit. Un démon est un sujet. Par conséquent, le satanisme doit être strictement compris comme une stratégie de décomposition, la volonté de décomposition, l'élévation de la décomposition en une idéologie, en un programme, en un projet. Il ne s'agit pas d'un simple instinct animal. Cette volonté, qui vient des profondeurs de l'ontologie, qui vient du mental, de l'esprit, est imposée, comme le disent les ascètes orthodoxes, par des prilogies et des ajouts.

- Nous disons : c'est du satanisme, et pourtant nous continuons à exister dans le système que l'Occident a créé. Quelle est la probabilité d'une nouvelle confrontation mondiale avec l'Occident, comme à l'époque de l'URSS ?

- En fait, nous sommes déjà dans un état de guerre des civilisations, où notre ennemi - la civilisation de l'Occident - est appelé par son vrai nom. C'est une civilisation satanique, combattant Dieu, anti-Dieu, anti-humaine. Nous l'avons désignée, mais la question se pose : s'ils sont une "civilisation satanique", qui sommes-nous ? Il s'avère que notre seule voie est d'être une civilisation traditionnelle, religieuse, réunissant les confessions traditionnelles, mais alors nous devons être différents. Fondamentalement, nous devons repenser notre état intérieur. Ce qu'ils sont, nous l'avons déjà exprimé, et ce que nous sommes, nous ne l'avons pas encore réalisé.

Nous sommes déjà en guerre contre Satan, mais nous ne savons pas encore au nom de qui. Nous n'avons pas beaucoup de choix, ce choix nous est suggéré par nos ancêtres, nos grands écrivains, philosophes, penseurs, anciens, ce choix nous est suggéré par notre culture : nous sommes la Sainte Russie, nous sommes un peuple qui porte Dieu. Nous pouvons, bien sûr, tomber - Blok a vu la Russie tomber. Blok appelait la Russie "l'âme du monde", mais il croyait pieusement que nous, Russes, en tant qu'âme du monde, étions tombés pour nous élever. Nous ne réalisons pas encore pleinement qui nous sommes, ce que nous sommes appelés à faire, ce pour quoi nous nous battons, ce pour quoi nous donnons notre sang et notre vie dans cette lutte. Nous venons à peine de commencer à mener cette guerre, non seulement à la mener, mais surtout à la réaliser. Et maintenant, cette guerre est passée d'un massacre physique à une confrontation métaphysique de civilisations. Ce qu'il nous reste à faire, c'est un effort fondamental pour oublier enfin la culture de la décadence des 40 dernières années.

Je me souviens de la culture de la décadence de la dernière décennie de l'ère soviétique. Une décadence totale, une dégénérescence totale. Et sans surprise, cela a été suivi par les hallucinations monstrueuses des années 90 décrépies. Après être allés jusqu'au bout, jusqu'au fond des années 90 - il me semble que l'histoire russe ne nous a jamais menés plus bas - nous avons commencé à émerger de cette ère cauchemardesque de dictature libérale avec Poutine. Non pas d'un gouffre localisé, mais d'un pic mortel, du nadir de l'histoire russe, du point le plus bas et le plus noir. Face à ce point le plus bas, nous savons ce qu'est Satan, non seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur. Il s'agit des maudites années 90, lorsque l'Occident est venu ici, chez nous, lorsque nous avons été achetés pour du bling-bling, humiliés, piétinés, violés et obligés d'applaudir.

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- Vous ne pensez donc pas que nous allons, d'une manière ou d'une autre, faire la paix avec l'Occident, faire des compromis ?

- Satan, voyant que quelqu'un l'a défié, ne nous laissera pas revenir à des solutions tièdes. Il va maintenant exiger que nous renoncions enfin à Dieu, ce que nous n'avons pas fait même dans les pires périodes d'athéisme et d'impiété. C'est un mystère, nous ne pouvons pas l'expliquer rationnellement, mais nous sommes restés un peuple porteur de Dieu même à l'époque soviétique - en dépit de l'athéisme, du matérialisme, du progressisme, de la "vision scientifique du monde", de toutes les formes de dégénérescence de l'Occident..... Cette fois-ci, si nous faisons marche arrière, l'esprit russe n'aura plus de trous secrets. Il n'y a donc qu'une seule perspective : gagner ou ne rien gagner. Comme l'a dit le président : si nous ne gagnons pas, personne ne gagnera.

Nous avons des alliés - d'autres sociétés traditionnelles, elles ne sont pas comme nous, mais elles sont traditionnelles, elles sont aussi en opposition avec l'Occident, peut-être pourrons-nous gagner le monde multipolaire avec elles dans l'union des traditions et des civilisations. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous pourrons avoir une conversation plus équilibrée avec l'Occident, lui expliquer notre position - pourquoi nous ne voulons pas suivre son chemin vers l'abîme.

Peut-être le conflit passera-t-il à une phase brûlante et, qui sait, aboutira-t-il à la mort de la civilisation humaine. Nous sommes à l'aube d'une transformation si fondamentale et décisive que nous ne pouvons pas nous permettre de planifier à long terme. Tout se joue maintenant : le sort de l'humanité, de l'homme, d'Adam en tant que tel. Le destin de l'existence, et nous sommes concernés. Si nous gagnons, le monde sera complètement différent, si nous ne gagnons pas, il n'y aura pas de monde. Sans les Russes, c'est impossible.

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mardi, 19 avril 2011

Alexander Dugin: "The Apparent and the Unbelievable" + "Pure Satanism"

"The Apparent and the Unbelievable": Alexander Dugin and Sergei Kapitsa (English subtitles) Part I

Dugin and Kapitsa 2 (Complete)



"Pure Satanism": Alexander Dugin on Postmodernity in Western Society