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dimanche, 19 février 2023

Bataille autour d’un film

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Bataille autour d’un film

par Georges FELTIN-TRACOL

Gauchistes, cosmopolites et autres wokistes ne s’y trompent pas. Ces redoutables experts en guerre culturelle savent toute l’importance psychologique de l’impact cinématographique. Depuis des années, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) pratique le copinage, réserve ses financements à des projets convenus et subventionne des films d’une rare indigence. Céline Sciamma qui projette dans ses productions minables ses fantasmes les plus intimes bénéficie de ce fric. Est-ce parce qu’elle a cofondé en 2018 le Collectif 50/50 pour la promotion de l’égalité femmes - hommes et de la diversité dans les différents domaines de l’audiovisuel ? Malgré un indéniable talent, Cheyenne-Marie Carron, réalisatrice d’une quinzaine de longs-métrages, ne reçoit aucune aide du CNC. Comment peut-on justifier cette différence de traitement ?

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La sortie en salle le 25 janvier dernier de Vaincre ou Mourir de Paul Mignot et de Vincent Mottez a choqué le milieu consanguin des critiques de cinéma. Jusqu’à présent, le public français qui se détourne en masse des salles obscures avec raison n’avait le choix qu’entre les grosses super-productions étatsuniennes de Disney dans lesquelles le wokisme grouille à tous les étages, et des films nombrilistes hexagonaux destinés aux électeurs Bo-Bo d’Anne Hidalgo qui crachent régulièrement sur l’art français d’essence européenne.  Spectacle divertissant à gros moyens, Astérix et Obélix. L’Empire du Milieu de Guillaume Canet semble trouver son public, ce qui confirmerait le déclin qualitatif de l’intelligence française.

Vaincre ou Mourir offre un autre programme à des spectateurs qui ne supportent plus les innombrables daubes hexagonales et les insupportables super-héros d’outre-Atlantique. La grasse presse officielle, en particulier Libération du 24 janvier 2023, plus que jamais dans le déni historique complet, critique ce film de 110 minutes qui relate l’engagement contre-révolutionnaire de François Athanase Charette de La Contrie (1763-1796) pendant la guerre de Vendée sous la Révolution française. Comble d’horreur pour les rédactions du politiquement correct, l’entreprise, propriétaire de la scénographie du Puy du Fou, fondée par Philippe de Villiers, co-produit ce film à portée historique avec l’aide de StudioCanal. Plane l’ombre honnie de Vincent Bolloré... C’est encore un coup de CNews !

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Deux élus de La France dite insoumise, Alexis Corbière, député de Seine – Saint-Denis, et Matthias Tavel, député de Loire-Atlantique, s’étranglent devant cette « fiction anti-républicaine […] falsification de l’histoire ». Leur violente réaction démontre que le film frappe au cœur des représentations fétides de la mémoire officielle. En 2013, des députés UMP et FN (dont Marion Maréchal-Le Pen) cosignèrent une proposition de loi dont l’unique article stipulait : « La République française reconnaît le génocide vendéen de 1793-1794. » En 2018, deux élues non-inscrites, Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault, et Marie-France Lorho, députée de Vaucluse, déposèrent à leur tour une nouvelle proposition de loi demandant la reconnaissance officielle des exactions perpétrées en Vendée en tant que crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. La République française serait-elle dispensée de génuflexions repentantes ?  

Les détracteurs plumitifs de Vaincre ou Mourir invitent des savantasses universitaires qui hurlent au détournement historique. Les réalisateurs osent en effet interroger le remarquable historien, Raynald Sécher, qui a bien mis en évidence dans des recherches suivies alors par Pierre Chaunu ce qu’il appelle le génocide vendéen commis par les républicains. Dès 1794, le révolutionnaire égalitariste Gracchus Babeuf emploie dans Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier l’expression « populicide » pour décrire la sanglante répression dans l’Ouest.

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En 1989, à l’occasion de la célébration des deux cents ans de la Révolution, le jeune député giscardien UDF de Vendée, Philippe de Villiers, publie un virulent pamphlet, Lettre ouverte aux coupeurs de tête et aux menteurs du Bicentenaire (Albin Michel, coll. « Lettre ouverte »). Il insiste sur cette extermination de masse. Invité à la célèbre émission littéraire télévisée « Apostrophes » de Bernard Pivot, il ferraille avec Max Gallo, ancien porte-parole du gouvernement socialiste de 1983 à 1984.

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Le cloaque culturel gauchiste s’offusque de la récupération du gramscisme. Il reprend des accusations éculées déjà employées contre deux précédents films. En 2012, Dean Wright réalise Cristeros avec Eva Longoria, Andy Garcia et Peter O’Toole. Ce film se déroule pendant la Cristiada, la guerre des catholiques mexicains contre le gouvernement républicain ultra-laïcard de 1926 à 1929. On peut maintenant mieux connaître ce féroce conflit en lisant La véritable histoire des Cristeros d’Hugues Kéraly (Éditions de l’Homme nouveau, 2014) et, plus anciennement, les ouvrages précurseurs de Jean André Meyer (La Christiade. L’État et le peuple dans la révolution mexicaine, Payot, 1975, repris en 2014 chez CLD Éditions sous le titre de La Rébellion des Cristeros, ou La Cristiada, la guerre du peuple mexicain pour la liberté religieuse, CLD Éditions, 2014). Victime d’un tir de barrage médiatique systématique, ce film passa finalement inaperçu. En revanche, en 2004, La Passion du Christ de l’acteur Mel Gibson a suscité une vive polémique. Il retrace les dernières heures de la vie de Jésus de Nazareth selon l’interprétation pré-conciliaire Vatican II des Évangiles. Le père de Mel Gibson ne cache d’ailleurs pas sa foi de catholique de tradition méfiant à l’égard du Saint-Siège.

Bien que peu diffusé en salle, on assiste à un réel engouement pour Vaincre ou Mourir. En nombre de spectateurs rapporté par les salles disponibles et les séances projetées, son affluence, dans la première semaine de diffusion, occupait la troisième place derrière Avatar 2. La voie de l’eau de James Cameron et Babylon de Damien Chazelle. En revanche, les bouses filmées vantées par un système médiatique complaisant boivent le bouillon. Le grotesque Tirailleurs de Mathieu Vadepied avec l’ineffable Omar Sy qui donne des leçons permanentes aux Français depuis son exil fiscal californien, se retrouverait dans les cordes sans le visionnage quasi-obligatoire d’élèves décervelés venus des écoles primaires, des collèges et des lycées.

Certains font la fine bouche en raison de la faiblesse du scénario, de la réalisation, du jeu des acteurs ou des scènes de Vaincre ou Mourir. Comparées aux montants faramineux versés aux copains par la clique du cinéma, les sommes investies demeurent ridicules. Cela n’empêche pas que ce film constitue un exemple probant de film populaire de qualité qui dépasse le seul cadre national français.

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Braveheart (1995) de Mel Gibson reste un exemple métapolitique pertinent. Ce film redynamisa le mouvement indépendantiste écossais avant la mise en place de la dévolution décidée en 1997 par le travailliste Tony Blair. Mentionnons aussi La Brigade des 800 de Guan Hu paru en 2020. Produit indirectement par la République populaire de Chine, ce film revient sur la défense acharnée de l’entrepôt Sihang en face de la concession internationale de Shanghaï en 1937. Il met en scène l’héroïsme des combattants de l’Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang contre les forces japonaises. L’intention de ce film est clairement patriotique, voire nationaliste.

Avec de bons scénaristes et des réalisateurs sympathisants, les thèmes historiques ou mythiques européens sont exploitables, rentables et profitables. Allons-y donc pour conquérir ce secteur stratégique !   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 61, mise en ligne le 14 février 2023 sur Radio Méridien Zéro.

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mardi, 21 juillet 2020

Le processus génocidaire de la révolution

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Le processus génocidaire de la révolution

 
 
 
Concrétisez votre soutien dans nos activités vidéos : https://www.tipeee.com/sacr-tv
NOS RAISONS CONTRE LA REPUBLIQUE : https://fr.calameo.com/read/000869313...
 
Voici quelques extraits de l'intervention de l'historien Reynald Sécher, sur Radio courtoisie, lors de l'émission du 4 juillet 2017 ayant pour thème les Guerres de Vendée.
 
Présents également lors de cette émission : Olivier Tournafond, assisté de Caroline, recevait Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, Frédéric Winkler, président du Groupe d'Action Royaliste ; et Jean-Philippe Chauvin, professeur d'histoire-géographie.
La boutique royaliste : http://www.boutique-royaliste.fr/

dimanche, 02 mars 2014

Il y a deux cents ans aux Lucs-sur-Boulogne…

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Il y a deux cents ans aux Lucs-sur-Boulogne…

par Christophe Servan

Ex: http://www.bvoltaire.fr
 
Et si la Révolution française avait été tout simplement le péché originel de la République?

Il y a deux cents ans, 564 vieillards, femmes et enfants dont 110 âgés de moins de 7 ans périrent enfermés dans l’église du village des Lucs-sur-Boulogne (Vendée), massacrés à coups de mitraille par les soldats « républicains » envoyés par la Convention.

790.jpgLes Lucs-sur-Boulogne, contrairement à ce que l’on dit habituellement, n’est pas l’Oradour-sur-Glane de la Vendée, c’est bien Oradour-sur-Glane qui est Les Lucs-sur-Boulogne du Limousin.

Malheureuse République qui, dans son obsession de la repentance, préfère encore la copie à l’original ! Car inutile de demander à mes compatriotes s’ils connaissent cet épisode monstrueux de notre histoire, l’immense majorité d’entre eux n’en ont jamais entendu parler, pas plus d’ailleurs que la terrible répression de Fouché et Collot d’Herbois sur la ville de Lyon – 1.876 exécutions du 4 au 27 décembre 1793 à coups de canon chargés à mitraille –, pas plus que les 4.800 noyés à Nantes, dont 2.000 la seule semaine de Noël, pas plus que… etc.

Il est difficile d’établir un bilan des victimes de la « Convention » car beaucoup d’archives de la Révolution ont été détruites par des historiens antimonarchistes. Notez bien que je ne dis pas « la Terreur », terme consacré par l’historiographie républicaine, car j’ai toujours pensé que ce mot vague n’a jamais eu d’autre objet que de dépersonnaliser la terrible répression révolutionnaire afin d’absoudre la République. Certains chiffres ont tout de même été avancés, en ce qui concerne les Vendéens et les Chouans : on parle de 260.000 morts ; quant à l’ensemble du territoire, le demi-million est une estimation raisonnable.

Saviez-vous que le nom de Turreau, boucher de la Vendée, figure au fronton de l’un des côtés de l’arc de triomphe ? « Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie, seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. Les personnes, seulement suspectes, ne seront pas plus épargnées… » (Louis Marie Turreau : Instruction relative à l’exécution des ordres [...], donnée le 19 janvier 1794).

Mon scepticisme sur l’épopée révolutionnaire ne date pas d’hier. Lors des commémorations du bicentenaire de la Révolution, voulues grandioses par feu François Mitterrand, je me souviens avoir fui la capitale. Le son de ces grotesques bacchanales m’était insupportable. Je préférai me réfugier quelque part dans un coin paisible du midi de la France, dans la lecture passionnante des mémoires de la comtesse de Boigne. Ces derniers temps, je me suis souvent interrogé sur les origines lointaines de cette accusation absurde d’anti-républicanisme systématiquement portée à l’encontre de la France patriote et/ou catholique, lointaine héritière des volontaires de Valmy. Et si la Révolution française avait été tout simplement le péché originel de la République ?

Invité aux Lucs-sur-Boulogne en 1993, Alexandre Soljenitsyne ne déclarait-il pas : « …Eh bien oui, ces paysans se révoltèrent contre la Révolution. C’est que toute révolution déchaîne, chez les hommes, les instincts de la plus élémentaire barbarie, les forces opaques de l’envie, de la rapacité et de la haine, […] Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de morts innombrables, d’une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d’une dégradation durable de la population. »

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mardi, 17 juillet 2012

Deux nouvelles parutions aux éditions du Trident

Bonjour

Nous vous proposons aujourd’hui
deux nouvelles parutions aux éditions du Trident
 
"La Gaule avant César" par Camille Jullian
… la première page de l'Histoire de France
HTTP://editions-du-trident.fr/catalogue#gaule

"La Grande guerre de 1793"
… premier volume de "l'Histoire de la Vendée militaire" de Jacques Crétineau-Joly
HTTP: //editions-du-trident.fr/catalogue#vendee

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mardi, 08 mai 2012

"Vendée, du génocide au mémoricide" : entretien avec Reynald Secher

"Vendée, du génocide au mémoricide" :

entretien avec Reynald Secher

samedi, 02 octobre 2010

Turreau et les colonnes infernales

Archives des SYNERGIES EUROPEENNES - 1986

 

Turreau et les colonnes infernales

 

vendelucs.jpgMalgré les préparatifs fébriles en vue de commémorer le 200ème anniversaire de la Révolution Française, malgré l'unanimisme des partis politiques français autour des "acquis" de 1789, un certain nombre de travaux tentent encore et toujours de cerner l'histoire de cette révolution, non d'une point de vue républicain, partisan et politicien mais d'un point de vue analytique, objectif et historique. L'ouvrage d'Elie FOURNIER, que nous évoquons ici, tente de nous expliquer ce que fut réellement, sur le plan du vécu, la Révolution française, après les brèches ouvertes ces dernières années par des historiens comme François FURET ou Pierre CHAUNU. Il ne s'agit pas de la Révolution de Paris ni de celle des membres du Club des Jacobins ni celle des "représentants du peuple" à la Convention, mais celle des peuples qui constituaient alors l'ancien royaume de France, présentement transformé en "République une et indivisible".

 

Le cas de la Vendée est exemplaire. Mais il n'est pas unique. D'autres provinces connurent alors des mouvements de révoltes populaires face aux exigences et à la tyrannie des comités de gouvernement. La révolution fut en effet transformée en révolte sous-tendue par les intérêts d'une certaine classe, la bourgeoisie. Et le pouvoir parisien, appuyé sur des forces armées recrutées dans les grandes capitales (Paris mais aussi Marseille, Grenoble, Lyon, Toulouse, etc...) exerça une répression féroce contre des citoyens qui refusaient le vieux principe jacobin de la "République ou la mort!".

 

Des hommes et des femmes, pour la plupart attachés à leurs prêtres, mais aussi aux premières réformes de la révolution (notamment la suppression d'un certain nombre de privilèges) furent massacrés au nom des valeurs neuves de la "Liberté" et de "l'Egalité". FOURNIER prend ici comme exemple le véritable génocide (le mot n'est pas trop fort!) perpétré par les généraux républicains au nom du pouvoir central sur les populations de la Vendée et des territoires limitrophes. Le décor est planté: 23 décembre 1793, juste après la défaite des troupes royalistes, accompagnée de 100.000 morts sur les routes de Normandie et de Bretagne. Pour réduire définitivement les séditions royalistes, la Convention prend la décision, sur la proposition des "patriotes" vendéens représentés à cette même Conven- tion, de supprimer froidement et systémati- quement tous les "brigands" vendéens. D'ailleurs, pour mieux marquer cette volonté d'en finir, on modifie le nom de cette région en "Vengé"...

 

Effacement des gens, effacement des souvenirs. Il faut extirper toute trace de vie sur ces terres, interdire par la terreur toute révolte contre la République. De fait, la République peut puiser dans le passé récent: l'exemple est là, celui des grandes répressions opérées par les troupes de l'Ancien Régime en Corse. Dans une lettre écrite le 14 juin 1794 par le Général VIMEUX au Comité de Salut Public, on peut lire à propos de la campagne de Vendée: "La guerre et le brigandage de Vendée finiront, mais comment et avec quels moyens? Avec ceux qu'on employa en Corse, après de grosses dépenses et bien des années d'erreur"... Déclaration qui rejoint par ailleurs celle du Général HUCHE, l'un des organisateurs les plus "consciencieux" et les plus patriotes de la guerre de Vendée.

 

Et cette terreur que connut la Vendée, terreur dont les pouvoirs centraux furent les inspirateurs, déléguant par décrets et proclamations (le plus célèbre de ces décrets étant celui du 1er août 1793) aux généraux et aux représentants du peuple le soin d'accomplir "l'extermination" (mot utilisé dans les textes légaux) des "brigands" vendéens (entendez non seulement les combattants chouans sous les ordres des chefs royalistes Charette, Stofflet, de la Rochejacquelain, etc. mais aussi tous les habitants de la Vendée sans considération d'âge ou de sexe). Cette "extermination" fut une réédition de celle qu'avait appliquée un MARBEUF à la république paoline corse quelques décennies auparavant. La tactique était simple: détruire systématiquement tous les "repaires" des habitants de la région révoltée. Autrement dit, la politique de la terre brûlée, pratiquée à une échelle collective.

 

Un arrêté du Général Louis Marie TURREAU donne d'ailleurs la liste, non exhaustive, des communes proscrites. Les deux "colonnes agissantes" seront responsables du massacre de plusieurs dizaines de milliers de paysans, de citoyens des villes accusés de mollesse ou de modération patriotique et même d'élus communaux pourtant favorables à la République. Ainsi, le 28 février 1794 eut lieu le massacre des Lucs, au cours duquel furent assassinés 110 enfants âgés de 7 ans et moins!

 

Le livre de FOURNIER nous dévoile d'autre part les causes réelles de cette politique de génocide perpétrée par les comités parisiens. Le règne de la Terreur est moins une période républicaine au sens politique du terme qu'une période morale, celle du règne de la vertu robespierriste!

 

Les personnages de ROBESPIERRE et de SAINT JUST, relayés en province par les délégués CARRIER à Nantes ou TALLIEN à Bordeaux symbolisent ce passage de la révolution à la construction d'une cité vertueuse. Il s'agit ici d'une nouvelle guerre de religion, au cours de laquelle s'opposent les partisans minoritaires du culte de l'Etre Suprême, ersatz de l'ancien culte catholique accomodé aux valeurs nouvelles de 1789 et les anciens tenants du culte chrétien, catholique apostolique et romain. D'ailleurs le levier des révoltes populaires paysannes en Vendée fut beaucoup moins la défense du trône que celle de l'autel. Le royalisme militant resta le fait d'une minorité consciente et l'attachement aux rites catholiques le principe de la dynamique chouanne.

 

Une fois de plus, il était utile de rappeler une certaine réalité de la révolution française. L'image idyllique colportée par les institutions républicaines d'éducation nationa- le, appuyée sur les travaux de MICHELET, est aujourd'hui de plus en plus remise en cause. Moins par des historiens partisans de l'Ancien Régime que par des universitaires désireux de mieux reconnaître, derrière les masques de la propagande et des idées toutes faites, la réalité historique. Au total, le livre de FOURNIER est un excellent ouvrage. A lire pour apprendre que l'histoire ne se déroule pas selon un mécanisme manichéen mais consiste en un choc perpétuel de contradictions.

 

Ange SAMPIERU.

 

Elie FOURNIER, Turreau et les colonnes infernales, Albin Michel, Paris, 1985, 89 FF.

dimanche, 08 février 2009

La guerre de Vendée et le système de dépopulation

 
La Guerre de la Vendée et le système de dépopulation

Par Gracchus Babeuf

Présenté et annoté par Reynald Secher et Jean-Joël Brégeon – Préface par Stéphane Courtois – Avant-propos par Reynald Secher

Paru en : Novembre 2008

24,00 € - Disponible - 240 pages

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En 1795, dans un ouvrage publié à l'occasion du procès de Jean-Baptiste Carrier, l'auteur des noyades de Nantes, Gracchus Babeuf, père du communisme, l'une des grandes figures de la Révolution française, soulevait la question de fond de la nature de la répression perpétrée par la Convention en Vendée. Ce livre doublement, révolutionnaire par son contenu et son titre « Du système de dépopulation », se présente comme un réquisitoire très bien documenté, et d'une incroyable modernité, contre la politique dictatoriale menée par les Conventionnels et Robespierre en France, en 1793 et 1794, politique qui devait conduire, entre autres, à l'anéantissement et à l'extermination des Vendéens, Bleus et Blancs confondus, et de préférence des femmes des enfants.

La nouvelle édition de ce texte est l'occasion pour Reynald Secher de reprendre, à travers une synthèse d'une clarté remarquable et à l'aide de nombreux documents inédits, la genèse des évènements en Vendée et de définir un quatrième crime de génocide : le « mémoricide » ; pour Jean-Joël Brégeon, de présenter la personnalité de Gracchus Babeuf ; et, pour Stéphane Courtois, d'établir la filiation entre l'idéologie de Robespierre et celle de Lénine et des leaders communistes.

Collaborations :  Jean-Joël Brégeon -  Stéphane Courtois -  Reynald Secher