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mardi, 12 juillet 2016

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Documentation exceptionnelle !

Du genre

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Du genre

 

de Vautrin, docteur d'État et ancien maître de Conférences

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Parlant de genre, je pense au malheur de Penthée, représentant l’ordre rationnel d’Apollon dans Thèbes. Dionysos lui tend un piège infâme : pour surprendre les Bacchantes, lui explique-t-il, « revêts ton corps d’une robe de lin. » « Comment, d’homme soudain vais-je devenir femme ? » s’insurge Penthée. « Crains la mort, si jamais on reconnaît ton sexe », dit Dionysos. Mais on connaît la suite : dans des transes hallucinatoires, Agavé, mère de Penthée, massacre son propre fils, tandis que le chœur célèbre l’holocauste de Penthée qui, « vêtu d’une robe de femme, prit en mains le narthex, le beau thyrse, présage de mort assurée. ». Les folles ménades modernes transgressent la raison et l’ordre apolliniens, tuent la virilité. Il ne peut en résulter qu’un immense désordre et la ruine de Thèbes.

Je n’entrerai pas dans le détail des délires du « genre », ils sont assez abondamment exposés dans des livres, et l’on peut aussi lire avec plaisir l’ouvrage d’une femme admirable, Bérénice Levet, La Théorie du Genre ou Le Monde rêvé des Anges. « N’ai-je pas traité avec trop de sérieux une théorie qui ne mériterait rien d’autre que d’être engloutie dans un grand éclat de rire ? » écrit-elle dans l’épilogue. C’est exact : lorsque l’on parcourt le livre de Butler, Troubles dans le genre, on est partagé entre le diagnostic bien étayé d’une altération dont est victime l’auteur, l’agacement scandalisé et une irrépressible envie de rire. L’ennui est que ces propos de ménade ont l’oreille des politiques, Guides et illuminés, et qu’ils se traduisent dans les faits : on tente de façonner de l’humain –et singulièrement l’enfant- comme s’il était de l’argile sur le tour d’un potier. Il est donc nécessaire de réagir.

La nature a instauré dans notre espèce, toutes races confondues, un dimorphisme sexuel, les génotypes se différenciant entre autres par une paire de chromosomes XX et une paire XY qui entraînent des différences phénotypiques indéniables. Des taux différents d’hormones – œstrogène et testostérone- sont aussi notées entre sujets féminins et sujets masculins. L’espèce ne se reproduit naturellement qu’entre sujets biologiquement complémentaires. La culture, par la problématique de l’inceste, nie formellement cette différence des sexes (relire à ce propos ce qu'en dit Lévi-Strauss dans Les Structures Élémentaires de la Parenté),  mais finalement rejoint la nature en instaurant l’alliance sociale réglant conventionnellement le rapport de personnes biologiquement complémentaires mais appartenant l’une au groupe A, l’autre au groupe B de la société. Il existe cependant d’une part des carences, lorsque le sujet n’est pas en mesure d’analyser les rapports en termes d’inceste (ce sont les incestueux) et d’autre part des altérations, lorsque le sujet réifie l’indistinction sexuelle. Cela veut dire, dans ce cas, que le sujet A (au sens clinique) est capable de reconnaître dans un sujet B une complémentarité sexuelle « sociologique », mais qu’il est pathologiquement dans l’incapacité de lui « reconnaître » une complémentarité sexuelle « biologique ». Cette pathologie maintient à l’excès une indistinction de culture et nie toute sexualité biologique.

Parce qu’il s’accompagne de comportements particuliers cliniquement observables, j’appelle ce trouble Syndesténie car il ne se réfère pas au sexe biologique mais au nexus culturel qui devient exclusif. Si c’est une pathologie, ce n’est évidemment pas un « choix de vie ». L’excès démentiel se constate dans ces lignes : « …j’invite tous les corps à faire grève de l’utérus. Affirmons-nous en tant que citoyens entiers et non plus comme utérus reproductifs. Par l’abstinence et par l’homosexualité, mais aussi par la masturbation, la sodomie, le fétichisme, la coprophagie, la zoophilie…et l’avortement. Ne laissons pas pénétrer dans nos vagins une seule goutte de sperme national catholique. » (D’une certaine B. Preciado, citée par Bérénice Levet). Il n’y a rien d’étonnant à ce que cet « appel », naturellement paru dans le journal Libération, énonce implicitement, mais abondamment, les éléments du tableau de ces pathologies que j’appelle altérations et que la psychiatrie de naguère appelait perversions. Il y a pire : Preciado prône l’« intoxication volontaire par consommation en dehors de tout protocole médical, d’hormones chimiques dans le but de transformer son corps et de faire ainsi échec à toute tentative d’identification. » D’autres malades mentaux préconisent ce traitement in utero !

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Donc pour éviter la distinction des sexes, et surtout ce que les généristes considèrent comme la domination des hommes sur les femmes, le mieux est de supprimer chimiquement la différenciation naturelle des sexes ! Dans la Grèce antique, on appelait cela le crime d’hybris, d’atteinte à l’ordre du monde. Le cas pathologique cité n’est pas si rare, et il s’apparente aux délires nazis du Dr Mengele. Mais, disons, la majorité des généristes se contentent de modelage culturel, leur but étant d’obtenir une indifférenciation entre garçons et filles, hommes et femmes, dans les comportements, et dans leur identification sexuelle, afin d’effacer, selon eux, les « stéréotypes culturels » qui « perpétuent la domination des hommes sur les femmes ». Le plus cocasse est que ce soit revendiqué alors que depuis au moins trois décennies les femmes ont conquis l’égalité politique. Et que l’on va même plus loin, puisque les lois « de parité » exigent qu’un même nombre de femmes et d’hommes soient présentés aux élections, rendant caduque le choix démocratique en truquant les cartes.

C’est que la différence biologique et les différences culturelles persistent et résistent. Ces dernières sont effectivement des héritages, mais de quoi ? De conventions pour faire socialement acception des différences naturelles, tout simplement, de façon à ne pas avoir à tout réinventer à chaque instant, quitte à modifier historiquement les contrats. Point de ça pour nos illuminé(e)s qui s’imaginent pouvoir sans désastre du passé faire table rase et d’être les architectes d’une nouvelle Humanité ! Ils jouent sur le concept d’égalité, chose qui n’est pas naturelle, et qui n’est que formellement culturelle, jamais pratiquement. Or nous savons ce qu’il en est de l’égalité : un mythe, pas même un point oméga, qui, s’il était atteignable, correspondrait à un état d’entropie maximale de la société. Bref : nos généristes confondent différence et inégalité. Et comme l’inégalité, parfaitement normale, est le résultat de l’exclusion inclusive, elle est nécessairement discriminante, et non discriminatoire, peu importe la manière éthique dont on considère ce fait. La différence ne l’est pas, mais, par relation transitive, elle devient discriminatoire. C’est par un paralogisme de cet acabit que commence le « genre » théorisé.

Au fond, il y a une parenté entre les théories du genre et le port du voile islamique. C’est toujours la nature que l’on veut culturellement –par excès de culture- effacer (et non pas nier dialectiquement) : d’un côté, effacer la différence des sexes, de l’autre effacer la concupiscence sexuelle (et non inducatio in tentationem, et ne nous soumets pas à la tentation !). Et si l’on veut un peu fouiller les élucubrations du genre, on verra que l’on cherche aussi à évacuer les éléments de séduction propres à chaque sexe, qui vont se nicher, les bougres, jusque dans la profession exercée. De fait, en présentant les femmes comme des proies, soumises à de vils séducteurs qui ne cherchent qu’à les dominer, incapables de se défendre, les généristes ne font que les dégrader, leur nier toute capacité humaine à s’identifier, nier en dernier ressort leur identité formelle. Exactement comme l’antiracisme dégrade ses protégés.

Le monde des illuminés est plein de paradoxes, ou plutôt de paralogismes – de sophismes – comme nous en avons déjà rencontré. Ici, on veut obtenir de l’indifférenciation, alors qu’ailleurs on fait l’éloge de la différence et que l’on prône le « vivre ensemble ». On veut nier un déterminisme biologique, mais l’on décrète un déterminisme social absolu – celui de la sexuation- que l’on veut combattre en le remplaçant par un autre déterminisme, celui de « l’éducation » au genre. Où est la raison, dans ce fatras ?

« O Βάκχες , πάμε », O Bacchantes, allez ! Crient les Guides et illuminé(e)s. Mais si le législateur s’empare d’un délire né, comme nous l’avons vu, de cerveaux altérés, les répercussions sur l’ensemble de la société pourraient bien être mortifères. Il est par conséquent parfaitement légitime de le combattre. En particulier à l’école, où l’État n’a pas à se substituer aux parents en matière d’éducation, au Lycée, à l’Université, sur les lieux de travail. Partout. Il n’y a aucune culpabilité à être homme ou femme, accordant son sexe biologique et son sexe social. Il est temps de se réconcilier, en l’admettant, avec l’ambiguïté du Dasein, de l’être à la fois biologique et social qui est le nôtre.

Vautrin

(Le nom de l'auteur est connu de la rédaction)

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Will the West Survive the Century?

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Will the West Survive the Century?

By Patrick J. Buchanan

Ex: http://www.lewrockwell.com

“Nativism … xenophobia or worse” is behind the triumph of Brexit and the support for Donald Trump, railed President Barack Obama in Ottawa.

Obama believes that resistance to transformational change in the character and identity of countries of the West, from immigration, can only be the product of sick minds or sick hearts.

According to The New York Times, he will spend the last months of his presidency battling “the nativism and nationalism” of Trump and “Britain’s Brexiteers.”

Prediction: Obama will fail. For rising ethnonationalism and militarization of frontiers is baked in the cake, if the West wishes to remain the West.

Behind that prediction lie the startling figures of the U.N.’s “World Population 2015″ chart, which just arrived.

Consider but a few of those figures.

Between now and 2050, Europe will lose 32 million people. Not one European nation has a fertility rate — 2.1 children per woman — sufficient to keep it alive. A quarter of all Europeans are 60 or older.

The tribes that created the West are passing away.

Contrast Europe with Africa, just across the Mediterranean.

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Between now and 2050, Africa will add 1.3 billion people, to reach 2.4 billion in 2050. Then its population will double again, to 4.4 billion, by 2100.

Only 5 percent of Africans are 60 or older, while 41 percent of Africans are 15 or younger.

Given the tyranny, destitution and disease that afflict Africa, what — other than barriers, border guards and warships — is there to stop tens of millions of young African men from crossing over in coming decades to fill the empty spaces left by dying Europeans?

The Arab-Muslim population of North Africa alone, from the western Sahara and Morocco to Egypt and Sudan, will add 130 million people in 35 years. Egypt will add 60 million, to reach a population of 151 million by 2050.

Yet Egypt will still have only the fifth-highest population of Muslims, behind Indonesia, Pakistan, Bangladesh and India.

While impossible to find a Western country with a fertility rate that will prevent its native-born people from dying off, it is difficult to find a Muslim country that does not boast a rising or exploding population.

If the future belongs to the young, it belongs to Asians, Africans and Latin Americans, and it belongs to Islam.

Eastern Europe presents the grimmest picture in Europe.

Between now and 2050, Poland will lose 5 million people; Ukraine almost 10 million; and Russia 15 million. Lithuania, Latvia and Estonia will see one-sixth of their combined population disappear.

Such losses are comparable to those of World War II.

In percentage terms, Ukraine will suffer most. By midcentury, its population will have shrunk by 21 percent, to 35 million. Is this not a graver matter than whose flag flies over Crimea?

The bleakest prospects belong to Japan, home to some of the most capable, industrious and advanced people on earth.

Between now and 2050, Japan will lose 19 million people and see its population fall to 107 million. A third of the nation is already 60 or older. Only 1 in 7 Japanese are under 16.

Japanese are the oldest people on earth. In coming decades, a large slice of Japan’s population will be working to support healthcare, pensions and welfare for the aged, infirm and dying.

And the United States?

With Mexico and Central America adding 56 million people in 35 years, either the U.S. secures its southern border or the 11-12 million immigrants here illegally will have millions of new compatriots.

America is already evolving into another country.

Though the U.S. is projected to grow by 67 million people in 35 years, this growth will be wholly among Hispanics, Asians and African-Americans. In each of the past four years, non-Hispanic white Americans have registered more deaths than births.

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Between July 2014 and July 2015, the Asian-American population grew by 3.4 percent, and the Hispanic population grew 2.2 percent. The black population was up 1.3 percent. But the white population grew by only 0.1 percent.

White America has begun to die.

Can Obama really believe that amnesty for undocumented immigrants is still in the cards with a Republican Congress scorched by the forces behind Trump?

Can he believe that the right-wing parties proliferating across Europe, which see their nation’s imperiled by a rising tide of Muslim immigrants and refugees, will pack it in and support the EU’s march to a transnational superstate that controls immigration and borders?

What has been tabled for discussion this year, in Europe and America, is the future of the West as an identifiable civilization to be cherished and defended by the peoples whose ancestors created it.

And Obama’s reverence for Islam notwithstanding, the West remains the greatest civilization of them all.

Belatedly, Western Man appears to have decided to defend the shire, pull up the drawbridge, and man the parapets on the castle walls.

As for Trumpism and the Brexiteers, Mr. President, in the words of Jimmy Durante, “you ain’t seen nothing yet.”

Patrick J. Buchanan [send him mail] is co-founder and editor of The American Conservative. He is also the author of seven books, including Where the Right Went Wrong, and Churchill, Hitler, and the Unnecessary War. His latest book is Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? See his website.

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Previous article by Patrick J. Buchanan: Why Trump Will Win

Carl Schmitt : le nomos de la terre ou l’enracinement du droit

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Carl Schmitt : le nomos de la terre ou l’enracinement du droit

Dans Le Nomos de la Terre (1950), Carl Schmitt montre qu’il ne peut exister d’ordre sans enracinement. Contre la pensée positiviste et l’idéal cosmopolitique, il en appelle à la terre, substrat élémentaire de toute société, pour comprendre le rapport de l’humanité au monde.

[Article initialement paru dans la revue PHILITT #2 consacrée à la terre et à l’enracinement.]

Grande figure de la Révolution conservatrice allemande, Carl Schmitt s’oppose aux héritiers du positivisme d’Auguste Comte, et plus spécifiquement au positivisme juridique dont Hans Kelsen (d’ailleurs contradicteur de Schmitt) est le théoricien le plus célèbre. Celui-ci, dans sa Théorie pure du droit, n’étudie et ne reconnaît comme tel que le droit en vigueur édicté par l’homme, que l’on appelle droit positif, occultant l’origine profonde de ces normes et rejetant l’idée même d’un droit naturel qui serait fondé sur des valeurs éminentes. À l’inverse, s’attachant à en retrouver la source, Schmitt ressuscite la conception d’un droit inhérent à la terre. Si la localisation, l’espace géopolitique délimité, prime dans son étude des rapports de force, sa philosophie du droit nous invite à une lecture très organique, à la connotation écologiste. Alors, sans même invoquer de quelconques valeurs morales, que les positivistes qualifient d’extrinsèques à la matière juridique pour mieux les mépriser, Le Nomos de la Terre met la logique de ces légalistes à l’épreuve du bon sens du paysan: «En premier lieu, la terre féconde porte en elle-même, au sein de sa fécondité, une mesure intérieure. Car la fatigue et le labeur, les semailles et le labour que l’homme consacre à la terre féconde sont rétribués équitablement par la terre sous la forme d’une pousse et d’une récolte. Tout paysan connaît la mesure intérieure de cette justice.» Aussi la terre est-elle délimitée par l’homme qui la travaille, de même que par les reliefs ou les cours d’eau. Enfin, elle est le socle de toutes les clôtures, autant de manifestations visibles de l’ordre social, du pouvoir et de la propriété. On comprend donc que la terre est «triplement liée au droit». Il existe un ordre particulier, propre et défini par et pour une terre donnée, qui s’impose dès lors que celle-ci est prise. Si les mers sont libres, l’ordre règne sur la terre ferme.

ntcs5208_h430.jpgCette vision d’un enracinement de fait et a priori de l’ordre semble évacuer la posture relativiste consistant à croire que ce sont les États et les nations qui plongent de force, à grands coups d’artifices, de symboles et de discours enflammés, un ordre qu’ils créent de toutes pièces dans le sol qu’ils dominent. Comme si l’enracinement se décrétait, comme s’il s’agissait de donner les attributs d’une force naturelle et le visage rassurant d’un mythe fondateur visant à unir un peuple à sa terre de façon quasi-mystique. Carl Schmitt met en échec ceux qui aujourd’hui encore voudraient voir en la notion d’un enracinement garant de l’ordre une pure abstraction romantique sans prise avec le réel, un outil superflu et ringard à dispositions des politiques, voire un mythe «nationaliste» du «repli sur soi et de la haine de l’autre», selon la formule abjecte désormais consacrée. En réalité nous découvrons que c’est tout l’inverse, car qui n’admet pas qu’une terre particulière est irrémédiablement liée à un ordre particulier – celui qui se prétend citoyen du monde, par exemple – considérerait que l’ordre auquel il consent à se conformer est valable partout: il violerait potentiellement toutes les terres, tous les ordres, tous les droits, à l’exception du sien.

Le pacifique authentique ne peut qu’admettre qu’au moment même où une terre est prise, l’ordre qu’elle porte s’impose et ce aussi bien vers l’intérieur, à ceux qui la prennent, que vers l’extérieur, c’est à dire vers l’étranger qui ne saurait légitimement imposer un ordre différent. Autrement dit, considérer qu’il n’existe pas de lien concret d’enracinement entre un ordre particulier, un droit donné et la terre sur laquelle il règne, en vertu de la prise de cette terre, est une négation des souverainetés qui s’expriment dans la diversité des ordres. L’enracinement n’apparaît donc plus comme un choix, un mythe ou une construction a posteriori, mais d’abord comme une nécessité indépassable du politique: celle de se soumettre à l’ordre que la terre porte et impose à celui qui la prend, la partage et la travaille. Refuser ce postulat ne peut mener qu’à la destruction du substrat élémentaire même de toute société. En employant à dessein le terme de nomos pour «la première mensuration qui fonde toutes les mesures ultérieures, pour la première prise de terres en tant que première partition et division de l’espace, pour la partition et la répartition originelle», l’auteur formule en creux une critique de la pensée positiviste dans son ensemble, que le «mode de naissance» des choses n’intéresse pas et pour qui seule la «loi du phénomène» compte. Cet effort sémantique montre qu’en matière de droit aussi, celui qui méprise l’histoire méprise la terre autant que celui qui méprise la terre méprise l’histoire: il est un déraciné.

Le projet politique idéaliste et universaliste hérité de la Révolution française semble alors absurde, faisant de ce que l’auteur désigne comme des «généralisations philosophiques de l’époque hellénistique faisant de la polis une kosmopolis» une ambition concrète. Et Schmitt d’ajouter qu’ «elles étaient dépourvues de topos, c’est à dire de localisation, et ne constituaient donc pas un ordre concret». On en vient naturellement à penser que tout projet politique, s’exprimant par le droit, qui ne s’ancre à aucun moment dans la terre ferme et les réalités qu’elle impose, est suspect.

De la pensée hors-sol au mépris destructeur de la terre

Car si le déracinement des positivistes, quand il n’est qu’une hypothèse de travail, une posture intellectuelle d’universitaire n’est a priori pas un danger, les évolutions juridiques et politiques auxquelles s’intéressent Carl Schmitt à la fin du Nomos de la Terre illustrent le désastre auquel ce paradigme conduit. Le «jus publicum europaeum» que la Révolution française commença à remettre en cause avant que la Première Guerre mondiale ne l’achevât, reposait sur l’acceptation de la diversité des ordres juridiques et spatiaux et la reconnaissance de l’ennemi comme justus hostis, autrement dit comme un ennemi légitime à faire la guerre. Mais la pensée hors-sol de la Société des Nations (puis de l’Organisation des Nations unies), l’impérialisme américain parfois masqué sous les traits d’un universalisme bienveillant, conjugués avec les moyens considérables de destruction massive, pourraient avoir rompu l’attachement instinctif et naturel de l’humanité à la terre en introduisant de nouveau la notion autrefois théologique (et soumise à l’arbitrage du Pape) de justa causa dans le rapport à la guerre tout en subventionnant le rêve cosmopolitique. Comme si l’homme aujourd’hui capable de détruire la terre de l’autre (surtout si ce dernier ne peut pas en faire autant) la méprisait profondément. Comme si l’homme capable, aussi, de détruire la planète, ne pouvait avoir soif que de la dominer toute entière pour se préserver. Et l’ambition d’un «nouvel ordre mondial», expression que nous empruntons à George W. Bush lui-même, est le symbole le plus frappant de cette rupture politique et intellectuelle: il ne semble plus y avoir de place pour des ordres politiques et juridiques multiples et divers, liés à leurs propres terres, dont les relations seraient régies par des normes visant simplement à limiter la guerre. Il y aura désormais un ordre unique, universel et cosmopolitique, que l’on imagine naître dans les décombres de la Vieille Europe, prenant symboliquement racine dans les ruines de la cathédrale de Dresde. Un ordre qui n’a pas d’histoire puisqu’il n’a rien pris, un ordre qui n’a pas de terre mais qui a détruit.

Aussi, la guerre ne sera plus limitée, mais criminalisée, et prohibée en principe par l’Organisation des Nations unies. Car un ordre, même mondial, ne peut-être que pacifié. L’humanité s’étant employée à accumuler des moyens suffisants pour réduire le monde en poussière, s’est de ce fait confrontée à la question morale de l’usage de ces armes de destruction massive. On ne peut raisonnablement admettre de les employer que dans des guerres prétendument justes contre un ennemi qu’il faut détruire, et non plus seulement contraindre. Or la guerre aérienne et les très médiatiques opérations de «police bombing» sont l’image du mépris absolu pour la terre. «Le bombardement aérien (…) n’a pour sens et fin que l’anéantissement», constate l’auteur. On voit les avions de chasse comme autant de vecteurs arrogants et fiers de ce nouvel ordre mondial qui s’impose par le haut, méprisant les terres depuis leurs cockpits, eux qui ne connaissent que celle de la maison mère américaine. En prétendant mener une guerre sans jamais fouler le sol du territoire ennemi, on rompt ce lien essentiel aux yeux de Schmitt entre l’occupation, l’obéissance, et la protection. Sans soldat au sol, et donc sans lien concret avec la terre, on ouvre la voie à sa destruction pure et simple depuis les airs. Mais l’opinion est préservée: ses soldats ne meurent plus au champ d’honneur. Une fois encore, le lien à la terre apparaît comme une incontournable et nécessaire source de l’ordre, quand l’usage du seul espace aérien sème le chaos. Il semble que seule la projection d’hommes sur terre, mère et support de tout ordre, soit susceptible de donner des résultats politiques satisfaisants. Mais peu importe, puisqu’il n’y a plus de guerre, puisque tous les ennemis que l’on frappe ne sont pas des États égaux à ceux qui les combattent, mais l’incarnation du Mal! Or, si comme David Cumin, biographe et spécialiste de Carl Schmitt, aime à le rappeler, l’ennemi est pour ce dernier «la figure de notre propre question», la guerre d’anéantissement interroge le paradigme et la morale des grandes puissances militaires occidentales. Ce nouveau rapport à la terre nous invite à considérer sérieusement la leçon de Carl Schmitt à la fin de sa préface: «C’est aux pacifiques que la terre est promise. L’idée d’un nouveau nomos de la terre ne se révèlera qu’à eux.» Car la guerre moderne et destructrice prive le droit de sa source et de son siège qu’est la terre.

Sid Lukkassen interviewt Ismail Selvi; "DENK is een club protofascisten"

Sid Lukkassen interviewt Ismail Selvi; "DENK is een club protofascisten"

Ismail Selvi over DENK, Erdogan en de AKP in Turkije

“DENK is een club protofascisten,” stelt Ismail: “want in Turkije stemmen ze voor rechtse, monoculturele partijen en in Nederland profileren ze zich als links. De pogroms in Turkije bagatelliseren ze, en hier voelen ze zich gediscrimineerd.” Ismail behoort tot de Alevitische liberale minderheid en kent de bijbehorende retoriek. Hij schiet met scherp op de Turks- Nederlandse collumnist Özcan Akyol, op de linkse partijen en op de gefeminiseerde mannen van het Westen. Ismail wijst op de Yavuz Sultan Selimbrug – de bouw en vooral de naamkeuze van de brug ziet hij als voortekenen dat de vlag van Ottomaanse Rijk spoedig weer zal wapperen.

DENK bestaat uit twee afgesplitste Turkse PvdA 'ers die zich afsplitsten toen Lodewijk Asscher de remmende invloed aankaartte van Turkse lobbygroepen op integratie. Een Marokkaanse activist en de anti-Zwarte Piet demonstrant Sylvana Simons sloten zich bij hen aan. Zij geven het signaal af dat allochtonen op een eigen partij moeten stemmen en zo werken zij segregatie in de hand. Alsof allochtonen per definitie bij één partij horen en niet net als Nederlanders van mening kunnen verschillen over eigen conservatieve, liberale of socialistische denkbeelden.

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