jeudi, 06 mai 2010
Le "combat païen": qu'est-ce que c'est?
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1989
Le «Combat Païen», qu'est-ce que c'est?
Petit manifeste pour un paganisme politique et scientifique
Combattre pour le paganisme à l'heure des vidéo-clips et de Batman, du Club Med' et du réarmement théologique psalmodié par BHL, ce n'est pas se réfugier dans un simple imaginaire onirique de statues grecques ou de temples romains, de gauloiseries astérixiennes ou de vigueur germano-viking. Un imaginaire qui se suffirait à lui-même et serait le petit «supplément d'âme» de minables sous-bourgeois engoncés dans les labyrinthes déréalisants du secteur tertiaire. Soyons francs: le paganisme politique consiste d'abord en ceci: dégager, des héritages de la plus vieille Europe, de l'organisation spartiate, de la Rome républicaine, de la civilisation celtique et du communautarisme germanique, la quintessence de notre être politique le plus profond, puis cerner nos réflexes communautaires les plus anciens et les plus purs. Quand Tacite rédigeait sa Germania pour l'aristocratie romaine en pleine deliquescence, son objectif était de mettre en exergue les mœurs civiques indo-européennes de base, non encore corrompues, orientalisées, viciées.
Lorsque nous parlons des Indo-Européens, du paganisme pré-chrétien, nous effectuons une démarche didactique semblable à celle de Tacite. Les disciplines philologiques et l'archéologie du XIXième siècle ont redécouvert l'Antiquité avec plus de zèle et de rigueur que la Renaissance. Schliemann exhume Troie de l'oubli. Rohde et Nietzsche dégagent l'essentiel de la tragédie grecque. Les linguistes reconstituent les langues indo-européennes anciennes. Les univers védiques et avestiques sont désormais à la portée des intellectuels européens. D'Arbois de Jubainville explore les mondes celtiques, etc. Nous sommes les héritiers directs de cette renaissance et les exposants pédagogiques de ses avatars contemporains, plus précis encore mais houspillés dans la marginalité par les idéologies dominantes, par les stratégies commerciales d'arasement des mémoires, par les soft-idéologies démissionnaires.
Ces découvertes du XIXième siècle ont permis aux Européens de retrouver tout ce que le christianisme leur avait ôté. Tout ce qu'il avait occulté, avec une rage et une patience criminelles. Face aux chrétiens, face aux avatars laïcs du christianisme, face aux «réarmements théologiques» qui veulent araser totalement les moindres manifestations anodines d'enracinement, face aux valeurs marchandes qui aliènent les masses, les coupent du réel, leur font perdre tout rapport immédiat aux choses, nous, tenants d'un fondamentalisme et d'une radicalité pagano-politiques, sommes les héritiers d'une formidable révolution culturelle, d'humanités qui ne se contentent pas de belles déclamations, de tirades ronflantes, mais qui vont directement, sans détours, aux choses concrètes, aux armes, aux outils de nos ancêtres, exhumés par l'archéologie, aux symboles qu'ils ont gravés dessus. Etre homme de culture, ce n'est pas affirmer des principes solennels, les tonner du haut d'une chaire de vérité ou d'un pupitre poussiéreux. Ce n'est pas réduire le monde et les hommes à une proclamation. C'est se pencher humblement sur le travail des générations anciennes, c'est garder une oreille pour les vieux chants de nos peuples, c'est poursuivre l'œuvre de ce sonneur de lure d'un graffiti rupestre scandinave ou de ce joueur de flûte grec croqué sur l'ocre d'un beau vase. Les humanités, c'est la mémoire des grandes gestes, le souvenir des grands capitaines de peuples, c'est la présence en nous des souffrances et des joies des ancêtres, qu'ils fussent soldats ou laboureurs, poètes ou hommes d'Etat.
Le paganisme politique rassemble en lui l'idéal de la liberté populaire et celui de l'esthétique née de nos cœurs profonds. Car la liberté politique consiste surtout à préserver son intériorité de toute occupation. 50 ans de régime soviétique n'ont pas réussi à gommer l'identité des Estoniens, des Lettons et des Lithuaniens, descendants des derniers païens d'Europe. 40 ans d'assommoir américain ont mis sens dessus dessous l'identité des peuples d'Europe occidentale, déjà laminés par le catholicisme, le protestantisme et l'idéologie des Lumières. La recette de la survie, de la durée, de la continuité, de la fidélité, de la force tranquille qui défie les siècles, réside donc dans un paganisme sainement compris, dans un paganisme qui rend inutile les efforts des idéologies matérialistes, dans un paganisme qui puise son savoir dans les travaux de nos archéologues, de nos poètes, de nos historiens. Le paganisme, c'est l'arme des peuples contre les escrocs, qu'ils soient prêtres, idéologues ou banquiers. C'est l'arme des peuples contre ceux que dérangent les mémoires, car les mémoires fortifient les intelligences, elles donnent de l'équilibre intérieur, elles nous conservent vigilants, elles nous empêchent de sombrer dans de folles naïvetés. Les hommes doués de mémoire ne sont pas des proies faciles. Ne soyons pas des proies faciles...
Le paganisme politique et scientifique ne s'articule pas sur un remplacement pur et simple des rites chrétiens par des rites païens. Le paganisme politique se base aujourd'hui sur des centaines de milliers de travaux scientifiques, archéologiques, historiques et philologiques, d'où se dégage la quintessence du sens indo-européen du droit et du politique. Il renoue avec les démarches des érudits du XIXième siècle qui redécouvraient l'histoire de leur pays, exhumaient les chants des ancêtres, reconstituaient les langues anciennes. Des savants qu'ont essayé de faire taire ou oublier chrétiens, libéraux ploutocrates et marxistes.
00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tradition, traditions, traditionalisme, paganisme, néopaganisme, nouvelle droite, philosophie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
On ne peut qu'ajouter ce qui suit (trouvé sur le site 'Realpolitik.tv'):
" Le combat pour la civilisation dépasse tous le combats,
car il ne s'inscrit pas dans l'échelle de temps d'une vie;
c'est un combat pour la lignée, au nom des pères grecs, romains et germains
qui ont légué à l'Européen la liberté, la raison et la volonté de puissance."
Claude Jodoin Ing.
Amérique Française
Écrit par : Claude Jodoin | jeudi, 06 mai 2010
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