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mardi, 16 avril 2024

Parution du numéro 69 de War Raok

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Parution du numéro 69 de War Raok

EDITORIAL

La personnalité historique du peuple 

Communauté ethnique, communauté nationale, communauté d’âmes collectives...

Padrig Montauzier

Origine, permanence de la singularité, projection dans un avenir, telles sont les préoccupations légitimes de toute  communauté ethnique. Et nous, Bretons, qui sommes-nous ? Comment nous définissons-nous dans l’instant et dans la durée ? Nous répondons que nous sommes les membres d’un peuple : le peuple breton. Arrêtons-nous maintenant aux grandes déterminations qui définissent un peuple et le maintiennent dans sa personnalité différenciée, qui sont aussi ce par quoi la société politique internationale doit le reconnaître et le respecter.

Le peuple breton n’est pas une simple population, un agrégat d’individus assemblés par les hasards d’une contrainte politique, les lois d’un marché économique, les liens d’un contrat d’individus, les intérêts matériels transitoires d’une classe ou d’une famille. Il ne se saisit pas dans le moment mais ne se conçoit que dans la double perspective d’un passé et d’un avenir étroitement solidaires et propres à la communauté nationale. Le peuple breton est donc une entité organique qui unit en une communauté les ancêtres, les vivants et les futurs héritiers d’un groupe humain caractérisé par la convergence de traits culturels, historiques et territoriaux, d’une ethnie, ethnie qui est un fait de nature et de culture qui s’étayent et se nourrissent mutuellement.

Plus généralement, l’appartenance à un peuple est d’ailleurs ce qui spécifie en premier lieu un homme et le constitue comme humain, par-delà l’accomplissement des fonctions biologiques. A l’opposé des doctrines marxistes et libérales qui ramènent le peuple à une masse socio-économique, notre vision des peuples voit en eux les constituants premiers de l’espèce humaine. Ses caractères culturels et ethniques définissent ainsi le groupe national. Quant à la nation, elle n’est pas seulement une volonté de vivre ensemble. Elle ne se réduit pas à un contrat entre sociétaires anonymes, simple addition d’individus sans autre dénominateur commun que les clauses limitées de leur calcul. C’est la communauté de l’héritage culturel, répondant à un patrimoine génétique et territorial relativement stable, capable de résister aux vicissitudes de l’histoire.

Concernant la conscience nationale, expression récente, elle est relative à des réalités qui ont souvent varié en fonction des dominantes philosophiques. Le peuple lui, quel que soit son degré de conscience, reste un élément permanent de la vie, bien au-delà du politique. Aujourd’hui la conscience que les peuples ont d’eux-mêmes s’exprime par la réappropriation d’un héritage culturel et son actualisation volontaire.

L’histoire, en particulier, est une forme indispensable de la réalisation nationale. Elle n’est rien d’autre que la conscience du destin d’un peuple dans le temps et l’espace. Elle est ce qui doit être conservé et régénéré pour que nos peuples échappent à la disparition qui les menace. Là est l’enjeu de la « guerre des peuples » contre un système mondial d’arasement qui tente aujourd’hui de figer l’histoire dans une culture planétaire inerte.

La langue, par sa force contraignante, surtout si elle est menacée, façonne l’être collectif du peuple et permet l’expression d’un mode particulier de pensée et d’appropriation du monde. Il est évident qu’elle est un facteur objectif primordial et nécessaire mais non suffisant de l’appartenance nationale.

Mais pour que le peuple se perçoive comme tel et redevienne acteur de son propre destin, il faut que ses caractères objectifs, fussent-ils affaiblis, deviennent les fondements de son vouloir-vivre communautaire, seul capable de transformer la constatation passive de l’existence du peuple en une véritable volonté d’action. Le devenir d’un peuple, de nouveau éveillé, s’inscrit en effet dans le champ de l’expérience historique où se déploient ses possibilités d’action et où s’élaborent les grands mythes nationaux qui constituent sa mémoire.

Nous voilà bien éloignés du « droit à la différence », slogan d’un certain misérabilisme revendicatif, vieille lune, brumes romantiques où s’égarent les régionalistes et leur folklore aseptisé, mais véritable artifice verbal pour éviter de poser les vraies questions, celles de l’appartenance, de la caractérisation et de la réalisation ethno-culturelle d’un peuple particulier dans une civilisation donnée.

Pour conclure, en faisant de nouveau entendre la voix de nos peuples, nous recréerons le sens de leur destinée. 

Padrig MONTAUZIER

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SOMMAIRE

WAR RAOK N°69

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Agriculture :

À problèmes bretons, solutions bretonnes page 8

Environnement :

Du dogmatisme climatique à l’effondrement énergétique page 12

L’après Europe Peut-on encore soigner l’âme post-européenne ? Page 14

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Terre de Celtie :

Les Gallois : une nation qui refuse de mourir page 16

Hent an Dazont:

Votre cahier de 2 pages en breton page 21

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Mythologie celtique :

Le corbeau et les Celtes page 23

Ethnologie :

Défendre son identité n’est pas un crime ! Page 24

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Grandes figures :

Jacques Cartier, navigateur et explorateur breton page 26

Histoire de Bretagne :

La succession d’Alain Fergent page 29

Culture bretonne :

Le Théâtre Populaire breton page 32

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Nature :

Le cerf, grand ruminant, roi des forêts… page 35

Lip-e-bav :

L’araignée de mer page 37

Keleier ar Vro :

Tro Breiz 2024 page 38

Bretagne sacrée :

Gargouilles et chimères en Bretagne page 39.

vendredi, 12 janvier 2024

Parution du numéro 68 de War Raok

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Parution du numéro 68 de War Raok

ÉDITORIAL 

Autonomie - Un gros mot, un sacrilège… un blasphème pour nos républicains français!

La France et son monarque-président viennent de découvrir, sur une vieille étagère poussiéreuse d’une de leurs nombreuses bibliothèques, un livre ancien, rangé précieusement afin de n’être point lu, à la couverture quelque peu jaunie et au titre provocateur, voire sulfureux : Autonomie, sous-titré « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » !

Précipitation pour une saine lecture ? Eh bien non, notre monarque-président et sa cour se sont arrêtés à la première page considérant que les tous premiers chapitres risquaient de mettre en péril leur empire colonial, que leur république « Une et indivisible »… et totalitaire  allait disparaître et ressembler alors aux horribles démocraties européennes voisines qui accordent une large autonomie à leurs peuples !

Les fondements de la république française allaient être sapés ! Est-il nécessaire de rappeler que la France a construit dans sa constitution un carcan empêchant toute évolution démocratique, toute réforme constitutionnelle afin de donner l’autonomie politique aux peuples qu’elle emprisonne ? La France, sa belle république, si on les compare aux États voisins européens qui les entourent, restent une anomalie, une exception… Pas touche au dogme ! Une fidélité inconditionnelle à leur révolution, révolution française qui ne s’est pas déroulée sous une pluie de roses mais dans un bain de sang, une monstruosité et pour nous Bretons la fin d’une existence nationale : plus de nation bretonne, plus de peuple breton… tous Français ! Je ne m’abaisserai pas à décrire ce qui s’est réellement passé sous cette Terreur révolutionnaire en Bretagne, mais ce qu’on en connaît pourrait faire passer les monstres de Daesh ou du Hamas pour de gentils apprentis…

Revenons et examinons maintenant la proposition d’autonomie du président français au peuple corse. Loin de moi l’idée de m’ingérer dans les affaires internes de mes amis nationalistes corses, je pressens tout de même, après les déclarations de Gilles Simeoni et de Guy Talamoni à la suite du discours d’Emmanuel Macron, une réelle consternation. Même s’il s’agit d’une véritable coquille vide, soyons honnêtes et reconnaissons un point positif néanmoins : le mot autonomie a été prononcé, l’idée également et en Bretagne, par exemple, elle fait son chemin puisque selon un sondage 70 % des Bretons y sont favorables. Le vœu du président du Conseil régional de Bretagne, son rapport de 29 pages relativement insipide qui ne mentionne même pas l’existence d’un peuple breton, justifiant et légitimant par là même cette revendication d’autonomie, va cependant éveiller et susciter un réel intérêt chez les Bretonnes et les Bretons.

Pour nous, nationalistes bretons, l’autonomie a un sens bien défini, une étape qui doit nous permettre de retrouver la voie de la prospérité et du bien-être. Cette toute première étape devra permettre au peuple breton de se réapproprier sa conscience historique, de contrer et réfuter les mystifications inculquées pour anesthésier sa volonté d’émancipation… de recouvrer une partie de ses libertés arbitrairement confisquées et de connaître enfin un début de vie nationale propre. Un projet audacieux, sage, un projet moderne et contemporain prenant en considération l’évolution géopolitique de l’Europe et des peuples qui la composent.

L’autonomie, c’est aujourd’hui la Catalogne, l’Écosse, le Pays de Galles, le Pays Basque, le Québec… Demain ce sera la Bretagne avec une démarche de renouveau pour rendre l’espoir aux Bretons et permettre à la Bretagne de prendre un nouvel essor européen. 

Ce statut d’autonomie devra progressivement évoluer vers une co-souveraineté, c’est-à-dire une troisième voie entre simple autonomie de gestion (qui peut être remise en question à tout instant par l’État central) et une totale indépendance, négociée avec l’État français, une voie pacifique, raisonnée et réfléchie vers l’autodétermination et permettre au peuple breton de se retrouver. La Bretagne peut, avec un tel statut, devenir une grande région européenne entreprenante et riche.

Dès à présent, le peuple breton doit de nouveau entrer dans l’histoire avec la possibilité d’agir pour lui-même et être l’acteur de son avenir.

Padrig MONTAUZIER

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Sommaire War Raok n° 68

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Environnement

Environnement / Écologie page 12

Écologie

Réchauffement climatique, éco-anxiété et restrictions page 14

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Politique

Propositions pour un renouveau autonomiste page 16

Tribune libre

En sortir, c’est s’en sortir ! Page 18

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 19

Tribune libre

La consommation de viande attaquée par les élites mondiales page 23

Réflexions

Le fanatisme idéologique tue les luttes de libération nationale page 24

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Société

Novlangue… un dangereux flirt avec des tentations totalitaires page 26

Histoire de l’Emsav

Le marquis de l’Estourbeillon et l’URB page 29

Bretagne sacrée

Bannières de processions et de pardons,  page 32

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Nature

Libellules et demoiselles en Bretagne page 35

Lip-e-bav

Le ragoût dans les “mottes” d’Ouessant page 37

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Keleier ar Vro

Les cent ans du Gwenn ha Du page 38

Bretagne sacrée

Le phare de l’île Vierge page 39

 

dimanche, 07 mars 2021

Parution du numéro 60 de la revue War Raok

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Parution du numéro 60 de la revue War Raok

EDITORIAL

Les voies du salut

Toute nation qui ne s’administre pas elle-même connaît inéluctablement une rapide décadence.

Il est vain pour un peuple de lutter si l’on a pas d’abord pris conscience des données fondamentales qui déterminent son aliénation. Nous voulons donner au peuple breton une forme qui empêche sa disparition et permettre son retour à la dynamique de l’histoire. Notre volonté d’émancipation n’est pas un enfermement : elle s’ouvre sur la reconquête d’un espace global, exigence de la géopolitique la plus réaliste. Gardons-nous d’un exclusivisme ethnique mal compris. La légitime préservation de nos caractères ethniques ne doit pas être un repli sur soi-même, même si nous pouvons être séduits par l’expression : « patriotisme ethnique » qui fixe des critères généraux et permet de parler de communauté nationale.

Dans l’Europe actuelle, Europe en pleine mutation, ce sont les nations sans État, les peuples aux droits bafoués, qui sont une nouvelle fois au premier rang des revendications. La rumeur vient d’Écosse, de Catalogne, du Pays Basque, de Flandre, de Corse ou de Bretagne, comme naguère des Pays Baltes ou d’Irlande… Partout renaissent des tensions légitimes qu’on aurait cru éteintes, et la marée des peuples opprimés bat aux portes du vieux continent.

 La Bretagne depuis le traité d’union en 1532 (en fait il ne s’agit nullement d’un traité mais d’un simple acte interne à la France n’ayant aucun effet juridique en Bretagne), et plus encore depuis l’annexion de 1790, en donne un frappant exemple. De par sa position excentrée, la Bretagne n’a jamais offert pour l’État français qui en dispose aujourd’hui, que l’intérêt que l’on accorde à une zone stratégique ou à une colonie.

La nouvelle république française ne s’est jamais préoccupée de favoriser le développement industriel et commercial de ce petit peuple dont elle a rayé le nom de la carte et dont elle affecte d’ignorer l’existence. Son organisation d’essence révolutionnaire, centraliste et unitaire lui interdit de tenir aucun compte des spécificités et des intérêts particuliers de la Bretagne et son statut d’autonomie est de fait aboli unilatéralement par la force et sans le consentement et la participation des Bretons. C’est ainsi qu’un pays jadis des plus riches, à l’époque de sa souveraineté, devient une nation léthargique restée en marge de tout développement et progrès, qu’ont pu atteindre, parce ce que restées maîtresses de leurs destinées, d’autres petites nations comme la Norvège, le Danemark ou encore l’Islande. 

Nous sommes en 2021. Les choses ont-elles évolué ? Je vous répondrai, oui et non.

Non du fait de la France qui poursuit inexorablement sa politique coloniale, qui persiste à enfermer le peuple breton dans une caserne administrative, dans une camisole centraliste, impérialiste et continue à vivre à l’heure napoléonienne.

Oui, parce que les Bretons se sont tournés, non vers le passé, mais vers l’avenir et, depuis maintenant de nombreuses années, ils ont su relever maints défis. La Bretagne peut ainsi s’honorer d’être devenue très compétitive dans de nombreux secteurs d’activités, tant au niveau européen qu’international.

La jeune Bretagne a renoué avec ses racines et est à ce jour fière de son identité. Elle refuse la politique d’assimilation et d’uniformisation de l’État français.

La Jeune Bretagne relève la tête et nombreux sont ceux qui rêvent de République bretonne ! La guérison serait-elle au bout du chemin ?

Voilà, succinctement énoncé, ce que nous, patriotes bretons, voulons, ce que notre peuple est en droit d’exiger pour sa prospérité matérielle, pour son épanouissement intellectuel et moral, au nom de la sagesse politique dont il a toujours fait preuve dans le passé, au cours de mille années d’indépendance et de trois cents ans d’autonomie.

A la France de dire si elle est disposée à donner satisfaction aux aspirations légitimes du peuple breton, ou si elle fait litière de ses beaux principes de liberté qu’elle-même continue à répandre dans le monde...

A la France de dire si nous devons encore avoir le moindre espoir ? La moindre confiance en ce pays qui nous a coûté trop de sang et de larmes.

Nos chers voisins sont-ils enfin disposés à s’incliner devant nos droits ou, si pour demeurer et rester Bretons, seul le divorce reste la solution ? Une chose est certaine, l’Europe des peuples est en marche. Les communautés ethniques relèvent fièrement la tête et amorcent un début de souveraineté.

Da c’hortoz donedigezh ur wir Republik vrezhon…

Padrig MONTAUZIER

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SOMMAIRE N°60

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3 (Padrig Montauzier).

Buan ha Buan page 4

Politique :

Faut-il recommencer les Croisades ? Page 11 (Erwan Houardon).

Billet d’humeur :

Sommes-nous obligés de les croire ? Page 14 (Riec Cado).

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Tradition :

Le symbolisme du sanglier page 16 (Gérard Thiemmonge).

Hent an Dazont :

Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Tepod Mab Kerlevenez hag An Deureugenn).

Tribune libre :

Pour une écologie cohérente et intégrale page 23 (Dominique Baettig).

Histoire de Bretagne :

Les Amazones de la Chouannerie page 25 (Youenn Caouissin).

Environnement :

Agriculture et écologie : cap vers la réconciliation ! Page 28 (Mael Le Cosquer).

Civilisation bretonne :

Le principe féminin, origine primordiale page 31 (Fulup Perc’hirin).

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Nature :

Le héron cendré, le monsieur échasses de nos étangs page 35 (Youenn Caouissin).

Lip-e-bav :

Le gâteau nantais et gâteau à la peau de lait page 37 (Youenn ar C’heginer).

Keleier ar Vro :

Na stok ket ouzh ma c’hroaz page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).

Bretagne sacrée :

Les Roches du Diable page 39 ( Per Manac’h).

lundi, 07 décembre 2020

WAR RAOK n°59

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WAR RAOK n°59

Sommaire:

Buhezegezh vreizh page 2 (Michel Lugaid).

Editorial page 3 (Padrig Montauzier).

Buan ha Buan page 4 (Tepod Mab Kerlevenez, Meriadeg de Keranflec’h).

Politique

La barbarie n’épargne jamais rien... page 8 (Erwan Houardon).

Billet d’humeur

La République française : arme de destruction massive page 11 (Riec Cado).

Écologie

La protection de notre littoral page 14 (Mael Le Cosquer).

Tradition

Le corbeau dans les traditions indo-européennes page 17 (Alberto Lombardo).

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Donwal Genvenez).

Tribune libre

L’ineffable beauté de notre combat page 23 (Valérien Cantelmo).

Histoire de Bretagne

Il y a 150 ans, l’enfer du Camp de Conlie page 25 (Camille Le Mercier d’Erm).

Environnement

Entre spoliation et artificialisation des terres bretonnes page 28 (Erwan Houardon).

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 31 (Fulup Perc’hirin).

Nature

“Courte queue”, le chat sauvage page 35 (Youenn Caouissin).

Lip-e-bav

Raie rôtie au lard page 37 (Youenn ar C’heginer).

Keleier ar Vro

Réunification de la Bretagne page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).

Bretagne sacrée

Le Mont-Dol, un mont de légendes page 39 (Per Manac’h).

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EDITORIAL

Le nationalisme : exaltation du sentiment national mais également volonté d’émancipation d’un peuple, son droit à disposer de lui-même

Dans un de mes anciens articles je ne boudais pas mon plaisir à mentionner cette petite phrase : « faisons lever une moisson d’espérance aux couleurs du nationalisme breton ».

Il n’est pas dans mon intention de donner ici un cours de philosophie politique, je n’en ai pas les compétences mais surtout j’ai toujours eu une autre préférence : l’action. Toutefois, la jeune génération de militants bretons a besoin de solides repères, de jalons afin de ne pas céder aux chants des sirènes et ainsi de ne pas déserter le terrain idéologique émasculé par des idéologies du déclin. 

Comprendre le monde, réfléchir, élaborer des solutions requière de connaître le sens des mots. Le terme nationaliste, si décrié, si galvaudé, est pour nous Bretons un ingrédient nécessaire à la libération de notre peuple privé de ses droits nationaux.

Mais d’où vient cette opposition entre patriotisme et nationalisme ? Qui a intérêt à entretenir cet antagonisme qui naît en réalité des usages successifs qui ont été faits de ces termes tout au long de l’histoire ? Opposer patriotisme et nationalisme est un lieu commun du discours politique. Le patriotisme, notion méliorative et affective, serait l’amour de son pays, une conception ouverte de sa patrie, la volonté désintéressée de la servir et de la promouvoir. Le patriotisme serait ouvert et inclusif. A contrario, le nationalisme, notion péjorative, serait une doctrine agressive, un amour exalté de la patrie qui dégénérerait en impérialisme... Le nationalisme serait par définition fermé et exclusif.

Les oligarques qui œuvrent, depuis des dizaines d'années, à diaboliser le concept même de nationalisme, au motif spécieux que ceux qui se déclareraient nationalistes seraient prétendument des nostalgiques du fascisme ou du IIIème Reich, développent avec habileté un sophisme de culpabilité par association, technique fallacieuse qui consiste à tenter de décrédibiliser l'adversaire en prétendant qu'il serait semblable à quelqu'un, ou à quelque chose, de détestable sous le prétexte qu'il en partagerait une caractéristique. Il est remarquable que ces mêmes oligarques n'ont aucunement cherché à diaboliser de la même façon le concept de communisme.

 

« En situation de crise, la première chose à faire est de redonner aux mots leur véritable sens »

(Confucius) 

 

Balayons d’un revers de main et jetons aux oubliettes la stupide et ridicule phrase imputée par erreur à un célèbre général français et dont l’auteur est en fait le romancier Romain Gary : « Le patriotisme c’est l’amour des siens…. le nationalisme, c’est la haine des autres ». Un autre imbécile s’était quant à lui autorisé à déclarer devant le parlement européen : « Le nationalisme, c’est la guerre ». (François Mitterrand 17 janvier 1995).

Pour nous militants bretons, le nationalisme, c’est avant tout la volonté du peuple breton à disposer d’un État souverain. La souveraineté étant de fait consubstantielle à l’État, être souverain signifie donc être maître chez soi, mais être maître chez soi nécessite d’avoir un chez soi, cela semblerait être une lapalissade mais il est, pour nous Bretons, impératif de le souligner.

Notre nationalisme, c'est la volonté politique de pouvoir vivre dans sa patrie, autrement dit dans sa nation, d'y être maître, ce qui implique de ne pas être sous la tutelle d’un pouvoir politique dirigé par un État étranger, en l’occurrence l’État français, sans sous-estimer la politique néfaste de l’Union européenne, véritable courroie de transmission des nouvelles oligarchies.

Les Bretons, depuis la perte de l’indépendance de leur patrie, cherchent à être les sujets, les maîtres de leur destin. Ils choisissent de mettre en avant telle ou telle facette de leur identité, cette identité bretonne forte et ancrée, pourtant persécutée et stigmatisée, qui a dû répondre à de si nombreuses attaques de la France ne désirant que l’effacer, la nier, et qui pourtant revient toujours comme le mouvement incessant des vagues s’étalant sur les plages bretonnes. Et étant donné qu'une identité forte est une condition nécessaire à la souveraineté d'une nation, le nationalisme s’impose naturellement comme la défense simultanée de la souveraineté et de l'identité. Ainsi, pour nous Bretons, patriotisme et nationalisme doivent inévitablement marcher main dans la main.

Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne année 2021.

D’an holl ac’hanoc’h e hetan un Nedeleg laouen hag ur Bloavezh mat 2021.

Padrig MONTAUZIER

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mercredi, 26 août 2020

War Raok n° 58

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EDITORIAL:

La victoire de l’audace  ! 

«  La passion doit céder parfois à la raison, lorsque l’on veut réellement atteindre le but que l’on s’est assigné...  ».

Cela ne signifie nullement l’abandon de nos idées, de nos convictions, mais la situation en Bretagne est arrivée à un tel degré qu’il nous faut envisager une stratégie nouvelle, une stratégie d’alliance et d’union avec l’ensemble du mouvement national breton. 

Certains, idéologues sectaires, considèrent que l’union nationale est un classique de la rhétorique politique, une expression magique qui, à chaque crise grave, revient comme une arlésienne. C’est, chaque fois, la même musique... Ils font fausse route et négligent que dans le cadre de la Bretagne il ne s’agit pas d’une simple crise, il s’agit d’une lutte de libération nationale, d’une lutte pour l’émancipation d’un peuple… Cette notion unanimiste consiste à considérer que, pour un temps, ce qui nous rassemble est au-dessus de ce qui nous divise et doit requérir deux principales conditions : qu’il existe un ennemi bien identifié et qu’elle s’inscrive dans un horizon temporel bien défini.

Alors oui cette union est plus nécessaire que jamais, mais il n’y a d’union réellement féconde que sur des principes et fondements certains. Il n’y a d’union digne d’être recherchée et voulue que celle qui ne se fait pas pour un jour, mais pour toujours. De même, il ne peut y avoir unité sans action ou alors elle n’est qu’une banale farce ou duperie et nous n’avons aucun goût pour participer à un rassemblement de pure forme.

Les enthousiasmes les plus ardents, les meilleures volontés ont beau s’unir, s’il ne s’agit que de doctrines, d’idéologies, de plans douteux… les plus belles flammes s’éteignent et ne laissent subsister qu’un peu de cendre froide. La plupart des militants nationalistes bretons sont animés d’un enthousiasme à la fois passionné, exalté et d’une volonté sincère de réaliser le bonheur du peuple breton. La plupart de ces hommes et femmes sont également des militants de valeur et tous ou au moins presque tous ont de toute évidence l’esprit et le cœur frappés comme d’une espèce d’illumination par le terrible sort fait au peuple breton par une république française s’arc-boutant sur un colonialisme d’un autre âge.

L’union nationale, le rassemblement de bonnes volontés, qui ne sont pas seulement valables par ce qu’ils sont, mais aussi par ce qu’ils représentent de possibilités pour la nation bretonne, doivent être une chose vraie. Une union nationale, qui associerait pour un temps les bonnes volontés et laisserait de côté les intérêts partisans au profit de l’intérêt général, doit être une véritable arme que nous devons brandir plus hardiment que jamais. La tâche qui reste à accomplir n’est pas insurmontable. Les militants bretons ont assez de caractère, de détermination en eux-mêmes et s’il leur en manquait, ils les puiseraient dans le souvenir de leurs héros, pour ainsi faire face aux dangers des nombreux ennemis de l’émancipation de notre peuple et aux bassesses mesquines de l’État français.

Pobl vreizh n’eo ket marv koulskoude c’hoazh, met war-nes mervel emañ* 

La mise sur pied d’une authentique union nationale doit, pour tous les défenseurs des libertés bretonnes, être salutaire et c’est pourquoi, plus résolu que jamais à l’union dans le combat et pour une action précise, tout patriote breton doit prendre conscience que la libération de la Bretagne dépend du succès d’une telle expérience. Nos amis Corses ont bien compris la nécessité de s’unir malgré leurs divisions.

Cette tâche, ce véritable espoir pour la Bretagne et pour son peuple, doit être la plus belle mais aussi la plus efficace de toutes celles qui nous sont imparties. Nous devons la mener à bien et assurer sa pleine réussite. De sa réalisation dépend pour la plus grande part l’avenir de la nation bretonne et du peuple breton.

Peut-être est-il temps de changer d’état d’esprit ?

Padrig MONTAUZIER

* Le peuple breton n’est pas encore mort, mais il est sur le point de mourir.

Sommaire War Raok n° 58

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Terre d’Europe

Les coutumes des peuples de Russie page 12

Politique

Covid-19, muezzin et Le Camp des Saints page 14

Histoire de Celtie

La bataille de Culloden page 18

Billet d’humeur

Et si l’on arrêtait de stigmatiser les extraterrestres ! Page 20

Tribune libre

La guerre sociale qui vient page 22

Identité bretonne

Bretagne : la vie des paysans jadis page 24

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 25

Europe

Pourquoi nous combattons page 33

Écologie

L’écologie vue de droite page 35

Géopolitique

La Russie de Poutine page 37

Histoire de Bretagne

Cadoudal : l’attentat de la rue Saint-Nicaise page 39

Environnement

Un environnement sain : un atout majeur pour la Bretagne page 43

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 45

Nature

Les pics, des percussionnistes agréables à entendre page 47

Lip-e-bav

Potée bretonne version quimperoise page 49

Keleier ar Vro

Pardons bretons et troménies, patrimoine culturel page 50

Bretagne sacrée

Le château de Trécesson page 51

samedi, 25 avril 2020

War Raok fête ses 20 ans !

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EDITORIAL

Ugentvet bloavezh, deiz ha bloaz laouen War Raok  !

War Raok fête ses 20 ans !

Dans un paysage médiatique contemporain largement dominé par un journalisme de révérence, mou et fade, discipliné, docile et bienveillant, il est toujours utile de rappeler qu’un autre rapport à la presse existe. Si cette dernière est très massivement diffusée et subventionnée, une réappropriation de la parole s’impose et ne doit pas rester uniquement le fait de quelques locomotives isolées.

De plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer les dérives et les perversions de cette presse gangrenée, ces médias et leur collusion, souvent trouble, avec le pouvoir en place, sans oublier la main mise des puissances d’argent, ou encore la connivence de nombreux journalistes avec les milieux politiques. De toute évidence ces journalistes ne sont pas prêts à faire leur mue ! La presse mainstream à l’impartialité plus que douteuse, aux manipulations multiples et constantes, manipulations proportionnelles à l’importance des enjeux politiques, aux faits inexacts, aux analyses sans grande pertinence… ne remplit plus sa mission d’intérêt général. Elle peut toutefois exprimer sa subjectivité, mais celle-ci ne doit en aucun cas prendre le pas sur la justesse de l’information ni s’exercer au détriment des lecteurs.

Sans langue de bois… ni de velours  !

A l’heure où les convergences économiques des titres se traduisent en convergence idéologique, le fameux positionnement consensuel du plus petit dénominateur commun permettant de ne pas heurter la sensibilité politique des lecteurs, War Raok fait, sans aucun doute, figure d’exception. Dans un paysage médiatique en voie d’unification accélérée, nous nous permettons le luxe d’une voix dissonante, dissidente et d’une liberté de ton devenues rares. Depuis 20 ans, la revue War Raok s’efforce de développer une communication différente de celle produite par les médias institutionnels en Bretagne, différente du fait d’analyses spécifiques sciemment occultées par les médias aux ordres, qui enrichissent nos réflexions sur de très nombreuses thématiques. 

Aujourd’hui, il serait absurde d’estimer que les médias ne jouent aucun rôle dans la formation des opinions. Dès lors que les informations sont orientées, que les idées ne sont plus diffusées que de manière confidentielle, elles deviennent naturellement moins légitimes. War Raok n’est pas uniquement une revue d’opposition même si elle dénonce l’attitude scandaleusement partisane des médias officiels. Elle est principalement porteuse d'un projet pour la Bretagne, d'une finalité sociale, politique, culturelle et économique. Soucieuse d’informer dans les meilleures conditions ses lecteurs, War Raok a pour essentiel but de permettre aux Bretons, à ce petit peuple celte, de sortir de l'état passif dans lequel le confinent les médias de masse en Bretagne. Elle instille un bol d’air frais, un parfum parfois irritant ou suave selon certains, elle secoue la « pâte molle et insipide » du paysage médiatique dans lequel la presse libre n’existe plus guère.

La survie de publications dissidentes, qui refusent d’être soumises à la dictature du politiquement correct, n’est possible que grâce à la fidélité des abonnés, des lecteurs et au travail souvent bénévole d’une équipe fiable et déterminée.

Soutenir War Raok, c’est soutenir une revue bretonne indépendante et libre, c’est défendre une certaine conception de l’information, de la liberté d’opinion pilier de toutes les libertés. Mais soutenir War Raok    c’est peut-être surtout renforcer le pluralisme des médias en Bretagne et donc, in fine, le pluralisme politique et la démocratie avec cette précision fondamentale que la démocratie, ce n’est pas obligatoirement le nombre, mais plutôt l’originalité.

Nous avons besoin de vous pour continuer à exercer ce regard critique et objectif qui, loin d’être un obstacle à la démocratie, ne peut que la stimuler. Merci de votre soutien !

Trugarez deoc’h en araok.

Padrig MONTAUZIER directeur de publication

et toute l’équipe de War Raok.

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SOMMAIRE WAR RAOK N° 57

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Politique 

Actualités de cendres et de haines... page 12

Europe 

Migrants en Allemagne : la situation est-elle maîtrisable ? Page 15

Billet d’humeur

Mieux se nourrir page 17

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 19

Tribune libre

Le conservatisme, une vision politique à reconquérir page 23

Identité bretonne

La fin des accents ? Page 25

Histoire de Bretagne

La très ancienne coutume de Bretagne page 27

Environnement

Les zones humides capitales pour la biodiversité page 29

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 32

Nature

Mais faites donc taire tout cela ! Page 35

Lip-e-bav

Coq au cidre et aux pommes page 37

Keleier ar Vro

Dalc’homp soñj Markiz Pontkallek page 38

Bretagne sacrée

La chapelle de Languidou page 39.

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vendredi, 17 avril 2020

War Raok n°55 & 56

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War Raok n°55 & 56

EDITORIAL War Raok n° 55

La fidélité à notre Terre et à notre peuple

Le nationalisme breton, si présent et offensif il y a encore peu et plutôt timide en ces temps de grande perturbation, doit reprendre toute sa place, s’affirmer et ainsi combattre les tentacules de cette République française jacobine et coloniale. Il doit également s’opposer de façon drastique aux partisans et aux adeptes de l’uniformisation de l’Europe et de la dissolution des spécificités ethniques dans un horrible mélange artificiel universaliste.

Il faut renverser cette utopie destructrice des peuples et des communautés ethniques ainsi que cet ordre marchand qui menace nos cultures et combat nos aspirations à une vie nationale propre. Le peuple breton, mon peuple, deviendrait-il un peuple sans fierté, un peuple timoré et soudainement frileux qui a honte de sa langue, de sa culture, de son identité… qui n’a pas le courage d’affirmer sa propre souveraineté et d’édifier enfin son propre État, sa propre République ?

Est-il nécessaire de rappeler, encore une fois, que nos droits de peuple sont bafoués mais également que notre propre culture, notre propre identité sont menacées. Cette culture bretonne et celtique, riche et unique, est notre meilleur rempart contre ceux qui souhaitent la dissoudre et créer ainsi une uniformisation criminelle. C’est, pour nous, militants et patriotes bretons, une véritable barricade contre une éventuelle mort culturelle.

Aucune nation ne naît multiculturelle. Le multiculturalisme est une situation artificielle autant que malsaine qui ne peut affecter que les sociétés en déclin général. Une société multiculturelle porte au plus profond d’elle les germes d’une future destruction nationale.

Le mouvement national breton qui lutte contre la politique coloniale de l’État français ne doit pas ignorer que d’autres maux, tout aussi mortifères, menacent l’existence même du peuple breton. Les méthodes sont multiples : violentes, brutales avec déplacement de populations, mais aussi plus fourbes et perfides qui consistent tout simplement à remplacer un peuple progressivement par l’arrivée massive de populations étrangères. Aujourd’hui la méthode préférée et choisie est celle du métissage, ce métissage que certains, (à gauche principalement, mais à droite également sans oublier les traîtres en soutane et les déclarations répétées du Vatican en faveur des migrants), considèrent comme une réalité indéniable et une véritable réponse à la crise démographique des nations occidentales... Pire, les irresponsables qui prônent la promotion de la mobilité universelle et du multiculturalisme et déclarent ouvertement qu’à l’heure de la mondialisation les migrations sont des facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable, ne sont pas uniquement des irresponsables mais des criminels en puissance. Pitoyable cette vision surréaliste vantant un enrichissement humain et culturel ! Cette “culture de rencontre”, cette perception du monde où l’invasion migratoire actuelle constitue l’horizon vital de l’humanité, non seulement nous la réfutons mais nous la rejetons catégoriquement.

Notre rôle de militant politique breton est de donner un éclairage indispensable pour dissiper la pénombre qui rend aveugle notre peuple atteint malheureusement de cécité du fait des mensonges diffusés, répandus et imposés par la bonne presse et sa propagande immonde, par les petits “flics” de la pensée unique, par une oligarchie décadente, sans omettre les manipulations de cet État français, notre geôlier, aux funestes projets de destruction des peuples qu’il embastille. Il nous appartient de résister à cet avenir crépusculaire, de combattre pour un destin nouveau et la sauvegarde de notre Bretagne. Les Bretons ont le devoir sacré de conserver leurs racines, leurs traditions, leur civilisation… leur identité et de transmettre à leurs enfants le magnifique héritage reçu de leurs ancêtres. Pour conclure, je reprendrai cette célèbre phrase de Friedrich Hegel : “L’erreur la plus fatale pour un peuple est d’abandonner ses caractères biologiques”. Aussi complétons sans condescendance l’intitulé de cet éditorial : “Notre foi : la fidélité à notre terre, à notre peuple... à notre sang”.

Padrig MONTAUZIER

SOMMAIRE N° 55

Buhezegezh vreizh

Editorial

Buan ha Buan

Société

Greta Thunberg, nouveau conte pour Occidentaux invertébrés – page 11

Religion

Quand un cardinal africain défend l’identité de l’Europe – page12

Musique

Da Anaon eo aet Yann-Fañch Kemener – page 16

Billet d’humeur

Non à l’idéologie du métissage généralisé – page 18

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton – page 19

Histoire de Celtie

Mort Ghlinne Comhann / Massacre de Glencoe – page 24

Histoire de Bretagne

Institutions bretonnes et classes sociales au XVe siècle – page 25

Environnement

Les effets de la pollution environnementale – page 28

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin – page 32

Nature

Nous avions un ami, pourtant, ce n’était qu’un petit chien... – page 35

Lip-e-bav

Queue de lotte à l’armoricaine – page 37

Keleier ar Vro

Prezegenn Loig Kervoas e Koad-Kew 2019 – page 38

Bretagne sacrée

L’art breton à la fin du Moyen Âge – page 39

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EDITORIAL War Raok N° 56

Un peuple faible est un peuple soumis !

L’année 2019 va s’achever dans quelques jours dans un désordre général qui ronge depuis maintenant tant et tant d’années notre vieille Europe. Pourquoi les peuples européens sombrent-ils de plus en plus dans une dégénérescence, une déchéance voire un déclin qui semblent inéluctables ?

Le mal s’est tellement immiscé dans l’ensemble de nos sociétés qu’il semble qu’il n’y ait plus aucun recours pour un véritable redressement. Personnellement je ne peux pas et ne veux pas céder au pessimisme ambiant et je pense que nous devons avoir la profonde certitude d’un relèvement, d’un sursaut de nos peuples et pour ce qui me concerne, de mon peuple… le peuple breton.

Depuis tant d’années, tant de siècles, les Bretons, privés de leur liberté, doivent sans cesse lutter pour continuer d’exister en tant que peuple, en tant qu’ethnie. Je suis donc optimiste quant à l’avenir des peuples européens, de nos patries charnelles, mais je m’autorise néanmoins d’être critique vis à vis de mon propre peuple et pour ce dernier éditorial de l’année 2019, il m’a semblé judicieux de vous livrer quelques réflexions de notre barde national, Glenmor, qui, avec son talent, sa verve bien connue, n’hésite pas à déranger quand il le faut les bonnes consciences. Il a parfaitement étudié et analysé les comportements d’un peuple qui lui était cher, un peuple dont il était issu, un peuple souvent en errance, dépossédé des ses droits mais toujours debout et déterminé, un peuple viscéralement attaché à ses traditions, un peuple fier de son identité… un peuple bien vivant car on ne meurt que de ses propres faiblesses.  

Il faut savoir parfois être sévère envers son propre peuple, et notre barde a su, avec une grande sagesse, dans un de ses nombreux recueils et en quelques phrases nous brosser un tableau fidèle de la situation d’une nation et d’un peuple aux valeurs importées, un peuple certes conquis mais jamais soumis, un peuple qui en fait a besoin d’une lutte à mener pour se sentir exister.

… « Pour réussir la catastrophe actuelle, la France a depuis des siècles inventé la kermesse en invitant les Bretons à la foire. A toute bonne table, il faut un chien. Nous fûmes la guenille des kermesses que l’Histoire appelle des guerres, le paltoquet que l’économie nomme chantier. L’ennemi, le nôtre, nous a servi des œuvres d’art que l’on appelle monuments aux morts…

Mobiliser la conscience nationale d’un peuple n’est certes pas chose aisée tant il est vrai que celle-ci est diluée dans un fatras de bonnes ou mauvaises volontés… A chaque velléité jacobine, la Bretagne répond par un sourire ou une colère. Le mouvement breton s’embarrasse le plus souvent de détail que d’essentiel. Tel est le sort de toute Nation-colonie.

Il n’y a pas de politique bretonne sans nationalisme, c’est à ce niveau surtout que l’éparpillement est catastrophique. Le phénomène est directement lié au fait que le « politicien » breton a adopté le vocabulaire français. Le concept gallican, sa définition ont fortement marqué nos dernières générations. Nous assistons à la prolifération de partis relevant du gauchisme en Bretagne, les uns aussi sectaires et tout aussi ambigus que les mêmes bourgeonnements de Paris. Tout se passe comme si la Bretagne ne pouvait se définir une ligne politique propre au réel breton, au tempérament de l’homme breton ! Le réel breton débouche sur le nationalisme qui, en somme, n’est qu’une prise de conscience de celui-ci. Gérer ses propres affaires est liberté à tous les niveaux, à plus forte raison au niveau de l’ethnie et du peuple.

Dans le cadre français, d’autrefois et d’aujourd’hui, il n’a été et ne sera jamais possible de réaliser ce nationalisme d’avenir... ».

Extraits du recueil « Le sang nomade » 1975.

Alors devons-nous, comme Glenmor, hurler dans la nuit pour réveiller les Bretons qui refusent obstinément d’ouvrir les yeux ? Oui sans aucun doute en espérant que ce hurlement perce la brume dans laquelle trop de nos compatriotes se bercent.

Si nous combattons pour un idéal, pour une vision de la vie, nous combattons avant tout pour la survie du peuple breton, de notre ethnie spécifique, de notre identité bretonne, celtique et européenne.

Nedeleg laouen ha d’an holl ac’hanoc’h e hetan ur Bloavezh mat 2020.

Joyeux Noël et meilleurs vœux à vous tous pour 2020.

Padrig MONTAUZIER

SOMMAIRE N° 56

Buhezegezh vreizh — page 2

Editorial — page 3

Buan ha Buan — page 4

Politique :

Le temps des assassins — page 11

Société Bretagne 2050 :

Grands scénarios très politiquement corrects — page 13

Tribune libre :

Éclairer l’Europe — page 15

Europe

Pologne : Large victoire des nationalistes — page 16

Billet d’humeur :

Pour certains Bretons, la France est un pays étranger — page 18

Hent an Dazont :

Votre cahier de 4 pages en breton — page 19

Culture bretonne :

Les Beaux-Arts bretons — page 23

Histoire de Bretagne :

La guerre d’invasion de la Bretagne par la France — page 26

Environnement :

Écologisme et nationalisme, un combat indivisible — page 30

Civilisation bretonne :

Rapports entre principes féminin et masculin — page 32

Nature :

La nature au pillage — page 35

Lip-e-bav :

Tripes bretonnes au cidre et aux pruneaux — page 37

Keleier ar Vro :

Retour sur l’incendie de la chapelle de Koad-Keo — page 38

Bretagne sacrée :

Notre-Dame de Bon-Repos — page 39.

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